TGV INOUI : une cinquième génération optimisée
Le nouveau TGV INOUI ©Yann Audic

TGV INOUI : une cinquième génération optimisée

Développé pendant près d'une décennie, le nouveau TGV INOUI dessiné par AREP et le studio japonais Nendo a été présenté ce mardi 11 mars. Au programme un intérieur entièrement repensé dans une logique d'optimisation spatiale et de confort pour tous.

« La conception de cette cinquième génération de TGV est le fruit d'une démarche itérative » rappelait Céline David, directrice du design d'AREP, qui a collaboré avec le studio japonais Nendo. Mise en application par le biais de nombreuses collaborations avec des professionnels du design, mais également du personnel de bord, des associations de handicap ou de cyclistes, ce train est avant tout une co-construction. Et cela d'autant plus qu'elle s'est concrétisée avec un double regard, d'une part de la SNCF dont les normes ont guidé le projet, et d'autre part de l'architecte designer japonais Oki Sato dont la culture de l'épure a questionné « l'objet ». En résulte un moyen de locomotion optimisé à tous les niveaux, qu'il s'agisse de l'accessibilité, du confort ou du design. En route !

©Yann Audic

Le confort au cœur de la machine

Dès le début de la conception, le train a été pensé pour répondre à deux enjeux : premièrement une fréquentation en hausse et deuxièmement un besoin d'innovation face à la concurrence. Dans cette double optique, AREP et Nendo ont fait du confort l’épicentre du projet. Un point à partir duquel les wagons ont été dessinés pour répondre à un paradoxe inhérent aux transports de masse : comment offrir une bulle de confort douce et personnelle à chaque voyageur, tout en optimisant la place de sorte à en faire rentrer davantage ? Ainsi est né le concept de « flow ». « L'idée est simple. Le train ne ressemble à aucun autre moyen de transport. Il se fraye un chemin rapide dans un paysage, un peu comme l'écoulement d'une rivière. Nous avons donc souhaité reprendre cette idée de fluidité de bout en bout du TGV » explique Céline David. Une direction matérialisée par plusieurs choses.

D'une part, la couleur qui occupe une place prépondérante dans ce nouveau train. « Qu'il s'agisse de la première classe en rouge, ou de la seconde classe en bleue, nous avons souhaité mettre en valeur la ligne d'horizon et tourner le regard vers l'extérieur. Nous avons ainsi traité l'intérieur avec une couleur sombre en partie basse et une autre plus claire et lumineuse en partie haute ».

D'autre part, un intérieur optimisé dit « sans couture » à vu le jour, notamment grâce à la disparition des portes à l’étage. Un gain de place et une impression de continuité accrue par la création de vastes espaces de rangements ouverts entre les voitures, à côté desquels viennent se greffer des petits espaces d’une ou deux places pour travailler ou téléphoner. Une manière de « rendre les plateformes accueillantes et de permettre leur réappropriation ».

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Des sièges plus fins pour plus de place

20% d’assises supplémentaires et 20% de places en plus pour les bagages. Pour résoudre ce casse-tête, AREP et Nendo se sont particulièrement intéressés aux sièges. Étudiés dans une logique de confort, fil rouge du projet, ces derniers sont la clé de l'optimisation grâce à un tissu développé pour l’occasion. Constitué à 85% de laine, ce « tricot 3D » a été imaginé pour offrir un « effet hamac ». À la fois ferme et agréable grâce à une sorte de patch amortisseur positionné au niveau du dos, le siège épouse parfaitement la forme du corps malgré la faible épaisseur textile. Les dossiers ont ainsi été réduits de cinq centimètres permettant aux utilisateurs de gagner cette même distance au niveau des jambes en seconde classe, et en largeur d'assise en première classe. Une réelle différence sur le confort. À cela vient également s'ajouter une têtière réglable en hauteur. Côté pratique, la tablette intégrée au dos de l'assise offre une double ouverture permettant d’optimiser l’encombrement en fonction de ses besoins. Au-dessus, un fin bandeau led à été intégré offrant une lumière rasante (d'intensité réglable en première classe), plus agréable pour la lecture ou le travail.

©Yann Audic

L'accessibilité au cœur du projet

Si les assises classiques offrent une belle plus-value sur le plan du confort, il est également à noter que l'accessibilité du train a été repensée dans sa globalité notamment à l'égard des personnes porteuses de handicap. Ainsi, ce TGV INOUI est le premier train grande vitesse à compter une voiture destinée à l'accueil de personnes à mobilité réduite avec trois places emplacement dédiés – hauteur de tablette et largeur de giron optimale – et deux autres sur des sièges de transferts. Des équipements également renforcés par la présence d'une nouvelle numérotation de places en relief, un Système d’Information Voyageurs Embarqué (SIVE) à base d’écrans et des doubles mains courantes dans l'intégralité du train. À souligner également le réaménagement des sanitaires sur toute la largeur des wagons permettant un accès et un usage simplifiés.

