« La Saga des grands magasins » à la Cité de l'architecture et du patrimoine
Perspective d'Auguste Perret pour le concours de restructuration des façades des Galeries Lafayette de Paris ©Cité de l'architecture et du patrimoine

« La Saga des grands magasins » à la Cité de l'architecture et du patrimoine

Encore les grands magasins diront certains. Peu originale sur la forme, la nouvelle exposition intitulée « La saga des grands magasins », l'est sur le fond. Faisant écho à sa prédécesseure du Musée des Arts Décoratifs « La naissance des grands magasins » terminée fin octobre, ce nouvel événement propose une approche centrée sur l'évolution architecturale de ces monuments, de 1850 à nos jours. Un périple divisé en trois époques où se succèdent les évolutions sociétales et les produits de consommation. Une approche culturelle et économique traduite par l'intermédiaire de pièces de mobilier, de vêtements, de publicités ou encore de maquettes de bâtiments plus ou moins familiers. « Une manière de souligner le caractère pléthorique de ces institutions à la volonté palatiale » souligne Isabelle Marquette, conservatrice du patrimoine et commissaire de l'exposition visible jusqu'au 6 avril 2025 place du Trocadéro.

Une épopée faite de rebondissements

Quoi de mieux que de réunir un manuscrit de Zola et un plan de Jourdain en guise de prologue métaphorique à l'histoire architecturale des grands magasins. C'est de Paris à Nancy, et de Buenos Aires à Kyoto, que cette nouvelle saga se raconte. Longue de près de deux siècles, ses chapitres sont égrainés de péripéties : le crack boursier de 29, la Seconde Guerre mondiale, les Trente Glorieuses ou encore la crise pétrolière des années 70 qui annonçait alors un premier changement de paradigme suivi cinquante ans plus tard d'un second sur fond d'écologie. Un chemin semé d'embûches et sur lequel les hauts lieux de la consommation ont su se réinventer pour continuer d'exister, dans les grandes capitales, mais également dans des territoires moins évidents.

Perspective pour le projet de restructuration des magasins n° 1, 2 et 4 de la Samaritaine par Louis-Marie Charpentier, vers 1932 © Fonds Charpentier, Louis-Marie

L'architecture, illustre commerçante des Grands magasins

Initialement conçus pour attirer de nombreuses personnes et stocker de grandes quantités de marchandises différentes, les Grands magasins alors élitistes se distinguent par leurs conceptions très visuelles. Les façades sculptées renferment souvent des halls monumentaux eux-mêmes scindés d’escaliers d'apparat finement ciselés et parfois dorés comme en témoigne le fragment d’une rampe d'origine des Galeries Lafayette dessinée par Majorelle. Des ensembles dont émane une théâtralité à l'origine de cette nouvelle typologie d'espace, source d'inspiration pour des artistes comme Béraud ou Valoton. C'est également à cette époque que le plaisir de faire les magasins se développe dans les classes supérieures d'abord, puis moyenne avec lavènement du XXe siècle. Une période où s'accumulent les bouleversements économiques et sociaux démocratisant le non-alimentaire comme prêt-à-porter, et plus tard des objets d'art signés Colette Gueden pour le Printemps, et du mobilier comme l'ensemble Ozoo 1000 de Marc Berthier, directeur artistique des Galeries Lafayette -mobilier aujourd’hui édité par RocheBobois -. Des changements avec lesquels l'architecture, intimement liée, est forcée d'évoluer. Faisant table rase de ce que furent ces « ruches » - nom donné aux Grands magasins en raison de l'important nombre d'employés -, les bâtiments s'agrandissent pour devenir de véritables paquebots urbains sous les crayons d'architectes comme Mallet-Stevens ou Auguste Perret. Un modernisme constructif s'empare alors des édifices contraints, à grands coups de masse et de peinture opaque sur les ouvertures, de se plier à l'électrification et aux ajouts d'escalators, de passerelles et de parkings. Autant de paramètres donnant de nouveaux codes à ces « temples de la consommation ». De véritables villes dans les villes naissent alors en même temps qu'une notion nouvelle : le marketing. Repenser l’architecture devient alors un acte publicitaire à part entière !

