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Les Grands prix de la Création de la ville de Paris récompensent les talents de l’univers de la mode, du design et des métiers d’art. Une nouveauté cette année : l’attribution d’un septième prix dédié aux accessoires de mode. Plus que deux semaines pour déposer un dossier ; les candidatures étant ouvertes jusqu’au 15 mai.
Créés en 2003, les Grands Prix de la Création de la ville de Paris ont pour vocation de récompenser des professionnels issus du secteur de la mode, du design et des métiers d’art. Dans chaque catégorie – mode, métiers d’arts, design – deux prix sont attribués :
- Le Grand Prix, qui récompense un professionnel pour la qualité de son projet et de son parcours, sa stratégie de développement et pour son engagement dans la transmission des savoir-faire et innovations. Ce prix est spécifiquement adressé aux professionnels expérimentés et aux marques avec un développement avancé.
- Le Prix Talent émergent, qui, contrairement au premier, récompense un professionnel sans expérience notable, mais dont le projet est prometteur.

Pour cette nouvelle édition, la ville de Paris attribuera un 7e prix, le Prix Accessoire de mode, qui distinguera un projet d’accessoires émergents ou confirmés (maroquinerie, chaussures, gants, ceinture etc.). Un prix attribué en partenariat avec ADC – Au-delà du Cuir.
Pour cette nouvelle édition la présidence des Grands Prix a été confiée à François Azambourg pour le design, à Christine Phung pour la mode et à Ludovic Avenal pour les métiers d’art.
Les conditions de participation aux Grands Prix de la Création
Pour participer, le candidat doit remplir plusieurs conditions :
- Etre un créateur évoluant dans les secteurs du design, de la mode et des métiers d’art, depuis au moins un an à sa date d’inscription au concours
- Etre âgé de plus de 18 ans
- Il n’est possible de s’inscrire que dans une seule des trois disciplines en lice
- Un lauréat d’une des éditions précédentes, ou lors d’un autre concours dans l’année qui a précédée ne peut pas se présenter. De la même manière, les projets présentés par les candidats ne doivent pas avoir été récompensés lors d’un autre concours, français ou international.
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Quelles récompenses ?
Chaque lauréat se verra attribuer une dotation de 18 000 euros. 8 000 euros proviennent de la Ville de Paris tandis que le reste de la somme est enrichie via le Fonds pour les Ateliers de Paris par des partenaires privés (la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, ADC, le Groupe Galeries Lafayette, la Fondation Rémy Cointreau, ESMOD, Roger Pradier, Victoire, et le Groupe Galia).
Outre cette récompense financière, les lauréats bénéficient d’une visibilité offerte par les partenaires médias et associés.
En résumé :
Jusqu’au 15 Mai : limite de dépot de candidatures sur : www.bdmma.paris
28 et 29 Juin : dates de délibération avec comme présidents du jury cette année Christine Phung pour la mode, Ludovic Avenel pour les métiers d’art et François Azambourg pour le design
13 Septembre : remise des prix à l’Hotel de Ville de Paris

Modèle iconique de Vitra, la chaise Panton sort une nouvelle édition en quantité limitée. Bicolore, elle est vendue exclusivement chez The Conran Shop, en France et en Angleterre, entre le 2 mai et le 30 juin.
Sa forme incurvée a fait d’elle une icône du 20e siècle. Conçue en 1959 par l’architecte et designer danois Verner Panton, la chaise Panton a été développée en collaboration avec Vitra à partir de 1967, faisant de celle-ci la première chaise tout en plastique à être fabriquée en une seule pièce.


Panton duo : 2 couleurs pour 100 exemplaires
En exclusivité pour The Conran Shop, la chaise Panton fait son grand retour avec une édition limitée de 100 exemplaires. Rebaptisée Panton Chair Duo, en raison de son aspect bicolore, ce nouveau modèle a été imaginé en étroite collaboration avec la famille Panton. Avec sa coque en polyuréthane avec une finition laquée brillant, la chaise Panton Duo sera disponible en cinq combinaisons de couleurs différentes : gris et bleu, bleu et violet, rose et violet, rouge et rose, rouge et jaune. Chaque chaise sera vendue au prix de 1883€.
Un nouveau modèle exclusif à venir découvrir 117 rue du Bac, 75007 Paris ou sur : www.conranshop.fr du 2 mai au 30 juin.

Designer papier et textile, Lucie Touré travaille le premier avec les techniques du second, dans une démarche artisanale qui a su séduire le secteur du luxe par sa singularité esthétique, et par la préciosité et la délicatesse qu’elle confère à ses matières, propice à la réalisation de présentoirs, éléments d’ornementation et autres panneaux décoratifs raffinés.
C’est en plaçant le travail artisanal au cœur de sa pratique artistique que la designer Lucie Touré a eu l’idée de travailler le papier en le rapprochant en tant que matière des techniques du textile, mais aussi de la bijouterie. En le sublimant par la découpe, le tissage ou la broderie, elle le transporte dans un univers inédit qu’elle destine en priorité au secteur du luxe. « J’ai découvert la technique de l’origami lorsque j’étais enfant et, par la suite, le papier est un médium qui est très souvent revenu dans mes travaux d’écoles, puis dans ma pratique personnelle », explique-t-elle. « J’ai fait des études de broderie à l’école Duperré et de Design textile aux Arts décoratifs de Paris. Et quand j’ai créé mon atelier en 2018 à la suite de mes premières expériences professionnelles, j’ai eu à cœur de conserver une pratique artisanale textile tout en essayant de proposer une offre nouvelle au secteur du luxe. L’idée d’associer travail du papier et savoir-faire textile a alors germé dans mon esprit et les premières pièces ont vu le jour. »

Parmi celles-ci, on trouve de nombreux set design, présentoirs et autres éléments d’ornementation pour flacons de parfums, bouteilles de champagne et autres bijoux. Les parures florales d’une grande délicatesse qu’elle a conçu pour les millésimes Cherry Blossom et Muguet 2021 de Guerlain s’avèrent particulièrement remarquables. Elles traduisent la constante forte des fleurs dans son esthétique, mais aussi certaines sensibilités comme cette attirance pour le Japon et la culture du « hanami » (qui se réfère au spectacle visuel très prisé au Japon de l’éclosion des cerisiers en fleurs). « La Maison Guerlain est la première à m’avoir fait confiance sur un projet d’une telle envergure », poursuit-elle. « J’ai eu carte blanche sur la réalisation de deux parures qui ornent Muguet et Cherry Blossom, deux parfums millésimes qui sont produits chaque année en édition limitée. Ces deux fragrances célèbrent le printemps et dans les deux cas je voulais créer une parure légère et fraîche en utilisant des savoir-faire différents. Cherry Blossom a été imaginée comme un bijou, alors que Muguet est réalisée à l’aide de techniques de broderie à l’aiguille. »