©Yann Audic

Le BistrO, synthèse design de l'esprit TGV INOUI

Évoqué comme la pièce maîtresse de cette cinquième génération de TGV, le wagon-restaurant rebaptisé pour l'occasion le BistrO, est un résumé de l'esprit de ce nouveau train : optimisation, personnalisation et efficacité. Réparti sur deux niveaux, avec en bas la zone de service et en haut celle dédiée à la dégustation, cette voiture regroupe une épicerie et des frigos en libre-service, sans oublier le traditionnel barista encore présent. Une volonté qui s'inscrit dans un questionnement plus global : comment répondre rapidement à la demande ?

À l'étage, l'espace beaucoup plus ouvert et très lumineux propose un petit condensé de 28 assises dans des configurations allant de une à quatre personnes. Alliant rondeur et couleurs - en écho avec la lampe dessinée par Oki Sato dans les wagons - AREP et Nendo livrent un projet ludique, contemporain, mais surtout pratique, ancré de ce fait au cœur des enjeux sociétaux de notre temps.

Rédigé par 
Tom Dufreix

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3/10/2025
USM x Leica : quand le mobilier rencontre le home cinéma

USM et Leica dévoilent une nouvelle collection de meubles multimédia qui allie design modulable et technologie de pointe. Conçue pour le bureau comme pour le salon, elle intègre le projecteur Leica Cine 1 et un écran motorisé, offrant une expérience à la fois professionnelle et cinématographique dans un même espace.

Après une première collaboration en 2024, USM et Leica présentent une nouvelle collection de meubles pensés pour accueillir le projecteur Leica Cine 1. Une rencontre entre le design modulable du fabricant suisse et l’excellence technologique de la marque allemande, pour un usage professionnel et personnel.

Une solution modulable adaptée à tous les environnements

Imaginée pour s'adapter au  bureau comme dans le salon, la collection USM Leica Cine se décline en quatre buffets modulables intégrant le projecteur et un écran motorisé de 100 ou 120 pouces. Dans un environnement de travail, le dispositif se montre pratique et organisé puisque les câbles et prises électriques sont dissimulés et offre une performance visuelle optimale grâce à la résolution 4K et à la technologie laser triple RGB, idéale pour tout type de réunion. Dans l’espace domestique, le meuble se transforme en véritable hub de divertissement : l’écran se rétracte discrètement pour restituer l’esthétique du salon, tandis que le Cine 1 diffuse des images lumineuses et immersives. Une même solution qui conjugue esthétique, modularité et technologie de pointe, au service de la clarté professionnelle comme de l’expérience cinéma.

© USM

Leica Cine 1 : un projecteur compact et immersif

Compact et raffiné, le Leica Cine 1 vient sublimer l’ensemble de la solution grâce à sa qualité d’image optimale, l’intégration de technologies et de fonctions connectées de télévision intelligente, le tout complété par un son surround Dolby Atmos®. Fidèle à l’ADN de Leica, ce projecteur incarne la vision d’un home cinéma élégant et hautement immersif.

© USM

La collection USM Leica Cine est disponible en 14 coloris, pour toujours plus de possibilité de personnalisation au sein des espaces dans lesquels elle prendra place et propose ainsi une alliance où design et innovation ne font plus qu’un.

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3/10/2025
EspritContract : Chez Ligne Roset, le sur-mesure au service de l’architecture

Forte de son histoire, Ligne Roset se positionne aujourd’hui comme partenaire et fabricant spécialiste du sur-mesure.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Le confinement de 2020 avait profité au marché de l’architecture intérieure. C’est désormais à celui de l'hôtellerie que souri 2025. Un segment en forte croissance, porté par « la multiplication des ouvertures d’établissements, soutenues notamment par de grands groupes comme Accor ou Hilton », comme le souligne Max Flageolet, directeur de la branche contract chez Ligne Roset. Une activité qui représente entre 10 et 15 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise. Une progression soutenue par cette conjoncture, mais aussi par l’émergence de nouveaux marchés, comme l’hôtellerie de plein air, avec d’importants « projets de rénovation de bungalows, ou encore le secteur naval, qui représente désormais près de 20 % des projets contract ». Un univers développé depuis une dizaine d’années en partenariat avec les Chantiers de l’Atlantique ou la compagnie Ponant. Mais ce dynamisme repose aussi sur son organisation. Implantée dans l’Ain, l’entreprise dispose d’un site de production de 150 000 m², où une équipe contract d’une trentaine de personnes répond aux projets dont 90 % sont aujourd’hui réalisés sur mesure.

