Workshop ENFTAD : le potentiel de la Blockchain et des NFT
Journées Portes Ouvertes EnsAD 2022 © Béryl Libault

Workshop ENFTAD : le potentiel de la Blockchain et des NFT

En invitant des étudiants à créer et exposer des NFT durant une semaine de travail en groupe, le workshop ENFTAD (Exposition Numérique et Futuriste de Travaux Artistiques Décentralisés), organisé par l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs fin mars, met en avant un principe d’exploration de la blockchain en tant qu’outil artistique collectif, via notamment la mise en place, l’alimentation et la gestion d’un site web, véritable galerie virtuelle d’œuvres numériques et de travaux artistiques informatisés. Un travail pratique et prospectif, pensé et élaboré par Olivain Porry, un doctorant du laboratoire ensadlab, qui s’inscrit dans la continuité de l’axe d’enseignement Méridien Numérique de l’établissement.


Le workshop ENFTAD propose « d’explorer la technologie des NFT sous l’angle d’une pratique artistique dématérialisée, parfois conceptuelle, mais profondément ancrée dans les réseaux de communication ». Quels enjeux portés par les NFT ont-ils conduit à la tenue d’un tel workshop dans le cadre de l’École ?

Olivain Porry : Les NFT sont caractérisés à la fois par leur unicité et leur immatérialité. Ces deux qualités, si elles peuvent sembler antithétiques, ont participé à leur récente popularisation et, plus encore, à leur intégration dans le marché de l’art. S’ils ressemblent à des actifs financiers, les NFT semblent aussi être des objets virtuels et un moyen supplémentaire d’interactions sur la blockchain. En tant qu’objets virtuels, ils représentent un matériau qu’artistes et designers peuvent manipuler pour produire des expériences esthétiques et conceptuelles. En tant qu’élément programmatique d’une blockchain, ils sont un outil de développement. Faire des NFT, c’est en effet comprendre le paradigme de la blockchain, interagir avec celle-ci et avec ses multiples utilisateurs. Ce sont ces dimensions que le workshop ENFTAD cherche à explorer à travers l’expérimentation pratique. Le concept de NFT est intéressant à bien des égards : il interroge les notions de valeur et de matérialité dans la pratique artistique, propose des modalités de création spécifiques et constitue un levier pour sensibiliser les créateurs au concept de blockchain.

Vie de l'école EnsAD, 2018 © Béryl Libault

Concrètement, comment se présentera ce workshop ?

OP : Le workshop se déroulera toute la semaine du 28 mars. Il est ouvert à tout étudiant de 2e et 3e année, tous secteurs confondus, souhaitant découvrir les concepts de blockchain et de NFT, et expérimenter autour. C’est véritablement une approche expérimentale et artistique que nous conduirons durant le workshop. Le lieu qui l’accueille, le Laboratoire d’artisanat numérique (LAN) de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en est d’ailleurs le décor évocateur. Les outils mis à disposition pour le workshop couvrent un large champ de techniques. Modélisation 3D, électronique, programmation informatique en sont ainsi le cœur, mais le workshop se veut ouvert sur les pratiques des étudiants. La réalisation de NFT n’implique en effet pas nécessairement de programmer, même si elle y invite, et il s’agit, au cours de ce workshop de réfléchir collectivement et par la pratique à ce que peut être la forme d’un NFT. Deux temps marqueront son déroulement. Une première journée sera dédiée à la présentation des différents concepts clefs. À cette occasion, Anthony Masure, qui dirige à la HEAD de Genève un programme de recherche sur les NFT interviendra pour présenter les enjeux des technologies blockchain dans la création. Après cette partie théorique, accompagnée d’éléments artistiques, historiques ou contemporains, la seconde phase du workshop sera dédiée à la création et à la confrontation avec les techniques de la blockchain.

Vie de l'école EnsAD, 2018 © Béryl Libault

En tant que réseau d’ordinateurs permettant de sécuriser des données numérisées, la blockchain induit un fonctionnement collectif autour d’interfaces communes. Les NFT peuvent-ils être un protecteur et donc un facilitateur de création d’œuvres collectives dans les mondes virtuels, s’ils permettent par exemple de répartir et de rétribuer de façon plus équitable les contributions de chacun ?

