La Fondation Cab célèbre Andrée Putman
Exposition « Andrée Putman et le mouvement moderne », Fondation CAB, Saint-Paul-de-Vence, 2023 © Studio Loic Bisoli

La Fondation Cab célèbre Andrée Putman

À Saint-Paul-de-Vence, la fondation CAB célèbre celle que l’on surnommait « la Grande Dame du Design », à travers une exposition marquant le centenaire de la Villa Noailles.


Première exposition du genre au sein de la fondation, « Andrée Putman et le Mouvement Moderne » est le fruit d’un partenariat de trois ans avec la Villa Noailles. « En créant cette manifestation design, nous souhaitions nous ouvrir à d’autres médiums, attirer un public plus large, tout en conservant notre ligne minimaliste », explique Annabelle Audren, coordinatrice de projets à la fondation. Sous le commissariat d’Elea Legangneux, spécialiste des Arts Décoratifs français du XXème siècle, l’exposition scénographiée par Olivia Putman, fille d’Andrée et de Jacques Putman, mais aussi directrice artistique du studio éponyme, fait la lumière sur une facette plus intimiste de sa mère, mais aussi son audace à avoir remis au goût du jour certains grands créateurs oubliés des années 1920-1930.

Exposition « Andrée Putman et le mouvement moderne », Fondation CAB, Saint-Paul-de-Vence, 2023 © Fondation CAB

Narratif, le parcours débute par des photographies très variées, dont de très beaux portraits de la créatrice par les artistes Pierre et Gilles en 1982, Andy Warhol en 1985, ou encore Annie Leibovitz, en 1989.  Posés sur un présentoir en céramique blanche, dont les carreaux rappellent le design de sa table Jean-Paul Goude de 1992, et exposée au centre d‘une des salles, certains tirages la présentent avec son équipe chez Prisunic dans les années 1960 ou, parmi d‘autres, dans son loft à Saint Germain des Prés, en 1996. Plus loin, on découvre un petit mot qui lui est adressé sur un papier à entête de l’hôtel Morgans, à New York, écrit de la main de Keith Haring, mais aussi un extrait de journal du Palace des années 1980, évoquant cette grande icône de la nuit… En d’autres termes, de nombreux objets, lettres, carnets à lignes, bracelets, agendas provenant de ses archives personnelles – collection Olivia Putman – rendant vivant ce personnage atypique, disparu il y a dix ans, et qui n’a eu de cesse de rapprocher de nombreuses disciplines telles que la mode, la décoration et le design.

Renaissance des « Modernes »

Une salle est consacrée à la présentation de quelques pièces de créateurs modernistes des années 1920-1930, provenant de la Villa Noailles qui fête, cette année, son centenaire. Soutenus et collectionnés, à leur époque, par quelques mécènes, dont le vicomte et la vicomtesse de Noailles, ces partisans de l’adage « Less is More » sont tombés dans l’oubli, jusqu’au moment où, en 1978, Andrée Putman créé sa société de réédition Ecart international.

Exposition « Andrée Putman et le mouvement moderne », Fondation CAB, Saint-Paul-de-Vence, 2023 © Studio Loic Bisoli

Dans les années 1980, grâce à son défi de « réaliser le rêve de diffusion » des pères du design que sont Eileen Gray, Robert Mallet Stevens, Pierre Chareau, Jean-Michel Frank et d’autres, leurs pièces font alors fureur et deviennent des best-sellers. Fascinée par leur vision avant-gardiste, la créatrice française déniche, réédite leurs ouvrages et, selon ses propres termes, « les aide à renaître », en créant « un catalogue d’une inestimable cohérence », selon le site du Studio Putman. Elle se servira de leurs créations pour la majeure partie de ses commandes.

Exposition « Andrée Putman et le mouvement moderne », Fondation CAB, Saint-Paul-de-Vence, 2023 © Studio Loic Bisoli

Citons, à la fondation, la présence de la Table Eventail de 1929, en acier laqué noir de Pierre Chareau, du Fauteuil Transat ou encore du Miroir Satellite de 1927, d’Eileen Gray, dont Ecart réédite en premier les œuvres, dès la fin des années 1970. A ce propos, plusieurs pièces de la designer historique irlandaise, qui ont servi, pour beaucoup, à l’aménagement de sa Villa E-1027 à Roquebrune-Cap-Martin, ont été utilisés pour celui des appartements du couturier Karl Lagerfeld, à Paris et à Rome. Il en va ainsi du Miroir Satellite, que l’on retrouvait dans sa salle de bain romaine, en 1982.

