À Clichy, l'hôtel Tribe tout en contraste
Le vaste hall de l'hôtel où sont regroupés les multiples usages ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis

À Clichy, l'hôtel Tribe tout en contraste

Le groupe immobilier Galia dévoile l’hôtel Tribe Clichy, un nouvel établissement contrasté imaginé par l'agence d'architecture intérieure et de design ciguë.

Né en Australie, exporté à Clichy. Après La Défense, Saint-Ouen et les Batignolles, la chaîne d'hôtellerie Tribe soutenue par Galia, poursuit sa conquête du nord-ouest parisien en ouvrant une nouvelle adresse. Fort de 120 chambres, l'hôtel quatre étoiles déploie sur ses sept niveaux un aménagement particulièrement contemporain et coloré dessiné par l'agence ciguë, spécialiste des projets contemporains mêlant architecture et design. Implanté sur un ancien terrain vague où se côtoyaient garages et immeubles décrépit, ce nouveau lieu de 3 800m² construit par l'agence Neufville-Gayet, joue sur les contrastes pour offrir aux clients, comme aux simples passants, un moment de vie décomplexé en dehors des standards.

Les grandes ouvertures du rez-de-chaussée participent à alléger la structure massive en pierre de taille ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis



Des espaces « sans coutures »

Est-ce un café, un restaurant ? Un club nocturne peut-être, à moins qu'il ne s'agisse d'un espace de coworking ? À en croire le regard des promeneurs, le dernier-né de la chaîne Tribe interroge. Il faut dire qu'avec sa façade vitrée et son intérieur coloré, l'établissement ne passe pas inaperçu. « Nous voulions créer un lieu qui soit ouvert sur l'extérieur pour que les passants s'arrêtent et prennent le temps de rentrer. Le rez-de-chaussée a été imaginé pour l'hôtel en lui-même, mais également comme un lieu serviciel pour la ville » explique Pauline Oster, vice-présidente de la marque en Europe et en Afrique du Nord. Alors ici, pas question de réaliser un hall d’hôtel classique. La restauration se conjugue au coworking et aux espaces de détente pour un « social hub sans couture », comprenez un vaste espace perméable où gravitent, autour d'un bar central, différentes typologies d'espaces. Pour répondre à cette exigence de la chaîne, Alphonse Sarthout, architecte de l'agence Cigüe, a aménagé la surface de près de 450m² « comme la grande brasserie d'un faubourg où tout est organisé autour d'un grand comptoir. Nous ne voulions pas d'un lobby refermé sur lui-même, car l'absence d'accueil dédié à l'hôtellerie est une des caractéristiques de Tribe. Ce sont les personnes du bar qui s'occupent de cela. » C'est donc à la manière d'un tetris polyvalent et ludique que s'est aménagé le rez-de-chaussée.

Au rez-de-chaussée, le bar central en faïence s'ouvre à 360° sur l'espace ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis

La couleur mise en lumière

Si la chaîne Tribe n'est pas ancienne - elle a été fondée à Perth en 2017 -, ce nouvel établissement marque déjà un certain renouveau, précise Pauline Oster. « Jusqu'à maintenant, les hôtels de la chaîne étaient relativement sombres. Pour cet établissement, nous souhaitions diversifier ce qui avait tendance à devenir notre identité visuelle. Nous sommes donc partis sur quelque chose qui puisse graviter autour d'une carte de restauration aux saveurs californiennes, ensoleillés et festives. » Et pour apporter cette nouvelle dimension et cette granularité bien spécifique au lieu, Cigüe a misé sur l'éclectisme des matériaux et des couleurs. Un élément « que nous manipulons assez peu à l'agence » confie Alphonse Sarthout, mais qui se manifeste « à la fois dans le mobilier et les revêtements. »

Au rez-de-chaussée, les assises jaunes, bleues et vertes côtoient les murs peints et recouverts de faïences ou de briques, « une évocation des bâtiments de la banlieue parisienne, en contraste avec l'extérieur cossu en pierre de taille. » Pour complexifier l'ensemble, des jeux de trames prégnantes complètent le décor avec le traitement ondulé du plafond acoustique en feutre, et le sol en pierre aux lignes très graphiques. Un éclectisme stylistique renforcé enfin par le choix de rideaux aluminés. « Il y avait aussi la volonté que cet intérieur baigné d'une lumière traversante du matin au soir, puisse aussi être source d'un petit peu de folie. Il suffit de tirer les rideaux, allumer les spots et avec le bar à cocktails, tout devient possible. » Ici, le décor se suffit à lui-même et n'attend pas nécessairement de passage pour vivre.

