Appel à candidatures pour la 6e Biennale Émergence
2/4/2020
Appel à candidatures pour la 6e Biennale Émergence
Depuis 2010, la Biennale Émergence réunit designers et artisans au Centre national de la danse à Pantin. La prochaine édition aura lieu du 8 au 11 octobre. L’appel à candidatures pour la prochaine édition est ouvert jusqu’au 30 avril. Intramuros est partenaire de l’événement.
La 6e édition de la Biennale Émergence s’organisera autour de la thématique “Ressources” : “« En écho à cette prise de conscience qui irrigue désormais l’écosystème du design et des savoir-faire, cette 6e édition d’Émergences fait entrer en résonance des créations d’échelles et d’horizons multiples. Révéler d’admirables ressources et donner à voir de nouvelles économies, de nouveaux usages et de nouvelles esthétiques, c’est ce que nous souhaitons partager grâce au commissariat porté par Frédéric Bouchet et Didier Courbot »,explique Gérard Cosme, président du territoire Est Ensemble.
Appels à candidatures
La Biennale Émergence comprendra une exposition centrale et un espace Concept Store. Pour l’exposition, l’appel à candidature est ouvert aux designers et aux artisans d’art professionnels. Une centaine d’œuvres seront sélectionnées pour leurs dimensions créatives et leurs capacités à faire écho à la thématique “Ressources” dans le cadre du parcours d’exposition.Le(s) projet(s) soumis lors de la candidature peuvent être déjà réalisés ou en cours de réalisation. Les candidats s’engagent à terminer les projets retenus avant le 14 juin 2020. Les dossiers seront sélectionnés par un jury d’experts.
Pour le Concept Store, les pièces seront choisies par les commissaires d’exposition et la créatrice du concept store, en écho à la programmation. Cet espace est avant tout l’occasion pour les designers et artisans de commercialiser auprès des professionnels et du grand public leurs dernières créations.
Pour son troisième acte dédié au patrimoine de l’enseigne Prisunic, Monoprix signe un ensemble de rééditions emblématiques des grands noms du design des années 70. L’occasion pour la marque de réaffirmer son lien avec le design et son rôle de passeur entre patrimoine et création contemporaine, sur fond de création accessible à tous.
Pour la troisième fois, Monoprix célèbre le design des années 70 avec une nouvelle collection capsule. Majoritairement issues des catalogues Prisunic, les assises en tubulaire, les tables laquées et les luminaires aux courbes généreuses composent cette édition fidèle et contemporaine, teintée de couleurs pop. L’occasion pour Odil Mir, Jean-Pierre et Maryvonne Garrault ou Henri Delord de signer quelques variations de leurs créations, faisant dialoguer héritage et modernité. En charge de cet événement, Cécile Coquelet, directrice de la création chez Monoprix et responsable du bureau de style, de l’image, du merchandising et des collaborations, a répondu à cinq questions pour mieux cerner les enjeux de cette joyeuse collection, visible jusqu’au dimanche 7 décembre au 5 rue Saint-Merri, dans le 4ᵉ arrondissement de Paris.
Cette présentation était le troisième acte des rééditions Prisunic. Pourquoi avoir voulu de nouveau faire la part belle aux années 70 ?
Effectivement, nous avions déjà consacré la première édition à cette décennie en 2021, parallèlement à une grande exposition qui avait eu lieu au Musée des Arts Décoratifs de Paris pour les 90 ans de Monoprix, puis en 2023 pour la seconde édition. À chaque fois, nous nous sommes intéressés aux années 70 car elles résonnent beaucoup avec les tendances actuelles. C’est une période où le design était très gai, que ce soit par les tubulaires en acier ou les couleurs pop. C’est ce que nous recherchons dans nos rééditions. Les pièces seventies n'ont pas pris une ride. A l’époque elles étaient modernes et design, aujourd'hui elles sont rétro et design, et c'est ce qui plaît !
Pour cette nouvelle édition, vous avez choisi de mettre à l’honneur les créations d’Odil Mir, de Jean-Pierre et Maryvonne Garrault, d’Henri Delord, ainsi que celles du studio Prisunic. Pourquoi cette sélection d’artistes ?
