Rétro 2020- 2/2 La force du made in France ?

Rétro 2020- 2/2 La force du made in France ?

Si les commerces physiques ont souffert du confinement, les ventes en ligne ont à l’évidence explosé, d’autant plus pour ceux qui avaient le stock en proximité et la capacité de production locale. Avec un recentrage sur la maison et les activités quotidiennes, le premier confinement a pointé un engouement pour les activités de cuisine. Et c’est logiquement que ceux à la croisée de ces deux terrains ont vu leurs ventes s’envoler : la Maison Cristel nous signalait en juin un record commercial au printemps : + de 500 %. Retour sur entreprise française à l’histoire passionnante, entre design et ancrage régional.

Héritage de fabrique familiale du XIXe siècle, menace de délocalisation, reprise par un collectif d’ouvriers, ascension internationale d’une entreprise locale… L’histoire de Cristel réunit tous les ingrédients d’une saga de l’été à succès. Pas étonnant que Bernadette Dodane, sa présidente, soit en train de finaliser un roman qui en raconte l’aventure. Cette success-story est en fait due à la créativité de Paul Dodane, qui a su lire les capacités de l’appareil de production pour imaginer un produit usuel, bien positionné sur le marché, industrialisable et diffusé dans le monde entier. Le rêve de tout designer ?

À quelques kilomètres de Montbéliard, dans le Doubs, en lisière de forêt, Cristel a donné une seconde vie à l’ex-Casserie, une usine de ferblanterie construite en 1826 par Japy, avec ses trois fils, à Fesches-le-Châtel. Précurseurs à l’époque, ils rachètent le brevet du premier procédé d’emboutissage appliqué à la fabrication d’éléments de cuisson qui, ce faisant, se distinguent des casseroles en fer battu. Avec le temps, ils améliorent la production en déposant des brevets d’étamage. Quelques générations après – et trois guerres plus tard –, l’empire se délite, des parts sont cédées à des financiers séduits par l’aura de cette entreprise qui a des comptoirs dans le monde entier. Des conflits sociaux éclatent, la modernisation tarde, et les fonds d’investissement ne réussissent pas à sauver l’entreprise. En 1979, Japy fait faillite, est repris, puis fait face à un deuxième dépôt de bilan. Une vingtaine d’anciens ouvriers cherchent alors une solution pour redémarrer la fabrication sous forme de coopérative ouvrière et créer une marque sous laquelle déposer leur production : Cristel est née, contraction de « cristal » (en référence à la brillance de leur acier) et de « Châtel », le lieu. Très vite, ils sont de nouveaux en difficulté : manque de cadres formés, de capitaux financiers, perte de fichiers clients… Bernadette Dodane est contactée pour faire une évaluation de la situation pour le sous-préfet de région. Alors dessinateur-projecteur chez Peugeot, son époux, Paul Dodane, visite l’atelier et se lance dans une étude pour imaginer un produit adapté aux besoins de l’époque qui passe du feu à la table. Cristel tient son concept : la cuisson-service. Si l’idée est bonne, l’industrialisation prend du temps, et la Scop doit à nouveau déposer le bilan en 1986. Un Allemand offre une reprise avec un déménagement à Düsseldorf, mais les autorités se battent pour sauvegarder le site, véritable patrimoine local. Faute de repreneur et pour éviter de nouveau au personnel de perdre leur emploi, en 1987, le couple Dodane devient exploitant de l’entreprise Cristel puis propriétaire en 1993. Bien lui en a pris : aujourd’hui les quatre-vingt-dix employés produisent chaque année quelque 600 000 pièces. L’entreprise a survécu grâce à l’implication de vingt-trois associés, qui rassemblent les salariés et des quelques amis qui y ont mis leurs économies. Et surtout en se positionnant sur un marché haut de gamme et en revendiquant une excellence à la française.

« Cook & Serve »

Comme souvent, ce sont les idées simples qui frappent le plus fort. L’ingéniosité de Paul Dodane, c’est d’avoir repensé la poignée amovible des instruments de cuisson pour décliner le concept de cuisson-service : « Les poignées démontables existaient déjà, mais pas un produit dont, une fois l’accessoire retiré, la poignée ou l’aisance présentait une forme pure, sans éléments de mécanique apparente. » Perfectionné au fil des collections, le clipsage-déclipsage se fait d’une main, très simplement : le manche s’accroche aux anses, pour déplacer l’élément de cuisson, et au couvercle en verre, pour le soulever facilement. La dernière version de cette poignée ne présente aucun jeu. Le rangement des ustensiles est facilité dans les armoires, et les plats passent ainsi du four au gaz et arrivent sur la table sans dépareiller le service ; il n’est donc plus nécessaire de transvaser le contenu.

