Concours Camondo-Intramuros 2021 –2/3 Serge Ferrari, upcycling et déchets

Concours Camondo-Intramuros 2021 –2/3 Serge Ferrari, upcycling et déchets

Pour cette 2e édition du concours Ecole Camondo-Intramuros, les partenaires Adagio, Serge Ferrari et Lafuma ont respectivement sélectionné les lauréats Thomas Delagarde, Léna Micheli et Clémentine Doumenc. En attendant de découvrir les parcours de ces trois jeunes créateurs dans le prochain numéro d’Intramuros, la rédaction fait le point sur chaque «duo». Retour de Bergamote Dubois Mathieu, Brand & PR Manager, et de Constance Kocher, chef de marché mobilier chez Serge Ferrari.


Bergamote Dubois Mathieu, Brand & PR Manager, Serge Ferrari.
Constance Kocher, chef de projet mobilier, Serge Ferrari.

Comment s’est passé pour vous le choix de votre lauréat parmi les différents projets de diplôme ? Comment Léna Micheli s’est-elle démarquée ?

Après avoir étudié les dossiers de diplôme de l’ensemble des étudiants, nous avons fait une première sélection des trois dossiers qui nous paraissaient pertinents et répondants aux valeurs de notre entreprise et à notre métier.
Léna s’est démarquée de par le professionnalisme de son dossier, la clarté de sa présentation et la didactique de son exposé ; son sujet faisant écho aux préoccupations de notre entreprise.

Quelle est la mission qui lui a été confiée ?

Nous avons demandé à Léna de développer le concept qu’elle avait travaillé pour son mémoire de diplôme en l’adaptant à nos process industriels. Ainsi, Léna mène une réflexion globale en terme d’upcycling.
L’objectif de cette approche vise à créer un produit nouveau à partir des déchets et rebuts engendrés par nos processus de production. À terme, cette logique pourrait être intégrée de façon systématique à toute notre chaîne de fabrication, créant ainsi une nouvelle valeur pour nos matériaux de production initialement perdus.
Cette démarche fait écho à l’un de nos objectifs RSE.

Comment s’est organisé son travail ?

Sur le dernier trimestre 2021, Léna a été intégrée chez Serge Ferrari en tant que stagiaire. Depuis le 1er janvier, elle est à son compte et nous sommes liés par contrat pour ce projet. Léna dédie une journée par semaine à ce projet et vient dans nos locaux dès que le besoin s’en fait ressentir afin de pouvoir collecter des matériaux pour le prototypage, échanger avec les différents services sur des problématiques de faisabilité et de sécurité sanitaires. Nous sommes encore à l’étape étude de faisabilité.

Globalement que retirez-vous de cette collaboration ? Est-ce ce que vous attendiez ?

Nous sommes ravies de pouvoir accompagner Lena dans ce projet qui a beaucoup de sens pour Serge Ferrari. Léna apporte de nouvelles perspectives sur nos problématique et un regard neuf sur le sujet de l’upcycling.

Recherche upcycling par Léna Micheli pour Serge Ferrari.

Recherche sur l'upcycling et mise en situation pour la Paris Design Week. Serge Ferrari

Rédigé par 

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
5/12/2025
Julie Richoz enrichit sa collection Cicala pour Tectona

Huit ans après le lancement de Cicala, initialement composée d’une chaise et d’une table à manger, la designer Julie Richoz s’est réapproprié la collection pour imaginer cette fois un salon de jardin. De nouvelles pièces qui associent teck et inox, dans la continuité du travail entamé en 2017.

« Quand j’ai imaginé cette collection, j’avais envie de rendre le teck plus aérien et dansant, car je trouve qu’il est souvent associé à quelque chose d’assez lourd », explique Julie Richoz en évoquant la genèse de Cicala, lancée par Tectona en 2017. Mise au défi de revisiter cette collection pour en proposer une déclinaison, elle signe cinq nouvelles pièces : un fauteuil, deux canapés 2 et 3 places, ainsi qu’une table basse et une table d’appoint en granit. Comme pour les premières pièces, l’ensemble est empilable pour toujours plus de praticité. Le tissu des canapés sera proposé dans une version sable, avec la possibilité de le personnaliser selon les besoins ou les projets. Julie Richoz dévoile ici des pièces aux lignes rondes et aux volumes généreux, qui n’attendent plus que le retour des beaux jours pour briller !

