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La 2e édition du concours « Ton atelier Prototype » est ouverte : les designers peuvent déposer leur candidature jusqu’au 15 janvier compris : les lauréats bénéficieront d’une demi-journée à l’usine CFT pour la réalisation d’un premier prototype entre le 3 et le 5 février.
Membre de la FrenchFab et du groupe Metalians, CFT INDUSTRIE est spécialisée depuis plus de trente ans dans le cintrage et assemblage de fil, tube et tôle. L’usine comprend aussi un département d’études qui peut accompagner aussi la conception et l’industrialisation des projets.

À l’automne 2020 est lancé le premier concours « Ton atelier prototype » : l’objectif est d’aider des designers à fabriquer le premier prototype d’un projet. En novembre dernier, les 8 professionnels sélectionnés ont pu réaliser des prototypes de tables, sièges, ou d’accessoires.
Compte tenu de l’intérêt suscité par cette opération, CFT INDUSTRIE a décidé de la renouveler en ce début d’année. Les candidats ont jusqu’au 15 janvier pour déposer leur dossier. Parallèlement à un formulaire d’inscription détaillé, ceux-ci doivent fournir des plans complets. Après l’étude des dossiers (matériaux, complexité des pièces à réaliser, analyse de l’assemblage…) l’équipe de CFT sélectionnera les 6 lauréats : ces designers bénéficieront d’une demi-journée en usine, entre le 3 et le 5 février, pour la réalisation d’un premier prototype, après un accompagnement personnalisé en amont.

Cintrage tube métallique, CFT Metalians ©2020
Toutes les informations pour postuler sont ici : https://cintragefiltube.com/atelier-prototype-du-3-au-5-fevrier-2021/

Annulation, reports… en ce début d’année, la tenue des événements physiques est bien entendu toujours liée aux conditions sanitaires, et les agendas se conjuguent toujours au conditionnel. Cela dit, plateformes digitales, organisations hybrides, les organisateurs développent depuis plusieurs mois des alternatives pour maintenir des temps forts, et garder le contact avec les professionnels. Le point sur les événements à venir en 2021, un « agenda » qui sera mis jour régulièrement. [mis à jour le 6 janvier]
Consumer Electronics Show ( CES)
« All-digital » : habituellement tenu à Las Vegas, le CES 2021 se déroulera du 6 au 9 janvier uniquement en virtuel avec des live vidéo. L’événement qui annonce les innovations et les tendances sur le marché de la tech devrait multiplier les annonces de prototypes et de produits prêts à être commercialisés.
IMM
Le salon de Cologne est annulé cette année et annonce de nouvelles dates physiques du 19 au 23 janvier 2022. À noter, le salon communiquera en février sur les lauréats du concours Pure talents, par le jury s’étant tenu en octobre dernier. Ainsi, 26 projets ont été sélectionnés, dans les catégories suivantes : mobilier revêtements de sol, papiers peints et textiles, éclairage, maison intelligente, accessoires pour la maison et cuisines. Rappelons que ce concours international s’adresse aux designers qui sont encore à l’université ou qui viennent de terminer leur formation.
Première Vision
Du 15 au 19 février, l’événement qui donne le tempo de la mode en France et à l’international sera 100 % digital : talk, sourcing en ligne, analyse des tendances et sélection de produits…
Stockholm Furniture & Light Fair
L’édition physique de la Stockholm Fair est annulée : pour cette édition 2021, du 9 au 13 février, certaines activités devraient être possiblement être maintenues dans la ville, et des événements en ligne sont prévus. La prochaine édition physique du Stockholm Furniture & Light Fair aura lieu du 8 au 12 février 2022
Maison & Objet
Après l’édition de septembre, les organisateurs ont décidé d’annuler l’édition de début d’année, reportée dans un premier temps en mars. Dans le prolongement de la Digital Fair organisée en septembre, ils maintiennent cependant, les 8 semaines de Digital Days, organisées autour des lancements de nouveautés sur la plateforme MOM ( Maison & Objet More). Du mercredi au vendredi seront ainsi proposés des repérages produits et des analyses marchés dédiées, en complément des showrooms, en lien avec des thématiques hebdomadaires ( Unexpected Gift, Trendy Deco, Well at Work, métiers d’art, Outdoor , démarche green,Premium Design). L’édition de septembre est prévue du 9 au 13 septembre (dans la foulée du Salon de Milan), avec un focus sur les programmes Work !.

Après avoir tergiversé, la grand-messe internationale du design n’aura pas lieu au printemps, mais est prévue pour l’automne, du 5 au 10 septembre. Pour fêter ces 60 ans, cet événement majeur comprendra également la tenue concomitante de Eurocuccina et Euroluce : toutes les catégories de produits seront donc présents en même temps.
Biennale internationale de design Saint-Etienne
Par rapport à son timing habituel, la Biennale internationale de design de Saint-Etienne devrait démarrer plus tard le 28 avril, mais se poursuivre pendant l’été jusqu’au’ au 21 août. Elle aura pour fil conducteur le thème des Bifurcations. Parallèlement au parcours en ville, 6 expositions sont annoncées : « Domesticité » (Mettre en perspective les grands changements qui caractérisent nos manières d’habiter et de vivre dans les espaces domestiques), « Automobile », « Territoires africains » (design d’influence sociale qui fait bifurquer les territoires), « Dépliages » (centrée sur les changements des objets corporels), « Pédagogies », « Production » (exposition-expérimentation proposée par le designer Ernesto Oroza). Une couverture numérique est annoncée, avec des contenus exclusifs, des lives et séries autour de la thématique.
Workspace Expo
Salon dédié au mobilier et l’aménagement des espaces de travail, Workspace Expo a reporté sa tenue du 25 au 27 mai 2021 à Paris Porte de Versailles.
France Design Week / Paris Design Week
La deuxième édition de la France Design Week est prévue du 7 au 28 septembre 2021. La Paris Design Week se tiendra parallèlement à Maison & objet du 9 au 18 septembre.
NeoCon (Chicago)
Organisé chaque année au Mart de Chicago depuis 1969, le NeoCon réunit les principaux fabricants de l’industrie (mobilier, tissus, revêtement…). Le salon reporte sa session prévue en juin à l’automne, du 4 au 6 octobre.

