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La Lin wall lamp lancée en 1992 par la marque Prandina, est rééditée. Son style épuré et contemporain en fait une alliée fonctionnelle pour apporter du caractère à nos intérieurs.
« Simple dosen't mean easy ». Par cette phrase, la marque italienne Prandina spécialisée dans les luminaires traduit l'âme de la Lin wall lamp. Cette création, pièce intégrante de la collection Lin lancée il y a 32 ans, est aujourd'hui l'un des best-sellers de la marque.

Un design en trois parties
Dotée d'une ampoule tubulaire led de type linestra montée par deux anneaux métalliques sur un support en cristal pressée, son design minimaliste fait d'elle une source de lumière intemporelle. Raffinée de par son étroitesse et le mélange délicat de ses matériaux, elle s'inscrit comme un élément sculptural élégant même lorsqu'elle est éteinte.

Une simplicité passe-partout
Sa forme dépouillée permet de l'appliquer verticalement ou horizontalement dans n'importe quel intérieur, tant pour éclairer l'espace, que pour venir souligner l'architecture. Conçue sans abat-jour, l'applique offre une lumière diffuse à 360°. Son allure contemporaine et passe-partout modifie immédiatement les intérieurs en les nourrissant d'un éclairage agréable et généreux.


À l'occasion de Paris Déco Home du 17 au 21 janvier, l'Ameublement français propose quatre espaces mettant en avant neuf marques. Par le biais de savoir-faire reconnus, les visiteurs seront invités à découvrir des univers parallèles haut de gamme.
Neuf manufactures prestigieuses réparties dans quatre lieux parisiens. Voici le programme mis en place par l'Ameublement français à l'occasion de Paris Déco Home 2024. L’organisation qui rassemble 380 entreprises françaises spécialisées dans l'aménagement et l'ameublement, propose un voyage immersif intitulé « Matières et merveilles » au travers de quatre thèmes : « Quatre-saisons », « Matière Vivante », « Constellation » et « Jardin Imaginaire ». Le visiteur découvrira des créations haut de gamme mises en scène par le designer Mauricio Clavero Kozlowski. Un petit périple durant lequel l'onirisme, la poésie et le raffinement s'élèveront en compagnons de voyage. Laissez-vous promener...

Quatre-saisons
Avec son nom évocateur, cet espace situé au 22 bis passage Dauphine, dans la galerie Pouenat, est le plus naturel de tous. Alternant entre ruptures et continuité, l'aménagement est semblable aux quatre périodes qui ponctuent nos années. Au travers d'un délicat jeu chromatique et de matières évocatrices, le visiteur traverse le temps. Les teintes sombres reflétées par les miroirs de l'Atelier Midavaine s'opposent aux tentures florales et printanières de la Manufacture Robert Four. Rapidement, le décor change, le temps avance et les chauffeuses signées Maison Pouenat s'offrent aux curieux alanguis. Mais déjà, un automne minéral pointe le bout de son nez entre deux coupes de pierres créées par Objets de Curiosité.

Matière vivante
Penser la lumière pour sublimer ce qu'elle touche. Au 55 quai des Grands-Augustins, dans la galerie Alain Ellouz faisant la part belle à ses éclairages en albâtre, c'est logiquement une scénographie tournée vers la lumière qui a été pensée. Mauricio Clavero Kozlowski a conçu une exposition dans laquelle elle souligne la finesse des autres savoir-faire. Les luminaires translucides en pierre, viennent sublimer la finesse des guéridons fabriqués par la Maison Taillardat, tandis qu'elle révèle simultanément la profondeur des panneaux laqués de l'Atelier Midavaine. Créant ainsi un dialogue fait d'ombres et de reflets, l'espace rend hommage à la noblesse des conceptions.

Constellation
Repousser l'horizon, lever les yeux et méditer. C'est à peu de choses près l'idée développée dans le showroom Duvivier, au sein duquel le visiteur est invité à s'asseoir sur un divan signé de la marque, pour se muer en spectateur. Dans un espace baigné d'intensités diverses émanant des luminaires de la Maison Tisserant Art & Style, l'heure est à la contemplation. L'univers en rupture avec l'extérieur fait la part belle à la poésie. De ci et de là, de précieux œufs d'autruche signés de la même marque, soignent un ensemble singulier et onirique. Un contexte qui fait du 27 rue Mazarine, une main tendue vers l'évasion.

Jardin imaginaire
Pensé comme un espace de vie où foisonnent la faune et la flore, il s'agit de l'espace le plus luxuriant. Évoquant un jardin merveilleux où fleurit la quintessence de l'Art, cet écrin s'ouvre au promeneur sur un air de flûte. Dans cet univers parallèle, les lignes Art nouveau et Art déco s'entremêlent au travers de compositions bariolées. Prenant possession de la galerie Volevatch, les insectes des panneaux ornés d’Objet de Curiosité, semblent sur le point de s'envoler en direction de l'imposant luminaire Tisserant Art & Style. Au milieu de cette folle composition, les fauteuils de la Maison Taillardat invitent à regarder, scruter les êtres cachés jusque sur les robinets en forme de paons dessinés par Volvatch. Une ode à la diversité.


Difficile d’attraper l’agile Nicolas Verschaeve, designer belge qui navigue entre plusieurs territoires et récemment installé à Bruxelles, dans un atelier qui lui offre toutes les possibilités d’éprouver ses projets grandeur nature. Depuis son diplôme à l’Ensad de Paris, en 2017, il se pose dans le croisement des cultures et dans la diversité des manières de voir.
Né en Belgique, il a très jeune vécu le syndrome du « Belge en France », même s’il en a totalement perdu l’accent. Il a grandi au soleil de l’Hérault, résistant à l’accent occitan, dans une région viticole à côté de Saint-Chinian, avant de rejoindre Paris en 2012 pour intégrer l’École nationale supérieure des arts décoratifs de la rue d’Ulm. Il en sort en même temps qu’une designeuse textile, Juliette Le Goff, avec qui il réfléchit pour son diplôme au rôle que pourrait avoir une pensée textile dans une architecture dont on hérite de la rigidité. « L’architecture demande aujourd’hui une certaine souplesse et exige que l’on repense l’articulation d’élémentaires : le sol, la paroi et le plafond. » Leurs propositions s’attachent à habiller l’espace de voiles, entre la paroi et le mur, pour recréer des espaces d’intimité.
Un bureau de design mobile
En parallèle, il ouvre un bureau de design mobile frugal où s’équilibrent autonomie et dépendance volontaire au monde. L’outil est mobile pour aller au plus près de là où la matière se transforme. Une intuition le submerge en même temps que le besoin de se confronter à une réalité économique. « Dessiner une lampe sans contrainte donne un cas où tout est permis », et, en réaction à cette liberté, il propose un design situé et des objets non prémédités, avant de rencontrer… les manufactures. La vie de l’atelier mobile, dans l’atelier de production, se confronte au réel pour en palper la spécificité, révéler la nature des lieux et la richesse du monde, d’un monde où l’on vit.

Aujourd’hui, à 28 ans, il explore le croisement des cultures. Dans une diversité des manières de voir. Avec un père viticulteur et une mère infirmière, il s’est probablement rendu sensible à l’autre et aux questions de terroir mais sans jamais tomber dans le folklore. Il affirme que « certains modèles agricoles sont en avance sur les questions de notre époque, sur l’origine des choses, les circuits courts… ». Une vie à la campagne qui l’a nourri, fait prendre position pour exprimer l’identité des lieux où sont faites les choses, des espaces que l’on habite et qui nous modèlent. « C’est ce que l’architecture moderne a dérobé, une architecture normalisée et parachutée qui ne raconte rien sur les lieux où l’on se trouve, tout en produisant des objets trop bavards. »
Le temps long de l’atelier
En 2015, une semaine au Ciav (Centre international d’art verrier) de Meisenthal, dans le nord des Vosges, avec Pierre Favresse, lui fait mettre les pieds pour la première fois dans une manufacture. Ce sera une mise au point sur le temps long de l’atelier, où il découvre que les formes et les choses émergent davantage de la matière qu’à partir du dessin. Il retournera à Meisenthal en 2020 pour faire escale dans ces Vosges où une bourse du Cnap (Centre national des arts plastiques) lui permet de faire aboutir un questionnement autour du moule et de l’interdépendance historique de l’activité verrière et du milieu forestier. Il détourne le moule-objet conçu pour la duplication afin de l’envisager comme un moule-système, outil modulaire d’exploration de formes. Produit à partir du « déjà-là » et des planches sorties quotidiennement de la scierie voisine, ce moule impose au designer une présence dans l’atelier et un dialogue avec les artisans. Nicolas Verschaeve en sortira un répertoire d’une cinquantaine de formes, duquel sont identifiés sept objets à éditer en série limitée et dont trois entrent dans le catalogue permanent du Ciav.