L’ensemble du secteur du luxe dans le viseur
Au sein de son atelier parisien, Lucie Touré travaille avec son équipe à la réalisation de ses projets, entièrement fait main. Et si elle est particulièrement fière de la prouesse technique qui a permis d’y créer les 4 500 parures produites pour Muguet et les 2 500 pour Cherry Blossom, elle y dévoile aussi d’autres supports de son expression créative, avec notamment ses panneaux décoratifs pour l’architecture d’intérieur, comme les modèles Triptyque et Odyssée. « En créant mon atelier, j’avais envie de collaborer avec l’ensemble des acteurs du secteur du Luxe : architecture d’intérieur, décor de vitrine, packaging, mode, en proposant une offre entièrement sur-mesure, qui réponde aux besoins spécifiques de chacun », se félicite-t-elle. « C’est très enrichissant. Chaque projet par sa singularité vient nourrir ma pratique personnelle et me permet d’explorer de nouveaux champs d’application. »

La singularité de son travail a permis à Lucie Touré de recevoir plusieurs récompenses comme le prix de « Talent émergent », qui lui a été récemment décerné par les Grands Prix de la Création de la ville de Paris. Une grande satisfaction pour une créatrice qui a été associée aux Ateliers de Paris dès la naissance de son atelier. « Ma résidence aux Ateliers de Paris de 2018 à 2020 a été un formidable tremplin dans le développement de mon entreprise », reconnaît-elle. « Je suis très heureuse et honorée d’avoir reçu ce prix de la part d’un jury si prestigieux, avec à sa tête Laura Gonzalez dont j’admire énormément le travail et le parcours. C’est un vrai encouragement, tant sur le plan financier que par la visibilité ».


En 2019, elle avait d’ailleurs remporté le prix design Tour Eiffel, avec son projet Fragments : la création d’un motif pour application sur objets (carnets, pochettes, sacs) à l’occasion des 130 ans du monument qui démontre que son savoir-faire laisse ouvert bien d’autres perspectives. « Ce projet n’était pas si éloigné de ma pratique puisque j’ai appris durant mes études à concevoir des motifs textiles », tempère-t-elle. « Bien que la dimension artisanale n’était pas présente, j’ai suivi les mêmes étapes de création et de conception qu’habituellement. Tous mes projets commencent par un travail de composition, d’association de couleurs et de matières. »

Et si Ulysse, dans son parcours, avait échoué à Porquerolles ? Dans son exposition « Le Songe d’Ulysse », la Fondation Carmignac propose une adaptation du mythe, en proposant au visiteur un parcours libre et sensoriel, dans une magnifique sélection orchestrée par le commissaire Francesco Stocchi. Une invitation au voyage sur l’île de Porquerolles à ne pas manquer, du 30 avril au 16 novembre.
On ne le rappellera jamais assez : ce que propose la Fondation Carmignac au public, plus qu’une visite, est une expérience. Dès l’entrée, l’immersion commence par une infusion proposée, qui provient du recueil de la rosée du matin. Tout un symbole poétique, qui invite à prendre le temps. Puis, les visiteurs sont invités à se déchausser pour profiter, pieds nus, de la fraicheur des dalles des salles d’exposition construite sous la bâtisse-mère de ce parc classé : une bénédiction pour qui visite en pleine chaleur, et un rituel qui ajoute à la déconnexion proposée.
Cette année, après le succès de la « Mer imaginaire », c’est au cœur du « Songe d’Ulysse » que l’immersion artistique est proposée. Ici, on prend son temps, et l’exposition sous le commissariat de Francesco Stocchi conjugue habilement quelques pièces permanentes, des éléments de la collection de la fondation, et des œuvres qui viennent compléter la ligne artistique.

Oeuvres de Roy Lichtenstein et Niki de Saint Phalle
© Fondation Carmignac - Photo Marc Domage
Un temps d’immersion
Ici, tout est une question de tempo. La scénographie propose une immersion progressive, avec une salle de préambule où l’on retrouve une tapisserie à l’esprit très labyrinthique. Puis un temps de pause, entre contemplation et méditation, est proposée avec le sas bienfaisant de Bruce Nauman et d’Olafür Oliasson : entre fontaine sculpturale et des poissons-volants, le visiteur est invité à un lâcher-prise tout en douceur, à s’imprègner progressivement du lieu, au cœur d’installations sonores et visuelles. Il s’ensuivra un deuxième sas, avec une œuvre monumentale de Martial Raysse, récemment acquise et pour la première fois dévoilée au public : in assemblage de regards, avec cette fascinante beauté plastique propre à la signature de l’artiste, qui cette fois, ajoute à ses esquisses de visages, des éléments en relief. Initialement, le tableau était modulable, il atteint ici sa phase finale et change même de nom pour devenir « faire et défaire Pénélope ».

Oeuvres de James Rosenquist et Arcangelo Sassolino
© Fondation Carmignac - Photo Marc Domage
Puis le visiteur, en confiance, est invité à se perdre, sous le miroir d’eau. Une installation créée in situ de Jorge Peris vient renverser les valeurs : ici, un navire échoué devient un repère central. À la croisée des chemins, il renvoie sans cesse le visiteur à une autre perception, tout en jouant de l’ombre et de la lumière, entre protection et perdition…
Le plaisir de se perdre
À chacun de se laisser porter pour déterminer son parcours, au cœur d’un dédale improvisé ; au hasard d’œuvres entraperçues au loin, sur lequel le regard se pose, d’engagements, de trompe-l’œil. Certaines installations se dévoilent à la croisée des chemins, d’autres se répondent. Et c’est toute la spécificité et l’intérêt de ce jeu de déambulation. Loin des contraintes des parcours fléchés, chacun ressent une liberté d’aller et venir. Les impatients repèrent au détour de croisements, dans les jeux de perspectives ou les effets de miroirs, les œuvres à venir, d’autres choisiront de se laisser porter, pas à pas, comme un tâtonnement labyrinthique. Sont alternées dans les parcours des installations, des œuvres plastiques et photographiques. On retiendra par exemple le superbe Richter, comme le Warhol étonnamment blanc ; le choix est vaste dans ces quelques 70 œuvres exposées.