Pour ses prix Intelligence de la main 2020, dans la catégorie Parcours, le jury réuni par la fondation Bettencourt a récompensé Nicolas et Christine Bard, fondateurs du réseau Make ici. Plus que de fablabs ou de « makerspace », ils préfèrent parler le terme de manufactures pour identifier leurs différents lieux en France, qui rassemblent artisans d’art, designers, architectes et professionnels de la fabrication numériques.
Réseau de manufactures collaboratives et solidaires, la force de Make ICI, aujourd’hui, est d’avoir réussi à créer dans plusieurs régions de France, des lieux qui sont de vrais écosystèmes de l’industrie créative. Les résidents ont pour points communs d’être entrepreneurs, de placer le design au cœur de leurs activités – soit en étant designers ou en travaillant avec des designers – , et de mutualiser leurs compétences pour se développer. Car ces espaces comportent différents dispositifs d’accompagnement à l’entreprenariat, souvent absentes des formations initiales. Et c’est ce pari sur l’intelligence collective qu’a voulu récompenser la Fondation Bettencourt, en distinguant le couple fondateur dans la catégorie Parcours.
Comment définissez-vous vos manufactures ?
Christine et Nicolas Bard : Le terme le plus courant pour désigner ce concept est makerspace mais nous avions envie d’un mot français. Nos lieux sont des manufactures sociales et solidaires à but lucratif, dont les bénéfices générés sont intégralement réinvestis. Notre ambition est d’aider une génération d’artisans d’art à vivre correctement de son savoir-faire. Pour cela, nous avons réuni un ensemble de dispositifs qui constitue, à nos yeux, les éléments clés de la réussite : l’accès commun à des équipements traditionnels et numériques; un compagnonnage avec d’autres artisans qui permet de rompre l’isolement; une proximité avec d’autres disciplines alors qu’en France, les savoirs sont trop séparés. Enfin, une solidarité à tous les stades de l’activité -de la conception à l’accès au marché. La philosophie de MAKE ICI ? Tous indépendants, tous interdépendants. Il est aussi important d’être autonome que de pouvoir se faire aider lorsque cela s’avère nécessaire. A MAKE ICI, les entrepreneurs en difficulté ont toujours quelqu’un à proximité pour leur donner un coup de main.
Que signifie le prix Intelligence de la main/ Parcours pour vous ?

ChB&NB. Nous sommes très fiers d’avoir été distingués, d’autant que nous connaissons l’exigence de la Fondation en termes d’excellence et d’innovation. Cette reconnaissance est très importante pour nous car elle vient valider notre façon de penser l’artisanat d’art. Notre initiative est souvent observée avec intérêt mais on nous reproche de n’être pas assez puriste. Nous pensons, au contraire, que les artisans ne peuvent rester dans l’entre-soi. Ils doivent travailler avec des designers, des industriels... Un ferronnier d’art peut créer un prototype pour Airbus; une maroquinière, formée par Hermès, fabriquer la ceinture qui servira de récompense pour le concours de danse hip-hop créé par la marque Redbull, comme cela fut le cas pour deux de nos résidents. L’artisanat d’art doit s’ancrer dans le XXIe siècle ; conjuguer les savoir-faire ancestraux avec les techniques, et les désirs, de demain.
Quels projets allez-vous développer grâce à cette récompense ?
ChB&NB. Il va nous donner l’opportunité d’inaugurer de nouvelles manufactures, quatre sont déjà prévues, avec un ancrage dans les savoir-faire spécifiques des régions où nous allons nous implanter. Celle de la rue Ordener, à Paris s’organisera autour du travail sur le bois, le métal, le cuir et le textile. À Wasquehal, entre Lille et Roubaix, nous allons investir les anciennes imprimeries des catalogues Trois Suisses et allons naturellement promouvoir les savoir-faire textiles. A Tours, nous avons noué un partenariat avec le Théâtre National pour travailler autour des métiers du spectacle avec notamment des ateliers de costumes. Chaque lieu abritera environ 30% de savoir- faire locaux. Une façon de dynamiser le tissu industriel français, et redonner aux régions toute leur vitalité.
« Histoires d’ICI » est une websérie qui présente différents résidents du réseau. Découvrez ci-dessous le parcours de l’Atelier Noue.

Lors de la Paris Design Week, en septembre dernier, Pathum Bila- Deroussy nous annonçait la création de designlink.fr. L’objectif : Mettre en contact les entreprises et les designers (étudiants comme professionnels), c’est l’objectif du nouveau service designlink.fr, totalement gratuit.
Durant des années, impliqué dans divers réseaux d’anciens étudiants, Pathum Bila-Deroussy accompagne les jeunes diplômés pour leur intégration sur le marché de l’emploi. Il suit également les entreprises dans leurs recherches de designers.
Face à la difficulté de faire se rencontrer l’offre et la demande, il établit différents constats. Le premier est que le marché souffre d’un manque de lisibilité : l’offre est présente, mais de manière éclatée, entre une multiplication de jobboards ultra-spécialisés et des plateformes génériques qui, à l’inverse, ont du mal à catégoriser l’offre.
De ce fait, cette difficulté de formuler des offres pertinentes, pose la question de la bonne compréhension des compétences des designers, de la visibilité de la diversité de ces compétences, pour que les entreprises puissent bien cibler leurs besoins.
Avec Designlink.fr, Pathum Bila-Deroussy avance une première réponse en souhaitant proposer un source d’information ciblée, avec un seul point d’entrée. Le service est volontairement gratuit, pour à terme rassembler au même endroit les propositions d’emplois de différentes structures, et il est pensé dans une approche décentralisée (l’ambition est d’avoir des référents sur tout le territoire). D’autre part, la confidentialité est assurée : à l’inverse de « CVthèques » traditionnelles, seules les compétences des candidats sont affichées, et les missions des entreprises. L’algorithme de mise en relation a été conçu de telle sorte que les coordonnées du candidat et de l’entreprise ne sont révélées que lorsque les deux parties ont donné leur accord.
L’ambition de ce site est de proposer aussi bien des CDI, des CDD, des missions, des offres de stages ou d’alternances, voire des propositions de bénévolat (dans le cadre par exemple d’une mise à disposition de l’entreprise une journée par mois). À terme également, Designlink.fr pourrait être un observatoire intéressant du secteur (type d’offres, statut, rémunération…). Un projet à suivre.

Dans le cadre de l’événement Lille 2020, Jean-Louis Fréchin et son studio NoDesign ont proposé une exposition passionnante autour d’une centaine de projets français : autour d’une déclinaison de verbes (initier, interroger, proposer, interagir, surprendre, rassembler…), le Français concocte un parcours vivant qui montre les multiples facettes du design industriel et termine sur des champs d’application prospectifs. Le grand public trouve ses marques dans le caractère très concret de l’exposition, tandis que les professionnels en ressortent avec l’image d’un secteur dynamique et d’avant-garde. [mise à jour article paru le 12/9]
« Pourquoi faites-vous du design? » c’est la question que Jean-Louis Fréchin a posé à une douzaine de designers, de générations différentes, et qui donne lieu à une installation vidéo présentée au début de l’exposition. Après un hommage à des figures qui ont marqué la discipline, comme Charlotte Perriand, Jacques Viénot, Roger Tallon ou encore Marc Berthier, et qui ont formé des générations bien en place aujourd’hui, cette entrée en matière plutôt directe a le mérite d’éviter de perdre le public dans une énième définition de ce qu’est le design, en mettant directement l’accent sur les projets, comme une preuve par l’action, tout en partageant directement la passion de ces professionnels.