En parallèle de ces productions, il tient à révéler « ce que les objets ne disent pas » : sa recherche de terrain prend la forme d’un livre édité par le Ciav et d’une exposition. Celle-ci sera déployée en janvier 2024 lors du Off du salon Maison&Objet, dans l’espace Made in Situ, récemment inauguré par Noé Duchaufour-Lawrance.
Pour la conception de la boule de Noël 2022, il fait référence à la bouteille en verre et identifie dans l’industrie des formes et des décors populaires à réemployer dans un objet usuel. Pour ce best-seller du Ciav, 40 000 exemplaires ont été soufflés à la main, à raison de 600 par jour.
Préserver et raisonner
Dans ses projets de résidence en Bourgogne, au château de Sainte-Colombe, il rencontre la manchisterie Jacquenet-Malin, qui œuvre à partir de l’arbre pour le transformer en manche d’outils. À la façon d’un ready-made, il réemploie des modèles de manches existants, des rebuts, pour les déplacer vers une collection de porte-manteaux et de patères. Il développe aussi un système d’étagères, dont l’assemblage par butée évoque l’évidente simplicité de fabrication des outils paysans. La figure de l’artisan l’interpelle. La manufacture permet un lien de la ressource à la distribution et ouvre une place au designer, qui peut poser des questions au matériau et à celles et ceux qui les mettent en œuvre. Académie des savoir-faire de la Fondation Hermès, résidence au Cirva, à Marseille, exposition à la Manufacture royale de Saint-Louis dans le pays de Bitche, formation chez Normal Studio, collaboration avec FormaFantasma : Nicolas Verschaeve apprend le respect des milieux et de l’homme et met en lien artisans, ingénieurs et spécialistes des process.

Au printemps 2024 devrait émerger avec le Cnap une exposition à Maubeuge sur l’histoire du verre à vitres. À Nontron, en Dordogne, il a pris la direction pédagogique du post-master design des mondes ruraux, un programme hors-les-murs de l’Ensad qui interroge la place du design en milieu rural. Questionnements qui animent également le réseau Campagne Première dont il partage l’initiative avec Emmanuel Tibloux (Ensad), David Cascaro et Grégory Jérôme (Hear). Et il se réjouit de la micro-architecture qui servira désormais de billetterie au Ciav de Meisenthal. Son moto : fouiller l’ancrage de l’histoire culturelle pour assurer une production raisonnée.

Réputé pour ses multiples savoir-faire traditionnels, le Portugal met du cœur à l’ouvrage pour implanter ses marques « Made In Portugal » sur la scène design et ainsi développer son économie globale.
Avec un chiffre d’affaires de 3,9 milliards d’euros enregistré en 2021 d’après les données communiquées par l’agence publique Aicep Portugal Global, le Portugal confirme sa place en tant qu’acteur grimpant de la scène design. À l’export, les recettes engendrées par le secteur de la maison étaient de 2,9 milliards toujours d’après l’Aicep, avec un marché dominant en France, en Espagne et aux Etats-Unis. Un développement confirmé par la présence régulière de marques portugaises présentes sur les grands événements tels que Maison & Objet, le Salone Del Mobile ou encore l’ICFF. Les collaborations avec les designers se développent tandis que certains, d’origine portugaise, se sont aussi frayé à l'international, à l’instar de Toni Grillo ou Marco Sousa Santos, pour ne citer qu’eux. Un développement économique important dont le succès est notamment dû à la richesse des savoir-faire de nombreuses marques références, qui n’ont rien à envier à leurs voisins européens.
Un savoir-faire, une région
Art de la table, mobilier, linge de maison… Au Portugal, les savoir-faire sont nombreux et la majorité des usines de production se trouvent dans le nord du pays, avec une spécialité réputée dans chaque région. En effet, tout au nord, dans la région de Guimarães, sont produits les couverts et le linge de maison tandis qu’à Parades et Paços de Ferreira est produit le mobilier. La région d’Aveiro regroupe les usines de porcelaine et de céramique tandis que celles dédiées à la décoration, arts de la table et luminaires sont principalement regroupées à Leiria. Des savoir-faire traditionnels, pour la plupart représentés par des marques phares, à l’instar du groupe Matceramica, plus grand producteur de faïence de la péninsule ibérique et l’un des plus importants d’Europe ou encore de Cup & Saucer, plus grand producteur européen de gobelets (source : Aicep Portugal Global).
Multiplication des évènements dédiés
En plus de leur présence sur les événements internationaux, le Portugal a également ses propres rendez-vous annuels. La Portugal Home Week notamment, organisée en juin à Porto, est un bon exemple de cette volonté. Créé en 2019, ce rendez-vous B2B présente la crème du design portugais en gardant toujours un focus sur le savoir-faire et les technologies propres à l’industrie portugaise. À Lisbonne, le design est aussi au rendez-vous puisque la première Lisbon Design Week s’est tenue en mai 2023, en collaboration avec le salon Lisbon by Design, lancé en 2021. Une première édition réussie, puisque que le rendez-vous pour la prochaine édition est déjà donné, du 22 au 26 mai 2024.

La marque Steelcase, leader dans la conception d'espaces tertiaires, propose aujourd'hui un grand nombre d'aménagements hybrides. Une spécificité mise en place au sein du siège parisien de la marque pour répondre à la modification des habitudes engendrées par la crise sanitaire.
Ces dernières années, les employés de bureaux sont nombreux à avoir déserté les open space au profit de leurs salons. Un phénomène accentué par la pandémie, mais qui s’est depuis ancré dans les habitudes. En cause, un certain confort, mais avec comme conséquence une perte de dynamisme ou de cohésion au sein des entreprises. Convaincu que les exigences et les besoins ont radicalement évolué, l'entreprise française Steelcase propose désormais du mobilier hybride, à mi-chemin entre celui de l'habitat et du bureau. Une spécialisation de plus en plus attrayante pour les entreprises qui cherchent à faire revenir les collaborateurs en présentiel. Au Worklife Paris, siège de 1400m² de Steelcase France, la société a misé sur ce modèle d'agencement hybride. Grâce à des équipements technologiques, techniques ou design, les 80 personnes travaillant sur le site se réapproprient quotidiennement un espace adapté à leurs besoins.

Une restructuration gage de performances
Pour concevoir de tels équipements, Steelcase s'est basé sur les besoins évoqués par les entreprises et des études menées entre début 2020 et fin 2021 auprès de 57 000 personnes. Malgré les exigences divergentes entre chaque société (renforcement de la cohésion d'équipe, réaménagement dans des locaux plus petits...) l'étude a démontré que 62% des salariés français préféreraient disposer d'un bureau attitré dans l'entreprise. Pourtant, la majorité des employés de bureaux semblent vouloir rester chez eux. Un paradoxe social que l'enquête à analysé par 5 facteurs principaux : un environnement sûr, confortable, inspirant, performant et une possibilité de choisir l'emplacement de travail. Des exigences auxquelles les conceptions actuelles ne répondent pas, contrairement aux habitats personnels, puisque ces derniers combinent ergonomie et esthétique. : Or, la tendance valorisée par l'idée d'hybridation est justement d'allier ces deux univers. Une vision que l'on retrouve dans le mobilier, mais aussi dans une conception spatiale plus générale chez Steelcase. Les espaces d'accueil deviennent centraux à l'image des places de villages. L'échange y est favorisé par une restauration en accès libre, associé à un pôle informationnel. La communication informelle est ainsi favorisée, renforçant la cohésion et assurant un gain de temps pour le fonctionnement de l'entreprise.

Des espaces adaptés au travail seul ou en groupe
Aux yeux de Steelcase, renforcer les échanges et la communication ne se résume pas à la mise en commun des espaces de travail. À ce titre, Steelcase propose des lieux de partage divers et complémentaires. Le bureau, jusqu'alors point central de communication, évolue dans une version adaptable permettant à chacun de travailler dans une posture adéquate, en proposant des tables de travail ajustables en hauteur.
Dernièrement, c'est toute la gamme Flex qui a évolué autour d'un objectif : la mobilité. Tous les éléments sont montés sur des roulettes et offrent la possibilité de cloisonner de vastes plateaux en fonction des besoins. Regroupant de simples cloisons, des tableaux ou des écrans comme le Microsoft Surface Hub (un grand écran tactile et fonctionnant sur batterie), ces espaces s'adaptent parfaitement aux nécessités du moment. En parallèle, la marque a conçu une batterie externe, la flex mobil power, dédiée au travail en entreprise. Permettant à plusieurs appareils de fonctionner une journée durant, elle devient un gage de liberté et vient ainsi répondre à un nouveau besoin au sein des locaux professionnels.