OP : Au cours du workshop, les étudiants seront amenés à produire des NFT qu’ils pourront mettre à disposition sur un site web. Plus qu’un espace de présentation et de vente, ce site web sera un outil pédagogique et permettra bien aux étudiants de se familiariser avec la notion d’interface dans son rapport aux NFT. Le workshop ne vise pas à mettre en place une marketplace effective de NFT, mais plutôt à avoir un espace d’accrochage virtuel. C’est le statut même des NFT que nous souhaitons interroger et explorer. L’usage de jetons types NFT dans un processus collectif de production constitue l’une des voies dans cette direction, mais il n’est pas le seul.

Ce workshop s’inscrit-il dans un véritable programme dans la durée, porté par l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, autour de cette question spécifique des NFT appliqués à la création et au design ?

OP : Oui. Dans le cadre de l’axe d’enseignement Méridien Numérique de l’École dont Martin De Bie est le référent, un premier échange collectif a été programmé autour de blockchain par le Laboratoire d’artisanat numérique. Le workshop en est la continuité et une première approche pratique dans la confrontation aux NFT et plus généralement à la technologie de la blockchain. En tant qu’objet technique et au vu des nombreuses dimensions que véhiculent les NFT, il est important pour un établissement comme l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de s’emparer de ces techniques pour en explorer le potentiel artistique et symbolique.

Vie de l'école EnsAD, 2018 © Béryl Libault

Les NFT sont-ils pour vous un nouvel outil technologique permettant de repenser grâce au virtuel tout le processus de design et ses usages ?

OP : Les NFT et la blockchain sont encore des technologies naissantes dont les applications évoluent chaque jour, mais sans doute y a-t-il un potentiel fort au-delà de la dimension purement financière. La blockchain peut être un outil de collaboration puissant et la capacité des NFT à questionner les notions de valeur, de propriété et de matérialité demandent encore à être explorée.

Rédigé par 
Laurent Catala

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25/4/2025
RIET, la seconde collection épurée d’Atome Associés

Seulement quelques mois après la sortie de GETA, sa première collection auto-éditée, l’agence Atome Associés réitère l’expérience avec une seconde série de pièces, intitulée RIET. Une collection largement inspirée du travail du néerlandais Gerrit Rietveld, avec l’envie de proposer un design qui résiste à l’épreuve du temps.

« C’est une collection qui se veut intemporelle, avec des pièces immuables. Dans notre conception, nous sommes très attachés à faire le lien entre tradition et contemporanéité », confie Natacha Froger, fondatrice de l’agence Atome Associés. Habituée de la conception de pièces sur mesure dans le cadre des projets hôteliers menés avec le soutien d'Aurèle Duhart, l’agence — qui avait dans ses tiroirs plus de vingt ans d’esquisses et de dessins de mobilier — a souhaité donner vie à ces projets en se lançant dans l’édition. Après la collection inspirée du Japon, GETA, sortie à la rentrée 2024, Atome Associés présente cette fois une collection aux formes épurées, dont les pièces allient esthétisme et maîtrise des matériaux, notamment le noyer et l’aluminium.

Collection Riet, design : Atomes Associés, auto-édition

Des lignes inspirées par Gerrit Rietveld

Intitulée Riet, cette collection puise son inspiration dans l’œuvre du designer Gerrit Rietveld « Nous sommes partis d’un élément fort : la chaise Zig-Zag, sortie en 1934, tout en nous référant à une intention propre à l’époque, celle du mouvement De Stijl. L’idée était d’intégrer le design dans tous les intérieurs, avec des pièces épurées, conçues avec peu de lignes et peu de gestes, pour les rendre accessibles à tous. » Des objets au design éminemment et volontairement simple, mais mécaniquement complexe. Il a en effet fallu développer une structure interne plus résistante afin d’éviter l’affaissement du bois massif, tout en prenant en compte l’association du métal et du bois — deux matériaux qui n’évoluent pas de la même manière dans le temps.

