Florent Coirier, designer des extrêmes
Portrait de Florent Coirier © Masaki Okumura

Florent Coirier, designer des extrêmes

Florent Coirier travaille seul dans son studio de 65 m2, rue d’Aubervilliers, entre le Centquatre, espace culturel et artistique installé sur le site du service municipal des pompes funèbres de Paris et face aux zones d’expédition de la Gare du Nord. Entre son four, ses écrans et son imprimante 3D, il ne s’ennuie pas, travaille pour Emu, Serralunga  à grande échelle ou moule et cuit ses propres pots en terre pour bonzaïs japonais.


Une famille de « castors »

Au collège, il apprend en 4e qu’il existe dans l’Éducation Nationale, une section Arts appliqués grâce à son professeur d’Arts plastiques, Monsieur Tenot, professeur génial, artiste à ses heures à côté de l’enseignement, passionné d’architecture et de chaises, qui leur apprend la perspective, trace des bâtiments et leur donne envie de dessiner des objets ou des meubles pour les équiper. Ses perspectives à la Blade Runner, ses dessins de chaises à l’échelle 1/5e, en 4e, en 3e, sont toujours dans le grenier de la maison de ses parents. Au Lycée à Nantes, il passe un Bac Arts appliqués, anciennement F12 et intègre l’ENSAMAA, Olivier de Serres à Paris pour un BTS.

« Dans ma famille, une famille de ‘castors’, tous mes oncles savaient monter une maison ». Avec Olivier de Serres, il profite d’un échange de deux ans et demi en Angleterre où il passe une licence encore « à la campagne », à Birmingham où il apprend l’autonomie dans le travail. Son projet, il devait le suivre seul, se débrouiller seul, « indirectement, c’est formateur » et son travail au Midlands Art Centre de Birmingham ne servait qu’à compléter sa Bourse de Mérite anglaise.

De retour en France, il travaille directement en agence sur de la PLV mais avant de se lancer seul, fait trois ans « de classes » chez Christophe Pillet pour apprendre le B.A. BA du design : combien coûte une prestation, comment la facturer et à quel taux s’élèvent les royalties. Réputé pour ses collaborations avec de grands architectes, Christophe Pillet le met d’emblée à travailler sur des projets de meubles. Il participe aux concours Ligne Roset ou Cinna… mais son premier projet qui sort et qu’il signe, c’est avec la marque belge Modular, spécialiste du spot ultra technique, destiné aux espaces de ventes, musées ou galeries d’art en tout genre. La lampe à poser Polka sort chez Habitat et y est toujours en vente. Il quitte alors le studio de Christophe Pillet et se met à son compte profitant de la mise à disposition d’espaces par les Ateliers de Paris, rue Faidherbe (aujourd’hui BDMMA, Bureaux du Design, de la Mode et des Métiers d’Art de la ville de Paris).

Démarcher les plus grands

Florent Coirier se met alors à démarcher les plus grands pour une diffusion plus large et sa chaise Lyze pour Emu a été éditée aujourd’hui à plus de 6000 exemplaires. Chez Emu, la chaise Mom, est éditée à plus de 10000 exemplaires par an. Elle est devenue leur deuxième best-seller. Ils sont passés d’une production manuelle à un assemblage robotisé. La Lyze aux USA est tout en acier inoxydable. Coût supérieur pour des normes plus exigeantes ? « Il faut poser la question à Emu. Mais sa présence dans les Starbucks suffit à valider son humanité.»

Chaise Mom, design Florent Coirier pour EMU © Studio Florent Coirier
Chaise Lyze, design Florent Coirier pour EMU © Studio Florent Coirier

Il entretient une bonne relation avec Modular qui chaque année le fait travailler sur un brief, qui prend suite très souvent comme avec la ligne de spots Qbini, développés en plusieurs tailles et formes.