À gauche : première partie de la collection Cicala, composée de la chaise et de la table à manger © Tectona / À droite : le nouveau fauteuil de la collection Cicala © Tectona

Temps de lecture
2/12/2025
eba : le coffre plinthe, un rangement qui mêle design et ingéniosité

La marque eba, spécialisée dans la personnalisation de cuisine haut de gamme, a fait du coffre plinthe un allié de taille pour la mise en place de ses projets. Un système à la fois pratique et ingénieux, qui apporte un gain de place et de rangement supplémentaire dans tous les espaces cuisine.

Ce qui était autrefois un simple socle est aujourd’hui devenu un véritable espace de rangement à la fois fonctionnel et ingénieux chez eba. Le coffre plinthe exploite toute la hauteur et profondeur sous le plan de travail, offrant jusqu’à quatre niveaux de rangement accessibles et modulables. Les tiroirs à extraction totale supportent jusqu’à 70 kg pour les objets du quotidien, tandis que le coffre sert à accueillir les volumes plus encombrants. Adaptable à la taille de l’utilisateur, les variations de hauteur possibles du coffre plinthe sont modulables et proposées en 24, 26 ou 28 cm, et sont intégrées même sous l’évier permettant d’allier ergonomie, capacité de rangement et esthétisme grâce à un frontal incliné et un alignement parfait avec les façades des tiroirs. Le coffre plinthe est une exclusivité brevetée par le fabricant de cuisines Santos, maison mère de eba. Des produits distribués en exclusivité par eba via avec des showrooms spécialisés dans la conception de projets avec un accompagnement de A à Z, du relevé de mesures à l’installation finale.

Une solution ingénieuse donc, qui se déploie avec élégance dans tous les styles de projets. Pour illustrer toutes les possibilités et la polyvalence d’eba, voici une sélection de 5 projets pour lesquels cette solution a été intégrée, montrant comment elle peut s’adapter à des styles variés et à des besoins divers.

Augmenter la capacité de stockage global

Pour ce projet, le coffret plinthe a été intégré dans tout le linéaire ainsi que dans les meubles de l’îlot central, afin d’augmenter la capacité de stockage de toute la cuisine, tout en gardant une esthétique élégante et raffinée en harmonie avec le reste de cet appartement haussmannien. La façade inclinée du coffre plinthe apporte une touche sculpturale et permet à l’usager de s’approcher du plan de travail, sans tremper avec le meuble.

Architecte Barbara Sellam © Elodie Gutbrod

Penser pratique et ergonomique

Pour ce second projet, les propriétaires se sont inspirées de la cuisine d’exposition au showroom d’eba Haussmann. Ils ont eu un coup de cœur pour la vitrine coulissante, avec l’intérieur en bois et l’éclairage intégré réglable. Bien que cette partie décorative rendait très bien sur le mur principal de la cuisine, elle limitait la capacité de stockage. Le coffre plinthe a donc été un choix évident pour permettre d’augmenter l’espace de rangement. De ce fait, la cuisine reste épurée et avec un poids visuels léger, tout en ayant tous les éléments à porte de main dans les meubles bas, avec un accès facile et ergonomique via des coulissants.

Architecte : Carole Plagnol © Elodie Gutbrod

Avoir de la place même dans les petits espaces

Pour cette cuisine, l’espace réduit en angle rendait difficile de titrer partie de l’espace. De plus, elle était bloquée par des contraintes d’aménagement puisque la présence d’une grande fenêtre sur l’uns de murs obligeait les architectes à placer la hotte d’extraction et le réfrigérateur dans l’autre mur, ce qui a fait du coffre plinthe la solution la plus adaptée. En effet, les concepteurs d’eba ont proposé d’intégrer des coffres plinthe dans tous les meubles bas, même sous le four, permettant d’obtenir un niveau de rangement supplémentaire sur tout l’aménagement.

