Guillaume Delvigne, designer par passion
© Baptiste Heller

Guillaume Delvigne, designer par passion

Il fait souvent partie des designers les plus cités. Il a travaillé avec les plus grandes marques, une liste sans fin : Hermès, Pierre Frey, ToolsGalerie, Ligne Roset, Habitat, Lexon, Tefal, Karakter ou Berluti. Guillaume Delvigne nous reçoit dans son studio à Montreuil, un espace qu’il partage avec une dizaine de « co-locs », heureux de co-habiter dans un lieu où chacun gère son temps à sa façon.


Après quelques années à travailler avec un assistant, depuis l’arrivée du Covid il exerce de nouveau seul. « J’ai eu un peu peur de devoir « charetter » tout le temps, faire du 24h/24h… mais avec l’expérience on devient efficace, j’ai trouvé mon rythme de croisière et ça marche plutôt bien. Mon emploi du temps est finalement dicté par les horaires de l’école de mon fils : 9h-18h, pas une amplitude énorme pour un designer mais depuis 6 ans je me suis habitué à ce rythme-là. Plus jeune je travaillais 12 heures par jour… mais c’est loin maintenant. »

Formation Nantes Atlantique

Il a été formé à l’Ecole de Design Nantes Atlantique à ses tout débuts quand elle avait encore un format presque familial. L’Ecole a déménagé cette année sur l’Ile de Nantes dans un nouveau bâtiment signé Marc Mimram, GPAA et l’agence Jouin Manku. Elle est passée de 100 à 1750 étudiants, 400 enseignants, 11600 m2 de superficie et 700 m2 d’espaces de fabrication. Depuis son diplôme en 2002, l’Ecole de design Nantes Atlantique a grandi et s’est installée sur le marché international des écoles de design.

Collection Nodum, degin : Guillaume Delvigne pour LigneRoset

« J’y ai fait les 5 années de formation en design industriel, à l’époque davantage vouée à former des designers intégrés que des indépendants. Beaucoup des alumni travaillent pour de grandes entreprises comme Decathlon, Airbus, Brandt… c’est une école qui a bonne réputation. J’ai fait partie des premiers à profiter du programme Erasmus, un élément clé dans mon parcours. J’adorais l’histoire du design italien, riche, fascinant, j’avais envie de vivre l’expérience italienne. Je suis parti au Politecnico de Milan et là-bas j’ai trouvé l’inverse de Nantes Atlantique, une sorte de grosse fac du design, pas très humaine. Mais il y avait des légendes parmi les enseignants, comme Andrea Branzi, Vico Magistretti ou Alessandro Mendini. J’ai choisi de suivre le projet encadré par Andrea Branzi ; il était là toutes les semaines et on avait des entretiens avec lui, ça m’a beaucoup marqué. On avait aussi des cours de 3D… on ne comprenait pas grand-chose mais on y allait. J’ai appris à parler italien aussi. Puis j’ai trouvé mon stage de fin d’étude chez George Sowden. J’ai travaillé deux ans chez lui et c’est là qu’on a lancé « In dust we trust ». C’est là aussi que j’ai rencontré d’autres jeunes designers comme Philippe Nigro ou Samuel Accoceberry, c’était il y a déjà presque 20 ans ! »

Le projet Villa Albertine

À New York, d’où il revient à peine, il travaille sur un projet lancé par le Mobilier national pour la Villa Albertine, un bâtiment classé du début du 20ème siècle, situé face à Central Park juste à côté du MET. L’intérieur est plutôt baroque, avec à chaque étage une intervention différente. L’objectif est de rénover la pièce du haut, un bel espace vouté de 60 m2 qui était l’atelier d’Helen Hay Whitney, riche artiste et poétesse de l’époque. Dans les années 1950 la demeure est rachetée par la France, qui y installe les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats Unis.