Hôtel Morgans, Concorde : brève revue de ses grandes créations

À côté de photographies des années 1930 qui évoquent également le Clos St Bernard (ou Villa Noailles), l’exposition se poursuit par l’évocation de certaines de ses plus grandes réalisations. La salle de bain au carrelage iconique en damier noir et blanc de l’hôtel Morgans, premier boutique-hôtel aménagé par ses soins, en 1984, à New York, a été reconstituée à la fondation, grâce notamment au concours de Sophie Industries, l’éditeur historique d’Andrée Putman. Prêt d’Air France, un set de vaisselle réalisé pour le Concorde, en 1993, accompagné de menus peints par Christian Lacroix, montre sa vison épurée des arts de la table. Celle qui modernisa l’intérieur du supersonique fut, en effet, également en charge de revoir l’art de sa table. Elle imagina donc un service de porcelaine blanche, au lignes pures, soulignées d’un liseré bleu, révélateur de sa philosophie minimaliste. Enfin le Banc Eléphant, créé en 2001, et des œuvres d’art provenant de sa collection privée achèvent également le parcours.

Exposition « Andrée Putman et le mouvement moderne », Fondation CAB, Saint-Paul-de-Vence, 2023 © Studio Loic Bisoli

Si l’exposition fait surtout un focus sur quelques œuvres choisies, elle réussit toutefois à souligner la pensée presque totale d’Andrée Putman. De ces architectes-designers, un temps dans l’ombre, cette dernière a su capter le caractère innovant et révéler au grand public leur manière de vivre. De même, par la présence de ses nombreux effets personnels et correspondances avec des couturiers et artistes d’autres disciplines, la fondation CAB met en lumière le caractère transversal de sa philosophie. On aurait juste aimé en voir un peu plus.

Rédigé par 
Virginie Chuimer-Layen

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12/9/2025
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Lancé cette année, le France Design Impact Award valorise les innovations ayant un impact positif sur la société, l’environnement et l’économie. Pour cette première édition, les 13 lauréats ont été dévoilés en exclusivité le 12 septembre par Mathieu Lehanneur lors de la soirée d’inauguration. Les 40 nominés sont quant à eux tous exposés au Wilde, dans le 4e arrondissement jusqu’au 22 septembre.

Exposition « Messages/Images, graphisme d’intérêt général » — du 12 au 30 septembre, Le Havre (Normandie)

Portée par le CNAP et la Cité internationale de la langue française, cette exposition réunit 16 designers graphiques invités à explorer des thèmes contemporains tels que la démocratie ou la diversité à travers des affiches engagées. En parallèle, des ateliers de médiation permettront au public d’expérimenter le graphisme comme un outil critique, citoyen et créatif.

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Dans cet atelier de design participatif, chaque participant est invité à remplir une forme hexagonale en papier recyclé, en réponse à une question liée à l’écologie. Pour y répondre, trois couleurs associées à des mots ou ressentis leur seront proposés pour guider leur création. L’ensemble des réalisations sera ensuite assemblé en une mosaïque murale collective, présentée comme œuvre artistique et témoignage visuel des engagements écologiques citoyens.

Exposition « Le Design utile, une pédagogie du faire et du sens » — du 12 au 30 septembre, Fort-de-France (Martinique)

Le Campus Caribéen des Arts propose une exposition intitulée « Le Design utile, une pédagogie du faire et du sens. » Celle-ci présente des projets d’étudiants et d’enseignants issus de workshops, de recherches ou de travaux personnels explorant les liens entre design, société et environnement. Une sélection qui met en lumière la richesse des approches pédagogiques et créatives engagées du Campus, tout en affirmant sa place comme lieu de réflexion sur les enjeux contemporains liés au design.

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12/9/2025
Grands Prix de la Création : découvrez les lauréats 2025

La ville de Paris a remis le 11 septembre les Grands Prix de la Création 2025 qui récompense la jeune création engagée et en cohérence avec les enjeux sociétaux actuels.

Organisés par le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’art (BDMMA), les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris récompensent depuis sa création en 1993 des créateurs engagés ayant une pratique à la fois innovante, responsable et ancrée dans les réalités contemporaines. Cette édition a comme chaque année récompensé huit lauréats dans les domaines de la mode, du design et des accessoires, soulignant la vitalité d’une scène parisienne en constante évolution. Pour cette édition, le jury était présidé par le designer Mathieu Lehanneur.