Centre commercial de la seconde moitié du XXe siècle ©Cité de l'architecture et du patrimoine

Deux enjeux modernes autant que contemporains

Nombreuses sont ces notions qui demeurent à l'ordre du jour. Comment continuer d'attirer la clientèle dans les centre-villes ? Comment réinventer ces énormes structures ? Comment concilier ces espaces avec l’évolution des consciences ? Des questions auxquelles des architectes comme Andrée Putman – pour les escalators du Bon Marché - ont tenté de répondre en redessinant les espaces intérieurs, et que d'autres ont quelques décennies plus tard, tout bonnement pris le parti de ramener à leur apparence d'antan à l'image de la Samaritaine. Des alternatives tantôt artistiques, tantôt patrimoniales mais surtout fortes pour redonner vie à ces constructions centenaires.

En guise d'épilogue, Isabelle Marquette nous propose de lever les yeux vers une citation d'Andy Warhol datant de 1975. Interposée entre les photographies d'un centre commercial berlinois signé Jean Nouvel et une vitrine animée de Noël, nous pouvons lire : « Un jour, tous les grands magasins deviendront des musées et tous les musées deviendront des grands magasins ». Cette exposition à la diversité géographique intéressante et aux enjeux sociétaux en est indubitablement la preuve !

Centre commercial Selffridges de Birmingham imaginé par l'agence Future systems ©Cité de l'architecture et du patrimoine
Rédigé par 
Tom Dufreix

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12/9/2025
France Design Week : lancement de la 6e édition !

Pour sa 6e édition, organisée du 12 au 30 septembre, France Design Week s’installe partout en France avec une nouvelle thématique : « Design utile ». Sélection de 6 rendez-vous à ne pas manquer.

Après le succès de l’édition 2024, qui a réuni plus de 210 000 visiteurs, France Design Week revient pour la sixième année consécutive. Avec un programme de 700 événements répartis sur tout le territoire autour de conférences, expositions, visites de studios, d’écoles et bien plus encore, cette édition entend renforcer son positionnement comme rendez-vous incontournable de la rentrée. Une édition par ailleurs parrainée par le designer Mathieu Lehanneur, récemment élu Designer de l’année par l’APCI, en charge de la coordination de l’ensemble de l’événement.

Destiné à valoriser le design sous toutes ses formes, le festival, qui se tient du 12 au 30 septembre, mettra en lumière une multitude de matériaux, de techniques et d’innovations, qu’il s’agisse de savoir-faire régionaux ou d’expérimentations plus personnelles.

La Nuit du Design — du 18 au 22 septembre, Saint-Étienne (Auvergne Rhône-Alpes)

Devenue un rendez-vous incontournable depuis la première édition lancée il y a 4 ans, les Nuits du Design reviennent avec un programme riche d’expositions, de tables rondes, d’ateliers et d’animations autour du thème du design utile, en valorisation notamment la collaboration entre designers et entreprises.

Exposition « Élixir » — du 12 septembre au 19 octobre, Meisenthal (Grand Est)

En collaboration avec les artisans du CIAV Meisenthal, 15 designers de l’association IDeE (Innovation Design et Expérience) ont été invités à créer des pièces uniques mêlant savoir-faire verrier et design contemporain. L’exposition explore la symbolique de l’élixir à travers le verre, matière de transformation par excellence, pour offrir une immersion sensible dans les rituels et usages modernes, où artisanat, imagination et expérimentation se conjuguent pour révéler de nouveaux récits collectifs.

Exposition des 40 nominés aux France Design Impact Awards — du 12 au 22 septembre, Paris

Lancé cette année, le France Design Impact Award valorise les innovations ayant un impact positif sur la société, l’environnement et l’économie. Pour cette première édition, les 13 lauréats ont été dévoilés en exclusivité le 12 septembre par Mathieu Lehanneur lors de la soirée d’inauguration. Les 40 nominés sont quant à eux tous exposés au Wilde, dans le 4e arrondissement jusqu’au 22 septembre.