Les matériaux et les couleurs entrent en résonance pour faire vibrer cet espace décomplexé et vivant ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis



Luxe, calme et qualité

Souhaités très présents et fort au rez-de-chaussée, les partis-pris vibrants et relevés s'adoucissent en direction des chambres. Traités dans un dégradé bleu-vert obscure d'une grande profondeur, les couloirs ont été imaginés pour apaiser le visiteur dans son évolution vers les espaces de nuit. Mais c'est également pour « mettre en avant la qualité de la lumière dans les chambres en créant une sorte d'effet de surprise » détaille l'architecte. Plutôt petites pour un hôtel de ce standing, chacune offre une sensation premium grâce « aux choix de matériaux basiques travaillés de manière contrastée. » Le béton brut et le fermacell non enduit joue sur les ressentis intrinsèques, tandis que les panneaux de MDF crénelé, l'entrée de la chambre peinte entièrement en vert bouteille ou les rideaux de velours moutarde, jouent avec la lumière pour dégager des ombres et des contrastes forts. À ces jeux naturels, Alphonse Sarthout précise avoir également « intégré toute une réflexion sur la lumière avec des spots tamisés et orientés spécifiquement de manière à théâtraliser l'ambiance. »

Dans les couloirs, le choix d'un papier peint dont les teintes varient du bleu au vert, donne confère une élégance colorée tout en conservant la volonté d'un espace de transition sombre ©Abaca Press / Cyrille George Jerusalmi

Mobilier design et créations artistiques

Véritable fil conducteur chez Tribe, l'Art et le design sont omniprésents dans chaque espace de l'hôtel. Dans les chambres, les œuvres lumineuses surplombent les lits designés par Tribe. Aux créations murales, répondent de célèbres pièces de design comme la chaise moustache d'un bleu intense, ou des luminaires dorés signés DCW Editions. Au rez-de-chaussée, les nombreuses œuvres exposées et disponibles à la vente ponctuent les étagères. Choisies par la curatrice artistique Thérèse Boon Faller, certaines sont disponibles à la vente, conférant à l'hôtel Tribe Clichy, une dimension de galerie. Une manière d'agrémenter directement l'Art au design et à l'architecture au sein de cette brasserie à la sauce transatlantique !

Dans les chambres, les grandes portes fenêtres en bois massif amènent un cachet et un prestige supplémentaire à ces pièces ©Neufville-Gayet Architectes + ciguë - Photographie Maris Mezulis
Rédigé par 
Tom Dufreix

Vous aimerez aussi

Temps de lecture
21/10/2024
Philippe Prost à la Cité de l'architecture et du patrimoine : l'évidence

Entre vestiges du passé et architecture contemporaine, La Cité de l'architecture et du patrimoine dévoile jusqu'au 23 mars une exposition dédiée au travail de l'architecte français Philippe Prost.

« Une architecture n'est pas quelque chose d'amorphe. Elle vit avec ses usagers et par sa vocation à évoluer avec de futures personnes » précisait Philippe Prost en guise de préface à l'ouverture de sa nouvelle exposition. Une vision qui au-delà de l'indiscutable constat architectural, résume sa quête de concept à travers les âges. Expliquée par une vingtaine de projets balayés – parfois trop furtivement - sous forme de maquettes, de photographies et de plans, cette recherche s'établit au long d'un parcours en trois étapes. Une « trilogie entre recherche, pratique et transmission » mais surtout une invitation à plonger dans « la fabrique du projet » comme l'évoque l'architecte, lauréat du Grand Prix national de l'architecture en 2022.

Mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, Ablain Saint-Nazaire © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Léon Prost, 2022



L'architecture du présent dans les pas de celle d'hier

« Je voulais absolument que cette exposition sorte du schéma projet, plans en coupe et élévation, ce qui est parfois compliqué. Je voulais partager l'architecture avec toutes et tous, car c'est un domaine qui change la vie des gens et c'est pourquoi, c'était important de le rendre accessible » assure l'architecte. Une volonté traduite dans les supports, simples d'interprétation, mais également par l'angle d'attaque de cette exposition, non pas tant tournée sur les techniques de construction, que sur la démarche « diachronique » de l'agence, comprenez qui « part du présent pour remonter progressivement le passé. » Une manière de dégager des pistes créatives comme des formes ou des symboles, mais avant tout de comprendre le bâti et par là même, la sociologie et la culture qui s'en dégagent.