Oeuvres de Jenny Holzer et John Baldessari
© Fondation Carmignac - Photo Marc Domage
Un rêve éveillé
Du voyage tourmenté, voire anxiogène – à l’image de l’installation de Sossalino – à une véritable introspection, le songe se vit comme une dérive trop longue d’Ulysse, entre impression blanche onirique comme un décalage spatio-temporelle, entre l’immersion dans une nouvelle dimension, et un jeu mémoriel. Identité, spiritualité, sciences… chacun construit son odyssée, à son rythme, et ses propres rituels. Car la force de cette scénographique, au-delà de livrer l’espace entier au visiteur, comme un paradoxe, c’est de retrouver ce navire échoué. On repasse, on repart, on contourne… et à chaque fois, c’est une nouvelle approche de l’œuvre, une nouvelle vision, appropriation.

Oeuvres de Camille Henrot, Haris Epaminonda, Tony Matelli et Yves Klein (reflet)
© Fondation Carmignac - Photo Marc Domage
Alors, comme un signe de douceur dans ce dédale, la fraîcheur des dalles sous les pieds nus rappelle aux visiteurs la sensation du sable ferme, lorsqu’il est humide, et le garde arrimé au rivage, prêt à partir, la tête dans les embruns du voyage.
Les artistes (liste non définitive) : Micol Assaël, John Baldessari, Miquel Barceló, Jean-Michel Basquiat, Marinus Boezem, Louise Bourgeois, Mark Bradford, Francesco Clemente, Adger Cowans, Willem de Kooning, Niki de Saint Phalle, Olafur Eliasson, Haris Epaminonda, Leandro Erlich, Urs Fischer, Cyprien Gaillard, Douglas Gordon, Duane Hanson, Keith Haring, Jacob Hashimoto, Camille Henrot, Jenny Holzer, Thomas Houseago, Rashid Johnson, William Kentridge, Yves Klein, Oliver Laric, Roy Lichtenstein, Tony Matelli, Adam McEwen, Janaina Mello Landini, Bruce Nauman, Marilène Oliver, Jorge Peris, Alessandro Piangiamore, Benoît Pype, Carol Rama, Ann Ray, Man Ray, Martial Raysse, Odilon Redon, Gerhard Richter, James Rosenquist, Miguel Rothschild, Arcangelo Sassolino, Egon Schiele, Cindy Sherman, Günther Uecker, Willem Adriaan van Konijenburg, Adrián Villar Rojas, Andy Warhol …

En collaboration avec Eurosit, le studio Fritsch+Durisotti présente Inyo, une nouvelle gamme de sièges aux multiples combinaisons. Dotés d’une structure identique pour chaque déclinaison, les sièges Inyo se distinguent ainsi par leur modularité mais également par leur éco-socio conception.
Le studio a été fondé en 1993 par le designer Antoine Fritsch qui sera ensuite rejoint en 2006 par Vivien Durisotti. Un peu plus tard en 2013, le duo accueille Thierry Coste, ingénieur de formation, qui prendra la tête de la direction du développement du studio. (cf portrait Intramuros 208). Aujourd’hui, le studio basé à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines compte 7 personnes mobilisées à plein temps sur les projets. De Tribord à Thuasne en passant par RocheBobois, les projets et collaborations du studio sont multiples et surtout très variés. Une diversité qui intrigue et intéresse les marques avec lesquelles ils collaborent, en témoigne Vivien Durisotti « On remarque que de plus en plus de marques viennent à nous car nous avons des projets très diversifiés les uns des autres. »

Une assise unique pour une multitude de possibilités
Que ce soit au bureau ou à la maison, avec coque rembourrée, sur roulettes ou avec un piètement en bois, la gamme Inyo d’Eurosit imaginée par le studio Fritsch+Durisotti se veut multi-usage. Inyo, terme japonais qui évoque le mythique Ying et Yang, a été choisi en rapport avec cette notion de mouvement qui existe entre toutes les pièces de la gamme.

En partant d’une structure unique et basé sur un concept d’éco-conception et de modularité, Inyo c’est : 13 piétements différents, 78 configurations pour 390 solutions possibles, rien que ça. « Le brief de départ donné par Eurosit était de proposer un produit qui pourrait se décliner tout en engageant une pratique éco-responsable qu’il est difficile de ne plus prendre en compte aujourd’hui » témoigne Antoine Fritsch. Ainsi, tous les sièges sont conçus avec des matériaux recyclés de 30 % à 100 % et la coque est recyclable à 95 %.

Artiste américano-cubaine, Gabriela Noelle créer des objets allant du tabouret coloré à des sculptures exposées dans les parcs. Comme vues à travers les yeuxx d’un enfant, toutes les pièces qu’elle produit s’inspirent largement de l’univers de l’enfance. Une invitation à la couleur et à l’imagination.
Le projet « The Toadstool Project » de l’artiste Gabriela Noelle (à retrouver dans la sélection shopping d’Intramuros 211), est une série de tabourets tout en couleur à collectionner largement inspiré de peintres tels que Kenneth Noland ou Frank Stella. Composée de pièces qui sont toutes uniques, chaque petit « champignon » présente un dégradé de couleur bien distinct, qui est crée numériquement. L’objectif : explorer les différentes relations entre les couleurs à travers la création d’effets d’optiques intéressants.

Des créations en faveur du respect l’environnement
L’avènement de « The Toadstool Project » se base sur un récit centré sur notre environnement futur et la création rendue possible grâce au partage et au respect mutuel entre tous les humains. Sensible aux questions liées à la durabilité, de la réduction de son empreinte carbone et sa production de déchets, Gabriela Noelle a donc assez naturellement fait le choix de produire une série limitée à 36 exemplaires.