Paul Dodane précise : « On voulait un produit de qualité. Quand on monte en gamme, on sort de l’obligation de s’aligner sur le marché. » Le produit est différent et suit l’évolution de la cuisine. Bernadette Dodane indique : « Le marché était saturé de produits bas de gamme, pas chers, dans des matériaux qui ne répondent pas aux normes d’hygiène alimentaire actuelles. » Cristel prend le temps de s’adapter au contexte. Designer-concepteur, Paul Dodane apporte aussi des compétences techniques pour la recherche de matériaux. En 1991 sort ainsi en premier des gammes d’articles en acier inoxydable compatibles avec la cuisson à induction.

Depuis, les gammes n’ont cessé d’être développées : Mutine, Strate, Casteline… Les collections sont toujours pensées pour être associées entre elles. Le catalogue rassemble 1 200 produits et se décline aujourd’hui autour des accessoires : théières, services à fondue, etc., et les produits sont présents à l’étranger, au Japon et aux états-Unis, par exemple. Paul Dodane travaille de concert avec Pascal Drouville , et le duo forme le bureau d’études de Cristel. (…)

Directeur général délégué, Damien Dodane souligne que ce nouveau marché « permet de développer la marque au-delà des produits à poignées amovibles. On a travaillé avec des cuisiniers et des pâtissiers. On a conçu la collection Castel’Pro il y a deux ans (NDLR : notre photo). Si on est parmi les derniers arrivés sur ce segment, l’implantation se fait par le haut. Les investissements sont très lourds en réfrigérateurs et en équipement, et la casserole arrive souvent dans les lignes de budget. Il faut convaincre les professionnels que l’élément casserole peut les aider à créer. Actuellement, la cuisson par induction commence à entrer dans les grandes cuisines. Nous, on arrive avec des produits performants en montée comme en descente de température, pour aller au degré près pour des cuissons parfaites. » Et c’est aussi le rechapage possible qui séduit les professionnels : Michel Bras confie ses poêles revêtues après chaque saison.

Un succès qui ne fait que croître

CastelPRO Composition globale

Durant le confinement, les ventes Internet ont explosé de 500 %. Damien Dodane explique : « Cette période a permis aux gens de se recentrer sur leur maison, et ils ont réappris à cuisiner. Il y a une inflation d’images sur Instagram, tout le monde a partagé les plats. Top Chef a eu un audimat historique. Les gens se sont rééquipés. On venait de refaire notre site Internet. Aujourd’hui, c’est notre première source de clients. » A un bémol près : Cristel soigne ses liens avec les revendeurs en France et les a toujours placés comme partenaires dans ce positionnement de premier fabricant français d’articles culinaires en Inox haut de gamme. Emmanuel Brugger, directeur général,  précise : « De ces ventes Internet, on a reversé 20 % à nos revendeurs. On les a toujours intéressés aux ventes Internet. Pour acheter chez nous, le consommateur doit choisir un revendeur, qui reçoit une commission, qu’il soit livré chez lui ou en magasin. Il y a une relation de services qui se crée entre le consommateur et le revendeur. Le réseau physique est une des valeurs de la marque. »

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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Temps de lecture
15/10/2025
Esprit Contract : chez Vitra, technicité doit rimer avec durabilité

Entre innovations techniques et nouvelle offre circulaire, Vitra souhaite mieux faire connaître cette activité tout en poursuivant le développement de projets personnalisés répondant aux besoins spécifiques de ses clients. Entretien avec Karin Gintz, directrice générale France de la marque, pour mieux comprendre ces nouveaux enjeux.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Quelle est la vision de Vitra concernant les projets contract ?

Vitra travaille à la fois sur des projets contract et résidentiels, et c’est justement cet équilibre qui fait le charme de la marque. Sous une même entité, il est possible d’aménager des bureaux, des espaces tertiaires, des lieux publics ou encore du résidentiel. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous parvenons à créer des environnements de travail qui ressemblent un peu moins à des bureaux. Nous défendons l’idée que si l’on va au bureau, il faut offrir aux collaborateurs des activités plus riches et intéressantes que ce qu’ils ont chez eux. Cela passe par la création d’espaces sociaux authentiques et par le développement de produits pensés pour ces nouveaux usages.

Siège de Tiffany & Co à Paris, 2023 © Vitra

Comment s’organisent ces projets concrètement ?