Light House les Prairies de la Mer Saint-Tropez. Architecture intérieure : Briand & Berthereau. ©Yann Audic

Un retour aux sources

Si le contract rime depuis quelques années avec une diversification des perspectives et du marché, c’est un petit peu différent chez Ligne Roset. « C’est par là que nous avons commencé, dès les années 30 », résume Max Flageolet. Après la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise se spécialise dans le mobilier pour collectivités : résidences étudiantes, maisons de retraite, équipements publics. Une activité mise en pause dans les années 70, avant d’être relancée dans les années 90, à l’aube d’un tournant dans l’univers de l’hôtellerie. « Le contract est réapparu en même temps que le regain des hôtels pour le mobilier design. Ça a notamment donné naissance aux boutiques hôtels, à l’image de l’hôtel Morgans de New-York, dessiné par Andrée Putman. », raconte-t-il. Un renouveau qui répond alors à une demande de différenciation. Mais rapidement, il devient clair que le standard ne suffit plus. « Il a fallu repenser les assises pour les adapter aux normes incendies, à l’usure, et tout simplement à un usage plus intensif. » Ligne Roset prend alors un autre virage parallèle : celui du sur-mesure.

Intercontinental Lyon - Hotel Dieu. Architecte d’intérieur : Jean Philippe Nuel. ©Nicolas Matheus

La collaboration comme ADN

Avec le lancement en début d’année de son podcast « Espèce d’Espace », Ligne Roset souhaitait réaffirmer sa posture de partenaire de projet, et non de simple fournisseur. Réputée pour ses collaborations grand public avec Lelièvre, Vitra ou encore Sebastian Herkner, la marque se place également comme un partenaire de dialogue lors des projets contract. « Ce sens de la collaboration est fondamental. Nous l’avons vécu récemment, lors de la rénovation du Mandarin Oriental de Zurich, avec Tristan Auer, en 2023. Au-delà de le fabrication du beau, notre rôle est aussi de penser la durabilité de l’objet, que ce soit en poussant vers des assises de nouveaux déhoussables, ou du mobilier sans colle. » Une démarche qui passe par la discussion, mais également une analyse de cycle de vie et une notation éco-impact intégrée dès la conception. « L’hôtellerie a énormément évolué. À une époque, je disais que le vrai luxe dans une chambre d’hôtel, c’était l’espace. Aujourd’hui, c’est presque l’inverse. C’est devenu très décoratif, avec une multitude d’éléments ajoutés. Nous devons nous adapter, bien sûr, mais aussi garder une place pour questionner, proposer, initier de nouvelles réflexions. »

Mandarin Oriental Savoy Zürich. Architecte d’intérieur : Tristan Auer. ©Amaury Laparra
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1/10/2025
Minimalistic : la dernière gamme épurée de Gaggenau

Près de six mois après Expressive, Gaggenau dévoile Minimalistic. Une nouvelle gamme dans laquelle la finesse des éléments rencontre l’ingénierie des systèmes.

Connue son matériel de qualité professionnelle, la marque allemande Gaggenau dévoile Minimalistic, une nouvelle gamme inscrite dans la continuité d’Expressive, lancée en avril dernier. Composée d’un four vapeur, d’un combi-vapeur, d’un combiné micro-ondes, d’un tiroir chauffant, d’un autre sous-vide, sans oublier la machine à café, cette nouvelle ligne est le fruit de dix années de développement et de nombreux allers-retours entre le siège de la marque situé à Munich et son usine de Lipsheim. Conçues pour prolonger l’esprit novateur de Gaggenau, les deux gammes Minimalistic et Expressive ont été entièrement repensées et redessinées de sorte à faire entrer les utilisateurs dans une nouvelle approche toujours plus précise et simplifiée de la gastronomie.