Odil Mir était à l’époque l’une des rares femmes designers présentes dans le catalogue Prisunic. Mais c’est aussi sa vision qui nous a intéressés, puisqu’elle est sculpteuse de formation, et cela se retrouve beaucoup dans ses objets. Ils sont à la fois sculpturaux et organiques, ce qui apporte une vraie légèreté. Ce mélange en a fait une figure importante des années 70. Concernant Jean-Pierre Garrault, c’est un créateur qui était d’abord peintre, mais qui a vraiment touché à tout. Avec sa femme, Maryvonne, ils ont été designers textile et ont assuré, entre autres, la direction artistique de Formica. Et puis, au-delà du fait que nous rééditions ses pièces pour la troisième fois, il a aussi mené des collaborations très intéressantes avec Henri Delord, que nous souhaitions également remettre à l’honneur.
Dans quelle mesure avez-vous retravaillé les pièces avec les designers ?
Il y a toujours un travail de recherche que nous menons en interne. Cela passe par les catalogues que nous rachetons ou par des propositions issues des archives personnelles des designers. Il faut comprendre que certaines pièces n’ont jamais été éditées, ou alors en très peu d’exemplaires. C’est le cas des pièces d’Odil Mir. Quoi qu’il en soit, cela nous oblige généralement à refaire les fiches techniques. C'est un travail assez laborieux, mais qui nous permet aussi de rencontrer les designers, mais aussi de collaborer avec Yves Cambier, Francis Bruguière et Michel Cultru, les fondateurs de Prisunic. Ce sont souvent de longs échanges pour déterminer les bonnes couleurs, proches des originales, et comprendre comment l'objet était réalisé à l’’époque. Mais il arrive que nous soyons amenés à modifier des pièces qui se sont arrêtées au stade de prototypes. Je pense notamment à la lampe Lune de Jean-Pierre Garrault, qui était à l'origine en plastique. Outre le fait que ce soit très polluant, le plastique est inenvisageable pour de petites séries de 50 à 400 pièces puisque concevoir un moule pour si peu ne serait pas rentable. Nous avons donc opté pour de l'opaline. Finalement, on réfléchit beaucoup, avec la volonté d’être toujours au plus proche du dessin des années 70.
Dans l’exposition visible jusqu’à dimanche, on retrouve d’autres typologies d’objets. Pourquoi avoir cette diversité ?
Pour la simple raison que Prisunic proposait un éventail d’objets très varié. Par exemple, au milieu des années 50, Andrée Putman avait réalisé des lithographies d’œuvres d’art en séries très limitées et vendues à 100 francs l’unité. En 2025, nous avons réédité des affiches dessinées par Friedemann Hauss en 1969. À l’époque, on retrouvait des motifs Prisunic sur toute une série de petits objets, notamment de la papeterie. C’est ce que nous avons refait pour ce troisième acte, avec des typologies allant du tablier au sac cabas, en passant par la vaisselle. D’ailleurs, lorsque l’on parle d’archives, c’est vraiment cela. Le motif que l’on retrouve par exemple sur les assiettes provient d’un motif que notre graphiste Lucie Lepretre a retrouvé au cours d’une brocante sur de vieux objets Monoprix, et qu’elle a redessiné.
On parle de Prisunic et de rééditions, mais Monoprix c’est également des collaborations avec des designers contemporains. Comment cela s’articule ?
Pour bien comprendre, il faut remonter un peu en arrière. Monoprix a été créé en 1931 par les Galeries Lafayette et Prisunic en 1932 par le Printemps. Longtemps, il y a eu une course à l’inventivité, mais Prisunic s’est rapidement distingué avec une première collaboration avec Terence Conran en 1969. Ce fut le début de 18 éditions de catalogues où se sont succédé les designers. Le grand tournant a lieu en 1997 lorsque les deux marques fusionnent. Prisunic garde son bureau de style et Monoprix sa centrale d’achat. De cette fusion naît une première collaboration en 2000, en faisant de nouveau appel à Terence Conran. Puis il y a eu un vide pendant plusieurs années, avant que nous ne décidions de relancer ces collaborations avec India Mahdavi, Axel Chay et Jean-Baptiste Fastrez, mais aussi un partenariat avec l’École Camondo, le magazine Milk ou encore la chanteuse Jain. L’idée, c’est d’étonner les clients avec de nouvelles choses. Nous sommes très libres, mais avec une stratégie commune : rendre le beau accessible à tous. Et c’est ce que nous avons souhaité avec la collection visible jusqu’à dimanche, rue Saint-Merri à Paris.