Dans le domaine du contract, Vitra se positionne comme une marque tournée vers l’innovation. Nous avons d’abord mis l’accent sur les matériaux, puis sur les mouvements et les usages. Aujourd’hui, nous concentrons nos efforts sur le développement durable de nos produits. Nous collaborons à la fois avec des designers renommés mais également avec nos équipes internes dédiées à la R&D qui s’avère être un aspect très apprécié des créateurs. Ce fut le cas, par exemple, du siège Mynt d’Erwan Bouroullec, un fauteuil surprenant développé afin que l’assise et le dossier bougent simultanément. C’est précisément ce type d’usage innovant que nous souhaitons continuer à explorer et à développer.

Chaises Mynt, design : Erwan Bouroullec © Vitra

La marque s’engage de plus en plus sur le plan du développement durable. Comment cela se traduit-il dans les produits ?

Nous avons toujours voulu proposer des choses nouvelles, mais qui ont du sens. Depuis une dizaine d’années, nous avons concentré nos efforts sur les matériaux afin de réduire au maximum notre empreinte carbone. Aujourd’hui, nos conceptions de produits ont été complètement repensées :
tous les plastiques utilisés sont recyclés, le nombre de pièces et de composants a été réduit, et nous n’utilisons plus ni agrafes, ni colle. Parallèlement à cet aspect technique, nous anticipons aussi la question de l’entretien : un siège ou un sofa doit être lavable, déhoussable, et facilement réparable. En cas de problème, il faut pouvoir remplacer la pièce défectueuse sans avoir à changer l’intégralité du produit.

Canapé SoftWork, design : BarberOsgerby © Vitra

Vous proposez également un service de restauration de vos modèles iconiques, le Vitra Circle. Quel est l’objectif de cette initiative ?

Le Vitra Circle est une plateforme à travers laquelle nous rachetons des produits Vitra afin de les reconditionner avant de les remettre sur le marché en seconde main. L’offre couvre tous types de produits, même si l’on retrouve souvent nos pièces iconiques, comme les Aluminium Group ou bien des modèles plus récents tels que les chaises ID. Les produits sont repris dans nos usines, repassent sur la chaîne de montage des produits neufs et peuvent changer de couleur, de textile ou de matériau. Bientôt, il sera presque impossible de distinguer un produit neuf d’un reconditionné.

© Vitra

Vitra participe pour la première fois à Esprit Contract. Qu’attendez-vous de cette participation ?

Participer à ce type de salon est avant tout l’occasion de rencontrer les professionnels. En parallèle, nous souhaitons mettre en lumière notre offre de seconde vie et de réemploi, car beaucoup d’entreprises ne sont pas encore informées sur le sujet. Nos produits sont déjà réputés pour leur longévité, mais avec cette initiative, nous franchissons une nouvelle étape : leur durée de vie peut être encore prolongée, ce qui ouvre la voie à de nouveaux enjeux de consommation et à une autre manière de penser les projets.

Temps de lecture
13/10/2025
EspritContract : Chez Flos, le sur-mesure comme engagement

Flos intègre du sur-mesure pour répondre aux besoins spécifiques du marché contract. En France, ce segment représente aujourd’hui 20 % de son activité, divisée entre leurs quatre familles d’opération : bespoke, architectural, outdoor et décoratif.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Comme chaque année depuis trois ans, EspritContract est synonyme de sur-mesure. Un marqueur fort dans lequel de nombreuses marques de luminaires sont engagées. Parmi elles, Flos, véritable référence italienne de l’éclairage. Divisée en quatre secteurs – bespoke, architectural, outdoor et décoratif – la marque se distingue en ayant toujours fait du sur-mesure un levier d’action auprès des prescripteurs, qu’il s’agisse de designers, d’architectes, de groupes hôteliers ou d’enseignes retail. Néanmoins, depuis 2017 et l’arrivée de Jason Brackenbury à la tête du développement en France, Flos a renforcé cette dynamique en plaçant sa capacité d’adaptation au centre de sa stratégie contract. Une volonté, autant qu’un besoin, pour rester dans la course à la lumière.

