Design

C’est le projet de Siddhant Malviya à la fois participatif et tourné vers un avenir durable qui à cette année séduit le jury de la seconde édition du Prix international de recherche design-Jacques Bonnaval, organisé par la Cité du Design.
Début juillet 2021, le Prix international de recherche design-Jacques Bonnaval était décerné à Siddhant Malviya pour son projet « Now, a performance of the biofuture ». Innovant de par son engagement social et environnemental, le designer industriel indien a proposé une compilation de créations théâtrales ou cinématographiques. Mais loin d’être un projet individuel et figé, Siddhant Malviya a créé au contraire un ensemble participatif et tourné vers l’avenir où l’enrôlement des citoyens devrait générer des prises de conscience. Les participants créeront leurs propres prototypes (souvent en mycélium, produit phare du créateur) pour répondre aux besoins de la société du futur. Ce seront ces créations, réalisées lors de travaux communs, qui porteront les récits racontés par le biais du théâtre ou du cinéma. Si les objets réalisés le sont pour le moment dans un but principalement scénique, le designer souhaite à terme que les objets puissent être intégrés aux usages du quotidien.
Il s’agit donc de manière générale de rapprocher les citoyens du design discursif qui constituera le monde de demain ; l’ère post-plastique notamment.

© Mycelium Growin in a Petri Dish

© Piece of Soft Mycelium Composite
Ce projet dit démocratique de par son engagement citoyen et la pluralité de ses champs d’ouvertures, mettra en avant les biomatériaux, constituants substantiels du biodesign au sein du projet. Cette volonté s’explique en partie par la double formation de Siddhant Malviya. Diplômé en ingénierie biomécanique à l’Indian Institute Technology de Delhi mais aussi du National Institute of Design d’Ahmedabad, sa thèse de recherche était orientée vers les biomatériaux en mycélium.

© Mycelium Seat par Siddhant Malviya
Une assise conçue par Siddhant Malviya et réalisée dans un matériau à base de champignons.
Bien que quelques tests de fabrication aient été réalisés en Inde, Siddhant Malviya n’a jamais réalisé de cocréation. Il s’agit justement du cœur du projet qu’il souhaite développer en résidence. Et il semblerait que l’engagement mêlant participation citoyenne, design et perspectives d’avenir ait séduit le jury. 10 000€ et une résidence de 3 mois à la Cité du Design sont en effet attribués au créateur pour promouvoir son idée, qui sera sans doute exposée lors de la Biennale Internationale Design Saint-Etienne 2022.

Le soleil là, et pour ceux qui n’ont toujours pas leur paire de lunettes de soleil il est encore tant de choisir ! Les designers n’ont pas chômé pendant cette année de pandémie. De chez eux, ils ont réussi à mettre au point des nouvelles collections de lunettes de vue et de soleil, fabriquées en France ou ailleurs.
Lunettes de la designer Matali Crasset


En 2015, l’éditeur belge Théo Eyewear à Anvers demandait à Matali Crasset de dessiner une collection de douze paires de lunettes de caractère. La symbiose est idéale et révèle une passion commune pour le design et la couleur. Huit paires de lunettes optiques et quatre solaires illustrent en un clin d’œil le caractère de celui qui le porte : audacieux, impliqué, impulsif, spontané, rebelle, délicat, confiant, rêveur, averti, expressif, curieux ou sensible… Le visage entre en connivence avec la monture qui magnifie le regard et renforce le trait de caractère au niveau des sourcils. Des montures à la taille d’un belvédère, que l’on choisit pour leur matière, acétate ou métal. Une série limitée a été présentée en 2019 en titane. La dernière sera exposée sur les salons dès que ceux-ci rouvriront en 2021… Toutes peuvent être équipées de verres solaires multi-antireflets Essilor.
Lunettes créées par le designer Patrick Norguet pour Shelter.
En 2019, Patrick Norguet rencontrait la marque Shelter. Comprendre son univers, le monde de la lunette, de l’optique et du solaire a tout de suite été sa préoccupation pour faire de cet objet de mode un accessoire singulier. Shelter utilise le bois comme matériau principal. Par des jeux d’assemblage, de couleur, de transparence et de contrastes, il a réussi la fusion de matières brutes et nobles : le bois, le métal et le bio-acétate.

© Norguet-shelter - Collection Fusion
Véritable petite architecture, l’objet ergonomique sublime le visage et accentue la personnalité.
L’équilibre entre l’approche artisanal du travail du bois et la perfection du verre donne toute sa valeur à l’objet. Des formes géométriques audacieuses confèrent un petit côté anachronique à l’objet magyargenerikus.com. La collection Fusion est sortie au printemps 2021. Faites à Annecy, elles sont le pure produit d’une fabrication made in France, un indispensable pour l’été et un acte en faveur de l’environnement.


Lunettes du designer Philippe Starck

© STARCK, Still Life

© STARCK Still Life
On se souvient des Starck Eyes avec Alain Mikli et de la base de ses recherches : le bionisme. Le designer poursuit avec Biotech Paris et une collection à l’intersection de la technologie et de l’humanité, de la technologie et de la nature, puisant son inspiration dans l’organique pour réaliser des technologies qui conviennent mieux au bonheur humain. La collection Titanium, porte cette relation à un niveau supérieur associant les technologies Biolink et Sphere à travers un matériau rare mais hyper léger : le titane. En résulte une lunette à la légèreté inégalée et à la résistance sans faille. Un produit Luxottica qui s’équipe à la demande de verres solaires.

Lunettes du designer Yves Behar
Yves Behar et Fuseproject sont des passionnés des océans. C’est en les voyant sombrer sous le plastique que leur est venue l’idée de récupérer les plastiques usagers pour en faire des lunettes en plastique océanique. La collection The Ocean Clean up sort à propos pour déculpabiliser les surfeurs qui ne rêvent que d’une chose : maîtriser la vague à nouveau. L’organisation à but non lucratif The Ocean Cleanup a collaboré pour dessiner un design de lunettes de soleil fabriqué en utilisant le système de récupération innovant Boyan Slat. La silhouette est classique mais avec de belles variantes de couleurs. La charnière déconstruite crée une signature visuelle reconnaissable. TOC, un produit précieux et propre.