Collection Riet, design : Atomes Associés, auto-édition

Une collection artisanale et durable

Au départ imaginé comme table basse avec une fonction d’assise pour un projet d’hôtel business, Riet s’est finalement déclinée en six éléments : le tabouret STEL, la table d’appoint HOK, la table d’appoint grand modèle ZIG, la table basse PLAN, la console LIN et le banc BANK. Tous les modèles sont réalisés en noyer américain avec une finition laquée, disponible en quatre coloris : vert, bleu, rouge et noir. Chaque pièce est fabriquée à la main au sein d’ateliers situés au nord du Portugal, une région réputée pour son savoir-faire du bois notamment. Parallèlement à la collection, l’agence s’est associée à l’artiste peintre Bénédicte Gérin pour réaliser des œuvres en connivence directe avec les pièces.

Collection Riet, design : Atomes Associés, auto-édition

Une collection pensée pour durer, conçue dans l’esprit de la devise de l’agence : « de dessin à dessein. » « Les choses sont dessinées avec une intention, dictée par un besoin et une histoire, et non pas de manière purement formelle, car une table reste une table, et une chaise, une chaise. Si l’on reprend l’origine même du mot design, c’est desinare, c’est-à-dire dessiner. Peu de gens le savent, mais quand on le comprend, on saisit que le trait n’est jamais un geste gratuit : il est forcément mûri par un contexte global. Le design, c’est finalement tout ce qui nous entoure », conclut Natacha Froger.

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23/4/2025
Ligne Roset/Cinna : une année 2025 pleine de nouveautés

Après la réhabilitation de son ancienne usine historique et l’ouverture d’une boutique Cinna au cœur de Lyon, le groupe Roset a présenté ses nouveautés 2025 au Palais de Tokyo, début avril. Entre une collection anniversaire pour les 50 ans de Cinna, une collaboration inédite avec la marque de vélos Origine, et l’enrichissement des collections outdoor et indoor, l’année démarre fort pour le groupe !

En janvier, Ligne Roset dévoilait son nouveau showroom de vente ainsi qu’un espace d’exposition au sein de son ancienne usine de Montagnieu, laissée à l’abandon depuis plus de 20 ans après le transfert des ateliers à Briord, à quelques kilomètres de là. La réhabilitation de ces espaces permet d’offrir à la fois un showroom professionnel de 450 m² et un espace outlet de 875 m², ouvert au grand public. Parallèlement, la marque a aménagé un lieu d’exposition dédié à l’évolution de sa production et à ses pièces emblématiques, tant pour Ligne Roset que pour Cinna. Quarante-deux pièces y sont mises en valeur, signées Jean Nouvel, Jean-Charles de Castelbajac, Philippe Starck ou encore Éric Jourdan. « Il nous manquait un lieu dédié à la création. Ce bâtiment permet désormais d’offrir une expérience complète au client », expliquait  notamment Laurent Pointet, directeur commercial France chez Ligne Roset.

Espace d'exposition Ligne Roset au sein du site historique de Montagneux, dans l'Ain © Groupe Roset

Un showroom Cinna à Lyon et une collection anniversaire pour les 50 ans

Inaugurée en juillet 2024, la première boutique physique Cinna a ouvert à Lyon, à deux pas de la place Bellecour. Pensé comme un espace d’inspiration pour les architectes et designers, ce lieu invite à « rêver son intérieur, dans une forme de poésie particulière », racontaient Antoine et Olivier Roset.

Quelques mois plus tard, pour célébrer les 50 ans de Cinna, la marque a présenté sa collection anniversaire au sein de l’installation Onirium, marquant ainsi un nouveau chapitre de design et de créativité. Parmi les nouveautés, on retrouve des rééditions enrichissant la collection consacrée à Pierre Guariche, tels que le bureau Président en noyer et la chaise 289.

Réedition du bureau Président, design : Pierre Garriche © Cinna

D’autres pièces existantes ont été repensées pour offrir un nouveau design, avec des proportions retravaillées alliant confort et esthétique. L’iconique Prado de Christian Werner se dévoile ainsi dans une version encore plus épurée et confortable, tandis que le sofa Uncover de Marie-Christine Dorner s’enrichit de dormeuses droite et gauche, pour encore plus de modularité.