À côté de cette gamme mobile, Steelcase propose une variété de structures fixes mais ergonomiques. Des salles de conférences aux cabines insonorisées plus personnelles en passant par des canapés convertibles ou des alcôves, la marque souhaite pouvoir apporter des solutions en adéquation avec les envies de chaque employé. Dernièrement, l'entreprise a même développé la PodTent, une micro-architecture conçue par Chris Pottinger qui a fait des tentes sa spécialité. Avec son armature facilement démontable et son allure légère et agréable, elle offre un espace intimiste et protecteur propice à la concentration.
Un ensemble d'alternatives aux bureaux stéréotypés, qui s'inscrit dans une inversion de nos besoins spatiaux : des lieux plus fermés pour le travail individuel et des lieux plus ouverts pour le travail collaboratif.

Des objets pensés pour le bien-être et l’efficacité
Si les pays latins ont toujours été moins enclins à considérer le bien-être au travail que les pays scandinaves, nombreuses sont les entreprises qui prennent désormais en compte ce phénomène indissociable du retour des employés sur site. Dans cette démarche, Steelcase a récemment sorti sa série de sièges Karman.Composée de 12 pièces assemblées sans vis ni colle dans un souci de recyclabilité, la particularité de cette assise tient principalement dans son dossier en résille. Cette matière très technologique a été pensée pour s'adapter à tous. Une conception qui illustre le questionnement de l'entreprise : répondre à l'usage par une adaptation du mobilier. Imaginée cette année, la lampe Eclipse en est le meilleur exemple. Au-delà de son rôle d’éclairage au sein de l'espace de travail, cet élément est un outil dessiné pour les visioconférences. Dotée d'un miroir, d'un variateur d'intensité et d'une surface antidérapante pour poser le téléphone, elle est l'incarnation même de l'évolution de nos habitudes. Par ces objets empruntant au domestique et au professionnel, Steelcase témoigne de la flexibilité du mobilier, en phase avec les évolutions sociétales.


Baptisée « Road to Salone 2024 », la tournée promotionnelle de la 62e édition du Salone del Mobile.Milano, qui sillonnera l’Europe et les Etats-Unis jusqu’en février prochain, a choisi Paris pour première destination. Et pour cause : la France s’est affirmée, l’an passé, comme le premier marché à l’export pour les industriels transalpins de l’Ameublement ! Dans les salons du prestigieux hôtel Cheval Blanc, les organisateurs de la grand-messe internationale du meuble et du design ont ainsi dévoilé, le mardi 21 novembre 2023, les premières informations concernant la prochaine édition, qui se tiendra du 16 au 21 avril prochains... et ont évoqué, en compagnie du créateur Patrick Jouin, les affinités entre le métier de designer et la vision du « Salone » pour le futur de la conception et des grands événements. Une vision qui marie deux couleurs : le vert de la durabilité et le bleu de l’innovation numérique !
Si Paris, pour Henri IV, valait bien une messe, la Ville Lumière mérite également, à en croire Gianfranco Marinelli, un discours dans la langue de Molière, quitte à émailler ce dernier de quelques petites tournures hasardeuses... C’est du reste dans un Français presque parfait – et sans accent – que le président de Federlegno Arredo Eventi (société organisatrice du Salone del Mobile.Milano) s’est adressé à la presse, le mardi 21 novembre dernier à l’hôtel Cheval Blanc (75001) pour évoquer la 62e édition de cette grand-messe internationale ; un évènement qui, rappelons-le, réunit chaque année, dans la capitale lombarde, tout ce que la planète compte d’aficionados du design et de l’Ameublement.
Cette conférence de presse, du reste, était à marquer d’une pierre blanche ; en effet, Paris a été choisie par le « Salone » comme la toute première ville-étape d’une tournée promotionnelle qui conduira les organisateurs, lors des trois prochains mois, de Londres à Chicago, en passant par Berlin, Copenhague, New York, Dallas et Miami.
Une marque de reconnaissance, pour la presse française et pour notre beau pays, qui s’est incidemment affirmé, l’an passé, comme le premier marché à l’export pour les industriels transalpins de l’Ameublement ! Lorsque l’on sait également que nos compatriotes ont représenté, lors de l’édition 2023 du « Salone », le troisième contingent national le plus important parmi les visiteurs professionnels en provenance des cinq continents, on prend toute la mesure des liens étroits qui nous unissent avec nos cousins italiens en matière de mobilier et de design !
Créer de la valeur ajoutée pour les exposants... et les visiteurs
Directeur général du Salone del Mobile.Milano, Marco Sabetta a profité de cette conférence de presse pour dévoiler les premières informations concernant la prochaine édition, qui se tiendra à Milan du 16 au 21 avril 2024 : ainsi a-t-il évoqué, pêle-mêle, l’évolution de l’aménagement et des parcours de la foire, désormais conçus sur un seul niveau afin de faciliter les déplacements et l'expérience visiteurs, les nouveaux services et contenus numériques proposés... sans oublier, bien sûr, les biennales EuroCucina/FTK (Technology For the Kitchen) et Salone Internazionale del Bagno qui, entre autres nouveautés, se tiendront en 2024 dans les pavillons 2/4 (pour la cuisine et l’électroménager) et 6/10 (pour la salle de bains).

En sus de ces évènements incontournables pour votre profession, qui content aux visiteurs l’évolution de ces pièces de l’habitat aujourd’hui au centre des tendances les plus novatrices et les plus durables du design d’intérieur, Marco Sabetta a également touché un mot des célébrations du 25e anniversaire du SaloneSatellite, pépinière internationale dédiée aux talents des moins de 35 ans, qui donnera lieu à une grande exposition. Tout aussi riche et passionnant sera également, à en croire les organisateurs, le programme des conférences et ateliers qui se dérouleront dans les différents pavillons du « Salone », et qui ont été pensés pour encourager un débat ouvert entre le monde des entreprises et la culture.
Et le directeur général du Salone del Mobile.Milano de préciser: « L'homme et la culture du design comme instrument d'identité et de croissance et moteur de créativité et d'innovation ; l'attention portée à la qualité des propositions et des contenus ; l'amélioration de l’expérience visiteur et l'enrichissement professionnel, etc. Ainsi la prochaine édition du Salone del Mobile.Milano jouera-t-elle un rôle de premier plan sur la scène des foires internationales, afin de continuer à créer de la valeur ajoutée pour les exposants et les visiteurs. Mais notre regard est également tourné vers l'avenir et vers les jeunes, comme en témoigne le SaloneSatellite, que Marva Griffin a créé et fait évoluer au fil des années, et qui fêtera son 25e anniversaire en avril. De plus, grâce aux services et contenus numériques innovants du Salone del Mobile.Milano, nous pouvons désormais combler le fossé entre les dimensions matérielles et immatérielles de l'exposition 365 jours par an. »
Améliorer et valoriser l’expérience visiteur
Invité spécial de cette première étape du «Road to Salone 2024», le créateur Patrick Jouin a, pour sa part, mis l’accent sur les affinités entre le métier de designer et la vision du Salone pour le futur de la conception et des grands événements. Une vision qui marie deux couleurs : le vert de la durabilité et le bleu de l’innovation numérique.
Depuis 2021 et l’édition si particulière du «Supersalone», le Salone del Mobile. Milano a en effet retravaillé de manière exhaustive le format adopté, dans le but d’améliorer et de valoriser l’expérience visiteur ; ainsi les organisateurs se sont-ils efforcés de placer l’homme au centre de l’évènement et d’intégrer une composante culturelle, riche en contenus pluridisciplinaires et expérientiels. En matière de développement durable, le « Salone » a par ailleurs atteint un premier objectif important, en obtenant, pour la dernière édition, la certification ISO 20121 attestant de la gestion durable des activités évènementielles.