Mobilier, luminaires, cuisine, salle de bain, textiles, sièges, revêtements muraux et de sols, tapis, accessoires, matériaux… WantedDesign Manhattan et l’ICFF, plus importants salons de design d’Amérique du Nord, sont de retour du 15 au 17 mai au Jacob K. Javits Convention Center de New York. Au programme : des talks, des remises de prix, près de 300 marques attendues et plus d’une vingtaine de pays représentés.
Après deux années perturbées par la crise sanitaire, WantedDesign Manhattan et ICFF reviennent en personne à New York, à leur dates printanières habituelles. « C’est une bonne chose que le salon puisse se tenir aux dates traditionnelles de printemps. Pour beaucoup de marques internationales, ce sera leur premier salon en Amérique du Nord depuis 2019. » a déclaré le directement de l’ICFF, Phil Robinson.
Considéré comme un lieu de rencontre international majeur en matière de design, cette nouvelle édition de WantedDesign Manhattan et ICFF sera l’occasion de présenter les nouveautés 2022. Pour la scénographie d’espaces clés tels que Wanted Interiors et la scène de Talks, l’organisation pourra compter sur l’expertise du designer Rodolfo Agrella. « WantedDesign Manhattan est le rendez-vous pour n’importe quel curieux désireux de découvrir de nouveaux talents, de nouvelles idées et solutions en terme de design » déclarent les co-fondatrices de WantedDesign, Odile Hainaut et Claire Pijoulat.
ICFF+WantedDesign Manhattan 2022, le programme
ICFF Studio : cet espace permettra de présenter la nouvelle génération de talents du milieu du design avec notamment le concours ICFF Studio, organisé en partenariat avec Bernhardt Design. Parmi les exposants : neuf gagnants sélectionnés en 2020 auxquels s’ajoutent six lauréats 2022.
ICFF Editors Awards : un prix qui sera décerné dans 12 catégories : Ensemble du travail, Nouveau Designer, Mobilier, Sièges, Tapis et Sol, Éclairage, Mobilier outdoor, Matériaux, Revêtement mural, Accessoires, Cuisine et Salle de bain ainsi que le meilleur stand. Le concours est ouvert à tous le participants au salon. La remise des prix aura lieue le 16 mai sur la scène réservée aux talks.

Oasis, par Float Studio : un lieu entre calme et sérénité dans lequel les visiteurs auront la possibilité d’assister à des discussions focalisées sur le design durable, le bien-être et sur des projets avec un impact social notable. Cet espace est sponsorisé par Gabriel North America, Mohawk Group et Normann COPENHAGEN.
ICFF + WantedDesign Manhattan Talks : sponsorisé par Mercato Place et American Standard, avec une scénographie imaginée par Rodolfo Agrella avec le soutien de Turf Design Midgard Licht et Be Orginal Americas, ces talks se dérouleront selon un programme alimenté par des tables rondes, des présentations et des conversations. L’idée étant de permettre de développer un contexte critique concernant l’évolution du design résidentiel et commercial. On peut compter parmi les participants à ces conversations : Paola Antonelli, Yabu Pushelberg, le duo Höweler + Yoon, le studio Friends & Founders ainsi qu’un panel de designers émergents du WantedDesign Manhattan.
Launch Pad : En partenariat avec America Standard et le média Design Milk, le Launch Pad est une plateforme mise en place pour les designers émergents désireux de présenter nouveaux concepts et prototypes de mobilier, accessoires de décoration et luminaires. Un jury de designers et de fabricants sera par ailleurs mobilisé pour sélectionner le meilleur d’entre eux parmi 46 participants.


Look Book : un programme dédié spécialement à la promotion du design nord-américain. Plus de 30 designers sont attendus, notamment Mary Ratcliffe, Brave Matter, Ian Love Design, Sten Studio et Anony, ainsi que de nouveaux exposants comme Malcolm Majer, Vulpe Works, Studio Ocho Cuartos, Cofield et Hamilton Holmes Woodworking and Design.


Wanted Interiors : au sein de cet espace, sponsorisé par Ultrafabrics, des marques telles que que Turf, Mohawk Group, 3M, Ressource + Rezina, Precious Woods et Visual Magnetics seront invitées à présenter leur matériaux à travers des présentations immersives et interactives afin de démontrer l’importance des innovations dans l’aménagement d’espaces. En parallèle, le mouvement multidisciplinaire ECO Solidarity, fortement axé sur l’écologie, le changement climatique, le design équitable et durable, en profitera pour y présenter neuf studio européens. The Lounge reviendra également avec un concept indoor-outdoor inédit. Parmi les partenaires on peut citer Ligne Roset, Bend Goods, Havwood, 3M et wakaNINE.

Nouveauté 2022 : les écoles s’exposent !
Afin d’accompagner au mieux la nouvelle génération de designers, WantedDesign Manhattan ouvrira cette année un nouvel espace spécifiquement dédié à la présentation de projets étudiants, venus d’écoles de design du monde entier. Une opportunité qui permettra l’émergence de discussions, de propositions de partenariats éventuels et de retours critiques de la part de professionnels du design. Design Milk et Alessi, sponsors de l’évènement, seront en charge de choisir sélectionner les étudiants qu’ils considèrent comme étant les plus prometteurs.
Les informations à retenir
Dates : du 15 au 17 mai 2022
Horaires : 10h-18H (15-16 mai) et 10h-16h (17 mai)
Lieu : Jacob K.Javits Convention Center, New York (Etats-Unis)
À noter que le salon ouvrira ses portes au grand public le mardi 17 mai.
Plus d’informations sur : https://icff.com

Habitué aux collaborations avec des tables de chefs, Non Sans Raison a été choisi par le pâtissier Fabien Rouillard pour habiller les tables de son café, installé au sein de la maison de Victor Hugo.
À la fois éditeur et créateur, le binôme Bertille Carpentier et Martial Dumas propose des services de table depuis 2008. Chacune de leurs collections doit avoir du sens. « Nous sommes en quête de perfection tant par l’innovation que par la valorisation de ce savoir-faire porcelainier de Limoges qui nous tient à cœur ». Leur attachement aux lieux chargés d’histoire commence par Limoges où leur vaisselle est manufacturée, mais c’est à Saint-Germain-des-Prés qu’ils s’installent. « L’esprit germanopratin est toujours basé sur la réflexion et l’épure ». Et si dès leurs premiers pas dans le monde de la création, Non Sans Raison choisi l’iconique Maison Mulot pour ses madeleines emblématiques, c’est à eux que Fabien Rouillard fait appel pour la vaisselle du Café Mulot.

Ensemble, ils décident de marier différentes collections adaptées aux besoins du chef. « Le lien entre la cuisine et la porcelaine est fort. Le décor d’un plat est important et valorise le met ». Pour le Café Mulot, ils optent pour Magma (des projections de cobalt liquide sur du biscuit avant émaillage), Odissey (une réinterprétation du filet traditionnel mais avec une onde oscillante), Evolution (un projet de fin d’études de Simon Naouri) et A Table (une collection dédiée aux enfants).

La boucle est bouclée dans le plus vieux quartier de Paris, et dans la non moins historique maison de celui qui signa « Demain, dès l’aube ». Cerise sur le gâteau, Léopoldine n’est autre que le nom du dernier dessert de la maison !