Canapé Prado 2, design : Christian Werner © Cinna

Parmi les nouvelles créations : la table basse Rumaki d’Éric Jourdan, aux lignes arrondies, disponible en chêne blanchi ou frêne noir plaqué, ainsi que Hoggar d’Evangelos Vasileiou, inspirée du massif saharien éponyme. Côté luminaires, Soda Designers (Nasrallah & Horner) et le studio Shulab présentent respectivement la lampe Tilda et la lampe sur pied arquée Niji. Sebastian Herkner signe quant à lui la lampe indoor/outdoor Lambaa, conçue en aluminium laqué résistant aux UV, et pensée pour être facilement transportable. Côté accessoires, Constance Frappoli signe la gamme Convergence, une collection de tapis et coussins aux lignes géométriques et colorées, entièrement tuftée à la main. Marie-Aurore Stiker-Metral dévoile, de son côté le tapis Garcancia, également tufté à la main, en laine de Nouvelle-Zélande, ainsi que deux séries de vases : Purple Rain et Empreintes.

Lampe Lambaa, design : Sebastian Herkner © Cinna

Des nouveautés aussi chez Ligne Roset

Toujours dans le cadre d’Onirium, Ligne Roset a également présenté ses nouveautés 2025, alliant ainsi design, innovation et durabilité. Sebastian Herkner y propose trois nouvelles créations : l’extension de la collection Noka d’une part, avec une méridienne et un canapé, le bahut Scene décliné en deux tailles et multiples configurations, ainsi que la lampe Azores, dont la forme de l’abat-jour évoque les capes traditionnelles des femmes des Açores.

Lampe Azores, Canapé Noka, design : Sebastian Herkner / Table basse Quantique, design : Vincent Tordjman et collection de vases Alba © Ligne Roset

Guillaume Delvigne signe lui aussi de nombreuses nouveautés, dont la lampe Elio, dont l’abat-jour est fait en papier, pour une lumière douce et chaleureuse. Il propose aussi le bout de canapé Fragments, fabriqué avec Istrenn, un composite innovant à base de coquillages recyclés développé par l’entreprise française Malàkio. La table Sillage, réinterprétation de la table Intervalle par le designer, se décline désormais en version compacte et en huit finitions de bois massif, en harmonie avec la chaise Elly, disponible en hêtre ou noyer.

Chaises Elly, design : Guillaume Delvigne © Ligne Roset

Le designer Vincent Tordjman révèle la table basse Quantique, dont un plateau en verre fumé sublime ses pieds modulables en noyer massif. Benjamin Graindorge a imaginé quant à lui la collection de luminaires Nef, comprenant un lampadaire et deux suspensions, et dont les abat-jours en tôle d’acier perforée créent un effet ondulé pour une diffusion douce de la lumière. Toutes ces nouveautés s’accompagnent d’une collection d’accessoires à l’image de la série de miroirs Kiosk de Philippe Nigro, pour un ensemble de pièces complet.

Collection de luminaires Nef, design : Benjamin Graindorge © Ligne Roset

Une collaboration inédite avec Origine

En complément de ses nouveautés mobilier et accessoires, Ligne Roset crée la surprise avec une collaboration originale avec Origine, marque française de vélos. Ensemble, ils ont conçu une édition limitée du vélo de route Fraxion GTR. Une rencontre pour le moins inattendue mais qui n’en demeure pas moins harmonieuse, mariant esthétique, innovation et exigence technique. « Ligne Roset x Origine, c’est avant tout une belle rencontre humaine et une communauté bienveillante de passionnés de création, de design et de vélo », confiaient Olivier et Antoine Roset. Si le Fraxion GTR est un modèle emblématique d’Origine, pensé pour la vitesse et la précision, sa version avec Ligne Roset se distingue par 10 teintes Pantone exclusives appliquées au cadre, aux roues et à la tige de selle, ainsi que par un habillage en cuir raffiné, avec surpiqûres sur rubans de cintre et selles. Origine y garantit les performances techniques, donnant naissance à un vélo à la fois élégant et performant.

Vélo Ligne Roset x Origine © Ligne Roset
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18/4/2025
La Fondation, rénovation hors pair

Brazil, c’est un peu l’esprit qui vous submerge quand vous entrez dans les locaux de La Fondation, 40 rue Legendre à Paris, trois bâtiments réunis par le promoteur immobilier Galia, conçu avec Philippe Chiambarretta Architecture, dans un esprit très Fondation Cartier ou LaFayette Anticipations. La direction artistique du projet a été assurée par Roman & Williams.

