Nomination : Éric Jourdan prend la direction de l'Esadse

Nomination : Éric Jourdan prend la direction de l'Esadse

Le designer français Éric Jourdan est nommé à la direction de l’École supérieure art et design de Saint-Étienne (Esadse). Il prendra ses fonctions le 1er juillet.

La nomination d’Éric Jourdan en qualité de directeur de l’Esadse, appuyée par Saint-Étienne Métropole, la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’EPCC et l’ENSBA Lyon, a été entérinée le 19 juin 2020 à l’unanimité par le conseil d’administration.

Cela marque l’apogée d’une histoire unique, qui lie le designer français et l’école stéphanoise depuis près de 40 ans. Formé à l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne, puis aux Arts Décoratifs de Paris, Éric Jourdan revient à l’Esadse en 1994 en qualité d’enseignant.

Depuis longtemps engagé dans la transmission, il a aussi enseigné à l’ESAD de Reims (1989-1993), animait un atelier de design aux Beaux-Arts de Paris (1993-1995) et enseigne aussi aujourd’hui à Camondo. Il a par ailleurs été enseignant en Slovaquie lors d’un semestre à l’AFAD Bratislava (2018), et a animé un workshop au sein de l’école chinoise CAFA à Pékin.

Son passé pédagogique et sa connaissance de l’écosystème stéphanois, ainsi que sa sensibilité à l’art et au design en faisait un candidat de choix. Mais c’est surtout son programme qui a séduit : le designer présente un projet en adéquation avec l’identité de l’école. Reconnue pour allouer autant d’importance à l’art qu’au design, Éric Jourdan compte développer la pédagogie de l’école au croisement de la création et de l’innovation, de l’interconnexion avec le territoire économique, et il entend renforcer la dimension internationale de cette école qui joui du statut de ville UNESCO Design de Saint-Étienne.

Il succèdera à Claire Pelliod (2017-2020), dont la direction a été marquée par l’ouverture à l’international – création d’un double diplôme design avec l’université de Tongji (Shangaï) et un double diplôme avec l’université Kookmin (Corée du Sud) – et le renforcement de la présence de l’école sur le territoire stéphanois – création de deux lieux d’exposition en centre-ville.

Rédigé par 
Rémi de Marassé

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
2/7/2024
Verena Brausch : le choc entre industrie et artisanat

Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, Verena Brausch présente une petite collection aux lignes précises et aux volumes très proportionnés.

« Mes créations sont des objets d'Art avec une fonction. » Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, boulevard Saint-Germain, Verena Brausch, directrice de sa marque éponyme, déploie trois pièces de la collection Éternel sans Temps. Un échantillon éclectique régi par des lignes et des volumes où se conjuguent au design une élégance artificielle, quasimathématique. Un résultat dû notamment à de multiples années passées dans le design automobile et à un esprit tourné vers l'innovation.

La table à manger ovale en bois de noyer et laiton poli ©Verena Brausch

Les formes venues de deux univers

Amener les savoir-faire du mobilier dans la conception automobile, c'est quelque chose que l'on connaît. Mais appliquer les notions du design auto vers le mobilier est une démarche plus rare. Ancienne directrice du design intérieur de BMW et Mercedes-Benz, Verena Brausch a tout lâché pour venir s'installer à Paris et concrétiser, en 2020, un rêve d'enfant : fonder sa propre marque. En comparant ses processus créatifs à « des voyages, parfois simples et directs, parfois compliqués et lointains », la créatrice souligne sa vision du design, double et ambivalente. D'un côté, une vision industrielle qui se traduit par des volumes artificiels et mécaniques et de l'autre, une vision artisanale, c'est-à-dire humaine et prospective. C'est dans cette dernière notion, que l'artiste puise l'âme de ces objets, convaincue que « la complexité du design est un jeu auquel il faut répondre par l'innovation, tant de nouvelles formes, que par la combinaison des connaissances et des pratiques pour trouver de nouvelles solutions. »

Vus de dessus, les pieds de la table traversent le plateau pour conjuguer au mieux les matériaux et les formes ©Verena Brausch