Lycée Jean-Baptiste Poquelin, Saint-Germain-en-Laye © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Luc Boegly, 2018

Un travail architectural porté par le prisme de l'archéologie comme en témoigne la première partie de l'exposition intitulée « Le cours du temps », et portée par des projets patrimoniaux comme la rénovation château de Caen ou celle de la citadelle de Belle-Île-en-Mer édifiée par Vauban. Une manière pour l'architecte d'établir dès le début de l'exposition un lien très fort entre « le naturel et l'existant » de sorte à montrer comment « la mémoire nourrit la création.» Une phrase d'autant plus forte que la scénographie – entièrement issue d'expositions précédentes - prend place entre la galerie des moulages et la galerie de l'architecture moderne. Deux mondes aujourd'hui dépassés, mais intrinsèquement liés aux yeux de Philippe Prost selon qui les vestiges du passé doivent être les fondations, à minima sémantiques, de l'architecture d'aujourd'hui. Un point de vue qui amène dès lors le visiteur dans le seconde partie nommée « Forme du présent » et dans laquelle le créateur développe l'idée qu'une architecture inscrite dans le temps n'est pas forcément passéiste. « Je souhaite montrer que les noces des vestiges et du contemporain sont possibles et qu'il ne s'agit pas ici de deux domaines antinomiques ! »

Port Gallice, Juan-les-Pins © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Aitor Ortiz, 2022

Guidé par l'épaisseur matérielle et de la profondeur historique des vestiges confrontés à nos besoins quotidiens, chaque projet résulte d'un équilibre prospectif. Une matière premièrement émotionnelle, abordée dans les vitrines de la troisième partie : Deux territoires, un processus créatif, où se font face les bassins miniers du nord et le cap d'Antibes. Un savant mélange de destination et de temporalité entre l'hier et d’aujourd'hui résumé avec philosophie par Philippe Prost : « on ne construit jamais mieux qu'en faisant l'expérience du déjà-là. » Une libre-pensée à découvrir jusqu'au 23 mars au Palais de Chaillot, place du Trocadéro.

La Cité des électriciens à Bruay-la-Buissière © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Julien Lanoo, 2019
Temps de lecture
22/10/2024
Les lauréats du Paris Shop & Design 2024 révélés !

Le concours parisien, Paris Shop &Design, vient de dévoiler les sept gagnants de son édition 2024.

Depuis dix ans, le Paris Shop &Design récompense des duos de créateurs et de commerçants mettant à l'honneur le commerce dans la capitale. Pour cette édition anniversaire organisée par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, le jury présidé par l'Architecte et Directrice Générale des Ateliers Jean Nouvel, Dominique Alba, à sacré sept unions dans huit catégories. Une diversité par laquelle s'exprime la place des établissements commerciaux au sein de la ville qui en compte près de 62 000. Une place prépondérante dans la vie parisienne que ce concours souhaite soutenir en valorisant l'innovation née de l'interaction entre architecture et commerce. Une optique également sociale et historique, puisque l'enjeu est aussi de maintenir l'attractivité de ces points de vente physiques face à la digitalisation du marché. Car si le prestige de Paris s'est écrit dans l'Histoire et dans la pierre, les savoir faire design et architecturaux ont toujours contribué à bâtir sa renommée internationale.

L'enseigne COMME DES GARCONS joue avec le bois et la radicalité du rouge et du noir ©Paris Shop & Design

Dans la catégorie Mode &ACCESSOIRES :

Rei Kawakubo, designer, et Adrian Joffe, président du Dover Street Market, pour la boutique COMME DES GARCONS (56 rue du Fg Saint-Honoré, Paris 8e)

Dans la catégorie Alimentaire :

Dorothée Meilichzon, architecte pour l'agence CHZON et David Bellaiche, commerçant pour la boutique CREME LONDON (2 rue Geoffroy l'Angevin, Paris 4e).

