
La Fondation, rénovation hors pair
Brazil, c’est un peu l’esprit qui vous submerge quand vous entrez dans les locaux de La Fondation, 40 rue Legendre à Paris, trois bâtiments réunis par le promoteur immobilier Galia, conçu avec Philippe Chiambarretta Architecture, dans un esprit très Fondation Cartier ou LaFayette Anticipations. La direction artistique du projet a été assurée par Roman & Williams.
Étonnamment, on trouve dans ces 10 500 m2, un hôtel cinq étoiles, un café brasserie, un restaurant bistronomique, un bar en rooftop/terrasse, une piscine semi-olympique, un spa, hammam, sauna, un mur d’escalade de 10 m, un espace d’exposition et d’événement, des jardins suspendus et…des bureaux.
Dix années de travaux
Il a fallu dix années de travaux au Groupe Galia, une entreprise familiale qui restructure les bâtiments obsolètes en hôtels 5 étoiles ou en Auberge de Jeunesse, pour aboutir à ce projet luxueux. En 2012, Galia achète non loin des Batignolles, un ancien parking avec une rampe d’accès reconnaissable entre mille, à l’image de la rampe du Musée du Quai Branly et trois autres bâtiments voisins, avec l’ambition de créer un lieu de vie, un hôtel et des bureaux où l’on puisse vivre « comme à l’hôtel ». L’agence Roman & Williams qui a fait l’Hôtel Le Standard à New-York, un lieu unique, du spa à la petite cuillère, s’est attaché au projet avec l’ambition d’afficher un bilan carbone au plus bas, tout en exposant des œuvres artistiques et en organisant des expositions non-stop sur l’année en particulier dans la rampe.

L’exercice de la transformation
Philippe Chiambarretta, l’architecte, rapproche son projet de celui d’un cinéma, comme aux Halles, coincé entre la piscine, le spa et les bureaux… un projet très hybride, avec les mêmes services pour tout le monde. « L’exercice de la transformation pour des questions d’environnement, de préservation et de réemploi in situ, c’est l’avenir même de l’architecture, expliquait-il. Même avec un existant très contraint, il est possible d’en révéler le charme et de le rendre plus humain. Pour quiconque habitué à vivre dans des lofts, le Quartier Central des Affaires parisien et sa hauteur sous plafond à 2,70 m peut être très ennuyeux mais c’est un des enjeux de l’architecture de l’avenir : réinventer des usages et travailler avec des architectes d’intérieur pour imaginer un scénario et une mise en scène de terrasses, qui amènent la fraîcheur exigée par la hausse des températures, due au dérèglement climatique. »

Un lieu exceptionnel
Pour Terlia, l’exploitant, c’est un lieu exceptionnel qui sort de la routine, qui mixe, travail, loisir et bien-être. Les nouveaux locataires - La CCI, Data Brick, le Cabinet Bartle Management et Galia - l’ont bien compris. L’offre en restauration est très présente avec un restaurant en bas, avec un chef Thomas Rossi, un ancien de chez Piège. Au 10ème étage, le rooftop a été aménagé pour des soirées cocktails sur mesure. En sous-sol, à côté de la salle de sport équipée en Technogym, on trouve un coffee shop et un juice bar protéiné.

Amélie Maison d’Art a assuré la curation et gère la programmation culturelle à l’année, du DJ set avec un auditorium de 80 places, au décor des espaces communs pour vivre ensemble harmonieusement. C’est un lieu unique pour des clientèles ‘différentes’ parce qu’ici « on prend soin de vous » avec un luxe discret et le sentiment d’hospitalité au sein de tous les espaces se ressent dès le premier pas. À l’Accueil, les 28 plafonniers en laiton et verre ont été soufflé bouche par les verreries de l’île de Bréhat. Le restaurant propose son menu Piège sur des plateaux de table en marbre jaune de Sienne aile d’avion, monté sur des pieds cannelés en chêne et inox poli. Sur les murs, l’œuvre de Vedran Jakšić est composée de 48 panneaux en chêne massif sculptés et teintés à la Lina Bo Bardi. Le bas-relief du bar est signé du même artiste. Ailleurs, l’œil avisé reconnaîtra du LC1 de Charlotte Perriand pour Cassina, des canapés Arflex ou des fauteuils Wittmann. Le comptoir du bar de la Brasserie en étain a été réalisé par les ateliers Etain de Lyon. Du presque local.

The place to be
Les bureaux ont été livrés en septembre 2024, pour 3 ou 6 ans. La Fondation est une résidence d’esprit(s) libre(s) disponible pour une location de 2, 3, 6, ou 9 ans dans des espaces déjà décorés, de 750 m2 minimum à 5000 m2. Une rénovation de 10500 m2 en totalité avec un hôtel de 3000 m2, avec 58 chambres et 3 suites, et un premier prix à 300€ la nuitée. Les 1500 m2 du toit terrasse et du jardin apportent de la fraîcheur. Les 2000 m2 des espaces sportifs (abonnement à l’année 2700€), et le soin breton Ho Karan (Je t’aime) développé pour le Spa, en font un futur to-be lieu.