Le parcours continue avec une salle dédiée à Philippe Starck (« parce qu’il représente bien l’absence de limite du design » selon Jean-Louis Fréchin : le designer le plus connu des Français est présent avec des projets totalement éclectiques, depuis le projet d’éolienne individuelle à la voiture électrique, la chaise AI pour Kartell, les lunettes aux articulations bioniques brevetées… mais lui succède dans la salle suivante le kayak et les vélos conçus par l’équipe interne de Decathlon, le premier téléphone mobile grand public réalisé par Alcatel, les projets de Stéphane Thirouin avec SEB, de Fritsch + Durisotti (par exemple le voilier ) et bien d’autres insistent sur les fondamentaux du design industriel : répondre à des usages, des pratiques, dans une conception pensée pour une diffusion pour le plus grand nombre. C’est d’ailleurs la force de ce tour d’horizon français : à côté de fortes personnalités qui travaillent à l’international, le rôle important des équipes de design intégrées est également mis en avant.

Le design, force de propositions
À travers les projets de Constance Guisset, de Jean-Baptiste Fastrez, de Mathieu Lehanneur… l’exposition se poursuit en se focalisant sur la force de propositions du designer. Ici, les frontières entre artisanat et industrie sont brouillées : que ce soit en déclinant la lampe de chevet dans les TGV (Saguez & Partner) aujourd’hui reprise par l’éditeur Moustache, ou des recherches sur les matériaux (recyclage de pneus, fibres de jute…) ou sur des sources plus inattendues en « cofabricant» un luminaire avec l’intervention directe de vers à soie (Twill Light, d’Elise Fouin), le designer surprend par les réponses et les pistes d’exploration qu’il propose à des questions environnementales et sociétales plus larges.


Compte tenu de la personnalité du commissaire de l’exposition, le parcours prend évidemment en compte la révolution numérique, qui « élargit le rôle et le potentiel des objets ». On y découvre les recherches d’EDF Lab, comme différents objets connectés, mais aussi des recherches sur des polices de caractère pour le design d’interface , des badges capteurs de pollution… Enfin, comme un écho à l’aménagement de l’espace urbain traité au début du parcours – à travers l’évolution de la définition des projets de la RATP et de la SNCF – la dernière partie du parcours insiste sur la question de l’intérêt général abordés par les designers : rafraîchissement urbain, mobilier urbain, impression 3D à la demande …
Dense, mais accessible au grand public par une scénographie bien soignée, cette exposition dresse un panorama vivant des acteurs français du design (une soixantaine sont cités, toutes générations confondues), montre combien un designer peut travailler sur des sujets extrêmement variés alors qu’il est toujours tentant de d’enfermer dans des catégories. Dans son témoignage vidéo, au début du parcours, Jean Marie Massaud exprimait » je fais du design parce que je ne peux appréhender une question que globalement », Mathieu Lehanneur » parce que j’ai besoin qu’on me pose une question« . Et pour Mathilde Brétillot « j’essaie de trouver une forme entre ce qui est profondément personnelle et une question empathétique« .

Cette année, la planète à l’arrêt a mis en évidence les productions en circuit court, et un regain d’intérêt pour les consommateurs d’être informés sur les coulisses de la fabrication des produits. Selon Yves Jego, « le XXIe siècle sera celui de la transparence ». Des questionnements mis en évidence dans la campagne « Meublez-vous français », et dans l’une des conférences en ligne tenues lors de cet EquipHôtel virtuel.
Associant une vingtaine de fabricants de meubles à de grands réseaux de distribution, l’opération « Meublez-vous français » a notamment pour ambition de porter à 50 % la part des meubles fabriqués et vendus en France par les industriels, (40 % aujourd’hui). Cette initiative a fait l’ objet d’un accord entre l’Ameublement français et les distributeurs signé au sein du Ministère de l’Économie et des Finances, en présence d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat.
Le secteur du contract est bien entendu concerné par cette campagne, et une conférence en ligne animée par Philippe Jarniat (Ameublement français) et Intramuros a réuni Yves Jego, ancien ministre, président de l’organisme Origine France garantie, Arnaud Du Mesnil, directeur général de Lafuma Mobilier et Bartolomé Lenoir, cofondateur de La Chaise française (notre photo). Cette dernière entreprise a vu le jour face au constat de Bartolomé Lenoir de la part majoritaire de l’importation sur le marché de la chaise en France. Parallèlement à un engagement écologique, son objectif est le maintien du savoir-faire en France et sa mise en valeur pour éviter une perte compétences. Cette entreprise –dont la direction artistique a été confiée à Margaux Keller – s’est inscrite dès le départ dans un écosystème : elle s’est associée avec une manufacture à Clairveaux pour la production et est capable de répondre à toutes demandes. Le bois vient de France et chaque achat donne lieu à une plantation dans une pépinière, ce qui pose le client en acteur. Cet engagement porteur de valeurs sociales, esthétiques et de traçabilité rejoint celles portées par Origine France Garantie. Selon Yves Jego, « le XXIe siècle sera le siècle de la transparence. » Pour lui, la crise sanitaire a été un révélateur, « l’écosystème Made in France qui est un écosystème local sera un des leviers du rebond post Covid ». Il note une explosion des demandes de certification d’origine de la part des dirigeants d’entreprise.

Pour sa part, Lafuma Mobilier, qui ouvre ses collections au contract, se présente comme une « start up de 60 ans » : la marque a grandi en revendiquant avant l’heure, un savoir-faire français en métal et en toile, un sourcing local de matériau.
Ainsi, après « l’expérience client », dans l’intérêt croissant que porte le public sur la conception des produits, on semble évoluer vers un « pacte client » : au regard de ce qui se passe dans l’agroalimentaire, celui-ci demande de plus en plus une transparence. Les stratégies marketing vont donc devoir en tenir compte dans l’ameublement, et parallèlement à la mise en scène des produits, montrer les producteurs qui sont derrière. « C’est une valeur forte », selon Yves Jego, qui parle aussi du fort impact en affect de la marque Origine France, certes sur le le territoire national, mais aussi sur un plan international.

Appel d’air, appel au vert… En 2020, le confinement a rendu plus que jamais visibles cette nécessité de se ressourcer au cœur de la nature. Comme une intuition, le Domaine de Chaumont-sur-Loire accueillait la thématique « Terre Mère » pour son Festival international des jardins que les plus chanceux ont pu visiter cet été. À l’automne, il mettait aussi en exergue le design floral au service de la beauté.