Lancée par LE FRENCH DESIGN by VIA, la mission prospective LE FRENCH DESIGN 2059 a été lancée en 2020 avec l’exploration d’une première thématique : « Disruption vers un design durable ». Après un travail d’identification d’initiatives prises par des entrepreneurs et des designers et l’animation d’un collège d’experts autour d’une réflexion sur la transformation durable de la filière, Le FRENCH DESIGN 2059 a conduit des ateliers de prospective qui, à partir de scénarios à variables géopolitiques, économiques et sociétales, ont généré une série de fictions interpellantes.
Dans le cadre d’un partenariat avec Le FRENCH DESIGN by VIA, Intramuros s’en fait l’écho sur son site Internet et dans le magazine d’été. Ci-après, découvrez l’une d’entre elles écrites par Alain Busson, professeur émérite d’HEC Paris.
Bonne lecture !

Pour l’ornement d’un château danois, La Nouvelle Fondation Carlsberg a confié au Mobilier national la réalisation de 16 tapisseries d’exception. Ce lundi 5 juillet, les cartons étaient enfin dévoilés !
L’aménagement du château de Koldighus nécessitant des tapisseries d’entre-fenêtres, La Nouvelle Fondation Carlsberg s’est tournée vers la France pour leur conception. L’organisation possédant l’une des plus grandes collections d’art français par-delà les frontières, la Fondation, dirigée par Christine Buhr Andersen, s’est naturellement dirigée vers une institution française, le Mobilier national, pour l’excellence de son savoir-faire.
Pour cette commande exceptionnelle, les tentures seront donc tissées au sein de la Manufacture des Gobelins. Dans une belle transversalité d’époque, les techniques ancestrales mettront en valeur les choix graphiques très contemporains des quatre artistes danois ayant conçu les cartons : Bjørn Nørgaard, Tal R, Alexander Tovborg et Kirstin Roepstorff. « Ce rapport entre une tradition plusieurs fois séculaire et les artistes contemporains est essentiel pour la faire perdurer » explique Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national.


Les tapisseries seront réalisées aux Manufactures des Gobelins et de Beauvais par des lissiers travaillant pour le Mobilier national. Mais aussi aux Ateliers privés d’Aubusson dont le savoir-faire est classé depuis 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.


Commencée en juillet 2020, la plus grande des tapisseries – longue de près de 8 mètres ! – devrait demander encore trois ans de travail. Mais ce lundi 5 juillet « est vraiment un grand jour car l’on rencontre enfin les artistes qui ont dessiné le projet ! » souligne l’une des lissières.
Pour Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes, ce projet est aussi « une respiration formidable à l’heure où la culture repart ». Et il semblerait que chaque fil soit autant « de symboles des relations et des liens qui unissent la France et le Danemark ».


Du 9 au 18 septembre, en parallèle à Maison & Objet au Parc des expositions de Villepinte, la capitale vibrera au rythme de la Paris Design Week. Une édition qui s’annonce très dynamique, et dont les différentes expositions viendront compléter le thème du salon : « Développement désirable ».
À la soirée de lancement de l’événement, Vincent Grégoire, directeur de création chez NellyRodi, s’exprimait ainsi : « 2020 était l’année de la culpabilité, 2021 [est celle] de la résilience, 2022 [sera celle] de l’hypersensibilité. » À l’aune de cette synthèse, on imagine l’enthousiasme qui animera la semaine du design. Répartis dans plus de 200 adresses à découvrir, talents émergents et maisons de renom, jeunes diplômés et institutions muséales, éditeurs qui se lancent, artisans créateurs aux mains inspirées partageront, selon les organisateurs, « un art de vivre en harmonie avec la nature, qui sait tirer profit de la technologie pour se rapprocher – parfois virtuellement –, tout en faisant appel aux savoir-faire traditionnels, qui, tels des témoins du temps qui passe, se transmettent de génération en génération. Le Développement désirable, c’est cet équilibre subtil et tant recherché qui nous met sur la voie du Renouveau sans diktat ».
Parmi les temps forts, on verra des expositions qui promettent la découverte de belles pépites à la Paris Design Factory, qui se trouvera à la Galerie Joseph Froissart, à la Galerie Joseph, rue de Turenne, ainsi qu’à l’Espace Commines. On notera aussi la première participation du Campus des métiers d’art & design, qui investira la Sorbonne avec « Vivement demain ».
Côté showrooms et boutiques, ce sera l’occasion pour les éducateurs de montrer leurs nouvelles gammes, dont un avant-goût des collections révélées à Milan.
Rendez-vous au Café Intramuros
Intramuros sera, bien entendu, partie prenante de l’événement, à la fois à Maison & Objet, et avec son café éphémère au sein de la Galerie Joseph du 116 rue de Turenne, lieu de rencontres où il sera possible de chiller, networker . Le public pourra assister dans l’espace dédié — dans la limite des places disponibles — à une dizaine de talks autour du thème « durabilité et désirabilité » organisés et modérés par Intramuros en partenariat avec la Paris Design Week qui seront ensuite diffusés en ligne. Comme l’an passé, il sera possible aussi d’y rencontrer la rédaction sur rendez-vous. La scénographie offrira l’occasion de prendre le temps de se détendre dans des assises de VITRA, et de fouler une création d’IVC tous deux partenaires officiels de ce Café Intramuros. Dans le même espace, un concept-store permettra de découvrir une sélection de créations coups de cœur de la rédaction… et pourquoi pas, de se laisser séduire et de repartir avec !