Étonnamment, on trouve dans ces 10 500 m2, un hôtel cinq étoiles, un café brasserie, un restaurant bistronomique, un bar en rooftop/terrasse, une piscine semi-olympique, un spa, hammam, sauna, un mur d’escalade de 10 m, un espace d’exposition et d’événement, des jardins suspendus et…des bureaux.

Dix années de travaux

Il a fallu dix années de travaux au Groupe Galia, une entreprise familiale qui restructure les bâtiments obsolètes en hôtels 5 étoiles ou en Auberge de Jeunesse, pour aboutir à ce projet luxueux. En 2012, Galia achète non loin des Batignolles, un ancien parking avec une rampe d’accès reconnaissable entre mille, à l’image de la rampe du Musée du Quai Branly et trois autres bâtiments voisins, avec l’ambition de créer un lieu de vie, un hôtel et des bureaux où l’on puisse vivre « comme à l’hôtel ». L’agence Roman & Williams qui a fait l’Hôtel Le Standard à New-York, un lieu unique, du spa à la petite cuillère, s’est attaché au projet avec l’ambition d’afficher un bilan carbone au plus bas, tout en exposant des œuvres artistiques et en organisant des expositions non-stop sur l’année en particulier dans la rampe.

© Romain Ricard pour la Fondation

L’exercice de la transformation

Philippe Chiambarretta, l’architecte, rapproche son projet de celui d’un cinéma, comme aux Halles, coincé entre la piscine, le spa et les bureaux… un projet très hybride, avec les mêmes services pour tout le monde. « L’exercice de la transformation pour des questions d’environnement, de préservation et de réemploi in situ, c’est l’avenir même de l’architecture, expliquait-il. Même avec un existant très contraint, il est possible d’en révéler le charme et de le rendre plus humain. Pour quiconque habitué à vivre dans des lofts, le Quartier Central des Affaires parisien et sa hauteur sous plafond à 2,70 m peut être très ennuyeux mais c’est un des enjeux de l’architecture de l’avenir : réinventer des usages et travailler avec des architectes d’intérieur pour imaginer un scénario et une mise en scène de terrasses, qui amènent la fraîcheur exigée par la hausse des températures, due au dérèglement climatique. »

© Romain Ricard pour la Fondation

Un lieu exceptionnel

Pour Terlia, l’exploitant, c’est un lieu exceptionnel qui sort de la routine, qui mixe, travail, loisir et bien-être. Les nouveaux locataires - La CCI, Data Brick, le Cabinet Bartle Management et Galia - l’ont bien compris. L’offre en restauration est très présente avec un restaurant en bas, avec un chef Thomas Rossi, un ancien de chez Piège. Au 10ème étage, le rooftop a été aménagé pour des soirées cocktails sur mesure. En sous-sol, à côté de la salle de sport équipée en Technogym, on trouve un coffee shop et un juice bar protéiné.

© Salem Mostefaoui pour PCA

Amélie Maison d’Art a assuré la curation et gère la programmation culturelle à l’année, du DJ set avec un auditorium de 80 places, au décor des espaces communs pour vivre ensemble harmonieusement. C’est un lieu unique pour des clientèles ‘différentes’ parce qu’ici « on prend soin de vous » avec un luxe discret et le sentiment d’hospitalité au sein de tous les espaces se ressent dès le premier pas. À l’Accueil, les 28 plafonniers en laiton et verre ont été soufflé bouche par les verreries de l’île de Bréhat. Le restaurant propose son menu Piège sur des plateaux de table en marbre jaune de Sienne aile d’avion, monté sur des pieds cannelés en chêne et inox poli. Sur les murs, l’œuvre de Vedran Jakšić est composée de 48 panneaux en chêne massif sculptés et teintés à la Lina Bo Bardi. Le bas-relief du bar est signé du même artiste. Ailleurs, l’œil avisé reconnaîtra du LC1 de Charlotte Perriand pour Cassina, des canapés Arflex ou des fauteuils Wittmann. Le comptoir du bar de la Brasserie en étain a été réalisé par les ateliers Etain de Lyon. Du presque local.