Un tremplin sans précédent

Plus qu'une reconnaissance, ces prix constituent un véritable tremplin comme l’a rappelé Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris : “Plusieurs anciens lauréats ont participé aux Jeux olympiques de Paris 2024, témoignant de la portée concrète de ce soutien institutionnel.” Un appui sur lequel les créateurs pourront s’appuyer pour développer des projets célébrant la perméabilité entre l’art et la poésie à l’image des créations picturales de Lucille Boitelle, mais également plus prospectifs et technique comme en témoigne le travail de Chloé Bensahel, mêlant fibres textiles et matériaux conducteurs, ou enfin célébrant la pluralité culturelle de la France en célébrant les savoir-faire guadeloupéens comme le fait le studio dach&zephir.

Catégorie design

  • Prix Révélation : Sacha Parent & Valentine Tiraboschi
Sacha Parent & Valentine Tiraboschi © Luc Bertrand
  • Prix Engagement : Florian Dach & Dimitri Zephir (dach&zephir)
ZÉSANT ©_dach&zephir

Catégorie mode

  • Prix Révélation : Auriane Blandin-Gall (CèuCle)
Cèucle, 2025 Summer edition © Julie Perrot
  • Prix Engagement : Jeanne Friot
© Jeanne Friot

Catégorie accessoires

  • Prix Accessoires de Mode : Émilie Faure & Serge Ruffieux (13 09 SR)
Collection Automne-Hiver 2023 © 13 09 SR
  • Prix Accessoires Bijoux : Elia Pradel (Anicet)
Anicet © Elia Pradel

Un soutien structurant

Chaque lauréat bénéficie d’une dotation de 18 000 €, financée par la Ville de Paris et le Fonds pour les Ateliers de Paris, en partenariat avec des acteurs clés du secteur : Galeries Lafayette, Francéclat, ADC, ESMOD, entre autres. Aussi, les lauréats du prix Engagement auront un espace dédié lors du salon Maison&Objet tandis que le Prix Révélation se verra offrir un espace pendant la Paris Design Week ainsi qu'une résidence au Campus Desgin et Métiers d'Art. Ils auront également tous un espace lors du  salon Collectible. Enfin, en termes de visibilité, les lauréats pourront compter sur le soutien des différents partenaires médias de l'évènement, dont Intramuros fait notamment partie.

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16/9/2025
Arnaud Lapierre assoit son assise au ministère de la Culture

Dans le cadre de sa rénovation, le ministère de la Culture se dote d’une assise hybride imaginée par le designer Arnaud Lapierre.

C’est un banc sur lequel on hésiterait presque à s’asseoir. Objet hybride, mi-assise mi-tapis, Rondin est une création du designer Arnaud Lapierre imaginée dans le cadre du regroupement des bureaux du ministère de la Culture, rue des Archives. Mené conjointement avec le Mobilier national, dont les collections comptent notamment les tables basses Cuts et Layers du designer ainsi que sa lampe Fold, l’appel à projet avait « pour seule contrainte son intitulé : une banquette » explique Arnaud Lapierre. Questionnant l’identité des zones d’accueil « généralement caractérisée par un tapis et des poufs », le designer souhaitait « attribuer au tapis la fonction d’un meuble qui aille au-delà d’une zone d’assise et d’attente primaire. » Imaginée pour susciter une l’émotion des visiteurs, la pièce trouve sa place en plein cœur de l’hôtel historique de Rohan.

Banquette Rodin, design Arnaud Lapierre

Une création en trompe-l’œil

Imposante avec son diamètre de presque cinq mètres, la création d’Arnaud Lapierre a été réalisée par l’ARC (Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national). Une manière de mettre en avant les missions du Ministère et avec elles, les savoir-faire des artisans de Mobilier national sur des œuvres contemporaines. Composé d’un cylindre en mousse de soja pour garantir le confort de l’assise, le Rondin se part à chacune de ses extrémités d’un module en chêne des marais. « Un bois naturellement foncé, creusé sur une quarantaine de centimètres et agrémenté d’une plaque d’inox donnant l’illusion que le Rondin est entièrement creux. » Recouverte d’un tapis en laine tuftée réalisé par la tapisserie Robert Four d’Aubusson pendant 4 mois, la pièce a été pensée pour habiter l’espace. Une cohabitation entre design et architecture, renforcée par le choix des couleurs. Inspiré par les couleurs du tableau « Triomphe sur l’amour par les dieux » peint par Antoine Coypel au XVIIIe siècle et installé au plafond de la salle, Arnaud Lapierre a décidé de « coder l’œuvre afin de la retranscrire fidèlement en pixels. » Une démarche dont résulte un camaïeu tramé de 500 nuances. Un parti-pris esthétique fruit d’un dialogue entre les époques et les disciplines.