Enfin, la foire a développé, en matière d’innovation numérique, de nouveaux formats de narration idoines pour conter le monde complexe du design de manière contemporaine ; ceux-ci témoignent d’ailleurs de l’engagement constant de la manifestation pour valoriser ce monde chargé d’histoires, de perspectives et d’informations. La série web « Behind the doors » offre, par exemple, une vision intime et exclusive de maisons d’architectes et de designers prestigieux : Massimiliano Locatelli, Ludovica Serafini et Roberto Palomba, Formafantasma, Piero Lissoni et Guglielmo Poletti, etc. Pour sa part, le podcast de Maria Cristina Didero a abordé dans ses premiers épisodes des questions d'actualité telles que le développement durable, les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle.
Et Maria Porro, directrice du Salone del Mobile.Milano (qui n’était pas malheureusement pas présente à Paris) de conclure dans un communiqué de presse : « Nous sommes ravis que Paris ait inauguré avec succès le roadshow international que le Salone del Mobile.Milano a entrepris pour faire connaitre son évolution, ses résultats et ses projets pour la prochaine édition. Nous avons abordé la façon dont le Salone représente l’évolution de l'industrie du design, un précurseur pour l'ouverture de nouveaux marchés, un lieu privilégié où se rencontre la communauté du design, et une pépinière de nouveaux talents grâce au SaloneSatellite, qui permet de maintenir le dialogue avec cette filière et d’offrir de nouvelles clés de lecture du monde du design... au service, notamment, des visiteurs français. »

C’est dans la Zone d’Activité Pelen Borda à Larressore, petite commune du Pays Basque français connue pour ses makhilas, que la manufacture Alki a décidé de construire son nouvel atelier Lantokia, (le lieu où l’on travaille) qui doit être livré au second trimestre 2024.
La Zone d’Activité va trouver un nouvel élan avec les artisans et designers de cette entreprise-coopérative militante, fondée en 1981 par Peio Uhalde et un groupe d’autochtones conscients de l’intérêt de renouveler le style basque. Lignes claires et simples, bois locaux et français sont les atouts de l’entreprise qui a su s’adapter au marché du contract en allant chercher ses clients au-delà des frontières régionales.
Sur la colline, l’agence LeibarSeigneurin Architectes, lauréate du concours, a choisi de construire sur une parcelle de 16382 m2, un bâtiment de 8260 m2 (contre les 4000m2 du bâtiment du village d’Itxassou) et de l’envelopper d’une peau d’aluminium écaillée dans laquelle se reflète le ciel bleu du Pays, sans avoir soulevé la moindre résistance des riverains, plus habitués au style labourdin.

Un nouvel élan culturel et artisanal
Actrice culturelle et économique engagée, la coopérative veille sous la direction de son nouveau PDG, Eñaut Jolimont de Haraneder, à construire des relations humaines fortes, à utiliser des pratiques de bon sens et à respecter son écosystème. Associant à la fois les techniques de l’artisanat et de l’industrie, elle a su garder un savoir-faire unique dans le travail du bois massif. La construction de ce nouvel atelier est un moyen d’accompagner sa croissance et de se projeter vers le futur tout en restant soucieux de l’impact environnemental de l’entreprise et du respect du territoire. Un projet architectural qui doit renforcer la jonction entre l’artisanat et la technologie de pointe, le savoir-faire des compagnons au service des clients internationaux. Nombreux sont les designers qui y ont trouvé leur bonheur : Jean-Louis Iratzoki, Patrick Norguet, Samuel Accoceberry, Form Us with Love, Ànder Lizaso, et dernièrement Patrick Jouin avec la chaise Orria qui meuble la salle ovale de la BnF Richelieu à Paris… La convivialité et l’élégance des meubles Alki se retrouve aussi bien au restaurant Promulins en Suisse, qu’à Hong Kong à la Cobo House du chef Janice Wong ou au restaurant Franck de la Fondation Louis Vuitton. Une vingtaine de collections offrent une lecture contemporaine de la convivialité. En chêne français, en hêtre ou en Bioplastique comme la Kuskoa Bi, première chaise au monde en bioplastique, les produits Alki équipent CHR et bureaux avec chaleur, bienveillance et discrétion.

Mieux produire
Ce projet en réflexion depuis 2015, a l’ambition de transformer l’atelier vieux de 40 ans pour le faire évoluer en termes de production et en termes d’environnement de travail. Efficacité, fonctionnalité, confort d’usage pour les ouvriers-artisans et 3000 m2 de boutique pour les visiteurs qui profiteront d’un showroom avec vue, irrigué par une lumière solaire et ventilé par une façade écaillée en aluminium, comme une peau de poisson qui réfléchira la lumière sur le paysage. L’efficience énergétique du bâtiment est à son optimum avec une STD, simulation thermique dynamique. La toiture à 3% est idéale pour les panneaux photovoltaïques, ce qui en fait une usine 0 énergie, une dentelle métallique sur un sol en béton et en pierre capable de produire 10000 assises et 3000 tables par an. La dynamique basque.


Pour son 117ème anniversaire, la marque automobile Lancia dévoilera Lancia Ypsilon Edizione Limitata Cassina. Ce nouveau modèle, réalisé en partenariat avec Cassina, sortira en février en édition limitée.
La célèbre marque de véhicules italiens s'est alliée avec Cassina, pour fêter son 117ème anniversaire. Et pour cette occasion, Lancia s'offrira en février la Lancia Ypsilon Edizione Limitata Cassina, un modèle à l'intérieur entièrement dessiné par la marque. Le véhicule,dont très peu d'informations ont pour l'heure été partagées, sera électrique et limité à seulement 1906 pièces numérotées, en référence à l'année de création de Lancia.
Le design automobile, nouvelle opportunité pour Cassina
Reconnue pour ses multiples contributions notamment dans le monde de la mode et de l'architecture, Cassina inscrit désormais son empreinte dans l'univers automobile. « Nous avons une vision très large du design et nous pensons qu'il est important d'explorer de nouvelles voies pour représenter au mieux le style de vie d'aujourd'hui » explique Luca Fuso, le PDG de Cassina.
Forte d'une approche tournée vers l'excellence artisanale, la marque apporte ici son expertise dans le traitement des intérieurs, à une zone plus restreinte mais toute aussi exigeante : l'habitacle. En témoigne le « tavolino » (la tablette située au centre du véhicule), aux finitions particulièrement soignées. Selon Luca Napolitano, directeur général de la marque Lancia : « Grâce à la collaboration, cette voiture devient l'expression ultime du sentiment d'être chez soi à bord d'une voiture Lancia, en mettant l'accent sur l'attention portée aux détails, aux matériaux, aux couleurs et aux espaces, avec le tout premier " tavolino " embarqué dans une voiture".

Un virage électrique et esthétique
"Aujourd'hui se grave la Renaissance de la marque avec la première image de la Lancia Ypsilon, la première des trois voitures de notre Plan Stratégique » détaille Luca Napolitano. Un plan qui s'illustre par un virage en faveur d'une motorisation 100 % électrique. Une transition énergétique à laquelle Cassina prend part en s'engageant dans ce projet alternatif basé sur un avenir plus durable.
En début d'année, Lancia avait partagé son véhicule concept, Pu+Ra HPE, marquant les prémisses d'une collaboration entre les deux grandes marques italiennes.


Dans son dernier numéro, Intramuros vous propose de découvrir une sélection d'objets sortis cette année. De la paire de baskets au chandelier en passant par des luminaires, la rubrique « Design 360 » regorge d'objets à (re)découvrir. Focus sur 10 coups de cœur de la rédaction en 2023 !
Chaise Boo, design Tim Leclabart
Remarqué lors du salon Maison & Objet en septembre en tant que Rising Talent, Tim Leclabart propose des réalisations oscillant entre art et sculpture. La collection de chaises en médium laqué Boo, sont présentées comme des totem pouvant prendre plusieurs formes et différentes couleurs.

Pantalon en denim, maison Alaïa
La maison de couture Alaïa présente le jean Ovale, dont les jambes ont la spécificité d'avoir une forme ovale. Combinant un délavage à la pierre classique pour une couleur unique, le pantalon se porte taille haute.

Tube Shelf, design Tim Teven pour Atelier Ecru Gallery
La galerie belge atelier Ecru, basée à Gent, présente Tube Shelf, par le designer Tim Teven. Connu pour aimer travailler les matières et les techniques de manière expérimentale, l'étagère en édition limitée Tube Shelf est réalisée à partir de tubes en acier zingué, entrant parfaitement dans la lignée brutaliste des autres réalisations du designer.

Pilulier Nomaday, design Guillaume Delvigne pour Lexon
Issu de la collection Nomaday, ce pilulier imaginé par le designer Guillaume Delvigne pour Lexon, transforme cet objet du quotidien en un accessoire design. Fait en aluminium, ce dernier dispose de sept compartiments, ce dernier coulisse et se transporte facilement. Disponible en six coloris : rouge sombre, bleu sombre, gris métallique, noir, or doux et vert sombre.