Lampe de la gamme Qbini, design Florent Coirier © Modular LightingInstruments

Avec David Design, le suédois d’Helsingborg, il a développé une série de canapés Goliath. Il a croisé le « boss » sur son stand lors du salon du meuble de Milan en 2018. L’entreprise lui a plu pour son côté familial. Il s’est déplacé jusque là-bas, passant par Copenhague, Helsingborg puis en voiture avec le ‘boss’ jusqu’à l’usine à Ulricehamn, pour seulement deux heures de réunion mais un contact avec l’équipe qui ne pourrait exister par Zoom ou par Skype. Un an après il dessine un daybed Planar particulièrement efficace à l’heure du Covid où tout le monde a dû affronter les règles du confinement, de la distanciation et du travail à domicile. Le fauteuil de bureau est en étude pour une sortie à Stockholm en février 2023.

Projet d'assise Planar, design Florent Coirier © David Design

L’aventure Serralunga

Contacté il y a un an par Marco Serralunga pour une chaise de bistrot à lattes en plastique, en tecno polymère ou plastique injecté et recyclé, Florent Coirier a tenté l’aventure de repenser sa chaise. « C’est la première fois que je reçois un mail d’entreprise qui me demande de dessiner une chaise ». Car « comment dessiner une nouvelle chaise quand on en a déjà dessiné une ? » lui demande souvent ses amis. Réaliser un moule à 250000 euros demande une certaine confiance de la part du fabricant.

Chaise Croisette, design Florent Coirier pour Serralunga © Studio Florent Coirier
Chaise Croisette, design Florent Coirier pour Serralunga © Studio Florent Coirier

Il a donc passé un mois à travailler son projet et a envoyé une dizaine de dessins différents en espérant que Marco Serralunga choisirait le bon, son préféré. Bingo, cette chaise dédiée à la collectivité avec ses lattes plates a tapé dans l’œil de Marco, classique de l’inconscient populaire et le fabricant s’est fait plaisir dans les connexions de matière et l’a rendu possible, toute en plastique injecté. Son premier prototype, il l’a vu par photo, avec un prix estimé à 138 euros.

Pour communiquer, il utilise Instagram, n’ayant pas les moyens de s’offrir des pages de publicité dans les magazines. Pourtant une autre presse s’intéresse à lui, une presse spécialisée non pas dans les fleurs mais dans les bonsaï. Tout comme son ami Adrien de Melo, designer au sein de RDAI, le Japon le fascine et il n’a pas hésité à s’offrir un mois de formation auprès d’un maître bonsaï, Kunio Kobayashi, propriétaire du Shunkaen Bonzaïs Museum de Tokyo Edogawa.

Kunio Kobayashi et Florent Coirier

Avec lui, il apprend la vie du bonzaï et la fusion entre l’arbre et la céramique. D’abord en balayant simplement l’atelier puis progressivement en prenant la main sur l’art de la taille. A Paris, sur son tour et dans son four, il fait des essais de couleurs et de matières, allant du charbon le plus noir à l’ocre le plus rouge en passant par le sable le plus doré et le blanc le plus crayeux.

Pot Bonsaï Furo © Studio Florent Coirier

Ses pots déclinés en plusieurs dimensions font le bonheur des amateurs de bonzaïs qui rêvent de cultiver un chêne, un bouleau ou un ficus à l’échelle de la miniature. Mais dans son studio, il suffit d’ouvrir la porte coulissante de sa mini-serre pour comprendre que Florent Coirier est capable de résister à tous les climats, humide ou froid, ensoleillé ou brumeux, flatteur ou critique.


Rédigé par 
Bénédicte Duhalde

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
22/10/2025
EspritContract : au sein du groupe Mobliberica, on mise sur la diversité

Les marques Musola, Mobliberica et Dressy, spécialisées dans le mobilier outdoor pour la première et l’indoor pour les deux autres, comptent une expérience de plus de 45 ans. Trois marques réunies au sein d’un même groupe qui permet ainsi d’avoir une offre riche et diversifiée, pour s’adapter au mieux à tous les projets. Analyse auprès de José Martinez, export manager chez Mobliberica.

Que représente le secteur contract au sein de votre groupe (produits/projets, ventes...) ?


