Benjamin Fély, nouvelle pépite d'Habitat Design Lab
19/3/2021
Benjamin Fély, nouvelle pépite d'Habitat Design Lab
Repéré par le Habitat Design Lab qui déniche les talents émergents, cet artisan-designer est mis au-devant de la scène jusqu’au 30 avril, avec cette série d’objets du quotidien en bois, sculptés à la main.
Habitat Design Lab, Benjamin Fély
« Ces objets sont pensés comme des séries limitées en quantité pour le moment. De petites pièces de mobilier viendront ensuite les compléter selon le bois que je récupère… ».
Connecté aux réseaux sociaux pour y découvrir de nouveaux créateurs, Habitat Design Lab renouvelle l’expérience avec Benjamin Fély, afin de promouvoir d’autres formes de création, hors des circuits industriels. Adepte de la démarche du slow design, ce designer basé à Nantes, récupère les chutes de bois, les vieux meubles usagés pour y sculpter, cuillères en bois, soliflores, centres de table, plateaux. Surfant sur la tendance qui fait la part belle au bois naturel ou calciné, ils séduisent par leur simplicité brute, entre utilitaires et décoratifs. La teinte noircie, quant à elle, est obtenue grâce à une recette à l’ancienne, – vinaigre blanc et de paille de fer macéré. C’est un parcours atypique de 10 ans qui a mené Benjamin Fély à se réconcilier avec le bois. Après un CAP d’ébéniste et des études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Limoges, il se forge une solide expérience polyvalente au CNEAI (Centre National Edition Art Image), tour à tour régisseur, directeur artistique, designer d’espaces. Puis, sa rencontre avec la céramiste Ambre Hervo, qui partage sa vie, est déterminante. Tous deux fondent l’atelier POK en 2017, qui offre une meilleure visibilité à leurs créations abouties de luminaires en bois et porcelaine. Si les techniques artisanales de l’ébénisterie sont les vecteurs des créations de Benjamin Fély, il les affine au cours de ses voyages en Chine, en Suède à la rencontre d’autres artisans expérimentés. Manipulant la gouge, (ciseau concave) ou le ciseau droit, avec dextérité, il privilégie les essences des fruitiers, « parce qu’ils sont plus tendres et malléables, et l’on peut y laisser les traces des outils gravés s’exprimer, » détaille-t-il. Après un dessin au préalable, il taille, sculpte, se laissant guider ensuite par les nœuds et les aspérités de la matière.
La marque de mode masculine IM MEN, lancée en 2021, présente une nouvelle exposition intitulée “DANCING TEXTURE”, du 28 juin au 1er juillet 2025 à Paris.
Déjà mise en lumière lors d’une première exposition en janvier dernier, IM MEN poursuit son exploration créative avec ce nouveau rendez-vous, organisé à l’occasion de la Paris Fashion Week et de la présentation de sa deuxième collection.
La marque s’inspire du concept « a piece of cloth », avec une approche conceptuelle et un sens de l’innovation textile. La collection Printemps-Été 2026, intitulée “DANCING TEXTURE”, illustre cette vision en associant design, ingénierie et mouvement, dans une approche à la fois poétique et technique du vêtement.
Un hommage vibrant à l’héritage du créateur et à la liberté des corps en mouvement — à découvrir au 38 rue du Mont Thabor, Paris 1er, du 28 juin au 1er juillet 2025.
Entrée libre sur réservation, dans un lieu en plein cœur de Paris, pensé comme une parenthèse inspirante entre deux défilés.
Designer autrichien installé aux Pays-Bas, Laurids Gallée mêle à la fois l’art et le design dans sa pratique. Une double facette qu’il ne souhaite pas différencier, car elle est partie prenante de sa réflexion.
Il est de ces designers qui n’avaient pas prévu d’en devenir un. Élevé dans une famille d’artistes, de ses parents à ses grands-parents jusqu’à ses oncles et ses tantes, Laurids Gallée avait toujours renié toute forme d’expression artistique jusqu’à son entrée dans l’âge adulte. Le déclic a lieu au début de ses études d’anthropologie à Vienne, moment durant lequel il s’est rendu compte qu’il lui manquait quelque chose. « Je n’avais jamais pratiqué d’art auparavant, mais le design était celui qui me semblait être le plus élégant et évident, car il y avait des questionnements autour de la façon dont sont faites les choses et des pensées qui amènent à rendre un objet réel. » Refusé par les écoles d’art viennoises, il est contacté par son oncle, alors résident aux Pays-Bas et dont le voisin n’était autre que Joris Laarman, qui le convainc de faire la demande pour entrer à la Design Academy d’Eindhoven, dont il est finalement diplômé en 2015.