Etagère, design Lucas Maassen & Erwin Thomasse pour A1043
C'est dans le cadre de l'exposition "Let's play", au sein de la Galerie parisienne A1043, du 19 octobre au 25 novembre dernier, que le prototype de l'étagère Design de Lucas Maassen & Erwin Thomasse était exposée.

Boîte à outils, Puebco Europe
La marque Puebco, spécialisée dans la création d'objets à partir de matières recyclées, présente cet organisateur "boite à outils" en plastique, idéal pour le stockage de petits objets. Doté d'une poignée, il est également possible d'en ajouter une deuxième ou une troisième grâce au clip sur le dessus.

Table basse Azo, design François Bauchet pour Galerie kreo
Le designer François Bauchet présente pour la Galerie kreo la collection Azo. La table basse rectangulaire de la collection est ainsi réalisée à partir d’un nouveau matériau composé de sable, béton et résine dont le rendu offre un aspect minéral, résistant, léger et doux au toucher. Cette dernière est disponible en deux coloris, rouge brique ou blanc.

Tabouret Tracteur, design Atelier Baptiste et Jaïna pour Galerie 54
Ce tabouret, dont l'assisse, est celle d'un tracteur, puisqu'elle a été moulée puis pressée d'après un siège original, se dévoile comme une sorte de mise en abîme entre la terre et son usage, en clin d'œil à la forme iconique de l'assise dans le design. Un modèle fait à partir de différentes terres brutes que sont le grès noir, rouge, ocre et blanc.

Big Bell Chair, design Sam Klemick pour Objective Gallery
La designeuse américaine Sam Klemick, connue pour travailler sur les matériaux recyclés et les textiles vintage, présente à l'Objective Gallery de New York le fauteuil en bois de sapin Douglas récupéré et doté d'un tissu jacquard au motif fleuri.

Miroir denim House, design Harry Nuriev pour la Carpenters Workshop Gallery
Ce miroir issu de la collection Denim House, présentée à la Carpenters Workshop Gallery de Los Angeles jusqu'au 27 janvier 2024, est la représentation d'une salle familiale idéalisée. Une exposition dans la continuité de Denim, dans laquelle le designer a approfondi les nuances du denim en tant que matériau d'expression et dont les pièces ont été arborées d'une écriture brodée à la main, d'autocollants et d'accessoires supplémentaires. Il expose aux côtés de deux autres designers français : Martin La Foret et Léa Mestres (cf portrait Intramuros 218).

Retrouvez la totalité de la sélection dans la rubrique "Design 360" dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible partout.

Nathalie Crinière, scénographe de l’exposition «Sculpting the senses», visible au Musée des Arts Décoratifs de Paris du 29 novembre 2023 au 28 avril 2024, revient sur son choix d’une mise en scène sobre. Un travail d’un an et demi qui permet d’admirer les œuvres oniriques et surnaturelles d’Iris van Herpen.
Au travers d’une centaine de robes, le visiteur est invité à découvrir l’univers d’Iris Van Herpen où s’entremêlent technologie et nature. Depuis la fondation de sa marque éponyme en 2007, la styliste de 39 ans propose une réinterprétation totale des codes de la mode. Un monde surprenant mis en scène par Nathalie Crinière, créatrice sans frontière; à l’origine de l’exposition Schiaparelli qui s’était également tenue au MAD en 2022, ainsi que du musée de la boutique Dior, avenue Montaigne. Entretien avec cette scénographe à l'œil rieur.
La complexité esthétique des œuvres d’Iris van Herpen a-t-elle été plus difficile à scénographier que d’autres maisons de couture ?
Celle-ci ne l’était pas plus. Elles sont toutes complexes. La contrainte principale était la présence de grandes robes et d’immenses œuvres. Il fallait avoir l’espace nécessaire, mais également penser au recul pour les contempler. Au musée des Arts décoratifs, nous sommes très dépendants de l’architecture et c’est assez délicat car il y a 12 travées et un escalier. Nous avons en revanche pris le parti de laisser occasionnellement le béton et les parpaings apparents pour jouer avec l’intérieur brut du musée. Donc c’est tout un jeu de discussions et de fabrications sur mesure qui s’opère pour utiliser l’espace à sa juste valeur.

Pourquoi avez-vous dessiné un espace avec tant de sobriété ?
Notre scénographie simple et discrète, est faite de noir et de blanc, sans effets de matières, car les robes d’Iris Van Herpen ne sont pas très colorées, mais ont une présence très forte. Pour soutenir les tenues, c’est un dispositif tout en courbe, en écho aux formes organiques des créations, qui prend place au ras du sol. Je voulais qu’on puisse regarder les robes dans les yeux.
D’autant que la plupart ne se trouvent pas dans des vitrines…
Oui, la créatrice nous a autorisés à exposer les trois-quarts de sa collection sans protection. C’est une chance car on ne regarde pas une robe en direct comme on la regarde à travers du verre. Pour les protéger, nous avons simplement conçu une rivière de miroir au sol qui évoque la limite à ne pas franchir et permet aux visiteurs de voir les créations autrement.

Était-ce votre choix d’enrichir le parcours d’un panel hétéroclite d'œuvres ?
L’enjeu central posé dès le début par la commissaire d’exposition, Chloé Pitiot, était de mettre les robes d’Iris Van Herpen en parallèle d'œuvres qui contextualisent son travail inspiré de l’Art et de la nature. Pour mieux comprendre son univers, nous sommes allés dans son atelier, à Amsterdam, où nous avons vu les éléments de près ainsi que ses nombreuses recherches. De là, nous avons conçu une scénographie qui ne s’inspire pas d’une collection ou d’une tenue, mais de son travail global.
Y a-t-il eu un désir de rendre la technologie prégnante en raison de la place centrale qu’elle occupe dans le travail de la créatrice ?
Nous n’avons pas directement mis en avant la technologie présente au cœur de son processus de création. Bien qu’il y ait des impressions 3D, il y a aussi beaucoup de bouts de ficelle et du papier qui jouent parfois sur la multiplication d’images ou la profondeur. C’est donc très intéressant, car il y a dans l’exposition une impression de technologie qui est parfois très low-tech [mouvement technocritique en opposition au high-tech].

Dans ses défilés, Iris Van Herpen prône une certaine sobriété contrairement à d'autres maisons. Êtes-vous allé à l’encontre des mises en scène habituelles de votre agence ?
Nous n’avons pas d’habitudes scénographiques. Nous sommes à l’écoute des créateurs et des maisons pour comprendre ce qu’ils veulent transmettre. Dans ce projet, la mise en scène est très simple et très sobre à l’inverse d’autres maisons de couture, mais nous n’aurions jamais fait ça pour Dior ou Schiaparelli. Nous essayons de comprendre les personnes pour nous adapter aux contenus et faire quelque chose d’unique ! La sobriété n’était pas une demande de la créatrice mais ça s’est imposé de par la complexité de ses robes et sa personnalité. Lorsque vous écoutez les gens, ça vous fait déjà un petit peu d’espace en trois dimensions. Dans votre profession, vous concevez des espaces tandis qu’Iris Van Herpen crée des robes très architecturales.
Finalement, vos professions sont assez similaires ?
Dior voulait être architecte... donc oui, il y a des liens. Selon moi, le point le plus probant, c’est l’espace en trois dimensions. Un vêtement, c’est une petite architecture qui vient habiter et habiller l’espace. C’est ce que fait Iris Van Herpen avec les volumes qu’elle dessine. Pour nous, en tant qu’architecte d’intérieur, c’est la même chose sauf que la mode se met sur des corps et que nous nous inscrivons dans des espaces existants.


La marque de motos BlackTrack et l'horloger Bell & Ross s'allient dans une collaboration limitée. Un partenariat haut de gamme où la puissance de l'automobile et la précision de l'horlogerie font route ensemble.
Pour ce projet en dehors des sentiers battus, les équipes de conception de Bell & Ross et de BlackTrack ont travaillé main dans la main sous la direction de Sacha Lakic. Le designer automobile et industriel à l'origine de la marque de motos, propose un projet complémentaire où élégance et raffinement vont de pair avec la vitesse et l'adrénaline.
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Deux objets en résonance
De cette collaboration née d'une passion pour l'innovation, et la précision esthétique, a résulté une alchimie technique au design singulier. Les couleurs, les textures ou encore les finitions se font écho. Tandis que le monde de l'horlogerie a puisé son inspiration dans ce qu'incarne le design de BlackTrack, à savoir la puissance et la vitesse, Sacha Lakic s'est quant à lui inspiré de l'ingénierie du temps. Deux domaines éloignés qui se complémentent jusqu'à s'assembler. Car par-delà l'inspiration, la moto a été conçue pour devenir l'écrin de la montre avec un emplacement dédié, au centre de l'appareil. Une synchronie parfaite pour que chaque instant compte.