Si les anciens propriétaires du Château de Chaumont-sur-Loire, le prince et la princesse Henri-Amédée de Broglie, collectionnaient plantes rares et autres orchidées exotiques dès la fin du XIXème siècle, ils seraient certainement enchantés par l’évènement « Quand fleurir est un art ».
C’est désormais sous une forme plus éphémère que la tradition se perpétue au Centre d’Arts et de Nature du domaine. En octobre dernier, les salles du château ont été investies par des designers floraux, meilleurs ouvriers de France et non moins de vingt-cinq apprentis de l’Ecole des fleuristes de Paris. Durant cinq jours, Gilles Pothier, Pascal Mutel, Charline Pritscaloff et les élèves de l’Ecoledes fleuristes de Paris ont sublimé le castel avec des compositions florales exceptionnelles.
Après une première édition en 2019, ce second opus place la barre haut pour 2021 ! www.domaine-chaumont.fr




Construite en 2020 comme une version 0, ou édition test, France Design Week a été tributaire des évolutions de la crise sanitaire qui a marqué cette année. Mais cette « Design Week » a l’échelle nationale a fait front et s’est tenue en septembre dans 60 villes.
Née des préconisations présentées lors des Assises du design en 2019, France Design Week est un label événementiel visant à donner de la visibilité à la diversité et la vitalité des pratiques du design français, dans une séquence temporelle commune et partagée.
Le label fédère le monde du design français lors d’un événement international, annuel et global qui vise à promouvoir le design et les savoir-faire de ses designers auprès des professionnels et à sensibiliser le grand public à sa pratique, en mettant à l’honneur tous les champs du design. Développé lors du premier confinement, puis étoffé durant l’été dans des délais serrés, l’événement a pu voir le jour en septembre dans un grand respect des consignes sanitaires et de distanciation.
France Design Week 2020, c’était :
▪ les 13 régions présentes avec 60 villes mobilisées.
▪ Un mois de design : 2 semaines de dates officielles, du 1 au 15 septembre 2020, et un supplément de dates jusqu’au 5 octobre.
▪ Plus de 260 événements comptabilisés : 172 encarts référencés sur la carte du site web, certains encarts faisant mention de plusieurs événements. Tous les événements Paris Design Week et Lille Capitale Mondiale du Design, qui étaient labellisés, n’ont pas tous été détaillés.
▪ Une cinquantaine de propositions exclusivement online, pour faire face aux contraintes sanitaires.
▪ Une très grande variété d’événements : majoritairement des conférences et tables-rondes, des expositions, des portes ouvertes et des webinars. On pouvait aussi assister à des ateliers, des soirées ou afterworks festifs… À retrouver prochainement : les archives en textes et en images de ces événements sur le site web France Design Week.
▪ Une fréquentation d’environ 206 400 personnes sur toute la France durant toute la période, en présentiel et online.
▪ les 13 régions présentes avec 60 villes mobilisées.
▪ Un mois de design : 2 semaines de dates officielles, du 1 au 15 septembre 2020, et un supplément de dates jusqu’au 5 octobre.
▪ Plus de 260 événements comptabilisés : 172 encarts référencés sur la carte du site web, certains encarts faisant mention de plusieurs événements. Tous les événements Paris Design Week et Lille Capitale Mondiale du Design, qui étaient labellisés, n’ont pas tous été détaillés.
▪ Une cinquantaine de propositions exclusivement online, pour faire face aux contraintes sanitaires.
▪ Une très grande variété d’événements : majoritairement des conférences et tables-rondes, des expositions, des portes ouvertes et des webinars. On pouvait aussi assister à des ateliers, des soirées ou afterworks festifs… À retrouver prochainement : les archives en textes et en images de ces événements sur le site web France Design Week.
▪ Une fréquentation d’environ 206 400 personnes sur toute la France durant toute la période, en présentiel et online

Le comité organisationnel France Design Week
Coordination générale : APCI
Partenaires : France Design Education, (avec la participation active de l’ENSCI) ,Institut Français du Design
Web : Groupe LinkedIn « Les Designers français »
Structures représentantes par région :
Auvergne-Rhône-Alpes : Cité du Design, Designers +, Lyon Design Bourgogne-Franche-Comté : ARCADE Design à la campagne
Bretagne : L’eclozr – Design Lab Bretagne
Centre-Val de Loire : Valesens
Corse : Territoires Design
Grand Est : Association Innovation Design et Expérience (IDeE), ACCRO •
Hauts-de-France : lille-design
Île-de-France : Ateliers de Paris, Paris Design Week
Normandie : Design!r
Nouvelle-Aquitaine : ADI N-A, Fédération des designers en N-A (FDNA)
Occitanie : Indigo d’Oc, Pulse
Pays de Loire : Advanced Design, École de design Nantes Atlantique, Samoa Provence-Alpes-Côte d’Azur : Marseille Design Méditerranée, Pôle Culture & Patrimoines
Rendez-vous en 2021 du 7 au 28 septembre pour la deuxième édition.

Annoncée en octobre dernier, la nouvelle école de design tout juste créée au sein de CY Cergy Paris Université et dirigée par Dominique Sciamma accueillera ses premiers étudiants en septembre prochain. Au moment où la plateforme ParcoursSup ouvre son accès pour les futurs bacheliers, l’école dévoile le contenu de ses formations et ses futurs locaux.
À l’automne 2021, CY Cergy Paris Université accueillira ses premiers étudiants en design global au sein du Campus d’IXblue à Saint-Germain-en-Laye : Les premières promotions de CY Ecole de design – composées de 80 étudiants en 1ère année et 20 étudiants en 4e année – bénéficieront d’un environnement pédagogique particulièrement équipé (design studio, labo d’informatique graphique, Ateliers machines, Fablab, VR/AR IoT Lab…).

À noter, la filière est implantée dans un contexte bien spécifique : au sein d’un écosystème d’entreprises de hautes technologies (IA, robotique, Biotech, spatial) dans un parc boisé classé et sécurisé, aAvec son château du 19 siècle transformé en centre des congrès par l’architecte Dominique Perrault, et son amphithéâtre de 300 places.
iXcampus, Chateau la nuit
Le hall d’accueil de l’école est construit autour d’un escalier monumental conçu par Jean Prouvé, un beau symbole pour une nouvelle école de design.
Parallèlement, 40 ingénieurs-designers, spécialité « info-design », rejoindront le campus de CY Tech à Cergy-Pontoise. Il s’agira là du premier double diplôme ingénieur-designer intégré sur 6 ans en France.
En octobre dernier, l’annonce de ces futurs cursus axés sur la transversalité soulignait l’ambition de contribuer à la » formation des designers, ingénieurs et managers de toutes les transitions, de la matière à la décision ».


