Rudy Guénaire, l'autodidacte directeur artistique des PNY
PNY Strasbourg © Ludovic Balay

Rudy Guénaire, l'autodidacte directeur artistique des PNY

Rudy Guénaire est le cofondateur des restaurants PNY. Après avoir fait appel à des architectes pour imaginer ses 8 sites parisiens, le directeur artistique du groupe a voulu aller plus loin, en se lançant à son tour dans l’agencement de ses restaurants.


L’aventure PNY (Paris-New York, ndlr) a débuté en 2012. Rudy Guénaire et Graffi Rathamohan, tous les deux diplômés d’HEC se lancent dans l’entrepreneuriat et décident de créer leur concept de restaurant de burgers. Pour les concevoir, ils font d’abord appel à l’agence CUT architecture, qui fera naître 5 des restaurants (PNY Faubourg Saint-Denis, PNY Pigalle, PNY Carreau du Temple, PNY Oberkampf et PNY Citadium). Ils sont ensuite relayés par l’architecte Bernard Dubois qui imagine 3 nouvelles adresses, toujours parisiennes (PNY Marais, PNY Faubourg Saint-Antoine, PNY Gaîté).

PNY Grenoble © Ludovic Balay
PNY Strasbourg © Ludovic Balay

En 2020, après 8 ans d’observation et de suivi attentif des chantiers, Rudy Guénaire ressent le besoin de s’impliquer encore plus : « Je commençais à avoir une vraie vision de ce que je voulais pour les restaurants. Je n’ai trouvé personne qui correspondait à ce que j’avais en tête donc je me suis dit que c’était le moment de me lancer. »  À l’époque en plein déménagement, il décide de gérer la rénovation de son appartement de bout en bout, pour faire le test, avant de s’attaquer aux nouveaux PNY.

Un studio et un premier restaurant à Lyon en 2021

En 2021, il crée son studio à Paris, et s’entoure de 4 architectes pour l’assister sur tous les projets. Il lance ensuite les travaux du PNY Lyon, ouvert en février 2022. Situé dans un quartier réputé pour les fameux bouchons locaux, il explique avoir voulu faire de cette ancienne imprimerie une réinterprétation d’un dîner à l’américaine, mais « sans tomber dans le cliché », le tout ponctué de subtiles références au film Grease et au clip Hollywood de Madonna. Passionné de cinéma et de pop culture, Rudy Guénaire n’hésite pas à  s’ y référer ses réalisations :« Je fais en sorte que tout vienne de moi. Il ne faut pas non plus trop s’inspirer des autres, afin de sortir quelque chose qui vienne de soi au maximum et que ça ai une vraie personnalité. C’est un peu une synthèse de tout ce que je vois. »

PNY Lyon © Ludovic Balay

Dans la foulée ont ouvert PNY Strasbourg, PNY Grenoble et PNY Bordeaux. Deux nouvelles adresses à Lille et Nantes sont actuellement en travaux, tandis que trois autres sont en phase de dessins.

PNY Bordeaux © Ludovic Balay

Dessiner au maximum

Dans l’aménagement des restaurants, le dessin des pièces de mobilier a pris une place particulière dans son travail. Plus spécifiquement, le directeur artistique confie avoir développé un attrait pour les chaises. Depuis PNY Lyon, il les dessine toutes, mais pas seulement. « Je veux aller très loin dans l’exigence du dessin. Je dessine tout ce que je peux : les chaises, les lampes, les porte-serviettes et même les porte-manteaux. » Une exigence qui assure un rendu de qualité, sans faire exploser les budgets : « On reste des restaurants de burgers. Donc même si on a des moyens, on sait qu’on ne va pas y mettre du marbre. Ce qui compte vraiment, c’est le dessin, c’est ce qui fait que le rendu sera beau. »

Chaise du PNY Bordeaux © Ludovic Balay
Chaise du PNY Strasbourg © Ludovic Balay

Raconter des histoires

« Ce qu’on veut, c’est raconter une histoire autour du burger, qui soit à chaque fois différente, et faire entrer les clients dans un univers. » En effet, le directeur artistique prend plaisir à glisser des références culturelles et historiques, à l’instar du PNY Strasbourg, agencé comme un train, pour rappeler l’Orient Express, dont le trajet initial effectuait un stop dans la ville alsacienne. À Grenoble, on quitte le train pour arriver dans un avion, tandis qu’à Bordeaux, on aurait presque des vertiges à cause de l’architecture aux courbes penchées qui vient perturber notre gravité. Il ne reste plus qu’à découvrir ce que les prochaines adresses réservent…

Rédigé par 
Maïa Pois

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15/7/2024
CERSAIE : une édition 2024 focalisée sur l’espace architectural

Le CERSAIE, salon incontournable de la rentrée dédié à la céramique, à l’architecture et à l’ameublement de salle de bains se tiendra à nouveau en Italie, à Bologne, du 23 au 27 septembre 2024.

