Design
Fondatrice de White Dirt, Dana Harel joue avec l'argile pour faire naître Artifacts, six créations aux allures cabossées et brutes.
Artifacts est peut-être son projet le plus brut. Pourtant, Dana Harel n'en est pas à ses débuts. Après avoir manipulé le papier, le laiton, le porcelaine ou le plâtre, c'est de nouveau sur la terre que se sont portées ses mains. Un matériau qu'elle connaît bien et qu'elle s'est appropriée jusque dans le nom de son studio fondé en 2020 : White Dirt. Une évocation de l'argile kaolin, fréquemment utilisé pour ses porcelaines.
Pour ce nouveau projet, réalisé en collaboration avec valerie_objects, Dana Harel a réalisé deux vases, trois carafes et une tasse. Un trio visuellement très fort et conforme au style primitif et terreux de la designeuse. Comme dans plusieurs autres de ses travaux, elle s'est notamment appuyée sur « des fragments qui traînaient dans l'atelier » et les a utilisés « pour concevoir diverses formes. » Une liaison entre passé et présent traduite par l'apparence mi-antique, mi-moderniste de la collection.
Le temps comme inspiration
« J'ai grandi à Tel-Aviv, une ville ou se juxtaposent de vieilles ruines et de l'architecture Bauhaus qui était populaire dans les années 1920 » explique la créatrice. Une ambiguïté qui a sans doute influencé son style et l'écriture esthétique de son studio. À cheval sur les époques, Dana Harel qui habite à San-Francisco depuis près de trente ans, voue une certaine admiration aux sculptures anciennes érodées et porteuses des stigmates du temps. Une dualité stylistique et temporelle qui a notamment influencé la forme facettée de ses objets. Un univers radicalement opposé à toute forme de rigueur, d'où se dégage une certaine imperfection volontaire. « Je fais ma propre archéologie » conclut l'artiste donc chaque collection est grandement inspirée du temps qui passe.
Le designer Philip Nemeth nous parle du dessin inimitable de la 911 et se livre à une analyse comparative entre l’une des plus anciennes et l’une de ses plus récentes déclinaisons.
Sur huit générations et depuis plus de soixante ans, les 911 se succèdent inlassablement, intégrant avec aisance toutes les vagues culturelles et les modes successives. Intemporelle mais toujours de son temps, s’il ne devait rester qu’une seule auto symbolisant ce qu’il y a encore d’immuable dans la société occidentale de la seconde moitié du XXe siècle et de la première partie du suivant, ce serait probablement elle.
Retrouvez également l'article complet dans le numéro 221 d'Intramuros, disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne.
Proposé à la vente par Steelcase, Ensemble est un module d'assise tout en rondeur, imaginé par Coalesse pour s'adapter à toutes les postures.
C'est toujours dans l'optique de gommer la frontière entre l'univers professionnel et le personnel, que Steelcase déploie une nouvelle assise. Imaginée pour prendre place dans les bureaux, Ensemble, a été imaginée pour répondre aux besoins ergonomiques des travailleurs. « La posture joue un rôle majeur dans la qualité de la conversation et de la réunion elle-même. La position lounge favorise une conversation plus humaine, moins guindée » détaille Florian Schulz, l'un des designers de Coalesse Design Group. Voués à être utilisés par des personnes actives, les coussins d'Ensemble ne sont pas aussi moelleux et profonds que ses semblables du salon. Un besoin relatif au maintien nécessaire pour écrire, lire ou assurer un rendez-vous sans s'affaler. Un choix également compensé par la mise en place d'un réglage progressif du dossier. Le système dissimulé dans l'assise s'ajuste par la simple manipulation d'une sangle visible à l'avant du mobilier. Un choix technique mais aussi esthétique puisque sa disposition lui confère son statut d'élément essentiel.
Une allure informelle pour un confort accru
Tournée vers des designs biophiliques - un concept utilisé pour accroître la connectivité des occupants à l'environnement naturel grâce à l’évocation ou la présence de la nature -, l'agence de design a réfléchi à la manière dont un aménagement lounge pourrait serpenter dans une pièce comme une rivière ou ressembler à un paysage vallonné. « C'est ainsi que nous avons eu l'idée de formes courbes, fluides tant en longueur qu'en hauteur. Dès le début, nous voulions éviter les arêtes vives et les angles vifs » Une réflexion qui a poussé les designers à concevoir Ensemble sous forme de modules. Ronds et organiques, ces derniers peuvent ainsi s'assembler pour former des lignes ou des îlots au sein des espaces de travail. Chaque élément, fixé sur un système de rails, peut aussi être agrémenté de modules complémentaires comme des tables, des bacs à plantes ou des cloisons (appelées des screens). Une modularité et une adaptabilité pour envisager le travail sous un nouvel angle.
Avec son projet Yacht, la marque italienne Modulnova s’ancre un peu plus dans le design contemporain. Un concept mélangeant la qualité des volumes et des lignes avec des matériaux de qualité, propre à la marque, pour un résultat tout en volupté et élégance.
Créer un équilibre entre la pureté des volumes et la richesse des matériaux naturels, c’est tout le principe du concept Yacht développé par Modulnova. Un projet de salle de bain qui combine l’utilisation du marbre Appennino au bois de noyer Classic aux veines continues et enveloppantes avec plusieurs systèmes d’aménagement de l’espace.
Une réalisation « haute couture »
Le corps central du meuble vasque est recouvert de marbre Appennino, avec un plan de 10 cm et un panneau à lattes qui renforce la continuité de la veine. La paroi est elle aussi recouverte d’un panneau en Appennino, dans la finition Sense. Soucieuse des détails, la marque propose une porte travaillée avec une expertise artisanale digne de la haute couture. Celle-ci est en effet réalisée avec la technique du pliage, inclinée à 30 degrés pour une épaisseur de 3 cm. Au-dessus, le miroir Blade est réalisé en finition Bronze ce qui renforce d’autant plus le style de la porte et du plateau, offrant une continuité visuelle à toute la pièce.
Un projet modulable
Le projet se définit également par ses larges propositions d’agencement, permis notamment par le système de cloisons en noyer massif Solid. Celle-ci permet en effet de diviser la pièce de manière naturelle et esthétique, avec un nombre important de possibilités d’agencement de l’espace, pour un agencement de la pièce selon les envies.
La ville de Paris remettait, mardi 17 septembre, les Grands Prix de la Création 2024. Une récompense imaginée pour valoriser des créations en cohérence avec les enjeux sociétaux.
A Paris, berceau des métiers d’Art, les savoir-faire d’hier ont été récompensés pour répondre aux enjeux de demain. Mardi, la mairie de Paris récompensait sous les ors de la salle des fêtes de la mairie, huit Grands Prix de la Création destinés aux domaines du design, de la mode et des métiers d'art. Une manière de « soulever des enjeux sociétaux et notamment environnementaux » décrit Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint de la mairie de Paris en charge du commerce et de l'artisanat. Une ambition portée par des fabrications locales et énergiquement pauvres, mais aussi par des questionnements quant au travail et au sourcing de la matière. Accompagnés par leurs présidents de jury, les lauréats ont reçu une dotation de 18 000€ destinée à pérenniser leurs entreprises naissantes.