Un Diplôme universitaire de « Designer Global » en 5 ans, accessible à tous
Ce cursus en design global est pensé sur 5 ans, autour d’une pédagogie par projets (20 en 5 ans) et et de 7 piliers éducatifs :
1. Se cultiver / Penser / Ecrire
2. Représenter
3. Observer / Analyser / Comprendre
4. Créer / Résoudre / Collaborer
5. Faire / Expérimenter
6. Comprendre l’entreprise
7. Se professionnaliser
Les 3 premières années sont centrées sur l’acquisition des savoirs, méthodes, pratiques et outils fondamentaux du design, et les 2 dernières années sur la compréhension fine du fonctionnement des organisations humaines (entreprises, collectivités, services publics) afin de pouvoir y prendre place. Le cursus prévoit un semestre international (échanges/stages/voyages d’étude) en 3e année, les 2 dernières années seront faites en alternance.
Gratuite pour les boursiers, le coût total de la formation sera de 10 500€ (3 500€ par an). Le site internet de l’école est accessible à l’adresse : www.cy-ecolededesign.fr
Un Bachelor international de « Datascientist by Design » en 4 ans
L’école propose aussi un Bachelor international « Datascience by Design » co-signé avec CY Tech. Ce programme en anglais, à cheval entre la France et l’Asie forme en 4 ans des professionnels complets, nourris de sciences (mathématiques, physiques, statistiques) et de technologies IA, big data, mais aussi de sciences humaines et de design afin de leur permettre d’imaginer les futurs usages nés de l’exploitation juste des données.
Un double-diplôme Ingénieurs-designers en 6 ans à Cergy-Pontoise
CY Tech et CY école de design co-signent le premier double-diplôme intégré Ingénieurs-designers,spécialisé en informatique. Ce parcours en 6 ans va former des ingénieurs capables de mettre un savoir et des méthodes informatiques très pointues au service de la conception d’objets, de systèmes, d’interfaces, d’espaces, de services et d’expériences utiles, réussies et belles.

Il reste quelques jours pour découvrir l’exposition de l’architecte italien Carlo Mollino chez RBC Lyon. Pour ses dix ans, le fameux « Cube Orange » implanté au cœur du quartier de Confluence a misé sur « Sempre salva la fantasia », mis en scène par Zanotta. À voir jusqu’au 24 décembre.
En 2020, après un processus de recherche et de développement technologique autour des créations de Carlo Mollino, Zanotta lance la collection CM : “Ce projet est né comme une réinterprétation de l’œuvre de Carlo Mollino. Nous avons créé cette collection avec un processus de production semi-artisanal. Le caractère éclectique des créations de Carlo Mollino exprime parfaitement la vision de Zanotta” explique Giuliano Mosconi, PDG de Zanotta.
Le tandem Zanotta-Mollino commence en 1981, lorsqu’Aurelio Zanotta décide de fabriquer la chaise alpine en bois massif Fenis (conçue par Mollino en 1959 pour le campus de l’école polytechnique de Turin). L’éditeur s’intéresse aux expériences menées par ce maître de l’architecture moderne italienne dans le domaine de l’aménagement intérieur, et étudie avec précision le contenu des archives de Mollino. En 2020, 8 pièces dédiées à l’univers domestique viennent constituer une collection hommage.

La Collection CM 2020
Pour comprendre le travail de Carlo Mollino en tant que designer, il faut adopter une approche globale : chaque objet interagit avec certains éléments de la maison, une vue particulière sur Turin, un mur aménagé… Chaque meuble fait ainsi partie d’une narration figurative dont l’architecte est scénariste, réalisateur et acteur. À partir de l’analyse de documents d’archives, en collaboration avec le Politecnico de Turin, Zanotta vient d’éditer une collection de mobilier fidèle au dessin de Mollino tout en l’équipant des dernières technologies pour le marché contemporain.

La collection se compose de 8 pièces de mobilier, toutes portant les initiales CM et couvrant 21 ans de son travail : le meuble de rangement Carlino CM (1938), le miroir Milo CM (1938), le fauteuil Ardea CM (1948), la table Reale CM (1948), la table d’appoint Arabesco CM (1949), le bureau Cavour CM (1949), le fauteuil inclinable Gilda CM (1953) et le fauteuil Fenis CM (1959).


RBC Lyon fête ses 10 ans
L’exposition consacrée à Carlo Mollino vient marquer de manière festive le dixième anniversaire de RBC Lyon. Franck Argentin, directeur de RBC travaille toujours de concert avec des architectes pour inscrire ses différents showrooms dans leur environnement, et leur donner une signature spécifique.
En 2010, c’est ainsi le duo Jacob /MacFarlane qui va signer cet écrin orange audacieux, dirigé par François Basilien. Durant cette décennie, le showroom aura accompagné de grands projets : aménagement du siège d’Euronews, aménagement du Groupama Stadium-Parc OL, les appartements de standing de la tour Ycône, aménagement du MOB Hôtel, Altavia, Sporting Club de Genêve ou encore plus récemment les bureaux de Opteven… En 2019, cet ancrage RBC voit l’inauguration d’un second lieu en centre-ville, cette fois, consacré à l’éditeur Poliform.



Cette année, Intramuros s’est associé à l’École Camondo pour une collaboration inédite : donner l’occasion à des étudiants sélectionnés de travailler sur des projets qui auront vocation à être édités. Pour cette phase 3, les jeunes diplômés choisis par Sunbrella, Lafuma Mobilier et Moore Design ont reçu le brief de leurs parrains et sont dans la phase de réalisation. Point d’étape avec René-Jacques Mayer directeur de l’École Camondo, en attendant de retrouver l’article complet dans le prochain numéro d’Intramuros (sortie 22 décembre).
Comment s’est passée cette fin de diplômes dans les conditions très particulières que nous vivons ?
René-Jacques Mayer : Être un bon architecte d’intérieur designer est une affaire de contexte. Celui de la conception, de la production et de l’invention des diplômes de cette promotion 2020 a été profondément bouleversé. Faire sans aurait été si contraire au principe tant énoncé pendant leur cinq années d’études de faire avec l’existant pour mieux le transformer que nous avons choisi, collectivement, d’aller au bout de cette logique de la distance. Conduite du projet, soutenance et exposition des diplômes ont collectivement basculé dans l’espace virtuel.
Au-delà de la contrainte imposée à tous, ce fut un choix pédagogique audacieux, particulièrement dans une école de création, où la matérialité, l’échange collectif, l’émergence d’une idée au travers d’un simple regard ou d’un geste, constituent la palette des possibles expressions de ce qu’ils sont. Accompagnés par leurs directrices et directeurs de diplômes, nos étudiants furent cependant souvent seuls face à des horizons imaginaires qui ont produit de belles échappées libres. La force conceptuelle et l’approfondissement d’une narration engagée marquent profondément le travail de ces jeunes diplômés qui forment collectivement une promotion d’exception.
Pour eux, nous avons créé une plateforme digitale d’exposition de leur travail : Diploma.ecolecamondo.fr. Pensée comme un véritable réseau d’alumni, cette plateforme permet de découvrir en trois temps (un sujet imposé, un mémoire, un sujet libre) et de manière pérenne l’identité singulière de chacun des 60 étudiants qui composent cette promotion 2020, promotion Cynthia Fleury. C’est un jalon formidable pour leur parcours qui révèle la grande diversité des approches qu’ils peuvent avoir de leur futur métier et des enjeux sociétaux qui les animent.