Après une 40e édition anniversaire réussie, avec près de 100 000 visiteurs recensés - 99 319 pour être exact -, dont 47 000 venus de l’étranger, le salon CERSAIE a su confirmer son ancrage en tant que salon de référence dans le secteur. Avec plus de 600 exposants, l’évènement a offert aux visiteurs un panel de professionnels touchant au secteur de la salle de bain, des matériaux et de l’aménagement des espaces. En 2024, le salon se tiendra à nouveau au BolognaFiere avec l’idée de se focaliser sur l’espace architectural. Après Route 40 l’an dernier, l’idée de cette 41e édition est cette fois-ci de faire le lien entre l’espace architectural, le projet et les interactions sociales. Ainsi, la volonté de l’organisation est de créer une sorte d’écosystème de produits design en mesure de satisfaire les besoins des concepteurs, des entrepreneurs, des architectes d'intérieur et des professionnels du commerce du monde entier.

Le Quadriportique, la clé de voûte du salon


Toujours dans la lignée de proposer différents rendez-vous culturels et d’informations au cours du salon, notamment professionnelles, le nouvel aménagement du Quadriportique, devient ainsi la « clé de voûte » du CERSAIE. Cette dernière accueillera notamment les rencontres du programme culturel « Bâtir, Habiter, Penser ». L’aménagement du Quadriportique, grand de 1 000 m2, a été pensé par l’architecte Dario Curatolo, directement inspiré de l’expérience Route 40 de la précédente édition et qui retrouve le concept de la place de Bologne, comme un lieu de rencontre, de convivialité et d’échanges. Ce dernier comprend notamment une arène de conférences pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes, une bibliothèque dédiée au design ainsi qu’une station de l’Association Dessin Industriel, qui fêtera cette année les 10 ans du Prix ADI au salon. À noter que dans un souci de durabilité, toute l’installation est conçue pour être totalement recyclée et réutilisable !

Retour du 9e café de la presse 

Dans la lignée de son thème principal, le café de la presse fait son grand retour pour une 9e édition et proposera aux visiteurs de découvrir 18 magazines partenaires présents pour parler d’espace architectural, à savoir AD Architectural Digest, CasaFacile, CasaOggiDomani, Chiesa Oggi, DDN, Domus, Elle Decor Italia, IFDM, Il Bagno Oggi e Domani, Ingenio, IoArch, Interni, La casa in ordine, NiiProgetti, Platform, Suite, The Plan et Wellness Design. Des rendez-vous qui prendront le format de conversation informelle pendant 45 minutes en compagnie des directeurs des magazines et diverses personnalités du secteur du design et de l’architecture, avec un même fil conducteur pour tous : la création d'un espace architectural en Italie et dans le monde. Des rencontres qui auront lieu tous les jours du salon à 10 h, 12 h, 15 h et 16 h au sein du Mall 29-30, et diffusées en direct sur le site du salon.

Un salon promu par Confindustria Ceramica | Organisé par Edi.Cer. spa en collaboration with BolognaFiere. Plus d'informations ici : https://www.cersaie.it/en/index.php

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10/7/2024
À Clichy, l'hôtel Tribe tout en contraste

Le groupe immobilier Galia dévoile l’hôtel Tribe Clichy, un nouvel établissement contrasté imaginé par l'agence d'architecture intérieure et de design ciguë.

Né en Australie, exporté à Clichy. Après La Défense, Saint-Ouen et les Batignolles, la chaîne d'hôtellerie Tribe soutenue par Galia, poursuit sa conquête du nord-ouest parisien en ouvrant une nouvelle adresse. Fort de 120 chambres, l'hôtel quatre étoiles déploie sur ses sept niveaux un aménagement particulièrement contemporain et coloré dessiné par l'agence ciguë, spécialiste des projets contemporains mêlant architecture et design. Implanté sur un ancien terrain vague où se côtoyaient garages et immeubles décrépit, ce nouveau lieu de 3 800m² construit par l'agence Neufville-Gayet, joue sur les contrastes pour offrir aux clients, comme aux simples passants, un moment de vie décomplexé en dehors des standards.