Entre technicité et sens du détail
Véritable fusion de savoir-faire et de créativité, cet ensemble s'inscrit comme une célébration de la mécanique. Pensé comme un inséparable duo, les corrélations entre ces deux objets sont nombreuses. Parmi elles, les détails du cadran faisant écho aux éléments de crénage de la moto, la carrosserie imprimée en 3D et son revêtement en céramique évoquant la finition satinée de la montre, ou encore le numéro de châssis gravé au dos du boîtier. Mais ce sont plus globalement les composants de cette esthétique soignée et radicale passant par des lignes rigides et des volumes facettés, qui procurent une identité si forte à l'ensemble.

Une ligne d'accessoires et d'œuvres complémentaires
Désormais riche de cinq années dans le domaine de la conception automobile, BlackTrack se diversifie avec une ligne d'accessoires signés par son fondateur, Sacha Lakic. Puisant son inspiration dans les méandres des moteurs, de la vitesse et de l'adrénaline qui s'en dégage, le designer inscrit sa gamme dans un univers particulièrement ancré. Lunettes en acétate confortable sous un casque lui-même conçu en partenariat avec Quark, bagages ergonomiques et foulards en soie, sont autant d'éléments fabriqués en Europe qui viennent ainsi enrichir l'univers BlackTrack.

À Berlin, la célèbre maison Moët & Chandon propose depuis novembre, un bar consacré au champagne. L'espace conçu par l'agence Yabu Pushelberg, se veut à la fois intime et convivial pour que chacun profite du plaisir de la dégustation.
Un lieu à la hauteur du prestige de la marque. Voici l'enjeu confié par Moët & Chandon à l'agence Yabu Pushelberg pour la conception de ce bar. Prenant place dans un très célèbre grand magasin allemand, KaDeWe, ce projet devait retranscrire l'âme de cette grande maison afin de proposer aux multiples clients une expérience cohérente avec l'image de marque.

La traduction d'une identité
Pour l'agence, créer un bar dédié, impliquait de capter son image et ce qui s'en dégage. Une recherche qui leur a permis de « comprendre que l’artisanat demeure l’âme vive de cette maison de champagne» expliquent George Yabu et Glenn Pushelberg. Mais par-delà cette notion intrinsèquement liée à l'histoire de Moët & Chandon, le duo souhaitait un espace en capacité de provoquer l'émerveillement des consommateurs. Un enjeu qui les a rapidement poussés à désigner les émotions comme vecteur indissociable de la prestigieuse boisson. De ce triple facteur est ainsi né le fil rouge de ce projet où s'entremêle désir, intimité et célébration.

Un espace intense mais intimiste
En dépit de l'image élitiste inscrite par Moët & Chandon dans l'inconscient collectif, le duo de créateurs a souhaité concevoir un espace où viennent se fêter les grandes et les petites occasions. Pour donner corps à cette vision, l'agence Yabu Pushelberg a conçu un espace accueillant où s'articule convivialité et intimité. Ainsi, c'est dans ce lieu tout en courbes que des recoins intimistes viennent se lover, tandis qu'au centre, un grand bar en arc de cercle offre un lieu plus propice à la dégustation. Les parois rouge et crème délicatement soulignées par l'éclairage indirect font de cette adresse un écrin chaleureux. Les formes organiques du mobilier et des cloisons donnent à l'ensemble une fluidité mais aussi une intensité exubérante pouvant rappeler, à certains égards, l'underground berlinois.

Dans son dernier numéro, Intramuros vous propose de découvrir une sélection d'objets sortis cette année. De la paire de baskets au chandelier en passant par des luminaires, la rubrique « Design 360 » regorge de potentielles idées cadeau. Focus sur 10 coups de cœur de la rédaction en 2023 !
Chaise autoproduite, design Pierre Charpin pour Yvon Lambert
Conçue avec l'idée de « faire une chaise comme un dessin », le designer à fabriqué cet objet rectiligne grâce à une scie circulaire dont le déplacement n'était que horizontal ou vertical. Assemblée très simplement avec de la colle et des vis, son confort ne repose que sur les inclinaisons précises.

Chandelier Chunk, design Ward Wijnant pour Object with narratives
Chunk est un objet conçu avec plusieurs feuilles d'étain pressées sous haute pression. Une technique qui permet d'obtenir des formes diverses tout en conservant la puissance évocatrice de la matière. Le métal offre ainsi au chandelier un aspect brillant et extravagant dans lequel la lumière se reflète.

Exp mug, design Peter Shire pour momosanshop.com
Pour Peter Shire, cette tasse est à l'image de son travail ; à l'intersection de l'artisanat, des beaux-arts et du design industriel. Chacun de ses produits aux formes non-consensuelles est peint à la main. En résulte un objet du quotidien unique imprégné d'art pictural.

Nike Air more Uptempo Low x Ambush
Fruit d'une collaboration entre l'artiste Yoon Ahn et Nike, la Uptempo s'inscrit dans la lignée des Limestone et Black White. Cette fois-ci, le modèle initialement conçu en 1996, allie le vert sapin et le lila. Un changement qui élève l'imposante chaussure au rang d'accessoire audacieux.

Hydrofoil électrique, design Marc Newson pour Flite
Marc Newson, designer australien passionné de surf, propose un efoil (surf électrique volant) ultra léger de moins de 20 kilos. Réalisé en fibres de carbone monobloc, il est connecté et permet aux utilisateurs de connaître leurs performances.

Lampe iJobs, design Jean-Sébastien Blanc (du studio 5.5)
Pour cette lampe, le designer du studio 5.5 Jean-Sébastien Blanc, spécialisé dans le réemploi et dans la revalorisation des matériaux, détourne le célèbre pied des ordinateurs MacBook d'Apple. En venant simplement appliquer un tube d'éclairage à son sommet, Jean-Sébastien Blanc propose un éclairage de bureau design et complémentaire de l'usage originel de l'objet. Il s’agit d’ailleurs du premier produit Apple en réemploi.

Enceinte Demerbox DB2 Indestructible bluetooth speaker
Résistante aux chocs et à l'eau grâce à sa coque étanche, l'enceinte Demerbox DB2 propose également un compartiment pour y ranger ses affaires. Malgré sa petite taille et son poids plutôt léger, elle dispose de 40 heures d'autonomie.

Citadine 100% électrique Microlino
Avec une autonomie pouvant atteindre les 230 kilomètres, Microlino est la citadine par excellence. Avec un espace optimisé pour deux adultes « et trois caisses de bières », elle permet de se garer perpendiculairement au trottoir. Idéal pour les centres-villes encombrés.

Montre customisée GP10010C Green label chez WMT Watches
Cette pièce d'horlogerie avec mouvement à quartz Miyota FS20 et résistante à l'eau propose un design à la fois rétro et moderne. La numérotation ainsi que les aiguilles dessinées à la main, apportent une touche d'originalité à cet ensemble sobre et élégant.

Lampe Farfalline, design Julian Grégory pour Ukurant.com
Ce luminaire propose un design simple et épuré mettant élégamment à l'honneur le pliage de la tôle. Réalisés en une seule feuille de métal pincée en son milieu pour évoquer le faisceau de lumière, ses deux volumes de part et d'autre permettent un éclairage doux et orienté. À cela, s'ajoute un délicat jeu de reflet sur les courbures du produit.

Retrouvez la totalité de la sélection dans la rubrique "Design 360" dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible partout.

Depuis quelques années, le design portugais a le vent en poupe. Avec un chiffre d’affaires à l’export avoisinant les 4 milliards d’euros en 2021 (source : aicep Portugal Global), les entreprises portugaises dans le secteur du design et de la création sont de plus en plus nombreuses à s’implanter sur le marché européen et international. Un succès probablement dû à leur savoir-faire en matière de matériaux et à un attrait pour l’artisanat qui leur est propre. Quelles sont les sociétés fleurissantes du secteur, leurs enjeux, leurs spécificités ? Tour d’horizon de cette industrie portugaise à suivre de près.
Collectif GirGir : célébrer la beauté des déchets
« Nous pensons que chaque matériau a une histoire à raconter et nous nous efforçons de préserver ce caractère unique dans nos pièces. » Voici le mantra du collectif GirGir, fondé par les designers Ana Rita Pires, André Teoman et Filipe Meira. Toutes les pièces sont conçues à partir de matériaux en fin de vie, initialement destinés à devenir des déchets oubliés. Ces créations sont une célébration à la beauté de la réutilisation, en alliant l’esthétique à la fonction, en promouvant par la même occasion la culture de la durabilité des matériaux. Leur première collection, Honey, est réalisée en partenariat avec une usine dans le nord du Portugal qui produit des dalles de marbre en nid d’abeilles pour des projets de luxe. Une collection singulière, offrant un contraste entre l’aspect luxueux du marbre et le côté industriel du métal texturé. Chaque pièce dépendant des restes disponibles, celles-ci sont ainsi toutes uniques.