Fauteuils Marbeuf, design : Guillaume Delvigne pour Berluti

« Pour faire court c’est un peu comme une Villa Medicis depuis laquelle la France répartit tous ses artistes aux USA. Le rez-de-chaussée est ouvert au public avec la plus grande librairie française de New York, au premier on trouve une salle de conférence puis au-dessus des bureaux. Le fameux dernier étage sera à la fois salle de réunion et de réception, type cocktail où dîner privé. On a carte blanche pour aménager la pièce mais sous un plafond classé en cours de rénovation, auquel on ne peut pas toucher, c’est un vrai défi. On doit aussi réfléchir à un mobilier spécifique qui s’adaptera aux changements de fonction de la salle. Quand j’ai vu ce projet passer, j’ai senti que je devais m’associer à un architecte, j’ai proposé l’idée à mon ami de longue date Vincent Eschalier qui a tout de suite accepté. Vincent gère maintenant une agence avec laquelle il mène de gros projets comme la Fédération Française de Rugby ou BlaBlaCar. On s’est rencontré quand on travaillait tous les deux chez Marc Newson à Paris, il était l’assistant de Sébastien Segers, l’architecte de Marc. Avec Vincent, nous partageons beaucoup de choses, c’est un amoureux du design et du détail, on se comprend. Il y a cinq équipes en lice sur ce concours : Hugo Toro, Dorothée Mélichzon, Maison Leuleu avec Sommer Lamm et le Studio Haddou Dufourcq. Nous sommes en train de concevoir le projet, résultats début novembre… »

Des projets Français

Pour rééquiper la salle Ovale de la Bibliothèque Nationale de France de la rue de Richelieu, il a été invité il y a 4 ans à concourir pour dessiner la chaise, en face de quelques designers comme Patrick Jouin (lauréat) ou Constance Guisset. Il y croyait, mais son projet n’est pas passé. « Pour la Villa Albertine, le travail des autres concurrents me semble plus « déco » que le mien, cela pourrait plaire au goût des américains mais le jury sera surtout français. Faut-il aller vers un « design-décor », certains proposeront de la tapisserie, du papier peint, du motif… On verra. Je suis resté 5 jours à New York pour m’immerger dans l’esprit de la ville. Je suis concentré sur cet objectif, je travaille l’essentiel de mon temps sur le projet… »

À l’international

« Pour l’aménagement de la Villa Albertine il y a une grande table modulable à dessiner, un véritable projet dans le projet. Bien sûr je compte proposer certains meubles récemment édités chez Pierre Frey, ils s’y prêtent et la maison connait bien le marché américain, ils y sont reconnus. On est également invité à puiser dans les collections du Mobilier national. J’y découvre des pièces fascinantes, le travail de Pierre Paulin évidemment me parle beaucoup, mais j’y trouve aussi des choses plus étranges, c’est très hétéroclite, un certain reflet de la création française ?»

Collection Litho, design : Guillaume Delvigne pour Pierre Frey

Depuis deux ans il travaille pour Berluti, Maison de luxe du Groupe LVMH née en Italie en 1895 qui cultive un savoir-faire dans la maîtrise du cuir et de la patine. La rencontre a lieu grâce à Domeau & Pérès qui collaborent avec la marque depuis de longues années. Berluti cherchait un designer pour les aider à développer une ligne de mobilier et d’objets utilisant le cuir emblématique de la Maison, un souhait de leurs plus fidèles clients. Guillaume Delvigne a alors retrouvé avec plaisir le cuir, matériau auquel il avait goûté à l’occasion de sa collaboration avec Hermès il y a quelques années.

Set d'accessoires de bureau, design : Guillaume Delvigne pour Berluti

Pour Lexon, il a dessiné une collection d’accessoires nomades qu’il va bientôt compléter par une gourde, une brosse à dent de voyage et des couverts de pique-nique. Avec Loïc Bigot de la ToolsGalerie, chez qui il exposait en janvier 2022 une série de table d’appoint massives, ils observent que les ventes arrivent principalement par le biais d’internet, moins directement en galerie.