Dans le cadre de Valence capitale mondiale du design 2022, les fondateurs de la maison d’édition de luminaires LZF, évoquent l’évolution de la scène créative locale, qui a su embrasser les secteurs du design dans les années 90 pour en faire un axe fort du territoire aujourd’hui.
Marivì Calvo et Sandro Tothill se rencontrent fin 1992 à Valence. Elle, artiste-peintre, a vécu à New-York, Madrid et Paris avant de revenir dans sa ville natale. Lui, australien, musicien, y enseigne l’anglais. Pour les deux artistes, l’aventure débute de manière fortuite, alors qu’ils manipulent des placages de bois sur une table lumineuse et créent un luminaire idéal à usage privé. Ils lancent leur entreprise avec une commande de 600 pièces pour un hôtel de Majorque, passée au Salon du cadeau de Madrid où le couple a été invité. L’invitation faisait suite au succès d’un happening initié par le couple, où une quarantaine d’artistes étaient conviés à s’exprimer avec lumières et feuilles de bois. Nom de l’exposition : Luzifer. LZF né en 1994. Aujourd’hui, Marivì Calvo et Sandro Tothill collaborent avec des designers, des architectes, en majorité de Valence. Ils éditent une gamme de lampes graphiques et poétiques dont le dénominateur commun demeure l’emploi de fins placages de toutes essences et de toutes couleurs pour en diffuser la lumière, ainsi que la volonté d’une fabrication artisanale et locale.
Dans quel contexte fondez-vous LZF à Valence au début des années 90 ?
Sandro Tothill : La vieille ville était délabrée et regorgeait de squatters, de punks, de gitans, de junkies, de travestis. Il y avait également une scène artistique très forte, avec de nombreux peintres, sculpteurs, écrivains, poètes vivant dans ce centre-ville aux loyers abordables. Je pense que quelque part, le noyau d’illustrateurs, de graphistes, de dessinateurs de bandes dessinées et de publicistes qui gravitait autour a donné l’élan pour un mouvement de design. Avec les architectes, ils ont constitué les nouveaux designers valenciens, dont beaucoup ont d’ailleurs ensuite enseigné le design ici.
Marivì Calvo : En effet, beaucoup de graphistes ont élargi leurs créations à la conception de meubles et d’objets pour des entreprises, dont la plupart n’étaient pas locales, mais installées au Pays basque ou en Catalogne. Valence a une longue tradition de fabrication de mobilier classique. Lorsque la crise a frappé, certaines entreprises ont vu l’opportunité de se reconvertir dans le design, et de travailler avec des designers. Martinez Medina, Punt mobles, Do+ce, Andreu World et Capdell ont été les pionniers.
Ces années venaient après la Movida, une période intense de révolution culturelle ?
S T : Il y avait une sorte de nostalgie dans l’air pour cette époque et un sentiment de changement vers quelque chose d’inconnu dont on ne savait pas si ce serait mieux ou pire. Cependant, je dirais que les conservateurs ont encouragé la création d’entreprises qui se sont ensuite tournées vers les talents du design pour créer des produits plus compétitifs au niveau européen.

Comment définiriez-vous l’essence du design valencien aujourd’hui ?
S T : Au cours des vingt dernières années, le design a prospéré à Valence, avec de merveilleux jeunes designers. Il y a cette combinaison d’un esprit scandinave, épuré, authentique et d’un style joyeux et coloré. Je suppose que c’est dû à la lumière que nous avons à Valence, et ce souffle méditerranéen qui influence une conception locale, une certaine qualité de vie et le plaisir des choses simples.
M.C : En Espagne, et à Valence aussi, il y a une longue histoire de l’artisanat (soieries, céramiques, marqueterie, ébénisterie …) longtemps fragilisée par la force d’un marché qui exigeait des produits peu chers, enfermant ces artisanats dans le folklore et les faisant disparaître. Aujourd’hui, le design contemporain renoue fortement avec cet héritage.
Qu’attendez-vous de Valence capitale mondiale du design ?
MC : C’est l’occasion de faire connaître l’extraordinaire richesse de la culture et du design qui existe ici depuis des temps anciens avec les arts décoratifs. Un plan de la ville répertoriant les designers, artisans et entreprises qui oeuvrent pour l’excellence et l’innovation est en cours d’élaboration. Il s’agit d’un outil important pour établir des synergies entre tous les acteurs du secteur, les rendre visibles et les promouvoir.

Quelle est l’implication de LZF au sein de Valence Capitale mondiale du design ?
MC et ST : À partir de septembre, une exposition permanente se tiendra dans nos locaux. Nous exposerons et participerons à des conférences au Centre culturel del Carmen. Au Pavillon de l’Hôtel de Ville, Mayice Studio pour LZF va concevoir l’espace « La Maison du Futur ». Nous allons intervenir au Musée des beaux-arts San Pio V, et certaines performances collectives restent à concevoir autour de l’artisanat contemporain.

Pour sa collection outdoor 2022, la marque EGO Paris propose des pièces colorées spécial déjeuner à l’extérieur, qui donnent un avant-goût d’été.
Née à Belleville près de Mâcon, la marque EGO Paris est le fruit du travail des Sommereux, trois frères qui décident en 2004 de fonder leur marque de mobilier haut de gamme. Pour cette année 2022, ils se sont notamment accompagnés du studio 5.5 et de Thomas Sauvage pour designer certaines de leurs nouvelles pièces. La sélection outdoor se compose ainsi de quatre sous collections. Toutes les pièces sont personnalisables grâce aux nombreux tissus, matières et couleurs proposées par la marque.
Quatre collections, trois designers
La table de repas Extrados, designée par l’équipe de designers d’EGO Paris, est disponible uniquement en édition limitée.

La collection Marumi, qui se compose d’une table de repas sur-mesure, d’une chaise Batyline et d’une chaise, est designée par Thomas Sauvage. Le designer a également imaginée la collection Tandem, qui se compose cette fois-ci d’une table de repas et d’une chaise uniquement.


La dernière collection, prénommée Sutra, est la plus important de cette nouvelle sélection oudoor spécial déjeuner en extérieur. Elle se compose en effet de quatre pièces : un mange-debout, un tabouret haut, une table de repas et un fauteuil. Une collection designée par le studio 5.5.