Le design qui prend forme
Cette année, le jury design présidé par Constance Guisset – designeuse elle-même récompensée en 2017 – a souhaité « privilégier des personnalités au clair dans leurs avancées, tant dans leur rapport à l'artisanat qu'à l'industrie ». Wendy Andreu a ainsi été récompensée du Prix révélation pour son travail de développement d'un textile ni tricoté ni tissé, mais collé destiné notamment à la 2D comme à la 3D. Marlène Huissoud repart de son côté avec le Prix engagement pour ses créations sculpturales à destination des pollinisateurs. « Un travail de fourmis à destination des insectes, mes premiers clients » s'amuse la créatrice.
La mode qui rhabille les habitudes
Côté mode, le jury présidé par le fondateur de la marque Pigalle, Stéphane Ashpool, a souhaité insuffler « un élan de développement aux structures ni trop récentes, ni trop installées. » Un parti-pris pour lequel Lucille Thièvre, qui a fait ses débuts chez Hermès et Givenchy s'est vu attribuer le Prix révélation pour ses pièces féminines et inclusives. Mossi Traoré, figure confirmée de la scène mode et fondateur des Ateliers d'Alix reçoit quant à lui celui de l'engagement pour ses conceptions textiles à base de matière organique. À noter également le Prix accessoires attribué au jeune créateur de 22 ans, Philéo Landowski, qui explique mêler « la forme identitaire et le confort de chaque chaussure, par une approche structurelle de l'objet », et le Prix accessoires bijoux remis à Kitesy Martin pour sa marque de bijoux confectionnée à partir des stocks dormant de grandes maisons de couture. Une manière de faire naître « des associations inattendues et de nouveaux équilibres. »
Les métiers d’art d’hier repensés pour demain
Enfin, le jury des métiers d'art porté par le regard de Chloé Nègre selon qui « les dossiers sélectionnés ont eu pour point commun de faire un pas de côté pour aborder la création par une approche centrée sur la recherche », a remis deux récompenses. La première dans la catégorie révélation pour Antonin Mongin. Créateur surprenant, le docteur en design s'est penché sur les cheveux et leur valorisation par le biais d'objets quotidiens comme des sacs ou des bijoux. Une pratique courante au XIXe siècle qu'il développe sous un jour nouveau pour remplacer la fourrure animale. Côté engagement, le prix a été décerné à Tony Jouanneau, designer produit tourné vers l'écoconception et le biodesign illustré récemment par la création d'une teinte naturelle à base d'une espèce invasive d'oursins au Japon.
Autant de talents à suivre, qui, au-delà des savoir-faire, participent depuis près de trente éditions, à l'ouverture de nouvelles pistes.
L'objet, cette fiction
Une réflexion, une intention, un rêve.
En prêtant l’oreille au murmure de leurs chimères, David Lynch, Erwin Wurm, Genesis Belanger, Tom Sachs et Alessandro Mendini développent un rapport, conscient ou inconscient, à l’objet, allant bien au-delà de la fonction.
Coup de grâce porté à la disparition de la décoration, éloigné de ce qui l’avait pourtant autrefois mis à mal – le fonctionnalisme, le Mouvement moderne –, l’objet rêvé, qu’il soit organique comme ceux de Lynch ou empreint d’un quotidien industrialisé comme les créations de Wurm, est ici toujours métamorphosé, réinventé, apostille d’une création devenue oeuvre, d’un usage transformé en désir.
Aux antipodes de l’objet industrialisé, pensé il y a soixante-dix ans pour apporter fonction aux foules mais devenu « collector », la rencontre entre l’art et le design, entre l’artiste et l’objet, engendre une création aussi sincère dans son intention que dans son usage. Un usage restant à inventer, liberté de faire du rêve d’un autre son songe quotidien.
Sommaire
Design 360
Design Story
Laurids Gallée : La passion du faire
Zaven : Géométrie haute en couleurs
Le Design hardware de Jean-Baptiste Durand
Nao Tamura : Relier tradition et progrès
Faye Toogood : Artistique éclectisme
Objects With Narratives : Tisser un lien entre l'homme et l'objet
Bethan Laura Wood : Naturellement inspirée
AojieRou : Mode sans frontière
Porsche 911 : Inlassable icône
Masterpiece
David Lynch : Artiste total
Erwin Wurm : L'objet absurde, ou la quête éternelle de la sculpture
Tom Sachs : Détournement esthétique
Genesis Belanger : La céramique engagée
Alessandro Mendini : Design pictural et critique
In-situ
Courrèges : Nouveau satellite pour marque iconique
Crosby Studios x Alexander Wang : Radicalité immersive
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Agenda
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À l'occasion de l’exposition "Chromo Sapiens" dédiée à la couleur, Le FRENCH DESIGN by VIA expose jusqu'au 15 septembre 20 chaises illustrant tour à tour, la puissance visuelle des teintes dans l'univers du design.
Disparue pendant plusieurs décennies au profit d'une certaine sobriété ou de la forme, la couleur fait depuis quelques années son grand retour dans nos intérieurs. Plutôt appliquée par le biais de pièces pop rappelant les décennies les plus teintées de l'histoire du design, elle semble encore cantonnée à un éventail de marques qui affichent aujourd'hui un contrepied esthétique avec les coloris passe-partout encore largement en vogue.
C'est lors de l’exposition Design x Durable x Désirable que l'idée d'exposer la couleur est apparue, raconte Jean-Paul Bath, directeur du Le FRENCH DESIGN by VIA. « Les coloris tournaient toujours autour des beiges, des marrons et des verts ce qui nous a amené à nous demander si cette nouvelle tendance ne signait pas la fin de la couleur dans le domaine du meuble. » Une préoccupation d'autant plus grande à ses yeux, que la France « est aujourd'hui très reconnue dans ce domaine difficile où de nombreuses connaissances sociologiques comme historiques sont nécessaires. »
Une “french touch” que l'institution a mis en avant par l'intermédiaire de cinq pôles, comme autant de manières d'envisager la couleur et de la différencier. Focalisés sur une seule typologie de mobilier à savoir la chaise, objet emblématique de la création design, Le FRENCH DESIGN by VIA « ne voulait pas que les visiteurs se disent que le vert est beau car il est apposé sur un bureau ou le violet est laid, car il recouvre un canapé. »
Accompagné sur la mise en place de l'exposition par le Comité français de la couleur pour les éléments de langage, et par le studio Uchronia pour la scénographie, Le FRENCH DESIGN by VIA a souhaité mélanger tous les styles, toutes les gammes et toutes les marques. « Qu'il s'agisse de maisons connues et ou de créateurs indépendants, notre but était avant tout de montrer comment la couleur apporte une autre dimension au design ; montrer sa capacité à faire appel à nos sens et à notre imaginaire. » précise Jean-Paul Bath.