Rendez-vous au Café Intramuros
Du 8 au 12 septembre
Galerie Joseph, 116 rue de Turenne 75003
Programmes à suivre sur www.maison-objet.com/paris-design-week, intramuros.fr et sur les réseaux sociaux.

Intramuros s’est associé à l’école Camondo pour une collaboration inédite : donner l’occasion à des étudiants sélectionnés par des éditeurs et des fabricants de travailler sur des projets qui auront vocation à être édités. Cette année, Adagio et Serge Ferrari participent à ce concours aux côtés de Lafuma Mobilier, qui renouvelle son soutien.
Au Café Intramuros, lors de la Paris Design Week en septembre, vous pourrez voir la table à l’échelle 1 conçue par Zeina Sleiman avec Sunbrella ainsi que les prototypes des assises réalisés par Juliette Droulez pour Moore Design. Ces deux lauréates de l’an passé ont ainsi pu poursuivre un projet abord pendant leur diplôme, enrichi des conseils et des briefs des équipes des partenaires. Fort de la première expérience et d’une étude confiée à Thomas Carlier, Lafuma Mobilier repart pour une nouvelle édition du concours, et examinera avec Adagio et de Serge Ferrari les projets de diplômes de la promotion 2021 des deux sites de l’école Camondo (Paris et Toulon), et d’identifier parmi eux les étudiants auxquels ils proposeront de travailler sur un projet dans une perspective d’édition.
Le groupe Serge Ferrari, fabricant de textiles pour l’extérieur, collabore notamment avec de nombreux éditeurs et designers sur le revêtement de mobilier ; et notamment Lafuma Mobilier, spécialiste de l’outdoor. Adagio, issu de la joint-venture entre les groupes Accor et Pierre & Vacances, est l’un des leaders européens sur l’appart’hôtellerie en Europe. Adagio expérimente actuellement dans ses multiples partenariats des propositions de coworking et de coliving, à l’écoute d’un marché contract en pleine mutation.
L’école Camondo, à Paris et à Toulon
Fondée il y a soixante-quinze ans, l’ école Camondo forme des architectes d’intérieur-designers au terme d’une formation de cinq ans. À Paris, véritable entité des Arts décoratifs, elle jouit d’une situation unique en Europe en étant adossée à une institution culturelle française, dont les collections et les ressources valorisent les arts décoratifs, le design contemporain, les savoir-faire de haute facture des artisans et des industriels et participent à leur rayonnement et à leur transmission. Depuis septembre 2019, l’école Camondo s’est installée dans un second site, à Toulon.
Un concours à suivre sur intramuros.fr, nos réseaux sociaux et dans les prochains magazines.

D’une utilisation relativement nouvelle dans le monde du design, l’albâtre est aujourd’hui transformé en de multiples produits. Tantôt pièces architecturales, tantôt luminaires, cette roche encore méconnue est ici travaillée par l’Atelier Alain Ellouz. Un savoir-faire unique pour une renommée mondiale.
Bien que longtemps travaillé, de l’Antiquité jusqu’à l’époque Art Déco puis délaissé, l’albâtre est en ce début de XXIe siècle un matériau oublié. La pierre extraite dans des carrières espagnoles est en effet complexe à travailler car cassante, poreuse et facilement rayable. Sa teinte claire et son veinage particulier en font malgré tout un matériau intéressant; et c’est ce qui motivera la création de l’Atelier Alain Ellouz en 2005. Au fil des années, Alain Ellouz et ses collaborateurs mettent au point des nouvelles techniques pour parer à ces difficultés, que ce soit pour répondre aux contraintes d’origine avec un revêtement en 12 étapes permettant son utilisation dans n’importe quelle architecture, ou des systèmes numériques pour graver et creuser la matière jusqu’à obtenir une épaisseur entre 10 et 30 millimètres.
Bien leur en a pris. Car, qu’il s’agisse de pièces de mobilier ou encore de revêtements applicables du sol au plafond, les créations de l’Atelier semblent avoir conquis jusqu’aux plus grandes maisons. L’équipe intervient en effet aujourd’hui régulièrement pour des scénographies, des aménagements de showrooms ou des créations sur mesure pour Van Cleef & Arpels, Rolls Royce, Guerlain…

De l’architecture à l’édition de luminaires
Si jusqu’à récemment la majorité des projets de l’Atelier concernait l’architecture et l’architecture d’intérieur, l’Atelier Alain Ellouz connaît depuis l’arrivée de la pandémie et l’arrêt de nombreux travaux, un retournement de situation. «Aujourd’hui les luminaires représentent environ 75% de notre activité. Avant c’était l’inverse », annonce le fondateur et directeur de l’entreprise, Alain Ellouz.
Lampes à poser, appliques murales, lustres, les sources lumineuses conçues en banlieue parisienne se déclinent en une quarantaine de modèles. Mais depuis quelques semaines, la nouvelle collection Iconic apporte quelques petites pièces au design affuté. Très graphiques, construites par encastrement visuel de triangle, elles permettent un renouveau dans un éventail aux formes plus organiques.
Ce virage s’explique aussi par le vœu de viabilité de la filiale. Prélevée pour sa qualité, la pierre est ensuite découpée puis expédiée sur Paris. Mais « les découpes réalisées en Espagne sur les gros blocs créaient beaucoup de plus petits morceaux que l’on ne travaillait pas », explique Alain Ellouz. L’idée de cette collection est donc de pouvoir façonner les morceaux jusqu’ici délaissés.
De plus, l’albâtre n’est plus le seul matériau magnifié par l’Atelier. Le cristal de roche a fait son apparition. En provenance de Madagascar, cette pierre dont la dureté et la (partielle) transparence font penser à celle du diamant, permet d’explorer d’autres horizons. La difficulté à ouvrager cette roche implique une taille très angulaire, dont les angles saillants réfractent la lumière. Ajoutez à cela un miroir poli, et le résultat en devient saisissant. Brutalité de la pierre et finesse se mêlent alors dans un troublant sentiment de luxurieuse infinité.