La main plutôt que la machine

En restant dans l'intérieur, mais en sortant de l'habitacle pour s'ouvrir à l'architecture, Verena Brausch, originaire de Munich, s'est également affranchie des limites et du temps long. « Dans l'automobile, nous fonctionnons en série. Désormais, toutes mes créations sont des pièces uniques. Il y a donc une approche plus artisanale et moins de restrictions avec un développement qui se fait sur un an seulement » explique la conceptrice qui collabore avec l'Atelier Saint-Jacques depuis 2022. Un choix qui s'explique par la capacité des artisans à travailler les matériaux ensemble pour mieux répondre aux contraintes techniques du dessin.

La table d'appoint en bois de noyer et inox poli reflète le lien entre design architectural et automobile par une forme presque mécanique ©Verena Brausch

La matière au centre des proportions

Inspiré par l'interaction entre l'automobile, l'architecture, l'industrie et l'Art, le mobilier Verena Brausch doit sa forte présence à ses formes. Fruits d'une « approche centrée constamment sur la précision formelle et les proportions » auxquelles la créatrice voue un certain culte, toutes sont étudiées pour approcher une forme de perfection visuelle. Un principe qui ne se dresse pas comme conséquence du « beau » mais comme condition sine qua non aux yeux de la créatrice. « J'ai avec le mobilier, l'envie de creuser les techniques et les apparences pour aller toujours plus loin et trouver le design idéal. Celui dont les proportions et la qualité visuelle ne peuvent pas être modifiées contrairement aux dimensions et aux matériaux. » Une envie qui la pousse notamment à ne travailler la matière qu'à partir de monoblocs bruts. « Aujourd'hui tous les éléments de mobilier sont faits avec des tranches ou bien sont plaqués. Je refuse ce type d'exercice. Pour moi, faire ça, c'est s'éloigner de l'Art et le résultat en est moins sculptural. » Opposée dans sa pratique au travail additif, Verena Brausch façonne son esthétique en entrechoquant les arrêtes saillantes et les contres courbes, ou encore les matériaux aux lignes naturelles et le métal. Une vision plastique très forte, qu'elle devrait rapidement étendre aux luminaires, et qui confère aux objets une apparence très haut de gamme entre design utile et œuvre contemplative.

Travaillé dans un marbre de Carnico, le banc réalisé en un seul bloc de pierre lie la force de la pierre et la finesse de l'assise renforcée visuellement par une plaque d'inox ©Verena Brausch
Temps de lecture
18/6/2024
Alpine A290 : de la citadine ludique et sportive

Deuxième véhicule de l’ère moderne de la marque après l’A110, l’A290 incarne le parfait mélange entre citadine ludique et bombinette sportive. Une double vision que l'on retrouve dans un design pensé au service de l'expérience de conduite.

Une citadine qui a la couleur de la vitesse. Après le retour empreint de nostalgie de la R5 sur le marché des citadines, c'est désormais au tour d'Alpine de rentrer en piste avec une déclinaison bien plus sportive.

Plus familiale et urbaine que toute autre Alpine, cette cinq portes de 3m99 de long et 2,02 de large n'oublie pas ses origines pour autant. Conçu pour avaler les kilomètres, ce nouveau modèle regroupe les trois piliers de la marque : performance, agilité et légèreté ainsi qu’un savoir-faire à la française. Considéré comme un modèle d’entrée de gamme dans l’univers de la marque, l'A290 conjugue à elle seule la praticité des citadines avec le design sportif.

© Alpine

Une Alpine remodelée

Ce qui frappe en premier lorsque l'on regarde l'A290, c'est le travail des volumes radicalement opposés à l'image lisse et ronde de ses prédécesseurs. Beaucoup plus robuste, le nouveau modèle citadin doit en partie son allure à sa plateforme de type skateboard et son moteur de taille réduite permettant de raccourcir l'empattement tout en élargissant les pneus et l'assise. Pourtant, bien qu'il s'agisse d'un véhicule d'usage quotidien, les rappels à l’univers de la course automobile sont nombreux et les caractéristiques du design sportif, bien présentes. L'illustration parfaite se trouve dans les quatre petits phares avant typiques d'Alpine, en forme de croix. Traditionnellement ronds, cette nouvelle signature vient rappeler l'esthétique rallye, où les phares étaient autrefois en verre étaient « gaffés » de scotch noir afin de ne pas se briser en cas de choc et de laisser derrière eux des éclats potentiellement dangereux pour les autres concurrents.