Collection Nomaday, design : Guillaume Delvigne pour Lexon
Table d'appoint Mangrove, design : Guillaume Delvigne pour ToolsGalerie © Damien Arlettaz

« Quand on regarde le paysage actuel on s’aperçoit que ce sont surtout les pièces extravagantes qui se vendent bien, et principalement à l’étranger, ajoute-t-il. Quand c’est plus sobre, c’est plus difficile, mon nom n’est pas assez bankable ! (rires) » Elisabeth Leriche l’a malgré tout invité à dessiner pour la CFOC des pièces en verre et laque, des coupes, des miroirs et des boîtes. Avec Maison Matisse, il prépare une collection d’objets autour d’une matière et d’une technique qui feront des clins d’œil au fameux Mille et Une Nuits du peintre. Un designer dans l’air du temps.


Rédigé par 
Bénédicte Duhalde

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24/10/2025
Scarabei, la nouvelle composition de Giopato & Coombes

La marque italienne Giopato & Coombes dévoile Scarabei, un luminaire en aluminium inspirée de la nature.

C’est une collection à regarder à la lumière de ces inspirations. Imaginée par Cristiana Giopato et Christopher Coombes, fondateurs du studio éponyme, Scarabei pourrait être désignée comme une collection biomimétique. Inspirés « par les processus de propagation visibles dans la nature », les designers ont cherché à traduire les notions « de rythme, de répétition et de variation ». C’est donc en considérant la lumière comme un organisme à part entière qu’ils se sont penchés sur la faune, et plus précisément sur le scarabée, un animal symbolisant souvent la métamorphose et la renaissance. Une inspiration à l’origine des petites cavités rappelant, à certains égards, des chrysalides d’où émergent ces insectes. En résulte une série de luminaires née « d'une étude de la modularité expansive » offrant des compositions en équilibre « entre géométrie et variation structurelle ».

Scarabei ©Giopato & Coombes

Les aspérités d’une technique artisanale

D’abord intéressés par l’idée de propagation, les designers ont commencé « par travailler en deux dimensions, sur papier, et par l'intermédiaire de matériaux physiques tels que les croquis au crayon et à l'encre ». Une phase qui a permis aux premières ébauches d’émerger. Ce n’est que dans un second temps que l’étude des formes a débuté, et ce, de manière empirique. « Nous avons d’abord créé des masses à l’aide de papier aluminium puis d’argile. Nous préférions travailler le matériau physiquement et ensuite passer à sa transformation numérique en le scannant en trois dimensions. » Une méthode de travail qui a poussé les deux designers vers le moulage au sable. Une technique artisanale, réalisée dans une fonderie italienne, permettant de combiner les détails des moules en terre réalisés à la main, et la matérialité brute et authentique de la fonte. Réalisé en aluminium, chaque module est ensuite retravaillé à la main et patiné dans l’un des cinq coloris disponibles (aluminium brut, aluminium poli, noirci, bronzé, blanc minéral). Dotés d’une source lumineuse, les dômes concaves sont ensuite refermés avec une lamelle de verre opalin, laissant passer une lumière homogène et permettant à chacun de révéler les aspérités de son voisin. Une cohabitation rappelant, à la lumière de Scarabei, la force de la composition.

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22/10/2025
EspritContract : au sein du groupe Mobliberica, on mise sur la diversité

Les marques Musola, Mobliberica et Dressy, spécialisées dans le mobilier outdoor pour la première et l’indoor pour les deux autres, comptent une expérience de plus de 45 ans. Trois marques réunies au sein d’un même groupe qui permet ainsi d’avoir une offre riche et diversifiée, pour s’adapter au mieux à tous les projets. Analyse auprès de José Martinez, export manager chez Mobliberica.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Que représente le secteur contract au sein de votre groupe (produits/projets, ventes...) ?


Mobliberica, la première marque du groupe est née en 1979 et dès ses débuts, la qualité était partie prenante de notre ADN. Cela nous a permis, au cours de ces 46 dernières années, de développer des produits avec des caractéristiques techniques qui les rendent idéal aussi bien pour le canal résidentiel que pour le canal contract, et de nous étendre ensuite à nos autres marques qui sont Musola et Dressy. Le secteur contract a toujours été un domaine d'une grande importance dans l’histoire du groupe, et nous le développons tout particulièrement en ce moment. Cela passe par des collaborations avec designers ainsi qu'avec une équipe interne expérimentée. En résultent ainsi des produits avec un très haut niveau de qualité et de design, développés et fabriqués entièrement au sein de nos usines.

