Rétro 2020 « TOGETHER HAS CHANGED »

Rétro 2020 « TOGETHER HAS CHANGED »

Pour explorer la façon dont l’habitat – dans une approche très large – est en train de changer, et spécifiquement comment la distance physique préconisée postcovid accélère ces transformations, le studio multiculturel Cutwork a défini dans un manifeste « Together has changed » cinq notions clés alimentant de nouveaux récits de vie : la réinvention de notre récit collectif, la fin du travail (ou l’émergence de nouveaux modes de vie), les nouveaux modèles familiaux (ou l’exploration de nouveaux types de relations), la confrontation à la nature (vivre avec d’autres êtres vivants), l’apparition des territoires liquides (vivre dans un mix d’urbain, de rural et de nomade). Nous reprenons ici un extrait de ce dernier axe. L’ensemble des textes (avec leurs sources) est disponible sur www.cutworkstudio.com.

Manifeste du studio Cutwork extraits du chapitre ``Territoires liquides

« Au cours des 30 dernières années, le coût de la vie dans les villes a augmenté de façon spectaculaire. À Toronto, par exemple, le prix du mètre carré a augmenté de 425 %, contre 133 % pour le revenu familial. Bien que la ville soit toujours le modèle le plus attrayant aujourd’hui, peut-on vraiment s’attendre à ce que celui reste un modèle dominant ? (…) Dans quelle mesure la ville est-elle un modèle résilient si elle engendre une aggravation des inégalités ? Pouvons-nous, de manière réaliste, nous attendre à ce que les villes supportent économiquement un afflux de plus de 3 milliards de personnes d’ici 2050 ?

L’attrait pour l’espace et le grand air n’est pas seulement une tendance qui reflète ces conditions. De nouvelles formes de flexibilité et de notion de distance dans nos modes de vie et de travail peuvent conduire à un passage vers un mode de vie décentralisé – mélangeant les modes de vie entre l’urbain et le rural dans les « territoires liquides » émergents. (…). En mars 2020, près d’une personne sur quatre a quitté Paris pour passer son confinement à la campagne. Presque toutes les grandes villes ont connu un exode urbain similaire (…). Bien sûr, il s’agit de signaux à court terme, mais sur quoi réside la qualité de nos villes si nous en venons à désirer les quitter en temps de crise ?

La ville est devenue l’incarnation de l’inégalité systémique. (…) Non seulement les espaces coûtent plus cher, mais ils ne cessent de se réduire (…) Le logement tel que nous le connaissions avant le confinement était un espace avec une définition bien précise. Pourtant, aujourd’hui, nos espaces privés, étroits, atteignent leurs limites. Nous devons dormir, travailler, cuisiner, manger, faire du sport, élever des enfants, le tout dans un environnement extrêmement compact. Avec ou sans confinement, cela devient la norme. Comment notre qualité de vie ne peut-elle pas se réduire si nous continuons à être entassés dans des espaces de plus en plus réduits ?
En 1845, Elisha Otis Graves invente l’ascenseur. (…) Cette invention-clé a permis aux villes de se développer et de se densifier verticalement pour limiter leur étalement, tout en accueillant une part de plus en plus importante de la population rurale.

Aujourd’hui, les ordinateurs portables, les smartphones et l’accès très répandu wi-fi très répandu ont de nouveau radicalement changé notre rapport à l’environnement. Mobile par définition, le portable a un impact très direct sur l’architecture : il libère l’espace de ses fonctions prédéfinies. Avec l’ordinateur portable, désormais depuis n’importe où, et même depuis notre lit. Avec l’essor du travail à distance, cette tendance à une plus grande flexibilité ne fait que s’accélérer. Les logements actuels ont été construits dans le cadre d’un scénario qui perd de sa pertinence aujourd’hui.