Exposition « Messages/Images, graphisme d’intérêt général » — du 12 au 30 septembre, Le Havre (Normandie)

Portée par le CNAP et la Cité internationale de la langue française, cette exposition réunit 16 designers graphiques invités à explorer des thèmes contemporains tels que la démocratie ou la diversité à travers des affiches engagées. En parallèle, des ateliers de médiation permettront au public d’expérimenter le graphisme comme un outil critique, citoyen et créatif.

Atelier « Mosaïques à sensibilité écologique » — du 13 au 20 septembre, Marseille (PACA)

Dans cet atelier de design participatif, chaque participant est invité à remplir une forme hexagonale en papier recyclé, en réponse à une question liée à l’écologie. Pour y répondre, trois couleurs associées à des mots ou ressentis leur seront proposés pour guider leur création. L’ensemble des réalisations sera ensuite assemblé en une mosaïque murale collective, présentée comme œuvre artistique et témoignage visuel des engagements écologiques citoyens.

Exposition « Le Design utile, une pédagogie du faire et du sens » — du 12 au 30 septembre, Fort-de-France (Martinique)

Le Campus Caribéen des Arts propose une exposition intitulée « Le Design utile, une pédagogie du faire et du sens. » Celle-ci présente des projets d’étudiants et d’enseignants issus de workshops, de recherches ou de travaux personnels explorant les liens entre design, société et environnement. Une sélection qui met en lumière la richesse des approches pédagogiques et créatives engagées du Campus, tout en affirmant sa place comme lieu de réflexion sur les enjeux contemporains liés au design.

Retrouvez toutes les informations et le programme sur le site de France Design Week : https://francedesignweek.fr/

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12/9/2025
Grands Prix de la Création : découvrez les lauréats 2025

La ville de Paris a remis le 11 septembre les Grands Prix de la Création 2025 qui récompense la jeune création engagée et en cohérence avec les enjeux sociétaux actuels.

Organisés par le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’art (BDMMA), les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris récompensent depuis sa création en 1993 des créateurs engagés ayant une pratique à la fois innovante, responsable et ancrée dans les réalités contemporaines. Cette édition a comme chaque année récompensé huit lauréats dans les domaines de la mode, du design et des accessoires, soulignant la vitalité d’une scène parisienne en constante évolution. Pour cette édition, le jury était présidé par le designer Mathieu Lehanneur.

Un tremplin sans précédent

Plus qu'une reconnaissance, ces prix constituent un véritable tremplin comme l’a rappelé Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris : “Plusieurs anciens lauréats ont participé aux Jeux olympiques de Paris 2024, témoignant de la portée concrète de ce soutien institutionnel.” Un appui sur lequel les créateurs pourront s’appuyer pour développer des projets célébrant la perméabilité entre l’art et la poésie à l’image des créations picturales de Lucille Boitelle, mais également plus prospectifs et technique comme en témoigne le travail de Chloé Bensahel, mêlant fibres textiles et matériaux conducteurs, ou enfin célébrant la pluralité culturelle de la France en célébrant les savoir-faire guadeloupéens comme le fait le studio dach&zephir.