Qui aurait pensé qu’un jour, on associerait au terme de paysan celui de designer ? À l’aune des bouleversements que l’on connaît, l’agriculteur actuel repense son métier, ré-appréhende les sols, crée de nouveaux outils pour mieux vivre et nous nourrir, tout en valorisant Mère-nature. En combinant pratiques anciennes et high-tech, ce gentleman farmer version XXIe siècle défend la notion d’agroécologie et tente de répondre aux questions fondamentales de notre époque et celles à venir. Une exposition-manifeste.
« Paysans designers, l’agriculture en mouvements » explore la notion de Farming design [design de l’agriculture, ndlr], en dressant le portrait d’une nouvelle génération de paysans, à travers la présentation de leurs visions très à l’écoute de la nature et de ses comportements. « Agriculture et design ? Le lien va de soi, car le premier domaine constitue un des enjeux majeurs de notre société et une des grandes questions du design, ce sont les procédés de production, explique Constance Rubini, directrice du musée et commissaire de l’exposition. Et puis, un des rôles du design actuel n’est-il pas d’inventer de nouvelles réciprocités ? On dénombre aujourd’hui beaucoup de parallèles entre ces pratiques et celles du design. » Prenant place dans les espaces d’expositions temporaires installés dans l’ancienne prison du XIXe siècle accolé au bâti fondateur du musée, le parcours, divisé en deux parties par un couloir orné des portraits des « pionniers » de la tendance, se déploie de chaque côté de deux grandes cours, autour desquelles les anciennes cellules carcérales traitent de nombreuses thématiques.
Exposition ''Paysans designers, un art du vivant'' © madd-bordeaux
''Des Jardins dans la ville'', Les graines comme patrimoine vivant, cour d’honneur du madd-bordeaux. Jardin imaginé et parrainé par Caroline Miquel, paysanne maraîchère, fondatrice des Jardins Inspirés au Taillan-Médoc, Gironde
Portraits de paysans en designers
Dans la première des cours intérieures, tel un état des lieux sur le sujet, l’exposition évoque les avancées de neuf « paysans-chercheurs » internationaux à travers une scénographie végétale, en mue. Dans la Drôme, Sébastien Blache, ex-ornithologue du Muséum d’Histoire Naturelle et Elsa Gärtner plantent entre autres des arbres et des haies, installent des nichoirs, afin de développer et regénérer la biodiversité. Au Burkina Faso, la démarche agroécologique globale du domaine d’Adama Dialla s’est mise en place avec l’association locale « Association Inter-zone pour le Développement en Milieu Rural » (AIDMR) et une seconde, française, « Terre & Humanisme ». Alliance et rotation des cultures, gestion rationnelle de l’eau constituent quelques-unes de ses pratiques agroécologiques adaptées au lieu. Autre exemple, au Brésil, Ernst Götsch, qui ne se sépare jamais de sa machette ici exposée, a observé ses sols dégradés, destinés à des projets immobiliers, et y a retrouvé quatorze sources. Le résultat ? En dix ans, une forêt dense a pris place et redonné au terrain toute sa fertilité.

© Arthur Fosse

Le design pour une image plus désirable du métier
Quant aux douze cellules attenantes, elles abordent des points clés comme les semences, le levain, la standardisation du vivant, mais aussi présentent une image plus attractive de cet acteur de la terre, à travers des installations, interviews et film. Dans l’une d’elles, le reportage de Colombe Rubini présente trois « jeunes pousses » à l’écoute sensible de leurs bêtes ou de leurs terres : la bergère Maina Chassenet, l’éleveuse de cochons Nina Passecot et le producteur de thé en pays basque, Mikel Esclamadon. Au fil des espaces, se dessine donc le visage d’une paysannerie en lien très intime avec sa terre, qui travaille en réseau, partage ses connaissances, ses outils, ses matériaux. Pour preuve, la coopérative française l’Atelier Paysan diffuse librement des plans sur internet, comme ceux des maquettes exposées de « l’Aggrozouk », porte-outil respectueux des sols, au design très lunaire, ou du « cultibutte » conçu pour façonner ou entretenir les buttes.

Une autre section évoque par un jeu de comparaisons la régénération des sols, sous le prisme de la permaculture ou de l’agroforesterie redessinant les paysages. L’exposition nous amène également à réappréhender l’eau comme un « cycle », avec l’installation de l’atelier CTJM des designers Charlotte Talbot & Jonathan Mauloubier, évoquant la transpiration journalière d’un chêne – jusqu’à 500 litres d’eau -, en été. Mais aussi à « entendre », « observer » l’intelligence des plantes qui transmettent et émettent des signaux, comme le démontre le neurobiologiste végétal italien Stefano Mancuso, mais aussi la conférence du biologiste Francis Hallé, spécialiste de l’écologie des forêts tropicales, à Montréal, en 2018, audible in situ.
Design repensé des outils et étudiants-designers en agriculture
« Campagnoles », « presse-mottes », « grelinettes » … Dans la seconde cour sont réunis de « nouveaux » outils paysans plus malléables, s’inspirant de ceux avant l’ère industrielle, dans une scénographie de François Bauchet et Jean-Baptiste Fatrez. Enfin, comme un clin d’œil à l’avenir de ce thème en regard du design, le musée expose les propositions des étudiants de l’ECAL – Ecole cantonale d’art de Lausanne – sous la direction d’Erwan Bouroullec, petit-fils d’éleveurs. Des installations un tantinet pince-sans-rire, qui rafraîchissent notre mémoire en dénonçant, entre autres, la mainmise de la Chine sur la banane ou le transport toujours très polluant de marchandises.


Proposant un éclairage prospectif, inédit et instructif sur l’agriculture, l’exposition peut paraître complexe par ses propos très scientifiques et ses multiples points de vue, pour le simple amateur de design. Cependant, cette présentation qui s’étend dans certaines fermes et vignobles bordelais ainsi que dans les espaces plantés, à dessein, dans divers quartiers de la ville, est aussi la parfaite illustration des propos du designer américain Paul Rand, stipulant que tout était design. Everything is Design, comme l’agriculture !
Paysans designers, l’agriculture en mouvement, Musée des Arts décoratifs et du Design, 39 rue Bouffard, Bordeaux (33000).
www.madd-bordeaux.fr jusqu’au 8 mai 2022.

Pour fêter les 50 ans de la série Quaderna designée par Superstudio, Zanotta sort trois nouvelles pièces inédites : un bureau, une table basse, et surtout un tapis surprenant.
Reconnue comme un manifeste du « design radical », à travers des formes et lignes géométriques qui en ont fait une collection iconique, la série Quaderna a été imaginée par le groupe Superstudio entre 1969 et 1972 avant d’être éditée à partir de 1972 par l’italien Zanotta.

Quaderna : des pièces inédites de la série Misura M de Superstudio
De fait, la table basse et le bureau qui viennent d’être édités sont des pièces inédites de la série Misura M de Superstudio. Zanotta a en effet sélectionné ces deux projets dans le catalogue original de la série et les a relookés en modernisant leurs dimensions, en ajoutant un tiroir au bureau, tout en veillant à rester en accord avec la philosophie Superstudio. Le tapis est tufté à la main avec un fil 100 % laine de Nouvelle-Zélande : la conception reproduit fidèlement une esquisse d’un des histogrammes d’architecture, qui ont marqué la vision de Superstudio. Il a été fourni pour les archives de l’un des cofondateurs, Cristiano Toraldo di Francia (décédé en août 2019).