Le design, un élément stratégique du développement
Résidence privée, hôtellerie, restauration, Alain Ellouz semble avoir conquis tous les domaines et tous les espaces, du dessus de commode à la mise en lumière de vaste hall. La société peut à l’heure actuelle se vanter d’avoir un quasi monopole. « Le marché américain se développe de plus en plus et représente à l’heure actuelle la moitié de la demande » explique le directeur.
Mais si l’entreprise s’est développée aussi rapidement, c’est aussi grâce à la place accordée au design dès la création de l’Atelier. Pour Marion Biais-Sauvêtre, designeuse en chef de l’Atelier Alain Ellouz «l’albâtre est une pierre qui se lit ». C’est d’ailleurs entre ses mains que passe chaque morceau d’albâtre pour l’analyse du veinage, ne serait-ce que pour les panneaux d’architecture d’intérieur. « On regarde la couleur et le dessin de chaque plaque sur un mur lumineux afin de pouvoir les assembler et créer des ensembles », explique-t-elle. Complexe et brute à son origine, la pierre acquiert, grâce au regard artistique de Marion Biais-Sauvêtre et de son équipe – qui ont majoritairement des compétences d’ébénistes – tout son caractère et son onirisme.





La Samaritaine en trois actes. Ce grand magasin parisien attachant qui concentre 150 ans d’histoire a ré ouvert ses portes au grand public le 23 juin 2021. Une entrée en scène de la « Samar » très attendue ! Deuxième volet consacré au retail. 2/3.
Dans l’écrin architectural rénové, la Samaritaine accueille de nouveaux espaces de vente, orientés vers le luxe. À chaque étage, la mode femme et homme, la beauté, les accessoires, l’horlogerie, la joaillerie y sont représentés. Bien que la « Samar » ait changé de cap, l’expérience shopping promet d’être festive et conviviale.
Sur 20 000 m2, les 600 marques proposées par la Samaritaine, principalement concentrées dans la partie Pont-Neuf, se fondent dans le décor, tandis que les enseignes les plus tendances occupent le bâtiment côté rue de Rivoli. Boutiques, corners, collections capsule se succèdent à chaque étage et font l’éloge du verre, de la transparence et des matériaux nobles et clinquants, pour en extraire la quintessence du luxe. Les aménagements ont été confiés à plusieurs agences d’architecture intérieure. L’écrin monumental de style Art nouveau et Art déco a été l’une des sources d’inspiration du principal intervenant, le studio canadien Yabu Pulshelberg, qui a mis en valeur la structure Eiffel.
Le visiteur est invité à parcourir le grand magasin de la Samaritaine dans un espace devenu plus fluide et plus lumineux au style chic et raffiné. À chaque étage du bâtiment Pont-Neuf, la vue centrale plongeante coiffée de la grande verrière le guide pour une expérience unique. Les scénographies soignées se découvrent dans la beauté de leurs détails en écho à l’enveloppe architecturale : calepinage de mosaïque, sol en terrazzo, panneaux en verre, luminaires précieux, tapis et mobilier dessinés et réalisés sur mesure, rehauts à la feuille d’or. Les codes couleur de la Samaritaine, blanc, jaune, gris, confirment l’identité forte d’un grand magasin moderne ancré dans son époque.
D’autres lieux aménagés en retrait, plus confidentiels, sont dédiés aux VIP. L’Appartement et les deux salons privés pour la joaillerie, sont conçus par le trio architectes d’intérieur Chloé Nègre, Karine Chahin et Virginie de Graveron. Ces salons cosy jouent la carte de la décoration à la française, associant mobilier classique d’éditeur et pièces chinées parfois détournées, dans un style très parisien, exubérant. Poursuivant la visite, jalonnée de marques luxueuses de renom, de collections capsules spéciales, le bâtiment côté Rivoli, quant à lui, est en rupture avec l’architecture d‘origine. Plus brut et plus moderne, il a été aménagé par le collectif Ciguë, tel un loft, et accueille les marques de mode de jeunes créateurs émergeants. On y flâne au milieu d’éléments de décor moulurés, rappel du style haussmannien, de plots de béton, d’œuvres de street art, accompagné de musique techno.
Mais si la Samaritaine est un lieu à visiter absolument, pour le luxe séduisant et son architecture remarquable, elle a perdu l’éclectisme de son offre de vente à la fois haut de gamme et populaire, accessible à tous, comme le racontait si bien les films publicitaires décalés et emblématiques de la Samar des années 60, associés à son célèbre slogan « On trouve tout à la Samaritaine » !






Tout a démarré avec la construction d’une maison à Alger, puis d’un hôtel à Paris, dont il conçoit le mobilier. Viendront par la suite la signature de flagships pour de grandes maisons comme Baccarat et la réinvention des concepts magasins et de leurs parcours clients aussi bien pour Sephora que pour Lancôme, physiques comme digitaux. Ainsi, depuis 1987, Chafik Gasmi s’est construit à l’international un parcours dense et extrêmement varié, entre design, architecture et architecture d’intérieur. Avec un engagement de son studio clairement affiché depuis 2005 : allier luxe et écologie.
Chafik Gasmi est le designer invité du dernier numéro d’Intramuros : en complément de l’interview vidéo ci-dessous, retrouvez ses interventions tout au long du magazine #208 et découvrez sa cabane écologique en réalité augmentée.

Depuis son lancement sur le marché, la gamme SLX de SieMatic remporte un succès international croissant auprès des designers, architectes d’intérieur, architectes et autres prescripteurs et clients. Ce concept de cuisine sans poignée est déjà auréolé de quatre prix de design de haut niveau, dont le German Design Award 2021. Une reconnaissance de l’ouverture de SieMatic, qui positionne clairement ses produits comme des éléments structurants de l’espace intérieur, au-delà de la fonctionnalité première des modules liés à la cuisine. Une approche de l’aménagement intérieur vraiment innovante.