Catégorie design

  • Prix Révélation : Sacha Parent & Valentine Tiraboschi
Sacha Parent & Valentine Tiraboschi © Luc Bertrand
  • Prix Engagement : Florian Dach & Dimitri Zephir (dach&zephir)
ZÉSANT ©_dach&zephir

Catégorie mode

  • Prix Révélation : Auriane Blandin-Gall (CèuCle)
Cèucle, 2025 Summer edition © Julie Perrot
  • Prix Engagement : Jeanne Friot
© Jeanne Friot

Catégorie accessoires

  • Prix Accessoires de Mode : Émilie Faure & Serge Ruffieux (13 09 SR)
Collection Automne-Hiver 2023 © 13 09 SR
  • Prix Accessoires Bijoux : Elia Pradel (Anicet)
Anicet © Elia Pradel

Un soutien structurant

Chaque lauréat bénéficie d’une dotation de 18 000 €, financée par la Ville de Paris et le Fonds pour les Ateliers de Paris, en partenariat avec des acteurs clés du secteur : Galeries Lafayette, Francéclat, ADC, ESMOD, entre autres. Aussi, les lauréats du prix Engagement auront un espace dédié lors du salon Maison&Objet tandis que le Prix Révélation se verra offrir un espace pendant la Paris Design Week ainsi qu'une résidence au Campus Desgin et Métiers d'Art. Ils auront également tous un espace lors du  salon Collectible. Enfin, en termes de visibilité, les lauréats pourront compter sur le soutien des différents partenaires médias de l'évènement, dont Intramuros fait notamment partie.

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16/9/2025
Arnaud Lapierre assoit son assise au ministère de la Culture

Dans le cadre de sa rénovation, le ministère de la Culture se dote d’une assise hybride imaginée par le designer Arnaud Lapierre.

C’est un banc sur lequel on hésiterait presque à s’asseoir. Objet hybride, mi-assise mi-tapis, Rondin est une création du designer Arnaud Lapierre imaginée dans le cadre du regroupement des bureaux du ministère de la Culture, rue des Archives. Mené conjointement avec le Mobilier national, dont les collections comptent notamment les tables basses Cuts et Layers du designer ainsi que sa lampe Fold, l’appel à projet avait « pour seule contrainte son intitulé : une banquette » explique Arnaud Lapierre. Questionnant l’identité des zones d’accueil « généralement caractérisée par un tapis et des poufs », le designer souhaitait « attribuer au tapis la fonction d’un meuble qui aille au-delà d’une zone d’assise et d’attente primaire. » Imaginée pour susciter une l’émotion des visiteurs, la pièce trouve sa place en plein cœur de l’hôtel historique de Rohan.

Banquette Rodin, design Arnaud Lapierre

Une création en trompe-l’œil

Imposante avec son diamètre de presque cinq mètres, la création d’Arnaud Lapierre a été réalisée par l’ARC (Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national). Une manière de mettre en avant les missions du Ministère et avec elles, les savoir-faire des artisans de Mobilier national sur des œuvres contemporaines. Composé d’un cylindre en mousse de soja pour garantir le confort de l’assise, le Rondin se part à chacune de ses extrémités d’un module en chêne des marais. « Un bois naturellement foncé, creusé sur une quarantaine de centimètres et agrémenté d’une plaque d’inox donnant l’illusion que le Rondin est entièrement creux. » Recouverte d’un tapis en laine tuftée réalisé par la tapisserie Robert Four d’Aubusson pendant 4 mois, la pièce a été pensée pour habiter l’espace. Une cohabitation entre design et architecture, renforcée par le choix des couleurs. Inspiré par les couleurs du tableau « Triomphe sur l’amour par les dieux » peint par Antoine Coypel au XVIIIe siècle et installé au plafond de la salle, Arnaud Lapierre a décidé de « coder l’œuvre afin de la retranscrire fidèlement en pixels. » Une démarche dont résulte un camaïeu tramé de 500 nuances. Un parti-pris esthétique fruit d’un dialogue entre les époques et les disciplines.

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15/9/2025
Jean-Baptiste Fastrez signe une collection avec Monoprix

Monoprix dévoile sa collection annuelle réalisée en partenariat avec la villa Noailles et un designer. Cette année, la marque s’est associée à Jean-Baptiste Fastrez pour la réalisation d’une collection chromée aux reflets futuristes.