© Alpine

Un clin d’œil tout en discrétion qui valorise par ailleurs l'avant très plat du véhicule, contrebalancé par le bas de caisse et les ouïes latérales radicalement sportives. Une allure complétée par de larges ailes discrètement habillées de trois segments en volumes sur les portes arrière, et l'absence d'un béquet au profit d'un ducktail au niveau du hayon. Une manière de souligner la sportivité du véhicule sans entraver son aérodynamisme. Pour la même raison, les feux arrière ont été intégrés dans les montants de la carrosserie, tout comme sur la R5 e-tech.

© Alpine

Coté jantes, la conception de trois séries – été classique, été sport et hiver - de 19 pouces, combinées au design Snowflake en finitions noir brillant, noir semi-diamanté ou noir diamanté, donnent aux roues une place prépondérante dans le profilé du véhicule. En leur sein, les étriers de frein Rouge racing ou Bleu Alpine signent là encore un évident rappel du lien entre l'écurie française et la vitesse.

La Première Édition limitée à 1 955 exemplaires (date de création de la marque)  sera disponibles dans quatre teintes : Noir Profond, Blanc Nival, Gris Tornade Mat, et bien entendu le célèbre Bleu Alpine Vision.

© Alpine



Un intérieur tracé pour l'expérience de conduite

Dans l'habitacle, l'idée est la même qu'à l'extérieur : laisser transparaître le sport auto, sans en faire trop. Oubliez le tableau de bord ultra-technologique avec de nombreux boutons. Ici tout, ou presque, se joue sur le volant, et se voit sur les écrans. Complètement tournés vers le conducteur pour un ressenti classique ou plus sensoriel, leurs dimensions offrent une lisibilité optimale sans pour autant parasiter le regard. Le premier d'instrumentation, grand de 10,25 pouces situé derrière le volant, permet de voir en temps réel les informations techniques tandis que l'écran central de 10,1 pouces est destiné à l'infodivertissement. Ce dernier, réglable avec l'application Alpine Telemetrics, propose au conducteur trois catégories de services destinées à améliorer l'expérience de conduite :

- Live Data pour afficher les données de conduite selon l'agilité, la puissance et l'endurance.

- Coaching pour consulter des conseils afin de mieux appréhender son véhicule, et de progresser en pilotage.

- Challenges qui propose une suite de défis sportifs inspirés des sensations physiques et acoustiques des jeux vidéo. En effet, en l’absence de bruit moteur naturel dans une voiture électrique, la création d’un retour sonore accompagnant la conduite a été mise au point par les équipes d’Alpine avec des acousticiens et des musiciens, sur la base des sons générés par la motorisation. Ils sont diffusées via le système audio Devialet, composé de neuf hauts-parleurs, spécialement étudiés pour l’A290.

Toujours dans un esprit ludique mêlant jeux vidéo et course auto, le bouton Overtake présent à droite du volant permet au conducteur d’obtenir pendant 10 secondes toute la puissance et le couple du moteur électrique.

© Alpine

Pour ce qui est des textures, l'intérieur reste somme toute assez classique avec l'utilisation d'un revêtement enduit grainé combiné à un textile recyclé gris bleuté utilisé sur le tableau de bord rétro-éclairé, les côtés de la console centrale et les contre-portes. Seule la partie haute des sièges est rehaussée d'un coloris crème tandis que le volant, point évidemment central de la conduite est en cuir Nappa (une finition disponible en all-over pour les habitacles haut de gamme). Dans cet ensemble, plusieurs rappels de la marque raviront les amateurs. On note par exemple la forme ronde des boutons pour les commandes moteurs, la reprise du graphisme « montagnes » sur l'écran d'instrumentation ou encore les couleurs bleu et rouge des boutons Recharge et Overtake (qui permet de libérer instantanément une puissance de 220 chevaux) sur le volant. A noter également la légère inclinaison du bloc central - estampillé Alpine - et des sièges baquet qui participent à l'atmosphère compétitive de l'habitacle. Enfin, le généreux volume du coffre, de 326 litres, donne à cette citadine un atout majeur pour sortir du circuit métro-boulot-dodo, et partir à l'aventure.