À sa sortie d’école, il travaille quelques années en conception de produits dans différents studios, tout en commençant à élaborer son propre univers artistique en parallèle, avant de se lancer à plein temps, en 2020. Un studio dont la pratique oscille entre procédés artistiques et prouesses techniques. « Bien qu’il puisse exister une frontière entre l’art et le design, j’aime croiser les deux. Dans mon travail, il y a différentes formes de langage avec la peinture et l’art d’un côté et un aspect beaucoup plus technique de l’autre, basé sur le savoir-faire des matériaux. C’est un peu contradictoire, mais j’aime voir comment ces deux mondes se lient entre eux. » Ainsi, son catalogue comprend à la fois des pièces en bois aux détails très artistiques comme le banc Fireworks à l’allure très esthétique ou encore le fauteuil Fever Dreams, et des pièces beaucoup plus techniques retrouvées dans ses objets en résine, comme le montrent le luminaire Empyrean et la table basse Metropolis.
Quand on lui demande s’il a un projet favori, la réponse de Laurids Gallée reflète en fin de compte sa pensée globale. Quelque peu perfectionniste, il confie que son objet préféré est celui qu’il n’a pas encore créé. « Chaque projet est une nouvelle façon d’essayer, de changer ou de faire mieux par rapport à la fois précédente. Je ne me dis jamais qu’un produit est parfait, je trouve toujours des défauts que je pourrai rectifier la prochaine fois. Mon prochain projet est donc toujours celui qui me plaira le plus. » Un processus de création fortement basé sur l’expérimentation, donc, qu’il voit plus comme une réponse à différents questionnements, résolus à travers la création de tel ou tel objet, comme il peut notamment le faire avec la résine, qu’il prend plaisir à voir évoluer. « J’aime penser des choses qui n’ont pas encore été faites et être complètement indépendant du reste des personnes qui travaillent ce matériau. Je suis souvent en territoire inconnu, mais c’est ce qui m’anime. »
Qu’il s’agisse d’une table, d’un luminaire, du bois ou de la résine, le processus de création de Laurids Gallée passe avant tout par sa volonté de faire des choses pertinentes. Quant à son inspiration, elle vient au gré de ce qu’il vit au jour le jour, mais également de techniques artistiques provenant du passé, dont il s’inspire dans beaucoup de cas, notamment pour son travail du bois. « Je n’ai jamais vraiment eu à chercher d’idées, car elles viennent à moi selon ce que je vais voir d’intéressant. C’est une bénédiction dans un sens, car je ne suis jamais en manque d’idées, mais ça peut aussi être une malédiction, dans le sens où je ne peux pas toutes les réaliser. »
Adepte du faire, et se considérant comme un fabricant, il a pendant longtemps tout fabriqué lui-même. Aujourd’hui, à l’exception des pièces en résine pour lesquelles il s’accompagne d’une entreprise extérieure, tous les objets sont toujours conçus au sein de son studio, avec une équipe qui lui prête mainforte. Et si beaucoup de ses objets sont en bois ou en résine, il ne veut pour autant pas se restreindre à un type de matériau en particulier, considérant que l’important réside dans l’objet plus que dans la matière avec laquelle il est fabriqué. « Selon moi, c’est l’idée qui prime plus que le matériau lui-même. On peut concevoir un bon produit à partir de déchets, si c’est bien pensé et bien réalisé, ça peut donner un super résultat. Je pense que ce qui compte vraiment, c’est ce que tu fais et non avec quoi tu le fais. »
En février dernier, il présentait, dans le cadre de la Biennale de design de Rotterdam et en collaboration avec la galerie Collectional, la série Cairn. Une collection composée de six pièces, inspirées de la pratique ancienne de l'empilage de pierres et de galets d'empiler des pierres et des cailloux, et dont chacune d’entre elle se révèle comme une étude de sa propre matérialité. Lors de la Design Week de Milan, le designer a participé à l’exposition « Bamboo Encounters »de Gucci. Il dévoilait également avec JOV une collection de tapis en laine et soie, inspirées des nuages et fabriquées à la main. En parallèle, il a également pris part à l’exposition collective « The Theatre of Things » avec la galerie Delvis (Un)limited, devenue le théâtre d’une performance spontanée de designers. En juin, lors des 3daysofdesign, il présentera le résultat de son projet de résidence Materia, exposé à la galerie Tableau à Copenhague.
Fort du succès de sa première saison, Silvera revient avec la Saison 2 de 'ln Talks', sa mini-série originale consacrée à l'univers du design, vu de l'intérieur.
Cette nouvelle édition s'ouvre avec quatre figures majeures de la scène contemporaine : Erwan Bouroullec, Sabine Marcelis, Patrick Jouin et Odile Decq. Chacun y partage, avec sincérité et singularité, sa vision de l'idée - ce moment d'émergence où intuition, matière et sens ne forment qu'un.