Mobliberica, la première marque du groupe est née en 1979 et dès ses débuts, la qualité était partie prenante de notre ADN. Cela nous a permis, au cours de ces 46 dernières années, de développer des produits avec des caractéristiques techniques qui les rendent idéal aussi bien pour le canal résidentiel que pour le canal contract, et de nous étendre ensuite à nos autres marques qui sont Musola et Dressy. Le secteur contract a toujours été un domaine d'une grande importance dans l’histoire du groupe, et nous le développons tout particulièrement en ce moment. Cela passe par des collaborations avec designers ainsi qu'avec une équipe interne expérimentée. En résultent ainsi des produits avec un très haut niveau de qualité et de design, développés et fabriqués entièrement au sein de nos usines.

Vous avez également les marques Mobliberica et Dressy dans le groupe. Les projets contract sont-ils connectés entre elles ?


Mobliberica, Musola et Dressy sont trois marques appartenant à la même entreprise, ce qui permet à nos partenaires de mieux comprendre notre offre en différenciant clairement les pièces de mobilier indoor proposées par Mobliberica et Dressy avec l’outdoor à travers Musola. Le fait de proposer des produits pour les différentes zones d’un projet facilite considérablement le travail de nos clients en réduisant le nombre de fournisseurs nécessaires.

Quels changements/évolutions avez-vous observés ces dernières années ?


Les produits contract ne se distinguent plus de ceux produit destinés au résidentiel. C’est donc à nous d’harmoniser et humaniser au maximum les espaces, en les rendant plus confortables et accueillants pour que les produits s’adaptent au mieux aux usages.

Y a-t-il un projet important dont vous aimeriez parler ?


La diversité de notre offre nous permet de participer à des projets très variés, comme le rooftop d’un hôtel sur la Côte d’Azur, un restaurant dans une station de ski dans les Alpes, une bibliothèque à Berlin ou encore des chambres d’un coliving à Paris. Des projets très attractifs au sein desquels la priorité est donnée à la qualité et au design.

Des nouveautés à venir ?


Nous avons un puissant département de développement produit qui nous permet de lancer en permanence des nouveautés intéressantes, en offrant des solutions techniques, des matériaux et des designs pour proposer des solutions innovantes.

Temps de lecture
24/10/2025
Icônes en résonance : Charlotte Perriand rééditée par Saint Laurent

À la Galerie Patrick Seguin et sous la curration d’Anthony Vaccarello, la maison Saint Laurent fait dialoguer l’héritage du design avec celui de la mode en présentant quatre pièces rares de mobilier de Charlotte Perriand.

Jusqu’au 22 novembre, la Galerie Patrick Seguin met en scène une exposition qui réunit deux icônes du XXᵉ siècle que sont Charlotte Perriand et Yves Saint Laurent. Sous la direction artistique d’Anthony Vaccarello, ce sont quatre pièces de la créatrice - dont certaines étaient jusqu'ici restées à l’état de prototypes - qui ont été rééditées en série limitée. Présentées de façon presque muséale, chaque meuble témoigne d’un dialogue subtil entre rigueur moderniste et sensualité des matériaux, qu’il s’agisse de la banquette de la résidence de l’ambassadeur du Japon à Paris, du fauteuil Visiteur Indochine ou bien de la bibliothèque Rio de Janeiro ou encore de la table Mille-Feuilles.

Bibliothèque Rio de Janeiro © Saint Laurent

Un dialogue entre héritages et regards contemporains

Plus qu’une simple exposition, cette collaboration rend hommage à la fascination réciproque entre la mode et le design. En effet, alors qu'Yves Saint Laurent  collectionnait les créations de Perriand, Anthony Vaccarello lui, les faire revivre avec modernité à travers un regard épuré, fidèle et respectueux du travail de la designeuse. En s’associant à la Galerie Patrick Seguin, Saint Laurent affirme son engagement pour le patrimoine créatif et la transmission des savoir-faire. Un exercice d’équilibre où l’héritage se transforme en manifeste contemporain, à découvrir sans attendre.