Huit ans après le lancement de Cicala, initialement composée d’une chaise et d’une table à manger, la designer Julie Richoz s’est réapproprié la collection pour imaginer cette fois un salon de jardin. De nouvelles pièces qui associent teck et inox, dans la continuité du travail entamé en 2017.
« Quand j’ai imaginé cette collection, j’avais envie de rendre le teck plus aérien et dansant, car je trouve qu’il est souvent associé à quelque chose d’assez lourd », explique Julie Richoz en évoquant la genèse de Cicala, lancée par Tectona en 2017. Mise au défi de revisiter cette collection pour en proposer une déclinaison, elle signe cinq nouvelles pièces : un fauteuil, deux canapés 2 et 3 places, ainsi qu’une table basse et une table d’appoint en granit. Comme pour les premières pièces, l’ensemble est empilable pour toujours plus de praticité. Le tissu des canapés sera proposé dans une version sable, avec la possibilité de le personnaliser selon les besoins ou les projets. Julie Richoz dévoile ici des pièces aux lignes rondes et aux volumes généreux, qui n’attendent plus que le retour des beaux jours pour briller !
Fondateur d’Hartis, le designer Hugo Besnier investit jusqu’au 30 novembre un appartement parisien, quai Anatole-France, pour y présenter sa nouvelle collection : Tour de Mains.
« C’est un appartement qui m’a toujours fait rêver. Pouvoir y exposer aujourd’hui est une chance », annonce Hugo Besnier depuis la vaste véranda de cet appartement ouvert sur la Seine. C’est dans cette ancienne propriété du couturier Pierre Cardin, prêtée par l’agence Barnes jusqu’au 30 novembre, que le fondateur d’Hartis présente Tour de Mains, sa nouvelle collection. Composée d’une trentaine de pièces, pour la majorité nouvelles à l’exception de quelques éléments imaginés pour des projets précédents mais redessinées, la collection se découvre de salle en salle. Transcription de l’univers d’Hugo Besnier, celle-ci a été imaginée pour fonctionner comme un tout. « Mon but était de créer un ensemble harmonieux, mais en évitant à tout prix l’effet catalogue, avec le même détail et la même finition partout. C’est quelque chose à la mode, mais je voulais absolument éviter cette facilité », revendique le designer, qui est à l’origine d’un ensemble avant tout usuel, dans lequel « on n’a pas peur de poser un verre ou de s’asseoir ».
La chaise Biseau, la table d’appoint Cintrage ou encore la suspension Ciselure. En lisant le catalogue de l’exposition, la philosophie d’Hugo Besnier s’impose rapidement. « Chaque pièce porte le nom d’une technique artisanale ou d’un outil, car Tour de Mains est un hommage à l’écosystème de l’artisanat. » Conçue avec l’appui des Meilleurs Ouvriers de France et des Compagnons, la collection a été imaginée comme un vecteur de mise en valeur du geste : de celui du dessinateur, auquel le designer se prêtait déjà enfant lorsqu’il s’ennuyait à l’école, jusqu’à celui du fabricant. Un principe guidé par la rencontre de deux mondes : celui d’une construction rationnelle, fruit de l’intelligence humaine d’une part, et la notion d’évolution plus aléatoire et organique de la nature d’autre part. Une dualité héritée de son enfance passée entre Fontainebleau et Paris ; « les arbres et les immeubles haussmanniens » mais aussi caractéristique de ses inspirations. « Le mobilier Louis XIV et le repoussement des limites artisanales dans une sorte de perfection, parfois au détriment du fonctionnalisme, me parlent tout autant que son opposé, le style scandinave. Quant au Wabi-Sabi et à l’idée de beauté dans l’imperfection, j’y vois une certaine résonance avec mon approche », assure le designer, dont la collection a été l’occasion de développer de nouvelles techniques, parmi lesquelles le ponçage et le polissage de la croûte de cuir.