Installé entre Paris et la Bourgogne, Erwan Bouroullec propose un design inspiré d'une certaine simplicité, et empreint d'une forme de poésie humaine. Dans un discours sensible, il évoque la place discrète mais non moins essentielle du geste créatif, comme une solution aux problématiques du quotidien. « Pour moi, il n'y a pas d'idée géniale » affirme le créateur qui partage ici son approche délicate de l'objet.
Créé à Yerevan, en Arménie, Studio Shoo développe depuis quelques années une branche de mobilier design. Un nouvel axe lié aux projets architecturaux de l'agence.
« Je n'aime pas les projets résidentiels. Ce sont trop de contraintes et pas assez de liberté de création » explique Shushana Khachatrian, à l'origine de Studio Shoo. Créée en 2017 à Yerevan, l'agence spécialisée dans l’hôtellerie et la restauration est aujourd'hui implantée dans bon nombre de capitales européennes. Motivée par la création d'espaces avant tout fonctionnels et vecteur de bien-être grâce à ses palettes douces rehaussées çà et là de touches pop, l'architecte signe des projets d'une ordinaire simplicité, empreints de son Arménie natale. « Il y a quelque chose de minimaliste dans beaucoup de nos créations, mais l'essentiel est ailleurs. Il y a, dans les formes et les schémas, des éléments constamment inspirés de ma culture » explique l'architecte. Outre la question d'individualité et de matérialisation de son identité, elle « souhaite surtout que les visiteurs puissent se rattacher à quelque chose. » A l'image du projet hôtelier Mövenpick Yerevan, Shushana Khachatrian détourne les arts et les matériaux de son pays, pour livrer des atmosphères contemporaines et typées, mais loin des stéréotypes.
Imaginée selon les codes de l'agence et les influences de l'architecte, chaque architecture intérieure trouve son individualité dans le choix du mobilier qui la compose. « Chez Studio Shoo, nous avons toujours mêlé des produits du marché à nos propres créations. » Une manière de solutionner des problématiques, mais également d'apporter une identité particulière aux espaces. Une double approche qui pousse l'agence à créer un nouveau secteur entièrement dédié à la création de mobilier design. « Régulièrement, nous avions des personnes qui nous demandaient où elles pouvaient acheter nos objets. Mais ce n'était pas possible. Et comme j'ai horreur de refaire deux fois la même chose, nous avons décidé de créer une branche spécifique en interne, pour concevoir des objets disponibles à la vente, que ce soit à des particuliers, ou dans nos projets. » Une diversification du travail de l'agence, mais complémentaire à son activité architecturale poursuit Shushana Khachatrian. « Je pense que ce sont deux domaines très perméables où l'échelle est différente. Les architectes pensent davantage l'expérience client et les formes globales, les plus grosses, tandis que les designers réfléchissent surtout aux détails, aux formes plus petites. » Réunissant une petite dizaine d'objets, principalement des luminaires, Studio Shoo explore également des thématiques connexes telles que le développement durable, avec la réinterprétation de « déchets » pour fabriquer de nouveaux objets, ou l’intelligence artificielle régulièrement utilisée pour donner vie à des esquisses. « A mes yeux, l'essentiel, c'est que les personnes retiennent les espaces qu'elles visitent. Et c'est souvent grâce à un objet inattendu, une nouvelle expérience, d’où l'importance du design » admet l'architecte dont l'agence travaille en ce moment sur un prototype de chaise.
TUFF Pencil cabinet, premier ambassadeur du Studio Shoo à Milan
Présent pour la première fois à ISOLA dans le cadre de la Milano Design Week 2025, Studio Shoo présentait le TUFF pencil cabinet. Imaginé en deux formats, l'un jaune pâle avec une ouverture sur le haut, et le second rose bonbon agrémenté d'un tiroir coulissant sur la partie basse, ce petit meuble est un véritable condensé de la vision de l'agence. Inspiré de la pierre volcanique rose caractéristique de Yerevan, il rend hommage à l'écriture grâce, outre son utilisation première, au petit tableau à craie intégré à l'intérieur. « En me baladant dans les rues de Yerevan, j'ai remarqué les notes qui ponctuent chaque mur. Les habitants écrivent et dessinent partout. C'est ce qui m'a inspiré pour cette pièce qui reflète l'intersection entre l'héritage matériel et l'expression artistique » résume la créatrice qui explique d'ailleurs avoir vu des gens se mettre à dessiner sur sa pièce lors du salon italien. Fabriqué à partir de feuilles de MDF et de métal recyclé, ce meuble, créé à l'origine pour l'usage personnel de Shushana Khachatrian, est un premier pas pour l'agence dans le secteur du meuble international, où le design arménien est encore trop peu représenté.