La ligne SLX fait partie de l’univers Pure, l’une des propositions les plus haut de gamme et luxueuses de SieMatic, et c’est aussi l’un de ses derniers programmes complets : c’est réellement cette catégorie de produits qui monte en puissance et commence à prendre le pas à l’international en termes de volume de commandes de l’entreprise allemande. L’une des raisons de ce succès réside sans aucun doute dans ses nombreuses possibilités de planification, qui ont défini aussi sa philosophie de conception. Qu’il s’agisse de design scandinave décliné dans des tons blancs minimalistes, ou d’un jeu expressif et contrasté de tons de bois chauds et d’acier inoxydable froid, avec ses lignes épurées et sa large palette de variantes de matériaux et de couleurs, la gamme SLX maîtrise tous les défis architecturaux et assume parfaitement son rôle de cœur des espaces de vie.

Une impression de lévitation due à une prouesse technique
En 1960, SieMatic a été le créateur de la cuisine sans poignée : depuis, la mission de la société est toujours aussi tournée vers l’innovation, dans l’apport dans le design et la fonctionnalité des cuisines, la proposition d’ensembles et d’aménagements sophistiqués et minimalistes. C’est particulièrement l’idée fondatrice de cette ligne SLX, qui a entre autres redessiné une gorge particulièrement sophistiquée – un creux horizontal ou vertical en fonction des volumes – finement structurée, dotée d’un éclairage discrètement intégré et contrôlable individuellement dans le creux de cette gorge.
D’une part, cette lumière indirecte qui file dans les gorges horizontales d’un îlot fait visuellement flotter le plan de travail, qui semble alors presque en lévitation. Une prouesse technique rendue possible par la capacité de SieMatic à proposer des plans de travail qui ne font que 5 mm d’épaisseur visible, dans divers matériaux possibles, et surtout grâce à une technique brevetée par la marque : il y a une armature sous la fine épaisseur de matériau, qui va le rigidifier. Celle-ci va être complètement cachée, enchâssée dans le corps du meuble, derrière la gorge : reste seulement visible la tranche de la matière, ce qui accentue cette impression de légèreté, et entre parfaitement en correspondance avec le design des biais des façades, dans un équilibre architectural très pointu. Le détail, la finesse de la recherche, est ainsi l’essence même de cette collection haut de gamme.
D’autre part, loin d’être une sorte d’«éclairage intérieur » du tiroir, le bandeau lumineux permet de personnaliser l’atmosphère par le choix de sa température de couleur, via une application compatibles à tous les ensembles domotiques.

L’importance des finitions
Parallèlement aux défis techniques, l’équipe de design intégrée a recherché aussi des effets de sophistications dans la structure, avec un souci du détail pour garantir une ligne minimaliste : l’équilibre des proportions, le détail de la finition, le choix des charnières (invisibles), ainsi que les matériaux. Ainsi, les vitrines en verre assorties font écho aux fines proportions de la SLX, reprenant ses surfaces métalliques, ses placages et ses laques, et ajoutant une touche de légèreté – avec des tiroirs en apparence suspendus, ainsi que des portes et des côtés transparents.
Côté matériaux, la SieMatic Pure SLX innove avec des façades en finition céramique, qui vient compléter ce que faisait déjà la marque, avec 7 déclinaisons différentes, qui vont des plus unies à des veinages affirmés, qui permettent cependant dans les compositions de garder une continuité et de garantir une esthétique de « monolithe architectural » sublime. Le métal étant l’une des tendances fortes actuelles, SieMatic propose également une nouvelle finition Stratifié métallisée, déclinée en 4 teintes différentes. Ce sont des propositions qui séduiront notamment des projets de cuisines ouvertes dans le salon, totalement intégrées dans l’espace dans une approche de structuration d’une pièce à vivre. Dans ses finitions, ses proportions, la SieMatic Pure SLX, tout en gardant ses propriétés fonctionnelles, prend totalement sa place dans des études d’architecture d’intérieur, dans les tendances d’aujourd’hui. Tout en gardant un soupçon d’intemporalité, compte tenu de l’investissement lié au produit, SieMatic travaille une esthétique contemporaine et minimaliste.




Un positionnement avant-gardiste de SieMatic
Ce que propose SieMatic va plus loin que la cuisine elle-même, en proposant un concept d’architecture d’intérieur. Comme les frontières se sont effacées dans l’intérieur, dans la conception de ses différentes gammes, SieMatic dépasse les limites techniques d’une cuisine utilitaire pour avancer progressivement plus largement vers l’aménagement d’espaces à vivre, avec cette notion forte d’expérience, de ressenti, de connexion émotionnelle, en valorisant aussi la personnalisation, en fonction des modes de vie du client. Les études le montrent, cette année de confinement a accentué cette demande d’améliorer son intérieur, de pouvoir se ressourcer en améliorant les ambiances. Il ne s’agit donc plus de seulement rechercher l’excellence dans la technique et les matières mais aussi de challenger cette notion d’expérience et de sérénité.
C’est pourquoi le langage de design SieMatic est riche et vivant. En étant attentif à la façon dont on vit aujourd’hui, aux besoins exprimés, aux tendances révélées, il conjugue les expressions les plus diverses, les formulations les plus sophistiquées et cependant, il est toujours clairement reconnaissable – grâce à sa spécificité : l’élégance intemporelle. On la retrouve dans toutes les formes de design, des petits éléments de style aux concepts d’espace conçus de manière globale. Le terme « holistique » est un mot-clé particulièrement important pour le langage de design. SieMatic accorde autant de valeur à l’intérieur qu’à l’extérieur. Et la forme est toujours en harmonie avec la fonctionnalité.