Vous avez également les marques Mobliberica et Dressy dans le groupe. Les projets contract sont-ils connectés entre elles ?


Mobliberica, Musola et Dressy sont trois marques appartenant à la même entreprise, ce qui permet à nos partenaires de mieux comprendre notre offre en différenciant clairement les pièces de mobilier indoor proposées par Mobliberica et Dressy avec l’outdoor à travers Musola. Le fait de proposer des produits pour les différentes zones d’un projet facilite considérablement le travail de nos clients en réduisant le nombre de fournisseurs nécessaires.

Quels changements/évolutions avez-vous observés ces dernières années ?


Les produits contract ne se distinguent plus de ceux produit destinés au résidentiel. C’est donc à nous d’harmoniser et humaniser au maximum les espaces, en les rendant plus confortables et accueillants pour que les produits s’adaptent au mieux aux usages.

Y a-t-il un projet important dont vous aimeriez parler ?


La diversité de notre offre nous permet de participer à des projets très variés, comme le rooftop d’un hôtel sur la Côte d’Azur, un restaurant dans une station de ski dans les Alpes, une bibliothèque à Berlin ou encore des chambres d’un coliving à Paris. Des projets très attractifs au sein desquels la priorité est donnée à la qualité et au design.

Des nouveautés à venir ?


Nous avons un puissant département de développement produit qui nous permet de lancer en permanence des nouveautés intéressantes, en offrant des solutions techniques, des matériaux et des designs pour proposer des solutions innovantes.

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24/10/2025
Jean-Philippe Nuel : de l’architecture au mobilier

L’architecte et designer Jean-Philippe Nuel a livré trois projets architecturaux au cours de l’été. L’occasion pour lui de développer deux nouvelles assises en collaboration avec Talenti et Duvivier Canapés.

Architecte multi-facettes, Jean-Philippe Nuel s’est une nouvelle fois illustré cet été avec la livraison de trois projets hôteliers. Témoignant de son attachement à une « approche contextuelle, fondée sur le sens, l’histoire et la captation d’éléments didactiques », l’architecte décorateur a signé trois cadres de vie aux identités radicalement différentes, mais unis par une même volonté : concevoir des espaces enracinés dans leur territoire et ouverts sur le monde. De la métamorphose du dernier étage du Negresco à Nice, hommage élégant et contemporain à Jeanne Augier, à la création de L’Isle de Leos Hotel & Spa en Provence, imaginé comme une maison d’hôtes intime et chaleureuse, en passant par le Talaia Hotel & Spa à Biarritz, écrin minéral et marin suspendu au-dessus de l’océan, Jean-Philippe Nuel conserve l’idée d’un dialogue entre le lieu, l’architecture et le mobilier. Une approche qui l’a conduit à collaborer avec Talenti et Duvivier Canapés pour développer deux nouvelles gammes, désormais pérennisées par les marques.

Le Talaia Hotel & Spa de Biarritz ©FrancisAmiand

L’espace à l’origine de l’objet

Chez Jean-Philippe Nuel, le mobilier naît rarement d’une idée abstraite, mais plutôt d’un « besoin généré par l’architecture », explique-t-il. « Quand on conçoit une chambre d’hôtel, on a souvent besoin d’un bridge. On ne veut pas d’une simple chaise, mais il faut que l’assise reste manœuvrable pour s’adapter à différents usages. En 2021-2022, j’ai donc dessiné cette pièce, car il en existait en réalité assez peu sur le marché. » Destinée à l’origine à un projet hôtelier avorté à New York, la pièce au design sobre et classique a malgré tout été réalisée par Duvivier Canapés sous le nom de colection Barbara. D’abord implantée dans un hôtel à Reims, elle a fini par trouver sa place au Negresco, dans le cadre de la rénovation estivale. « À l’image de cette pièce, mes objets naissent souvent d’un lieu, d’un besoin précis. Ce n’est que dans un second temps que se pose la question de leur adoption par une marque et de leur intégration dans une collection », précise le designer. C’est notamment le cas d’une autre collaboration, cette fois avec Talenti, imaginée dans le cadre du projet de L’Isle-sur-la-Sorgue. Nommée Riva, la collection s’inspire du nautisme et du quiet luxury. D’abord pensée pour le monde de l’hôtellerie, puis intégrée à des projets de yachting, l’assise, reconnaissable à son large piètement en bois sur l’avant, a été ajoutée au catalogue de la marque italienne. « Nous avons néanmoins dû redimensionner certaines pièces. Le piètement initial, assez épais, a été redessiné pour plus de légèreté et de durabilité. Mais la générosité de la chaise, son aspect presque surdimensionné, demeure. » Ce processus d’ajustement accompagne souvent la transition d’une pièce sur mesure vers l’édition. « C’est par exemple ce qui s’est produit au Negresco, pour un canapé en forme de banane de quatre mètres de long. On nous a dit qu’il était trop grand : il a fallu le repenser pour un cadre plus classique. »