La collection Quaderna comporte ainsi huit pièces : trois tables (carrées ou rectangulaires), un bureau, une console et une table basse auxquels viennent s’ajouter le nouveau bureau, la nouvelle table basse et le tapis.

À l’occasion de la France Design Week organisée du 7 au 29 septembre, un appel à projets est lancé pour y participer. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 mai.
France Design Week est un label événementiel lancé en 2020 à la suite des Assises du design de décembre 2019. Cette manifestation d’envergure nationale a pour but de pour donner de la visibilité à la diversité et la vitalité des pratiques du design français. Chaque mois de septembre durant près de trois semaines sont organisés partout en France des expositions, des conférences, des visites d’ateliers ou de studios de design, des portes ouvertes d’écoles, des initiatives de networking… Une opportunité de plus de promouvoir le design auprès des professionnels en mettant à l’honneur tous les champs du design, sous divers formats, aux niveaux local, national et international.
Une édition 2021 remarquée
Cordonné par l’APCI, France Design Week est organisé par un comité composé d’une trentaine d’experts en design partout en France. Du 7 au 28 septembre 2021, ce sont plus de 260 événements qui ont mis à l’honneur le design. L’édition a réunie 206 400 visiteurs, un peu partout en France et dans 3 pays étranger (Italie, Corée du Sud, Pologne). Les 240 contributeurs ont mis en place des événements de tout type : conférences, expositions, visites d’ateliers, discussions, afterworks… Évènement auquel avait participé Intramuros par l’intermédiaire d’un talk, le 8 septembre dernier à Paris.
Lancement d’un nouvel appel à projets
Jusqu’au 30 mai, France Design Week lance son nouvel appel à projets. En y répondant, les participants s’engagent par leurs initiatives à valoriser l’innovation par le design et à promouvoir leur démarche auprès du plus grand nombre. Ce dernier est ouvert à toute personne ayant cette volonté de donner de la visibilité aux pratiques du design en France. C’est ensuite au comité régional d’étudier la proposition et de distribuer ou non le label France Design Week. À noter que cette année, le comité d’organisation a pour volonté de mieux accompagner les participants à l’évènement. Ils prévoient la mise en ligne prochaine d’outils d’accompagnements, notamment à travers des tutos vidéos et un guide du participant.
Dates à retenir
Jusqu’au 30 mai 2022 : dépôt de candidature sur le site de France Design Week : www.francedesignweek.fr
Du 30 mai au 17 juin 2022 : Labellisation et constitution du programme de l’édition 2022
À partir du 20 juin et tout au long de l’été 2022 : communication sur le programme officiel
Du 7 au 28 septembre 2022 : France Design Week 2022 !

Capitale de la culture 2022, la cité luxembourgeoise d’Esch-Sur-Alzette a notamment choisi de mettre en valeur les connexions entre design numérique et histoire patrimoniale de son bassin minier à travers deux expositions valorisant l’impressionnant site industriel reconverti d’Esch Belval. Une interaction du multimédia et de l’architectural qui induit un principe très actuel du « remix », dans un saisissant mélange esthétique entre réalités d’hier et d’aujourd’hui.
Impressionnant. Telle est la première pensée qui saisit le visiteur lorsqu’il arrive sur le site d’Esch Belval, une grande friche industrielle reconvertie en site culturel et universitaire, où trône encore tel un géant majestueux et endormi l’un des énormes haut-fourneaux qui a fait la renommée de l’acier luxembourgeois et en particulier de celui produit dans la cité frontalière d’Esch-sur-Alzette. Aujourd’hui, la dimension sidérurgique du site a vécu. Mais la grande opportunité donnée à la ville de valoriser à la fois son patrimoine passé et sa dynamique artistique et créative actuelle, à travers sa nomination comme capitale européenne de la culture 2022, trouve toute sa dimension dans les deux installations-phares qu’accueille l’endroit à cette occasion.

Identité et diversité sur le gril
Conçue en partenariat avec le ZKM de Karlsruhe, temple de l’art numérique allemand lui-même situé dans un ancien ensemble industriel, l’exposition « Hacking Identity / Dancing Diversity » offre au cœur du gigantesque bâtiment de la Möllerei (un grand volume construit en 1910 et qui servait à l’origine à la préparation du minerai de fer et des charges de coke pour le haut fourneau voisin) une intrigante convergence de l’ancien vers nouveau, mettant en avant des problématiques sociétales très actuelles dont la création numérique aime s’emparer (questions d’identité, de diversité, de manipulation/utilisation des données). « Hacking Identity / Dancing Diversity » scénographie donc dans l’immense structure 25 installations dont le regard, pourtant serti dans le foncier passé, résonne avec une dimension fortement contemporaine, à l’image de l’énorme fresque digitale qui sert de point de repère visuel immédiat sur la grande passerelle centrale.
Long défilé d’animaux virtuels sur un écran de plusieurs dizaines de mètres épousant la dimension démesurée des lieux, le Marathon Der Tier (Marathon des Animaux) des Allemands Rosalie et Ludger Brümmer s’inspire de la radiographie, de la radioscopie et de la chronophotographie de la fin du XIXe siècle pour traquer l’intemporel. Son inspiration art/science colle à la dimension technicienne des lieux. Un axe très prisé des arts numériques actuels que l’on retrouve également au niveau inférieur, dans l’étrange sculpture robotique Deep And Hot de Thomas Feuerstein, liant machinisme et biologisme à travers cette forme industrieuse du réacteur, constellée de sphères polies renvoyant à la dimension moléculaire du vivant.

C’est à ce niveau que se trouve la grande majorité des pièces. On y découvre notamment l’imbrication de la complexité grandiose de l’espace physique à la complexité plus intérieure de l’humain, à travers l’installation à technologie de reconnaissance faciale Captured de la Finlandaise Hanna Haaslahti : un étrange ballet chaotique d’avatars à l’écran, saisis à partir d’une caméra scannant le public volontaire, et induisant une réflexion sur la manière dont la violence est exercée et perçue au sein d’un groupe d’individus.