Dans la catégorie Bien-être Santé Beauté :

Thibaut Poirier et Stéphanie Monteil,tous deux designers d'espace pour l'agence Thiste, et Pauline Picaut, co-fondatrice du SPA CLEMENS (14 rue des Saints-Pères, Paris 7e)

Dans la catégorie Hôtels, Cafés,Restaurants :

Cyril Durand Behar pour Cyril Durand Behar Architectes, et Camille Grenouiller, directeur de l'HOTEL PILGRIM (11 rue de Poissy, Paris 5e)

La boutique d'achat/vente d'articles de seconde main MERCATO ©Paris Shop & Design

Dans la catégorie Maison &Décoration et Prix du public :

Marine Ricardou, architecte du Studio Saint Lazare, et Frédéric Bertinet, CEO et co-fondateur de MERCATO (17 avenue Simon Bolivar, Paris 19e)

Dans la catégorie Terrasses :

Sophie Lacroix, architecte, et Guillaume Bernard, gestionnaire du restaurant HOLLYWOOD SAVOY (44 rue Notre-Dame des Victoires, Paris 2e)

Pour la Mention spéciale du jury :

Marie-Agnès BLOND & Stéphane Roux de Blond & Roux Architectes, et Marie Guerci (Ville de Paris –maître d'ouvrage) pour le THEATRE DE LA VILLE (2 place du Châtelet,Paris 4e)

Dans la catégorie Culture, loisirs,services aux particuliers :

Maël Esnoux et Marguerite Cordelle,architectes pour Core Architectures / Studio kokumi, et Arnaud Pigounides, président de REV MOBILITIES, enseigne de vente et de modification des voitures thermiques en électriques (96 Rue de Lourmel, Paris 15e)

Par un astucieux jeu de rénovation, REV MOBILITIES fait un pont entre l'univers thermique et électrique de l'automobile ©Paris Shop & Design
Temps de lecture
22/10/2024
EspritContract : Sifas, l’expert outdoor haut de gamme

Acteur majeur du mobilier outdoor depuis sa création en 1964, la marque originaire du sud de la France Sifas propose des projets contract sur mesure. Un axe majeur pour la marque que Julien Armaroli, actuel co-dirigeant, nous détaille plus précisément.

Après une première édition lancée en 2023, le salon EspritContract, organisé en parallèle d’EspritMeuble, sera de retour au Pavillon 1 de la Porte de Versailles avec 110 nouveaux exposants. Parmi eux, la marque française Sifas, spécialiste du mobilier outdoor haut de gamme, qui livre de nombreux projets pointilleux chaque année et qui s’accompagnent de designers de renom pour imaginer ses collections. Concernant les projets contract, la marque n’a pas hésité à mettre en place une stratégie forte pour accompagner au mieux les professionnels dans la mise en place de leur projet.

Dans votre activité, que représente le secteur contract ?

Le secteur contract représente un axe stratégique majeur pour le développement de Sifas. Nous avons pris conscience de l'importance du mobilier dans les projets professionnels qui est en pleine croissance, c’est pourquoi nous avons investi dans la création de produits et de gammes dédiées pour répondre aux attentes des professionnels de l'hôtellerie, de la restauration et des espaces publics. Des solutions pensées pour conjuguer esthétique, fonctionnalité et durabilité, permettant à nos partenaires de proposer des expériences uniques à leurs clients. Et cette orientation spécifique vers le secteur contract a eu un impact significatif sur notre chiffre d’affaires, consolidant notre position de leader dans le secteur outdoor haut de gamme.

Hôtel Divani Acropolis à Athènes (Grèce), collection Oxford par Christophe Pillet © Sifas

Comment s'organisent les projets contract ? Avez-vous une filière dédiée ?

Nos projets contract s'organisent autour d'une équipe dédiée composée de commerciaux spécialisés pour répondre aux besoins spécifiques et aux contraintes de chaque client. Cette approche nous permet de proposer des solutions sur-mesure, en tenant compte des problématiques inhérentes à chaque projet. Nous avons également un service d'architectes 3D, qui, grâce à des maquettes détaillées, accompagne les clients dans la projection de leur projet en termes de style et de rendu. Une technologie qui permet de mieux visualiser le résultat final et ainsi assurer une parfaite adéquation entre le design et les attentes. En plus de cette approche personnalisée, nous proposons une large gamme de couleurs, de matières et de tissus, permettant aux clients de créer des produits uniques en harmonie avec le style et l'ADN de leur établissement. Une flexibilité qui leur permet à la fois de démarquer et de renforcer leur identité visuelle tout en garantissant des produits à la fois esthétiques et fonctionnels.

Quelles évolutions du secteur avez-vous pu constater ces dernières années ?

Le mobilier est devenu un élément essentiel de l’identité et de l’ADN des établissements. Il ne s’agit plus simplement d’ameublement fonctionnel, mais d’un vecteur clé de l’expérience client. Les établissements cherchent désormais à se différencier en peaufinant chaque détail et cela passe par un mobilier de qualité, conçu pour créer des environnements uniques et mémorables.