Nous devons changer de perspective et repenser nos habitats pour accompagner ce changement. Si le défi du siècle dernier était de densifier nos villes verticalement, le défi d’aujourd’hui est de repenser nos espaces pour les rendre plus élastiques dans leurs utilisations – en adéquation avec la façon dont nous les utilisons véritablement. Ce changement incroyable a alimenté l’apparition de nouveaux types d’architecture :, notamment d’espaces de travail partagés et de modèles de cohabitation. Ces expériences sont des occasions d’explorer de nouvelles façons, plus flexibles, d’accéder aux espaces et de les partager. Au sein de nos appartements compacts, la polyvalence est essentielle. Il ne s’agit plus d’avoir le plus de mètres carrés possible, mais de repenser la façon dont nos espaces peuvent facilement permettre à différentes activités de se dérouler dans un même lieu. Le défi consiste maintenant à les concevoir de manière à ce que nous puissions facilement reconfigurer chaque espace pour l’utiliser dans des activités variées : dormir, travailler, socialiser, et plus encore.

L’amélioration de la fluidité fonctionnelle et la logique des espaces partagés imprègnent toutes les échelles et tous les standards de vie : pièces intérieures, maisons entières, configuration des quartiers, expansion de la ville et rejoint maintenant et même l’ancienne opposition entre ville et campagne s’en voient impactés. Nous assistons déjà au développement d’un mode de vie mixte, rural et urbain. Car les gens ne fuient pas n’ont pas seulement fui la campagne pendant leur confinement : bien avant le mois de mars, nous avons vu le début de la tendance des « citadins qui quittent la ville ». Au cours des neuf dernières années, un million de gens ont fui, quitté New York. Selon Bloomberg, près de 300 personnes par jour quittent la région. Si nous pouvons maintenir nos relations personnelles et une certaine l’activité économique à distance, et si les pressions systémiques de la ville continuent de s’intensifier sans contrôle aucun, ce passage à une vie décentralisée ou mixte est inévitable sur le plan économique et social (…)

Cutwork

Les transports joueront un rôle déterminant dans cette évolution. La conduite intelligente et l’hyper-mobilité pourrait véritablement devenir une norme dans les villes au cours de la prochaine décennie. Même l’avènement des voitures volantes arrive plus tôt que nous ne le pensions. Les entreprises sont déjà en train de planifier l’ouverture d’aéroports permettant d’accueillir ce type de voiture dans les zones urbaines dès 2023. Ces nouvelles formes de transport sont en voie de changer radicalement notre compréhension de l’espace, du temps et des distances. Elles réduirons notre perception des trois. Ce même sentiment de bouleversement s’est produit très rapidement au début du XXe siècle avec la construction du chemin de fer mondial et la démocratisation des voitures individuelles et des vols internationaux. Une fois que la version contemporaine de ces systèmes aura permis de réaliser des économies d’échelle et de devenir largement accessible à tous, quels nouveaux modes et réseaux de vie et le travail vont émerger ?

Depuis 10 000 ans, l’homme est devenu de plus en plus sédentaire. Pourtant, aujourd’hui, certains d’entre nous sont retournés à la vie nomade, à mesure que la mobilité mondiale remet toujours plus en question nos modes d’habitat traditionnels. Les nomades numériques tracent de nouveaux réseaux entre les villes du monde entier, en dépensant précieusement leur temps ici et là. Ces premiers vecteurs de déplacement, passant d’un endroit à un autre, annoncent que nos habitudes largement sédentaires pourraient évoluer vers une sorte de mode de vie de « sauterelle ».

Avec la sédentarisation de la vie urbaine, la campagne est devenue un lieu de vacances et de retraite. Aujourd’hui, cette migration pendulaire est presque exclusivement observée l’été, mais si nous pouvions imaginer de nous mouvoir plus librement et plus fréquemment, un mode de vie très différent, plus intégré, qui réunisse ces deux espaces distincts, pourrait émerger. (…) Et si toute notre conception du trajet quotidien était remplacée par un flux annuel de migrations continues ? Si nous continuons à mutualiser les coûts de manière à rendre le travail à distance encore plus flexible et faciliter l’accès à une plus grande mobilité, nous pourrions explorer un nouveau type de « territoires liquides », où l’on serait beaucoup moins liés à un lieu particulier. (…)

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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22/10/2025
EspritContract : au sein du groupe Mobliberica, on mise sur la diversité

Les marques Musola, Mobliberica et Dressy, spécialisées dans le mobilier outdoor pour la première et l’indoor pour les deux autres, comptent une expérience de plus de 45 ans. Trois marques réunies au sein d’un même groupe qui permet ainsi d’avoir une offre riche et diversifiée, pour s’adapter au mieux à tous les projets. Analyse auprès de José Martinez, export manager chez Mobliberica.