La couleur, une source d'identité
Situé entre l'opposition et la complémentarité par rapport à une chaise classique, « Nuancer ses collections » regroupe quatre assises alternatives. Plus longue, plus courbe, ou même double, les modèles de cette sélection jouent avec la couleur pour sortir des sentiers battus. Parmi eux, Hemicyle confident trouve une place singulière. Réalisé par Philippe Nigro, en collaboration avec Ligne Roset et le Mobilier National (institution qui gère notamment l'ameublement du Sénat et de l'Assemblée nationale, d'où le nom de la création), « ce fauteuil se prêtait à être habillé. » Imaginée pour une gamme de cinq modules reprenant le principe constructif des dossiers en S, cette création était avant tout « une page blanche destinée à accueillir la couleur » pour Philippe Nigro. Jouant sur les vues entre intérieur et extérieur, son design était particulièrement propice. « Nous avons réalisé plusieurs essais avec différentes teintes et plusieurs matériaux. J'aime jouer sur les nuances et j'ai toujours aimé développer des gammes chromatiques. À ce titre, c'est un fauteuil intéressant pour lequel nous avons fait plusieurs essais, dont un mix jaune et écru lors du salon de Milan. » Un jeu parfois osé que le designer revendique comme « une invitation à s'amuser après une période de morosité. Il y a peu de limites si ce ne sont d'éventuels jeux de trames ou la tenue du tissu, alors autant ne pas être trop sage ! » conclut-il.
La couleur, parti-pris d'un univers
En design, parler de couleur, peut être parler d'identité. Pour Jean-Paul Bath, directeur de Le FRENCH DESIGN by VIA, « certaines marques ont de suite été évidentes comme Sarah Lavoine et son bleu signature, Fermob pour qui la couleur est inscrite dans le positionnement stratégique, ou encore Jean-Charles de Castelbajac et son utilisation des couleurs primaires. » Autant de créateurs qui utilisent le cercle chromatique comme un vecteur d'émotions. Parmi les pièces les plus visuelles de la section « Pigmenter sa différence », le fauteuil Sunny signé par le studio Uchronia, sort du lot. Inspiré par le lever du soleil autant que par la chaise confidente inventée sous Napoléon, l'assise se pare d'un dégradé d'orange, la couleur signature de la marque. Guidé par l'envie « d'apporter de la joie et de la couleur dans les intérieurs », le studio Uchronia « imagine souvent la couleur avant la forme » raconte Clémentine Bricard. Rappelant les années 70 avec le chêne laqué et le tissu Waving flower de la manufacture de soie Prelle, Sunny est « un mélange organique et graphique né d'une volonté d'expérimentation. »
La couleur, symbole de vie et d'interaction
Complice de formes pas si conformes, la couleur attire ou repousse, mais laisse rarement indifférent. C'est généralement de sa capacité à accrocher le regard que pourra découler dans un second temps une analyse plus formelle. Imaginé dans un espace nommé « Attraction carnation », Hexomino disco est au-delà de la chaise. Véritable concept, elle est le fruit d'une collaboration entre le studio Sam Buckley et Zyva studio. Destiné à n'être qu'une NFT à ses débuts, la création a ensuite été matérialisée pour constituer avec quatre autres éléments de mobilier, l'Hexomino Disco collection. Réunis autour du concept des hexominoses selon lequel il n'existe que 35 combinaisons différentes pour assembler six cubes, le fauteuil a été imaginé comme un puzzle géant. « Si nous avons fait en sorte d'obtenir une forme qui ressemble à une assise, le positionnement des couleurs est lui complètement hasardeux » détaille Anthony Authie, directeur et designer de Zyva Studio. Répartie mathématiquement en cinq familles, chaque hexominose a été affublée d'une couleur. « Nous avions choisi un dégradé, du bleu au vert en l'occurrence que nous avons séquencé en cinq de manière à obtenir des teintes très saccadées, mais un enchaînement fluide. » De ce savant mélange entre règle organisée et jeu aléatoire est né « une sorte de paterne de l'ordre du pixel de camouflage » analyse le créateur qui entretient dans ses conceptions un lien très étroit avec la couleur. « J'ai travaillé dans une agence d'architecture pendant des années et j'ai été frappé par la différence de langage entre chaque corps de métier. Le seul langage commun sur un chantier était celui des couleurs hautes densité (fluo) que chacun déposait sur les éléments. » Une signalétique aujourd'hui introduite dans ses projets. « J'aime quand les verticales et les horizontales se fondent et que cela floute les frontières. C'est quelque chose que l'on retrouve chez Hexomino disco et qui permet de s'interroger sur les raisons de définir telle ou telle chose comme cela. C'est l'un des intérêts de la couleur dont la symbolique est à mes yeux celle du vivant. » Et cela tant dans la nature, que dans les intérieurs.
La couleur, témoignage d'une époque
Existe-t-il réellement une apogée du design ? Difficile de répondre à la question. Il est néanmoins possible de dire que certains design traversent mieux les époques que d'autres. Mais quelle est la place de la couleur dans cette quête d'intemporalité ? Si certaines marques jouent la carte de la sobriété, d'autres valorisent au contraire des design fort évoquant un patrimoine décoratif riche. C'est le cas de Rinck et son fauteuil 73 exposé dans la section « Apogée colorée ». « Pour faire simple, je ne supporte ni le noir, ni le blanc, ni le taupe ou tout ce qui est facile et blème » annonce Valentin Goux, directeur artistique de la marque. « J'aime jouer avec les présupposés du design pour sortir des coloris plus pop. Notre métier est justement de faire envisager tous les possibles aux clients. Donc en poussant les motifs colorés loin, j'espère donner l'envie d'un élément moins sage que ce que l'on voit souvent ! » Inspiré par un fauteuil de la marque présenté en 1973, le créateur explique avoir imaginé le tissu – réalisé par Thévenont - à partir d'un dessin de feuille d'arbre datant de 1938, réinterprété dans une version cubiste. Une inspiration d'hier pour répondre au besoin de demain. « La couleur a disparu sur les dernières décennies, mais elle revient. C'est un balancier de génération qui s'opère et dans lequel la couleur a une véritable carte à jouer. Il y a fort à parier qu'une personne qui a grandi dans un intérieur grège voudra certainement un intérieur plus pop, d'autant que nous sommes aujourd'hui dans une période d'éclectisme. » Une vision qui souligne le pouvoir émancipateur de la couleur, notamment lorsqu'elle est appliquée aux objets du quotidien.
La couleur, vecteur d'émotions
Souvent associée à une matière, la couleur est généralement le fruit d'un cheminement industriel. Que la matière induit la couleur ou que ce soit l'inverse, le résultat témoigne parfois d'une recherche mêlant innovation et esthétisme. Par l'espace nommé « Archéologie de la couleur », Le FRENCH DESIGN by VIA propose notamment un aperçu du travail de YuTyng Chiu pour Komut. Combinaison totale entre la matière et la couleur, le procédé de fabrication par impression 3D donne à voir une structure nue aux formes courbes. « Je suis née dans un petit village de la côte taïwanaise nommé Taitung. Ma palette de couleur est donc largement inspirée de la mer, de la forêt et de la montagne » explique cette ancienne designer textile qui revendique s'inspirer des années 70 et des formes féminines. « Ce qui m'intéresse ce n'est pas directement de lier la couleur et la forme, mais la couleur et l'émotion. Exposer cette chaise bleu azur n'est pas un hasard. C'est la couleur de la paix et de l'atmosphère. Donc en travaillant des couleurs douces et des formes courbes, je parviens à donner à des matériaux problématiques destinés au rebut de l'industrie automobile, une apparence douce et agréable. » Consciente de la diversité des marchés, la créatrice diversifie également sa collection à des couleurs plus pop en accord avec leur temps.