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Après une première vie dans la publicité et la communication digitale au sein d’agences telles que BBDO, B2L ou Ogilvy One, Wai Ming Lung possède aujourd’hui son propre studio de création tout en se consacrant parallèlement à une activité artistique. Intramuros Group lui a confié la refonte de l’identité graphique des magazines. Rencontre.

Avant d’être sollicité pour la charte graphique d’Intramuros, quelle était votre perception du titre ?
Pour moi, c’était vraiment un magazine dédié au design qui parlait à la fois aux professionnels et amateurs éclairés. J’ai d’ailleurs été lecteur moi-même puisqu’une de mes premières volontés, quand j’étais en école d’art, était d’être designer de mobilier. Je m’intéresse beaucoup à ce type de sujets et j’ai pu compulser les différentes parutions du titre.
Comment avez-vous construit votre réflexion sur la création de la nouvelle identité du magazine Intramuros ?
Pour concevoir cette identité, je me suis basé sur les grandes tendances et je me suis surtout replongé dans l’univers du magazine. Je travaille toujours en essayant de me mettre dans la peau du lecteur, et je me suis amusé à chercher à savoir, avant toute chose, comment j’aurais voulu qu’il soit. L’important, c’est évidemment de parler à son public, mais c’est aussi de le projeter quelque part. En tant que créatif, je cherche toujours des espaces vides ou des espaces d’expansion, des territoires à conquérir.
Quels ont été vos partis-pris ?
Je l’ai exprimé comme un lecteur de 2021. Je ne voulais pas que ce soit monolithique, uniquement destiné à des spécialistes. J’ai essayé de faire une proposition composite, ce qui à mon avis reflète bien l’esprit de l’époque, avec un aspect très tranché autour de de la typographie.
Je ne voulais pas que ce soit très classique, même si ça aurait pu l’être car Intramuros est resté pour moi “classique”, un “incontournable” dans ce domaine.
Fort de ce constat, qu’avez-vous voulu exprimer à travers ce nouveau logotype, à la fois dans ses intentions et dans son traitement ?
Il fallait mettre en avant la puissance du titre, ne pas être timide, mais plus ouvert, plus osé, plus explorateur. J’ai l’impression qu’il y a eu une grande vague de design et de décoration intérieure dans les années 2000 et que la communication autour de ces sujets est restée comme “coincée” à cette époque.
Les années 2010 constituent une période beaucoup plus éclatée. Je l’ai retranscrit par cette typo bâton légèrement customisée, légèrement personnalisée, très affirmative et résoluement moderne. Et qui peut être extrêmement versatile.


Parallèlement à votre métier de directeur artistique, vous vous êtes depuis peu lancé dans une activité d’artiste.
Oui, je me suis remis à la création plastique très récemment, et actuellement mes peintures sont très inspirées par l’architecture brutaliste : le béton brut, l’art suprématiste du 20e siècle avec un retour aux formes essentielles telles que le rond, le triangle, le carré, le parallélépipède et les couleurs primaires. Ce sont de beaux univers avec des images très absolutistes : on fait table rase d’une forme qui, parfois, peut être considérée comme agressive pour recréer quelque chose de nouveau. On est pleine déconstruction, révolution, reconstruction en ce moment, et c’est pour ça que la sémantique révolutionnaire m’intéresse. Sachant que “révolution” comme disait un philosophe contemporain, c’est aussi un retour à la case départ.
Pourquoi ce “retour aux sources” ?
J’ai fait les Arts Déco de Paris. Ensuite, j’ai vécu ma vie de créatif “mercenaire” (rire) en agence et j’ai créé pour les autres : je me suis mis au service des marques, de la publicité.
Aujourd’hui, à l’aube de mes 50 ans, j’ai envie de créer pour moi-même. Ce retour à la case départ, cette forme de révolution dans ma démarche, est en cohérence avec ce que j’ai pu faire avec Intramuros, c’est-à-dire revenir à la base avec un vocabulaire volontairement très restreint : du noir, du monochrome, mais du figuratif quand même pour que cela ait un sens immédiat.
Ce retour aux sources, c’est SHDW BXNG (ndlr : Shadow Boxing), votre série inspirée par l’univers de la boxe. Comment l’avez-vous appréhendée ?
J’ai commencé par une série d’une vingtaine de pièces sous forme de peintures, de dessins, ou en intervenant sur des objets existants, comme des sacs de boxe ou des gants de boxe.
La plupart des pièces sont en noir sur noir. Les objets en cuir, quant à eux, sont directement gravés au scalpel. Ainsi, ce sont uniquement les lumières qui donnent la profondeur. J’ai par conséquent involontairement créé une collection 100% analogique, qui ne se regarde qu’“en vrai”. Comme à la boxe, c’est une confrontation physique que je sentais nécessaire. J’avais besoin de revenir à de la matière, aux matériaux, au toucher. Même si ça ne se fait pas, j’incite les gens à s’approcher et à toucher les œuvres.
Cette approche est d’ailleurs conservée sur la 2e série sur laquelle je suis en train de travailler, pour une présentation à la rentrée.

Gants de boxe (8 onces) taillés au scalpel et montés sur bloc de plexiglass (40 x 20 cm)
Rocky Balboa, Apollo Creed, Clubber Lang et Ivan Drago
Car vous prévoyez une nouvelle expo ?
C’est ça. J’ai eu la chance que la galerie David Cha s’intéresse à moi et me signe en sortie de confinement pour une première exposition. J’ai également eu la chance de ne pas faire d’exposition collective, de ne pas exposer dans les endroits qui selon moi dégradent l’artiste plus qu’ils ne le valorisent. Mon but est vraiment d’avoir un corpus de travail beaucoup plus conséquent. J’ai actuellement une vingtaine de pièces, mais il m’en faudrait 50, 70 voire 100 assez rapidement si je veux devenir intéressant pour le marché. Parce que malgré tout, arrivé à maturité professionnelle, je n’ai plus le luxe de faire le naïf et de croire que tout le monde m’attend.