© Elodie Gutbrod

S’adapter aux tendances

Cette cuisine qui présente un aménagement avec une verrière dans la partie haute, répond à la tendance des cuisines sans meubles haut. Ce style de cuisine de plus en plus commun, très esthétique et connecté avec l’espace de vie de la maison mais qui limite les espaces de stockage. Ainsi, opter pour des meubles bas à grande capacité était essentiel. La cuisine se complète ici avec un linéaire de meubles colonnes qui cache aussi un coin petit-déjeuner, grâce à des portes escamotables qui glissent sur les côtés, pour un espace à la fois pratique et modulable selon les besoins.

© Olivier Hallot

Garder la cohérence esthétique de l’espace

Ici encore, cette cuisine se présente dans un espace très réduit. Pour gagner de l’espace de rangement, l’architecte avait planifié une partie haute avec des étagères ouvertes, en ligne avec l’esprit décoratif du reste de la maison. Afin de préserver la cohérence et l’harmonie visuelle de la cuisine, la finition Noyer Terre a été choisie pour les meubles bas, avec une continuité de veinage avec le coffre plinthe. Le niveau de rangement coulissant additionnel, même sous l’évier, permet aux propriétaires d’avoir des espaces de rangement amples et à portée de main, sans avoir à sacrifier l’esthétique de cuisine.

Architecte : Prisque Salvi © Elodie Gutbrod

Pour plus d'inspirations c'est ici. Et pour débuter un projet d'aménagement avec eba rendez-vous sur ce lien.

Temps de lecture
2/12/2025
Michele De Lucchi ou l’art de casser les codes

Figure incontournable de la scène internationale, Michele De Lucchi façonne depuis plus de quarante ans un univers où se rencontrent architecture, design industriel, recherche artistique et réflexion théorique. Créateur multiple, il traverse les époques et les courants avec une liberté rare, nourrie d’audace, d’humour et d’humanisme.

Formé à l’école d’architecture de Florence dans les années 1970, il entre très tôt dans le cercle du Radical Design, aux côtés des groupes Cavart puis Alchimia. Il y forge une pensée critique qui remet en cause les conventions modernistes, et expérimente un design où l’objet devient support d’idée, de geste, de position politique. En 1981, il rejoint Ettore Sottsass et le collectif Memphis, véritable séisme culturel qui redéfinit l’esthétique des années 80. La lampe Kristall, le fauteuil First, des pièces devenues iconiques pour leur liberté graphique, leur chromatisme éclatant et leur insolence joyeuse. Chez Memphis, il apprend à désobéir et à transformer cette désobéissance en langage créatif.

Tabouret Il Bisonte, Produzione Privata © AMDL

Entre industrie et architecture, la voie humaniste

Après l’aventure Memphis, Michele réinvestit son énergie dans le design industriel, collaborant avec Olivetti, Kartell, Alias ou encore Poltrona Frau. De cette période naît un chef-d’œuvre devenu best-seller mondial : la lampe Tolomeo (Artemide 1987). Élégante, technique, intuitive, elle incarne sa capacité à marier ingénierie et poésie. Le Compasso d’Oro vient consacrer ce modèle devenu un classique absolu.

Fauteuil Bacchetta © AMDL

Parallèlement, il fonde son studio, aujourd’hui AMDL CIRCLE, et développe une architecture humaniste où dominent matériaux naturels, lumière et douceur formelle. Ses projets, le siège d’Enel à Rome, ceux d’UniCredit ou de la Deutsche Bank, de nombreux lieux culturels, témoignent d’une modernité calme, accueillante, toujours pensée à hauteur d’humain. Ses réalisations récentes, du Bureau de poste mobile du Vatican au Pavillon nordique de l’Expo Osaka 2025, prolongent cette vision où connecter, apaiser et relier sont essentiels.