Si la couleur est depuis la nuit des temps indissociable de notre monde, elle évolue cependant au gré des modes et des esprits. Que ce soit pour amener de la vie, questionner, s'identifier ou révolutionner, elle est souvent le reflet de son concepteur. Personnelles dans leur interprétation mais globales dans l'intérêt qu'elles suscitent chez les amateurs de design, quelques chaises partiront à Hong-Kong du 5 au 7 décembre pour s'exposer dans le cadre de la Design December. Un voyage qui s'annonce haut en couleurs !
À l’occasion de la Paris Design Week, la marque XXL Maison prend ses quartiers au sein de sa boutique avenue de Wagram pour présenter ses nouvelles collections, mais également lancer son nouveau programme destiné à renforcer sa politique de partenariat avec les professionnels, lors d’une soirée spéciale le 6 septembre.
Créée en 2008 par Thierry Teboul et Nacer Bekki, la franchise XXL Maison compte aujourd’hui plus de 60 enseignes réparties partout en France. La marque propose des produits inspirants, dont le design est pensé par son bureau interne dédié, à raison de deux collections par an. La particularité de la marque réside dans son concept de personnalisation puisque chaque meuble est proposé avec des options de couleurs, matières et tailles afin d’être fabriqué sur mesure, à la demande du client dans ses usines au Portugal et en Italie.
Un nouveau programme pour les professionnels présenté lors de la PDW
Pour la Paris Design Week organisée du 5 au 14 septembre, la marque ouvrira son showroom de la rue Wagram pour y présenter ses collections iconiques. Au cours d’une soirée spéciale qui se tiendra le vendredi 6 septembre, XXL Maison lancera officiellement son nouveau programme à destination des professionnels du secteur. Un programme B2B, incarné notamment par le partenariat avec l’architecte Gaëlle Cuisy, qui co-dirige le cabinet GplusK avec son associée Karine Martin. Un partenariat pensé dans l’optique de faire valoir les services de la marque, qui souhaite proposer des avantages et un accompagnement spécialement pensé pour les professionnels dans l’élaboration de leurs projets d’intérieurs.
Un showroom XXL en guise de vitrine
Cette participation à la Paris Design Week sera également l’occasion pour la marque de présenter ses pièces iconiques et nouvelles collections, puisque l’espace de 1000 m2 exposera près de 20 collections différentes, dont ses deux collections annuelles pour le salon et la salle à manger, dont le design a fait l’objet de plusieurs récompenses. Le rendez-vous est pris !
Inscription à la soirée du 6 septembre via ce lien : https://xxl-service-professionnel.com/we-love-design-week/
Après Megève, c'est sous le soleil cannois que la Range Rover House a ouvert ses portes du 27 juin au 12 juillet. L'occasion de découvrir les cinq nouveaux modèles de la Celestial Collection.
Plein phare sur la french Riviera. Après les sommets enneigés avec vue sur les massifs boisés, Range Rover ouvre sa résidence d'été face à la Méditerranée. Une expérience qu’ont pu vivre, du 27 juin au 12 juillet, une poignée de convives triés sur le volet. Nichée dans les hauteurs de Cannes, la villa met en scène l'esprit de la marque. L'édifice contemporain et massif impose son cadre dans lequel les teintes dorées se lient au modernisme architectural.
Un espace au sein duquel la marque a personnalisé chacune des sept chambres à l'effigie d'un de ses véhicules. Un cadre immersif empreint de luxe comme en témoignent les nombreuses activités proposées. Outre la dégustation de caviar de Neuvic, l'atelier de création de bougies avec 1854 La Rose ou encore l'initiation au cuir avec Berluti, Range Rover a offert une expérience technique et design dans son univers. La Range Rover Design Masterclass a été l’occasion pour les invités de plonger dans le domaine du design automobile en accédant aux techniques et méthodologies employées par l'équipe de développement pour transformer les concepts en réalité. Un instant technique mis en pratique par la possibilité d'un essai routier. Une parenthèse imaginée entre les eucalyptus et les oliviers, pour se détendre et se laisser conduire à deux pas de la croisette.
Une nouvelle collection mythique
Tantôt références cosmiques, tantôt références mythologiques, Gaea, Theia, Io, Vega et Sol, prêtent leurs noms à la nouvelle collection de chez Range Rover : Celestial collection. Cinq nouveaux véhicules haut de gamme inspirés des anciennes croyances et des histoires grecques. De quoi recentrer logiquement cette présentation et la Range Rover House sur l'un des hauts lieux historiques et chic du pourtour méditerranéen.
Pour cette première collection de l'équipe SV Design, le contenu a été méticuleusement sélectionné. Jantes de 23 pouces, freins en carbone céramique, capots en fibre de carbone et la présence d'inscriptions personnalisables sur la console et les marchepieds. Mais c'est véritablement par la couleur que cette collection très haut de gamme tire son épingle.
Directement inspiré de la terre et de la mer, le modèle Gaea qui doit son nom à la protectrice grecque de la terre, arbore une peinture extérieure Vert Terre Mat rehaussée par des étriers en céramique couleur bronze. Autre référence mythologique, Theia, une titanesse associée à la vue et à la lumière, s'incarne dans une peinture grise ilménite satinée aux tons chauds, rehaussée d'un soupçon d'écailles métalliques représentant la Lune. Un choix esthétique qui tranche radicalement avec les jantes en finition or champagne. Côté cosmos, Io et Sol proposent deux alternatives très vives aux teintes naturelles. Réciproquement inspirées du corps le plus volcanique du système solaire, et du Soleil comme symbole de vie, chacune des voitures s'imposent dans un orange lumineux sophistiqué, ou bien un jaune brillant. Une vitalité esthétique contrebalancée par le modèle Vega – en hommage à l'astronome français Urbain Le Verrier -, dont le bleu de l'extérieur est une référence à une étoile de la constellation de la Lyre.
Une diversité visuelle des extérieurs auxquels s'ajoutent les nombreux aménagements intérieurs possibles. Pour Géraldine Ingham, directrice générale de Range Rover, « Il s'agit avant tout de créer des véhicules avec lesquels les utilisateurs peuvent établir des liens personnels. » Une volonté déterminée par l'expérience autant que l'esthétique, mais également caractérisée par l'expertise Bespoke. En témoigne le SV Riviera Edition, limitée à dix exemplaires, permettant de pousser l'automobile à une expression paroxystique du luxe Range Rover.
Présentée début juillet, la Polestar Concept BST inscrite dans l'esthétique de la marque, amorce d'ores et déjà un virage sportif.
Petite surprise dans le monde de l'automobile, la Polestar Concept BST semble signer une véritable envolée pour la marque suédoise. Cette dernière avait en effet annoncé les commercialisations des modèles 5 et 6 – un GT et un roadster - courant 2025 présageant d'une année importante pour l'ancienne sous-marque de Volvo. Mais c'était sans compter sur cette dernière révélation. Présente lors du festival de vitesse de Goodwood au Royaume-Uni, la Concept BST « illustre jusqu'où nous pouvons pousser notre marque en termes de performance. C'est une démonstration de la façon dont nous pourrions appliquer la formule BST à notre gamme à l'avenir » note Thomas Ingenlath, PDG de Polestar. Une ambition technique, mais également design pour ce véhicule sportif qui conserve les codes esthétiques de la marque dans une version basse et boostée.