Collection Oxford par Christophe Pillet © Sifas

Vous êtes spécialisé dans l'univers outdoor haut de gamme. Quelles sont les spécificités et exigences à prendre en compte au niveau du contract ?

L’univers outdoor, particulièrement dans le haut de gamme, exige une attention particulière à la durabilité des produits. Les clients recherchent des meubles résistants avec un style intemporel, capables de traverser les modes. De plus, les professionnels privilégient des solutions pratiques : les produits doivent être légers, faciles à entretenir et à stocker pendant les périodes creuses. Cependant, la fonctionnalité ne doit jamais compromettre l’esthétique. Chaque pièce doit allier design élégant et performances techniques, afin de répondre aux attentes des clients les plus exigeants.

Un projet significatif à nous détailler ?  

Un projet récent qui incarne parfaitement notre savoir-faire est celui réalisé au cœur d’Athènes, avec la collection Oxford déclinée en structure noire pour le prestigieux Divani Palace Acropolis, situé à 200 mètres de l’Acropole. Cette collaboration a permis de sublimer les espaces extérieurs du restaurant de l’hôtel avec une interprétation contemporaine de la chaise d’extérieur aristocratique classique. La collection Oxford a été choisie pour apporter une touche de raffinement intemporel, en parfaite harmonie avec l'architecture et l'atmosphère du lieu. Ce projet reflète notre capacité à proposer des produits qui allient design et fonctionnalité, tout en s'adaptant au style et à l’ADN des établissements qui nous font confiance.

Hôtel Divani Acropolis à Athènes (Grèce), collection Oxford par Christophe Pillet © Sifas

Quels sont les objectifs derrière votre participation au salon ?

Notre participation au salon vise principalement à mettre en avant notre nouvelle gamme spécialement pour le secteur contract. Cette collection incarne notre engagement à proposer des produits à la fois durables, fonctionnels et esthétiques, parfaitement adaptés aux besoins des professionnels. Un de nos objectifs clés est de montrer la flexibilité et l’étendue des options de personnalisation que nous offrons. Ce salon est une opportunité idéale pour démontrer comment nos solutions sur-mesure peuvent s'adapter aux différents styles et aux ADN des lieux tout en garantissant une qualité et une durabilité optimales.

Quels sont les challenges/actualités à venir pour Sifas ?

L'un des défis majeurs à venir pour la marque est de réussir à anticiper les évolutions les attentes des professionnels et du marché. Le monde du contract évolue rapidement, avec une demande accrue pour des solutions sur mesure, adaptées à des contextes de plus en plus divers. Nous devons rester flexibles tout en gardant notre ADN de qualité et d’innovation. Nous voulons également renforcer notre engagement envers des pratiques plus durables. Cela se traduit notamment par une recherche constante de matériaux éco-responsables, tout en maintenant notre niveau d’excellence en termes de design et de confort. L'optimisation de nos processus de production pour minimiser l'empreinte écologique est une priorité pour l’avenir.

En termes d’actualité, nous avons des collaborations passionnantes en cours avec de nouveaux partenaires dans le secteur de l'hospitalité de luxe, ce qui ouvrira la voie à des projets inédits. Nous continuons à investir dans l’innovation et la recherche de solutions pratiques qui répondent aux besoins futurs de nos clients, tout en maintenant notre positionnement haut de gamme.

La seconde édition d'EspritContract se tiendra du 16 au 19 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract.

Temps de lecture
21/10/2024
Le FRENCH DESIGN by VIA ouvre les portes de « La fabrique des icônes »

Nouvelle exposition du FRENCH DESIGN by VIA, « La fabrique des icônes » réunie jusqu'au 13 décembre une vingtaine de pièces célèbres issues de collaboration entre un éditeur et un designer.

Il y a des collaborations qui passent sous les radars, et il y en a au contraire qui, à peine dévoilées, sont érigées au rang de stars. Ce sont ces dernières que le FRENCH DESIGN by VIA a décidé de mettre à l'honneur jusqu'au 13 décembre. Imaginée pour témoigner de la diversité et de la fructuosité des collaborations entre les marques et les designers, l'exposition nommée « La fabrique des icônes », rassemble 22 pièces de design. Autant de créations auxquelles viennent se greffer une projection vidéo permettant de mieux cerner l'approche des concepteurs et des éditeurs, mais également quelques coupures publicitaires rappelant l'image commerciale de ces produits pour le consommateur.