Les grandes ouvertures du rez-de-chaussée participent à alléger la structure massive en pierre de taille ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis



Des espaces « sans coutures »

Est-ce un café, un restaurant ? Un club nocturne peut-être, à moins qu'il ne s'agisse d'un espace de coworking ? À en croire le regard des promeneurs, le dernier-né de la chaîne Tribe interroge. Il faut dire qu'avec sa façade vitrée et son intérieur coloré, l'établissement ne passe pas inaperçu. « Nous voulions créer un lieu qui soit ouvert sur l'extérieur pour que les passants s'arrêtent et prennent le temps de rentrer. Le rez-de-chaussée a été imaginé pour l'hôtel en lui-même, mais également comme un lieu serviciel pour la ville » explique Pauline Oster, vice-présidente de la marque en Europe et en Afrique du Nord. Alors ici, pas question de réaliser un hall d’hôtel classique. La restauration se conjugue au coworking et aux espaces de détente pour un « social hub sans couture », comprenez un vaste espace perméable où gravitent, autour d'un bar central, différentes typologies d'espaces. Pour répondre à cette exigence de la chaîne, Alphonse Sarthout, architecte de l'agence Cigüe, a aménagé la surface de près de 450m² « comme la grande brasserie d'un faubourg où tout est organisé autour d'un grand comptoir. Nous ne voulions pas d'un lobby refermé sur lui-même, car l'absence d'accueil dédié à l'hôtellerie est une des caractéristiques de Tribe. Ce sont les personnes du bar qui s'occupent de cela. » C'est donc à la manière d'un tetris polyvalent et ludique que s'est aménagé le rez-de-chaussée.

Au rez-de-chaussée, le bar central en faïence s'ouvre à 360° sur l'espace ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis

La couleur mise en lumière

Si la chaîne Tribe n'est pas ancienne - elle a été fondée à Perth en 2017 -, ce nouvel établissement marque déjà un certain renouveau, précise Pauline Oster. « Jusqu'à maintenant, les hôtels de la chaîne étaient relativement sombres. Pour cet établissement, nous souhaitions diversifier ce qui avait tendance à devenir notre identité visuelle. Nous sommes donc partis sur quelque chose qui puisse graviter autour d'une carte de restauration aux saveurs californiennes, ensoleillés et festives. » Et pour apporter cette nouvelle dimension et cette granularité bien spécifique au lieu, Cigüe a misé sur l'éclectisme des matériaux et des couleurs. Un élément « que nous manipulons assez peu à l'agence » confie Alphonse Sarthout, mais qui se manifeste « à la fois dans le mobilier et les revêtements. »

Au rez-de-chaussée, les assises jaunes, bleues et vertes côtoient les murs peints et recouverts de faïences ou de briques, « une évocation des bâtiments de la banlieue parisienne, en contraste avec l'extérieur cossu en pierre de taille. » Pour complexifier l'ensemble, des jeux de trames prégnantes complètent le décor avec le traitement ondulé du plafond acoustique en feutre, et le sol en pierre aux lignes très graphiques. Un éclectisme stylistique renforcé enfin par le choix de rideaux aluminés. « Il y avait aussi la volonté que cet intérieur baigné d'une lumière traversante du matin au soir, puisse aussi être source d'un petit peu de folie. Il suffit de tirer les rideaux, allumer les spots et avec le bar à cocktails, tout devient possible. » Ici, le décor se suffit à lui-même et n'attend pas nécessairement de passage pour vivre.

Les matériaux et les couleurs entrent en résonance pour faire vibrer cet espace décomplexé et vivant ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis



Luxe, calme et qualité

Souhaités très présents et fort au rez-de-chaussée, les partis-pris vibrants et relevés s'adoucissent en direction des chambres. Traités dans un dégradé bleu-vert obscure d'une grande profondeur, les couloirs ont été imaginés pour apaiser le visiteur dans son évolution vers les espaces de nuit. Mais c'est également pour « mettre en avant la qualité de la lumière dans les chambres en créant une sorte d'effet de surprise » détaille l'architecte. Plutôt petites pour un hôtel de ce standing, chacune offre une sensation premium grâce « aux choix de matériaux basiques travaillés de manière contrastée. » Le béton brut et le fermacell non enduit joue sur les ressentis intrinsèques, tandis que les panneaux de MDF crénelé, l'entrée de la chambre peinte entièrement en vert bouteille ou les rideaux de velours moutarde, jouent avec la lumière pour dégager des ombres et des contrastes forts. À ces jeux naturels, Alphonse Sarthout précise avoir également « intégré toute une réflexion sur la lumière avec des spots tamisés et orientés spécifiquement de manière à théâtraliser l'ambiance. »