La sportive à la sauce Polestar
Pour son nouveau modèle, la marque est repartie de son modèle 6 en reprenant un profilé quasi similaire et le toit décapotable. Une petite sœur aux détails néanmoins plus agressifs, taillée pour les circuits. Fidèle à l'esthétique Polestar, sobre et linéaire, le Concept BST, proposé dans une finition argentée classique, n'accumule pas les arrêtes et les facettes et priorise une coupe très anglée. Sur sa longueur, le véhicule se contente d'un double renfoncement haut et bas sur la partie centrale et arrière. Un écho mutuel qui affine visuellement la hauteur de la portière et accroît son allure fuselée. De quoi mettre en avant les jantes 22 pouces soulignaient par des freins jaunes. En guise de finition un flocage BST au niveau du bas de caisse et le numéro 6 sur le capot viennent renforcer la sportivité du véhicule.
Une numérotation aussi esthétique qui souligne et surélève deux zones d'aérations contribuant elles aussi à l'allure offensive du modèle. Conçus dans un polymère noir mat, ces éléments rappellent les splitter et les ouïes latérales, attributs synonyme de rapidité et d'élégance. Au centre, enfin, quatre feux se répondent créant un double axe géométrique. De quoi mettre en valeur la finesse des lignes, parmi lesquels les rétroviseurs, quitte à mettre en avant la platitude de l'ensemble.
À l'arrière, l'influence de Polestar résonne tout particulièrement avec un coffre plus long que haut. L'ouverture bordée d'une ligne lumineuse fait également référence au dépouillement commun à tous les modèles. Sportback, la Polestar est surélevée d'un aileron, évocation ultime du sport auto. Fixé sur la partie haute de la voiture, il vient asseoir l'ensemble en évitant la surcharge et en libérant le coffre. De quoi laisser apparent le détail central, originellement tiré du modèle 6, et dont la Concept BST n'est finalement qu'une copie plus graphique et dopée.
Le groupe immobilier Galia dévoile l’hôtel Tribe Clichy, un nouvel établissement contrasté imaginé par l'agence d'architecture intérieure et de design ciguë.
Né en Australie, exporté à Clichy. Après La Défense, Saint-Ouen et les Batignolles, la chaîne d'hôtellerie Tribe soutenue par Galia, poursuit sa conquête du nord-ouest parisien en ouvrant une nouvelle adresse. Fort de 120 chambres, l'hôtel quatre étoiles déploie sur ses sept niveaux un aménagement particulièrement contemporain et coloré dessiné par l'agence ciguë, spécialiste des projets contemporains mêlant architecture et design. Implanté sur un ancien terrain vague où se côtoyaient garages et immeubles décrépit, ce nouveau lieu de 3 800m² construit par l'agence Neufville-Gayet, joue sur les contrastes pour offrir aux clients, comme aux simples passants, un moment de vie décomplexé en dehors des standards.
Des espaces « sans coutures »
Est-ce un café, un restaurant ? Un club nocturne peut-être, à moins qu'il ne s'agisse d'un espace de coworking ? À en croire le regard des promeneurs, le dernier-né de la chaîne Tribe interroge. Il faut dire qu'avec sa façade vitrée et son intérieur coloré, l'établissement ne passe pas inaperçu. « Nous voulions créer un lieu qui soit ouvert sur l'extérieur pour que les passants s'arrêtent et prennent le temps de rentrer. Le rez-de-chaussée a été imaginé pour l'hôtel en lui-même, mais également comme un lieu serviciel pour la ville » explique Pauline Oster, vice-présidente de la marque en Europe et en Afrique du Nord. Alors ici, pas question de réaliser un hall d’hôtel classique. La restauration se conjugue au coworking et aux espaces de détente pour un « social hub sans couture », comprenez un vaste espace perméable où gravitent, autour d'un bar central, différentes typologies d'espaces. Pour répondre à cette exigence de la chaîne, Alphonse Sarthout, architecte de l'agence Cigüe, a aménagé la surface de près de 450m² « comme la grande brasserie d'un faubourg où tout est organisé autour d'un grand comptoir. Nous ne voulions pas d'un lobby refermé sur lui-même, car l'absence d'accueil dédié à l'hôtellerie est une des caractéristiques de Tribe. Ce sont les personnes du bar qui s'occupent de cela. » C'est donc à la manière d'un tetris polyvalent et ludique que s'est aménagé le rez-de-chaussée.
La couleur mise en lumière
Si la chaîne Tribe n'est pas ancienne - elle a été fondée à Perth en 2017 -, ce nouvel établissement marque déjà un certain renouveau, précise Pauline Oster. « Jusqu'à maintenant, les hôtels de la chaîne étaient relativement sombres. Pour cet établissement, nous souhaitions diversifier ce qui avait tendance à devenir notre identité visuelle. Nous sommes donc partis sur quelque chose qui puisse graviter autour d'une carte de restauration aux saveurs californiennes, ensoleillés et festives. » Et pour apporter cette nouvelle dimension et cette granularité bien spécifique au lieu, Cigüe a misé sur l'éclectisme des matériaux et des couleurs. Un élément « que nous manipulons assez peu à l'agence » confie Alphonse Sarthout, mais qui se manifeste « à la fois dans le mobilier et les revêtements. »
Au rez-de-chaussée, les assises jaunes, bleues et vertes côtoient les murs peints et recouverts de faïences ou de briques, « une évocation des bâtiments de la banlieue parisienne, en contraste avec l'extérieur cossu en pierre de taille. » Pour complexifier l'ensemble, des jeux de trames prégnantes complètent le décor avec le traitement ondulé du plafond acoustique en feutre, et le sol en pierre aux lignes très graphiques. Un éclectisme stylistique renforcé enfin par le choix de rideaux aluminés. « Il y avait aussi la volonté que cet intérieur baigné d'une lumière traversante du matin au soir, puisse aussi être source d'un petit peu de folie. Il suffit de tirer les rideaux, allumer les spots et avec le bar à cocktails, tout devient possible. » Ici, le décor se suffit à lui-même et n'attend pas nécessairement de passage pour vivre.
Luxe, calme et qualité
Souhaités très présents et fort au rez-de-chaussée, les partis-pris vibrants et relevés s'adoucissent en direction des chambres. Traités dans un dégradé bleu-vert obscure d'une grande profondeur, les couloirs ont été imaginés pour apaiser le visiteur dans son évolution vers les espaces de nuit. Mais c'est également pour « mettre en avant la qualité de la lumière dans les chambres en créant une sorte d'effet de surprise » détaille l'architecte. Plutôt petites pour un hôtel de ce standing, chacune offre une sensation premium grâce « aux choix de matériaux basiques travaillés de manière contrastée. » Le béton brut et le fermacell non enduit joue sur les ressentis intrinsèques, tandis que les panneaux de MDF crénelé, l'entrée de la chambre peinte entièrement en vert bouteille ou les rideaux de velours moutarde, jouent avec la lumière pour dégager des ombres et des contrastes forts. À ces jeux naturels, Alphonse Sarthout précise avoir également « intégré toute une réflexion sur la lumière avec des spots tamisés et orientés spécifiquement de manière à théâtraliser l'ambiance. »
Mobilier design et créations artistiques
Véritable fil conducteur chez Tribe, l'Art et le design sont omniprésents dans chaque espace de l'hôtel. Dans les chambres, les œuvres lumineuses surplombent les lits designés par Tribe. Aux créations murales, répondent de célèbres pièces de design comme la chaise moustache d'un bleu intense, ou des luminaires dorés signés DCW Editions. Au rez-de-chaussée, les nombreuses œuvres exposées et disponibles à la vente ponctuent les étagères. Choisies par la curatrice artistique Thérèse Boon Faller, certaines sont disponibles à la vente, conférant à l'hôtel Tribe Clichy, une dimension de galerie. Une manière d'agrémenter directement l'Art au design et à l'architecture au sein de cette brasserie à la sauce transatlantique !