Comment se sont organisées les auditions avec les équipes de Lafuma Mobilier, Moore Design et Sunbrella ?
R.-J. M. : Toujours dans le contexte du confinement, les rencontres se sont opérées à distance sous forme de visioconférences. Dès l’été, quand ils y ont été invités et parce que c’était possible, les lauréats se sont rendus sur les sites de production des marques pour découvrir leur savoir-faire et leurs outils de production. Depuis la rentrée, les échanges continuent et de beaux projets se dessinent. Nous avons tous hâte d’en savoir plus.

Un trait marquant pour chacun des trois projets de diplômes retenus ?
R.-J. M. : Je dirais qu’à l’instar des valeurs portées par l’École Camondo, ils répondent à des enjeux importants comme le développement durable, les valeurs sociales et de partage, une démarche de recherche créative et originale.
Le projet de Thomas Carlier, Duo, est un ensemble d’expérimentations autour de la biofabrication mettant en avant la collaboration entre le designer et l’organisme vivant. Les résultats de ces expériences lui permettent de développer une gamme de mobilier en sel et en mycélium. Travailler sur des biomatières pour un designer, c’est proposer une alternative aux ressources non renouvelables. Et c’est plutôt une bonne nouvelle puisqu’elles visent à laisser une empreinte écologique minimale et bénéficient parfois de propriétés pour le moins étonnantes.
Le projet de Zeina Sleiman propose d’intégrer de la sensorialité dans nos mobiliers du quotidien. L’intention du projet consiste à concevoir une gamme qui combine les deux aspects : formel et sensoriel. Enfin, celui de Juliette Droulez, dans un mouvement de décélération de la production matérielle, livre une collection d’objets mentaux, qui n’existeront jamais et qui ne sont pas faits pour exister. Ils sont seulement là pour ouvrir nos imaginaires, pour nous questionner, et pour que la frustration de ne pas pouvoir les acquérir soit remplacée par la beauté de les posséder dans un coin de sa mémoire.
Qu’est-ce que signifie pour l’École Camondo d’être partenaire de ce concours avec Intramuros ?
R.-J. M. : Après le temps de l’apprentissage libre et créatif, pouvoir directement travailler avec des entreprises partenaires est une formidable chance pour de jeunes diplômés. Valoriser et accompagner par un grand média spécialiste du design le travail de jeunes architectes d’intérieur est un signal fort de la porosité et de la complémentarité de ces deux disciplines. Le faire comme s’ils constituaient un collectif envoie aussi une adresse forte à la vaste communauté des étudiants en arts appliqués pour qu’ils travaillent ensemble, au-delà de la valorisation individuelle des parcours de chacun. Un partenariat et trois signaux forts, donc.



Alors qu’elle s’interroge toujours sur les dates de la manifestation en 2021, l’équipe du Salon du Meuble de Milan vient de perdre l’une des figures fortes de l’événement : Manlio Armellini, secrétaire général puis directeur général de Cosmit à partir de 1965, est décédé ce lundi 16 novembre 2020. Pour Claudio Luti, actuel président du Salone del Mobile de Milan , « il a supervisé et géré l’évolution de ce qui allait devenir le principal événement international » pour le design, mais pas seulement.
Il était de l’aventure du Salon du meuble de Milan dès 1961 : Manlio Armellini a été l’un de ceux qui a permis l’évolution de cet événement du design pour le rendre aujourd’hui majeur sur la scène internationale. Parallèlement au développement commercial de la foire milanaise, on lui doit aussi plus de 40 initiatives collatérales – dont le SaloneSatellite – qui, organisées parallèlement au Salon, ont permis de faire en sorte que les le design devienne une référence stylistique, formelle et industrielle pour l’ensemble du secteur de l’ameublement.
En 1987, ses activités ont été récompensées par un Compasso d’Oro de l’ADI, « pour la promotion du design italien« . Manlio Armellini a commencé comme rédacteur en chef de la plus longue revue de l’industrie du meuble. Très actif dans les associations industrielles, il a également présidé Assomostre, l’association Confcommercio, qui regroupe 37 organisations internationales les salons professionnels. Il était le directeur général de Cosmit SpA – la société qui a organisé le Salone Internazionale del Mobile, Euroluce, Eurocucina, EIMU (maintenant Workplace3.0), le Salon international des accessoires d’ameublement, le Exposition sur les salles de bains, SaloneSatellite, SASMIL – et la Fondation Cosmit Events à Milan, ainsi que président de la Fondation Cosmit. Il a été notamment membre de l’ADI (Association italienne du design industriel), membre de l’UFI (Union Foires Internationales, Bruxelles), membre du CIRDI (Conseil international des sociétés de design industriel, Helsinki). Il a été fait Chevalier de la Grande Croix de l’Ordre et du Mérite de la République italienne le 2 juin 2008.

Les 60 ans du Salon du meuble de Milan au printemps… ou à l’automne 2021 ?
Compte tenu de la pandémie Covid-19, le Salon du Meuble de Milan n’a pas eu lieu en 2020. Si le site Internet du Salon annonce encore des prochaines dates en avril 2021, il semble que des discussions soient encore en cours pour un report éventuel à l’automne 2021… comme c’était le cas jusqu’en 1990. Une décision importante, qui doit s’accompagner également d’une réflexion sur la tenue – simultanée ou non – des nombreux autres événements « off » du Salon, qui font habituellement de cette Milan Design Week une manifestation d’ampleur au Parc Rho Eero comme dans de nombreux quartiers de la ville. Assurément, un soixantième anniversaire qui fêtera une édition à nulle autre pareille, mais qui relèvera des défis à la hauteur de l’engagement dont a fait preuve Manlio Armellini tout au long de sa carrière.

La Dubai Design Week 2020 est confirmée et aura lieu du 9 au 14 novembre prochains. Elle se centrera sur le rôle des designers et des créateurs dans la redéfinition de notre mode de vie. Des thèmes liés à la localité, au travail collectif, à l’imaginaire futur et au partage de l’espace public dans un contexte de restrictions physiques et de mobilité animeront donc l’édition de cette année. S’adaptant aux conditions sanitaires, la foire Downtown Design sera en version numérique. Sélection de points principaux du programme en attendant l’ouverture.
– Dans le Dubai Design District (d3), l’édition 2020 mettra en scène une série d’installations et d’interventions urbaines et d’expériences en plein air.
–En première mondiale, le premier MENA Grad Show présentera des projets universitaires axés sur l’innovation à impact social dans les domaines de la technologie, de la science et du design et qui met en avant des projets choisis parmi plus de 200 soumissions de plus de 35 universités basées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
– Le designer irakien Hozan Zangana récompensé cette année par la commission Abwab proposera « Fata Morgana », un cadre conceptuel dans un arrangement ouvert comportant des piliers focaux représentant chacun des sept émirats.

–L’exposition des designers des EAU présentera les travaux de 20 designers émergents ,représentant la production créative locale actuelle.
– Downtown Design, le principal salon du design de la région, revient avec une édition remaniée, adaptée aux spécificités de cette année marquée par la crise sanitaire, et rassemblera la communauté du design sur des plateformes physiques et numériques. Elle sera complétée par un programme de conférences virtuelles et une exposition de design « The Shape of things to come » de Downtown Design présentera le design d’intérieur et les concepts d’architecture du futur.