Que représente le secteur contract au sein de votre groupe (produits/projets, ventes...) ?


Mobliberica, la première marque du groupe est née en 1979 et dès ses débuts, la qualité était partie prenante de notre ADN. Cela nous a permis, au cours de ces 46 dernières années, de développer des produits avec des caractéristiques techniques qui les rendent idéal aussi bien pour le canal résidentiel que pour le canal contract, et de nous étendre ensuite à nos autres marques qui sont Musola et Dressy. Le secteur contract a toujours été un domaine d'une grande importance dans l’histoire du groupe, et nous le développons tout particulièrement en ce moment. Cela passe par des collaborations avec designers ainsi qu'avec une équipe interne expérimentée. En résultent ainsi des produits avec un très haut niveau de qualité et de design, développés et fabriqués entièrement au sein de nos usines.

Vous avez également les marques Mobliberica et Dressy dans le groupe. Les projets contract sont-ils connectés entre elles ?


Mobliberica, Musola et Dressy sont trois marques appartenant à la même entreprise, ce qui permet à nos partenaires de mieux comprendre notre offre en différenciant clairement les pièces de mobilier indoor proposées par Mobliberica et Dressy avec l’outdoor à travers Musola. Le fait de proposer des produits pour les différentes zones d’un projet facilite considérablement le travail de nos clients en réduisant le nombre de fournisseurs nécessaires.

Quels changements/évolutions avez-vous observés ces dernières années ?


Les produits contract ne se distinguent plus de ceux produit destinés au résidentiel. C’est donc à nous d’harmoniser et humaniser au maximum les espaces, en les rendant plus confortables et accueillants pour que les produits s’adaptent au mieux aux usages.

Y a-t-il un projet important dont vous aimeriez parler ?


La diversité de notre offre nous permet de participer à des projets très variés, comme le rooftop d’un hôtel sur la Côte d’Azur, un restaurant dans une station de ski dans les Alpes, une bibliothèque à Berlin ou encore des chambres d’un coliving à Paris. Des projets très attractifs au sein desquels la priorité est donnée à la qualité et au design.

Des nouveautés à venir ?


Nous avons un puissant département de développement produit qui nous permet de lancer en permanence des nouveautés intéressantes, en offrant des solutions techniques, des matériaux et des designs pour proposer des solutions innovantes.

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24/10/2025
Icônes en résonance : Charlotte Perriand rééditée par Saint Laurent

À la Galerie Patrick Seguin et sous la curration d’Anthony Vaccarello, la maison Saint Laurent fait dialoguer l’héritage du design avec celui de la mode en présentant quatre pièces rares de mobilier de Charlotte Perriand.

Jusqu’au 22 novembre, la Galerie Patrick Seguin met en scène une exposition qui réunit deux icônes du XXᵉ siècle que sont Charlotte Perriand et Yves Saint Laurent. Sous la direction artistique d’Anthony Vaccarello, ce sont quatre pièces de la créatrice - dont certaines étaient jusqu'ici restées à l’état de prototypes - qui ont été rééditées en série limitée. Présentées de façon presque muséale, chaque meuble témoigne d’un dialogue subtil entre rigueur moderniste et sensualité des matériaux, qu’il s’agisse de la banquette de la résidence de l’ambassadeur du Japon à Paris, du fauteuil Visiteur Indochine ou bien de la bibliothèque Rio de Janeiro ou encore de la table Mille-Feuilles.

Bibliothèque Rio de Janeiro © Saint Laurent

Un dialogue entre héritages et regards contemporains

Plus qu’une simple exposition, cette collaboration rend hommage à la fascination réciproque entre la mode et le design. En effet, alors qu'Yves Saint Laurent  collectionnait les créations de Perriand, Anthony Vaccarello lui, les faire revivre avec modernité à travers un regard épuré, fidèle et respectueux du travail de la designeuse. En s’associant à la Galerie Patrick Seguin, Saint Laurent affirme son engagement pour le patrimoine créatif et la transmission des savoir-faire. Un exercice d’équilibre où l’héritage se transforme en manifeste contemporain, à découvrir sans attendre.