De l’architecture au design, il n’y a qu’un pas. Après avoir passé son enfance et adolescence en Angleterre, Vincent Eschalier revient à Paris pour ses études d’architecture. En 2009, à 26 ans, il fonde son agence, qui allie des projets d’architecture, d’architecture intérieure et de design. Une vision pluridisciplinaire basée sur un modèle anglo-saxon, le tout saupoudré d’un peu de « french touch ».
Vincent Eschalier a grandi en Angleterre avant de revenir en France dans le cadre de ses études à l’école d’architecture de Versailles. « À mon retour en France, j’étais un peu comme un étranger. J’avais vécu en Angleterre de mes 6 à 20 ans, c’était assez exotique pour moi de venir étudier à Versailles et d’habiter à Paris » se souvient-il. Une double culture qui l’a influencé dans son modèle de direction d’agence, qu’il décrit comme « très à l’anglo-saxonne », basée notamment sur un management de confiance, le travail d’équipe et le respect. « C’est important pour moi de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Je vois mon agence comme une équipe de rugby : elle se compose de profils et des gabarits différents, mais qui ont besoin de travailler ensemble pour arriver au même but. S’il manque un élément, ça ne marche pas, c’est un peu l’image que j’essaye de renvoyer au sein de l’agence » confie-t-il.
Expériences et projets diversifiés
Avant de monter son studio, Vincent Eschalier est passé par plusieurs agences qui lui ont permis de se forger une expérience à différentes échelles. Il a d’abord intégré Gehry Partners pour lequel il a notamment travaillé sur la fondation Louis Vuitton. Il collaborera ensuite avec un autre binôme composé de l’architecte Sébastien Segers et du designer Marc Newson, dont les projets sont plutôt axés vers l’intérieur. « À 26 ans, j’avais ce qu’on pouvait qualifier de « boulot de rêve », car je travaillais sur des projets partout dans le monde. Mais la fermeture de l’agence où je travaillais à Paris pour s’exporter à Londres a mis fin à ma collaboration, car après toutes ces années passées en Angleterre, je voulais rester vivre à Paris » raconte-t-il. Un concours de circonstance qui le pousse finalement à créer son agence. Son premier projet notable se portera sur la réhabilitation de la galerie Perrotin en 2010 avant de se lier au promoteur immobilier Esprimm avec lequel il réalise une quinzaine de projets. « Cette collaboration a permis à l’agence de se faire une première clientèle fidèle, car généralement, les 3/4 des clients reviennent nous voir. C’est une des raisons qui fait que nous n’avons jamais eu besoin d’envoyer de book pour trouver des projets. » Une fidélité aussi importante que le lien qu’il créer avec chacun de ses clients, lui permettant ainsi de choisir ses projets et surtout de s’investir dans chacun d’eux, sans exception : « Je reste artisanal et je suis très proche des projets. Quand un client m’appelle, je dois savoir où ça en est. »
Avec le développeur lyonnais 6e Sens Immobilier, il travaille sur plusieurs immeubles de bureaux à Paris, avec un premier projet de tour à la défense qui a tissé les liens de leur collaboration, ensuite suivit par le siège de Blablacar ou encore de Lanvin. Des projets d’abord centrés sur l’architecture mais qui se sont progressivement développés vers les intérieurs depuis 5 ans. « C’est souvent difficile de faire un bel immeuble et de voir que l’intérieur est ensuite mal agencé. J’ai une histoire avec le design de par mon passé chez Marc Newson, c’était donc une suite logique de l’inclure dans nos projets. » raconte l’architecte.
Plongée dans le design
Comme une suite logique, après l’architecture et l’architecture d’intérieur, l’arrivée du design était presque attendue. « On a vite réalisé qu’on faisait l’architecture, l’architecture d’intérieur mais que les meubles n’étaient pas à la hauteur du projet, donc on s’est mis à imaginer le mobilier de nos projets. » L’architecte imagine notamment le bar Americano Design en 2019, une première collaboration avec le designer Guillaume Delvigne, ami de longue date avec qui il a partagé ses bureaux pendant 12 ans.
Puis sous l’appellation MVE-Collection avec Mattéo Lécuru, designer au Studio, il imagine en 2022, dans le cadre du projet de bureaux de coworking Gustave-Collection, un bureau éponyme. Autre projet marquant de sa partie création, les poignées de portes AL13.378 en aluminium recyclées. MVE, qui prend en compte la partie de création, de curation de mobilier mais également d’œuvres d’art propose une offre à 360°. « Généralement pour un projet d’archi, on proposait un catalogue de mobilier et de références qu’on donnait au client sauf que ça les perdait totalement et c’était souvent ingérable pour eux. » Depuis, les architectes d’intérieur du studio prescrivent une série de mobilier qui sont ensuite gérés par MVE qui propose aux clients de prendre en compte toute la gestion (curation, réception, stock, qualité, déballage, livraison). Un fonctionnement qui permet ainsi à l’agence de prendre en charge la totalité du projet. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la création des poignées AL13.378 a été initiée et depuis proposé dans la plupart de leurs projets. Une création originale, dont la matière utilisée provient par ailleurs des déchets de leurs chantiers puis transformés en lingots avant d’être fondus et moulés dans une fonderie dans les Yvelines.
Une part de création nécessaire pour l’architecte, qui ne souhaite pas s’arrêter là : « J’ai envie d’aller encore plus loin dans certains projets en dessinant par exemple des vélos à disposition des collaborateurs dans les bureaux, aménager et penser un espace restaurant, créer une ligne de vêtements. À l’image de Le Corbusier, Frank Lloyd Wright ou Louis Kahn qui dessinaient tout, c’est ce qui me fait rêver. Je ne me prétends pas comme eux, mais j’aime vraiment l’idée de pouvoir tout dessiner. »
Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, Verena Brausch présente une petite collection aux lignes précises et aux volumes très proportionnés.
« Mes créations sont des objets d'Art avec une fonction. » Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, boulevard Saint-Germain, Verena Brausch, directrice de sa marque éponyme, déploie trois pièces de la collection Éternel sans Temps. Un échantillon éclectique régi par des lignes et des volumes où se conjuguent au design une élégance artificielle, quasimathématique. Un résultat dû notamment à de multiples années passées dans le design automobile et à un esprit tourné vers l'innovation.