A gauche : Fauteuil visiteur Indochine / A droite : Table Mille-Feuilles © Saint Laurent

Temps de lecture
21/10/2025
EspritContract : la personnalisation au cœur de l’ADN d’HomeSpirit

HomeSpirit est spécialisé dans la fabrication de canapés. Basée à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, l’entreprise qui vient de fêter ses 30 ans travaille sur des projets contract pour l’hôtellerie, en misant sur son savoir-faire en matière de personnalisation, mais également sur sa capacité industrielle. Explications avec Éric Delpierre, directeur général de la marque.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Comment s’est développé le secteur contract chez HomeSpirit ?

Le contract est présent depuis lontemps chez HomeSpirit, mais cela n’a pas toujours été mis en avant. Jusqu’à il y a quelques années, le secteut était très organisé, structuré, où tout passait par de grands comptes pour de grands groupes hôteliers, avec des modèles fabriqués en série la plupart du temps. Nous avons réellement pu commencer à nous développer lorsque les hôtels se sont rendu compte qu’ils avaient tout intérêt à se tourner vers du sur-mesure pour se démarquer de leurs concurrents. Cette nouvelle approche nous a permis de mettre en avant notre savoir-faire en matière de personnalisation, mais aussi de valoriser notre capacité industrielle importante. Nous pouvons en effet répondre aussi bien aux besoins d’un hôtel de 200 chambres qu’à ceux d’un hôtel de charme qui n’en compte que 15, tout en respectant les exigences du contract. Depuis que le marché s’est orienté vers la personnalisation, d’un hôtel à l’autre, nous sommes en plein cœur de notre savoir-faire. C’est désormais à nous de continuer à nous développer pour répondre au mieux à ces demandes spécifiques.

Comment s’organisent les projets contract chez HomeSpirit ? Avez-vous un bureau dédié au développement ?

Nous avons deux façons de travailler pour concevoir les modèles d’assises de nos projets. D’une part, le client peut s’inspirer de nos collections de canapés, puisque nous sommes à la fois fabricants et éditeurs. D’autre part, nous collaborons directement avec des designers ou des agenceurs pour répondre à des demandes plus spécifiques, avec l’aide de notre bureau d’études, qui peut repenser, corriger, voire créer entièrement un produit si nécessaire. Au sein de nos projets, nous veillons à apporter un charme supplémentaire « à la française » au secteur de l’hôtellerie, longtemps resté assez classique et redondant. Cette signature française est d’ailleurs inscrite dans l’ADN de l’entreprise depuis sa création il y a 30 ans puisque tous nos produits sont Origine France Garantie, et 80 % de nos fournisseurs sont situés à moins de 100 km de l’entreprise.

Château de Roumare © Agathe Périer

Un projet significatif auquel vous pensez ?

Nous venons tout juste de finaliser un projet en Espagne avec la chaîne d’hôtels OKU Hotels, qui compte plusieurs établissements en Europe. L’idée était d’offrir une notion de confort absolu à travers des matières nobles comme le lin ou les plumes qui des matériaux qui demandent certes de l’entretien, mais qui offrent une réelle valeur ajoutée et un confort « comme à la maison », tout en restant dans un univers d’hôtellerie de luxe. Le résultat était là et nous devrions probablement collaborer sur d'autres hôtels du groupe à l'avenir.

Il s'agit de votre seconde participation au salon EspritContract. Qu’espérez-vous de cette nouvelle édition ?

Nous sommes impatients de découvrir les évolutions du salon, les nouveautés et la présentation des espaces d'exposition. Nous attendons évidemment beaucoup de rencontres avec différentes personnalités, qu'il s'agisse d'acheteurs, d'agenceurs ou d' architectes et leur faire découvrir notre travail, nos projets et tout le savoir-faire industriel que nous proposons.

Hotel Creolia à la Réunion © HomeSpirit


Des temps forts à venir en 2026 ?

Nous sommes en plein développement de notre département export, qui nous tire véritablement vers l’avant. Nous avons déjà une présence relativement importante en Europe, mais nous souhaitons nous étendre davantage. Il existe de réels leviers de développement, et cette présence à l’export nous permet d’avoir une meilleure visibilité sur les besoins, afin de proposer des réponses plus précises et encore plus personnalisées aux projets.