Laskasas, l’art du fait-main personnalisable
Fondée en 2004 à Porto, Laskasas est une marque spécialisée dans la création artisanale de mobilier, de tissus d’ameublement et de pièces métalliques, pour des projets résidentiels et commerciaux. Depuis près de vingt ans, l’entreprise a mis la personnalisation au cœur de ses ambitions. Fabriqués à la main par une équipe d’artisans dans leur usine du nord du Portugal, les modèles proposés sont tous disponibles dans des matériaux, finitions et tailles personnalisables. Une configuration rendue possible grâce à une équipe spécialisée qui accompagne les clients tout au long du processus de personnalisation. Parmi ses pièces iconiques, on peut citer le fauteuil Ambrose, la table Kelly, la chaise Dale, le canapé Fletcher, le lit Brooke ou encore la lampe Jones. En 2023, la marque était présente à Maison&Objet, à la London Design Week, au Salone del Mobile, à l’ICFF et à Decorex, confirmant son positionnement sur la scène design internationale.

Wewood, bois et tradition
L’histoire de Wewood est d’abord celle de deux frères menuisiers qui fondent, en 1964, la société Móveis Carlos Alfredo, spécialisée dans la fabrication et l’exportation de meubles en bois massif. À partir de 2012, l’entreprise est rebaptisée Wewood-Portuguese Joinery, en prenant compte de son héritage et en proposant des produits dont la création est axée sur la qualité des matériaux, la construction durable et le design intemporel. Toutes les pièces sont fabriquées en petites séries afin de maintenir un savoir-faire traditionnel de haute qualité et dont l’esthétique reflète la culture et le design portugais. En septembre dernier, Wewood dévoilait deux nouveautés : la collection de tables basses et d’appoint Re-form, imaginée par Alain Gilles, ainsi que le buffet Brutalist, disponible en deux dimensions, conçu par Erno Dierckx.

Nosse Ceramics, art de la table durable
Membre du groupe Matceramica, leader dans le secteur de la céramique au Portugal, Nosse a été fondée en 2020. Engagée dans le développement durable, l’entreprise utilise le plus de matériaux recyclés possible et vise à terme le zéro déchet. En effet, les pièces sont fabriquées à partir d’un mélange d’argile recyclée et d’argile locale. Bien que certains déchets soient inévitables, ces derniers sont collectés, traités et transformés pour permettre la création de Stone, un émail unique et écologique, fait à partir de déchets 100 % recyclés. La collection Ubuntu a par ailleurs été primée à deux reprises d’un German Design Award dans la catégorie Excellent Product Design, en 2022, ainsi que d’un Good Design Award, en juin 2023.

Fenabel, des assises royales
Fenabel, créée en 1992, propose des chaises sur mesure destinées aux jardins d’enfants comme aux domaines de l’hôtellerie ou de la gériatrie. La marque propose plusieurs collections réalisées en collaboration avec des designers telles que Coffee de Gian Luca Tonelli & Davide Carlesi, Liv de Muka Lab ou Suzanne. Désirant s’inscrire dans le marché européen puis mondial, l’entreprise investit dans des équipements de pointe lui permettant désormais de produire 650 chaises par jour. Qu’elle s’adresse à des particuliers ou au secteur privé, la marque met un point d’honneur à s’adapter aux projets de ses clients, qu’il s’agisse des couleurs ou des tissus. Reconnue pour ses finitions et son élégance, elle a récemment conçu des sièges pour le Vatican et la présidence portugaise.

Et le son devient palpable avec Claraval
Claraval conjugue design, artisanat et musicalité. Par le biais d’un processus révolutionnaire, allant de l’impression 3D au coulage en barbotine en passant par l’émaillage, la marque traduit les fréquences sonores en formes. Une manière d’immortaliser la musique en œuvres voluptueuses. Uniques et expressives, ces créations allient art et technologies pour un résultat contemporain. Symbole de ce mélange des genres, la marque, enracinée dans la ville historique d’Alcobaça, s’est immiscée dans le monastère de la ville avec la chanteuse lyrique Sónia Tavares. De cette collaboration est née la collection Monastère, qui rend palpable l’acoustique si particulière du lieu dans des vases sculpturaux et complexes.

Le changement d’état au cœur de l’objet avec Made in Situ
Le projet Bronze & Beeswax du studio Made in Situ est né d’un moment hors du temps. En 2019, le designer Noé Duchaufour-Lawrance, en quête d’inspiration au Portugal, assiste à une fonte de bronze ancestrale dans un petit village proche de Porto. Alors désireux de créer un objet dont le design évoque le changement d’état, il s’intéresse à la cire d’abeille produite dans le pays qui devient rapidement l’élément complémentaire par excellence. De cette association découle un ensemble de quinze bougeoirs. Divisés en deux familles, Lux et Flux, ils rendent respectivement hommage à la lumière et à la cire d’abeille. Conçus avec une légère inclinaison, les bougeoirs permettent à la cire de s’écouler lentement jusqu’à se solidifier pour faire bloc avec le métal. Une façon d’allier deux matières réunies dans un objet simple et complexe, sombre et lumineux.

Hatt, pour un design évolutif et responsable
Fondée par Jorge Macedo et Marcelo Fernandes, la marque Hatt propose du mobilier dont le design est évolutif. La marque cherche en effet à créer des produits « adaptés à la nouvelle réalité, à les faire évoluer, à donner naissance à des produits fonctionnels et transgénérationnels ». Ainsi, chaque produit se distingue par une référence, une esthétique, un choix de matériau ou d’une couleur spécifique afin de proposer des pièces résultant d’un équilibre entre fonctionnalité, esthétique et ergonomie. Engagée, la marque offre des produits pensés pour durer, tant par leur design que par le choix des matériaux et des finitions associées, puisque ces derniers sont développés à partir d’études techniques sur la durabilité des matériaux et de la production. ``

Luísa Peixoto, ambassadrice du fait-main portugais
Considérée comme l’une des premières entreprises à avoir introduit le terme de « design portugais », Luísa Peixoto imagine des pièces uniques depuis 1997. Pionnière dans le domaine du fait-main au Portugal, sa fondatrice porte depuis vingt-six ans son travail sur un respect des matières premières, en donnant une attention spécifique aux détails. Mêlant art et design, chaque pièce est faite sur mesure, à destination d’intérieurs du monde entier. Parmi ses réalisations, le paravent conçu pour un voyage du pape Benoît XVI reste l’une des plus marquantes. Elle collabore également avec divers artistes depuis 2012.

Flam&Luce, et la lumière fut
Initialement fondé en 2001 avant d’être repris par Sílvia Fernandes en 2011, l’éditeur de luminaires Flam&Luce mise sur des créations avec une identité forte. L’entreprise combine un savoir-faire du bois, du métal et du verre pour proposer des modèles uniques, faits main. Pour la collection 2023, la marque a collaboré avec douze designers : Olivier Toulouse, Mathias, Richard Pierre Duplessix, Sylvain Vialade, Florence Bourel, Didier Versavel, Pierre Tassin, Luigi Cittadini, Thierry Nénot, Paulo Henriques, Cyril Gorin et Gildas Boissier. En plus de ces collaborations signées, l’éditeur propose chaque année une collection Studio afin de répondre aux aspirations et aux désirs des clients avec lesquels la marque a pu échanger au cours de l’année. La collection Totem, présentée en 2022, propose quant à elle des luminaires personnalisables en termes de couleurs, de matières, de formes et de tailles.

Herdmar, accessoires de la table
Créé en 1911, Herdmar est l’un des plus grands producteurs de couverts de table au monde, aujourd’hui présent dans plus de 80 pays. L’usine, située à Caldas das Taipas, dans le nord du Portugal, est le lieu de création de ce savoir-faire perpétué depuis maintenant quatre générations. En moyenne, 30 000 pièces sont confectionnées chaque jour grâce à une équipe de 120 collaborateurs. Au-delà de leur qualité purement fonctionnelle, les couverts Herdmar sont de véritables accessoires de mode à table, par lesquels le design s’associe aux tendances actuelles pour proposer des éléments contemporains qui mêlent qualité, innovation et tradition. Parmi les dernières nouveautés : Enso, deuxième collaboration avec le designer portugais João Ferreira, est le reflet de l’équilibre, de la force et de l’élégance, tandis qu’Osier, créé par l’équipe de design interne d’Herdmar, est un hommage à l’art ancien du travail de la tige d’osier présenté sous la forme d’une adaptation des poignées Mono.