Temps de lecture
5/4/2024
La collection Axor Starck fête ses 30 ans

Lancée en 1994, la collection Axor Starck a marqué le marché du design dans la salle de bains. À l’occasion des 30 ans de collaboration, le designer Philippe Starck, s'est entretenu avec Axor pour discuter de la naissance d'une icône.

Lancée en 1994, la collection Axor Starck a marqué le marché du design dans la salle de bains.Avec sa simplicité radicale et son profond respect pour l'eau en tant que source de vie, Axor Starck est toujours aussi pertinent et prospère aujourd'hui.

"Nos développeurs de produits, nos ingénieurs et l'ensemble de l'équipe de conception ne pouvaient que deviner l'importance que cette collection aurait pour Axor. Le fait que cette collection soit encore aujourd'hui une icône du design de la salle de bains est dû à sa forme archétypique et à sa fonction sans compromis", commente Anke Sohn, Head of Axor, Hansgrohe SE.

© AxorStarck

À l’occasion des 30 ans de collaboration, le designer Philippe Starck, s'est entretenu avec Axor pour discuter de la naissance d'une icône : "C'est un grand honneur pour moi de parler de l'eau, car j'aime l'eau, je vis sur l'eau, je suis toujours près de l'eau. L'eau est si belle que lorsqu'on ajoute de la matérialité autour d'elle, elle perd de sa beauté. Mon idée était - et est toujours - simple : créer un design qui soit profondément et structurellement respectueux de l'eau. Je ne suis pas intelligent. Je ne suis pas capable de réfléchir à des choses compliquées et cela ne m'intéresse pas. Mais j'ai un instinct qui me dit comment trouver le cœur du sujet - l'os, la colonne vertébrale, le centre. La collection Axor Starck est axée sur ce point, sur le miracle et la magie de l'eau. C'est pourquoi elle est peut-être l'un des meilleurs exemples d'un travail abouti avec AXOR, où nous avons partagé la même vision claire de faire un modèle et une collection absolument intemporelle, basée sur la bonne qualité, la bonne intelligence, la bonne vision, la bonne ergonomie."

L’interview est à retrouver dans son intégralité sur le site d’Axor : https://www.axor-design.com/en-us/axor-storybook/interview-starck.html

Temps de lecture
14/6/2024
Culbuto, le diffuseur instable

Dernière création de la maison Diptyque, Culbuto est un petit diffuseur manuel qui libère ses parfums d'une simple mise en mouvement.

Du mouvement comme jamais Diptyque n'en avait proposé. Pour sa dernière création, la maison française conceptrice de vaporisateurs, de bougies ou encore de céramiques parfumées, propose Culbuto. Un pas de côté par rapport aux objets habituels, mais qui conserve malgré tout l'esthétisme bohème et chic de la marque.

D'une simple pression du bout du doigt, Culbuto s'anime libérant ses effluves © Diptyque

Inspirée d'un jouet d'éveil, cette création haute de 34,3 centimètres est un petit objet de curiosité. Perché en haut d'une tige en hêtre plantée dans une sphère qui offre à l'ensemble toute son instabilité, le diffuseur se déclenche sans bouton ou quelconque électricité. Une simple impulsion suffit à faire osciller la céramique parfumée aux notes de baies qui libère alors ses effluves. La durée de vie de la pièce parfumée estimée à deux mois et demi est rechargeable pour assurer au Culbuto une vie prolongée.

Une réinterprétation d'un objet familier dans une version originale et curieuse qui conjugue les sens.

Design Servaire & Co

Sur le piètement, la marque pyrogravée apporte une touche d'authenticité à l'objet © Diptyque
Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.