Intramuros s’est à nouveau associé au concours Paris Shop & Design, qui récompense des aménagements de showrooms, boutiques, hôtels-restaurants parisiens réalisés par des designers et / ou des architectes d’intérieur. À travers ce prix organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, il s’agit de valoriser l’apport de ces professionnels pour l’attractivité des commerces. Le jury 2020 était cette année présidé par Philippe Brocart, directeur de Maison & Objet.
Sous la direction de Philippe Brocart, le jury 2020 a âprement débattu pour la sélection des lauréats de cette édition du Paris Shop & Design. Et la présence cette année de concepteurs comme Tristan Auer, Dorothée Meilichzon et Ramy Fischler a fortement enrichi les échanges. Bien entendu, le contexte particulier de 2020 était en filigrane dans l’analyse des dossiers, et donne une couleur particulière à cette édition, sachant combien les secteurs des différentes catégories (alimentaire, mode, bien-être, déco, hôtelleries-restauration) ont été (et sont encore) particulièrement éprouvés. C’est donc le choix de la cohérence dans le projet, entre le propos du commerçant et la réalisation qui ont été mis en avant, ainsi que l’éventuel impact en termes d’attractivité, d’emplois sur le quartier. Le jury a été particulièrement attentifs au recours à l’affichage digital, pour vérifier sa pertinence, ainsi que le choix des matériaux.
Lauréat Catégorie Alimentaire : LAITERIE LA CHAPELLE (Laiterie Fromagerie)

72 rue Philippe de Girard – 75018 Paris
Commerçant : Paul ZINDY
Concepteur : AKR architecture – Atelier Killian Roland
Ici on fabrique et vend des fromages et autres produits laitiers. Ce projet (qui a intégré le Paris Design Guide 2020 d’Intramuros) trouve toute son originalité dans le concept de transparence : montrer la fabrication à l’œuvre, grâce à des baies vitrées, en faisant « remonter ce qui est traditionnellement à la cave » au niveau de la rue. Un gros défi technique pour les architectes, de garder la sobriété, un caractère contemporain dans l’aménagement tout en répondant à un cahier des charges sanitaires très précis.
Lauréat Catégorie Mode PETIT BATEAU (Prêt-à-porter)
Petit Bateau Prix Paris Shop & Design 2020
53 bis rue de Sèvres - 75006 Paris
Commerçante : Myriam Doukhan
Architecte/Designer : CUT architectures
Retrouver le caractère ludique et espiègle de la marque dans un aménagement qui corresponde aussi bien aux enfants, qu'aux parents : c'était le brief principal du projet. Cut Architectures a proposé de partir sur un jeu de construction de cabanes, dans un système modulable de tiges assemblées par des joints colorés, qui s'adapte à tous les lieux.
Lauréat Catégorie Bien-être, Santé, beauté EN (Institut cosmétiques japonais)

7 Rue de Condé – 75006 Paris
Commerçant : Goh HIROSE
Concepteur : ARCHIEE – Kinoshita Yusuke
« En » en japonais a plusieurs sens, dont celui de cercle, et le nom de cet institut rejoint l’approche holistique et personnalisée du soin qu’il entend proposer, dans une rencontre entre l’art de vivre français et la culture japonaise. Le concepteur a bien entendu jouer du cercle dans l’aménagement intérieur du lieu, tout en multipliant les espaces de bien-être personnalisés, entre élégance et sobriété, mais aussi repenser la cave voûtée dans un aménagement audacieux.
Lauréat catégorie Hôtels Cafés restaurants- AU TOP
Un projet réalisé à plusieurs niveaux : en rooftop couvert, il fallait avant tout privilégié la vue, à presque 360 ° sur Paris, et garder cet effet de surprise au visiteur qui arrive à l’étage après un long cheminement. Puis il fallait aussi recentrer sur une échelle plus réduite – un moment de partage et de dégustation gastronomique – tout en laissant la possibilité de lever les yeux pour admirer la nuit Paris illuminée. Soit réussir une dualité entre un espace intime et un panorama. La transition s’opère avec un mobilier sobre, en métal, une présence végétale comme une invitation à l’extérieur qui justement évite un cadre métallique trop froid, et une confrontation trop brute au panorama.
Lauréat catégorie Maison et Décoration : Point P (vente et matériaux de construction)

Port de Javel bas – 750015 Paris
Commerçant : Nicolas Rome
Concepteur : Elisabeth Veit Architecture
C’est l’esthétique globale et l’intégration urbaine de ces lieux de ventes plutôt réservés aux professionnels et habituellement refoulés en périphérie qu’ont voulu saluer à l’unanimité le jury. Dans un jeu de boîtes en bois et en Corten, les différents entrepôts s’inscrivent en bord de Seine, sans couper la promenade aux passants.

La 12e édition des Restaurant & Bar Design s’est tenue virtuellement le 15 octobre, crise sanitaire oblige. Intramuros a rejoint cette année les partenaires privilégiés de cet événement mondial.
Les Restaurant & Bar Design Awards est une compétition internationale consacrée à la conception d’espaces d’hospitality. Au-delà des bars et restaurants, il couvre tous les espaces d’accueil imaginables, des navires aux aéroports, des musées aux camionnettes à hamburgers, et des établissements vénérés étoilés par le Michelin au dynamisme éphémère des pop-ups.
Jugée par un jury composé de certaines des personnalités les plus influentes du monde du design, de l’hospitalité et du style de vie, cette édition annuelle des prix a attiré plus de 900 participants de 65 pays.
Les lauréats
Restaurant Design Award 2020

Garden Hotpot, un restaurant à Chengdu, en Chine, conçu par MUDA-Architects et INNS Bar, un bar à Chengdu, en Chine, conçu par Wooton Designers sont les gagnants des prix 2020 de design de restaurants et de bars. Les 42 autres gagnants de catégorie ont été révélés lors de la cérémonie virtuelle de remise des prix, qui s’est déroulée en ligne le 15 octobre. La cérémonie de remise des prix a été suivie par les meilleurs designers du Royaume-Uni et du monde et leurs clients responsables de la conception des espaces de restauration les plus innovants. En plus de présenter les 248 projets présélectionnés et bien sûr d’annoncer les gagnants, l’animateur de la cérémonie de remise des prix – Harry Mckinley, a interviewé l’architecte japonais Kengo Kuma et les designers Martin Brudnizki, Lazaro Rosa Violan, Roisin Lafferty, ainsi qu’une sélection des juges de cette année.
La vidéo de la cérémonie est à retrouver ici.