Dans le cadre de l’événement Italian Design Day, suivez en ligne le 7 juillet à 17h30 un débat autour des « Nouveaux défis pour le redémarrage durable du Made in Italy ».
Après une allocution d’ouverture de l’Ambassadrice d’Italie en France Teresa Castaldo, prendront la parole les architectes Jean-Michel Wilmotte et Cino Zucchi avec la modération d’Intramuros. La discussion sera filmée à la Maison Ozenfant, siège parisien du leader italien Tecno.
Lancé en 2017 par le Ministère des Affaires étrangères italien en collaboration et avec le soutien du ministère des Biens et Activités culturels, Italian Design Day est un événement thématique annuel qui promeut le design italien partout dans le monde.
Pour cette édition 2021 en France, c’est un cadre unique, la Maison Ozenfant à Paris, que L’Ambassade d’Italie en France et le Consulat Général d’Italie à Paris en collaboration avec ICE – Agence Italienne pour le commerce extérieur ont choisi pour organiser un événement le 7 juillet prochain.

Un débat accueilli au siège parisien de Tecno
Ce privilège a été rendu possible par une société leader du design italien, Tecno, qui a inauguré en 2017, dans cette maison-atelier, le bureau parisien désormais ouvert à son réseau, exportant le projet TClub déjà actif à Milan, capitale du design, qui redémarre avec le Salon du Meuble du 5 au 10 septembre 2021, avec un nouveau format, ouvert et dynamique, conçu par l’architecte Stefano Boeri.
Tecno ouvre donc ses portes parisiennes pour héberger une discussion autour du thème Projet et matière : nouveaux défis pour le redémarrage durable du Made in Italy.
Ce débat au format intimiste réunira des intervenants d’exception. L’Ambassadrice d’Italie en France, Teresa Castaldo, accueillera l’architecte français Jean-Michel Wilmotte, l’architecte italien Cino Zucchi et le représentant de la société Tecno M. Florent Leonet. La modération sera animée par Cléa Daridan, historienne de l’art, de l’architecture et du design, contributrice d’Intramuros.


Un lieu d’exception
La Maison Ozenfant est la maison-atelier conçue par Le Corbusier en 1922 pour l’artiste et ami Amédée Ozenfant. Premier projet résidentiel de Le Corbusier, la maison exprime une convergence d’intentions et d’idéaux entre l’architecte et l’artiste, devenant ainsi le « banc d’essai » des concepts qui allaient jeter les bases de la philosophie de conception de Le Corbusier.
Une architecture au caractère puriste, pleine de lumière : un lieu de choix donc non seulement pour la créativité mais aussi pour la réflexion. Un encadrement parfait pour discuter la relance du Design Italien en 2021.
Suivez le débat en ligne le 7 juillet à 17h30 en cliquant ici.






Le Mobilier national invite à la Villa Savoye et à la Maison de fer pour deux expositions exceptionnelles sur les sièges modernes et le design de métal.
Jusqu’au 26 septembre 2021, les deux sites historiques de Poissy dans les Yvelines ouvrent leurs portes pour exposer les créations de l’ARC, l’atelier de recherche et de création du Mobilier national.
La Villa Savoye, monument emblématique de Le Corbusier qui fête ses 90 ans, expose les pièces originales ou rééditées qui font la démonstration de ses recherches sur le métal tubulaire depuis les assises basses des années 1960 jusqu’aux fauteuils en fibre de lin ou fibre de carbone créées dans les années 2010. Commandée par Pierre et Eugénie Savoye en 1928 afin d’en faire une maison de week-end, elle rassemble les cinq points de l’architecture nouvelle formulée en 1927: pilotis, toit-jardin, plan libre, façade libre et fenêtre en bandeau. Cette « machine à habiter » continue à avoir une influence considérable dans l’Histoire de l’architecture.


– Grand salon de la villa Savoye © FLC (Fondation Le Corbusier)
– ADAGP © Thibault Chapotot

Binfaré, 2007 ; fauteuil escargot © Lionel Morgaine, 1968 © Mobilier
national - ARC – Grand salon de la villa Savoye © FLC (Fondation
Le Corbusier)– ADAGP © Thibault Chapotot
La Maison de Fer quant à elle accueille une dizaine de pièces de Pierre Paulin, Olivier Védrine, Jean Nouvel, Martin Szekely, Roger Legrand, Ronan Bouroullec, Salomé de Fontanieu ou Frédéric Ruyant qui font écho à la structure en métal de ce bâtiment. Structures et tôles embouties brevetées par l’ingénieur belge Joseph Danly témoignent de l’époque industrielle de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle où ces constructions étaient synonymes d’innovation, de modernité et de confort. Elles font partie du parcours de la Paris Design Week 2021.


Frydman, 2011 ; éléments de rangements © Frédéric Ruyant, 2004
© Mobilier national - ARC – Maison de Fer © Thibault Chapotot

Legrand, 1964 © Mobilier national - ARC – Maison de Fer © Thibault
Chapotot
Fauteuil LC1 Villa Church (2013), canapé deux places modèle LC2
(1985), fauteuil modèle LC2 (1982), table basse LC10 (2013),
fauteuil LC7 (1988) © Le Corbusier, Charlotte Perriand, Pierre
Jeanneret © Mobilier national - ARC – Grand salon de la villa Savoye
© FLC (Fondation Le Corbusier) – ADAGP © Thibault Chapotot
« Sièges modernes. Le Mobilier national invité à la villa Savoye. »
Jusqu’au 26 septembre 2021 – 82 rue de Villiers – Poissy
« Le design de métal. Le Mobilier national invité à la Maison de Fer »
Jusqu’au 26 septembre 2021 – 2 ter allée des Glaïeuls – Poissy