Inspiré par les dessins de sa mère et la délicatesse de sa grand-mère, « qui dissimulait les portes et recherchait l’harmonie en accommodant les meubles avec des fleurs de saison », le designer se souvient avoir « toujours voulu être architecte d’intérieur ». Mais c’est lors de ses études en école de commerce que l’idée se concrétise, avec son premier appartement étudiant « entièrement dessiné pour qu’il ne ressemble à aucun autre ». Un projet personnel qui l’amène rapidement à repenser l’intérieur de l’hôtel particulier de son parrain de promotion. Dès lors, la machine est lancée et Hartis naît en 2020. Puis les choses s’enchaînent : d’abord sur le continent américain, avec un premier article dans le AD américain, puis une place dans la Objective Gallery de Soho, d’où naîtront plusieurs projets. Ce n’est qu’avec Tour de Mains que le designer revient sur la scène française. Un projet mené dans la continuité de son parcours, dans lequel la qualité du geste est aujourd’hui le qualificatif premier de son approche.
HomeSpirit est spécialisé dans la fabrication de canapés. Basée à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, l’entreprise qui vient de fêter ses 30 ans travaille sur des projets contract pour l’hôtellerie, en misant sur son savoir-faire en matière de personnalisation, mais également sur sa capacité industrielle. Explications avec Éric Delpierre, directeur général de la marque.
Comment s’est développé le secteur contract chez HomeSpirit ?
Le contract est présent depuis lontemps chez HomeSpirit, mais cela n’a pas toujours été mis en avant. Jusqu’à il y a quelques années, le secteut était très organisé, structuré, où tout passait par de grands comptes pour de grands groupes hôteliers, avec des modèles fabriqués en série la plupart du temps. Nous avons réellement pu commencer à nous développer lorsque les hôtels se sont rendu compte qu’ils avaient tout intérêt à se tourner vers du sur-mesure pour se démarquer de leurs concurrents. Cette nouvelle approche nous a permis de mettre en avant notre savoir-faire en matière de personnalisation, mais aussi de valoriser notre capacité industrielle importante. Nous pouvons en effet répondre aussi bien aux besoins d’un hôtel de 200 chambres qu’à ceux d’un hôtel de charme qui n’en compte que 15, tout en respectant les exigences du contract. Depuis que le marché s’est orienté vers la personnalisation, d’un hôtel à l’autre, nous sommes en plein cœur de notre savoir-faire. C’est désormais à nous de continuer à nous développer pour répondre au mieux à ces demandes spécifiques.
Comment s’organisent les projets contract chez HomeSpirit ? Avez-vous un bureau dédié au développement ?
Nous avons deux façons de travailler pour concevoir les modèles d’assises de nos projets. D’une part, le client peut s’inspirer de nos collections de canapés, puisque nous sommes à la fois fabricants et éditeurs. D’autre part, nous collaborons directement avec des designers ou des agenceurs pour répondre à des demandes plus spécifiques, avec l’aide de notre bureau d’études, qui peut repenser, corriger, voire créer entièrement un produit si nécessaire. Au sein de nos projets, nous veillons à apporter un charme supplémentaire « à la française » au secteur de l’hôtellerie, longtemps resté assez classique et redondant. Cette signature française est d’ailleurs inscrite dans l’ADN de l’entreprise depuis sa création il y a 30 ans puisque tous nos produits sont Origine France Garantie, et 80 % de nos fournisseurs sont situés à moins de 100 km de l’entreprise.
Nous venons tout juste de finaliser un projet en Espagne avec la chaîne d’hôtels OKU Hotels, qui compte plusieurs établissements en Europe. L’idée était d’offrir une notion de confort absolu à travers des matières nobles comme le lin ou les plumes qui des matériaux qui demandent certes de l’entretien, mais qui offrent une réelle valeur ajoutée et un confort « comme à la maison », tout en restant dans un univers d’hôtellerie de luxe. Le résultat était là et nous devrions probablement collaborer sur d'autres hôtels du groupe à l'avenir.
Il s'agit de votre seconde participation au salon EspritContract. Qu’espérez-vous de cette nouvelle édition ?
Nous sommes impatients de découvrir les évolutions du salon, les nouveautés et la présentation des espaces d'exposition. Nous attendons évidemment beaucoup de rencontres avec différentes personnalités, qu'il s'agisse d'acheteurs, d'agenceurs ou d' architectes et leur faire découvrir notre travail, nos projets et tout le savoir-faire industriel que nous proposons.
Nous sommes en plein développement de notre département export, qui nous tire véritablement vers l’avant. Nous avons déjà une présence relativement importante en Europe, mais nous souhaitons nous étendre davantage. Il existe de réels leviers de développement, et cette présence à l’export nous permet d’avoir une meilleure visibilité sur les besoins, afin de proposer des réponses plus précises et encore plus personnalisées aux projets.
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