Les formes venues de deux univers
Amener les savoir-faire du mobilier dans la conception automobile, c'est quelque chose que l'on connaît. Mais appliquer les notions du design auto vers le mobilier est une démarche plus rare. Ancienne directrice du design intérieur de BMW et Mercedes-Benz, Verena Brausch a tout lâché pour venir s'installer à Paris et concrétiser, en 2020, un rêve d'enfant : fonder sa propre marque. En comparant ses processus créatifs à « des voyages, parfois simples et directs, parfois compliqués et lointains », la créatrice souligne sa vision du design, double et ambivalente. D'un côté, une vision industrielle qui se traduit par des volumes artificiels et mécaniques et de l'autre, une vision artisanale, c'est-à-dire humaine et prospective. C'est dans cette dernière notion, que l'artiste puise l'âme de ces objets, convaincue que « la complexité du design est un jeu auquel il faut répondre par l'innovation, tant de nouvelles formes, que par la combinaison des connaissances et des pratiques pour trouver de nouvelles solutions. »
La main plutôt que la machine
En restant dans l'intérieur, mais en sortant de l'habitacle pour s'ouvrir à l'architecture, Verena Brausch, originaire de Munich, s'est également affranchie des limites et du temps long. « Dans l'automobile, nous fonctionnons en série. Désormais, toutes mes créations sont des pièces uniques. Il y a donc une approche plus artisanale et moins de restrictions avec un développement qui se fait sur un an seulement » explique la conceptrice qui collabore avec l'Atelier Saint-Jacques depuis 2022. Un choix qui s'explique par la capacité des artisans à travailler les matériaux ensemble pour mieux répondre aux contraintes techniques du dessin.
La matière au centre des proportions
Inspiré par l'interaction entre l'automobile, l'architecture, l'industrie et l'Art, le mobilier Verena Brausch doit sa forte présence à ses formes. Fruits d'une « approche centrée constamment sur la précision formelle et les proportions » auxquelles la créatrice voue un certain culte, toutes sont étudiées pour approcher une forme de perfection visuelle. Un principe qui ne se dresse pas comme conséquence du « beau » mais comme condition sine qua non aux yeux de la créatrice. « J'ai avec le mobilier, l'envie de creuser les techniques et les apparences pour aller toujours plus loin et trouver le design idéal. Celui dont les proportions et la qualité visuelle ne peuvent pas être modifiées contrairement aux dimensions et aux matériaux. » Une envie qui la pousse notamment à ne travailler la matière qu'à partir de monoblocs bruts. « Aujourd'hui tous les éléments de mobilier sont faits avec des tranches ou bien sont plaqués. Je refuse ce type d'exercice. Pour moi, faire ça, c'est s'éloigner de l'Art et le résultat en est moins sculptural. » Opposée dans sa pratique au travail additif, Verena Brausch façonne son esthétique en entrechoquant les arrêtes saillantes et les contres courbes, ou encore les matériaux aux lignes naturelles et le métal. Une vision plastique très forte, qu'elle devrait rapidement étendre aux luminaires, et qui confère aux objets une apparence très haut de gamme entre design utile et œuvre contemplative.
Inspirée d'un projet photographique, la collection de tables Madonna del Monte de Noé Duchaufour-Lawrance, entremêle avec justesse les matériaux et les formes. En résulte un ensemble aux reflets graphiques, teinté d'onirisme.
Figer l'eau pour l'éternité et continuer de l'animer grâce à la lumière. C'est en quelque sorte le résultat obtenu par Noé Duchaufour-Lawrance avec sa collection de tables Madonna del Monte. Sollicité en 2021 par son confrère italien Luca Nichetto pour réaliser un projet autour du verre de Murano, le designer notamment reconnu pour son travail avec la cristallerie Saint-Louis, a réalisé deux tables basses et une table de desserte cette même année. Éditée en seulement cinq exemplaires, et rapidement exposée à travers l'Europe, la collection a été étendue début 2024 avec une console et trois nouvelles tables basses proposées en 20 exemplaires chacune.
Une collection aux embruns italiens
Indissociable de Murano, de son histoire et de sa géographie, la lagune est aujourd'hui une source d'inspiration pour de nombreux artistes dont la photographe Lucie Jean. Intéressé par sa série Down by the water dans laquelle elle capture les mouvements de la mer, Noé Duchaufour-Lawrance explique avoir « été ému par l'eau en mouvement, s'échouant sur les rives de l'île abandonnée après un trajet en vaporetto sur la lagune. » Également touché par « le contraste des textures entre les éléments liquides, le ciel nuageux et les murs de briques en ruine », le designer a dès lors cherché à matérialiser ces ressentis. « Il y a dans ces images quelque chose de figé. On ne sait plus s'il s'agit de liquide ou de solide et il voulait apporter cela dans ses créations » précise Claire Holive, responsable de l'agence. Une ambition concrétisée par un apport de mouvement dû, d'une part au travail de la matière, et d'autre part aux facultés de la lumière.
Les savoir-faire au cœur de la matière
Réalisée entre Murano où le piètement en aluminium a été fondu, et la campagne vénitienne ou le verre a été travaillé, la collection Madonna del Monte est aussi un témoin du savoir-faire des maîtres verriers italiens. Assemblée sans clous ni vis et pourvu de vaguelettes, la collection a nécessité l'invention d'un processus de fabrication venant intégrer un encart pour fendre la dalle encore chaude et souffler de l'air pour onduler le verre. Un défi technique qui procure à l'objet des lignes architecturales très simples, mettant en valeur l'orthogonalité du pied et sa dualité avec la rondeur de certains plateaux.
Une table habillée de lumière
Contemporaine dans sa forme et son propos, moderne et architecturale dans ses matériaux. En combinant ces deux matières, c'est surtout avec la lumière que Noé Duchaufour-Lawrance joue. L'une la laisse passer et l'anime, l'autre la reflète et la dévie. Une conséquence de l'attention portée au traitement du verre et du métal. Légèrement teinté dans un coloris vert d'eau, le plateau dont l'épaisseur avoisine les cinq centimètres a été imaginé pour multiplier les reflets amenant visuellement son utilisateur sous la surface. Une impression renforcée par le traitement des pieds dans une patine moirée qui reflète avec un éclat argenté le mouvement de l'eau. C'est donc quelque part, sous les ondulations de la surface, que le designer nous propose une délicate immersion.
Cette collection est à découvrir au studio Noé Duchaufour-Lawrance, 8 passage de la Bonne Graine, dans le 11e arrondissement de Paris.
Retrouver la flamme
La lumière. Au milieu du chaos. Après les déceptions, les algarades, les regrets et les abstentions, les portes qui claquent et les chambres qui se vident. Si l'amour est parfois une épreuve (olympique), celui du beau est toujours une aventure, curieuse, haletante, faite de découvertes et de surprises, de passions et de rires. Faites beaux jeux.
Sommaire
Design 360
Design Story
L'invisible frontière entre art et design selon Toshiki
Raw Color : En mouvement et en couleur
TAF Studio : Aller à l’essentiel
Jaewan Jeong : Pionnier et visionnaire
Les objets lumineux de The Back Studio
Leclercq Viallet : Design systèmes
Theoreme Editions : Entre matières et savoir-faire
Silvera : Transmission d’une passion
Avec sa mode masculine, poétique et conceptuelle, Botter prend le large
Renault 5 E-Tech : Retro futurisme
Olympic
Olympic Design
Préserver la Flamme
L'architecture olympique : toujours plus fort ensemble
Match Point !