AMDL Circle, Nordic Pavilion © William Mulvhill, courtesy RIMOND

Le retour au geste

En 1990, il fonde Produzione Privata, un atelier-éditeur rattaché à AMDL Circle où le design expérimental est à l’honneur où chaque pièce est imaginée comme un objet singulier ou en très petite série. Depuis les années 2000, il cultive une pratique artisanale personnelle, presque méditative. Dans son atelier, il sculpte le bois, créant des pièces uniques, sensibles et vibrantes. Ces sculptures révèlent un autre versant de son œuvre, celui du créateur-artisan, qui privilégie l’imperfection, la matière brute et le geste instinctif. Loin de l’industrie, il y explore une liberté totale.

Lampe Acquatinta XL Transparent, Produzione Privata © AMDL

À plus de 70 ans, Michele De Lucchi conserve l’énergie d’un pionnier. Toujours en mouvement, toujours en recherche, il poursuit une trajectoire qui fait dialoguer innovation, tradition et intuition. En Italie, il incarne mieux que quiconque cette vision du design comme art total, à la fois fonctionnel, poétique et profondément humain.

A gauche : Lampe Macchina Minima n°8, Produzione Privata © AMDL / A droite : Vase en céramique Glazed White © AMDL

Temps de lecture
28/11/2025
La galerie kreo, bureau d’expérimentation et de design

La galerie kreo présente jusqu’au 31 janvier l’exposition « The Office ». Un regroupement de pièces signées des plus grands noms du design, autour de la thématique du bureau, à la fois comme meuble mais également comme espace.

C’est un open-space qui en ferait rêver plus d’un. Et pour cause, rarement les plus grands noms du design (parmi lesquels Hella Jongerius, Edward Barber & Jay Osgerby, Pierre Charpin ou David Dubois pour ne citer qu’eux) n’ont été réunis autour d’un même bureau. Enfin, autour de huit bureaux pour être exact, car c’est précisément cette typologie d’objet qui est mise à l’honneur avec « The Office ». « Nous avions envie d’aborder ce meuble comme un motif en soi : un lieu de travail et de concentration, mais aussi une scène où se jouent des gestes très ordinaires, parfois intimes », raconte Clara Krzentowski, fille des fondateurs de la galerie et directrice de la succursale londonienne. Répartie sous forme de compositions articulées autour d’une table de travail, d’un luminaire et d’une assise auxquels se greffent d’autres pièces décoratives, l’exposition « explore la dualité entre la forme et l’usage ; entre l’objet comme élément architectural et l’espace autour duquel s’organise le quotidien ». Une approche qui, sans prétention sociologique, laisse entrevoir les évolutions de nos quotidiens et notre rapport à ce lieu. « Il n’est plus assigné aujourd’hui, mais libre de se déplacer, se transformer et s’individualiser », analyse Clara Krzentowski, soulignant la dimension intime et presque domestique de certaines mises en scène.

© Alexandra de Cossette Courtesy Galerie kreo

Une large diversité

Si la galerie kreo fait aujourd’hui partie des figures incontournables de la scène design internationale, c’est notamment pour sa volonté de mettre en regard les époques et les styles. Avec « The Office », l’institution parisienne attable ensemble des designers d’aujourd’hui et des grands noms du XXe siècle, dont Pierre Paulin, Ernest Race ou Gino Sarfatti. Une sélection hétéroclite, à l’origine d’un corpus de créations choisies parmi les collaborations entre les artistes et la galerie, ou des fonds d’œuvres vintage. De quoi permettre « un dialogue vivant entre différentes personnalités du design, et offrir l’opportunité au visiteur d’aborder ces environnements avec une lecture très libre ». Une liberté due à une recherche d’ambiance et d’esthétisme plus qu’à une quelconque classification, permettant aux lignes et aux matériaux de se combiner dans toute leur diversité. Si ce n’est pas la première fois que la galerie se livre à l’exploration d’un thème ou d’une famille d’objets, l’exercice présenté jusqu’au 31 janvier propose cette fois-ci une vision pleine de styles de celui qui est bien plus qu’un simple meuble de travail.

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.