A gauche : Fauteuil visiteur Indochine / A droite : Table Mille-Feuilles © Saint Laurent

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21/10/2025
EspritContract : la personnalisation au cœur de l’ADN d’HomeSpirit

HomeSpirit est spécialisé dans la fabrication de canapés. Basée à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, l’entreprise qui vient de fêter ses 30 ans travaille sur des projets contract pour l’hôtellerie, en misant sur son savoir-faire en matière de personnalisation, mais également sur sa capacité industrielle. Explications avec Éric Delpierre, directeur général de la marque.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Comment s’est développé le secteur contract chez HomeSpirit ?

Le contract est présent depuis lontemps chez HomeSpirit, mais cela n’a pas toujours été mis en avant. Jusqu’à il y a quelques années, le secteut était très organisé, structuré, où tout passait par de grands comptes pour de grands groupes hôteliers, avec des modèles fabriqués en série la plupart du temps. Nous avons réellement pu commencer à nous développer lorsque les hôtels se sont rendu compte qu’ils avaient tout intérêt à se tourner vers du sur-mesure pour se démarquer de leurs concurrents. Cette nouvelle approche nous a permis de mettre en avant notre savoir-faire en matière de personnalisation, mais aussi de valoriser notre capacité industrielle importante. Nous pouvons en effet répondre aussi bien aux besoins d’un hôtel de 200 chambres qu’à ceux d’un hôtel de charme qui n’en compte que 15, tout en respectant les exigences du contract. Depuis que le marché s’est orienté vers la personnalisation, d’un hôtel à l’autre, nous sommes en plein cœur de notre savoir-faire. C’est désormais à nous de continuer à nous développer pour répondre au mieux à ces demandes spécifiques.

Comment s’organisent les projets contract chez HomeSpirit ? Avez-vous un bureau dédié au développement ?

Nous avons deux façons de travailler pour concevoir les modèles d’assises de nos projets. D’une part, le client peut s’inspirer de nos collections de canapés, puisque nous sommes à la fois fabricants et éditeurs. D’autre part, nous collaborons directement avec des designers ou des agenceurs pour répondre à des demandes plus spécifiques, avec l’aide de notre bureau d’études, qui peut repenser, corriger, voire créer entièrement un produit si nécessaire. Au sein de nos projets, nous veillons à apporter un charme supplémentaire « à la française » au secteur de l’hôtellerie, longtemps resté assez classique et redondant. Cette signature française est d’ailleurs inscrite dans l’ADN de l’entreprise depuis sa création il y a 30 ans puisque tous nos produits sont Origine France Garantie, et 80 % de nos fournisseurs sont situés à moins de 100 km de l’entreprise.

Château de Roumare © Agathe Périer

Un projet significatif auquel vous pensez ?

Nous venons tout juste de finaliser un projet en Espagne avec la chaîne d’hôtels OKU Hotels, qui compte plusieurs établissements en Europe. L’idée était d’offrir une notion de confort absolu à travers des matières nobles comme le lin ou les plumes qui des matériaux qui demandent certes de l’entretien, mais qui offrent une réelle valeur ajoutée et un confort « comme à la maison », tout en restant dans un univers d’hôtellerie de luxe. Le résultat était là et nous devrions probablement collaborer sur d'autres hôtels du groupe à l'avenir.

Il s'agit de votre seconde participation au salon EspritContract. Qu’espérez-vous de cette nouvelle édition ?

Nous sommes impatients de découvrir les évolutions du salon, les nouveautés et la présentation des espaces d'exposition. Nous attendons évidemment beaucoup de rencontres avec différentes personnalités, qu'il s'agisse d'acheteurs, d'agenceurs ou d' architectes et leur faire découvrir notre travail, nos projets et tout le savoir-faire industriel que nous proposons.

Hotel Creolia à la Réunion © HomeSpirit


Des temps forts à venir en 2026 ?

Nous sommes en plein développement de notre département export, qui nous tire véritablement vers l’avant. Nous avons déjà une présence relativement importante en Europe, mais nous souhaitons nous étendre davantage. Il existe de réels leviers de développement, et cette présence à l’export nous permet d’avoir une meilleure visibilité sur les besoins, afin de proposer des réponses plus précises et encore plus personnalisées aux projets.