La Suite Jeanne&Paul et les assises de la collection Barbara imaginées par Jean-Philippe Nuel ©Grégoire_Gardette

Une approche transversale et lisible

Architecte de formation, mais aujourd’hui davantage tournée vers l’aménagement intérieur, Jean-Philippe Nuel revendique une posture transversale. « Même si ma notion de création s’est un peu déplacée, j’aime garder un œil sur toutes les étapes d’un projet. C’est peut-être lié au marché anglo-saxon, où les architectes ne s’occupent pas des intérieurs ni de la décoration. En Europe, c’est différent, mais comme je travaille beaucoup à l’étranger, le curseur s’est un peu déplacé. » Connu pour la diversité de ses réalisations, le créateur défend avant tout une cohérence du lieu. « Je garde un style que je ne renie pas, sans fioritures, avec une lisibilité dans la mise en place des éléments. » De L’Isle-sur-la-Sorgue, où la présence d’antiquaires a inspiré un dialogue entre objets anciens et mobilier contemporain, à Biarritz, où les couleurs du Pays basque infusent le projet, son seul fil rouge reste l’identité du lieu. « Pour le mobilier, comme pour l’architecture, c’est toujours dans le cadre de ce que j’ai vu, ressenti ou analysé que la création s’inscrit », conclut-il.

Le hall de l'hôtel Isle de Leos et les assises de la collection Riva éditées par Talenti ©Francis Amiand
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24/10/2025
Icônes en résonance : Charlotte Perriand rééditée par Saint Laurent

À la Galerie Patrick Seguin et sous la curration d’Anthony Vaccarello, la maison Saint Laurent fait dialoguer l’héritage du design avec celui de la mode en présentant quatre pièces rares de mobilier de Charlotte Perriand.

Jusqu’au 22 novembre, la Galerie Patrick Seguin met en scène une exposition qui réunit deux icônes du XXᵉ siècle que sont Charlotte Perriand et Yves Saint Laurent. Sous la direction artistique d’Anthony Vaccarello, ce sont quatre pièces de la créatrice - dont certaines étaient jusqu'ici restées à l’état de prototypes - qui ont été rééditées en série limitée. Présentées de façon presque muséale, chaque meuble témoigne d’un dialogue subtil entre rigueur moderniste et sensualité des matériaux, qu’il s’agisse de la banquette de la résidence de l’ambassadeur du Japon à Paris, du fauteuil Visiteur Indochine ou bien de la bibliothèque Rio de Janeiro ou encore de la table Mille-Feuilles.

Bibliothèque Rio de Janeiro © Saint Laurent

Un dialogue entre héritages et regards contemporains

Plus qu’une simple exposition, cette collaboration rend hommage à la fascination réciproque entre la mode et le design. En effet, alors qu'Yves Saint Laurent  collectionnait les créations de Perriand, Anthony Vaccarello lui, les faire revivre avec modernité à travers un regard épuré, fidèle et respectueux du travail de la designeuse. En s’associant à la Galerie Patrick Seguin, Saint Laurent affirme son engagement pour le patrimoine créatif et la transmission des savoir-faire. Un exercice d’équilibre où l’héritage se transforme en manifeste contemporain, à découvrir sans attendre.

A gauche : Fauteuil visiteur Indochine / A droite : Table Mille-Feuilles © Saint Laurent

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