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15/9/2025
Jean-Baptiste Fastrez signe une collection avec Monoprix

Monoprix dévoile sa collection annuelle réalisée en partenariat avec la villa Noailles et un designer. Cette année, la marque s’est associée à Jean-Baptiste Fastrez pour la réalisation d’une collection chromée aux reflets futuristes.

Lauréat du Grand Prix du jury de la Design Parade Hyères en 2011, le designer Jean-Baptiste Fastrez s’est associé à cette institution et Monoprix. Une collaboration pour laquelle le créateur également scénographe a imaginé un ensemble de quinze petits objets décoratifs allant du bougeoir au tabouret en passant par le miroir. Focus sur l’esprit de cette collection en vente à partir du 16 septembre.

Bougeoirs © Jean-Baptiste Fastrez

Pourquoi avoir accepté cette collaboration avec Monoprix ?

Monoprix est pour moi l’une des dernières entreprises grand public à valoriser le travail des designers indépendants, car la plupart des marques ont aujourd’hui des bureaux de création intégrés. Et puis, travailler avec Monoprix, c’est également concevoir des objets pour tous, pas seulement pour une certaine partie de la population ou un petit nombre d’institutions et ça, c'était très stimulant ! D’autant qu’il y a avec Monoprix un côté très statutaire. On rentre presque dans une dimension patrimoniale, notamment en écho à Prisunic.

Votre travail de designer est souvent basé sur un jeu de contrastes qui interroge l’objet. Est-ce que cela a aussi été le cas dans cette collection ?

Oui, bien sûr, mais davantage sur la phase d’imagination. Je me suis beaucoup inspiré de l’architecture des villes utopiques, que ce soit The line, l’immense projet controversé dans le désert saoudien avec des formes post-modernes, ou le cinéma de science-fiction évidemment. Je pense à des films comme “2001, L’Odyssée de l’espace” de Stanley Kubrick ou encore “Interstellar” de Christopher Nolan et le robot chromé que l’on y voit. De manière générale, ce sont surtout les objets liés au futur. Mais ce qui est amusant, c’est que l’on peut aussi y voir une certaine résonance avec la vieille vaisselle un peu Art déco, à la Puiforcat, que l’on peut retrouver chez nos grands-parents. La notion de confrontation se trouve surtout dans les époques et dans les styles.

Tabouret ©Jean-Baptiste Fastrez

Sans surprise, cette nouvelle collection est encore extrêmement visuelle de par son matériau. Pourtant, elle semble encore très différente de vos autres créations ? 

Souvent, Monoprix demande aux créateurs de refaire ce qu’ils font habituellement, mais sous le branding de la marque. Je n’avais pas du tout envie de refaire les formes très rondes que l’on m’associe, à l’image du miroir mural Zodiac que j’ai fait pour Moustache en 2021. J’ai donc dû travailler un nouveau visuel. Le temps de développement étant trop court pour faire du verre, j’ai travaillé l’acier. Comme nous sommes globalement tous attirés par ce qui brille, j’ai d’abord réalisé des prototypes avec des vernis de couleurs. C’était une manière de donner un côté silverware à mes pièces. Mais rapidement, on m’a proposé d’utiliser des bains de chrome coloré. C’était quelque chose que je n’avais jamais essayé et j’ai beaucoup aimé le résultat. Des pièces ultra réfléchissantes, qu’on n'a pas l’habitude de voir, un peu comme des miroirs violet, jaune, bleu ou simplement argentés.

Le shooting de la collection est lui aussi assez surprenant. Pouvez-vous nous en dire plus ?

D’habitude, les shootings ont souvent lieu dans des maisons idéales, au bord d’une piscine etc… Nous avons réalisé le nôtre dans le désert des Bardenas dans le nord de l’Espagne. Je me suis dit que changer le cadre changeait la place des objets. C’était donc une manière de rendre la collection plus abstraite. Le désert fonctionnait bien car il faisait écho à mes inspirations, à la vie sur Mars et aux robots d’exploration. C’est d’ailleurs dans cette optique là que les photos ont été réalisées au ras du sol, comme pour donner l’impression qu’il s’agit d’édifices extraterrestres. Et puis cette esthétique chromée en plein milieu d’une zone aride, crée un contraste qui renvoie beaucoup à une vision futuriste selon moi. Ça renforce l’aspect organique et à la fois synthétique des formes qui font l’identité de la collection.

Miroir avec découpe ©Jean-Baptiste Fastrez
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