Zagas, savoir-faire du bois
Zagas est une marque de mobilier spécialisée dans la fabrication de meubles en bois massif. Fondée par Gonzaga Barros da Silva en 1948, l’entreprise, dont l’usine est installée à Paredes, dans la région de Vilela, est aujourd’hui dirigée par Albano, Elias et Filipe Silva. En juin dernier, lors de la Portugal Home Week de Porto, et afin de célébrer ses 75 ans, l’entreprise présentait sa première collection de mobilier de chambre. Une série qui comprendra notamment des produits des gammes Oblique, Essence et Everest, et dont le textile de lit provient de la marque Lameirinho, également portugaise.

Colunex, pour l’amour du sommeil
Évoluant dans le domaine de la literie, Colunex est une entreprise spécialisée dans la création d’espaces de sommeil sur mesure et propose des matelas et des oreillers adaptés, mais pas que. En effet, les lits, lampes et tables de chevet sont également personnalisés pour permettre la création de la chambre « parfaite ». Chaque phase de production est méticuleusement contrôlée, dans un respect des normes de sécurité et de qualité les plus exigeantes. Ainsi, chaque lit Colunex combine technologie et design, et cela est rendu possible grâce au savoir-faire de ses artisans. Pour les matelas, différents types ont été développés, tant pour la technologie qu’ils intègrent que pour le confort final qu’ils offrent, afin de s’assurer que chaque client y trouve son sommeil.


Pour cette fin d'année, la lampe Cabanon de l'architecte Le Corbusier est éditée par la maison italienne Nemo. Initialement dessinée en 1951 pour habiller une micro-architecture, elle fait sa réapparition avec de nouveaux matériaux, mais toujours avec style.
La maison milanaise Nemo, fondée en 1993, notamment connue pour la collection The Masters, qui regroupe des lampes conçues par des maîtres du design moderne, revient sur le devant de la scène. Après avoir réanimé des luminaires de Charlotte Perriand, c'est au tour de son homologue, Le Corbusier d'être mis en lumière. La marque édite ainsi la lampe Cabanon créée initialement en 1951.
Un design architectural
Haute de 42 centimètres pour la moitié moins de largeur, cette conception propose un style sobre et épuré. Son abat-jour directement encastré dans le piètement offre un aspect presque monobloc à l'ensemble. De part et d'autre, trois tiges viennent maintenir la structure en courbe et la referment à son sommet par un morceau de zinc. Grâce à ce système d'encastrement et de maintiens verticaux, les matériaux fusionnent harmonieusement. Les volumes semblent naturellement contraints faisant disparaître les caractéristiques classiques d'un luminaire. Il en résulte un délicat mélange entre conception architecturale et forme organique évoquant l'univers maritime.

La traduction d'une vision
Les beaux-arts ont toujours été au cœur des intérêts de l'artiste selon qui « l'architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière. » Cette lampe est donc, de ce point de vue, l'illustration parfaite de la philosophie du Corbusier. Mais il s'agit également d'une traduction plastique de son environnement. Alors que l'architecte vient de créer son « cabanon », un bâtiment de 3,66 mètres de côté pensé selon les règles du Modulor, il conçoit cet objet. Plus qu'un simple luminaire, ce dernier est véritablement dessiné pour s'inscrire dans cet archétype de l'architecture essentielle. Elle en deviendra donc la lampe éponyme.
À l'origine fabriquée avec le reste d'un porte-obus de mortier échoué sur une plage et de feuille de claque, elle témoigne d'une vision architecturale totale dans un contexte historique précis. Pour son édition 2023, Nemo propose une réinterprétation du modèle d'origine avec une structure en zinc surmontée d'un papier glacé.


La spiritualité peut être une source d’inspiration pour une architecture créative capable de transcender à sa façon des bâtiments religieux. Voici quatre exemples de projets architecturaux où design et spirituel se nourrissent l’un l’autre.
Temple bouddhiste dans les montagnes du Jinshan (Chine, Atelier Deshaus)
Situé à proximité de la Grande Muraille de Chine et de Pékin, dans les montagnes du Jinshan, un nouveau complexe monastique a été bâti par le studio d’architecture chinois Atelier Deshaus dans l’idée de créer une communication spirituelle et physique entre l’environnement historique précité et le terrain accidenté qui le compose, principalement constitué d’anciennes terrasses de cultures et d’exploitation minière. Épousant le relief abrupt des lieux, le temple bouddhiste s’étage selon un parcours tracé de haut en bas pour le visiteur, en commençant par une cour ouverte en béton clair où cinq blocs de pierre naturelle viennent rappeler les cinq éléments fondamentaux de la vie humaine. Chaque plateforme dévoile ensuite différentes salles (de lecture, d’écriture) et des jardins avant de conduire, à la base du site, à une très singulière salle de méditation ouverte, dotée d’un toit incurvé en fibre de carbone et de colonnes en acier. Sa forme emprunte le caractère chinois du mot « abri » et symbolise l’étonnant dialogue entre matériaux modernes et spiritualité patrimoniale que l’espace met ici en exergue.

Pavillon mosquée au Victoria & Albert Museum de Londres (Royaume-Uni, architecte Shahed Saleem)
Conçu pour le festival annuel de célébration du ramadam dans la cour du prestigieux Victoria & Albert Museum de Londres, le pavillon mosquée est une installation ludique, jouant d’une recomposition colorée des différents éléments traditionnels d’une mosquée. Dôme, minaret, portes cintrées, niche de prière (« mihrab ») et chaire (« minbar ») puisent ici leur inspiration dans la mémoire de l’architecture islamique du XIXe et du début du XXe siècle conservée dans les archives photographiques et iconographiques du musée. L’idée de son créateur, l’architecte d’origine indienne Shahed Saleem, était de faire de ce pavillon accessible à tous un lieu d’expérimentation et d’interaction des nouveaux enjeux contemporains liés aux espaces cultuels musulmans. Si sa conception entre en résonance avec un principe de démystification de la façon dont le monde occidental a créé une image coloniale et post-coloniale du monde musulman à laquelle la diaspora musulmane se confronte au quotidien, elle montre aussi comment cette architecture peut et doit participer à sa redéfinition visuelle et à sa nouvelle accessibilité intercommunautaire.

Synagogue Kol Emeth à Palo Alto (Californie, studio Field Architecture)
Implantée sur son site de Palo Alto dans les années 1960, la congrégation hébraïque Kol Emeth a demandé au studio Field Architecture de repenser une configuration de sa synagogue qui embrasserait à la fois la dimension spirituelle et les principes actuels d’écoresponsabilité. Une nouvelle structure en L a donc été conçue, constituée de petits bâtiments de plain-pied réunis par un système de cours et de jardins, eux-mêmes habillés en extérieur de parois ajourées, des claustras faits en bois sauvage. Des parterres de fleurs permettent désormais de récupérer l’eau de pluie, le parking a été totalement enterré et un toit doté de panneaux photovoltaïques a été érigé sur les salles de cours pour assurer leur parfaite autonomie énergétique électrique. Le toit du sanctuaire a lui-même été recouvert d’une canopée de bois montée sur des structures en acier pour favoriser une luminosité naturelle des lieux. Des matériaux naturels comme le bois et la pierre ont été retenus pour le mobilier.

Espace de méditation yoga à Ubud (Bali, studio Ibuku)
Un centre de méditation yoga situé sur l’île de Bali a fait appel au studio local d’architecture Ibuku pour apporter plus de luminosité et de connexion avec la nature à son espace central de méditation. Le studio a donc conçu un spectaculaire et enveloppant système de toiture, constitué d’une série de « pétales » se chevauchant pour constituer une coquille de protection à l’édifice. Si la partie extérieure est recouverte de galets en cuivre brillant, l’intérieur laisse apparaître la structure de bambous, dont le maillage étroit a été pensé pour laisser filtrer la lumière et dont une combinaison d’arches dessine les points d’entrée vers l’espace central et flexible. Le toit et son volume circulaire sont soutenus par une série de murs bas et de contreforts construits en briques d’argiles locales, pour perpétuer l’interpénétration de l’esprit séculaire des lieux et de son environnement naturel.

Retrouvez l'intégralité du dossier Spirit, dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible partout.