La prouesse d’intégration technologique dans un environnement architectural immersif encore très industriel se poursuit dans les sous-sols de la Möllerei. L’impression de descendre dans les organes internes de l’usine est très forte tant le décor demeure brutaliste. Et c’est là que l’on découvre la pièce la plus curieuse : le Formae X 1.57 du studio de design numérique allemand Onformative. Cette coupole aux couleurs variables, posée à même les scories, réagit aux modifications atmosphériques du lieu (lumière, air humidité), mais aussi au mouvement du public. Une partition commune entre l’homme et la machine qui tombe sous le sens.

Dispositif technologique et mémoriel
Car c’est justement là, dans cette interaction en temps réel de l’industriel ancien et du numérique moderne, que perce ce principe actif du « remix », renvoyant aux musiques actuelles et aux cultures du DJing. Un modus operandi qui se retrouve au centre même de la deuxième exposition présentée sur le site et justement dénommée Remixing Industrial Past (Constructing The Identity of The Minett) – Le Minett étant le nom du district minier du sud-est du Luxembourg dont Esch est le pôle névralgique.

Mis en place dans la Massenoire, un bâtiment qui abritait les divers équipements servant à la fabrication de la masse de bouchage du trou de coulée (à base de goudron), le dispositif propose ici une collision plus concentrée mais tout aussi spectaculaire entre patrimoine et création numérique. Dû au travail du collectif d’artistes et designers italiens Tokonoma, en collaboration avec leurs compatriotes de la compagnie de design intérieur 2F Archittetura, l’installation dévoile une kyrielle d’écrans suspendus à taille multiples et de boxes thématiques entrant en résonance avec des lieux encore très perméables à leur passé industriel. L’enchevêtrement très structuré des différents éléments multimédias dans cet espace lui aussi préservé, où les machines sont encore en place, délivre une scénographie captivante et totalement vivante. À l’écran ou en bande-son, archives et bruitages du travail des anciens mineurs et ouvriers y surlignent en effet la tonalité humaine et la perpétuation d’un travail de mémoire particulièrement mis en valeur.

À l’arrivée, il est donc plutôt agréable de constater à quel point le design numérique peut être vecteur de rapprochement esthétique et intemporel entre patrimoine architectural, identités humaines et création artistique contemporaine. Une transversalité des formes et des enjeux territoriaux que le concept de « remix » marie plutôt bien autour de l’ancrage territorial d’Esch 2022.

Millerknoll a choisi RBC pour lancer son collectif de marques sur l’Europe. Le groupe fondant sa politique commerciale sur un réseau international de grands distributeurs, cet événement est un geste fort pour le distributeur français, acteur majeurs des secteurs B to B, hospitality et résidentiels privés.
Acquise par Herman Miller en 2021, la fusion des deux entreprises donne naissance à un collectif de marques leaders dans l’industrie du design. Jusqu’au 29 avril l’histoire partagée de ces deux entreprises icôniques est visible au showroom RBC de la rue Violet à Paris. Depuis 35 ans en France, RBC s’engage à travers un programme d’expositions et de conférences pour la promotion de l’architecture contemporaine et du design. Les piliers de l’histoire du design comme la chaise Barcelona de Mies van der Rohe ou le siège Aëron de Bill Stumpf et Don Chadwick s’inscrivaient le 12 avril lors de l’inauguration, sous les engagements des deux marques et la liste des nouvelles recrues en présence de Franck Argentin, fondateur, François Basilien et Tristan Lohner, directeurs de RBC et Emmanuel Delvaux, Vice-président MillerKnoll Europe.

Dans les nouvelles marques, citons Naughtone, Fully, Colebrook Bosson Saunders, Design Within Reach, Edelman Leather, Hay, KnollTextiles, Geiger, SpinneybeckIFilzfelt, Knoll, Herman Miller, Maars, Living Walls, Muuto, Maharam, Datesweiser et Holly Hunt.

L’exposition devrait circuler dans les showrooms RBC, en juin à Nîmes et en septembre à Montpellier dans le superbe bâtiment de Jean Nouvel. A l’heure où 20% du mobilier en France doit être issu du recyclable, le groupe s’assure un bel avenir dans une économie circulaire, disruptive et agile.


Le Lit National est une marque de literie comme aucune autre. Fondée en 1909, elle sert le sommeil de chacun de ses clients, au détail près. Tous les lits sont entièrement faits à la main, du sommier au matelas, dans les nouveaux ateliers basés à Aubervilliers. Reprise en 2016 par la famille Beaufour-Lévy, le Lit National a dévoilé fin 2021 sa nouvelle collection Patrimonio, designée par Terence Mesguich Jacquemin.
« Nous réalisons les plus beaux lits pour les plus beaux intérieurs ». Ces mots de Nicolas Lévy, directeur général du Lit National depuis 2016, traduisent la volonté de cette maison classée entreprise du patrimoine vivant (EPV) d’être dans une production haut de gamme. Avec un savoir-faire artisanal minutieux, le Lit National s’est ancré dans le domaine de la literie comme un pionnier de confort et de technicité. Récemment, les ateliers de conception ont été déplacés à Aubervilliers, avec l’inauguration par la même occasion d’un nouveau showroom, en complément de l’historique boutique du Trocadéro, présente depuis 1929.


Le Lit National : confort, qualité, précision
Dotée d’une clientèle historique, pour la plupart fidèle depuis des décennies et venue du monde entier, le Lit National a tout intérêt à jouer la carte de l’excellence à chacune de ses réalisations. Réalisé à la commande, chaque lit est fait à la main. Le sommier, pilier du lit, est conçu en bois de peuplier, connu pour être sans nœud et très résistant. Trois types de sommiers existent : à ressorts, ressorts en sachets et avec tiroirs intégrés. De la même manière, chaque détail présent sur les dosserets, coussins et parures du lit sont cousues main. Enfin, le matelas, élément maître du lit, est fourré dans les ateliers avec une laine spécifique et de haute qualité, pour un confort sans pareil.


Une multiplicité de savoir-faire qui traduit une grande maîtrise de la patience et de la technique « Nous ne sommes pas un métier de volume, nous sommes un métier de perfection. Pour faire un lit il faut compter en moyenne 100 à 120 heures de travail. » témoigne Nicolas Lévy.
Patrimonio, une collection à dominante italienne par Terence Mesguich Jacquemin
Milano, Bellagio, Florence, Ravello, Noto composent la nouvelle collection Patrimonio de quatre dosserets et le lit de repos gigogne, designée par Terence Mesguich Jacquemin. Des appellations choisies en hommage à ces villes italiennes qu’il a aimé pour ce qu’elles dégagent, et que le designer a voulu traduire dans ses réalisations. Une nouvelle collection qui est la première à être exposée au nouveau showroom, dans l’enceinte même des ateliers d’Aubervilliers.