Le canapé Borghese de Noé Duchaufour-Lawrence prend place devant l'étagère Legend éditée par Roche Bobois. Dessus prend place la carafe La Lame d’eau de Philippe Starck. A droite, le miroir dessiné par Julie Soulard surplombe la chaise Kuskoa fabriquée par ALKI ©FRENCH DESIGN by VIA



Le succès, souvent surprise, jamais miracle

Devenues des références dans le monde du design, les pièces choisies l'ont été pour leur double succès, d’abord public, car leurs silhouettes sont aujourd'hui largement identifiées, puis industriel puisque plusieurs milliers d'exemplaires ont été vendus. C'est en grande partie sur ce critère que la sélection des pièces s'est établie, allant parfois jusqu'à prendre en compte la couleur ou la taille la plus demandée sur le marché. Mais au-delà de la notion commerciale, l'exposition trace avant tout les lignes de lecture permettant de comprendre l'origine de ces succès. Ainsi, chaque pièce est accompagnée d'un cartel sur lequel figure des thématiques récurrentes comme « Bestseller commercial », « Révélation changement sociétal » ou encore « Révélation technique. » Autant de catégories qui abordent de manière très didactique les raisons du succès de telle ou telle pièce.

Les époques se croisent avec l'assise TOGO de 1973 présentée dans un tissu Floraly coloris miel, et la Chaise Bold de chez Moustache ©FRENCH DESIGN by VIA

Pour Jean-Paul Bath, directeur général du FRENCH DESIGN by VIA, « le produit iconique est souvent synonyme d’une création disruptive appuyée sur un savoir-faire ou une technologie innovante.» On notera par exemple la question du savoir-faire, artisanal ou industriel illustré dans l'applique Carmen réalisée par le duo Paulineplusluis en 2018 et fabriquée selon une technique unique adaptée à une machine dont il ne reste que deux exemplaires dans le monde. Mais comment aborder la création contemporaine sans parler des bestsellers du passé parmi lesquels la Chaise A sortie en 1935 chez Tolix ? Un modèle empilable et indestructible qui avait à l'époque rencontré un vaste succès grâce à la technique de galvanisation du zinc mise au point par son designer Xavier Pauchard, et qui totalise 89 ans plus tard, 10 % des ventes actuelles de la marque. Un produit devenu iconique pour sa praticité, mais aussi pour sa capacité à s'être inscrit dans époque et à rester d'actualité aujourd'hui. Ajoutez à cela les créations dont l'audace et la surprise ont permis d’atteindre le succès, à l'image de la suspension Vertigo de Constance Guisset sortie en 2010, ou de la chaise Moustache entrée dans les musées et sur les plateaux télé avant d'entrer dans les foyers.

La Chaise A, de Tolix conçu par Xavier Pauchard en 1935 tourne le dos au miroir Zodiac Bumper dessiné par Jean-Baptiste Fastrez pour Moustache en 2018 ©FRENCH DESIGN by VIA

Une scénographie toute tracée

Imaginée par le studio Passage, la scénographie de l'exposition propose un univers industriel (très) revisité. « Pour concevoir le décor de l'exposition, Samuel Perhirin et moi, nous sommes attachés à la notion de fabrication. Nous avons voulu comprendre comment un objet pouvait devenir une icône » explique Arthur Fosse. Un cheminement qui a naturellement conduit le duo vers les usines et plus précisément les marquages au sol présents le long des lignes de production. Des axes graphiques et évocateurs retravaillés dans des coloris très visuels parmi lesquels un vert intense, couleur signature du studio. Très linéaire, le décor composé de surface géométriques semblable à un tangram, a été imaginé pour s'ajuster et s'exporter facilement à l'occasion d'autres expositions. Autre parti-pris fort de cette scénographie, l'absence de toute hiérarchisation. « C’est une volonté arrivée dans un second temps pour offrir une forme de transversalité entre les époques et les styles. La chaise Tolix de 1935 prend ainsi place au pied d'une étagère Roche Bobois tandis qu'en face la canapé Borghese de Noé Duchaufour-Lawrence lui répond. »

Ce n'est donc pas tant une réflexion sur le succès, qu'un dialogue entre des grands noms du design tels que le studio 5.5, Tristan Lohner ou Philippe Starck  et des grandes marques à l'image de Maison Pouenat, ALKI ou Fermob.

Au premier plan, le Guéridon T140G de Michel Jouannet pour Maison Pouenat fait écho à l'assise CAST éditée par La Manufacture. Derrière, la lampe Carmen éditée par Hartô ©FRENCH DESIGN by VIA
Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir chaque semaine l’actualité du design.