Bar Design Award INNS Bar, réalisé par Wooton Designers



VyTA Farnese (Rome Italy) par ColidanielArchitetto
Lauréat de la catégorie Europe


Le Festival international de jardins des Jardins de Métis (Canada) vient de se terminer. Portée par le thème du métissage, cette édition 2020 a bravé la crise sanitaire grâce à l’implication des équipes du festival : elles ont construit les 5 installations des concepteurs internationaux, bloqués dans leurs pays d’origine.
L’édition 2020 du Festival international de jardins des Jardins de Métis portait sur la mise en relation des designers, appelé “métissage”.
Dans le contexte canadien, bien que les Premières Nations (les populations autochtones présentes avant l’arrivée de Jacques Cartier en 1534) aient souvent été méprisée, les métissages qui sont nés notamment au XXIe siècle ont favorisé la créativité et encouragé l’émergence de nouvelles pratiques.
Dans le contexte du Festival, le métissage concerne les pratiques (architecture de paysage, architecture, arts visuels, design industriel…), les plantes (indigènes ou exotiques) ou les matériaux (naturels ou manufacturés).
Sur les cinq installations retenues, le visiteur devient participant actif, en s’allongeant sur le tapis de Augmented Grounds, en se faufilant dans les cercles de (Mé)Tissages, en devenant vibraphoniste dans Corps de résonance, en explorant un récif de corail dans Forêt corallienne ou en s’entrelaçant dans le macramé de Entwine.

``Augmented Grounds``
Soomeen Hahm, architecte, Jaeheon Jung, architecte et Yumi Lee, architecte paysagiste - Séoul (Corée du Sud)

L’installation s'inspire de l'écharpe traditionnelle de la nation métisse des plaines de l'Ouest canadien, et représente l'harmonie grâce à des cordes colorées qui sont étroitement posées sur un terrain sculpté.
Les conceptrices sont particulièrement intéressées par l'exploration d'une écologie harmonieuse entre l'homme, l'ordinateur et la machine. Elles se concentrent actuellement sur les moyens de construire des formes complexes par des humains pour développer des processus de construction qui ne peuvent pas être réalisés entièrement par l'automatisation, ni par le travail humain.
``Corps de résonance``
Charlotte Barbeau, designer, Leila Desrosiers, designer, Félix Roy, designer de l’environnement et Jean-Benoit Trudelle, stagiaire en architecture - Montréal (Canada)
Cette folie musicale prend forme dans une clairière de la forêt. Les visiteurs se déplacent dans et autour de cet instrument géant, qui prend vie en vibrant aux sons de la forêt.
Charlotte Barbeau, Leila Desrosiers et Félix Roy sont des designers de l’environnement, diplômés de l’École de design de l’UQAM. Jean-Benoit Trudelle est diplômé d’une maîtrise en architecture de l’Université de Montréal. Ils se sont réunis pour ce projet afin de créer une équipe multidisciplinaire, capable de raisonner entre l’objet, l’architecture et le paysage.
ENTWINE
Waiyee Chou, architecte paysagiste et Carlos Portillo, architecte-paysagiste, Toronto et Montréal, Canada
L’intégration d’une ancienne technique de nouage du macramé permet de mettre en valeur des variétés de plantes hybridées pour l’horticulture. À l’intérieur d’une spirale, les visiteurs sont libres de se promener pour voir de près les éprouvettes.
Waiyee Chou et Carlos Portillo sont diplômés d’une maîtrise en architecture du paysage de l’Université de Toronto. Waitee a travaillé, entre autres, chez Urban Strategies, section de l’aménagement urbain de la ville de Toronto, et chez Forest and Field Landscape Architecture. Carlos est architecte paysagiste chez Claude Cormier et Associés, il travaille actuellement à la conception et à la construction d’un parc pour le centre-ville de Toronto.


Forêt corallienne
Lucie Bulot, architecte et Dylan Collins, concepteur - Montréal, Canada

Une barrière de corail d’un autre genre prend forme le long d’un sentier. Une communauté de calcaire s’enracine dans le boisé avec un métissage de formes qui crée un paysage insolite et une nouvelle communauté hybride.
Lucie Bulot est architecte d’intérieur HMONP, diplômée de l’École nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Paris-Val de Seine. Dylan Collins est architecte DE, diplômé de l’ENSA Paris-Malaquais. Ils vivent et travaillent à Montréal depuis 2019. Leur travail collaboratif commence en 2017 avec la réalisation du jardin Éternelles éphémères au Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire. En 2019, ils créent Neiges éternelles, dans le cadre de l’événement Passages Insolites présenté dans le Vieux-Québec.
(Mé)Tissages
Duc Truong, architecte - Strasbourg (France)
Un paysage tissé qui invite les visiteurs à pénétrer dans un espace créé par un accrochage de cordes colorées. Ce jardin expérimental rassemble les visiteurs autour d’une installation entre l’architecture et la nature. Une invitation à se questionner sur le tissage des liens entre les communautés.
Duc Truong est un architecte français diplômé de l’École d’architecture de Strasbourg. En 2017, il cofonde le collectif d’architectes Figures vives et part à Tokyo pour travailler à l’agence Sou Fujimoto Architects, où il développe une réelle sensibilité pour le métissage de l’architecture et de la nature. Après un an et demi passé au Japon, il décide de rentrer en Europe et poursuit son apprentissage de l’architecture chez O.M.A. (Office for Metropolitan Architecture) de Rotterdam au Pays-Bas.
Les jardins Extra-muros
Le ruban de barricade, qu’on a pu abondamment voir dans les aires de jeux publiques canadiennes pour en interdire l’accès au printemps dernier, est ici utilisé à l’inverse pour inviter les visiteurs du Musée de la civilisation dans le Vieux-Québec à gravir les marches menant au toit-terrasse. Les couleurs de cette troisième édition sont inspirées d’une mouche à pêche d’Elsie Reford. Quelques accessoires de pêche de la collection des Jardins de Métis sont également présentés dans l’exposition, Histoires de pêche.
Julia est professeure adjointe au département d’architecture de l’Université de Buffalo, et Coryn est professeur auxiliaire adjoint. Travaillant en collaboration depuis 2003, ils s’efforcent de créer des objets, des espaces et des situations qui transfigurent le quotidien de façon ludique et hautement stimulante. Leur travail a été récompensé par le League Prize de l’Architectural League of New York en 2018.


Fruit d’une collaboration entre l’UQAM, le Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS) et le Festival international de jardins, l’installation Ressac se déploie jusqu’à la fin octobre dans l’espace public adjacent à l’édicule du métro Saint-Laurent à Montréal.
Un jardin sec représente la grève alors qu’une passerelle en bois clair, rappelant le bois flotté, traverse celui-ci. Épousant la ligne de désir formée par les passants, le tracé sinueux s’inspire aussi de la forme de l’embouchure de la rivière Mitis, voisine des Jardins de Métis, qui se jette dans le fleuve. Le soir, l’horizon se dégage alors qu’un film est projeté sur le mur de brique qui, de jour, s’interpose entre le regard du passant et le fleuve, à peine un kilomètre plus au sud. La projection nous transporte au-delà de cette limite en amorçant une conversation entre corps et fleuve, incarnée par la danseuse Ivanie Aubin-Malo.