Lauréat du Grand Prix du jury de la Design Parade Hyères en 2011, le designer Jean-Baptiste Fastrez s’est associé à cette institution et Monoprix. Une collaboration pour laquelle le créateur également scénographe a imaginé un ensemble de quinze petits objets décoratifs allant du bougeoir au tabouret en passant par le miroir. Focus sur l’esprit de cette collection en vente à partir du 16 septembre.

Bougeoirs © Jean-Baptiste Fastrez

Pourquoi avoir accepté cette collaboration avec Monoprix ?

Monoprix est pour moi l’une des dernières entreprises grand public à valoriser le travail des designers indépendants, car la plupart des marques ont aujourd’hui des bureaux de création intégrés. Et puis, travailler avec Monoprix, c’est également concevoir des objets pour tous, pas seulement pour une certaine partie de la population ou un petit nombre d’institutions et ça, c'était très stimulant ! D’autant qu’il y a avec Monoprix un côté très statutaire. On rentre presque dans une dimension patrimoniale, notamment en écho à Prisunic.

Votre travail de designer est souvent basé sur un jeu de contrastes qui interroge l’objet. Est-ce que cela a aussi été le cas dans cette collection ?

Oui, bien sûr, mais davantage sur la phase d’imagination. Je me suis beaucoup inspiré de l’architecture des villes utopiques, que ce soit The line, l’immense projet controversé dans le désert saoudien avec des formes post-modernes, ou le cinéma de science-fiction évidemment. Je pense à des films comme “2001, L’Odyssée de l’espace” de Stanley Kubrick ou encore “Interstellar” de Christopher Nolan et le robot chromé que l’on y voit. De manière générale, ce sont surtout les objets liés au futur. Mais ce qui est amusant, c’est que l’on peut aussi y voir une certaine résonance avec la vieille vaisselle un peu Art déco, à la Puiforcat, que l’on peut retrouver chez nos grands-parents. La notion de confrontation se trouve surtout dans les époques et dans les styles.

Tabouret ©Jean-Baptiste Fastrez

Sans surprise, cette nouvelle collection est encore extrêmement visuelle de par son matériau. Pourtant, elle semble encore très différente de vos autres créations ? 

Souvent, Monoprix demande aux créateurs de refaire ce qu’ils font habituellement, mais sous le branding de la marque. Je n’avais pas du tout envie de refaire les formes très rondes que l’on m’associe, à l’image du miroir mural Zodiac que j’ai fait pour Moustache en 2021. J’ai donc dû travailler un nouveau visuel. Le temps de développement étant trop court pour faire du verre, j’ai travaillé l’acier. Comme nous sommes globalement tous attirés par ce qui brille, j’ai d’abord réalisé des prototypes avec des vernis de couleurs. C’était une manière de donner un côté silverware à mes pièces. Mais rapidement, on m’a proposé d’utiliser des bains de chrome coloré. C’était quelque chose que je n’avais jamais essayé et j’ai beaucoup aimé le résultat. Des pièces ultra réfléchissantes, qu’on n'a pas l’habitude de voir, un peu comme des miroirs violet, jaune, bleu ou simplement argentés.

Le shooting de la collection est lui aussi assez surprenant. Pouvez-vous nous en dire plus ?

D’habitude, les shootings ont souvent lieu dans des maisons idéales, au bord d’une piscine etc… Nous avons réalisé le nôtre dans le désert des Bardenas dans le nord de l’Espagne. Je me suis dit que changer le cadre changeait la place des objets. C’était donc une manière de rendre la collection plus abstraite. Le désert fonctionnait bien car il faisait écho à mes inspirations, à la vie sur Mars et aux robots d’exploration. C’est d’ailleurs dans cette optique là que les photos ont été réalisées au ras du sol, comme pour donner l’impression qu’il s’agit d’édifices extraterrestres. Et puis cette esthétique chromée en plein milieu d’une zone aride, crée un contraste qui renvoie beaucoup à une vision futuriste selon moi. Ça renforce l’aspect organique et à la fois synthétique des formes qui font l’identité de la collection.

Miroir avec découpe ©Jean-Baptiste Fastrez
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