Initié par le Codifab (réunion des organisations professionnelles de la filière bois), le concours New Living Wood s’adresse aux étudiants en design et architecture d’intérieur et est organisé par Le FRENCH DESIGN by VIA. Les lauréats de la dernière édition viennent d’être dévoilés.
La cuisine était au cœur de la thématique 2021 du concours New Living Wood : les étudiants étaient en effet invités à proposer des solutions d’aménagement autour de « l’espace repas de demain » en utilisant les propriétés du bois dans leurs projets, par exemple ses propriétés mécaniques, isolantes, ou acoustiques. Comme le précise Jean-Paul Bath, directeur du FRENCH DESIGN by VIA, « la nouvelle génération est aujourd’hui en mesure d’apporter de nouvelles réponses, et de soulever de nouveaux enjeux dans le vivre bois, l’aménagement d’espaces de vie originaux, adaptables et humains. Le concours New living wood présente des projets prospectifs et reflète les tendances de demain dans nos aménagements d’intérieurs ».
1er prix Cuisinivrac, par Théo Descantes (LISAA, Paris)
Son projet ? Utiliser les propriétés du bois pour imaginer un système de stockage des aliments en vrac, qui respecte bien sûr les normes sanitaires.

2e prix Greffectoire (Lou Fleurigeon et Judith Poillot, École La Martinière, Lyon)
Ce projet s’intéresse à l’aménagement des cuisines communes : l’idée est un module qui puisse transporter les affaires personnelles depuis une chambre jusqu’à la pièce commune, et également s’encastrer à un plan de travail, le temps de la préparation du repas, voire fournir une petite table d’appoint.

3e Prix Process’Local (Rébecca Rival, LISAA Paris).
Ce projet propose une réflexion autour d’un système de cuisine nomade, imaginé à l’échelle d’un village, pensé comme un espace de partage.


À la Galerie Maria Wettergen, la carte blanche donnée au Russe Boris Berlin donne lieu à une exposition collective hybride, entre design, architecture et installations.
Carte blanche confiée au designer Boris Berlin, Modernism Crystallized (Family Affair) propose des œuvres réalisées par le créateur d’origine russe, mais aussi avec son fils, l’architecte danois Daniel Berlin (de l’agence Snøhetta) et le designer letton Germans Ermičs. Surfant entre design, art et architecture, ces pièces par leurs effets lumineux, chromatiques, ou encore de trompe-l’œil altérant les formes, prennent toute leur dimension à travers le regard du spectateur. Pour exemple, Black Mirror de Boris Berlin et Germans Ermičs est une élégante table illusionniste qui peine à atteindre le sol, s’évanouissant dans son propre reflet. Comme souvent chez Maria Wettergren, cette exposition associe la beauté du design et des matériaux à de profonds questionnements, ici sur la mémoire, comme sur notre perception corps.

Modernism Crystallized (Family Affair) Galerie Maria Wettergren, 121 Rue Vieille-du-Temple, 75003 Paris.
www.mariawettergren.com – Jusqu’au 11 septembre 2021.

Pour sa dernière collection de tapis, Lady Deirdre Dyson rend hommage à deux matériaux qu’elle affectionne, la pierre et le papier. Après celle de 2020, Looking Glass, Paper & Stone réinterprète ces nouvelles matières tout en subtilité et douceur.
« Le tapis est pour moi un travail artistique qui apporte de l’âme à un lieu » : voilà plus de vingt ans que l’artiste Deirdre Dyson dessine des tapis tissés ou noués main. À l’époque, il lui est difficile de mettre la main sur le tapis qui lui convenait. En le cherchant, la créatrice tombe à pieds joints dans ce monde qu’elle ne connaît pas, celui du tapis. Un tapissier lui propose alors d’en réaliser un d’après une de ses œuvres, et de fil en aiguille, les collections s’enchaînent. Depuis, elle a repris le flambeau de cette fabrique dans laquelle elle travaille sur les collections avec son équipe.

Aujourd’hui, c’est entourée de plus de 5000 pompons de laine et de soie qui composent sa palette de couleur que Deirdre Dyson choisit les tonalités de ses créations : « Je n’ai pas besoin de les mixer comme en peinture, j’essaie de choisir les couleurs avec des contrastes et des intensités différentes pour créer des reliefs et du mouvement. »
C’est à la commande que la composition d’un tapis est définie, soit en laine pure tibétaine, en soie de Chine ou en associant les deux. Tous tissés ou tuftés à la main (certifiés Goodweave) au Népal par des tisserands d’exception, les dessins de ces tapis sont généralement suggérés par la nature laquelle est déjà source d’inspiration des peintures de Deirdre Dyson. On y retrouve toujours beaucoup d’harmonie et de subtilité dans le choix des coloris.

Chaque tapis est une pièce unique puisque créé à la demande et choisi en fonction des couleurs, des matières ou encore des dimensions.
Certains des sept tapis de Paper & Stone font écho au trompe-l’œil avec les jeux d’ombre du papier plié dont la forme est reprise dans la découpe du tapis même, ou à la feuille de papier déchirée sur un tapis rectangulaire. Ces tapis peuvent être posés au sol, mais parfois suspendus. Ainsi, la tenture murale Dry Stone donne cette impression d’un mur en pierre.
Après avoir exposé sur le salon Maison & Objet, Deirdre Dyson a pris conscience que son travail était non seulement reconnu mais aimé du public français. C’est pour cette raison qu’elle a ouvert en 2020 une galerie parisienne, à Saint-Germain-des-Prés, où il fait bon admirer son travail à sensations, celles du regard et du toucher.


Lady Dyson dessine chaque année une nouvelle collection avec beaucoup d’enthousiasme : « Selon moi, le plus important et ce qui me tient le plus à cœur est de créer des choses qui sont en cohérence avec mes expériences et mes valeurs. » On attend celle de 2022 avec impatience !


Galerie Deirdre Dyson, 12, rue des Saints-Pères, 75007 Paris