Dans les couloirs, le choix d'un papier peint dont les teintes varient du bleu au vert, donne confère une élégance colorée tout en conservant la volonté d'un espace de transition sombre ©Abaca Press / Cyrille George Jerusalmi

Mobilier design et créations artistiques

Véritable fil conducteur chez Tribe, l'Art et le design sont omniprésents dans chaque espace de l'hôtel. Dans les chambres, les œuvres lumineuses surplombent les lits designés par Tribe. Aux créations murales, répondent de célèbres pièces de design comme la chaise moustache d'un bleu intense, ou des luminaires dorés signés DCW Editions. Au rez-de-chaussée, les nombreuses œuvres exposées et disponibles à la vente ponctuent les étagères. Choisies par la curatrice artistique Thérèse Boon Faller, certaines sont disponibles à la vente, conférant à l'hôtel Tribe Clichy, une dimension de galerie. Une manière d'agrémenter directement l'Art au design et à l'architecture au sein de cette brasserie à la sauce transatlantique !

Dans les chambres, les grandes portes fenêtres en bois massif amènent un cachet et un prestige supplémentaire à ces pièces ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis
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8/7/2024
Ann Demeulemeester x Serax : l'esthétique au service de l'utile

Pour sa première collection avec Serax, Ann Demeulemeester propose un ensemble développé selon ses propres besoins. Des pièces simples et esthétiques au service de l'usage.

« Je crée quelque chose parce que j’en ai besoin, parce que je le veux et que je ne parviens pas à le trouver. » L'idée est simple, la ligne directrice est libre. De cette doctrine créatrice, Ann Demeulemeester a développé une gamme de mobilier plurielle allant des assises aux tables en passant par les consoles. Une diversité qu'elle et son mari, Patrick Robin, ont dessiné d'abord pour leur usage propre avant de venir enrichir l'hétéroclite catalogue Serax.

La table Kubé 1 accompagnée de deux chaises Elé, un modèle dont le pied associe une section carrée et une section ronde ©Ann-Demeulemeester-Serax



Faire usage de la simplicité

Lorsqu'il a imaginé cette collection, le couple de designers avait en tête de répondre à des besoins, mais n'avait pas la volonté d'imposer un quelconque usage. « L'idée était de suggérer une idée d'utilisation plutôt que de la dicter » précise Anna Winston, ancienne rédactrice en chef de Dezeen. Une notion traduite par les imposants volumes du mobilier. À la fois conformiste dans son allure globale, au risque de toucher sur certains points une forme de classicisme froid, et accueillant dans les courbures et l'ouverture des formes, la collection dialogue avec elle-même. Les profilés bas et robustes des assises comme Beth discutent avec les maigres pieds de la chaise Elé ou de la table Cora, tandis que le volume monolithique de Frou répond à la chaise Boho qui semble découpée dans une feuille de papier. Un ensemble hétéroclite autant qu'étonnant.

La table Kubé 3 entourée (de gauche à droite) des trois assises Malé, Tabu et Stella dont le pied dissimule un éclairage interne ©Ann Demeulemeester-Serax



Les matériaux au centre du jeu

Complémentaires aux formes, les matériaux ont été travaillés avec un intérêt tout particulier. D'une part en raison de la place prégnante qu'occupent les étoffes, mais également en raison de la carrière de la designeuse dans la mode. Une époque dont elle tire une évidente sensibilité pour les textures et les couleurs. Un attrait qui offre à cette collection forte de 11 pièces, une diversité allant du lin à la laine, du velours à la toile, dont le capitonnage est tissé en Belgique. De cette exploration plastique qui joue avec notre perception, le duo s'est également prêté à une recherche colorimétrique surprenante, n'hésitant pas à sauter du vert mousse au rose pâle ou au orange brûlé. Un éventail qui, là encore, vise à offrir à chaque utilisateur, sa propre expérience du mobilier dessiné originellement pour servir des besoins personnels.

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1/7/2024
Nouveautés et « Renew » pour Fritz Hansen

À l’occasion des 3daysofdesign mi-juin, la marque danoise Fritz Hansen dévoilait ses nouveautés ainsi que son nouveau programme "Renew", en faveur de la durabilité de ses produits.