Avec Stéphane Ashpool, le Coq Sportif est sur tous les fronts
In-Situ
Aesop Seaport Boston
Blanc par Kengo Kuma
Mur.Mur Architectes : Duo frénétique
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Inclassable, depuis son entrée sur la scène design, Mathieu Lehanneur mène des projets à la croisée de la science et des arts, dans une parfaite maîtrise de la complexité et de la poésie. Pas étonnant qu’il se soit lancé dans ce projet fou, à la forte symbolique universelle et extrêmement technique : designer la torche des Jeux olympiques de Paris 2024. Un challenge pour le professionnel aguerri, mais avant tout une aventure profondément humaine, sur laquelle il revient.
Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 affirment clairement un positionnement pour des Jeux inclusifs et écoresponsables. Quelles étaient les indications sur le brief de départ pour la réalisation de la torche ?
Il n'y a pas eu de brief initial, cela nous a donné la liberté d'explorer de nouvelles idées et de nouveaux concepts en parfaite adéquation avec ces valeurs de Paris 2024. Nous avons seulement dû travailler autour de quelques contraintes techniques, comme le poids et la résistance de la flamme.
Mais la complexité du projet tourne dans cette double approche : la torche est un objet éminemment culturel, elle doit à la fois refléter des valeurs propres au pays d’accueil et parler à tous ? Comment avez-vous abordé ce dilemme ?
J’ai souhaité avant tout faire de la torche de Paris 2024 un symbole de cohésion, de partage et de transmission. À mon sens, cela incarne à la fois les valeurs de l'Olympisme et du relais lui-même. Je voulais que, dans sa forme, on retrouve cet aspect d'apaisement et de douceur. La torche ne devait aucun cas être un objet de performance ou de conquête. La torche n'est pas encore la compétition, mais le signe d’un moment de partage. Elle est la « clé » qui ouvre les Jeux. L’idée d’égalité est un concept universel, mais il est aussi très ancré dans notre culture et patrimoine. C’est un mot qu’on retrouve sur le fronton de nos mairies et c’est une valeur qui nous est chère en tant que français.
L’égalité est aussi un concept très fort dans ces Jeux, c’est la clé d’entrée pour lancer le processus créatif ? Quel a été le cheminement pour aboutir à la forme ?
Le processus créatif a d'abord consisté à se plonger dans les valeurs et la philosophie du Comité d'organisation des Jeux Olympiques, qui reposent principalement sur des valeurs d’égalité. Cette notion est effectivement centrale dans l’organisation de Paris 2024 : égalité d’ambition entre les Jeux olympiques et paralympiques, d’une part ; et parité parfaite entre athlètes femmes et hommes, d’autre part. L'idée a consisté à se nourrir de cette approche et trouver, comment, en termes de design, je pouvais lui donner une forme, et l'incarner à travers la torche. C’est la raison pour laquelle je l’ai dessiné tout en symétrie.
Et la base de la torche est polie, comporte des ondulations, un mouvement de l’eau (que l’on retrouve d’ailleurs chez vous dans d’autres créations). Une symbolique forte pour un objet qui porte la flamme ? Une façon de marquer ce positionnement particulier antérieur à la phase de compétition ?
Le dessin et la conception de la torche se sont construits sur trois piliers principaux : l’égalité, l’apaisement et l’eau. Car Paris a été également une source d’inspiration. Je voulais que la géographie de la capitale, et notamment la place de la Seine, infuse le design de la torche. Ce fleuve est ici d’autant plus important qu’il sera le décor théâtral des Jeux, et la scène sur laquelle se déroulera la cérémonie d’ouverture. La torche se nourrit ainsi esthétiquement de la Seine qui lui donne, en partie basse, ces ondulations et reflets comme la surface reflétante de l’eau.
La torche olympique est un objet également un objet éminemment technique : elle porte la flamme qui ne doit pas s’éteindre depuis Olympie jusqu’à la ville hôte, quel que soit le moyen de transport. Comment le design répond à ce défi ?
C’est un objet d'une grande complexité technique : il doit répondre à des conditions climatiques potentiellement extrêmes. Nous avons d’ailleurs organisé plusieurs phases de test à la Factory (1), notamment avec d’immenses ventilateurs. La torche intègre un système de brûleur alimenté par une cartouche de gaz qui permet de maintenir la flamme allumée. Elle ne peut pas et ne doit pas s’éteindre, c’est d’ailleurs l’élément le plus important à prendre en compte dans la création de cet objet hautement symbolique. Et lorsqu’on crée la torche, on dessine aussi la flamme en elle-même ; le diamètre de l’ouverture conditionne la forme et le choix du métal a une incidence sur la couleur. Après les phases d’essai, nous avons décidé d’ajouter une fente verticale sur la partie haute de la torche, au niveau de l’ouverture, afin de dédoubler la flamme et créer une « chevelure de feu ».
Toute la symbolique de la torche olympique tient dans le passage du relais, avec une grande diversité dans les porteurs de la flamme. Comment avez-vous avez abordé cette contrainte sur le plan design ?
Nous nous sommes évertués à réduire le poids de la torche pour atteindre 1,6 kg afin qu’un jeune enfant puisse la porter. L’épaisseur de la feuille d’acier ne dépasse pas 0,7mm, c’est presque autant qu’une feuille de papier. Pour la prise en main, nous avons fait de nombreux tests car c’est la première fois qu’une torche joue d’une symétrie parfaite entre la partie haute et la partie basse. Nous nous sommes rapidement rendu compte que les gens la tenaient à des endroits différents en fonction de la taille des mains.
Pour cette feuille, vous avez travaillé avec ArcelorMittal et Guy Degrenne ?
La torche est entièrement fabriquée en France et elle est faite d'un acier 100 % recyclé, ce qui réduit considérablement l'empreinte carbone de la production. Cet acier a eu de multiples vies avant d’être utilisé pour la Torche, il a peut-être été une voiture, une chaise ou une structure de bâtiment. Ce choix de matériau souligne une volonté de concevoir des créations qui résistent à l'épreuve du temps tout en réduisant l'impact sur l'environnement.
Combien de torches sur le parcours ? Est-ce exactement la même torche pour la cérémonie d’ouverture ?
Pour les éditions précédente, 10 000 à 12 000 torches sont généralement produites - soit à peu près le nombre de relayeurs. Cette fois-ci nous avons réduit leur nombre à 2000 unités dans l’optique de diminuer notre empreinte environnementale.
Ce n’est encore que le prélude aux Jeux olympiques au moment où nous échangeons, mais quel est déjà votre premier constat ?
Aujourd’hui, ce que je retiens, c’est la quantité de messages reçus et ce, par une immense diversité de personnes ! L’adhésion a été totale, autant des d'athlètes eux-mêmes, que d’enfants, d’adolescents, de connaisseurs ou de néophytes ; des messages enthousiastes de Français bien-sûr, mais aussi bien au-delà de nos frontières ! La preuve qu’une fois qu’elle apparaît, la torche olympique appartient à la Terre entière.