© Romain Ricard pour la Fondation

The place to be

Les bureaux ont été livrés en septembre 2024, pour 3 ou 6 ans. La Fondation est une résidence d’esprit(s) libre(s) disponible pour une location de 2, 3, 6, ou 9 ans dans des espaces déjà décorés, de 750 m2 minimum à 5000 m2. Une rénovation de 10500 m2 en totalité avec un hôtel de 3000 m2, avec 58 chambres et 3 suites, et un premier prix à 300€ la nuitée. Les 1500 m2 du toit terrasse et du jardin apportent de la fraîcheur. Les 2000 m2 des espaces sportifs (abonnement à l’année 2700€), et le soin breton Ho Karan (Je t’aime) développé pour le Spa, en font un futur to-be lieu.

© Salem Mostefaoui pour PCA
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4/4/2025
La Kasbah Tamadot, le luxe d'une nuit dans l'Atlas

Créée par Richard Branson, Virgin Limited Edition est une collection d’hôtels aux architectures inscrites dans leurs environnements comptant parmi les plus beaux de la planète.

Après la téléphonie, l'aérospatiale ou encore la musique, Richard Branson s'est lancé depuis plusieurs années dans le secteur de l’hôtellerie de luxe. Comptant neuf établissements, Virgin Limited Edition propose aux clients une expérience de voyage basée sur le bien-être et le dépaysement. Implantés aux quatre coins de la planète, de la Suisse au Kenya en passant par les îles vierges, l’entrepreneur britannique mise sur des lieux atypiques et majestueux où la beauté du paysage souligne l'architecture. Cette dernière, imaginée en cohérence avec la culture locale, offre un voyage sensoriel et visuel. C'est dans cet esprit qu'a été conçue la Kasbah Tamadot, nouvelle adresse de la prestigieuse liste de destination du groupe.

© Virgin Limited Editon

Les mille et une vie

Construite dans les années 1920 comme résidence du gouverneur local, la Kasbah Tamadot est implantée dans le petit village d’Asni, au pied des montagnes de l'Atlas, au Maroc. Ancienne propriété de Luciano Tempo, antiquaire et collectionneur italien, elle est acquise par Richard Branson en 1998. Une transaction qui comprend notamment un entrepôt rempli d'objets d'art, pour certains encore visibles dans le bâtiment. Rénové en profondeur en 2005 par Yvonne Golds de Real Studios, il devient un hôtel où s'entremêlent la douceur de vivre et le caractère historique et mystérieux des kasbah traditionnelles. Lorsqu'en 2023, le séisme frappe le nord du Maroc, le bâtiment est touché, nécessitant une seconde rénovation. C'est à ce moment-là que six riads et un second restaurant, Asayss, sont ajoutés au plan initial ainsi que dix tentes berbères.

© Virgin Limited Editon

Un décor naturel

Voulue en harmonie avec le paysage paisible dans lequel elle s'intègre, la Kasbah Tamadot demeure, malgré ses multiples évolutions et son esprit luxueux, dans l'esprit berbère. Dessiné autour d'un bâtiment central entouré d'escaliers menant à diverses cours et terrasses, le complexe offre une atmosphère reposante et intimiste grâce à ses hautes façades crénelées couleur ocre. Ponctué de patios verdoyants, chaque niveau s'ouvre sur l'extérieur. Conçue par Luciano Tempo, la terrasse de la piscine devenue un lieu de vie central de l'hôtel, offre une vue dégagée sur la chaîne de montagne environnante.

Sous les toits en toiles de tentes imaginés comme un hommage au style de vie ancestral, la décoration intérieure invite au dépaysement. Les objets chinés dans les souks de Marrakech et d'ailleurs et les pièces léguées par l'ancien propriétaire, sont mises en valeur par les travaux d'artisans tisserands locaux visibles dans la plupart des quinze chambres, toutes de couleurs différentes. De quoi se ressourcer pendant quelques jours, à l'écart du tumulte des grandes villes, avant de peut-être prolonger l'expérience à l'autre bout du monde.

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