Temps de lecture
15/10/2025
EspritContract : chez Vitra, technicité doit rimer avec durabilité

Entre innovations techniques et nouvelle offre circulaire, Vitra souhaite mieux faire connaître cette activité tout en poursuivant le développement de projets personnalisés répondant aux besoins spécifiques de ses clients. Entretien avec Karin Gintz, directrice générale France de la marque, pour mieux comprendre ces nouveaux enjeux.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Quelle est la vision de Vitra concernant les projets contract ?

Vitra travaille à la fois sur des projets contract et résidentiels, et c’est justement cet équilibre qui fait le charme de la marque. Sous une même entité, il est possible d’aménager des bureaux, des espaces tertiaires, des lieux publics ou encore du résidentiel. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous parvenons à créer des environnements de travail qui ressemblent un peu moins à des bureaux. Nous défendons l’idée que si l’on va au bureau, il faut offrir aux collaborateurs des activités plus riches et intéressantes que ce qu’ils ont chez eux. Cela passe par la création d’espaces sociaux authentiques et par le développement de produits pensés pour ces nouveaux usages.

Siège de Tiffany & Co à Paris, 2023 © Vitra

Comment s’organisent ces projets concrètement ?

Dans le domaine du contract, Vitra se positionne comme une marque tournée vers l’innovation. Nous avons d’abord mis l’accent sur les matériaux, puis sur les mouvements et les usages. Aujourd’hui, nous concentrons nos efforts sur le développement durable de nos produits. Nous collaborons à la fois avec des designers renommés mais également avec nos équipes internes dédiées à la R&D qui s’avère être un aspect très apprécié des créateurs. Ce fut le cas, par exemple, du siège Mynt d’Erwan Bouroullec, un fauteuil surprenant développé afin que l’assise et le dossier bougent simultanément. C’est précisément ce type d’usage innovant que nous souhaitons continuer à explorer et à développer.

Chaises Mynt, design : Erwan Bouroullec © Vitra

La marque s’engage de plus en plus sur le plan du développement durable. Comment cela se traduit-il dans les produits ?

Nous avons toujours voulu proposer des choses nouvelles, mais qui ont du sens. Depuis une dizaine d’années, nous avons concentré nos efforts sur les matériaux afin de réduire au maximum notre empreinte carbone. Aujourd’hui, nos conceptions de produits ont été complètement repensées :
tous les plastiques utilisés sont recyclés, le nombre de pièces et de composants a été réduit, et nous n’utilisons plus ni agrafes, ni colle. Parallèlement à cet aspect technique, nous anticipons aussi la question de l’entretien : un siège ou un sofa doit être lavable, déhoussable, et facilement réparable. En cas de problème, il faut pouvoir remplacer la pièce défectueuse sans avoir à changer l’intégralité du produit.

Canapé SoftWork, design : BarberOsgerby © Vitra

Vous proposez également un service de restauration de vos modèles iconiques, le Vitra Circle. Quel est l’objectif de cette initiative ?

Le Vitra Circle est une plateforme à travers laquelle nous rachetons des produits Vitra afin de les reconditionner avant de les remettre sur le marché en seconde main. L’offre couvre tous types de produits, même si l’on retrouve souvent nos pièces iconiques, comme les Aluminium Group ou bien des modèles plus récents tels que les chaises ID. Les produits sont repris dans nos usines, repassent sur la chaîne de montage des produits neufs et peuvent changer de couleur, de textile ou de matériau. Bientôt, il sera presque impossible de distinguer un produit neuf d’un reconditionné.

© Vitra

Vitra participe pour la première fois à Esprit Contract. Qu’attendez-vous de cette participation ?

Participer à ce type de salon est avant tout l’occasion de rencontrer les professionnels. En parallèle, nous souhaitons mettre en lumière notre offre de seconde vie et de réemploi, car beaucoup d’entreprises ne sont pas encore informées sur le sujet. Nos produits sont déjà réputés pour leur longévité, mais avec cette initiative, nous franchissons une nouvelle étape : leur durée de vie peut être encore prolongée, ce qui ouvre la voie à de nouveaux enjeux de consommation et à une autre manière de penser les projets.

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.