Adapter le sur-mesure

Chez Flos, le sur-mesure se décline à deux niveaux. « Il y a d’abord les adaptations techniques ou esthétiques de produits existants. Nous pouvons changer une teinte ou un système d’attache pour qu’il convienne au projet dans lequel il s’intègre. C’est ce que nous avons fait au Grand Palais, où le bloc de fixation d’un luminaire standard a été réadapté aux besoins du chantier », détaille Jason Brackenbury. Mais au-delà de cette culture de l’ajustement, historiquement ancrée dans l’ADN de la marque, Flos va plus loin. « Nous créons également des produits entièrement conçus et dessinés par des studios ou agences externes. » Une capacité rendue possible par son savoir-faire industriel. Récemment, un projet résidentiel constitué de lustres et de plafonniers imaginés par REV Architecture a ainsi vu le jour grâce à Flos Bespoke.
Pour FLOS l’idée de flexibilité va de pair avec celle de durabilité. Les usines de la marque, trois en Italie et une autre en Espagne, sourcent plus de 70% de leurs composants dans un rayon de quelques kilomètres autour des lieux de fabrication. Quant aux 30% restants, la plupart proviennent d’échanges entre les deux pays. « En fabriquant localement avec des fournisseurs locaux la flexibilité est maîtrisable », résume Jason Brackenbury.
Au total, ce sont plus de 600 personnes qui travaillent pour Flos dans le monde, dont 300 en Italie et une centaine en Espagne, les autres étant réparties sur les cinq continents, avec notamment une antenne Bespoke dans le New Jersey dédiée aux projets nord-américains.

Suspension Luce Orizzontale à la Bourse de Commerce ©Luca Caizzi


Un design contract entre confort, efficacité et exigence

Aujourd’hui, le contract dans toutes ses formes représente 60% de l’activité globale de Flos. Les projets sont ainsi structurés en quatre grandes familles : le bespoke, dont le contract constitue l’entièreté des projets, l’architectural et l’outdoor, pour lesquels on parle de plus de 80 %, et enfin la gamme décorative. Si cette dernière est encore liée à 80 % au retail (ventes au détail), elle est de plus en plus présente dans les projets d’hôtellerie, de sièges sociaux ou d’espaces hybrides. Une perméabilité – accentuée par la vague post-Covid de réaménagement des entreprises et de relance du secteur hôtelier – qui reflète également la stratégie de la marque : proposer des solutions adaptées à chaque usage. Adapter ses solutions implique aussi, pour Flos, de composer avec les réalités budgétaires propres à chaque typologie de projet. « Le luxe est aujourd’hui un secteur clé qui nous pousse à nous améliorer sur le plan technique. Grâce aux demandes de nos clients historiques et nouveaux dans le domaine du luxe nous avons amélioré l’efficacité de nos luminaires pour dépasser leur demande en gardant un confort visuel qui est notre marque de fabrique », explique Jason Brackenbury. Un équilibre délicat entre contraintes économiques et perfectionnement technologique que la marque explique, entre autres, par l’attention particulière portée à la qualité d’éclairage et au confort visuel. « Pour nous, le plus important est de rendre les luminaires faciles à vivre, ce qui implique une vraie réflexion sur la lumière elle-même », poursuit Jason Brackenbury. Une conséquence du sur-mesure qui trouve également sa place dans les finitions et le développement de nouvelles technologies, comme le Light Shadow, capable d’offrir un faisceau large sans éblouissement. Cette capacité à allier beauté, confort et performance fait aujourd’hui la force du contract chez Flos. Une esthétique sur-mesure pour mettre en lumière la création design et architecturale.

Ci-dessous, la suspension Flos Luce Verticale à la Bourse de Commerce ©Tommaso Sartori

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16/10/2025
Lancement des dixièmes Journées nationales de l'architecture

La dixième édition des Journées nationales de l'architecture s’ouvre aujourd’hui ! L’occasion de découvrir et redécouvrir les constructions qui façonnent le paysage français à travers plus de 1 000 lieux.

Un style biscornu dans un quartier à l’architecture sobre, une façade étonnamment colorée ou encore une verrue des années 1980 érigée en plein cœur d’un centre-ville historique. Si l’architecture est partout, il n’est pas toujours évident de la comprendre, d’en cerner les influences et les enjeux. Créées en 2015, les Journées de l’Architecture célèbrent leurs 10 ans. À partir de ce jeudi 16 octobre, et jusqu’au dimanche 19, le festival invite tous les publics — experts comme simples citoyens — à venir aborder le sujet de l’architecture dans plus de 1 000 lieux répartis sur tout le territoire. Du Café Archi implanté dans le tiers-lieu de La Raffinerie, sur l’île de La Réunion, au Pavillon Muqarnas de Saint-Étienne, en passant par le Musée de l'Annonciade de Saint-Tropez, chacun sera invité à prendre part à des conférences, des débats, mais aussi des expositions et des visites. Avec pour thème les « Architectures du quotidien », cette nouvelle édition souhaite rapprocher la vie de tous les jours et le bâti historique pour « mettre en avant la pluralité des éléments construits qui nous entourent et mettre la symbolique du premier art à la portée de tous », explique Hélène Fernandez, directrice adjointe au directeur général des patrimoines et de l’architecture, chargée de l’architecture.