De retour pour une nouvelle édition, les désormais immanquables 3daysofdesign organisés comme chaque année à Copenhague, proposaient une centaine d’événements partout dans la ville pendant 3 jours. L’occasion pour de nombreuses marques natives du Danemark de présenter leurs nouveautés 2024, comme ce fut le cas de Fritz Hansen, présent dans plusieurs espaces de la ville, comme à L’Opera Park, le nouvel espace inspiré de la nature pensé par le studio d’architecture danois Cobe. 

Deux nouvelles collections en collaboration avec Cecilie Manz et Jaime Hayon

Pour sa collection 2024, la marque danoise de 152 ans a fait appel au savoir-faire de deux designers. D’abord, la designeuse industrielle danoise Cecilie Manz, qui présentait en exclusivité son fauteuil Monolit. Un modèle disponible en deux tailles - 40cm et 45 cm -, dont la forme enveloppante fait penser à une coquille protectrice et confortable pour l’utilisateur.

Collection Monolith, design : Cecilie Manz © Fritz Hansen

Quant à Jaime Hayon, il présente avec la marque deux nouveautés. D’abord, les tables basses Analog, en continuité de la table créée en 2014. Celles-ci sont disponibles en deux configurations, avec un plateau en noyer laqué ou frêne clair. Le designer espagnol dévoile également le canapé Fri, lui aussi en complément de la gamme déjà composée du fauteuil du même nom. Un canapé de 2,5 places, disponible dans tous les tissus proposés pour le fauteuil Fri. 

Sofa Fri, Tables Basses Analog, design : Jaime Hayon © Fritz Hansen

Renew : un programme, trois initiatives 

« La problématique autour de la durabilité du mobilier est qu’il dure au maximum dans le temps » expliquait le directeur créatif Christian Andresen. Dans cette optique, les équipes de Fritz Hansen, les équipes de la marque se sont penchées sur la question : « Nous cherchions un moyen de faire durer nos produits et de les faire vivre encore plus longtemps » déclarait notamment Lars Galsgaard, vice-président des ventes et de la gestion, à propos de Renew, qui était présenté pour la première fois lors des 3daysofdesign. 

Chaise Series 7, design : Arne Jacobsen © Fritz Hansen

Une offre de services, pensée pour faire durer les produits Fritz Hansen plus longtemps, et ainsi permettre, à moyen et long terme, de réduit l’impact carbone de ces derniers. De ce fait, le programme est divisé en trois initiatives. D’abord, « Repair » - littéralement Réparer -, qui n’est pas nouveau chez Fritz Hansen puisqu’il existe depuis des années. Cette voie promet au client d’avoir la garantie que le produit puisse durer dans le temps, et ce même si une partie se casse. Le client a la possibilité de remplacer certaines pièces de lui-même ou il lui est possible de faire appel à un revendeur si nécessaire. Ensuite, le second volet du programme s’intitule « Refurbish », - remettre à neuf en français - été intégré en 2023. Pour le moment à destination des chaises Series 7, Ant, Grand Prix et Lily, le service Refurbish propose aux clients de redonner un coup de neuf à leur chaise sur différents aspects tels que par la peinture, la laque ou le remplacement des pieds par exemple. Il s’agit ici d’un défaut esthétique et non de qualité de la chaise qui est encore utilisable. Une offre intéressante, qui a permis de rénover entre 2 000 et 3 000 en 1 an. Enfin, le dernier volet de Renew est « Recraft », pour recréer, remettre à neuf par l’artisanat. Il s’agit non là d’un service d’esthétique du produit, mais d’un système d’upcycling des chaises. Les équipes récupèrent des anciennes chaises et les remettre à neuve pour les revendre ensuite à moins prix. 

Chaise Series 7, design : Arne Jacobsen © Fritz Hansen

Un programme ambitieux donc, qui permet, pour les chaises rénovées, de réduire leur impact carbone par 3, en passant de 21 kg de CO2 pour une chaise neuve, à 7 kg. « On peut rénover sa chaise 3 fois avant d’arriver à l’impact carbone d’une chaise neuve. En sachant que chaque chaise est garantie 10 ans et que dès qu’elle est remise à neuf, elle gagne à nouveau sa garantie de 10 ans et elle obtient même un nouveau numéro de série » continue Lars Galsgaard. Si pour le moment ces services ne sont disponibles que pour les quatre chaises citées plus haut, les équipes espère évidemment pouvoir le développer encore plus à l’avenir, mais il est encore trop tôt pour se projeter. « C’est une nouvelle ère pour tout le monde donc il faut y aller étape par étape, apprendre tous les jours pour être de plus en plus efficaces afin de le développer à tous nos projets » avait finalement conclu Lars Galsgaard.

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