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15/10/2025
EspritContract : chez Vitra, technicité doit rimer avec durabilité

Entre innovations techniques et nouvelle offre circulaire, Vitra souhaite mieux faire connaître cette activité tout en poursuivant le développement de projets personnalisés répondant aux besoins spécifiques de ses clients. Entretien avec Karin Gintz, directrice générale France de la marque, pour mieux comprendre ces nouveaux enjeux.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Quelle est la vision de Vitra concernant les projets contract ?

Vitra travaille à la fois sur des projets contract et résidentiels, et c’est justement cet équilibre qui fait le charme de la marque. Sous une même entité, il est possible d’aménager des bureaux, des espaces tertiaires, des lieux publics ou encore du résidentiel. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous parvenons à créer des environnements de travail qui ressemblent un peu moins à des bureaux. Nous défendons l’idée que si l’on va au bureau, il faut offrir aux collaborateurs des activités plus riches et intéressantes que ce qu’ils ont chez eux. Cela passe par la création d’espaces sociaux authentiques et par le développement de produits pensés pour ces nouveaux usages.

Siège de Tiffany & Co à Paris, 2023 © Vitra

Comment s’organisent ces projets concrètement ?

Dans le domaine du contract, Vitra se positionne comme une marque tournée vers l’innovation. Nous avons d’abord mis l’accent sur les matériaux, puis sur les mouvements et les usages. Aujourd’hui, nous concentrons nos efforts sur le développement durable de nos produits. Nous collaborons à la fois avec des designers renommés mais également avec nos équipes internes dédiées à la R&D qui s’avère être un aspect très apprécié des créateurs. Ce fut le cas, par exemple, du siège Mynt d’Erwan Bouroullec, un fauteuil surprenant développé afin que l’assise et le dossier bougent simultanément. C’est précisément ce type d’usage innovant que nous souhaitons continuer à explorer et à développer.

Chaises Mynt, design : Erwan Bouroullec © Vitra

La marque s’engage de plus en plus sur le plan du développement durable. Comment cela se traduit-il dans les produits ?

Nous avons toujours voulu proposer des choses nouvelles, mais qui ont du sens. Depuis une dizaine d’années, nous avons concentré nos efforts sur les matériaux afin de réduire au maximum notre empreinte carbone. Aujourd’hui, nos conceptions de produits ont été complètement repensées :
tous les plastiques utilisés sont recyclés, le nombre de pièces et de composants a été réduit, et nous n’utilisons plus ni agrafes, ni colle. Parallèlement à cet aspect technique, nous anticipons aussi la question de l’entretien : un siège ou un sofa doit être lavable, déhoussable, et facilement réparable. En cas de problème, il faut pouvoir remplacer la pièce défectueuse sans avoir à changer l’intégralité du produit.

Canapé SoftWork, design : BarberOsgerby © Vitra

Vous proposez également un service de restauration de vos modèles iconiques, le Vitra Circle. Quel est l’objectif de cette initiative ?

Le Vitra Circle est une plateforme à travers laquelle nous rachetons des produits Vitra afin de les reconditionner avant de les remettre sur le marché en seconde main. L’offre couvre tous types de produits, même si l’on retrouve souvent nos pièces iconiques, comme les Aluminium Group ou bien des modèles plus récents tels que les chaises ID. Les produits sont repris dans nos usines, repassent sur la chaîne de montage des produits neufs et peuvent changer de couleur, de textile ou de matériau. Bientôt, il sera presque impossible de distinguer un produit neuf d’un reconditionné.

© Vitra

Vitra participe pour la première fois à Esprit Contract. Qu’attendez-vous de cette participation ?

Participer à ce type de salon est avant tout l’occasion de rencontrer les professionnels. En parallèle, nous souhaitons mettre en lumière notre offre de seconde vie et de réemploi, car beaucoup d’entreprises ne sont pas encore informées sur le sujet. Nos produits sont déjà réputés pour leur longévité, mais avec cette initiative, nous franchissons une nouvelle étape : leur durée de vie peut être encore prolongée, ce qui ouvre la voie à de nouveaux enjeux de consommation et à une autre manière de penser les projets.

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