Davantage tournée vers les professionnels de l’architecture, avec cette année davantage d’ouvertures d’agences, « cette édition entend susciter des controverses et des interrogations pour favoriser les échanges ». Un objectif qui s’inscrit dans la volonté du ministère de la Culture de faire découvrir ce domaine, ses métiers et ses enjeux de société, qu’ils concernent les transports, les infrastructures publiques, les équipements sportifs ou culturels.

La Grande Motte ©CAUE34

Une stratégie nationale

Imaginées pour répondre « à l’absence d’un moment annuel dédié à l’architecture », ces journées s’inscrivent dans un plan global lancé en 2015. Célébrant « une nouvelle stratégie pour visibiliser le monde de l’architecture et ses missions », l’événement souhaite à la fois donner les clés de compréhension du bâti, mais également inviter à questionner la mise en œuvre de projets par le prisme des ressources ou encore de l’évolution de nos modes de vie. Un enjeu d’autant plus important que la profession d’architecte suscite un véritable engouement auprès des étudiants, sans pour autant être toujours bien comprise du grand public. C’est aussi dans cette optique que les Journées de l’Architecture renouvelleront cette année encore le dispositif à destination de la jeunesse « Lever les yeux », porté notamment par les CAUE ou les directions des patrimoines des collectivités. Un enjeu de compréhension à construire, donc, pour que chacun soit un petit peu plus habité par la connaissance de nos architectures quotidiennes.

Le programme de cette nouvelle édition des Journées nationales de l'architecture est à retrouver en intégralité ici.

Les Turbulences, Frac Centre-Val de Loire. Jakob+MacFarlane ©Martin Argyroglo
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16/10/2025
RELEASE [AEC] : un rendez-vous sous le prisme de la technologie

Dédié aux nouvelles technologies dans les domaines de l’architecture, de l’architecture intérieure et du design, le salon RELEASE [AEC] ouvrira les portes de sa première édition le 17 novembre.

La création architecturale et design évolue, et avec elle tout l’écosystème de la profession. C’est dans cette optique, et pour accompagner les acteurs dans cette mutation, que se tiendra, le 17 novembre prochain, la première édition de RELEASE [AEC]. Porté par Philippe Brocart, l’événement réunira, au Paris Pleyel Resort à Saint-Denis, un vaste réseau d’agences, de start-up, de bureaux d’études et de campus d’architecture. L’occasion pour ces professionnels de porter un regard croisé sur les transformations des technologies dans l’architecture et de l’ingénierie, dans le secteur de la conception. Au programme de ce grand rendez-vous, cinq keynotes internationales et une multitude d’intervenants, parmi lesquels Tim Fu, figure montante de l’architecture générative, Allister Lewis, militant d’un usage plus fluide des outils numériques, ou encore Stjepan Mikulic, dont la base de données dédiée aux IA pour l’AEC fait aujourd’hui référence.

Autre moment fort : la remise des Architizer A+Awards pour la zone EMEA, organisée en collaboration avec la célèbre plateforme new-yorkaise. La cérémonie sera précédée d’une conférence réunissant Atelier du Pont, Coldefy et Chatillon Architectes autour de la question des technologies cachées dans l’architecture contemporaine.

L’IA au cœur d’une vaste mutation

Après plusieurs années d’adoption progressive des outils BIM (Building Information Modeling) et de la modélisation 3D, l’introduction massive de l’intelligence artificielle marque une nouvelle étape. « L’IA offre des solutions dans de nombreux domaines, notamment la génération en temps réel de plans, l’aide à la conception et à la modélisation, l’analyse environnementale et énergétique, la visualisation et les rendus 3D, mais aussi l’optimisation des réponses aux appels d’offres, la gestion des comptes rendus de chantier, la gestion simplifiée des tâches administratives et juridiques », annonce Philippe Brocart. C’est pour expliciter et composer au mieux avec ce nouvel outil, et son intégration rapide dans le secteur, que RELEASE [AEC] souhaite « faire un point sur les technologies et les outils digitaux qui permettent aux différentes professions, dont les designers, d’être plus efficaces, de gagner du temps et de pouvoir ainsi se concentrer sur leur véritable valeur ajoutée, à savoir la créativité. » Une évolution à laquelle Philippe Brocart souhaite intégrer les étudiants, qui pourront également participer à l'événement à partir de 17h.
« Il est important que les nouvelles générations s’approprient ces nouveaux outils et se tiennent informées, d’autant plus qu’elles sont habituées à utiliser, dans leur quotidien, les nouveaux outils digitaux », conclut-il.

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