Également dotée de l'anneau, signature de la gamme, la machine à café trouve sa place dans l'alignement de chaque modules ©Gaggenau

L’aspect pratique comme premier ingrédient

Imaginées dès 2015, Minimalistic et Expressive ont nécessité un regard novateur résolument tourné vers des lignes épurées. Chaque module, conçu pour s’inscrire à fleur de plan, se décline en deux finitions : Sterling, une teinte claire, et Onyx, une version plus sombre. Des coloris de façades également travaillés au sein des pièces techniques grâce à l’incrustation de particules métalliques dans les parties vitrées. Un effet de matière rythmé par les profilés de ventilation horizontaux en aluminium. Des lignes auxquelles viennent répondre un anneau de contrôle flottant situé sur la partie supérieure du four. Seul élément en relief de l’appareil, cette pièce circulaire et creuse développée en interne sur la base du nombre d’or, constitue une alternative physique à l’écran tactile testé auprès des clients fidèles de la marque. C’est sur ce dernier, jusqu’ici inédit dans l’univers Gaggenau, que s’affiche, entre autres, les quinze modes de cuisson et les 160 recettes de base. À l’intérieur du four, quatre niveaux d’éclairage ont été imaginés pour rappeler la peinture classique et la place qu’y occupaient les aliments. Une volonté de solliciter non plus uniquement l’odorat, mais également la vue comme en atteste le discret lever de soleil accompagnant la montée en température. L’ouïe non plus n’est pas en reste puisque le design sonore du four a été confié à l’agence Massivemusic, à l’origine du jingle du Festival de Cannes, apportant une signature auditive optimale.

Repensée pour résister à près de 450°, la vitre du four se compose de cinq épaisseurs de verre ©Gaggenau

L’ingénierie au cœur de la recette

Au-delà de l’esthétique, ces deux gammes sont le fruit d’une réinterprétation complète des précédents modèles ne conservant avec eux qu’une simple vis en commun. Repartie de zéro, l’équipe design composée d’une dizaine de personnes, épaulée par le centre de recherche et développement, a notamment repensé la cavité du four en dissimulant le système de chauffe derrière les parois. Cette configuration a permis d’augmenter le volume de l’appareil - disponible en 60 cm ou 76 cm dans la version grande taille - tout en posant de nouveaux défis techniques liés à la montée en température. Pour y répondre, la puissance a été augmentée de près de 40 %, imposant une révision complète de l’émail intérieur afin d’éviter les fissures causées par la différence de dilatation entre le métal et le verre. Un élément d’autant plus important que ces nouveaux fours peuvent dépasser les 300°, en partie grâce à une nouvelle vitre constituée de cinq épaisseurs de verre. Minimaliste et expressif à la fois, le style Gaggenau est avant tout celui d’une technicité au service du goût !

La gamme Minimalistic dans la version Sterling ©Gaggenau
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1/10/2025
EspritContract est de retour à Paris du 15 au 18 novembre !

Du 15 au 18 novembre 2025, EspritContract transformera la Porte de Versailles en véritable laboratoire d’inspiration pour les prescripteurs et professionnels du design. Mobilier, matériaux innovants, tendances émergentes et rencontres sur mesure, voici les grandes lignes de cette troisième édition.

EspritContract revient s’installer au cœur du salon EspritMeuble avec une énergie renouvelée et un objectif clair : offrir aux architectes, décorateurs, promoteurs, groupes hôteliers et acheteurs FF&E et AMO une expérience unique où inspiration rime avec concrétisation. Avec plus de 400 marques exposantes et 14 000 visiteurs professionnels attendus (12 500 en 2024), dont 2 500 prescripteurs, le salon crée en 2023 s’impose comme le rendez-vous incontournable pour découvrir les savoir-faire d’excellence et les solutions sur mesure qui façonnent l’ameublement et l’aménagement de demain.

Une nouveauté majeure pour l’édition 2025

Pour sa troisième édition, le salon innove cette année avec une nouveauté : les visites personnalisées. Un dispositif sur mesure permettant à certains cabinets et groupes hôteliers de bénéficier d’un parcours guidé par un expert, ciblant les exposants les plus pertinents pour leurs projets. Une formule pensée pour maximiser le temps, les rencontres qualifiées et la découverte de solutions adaptées.

De nombreuses nouvelles marques attendues

Cette nouvelle tenue d’EspritContract sera l’occasion d’exposer de nouvelles marques emblématiques telles que Ligne Roset Contract, Flos ou Vitra pour ne citer qu’elles. Le salon mettra également à l’honneur « MADE IN PORTUGAL Naturally » une exposition de 150 m² qui présentera une cinquantaine de marques de mobilier, literie, textile et décoration dans le but de révéler la créativité, la qualité et le savoir-faire d’exception du Portugal. Une initiative soutenue par APIMA, l’AICEP et co-financée par l’Union européenne.

Un programme de conférences inspirant

Pour chaque édition, le salon propose en parallèle des exposants une série de conférences, tables rondes et talks inspirants afin de permettre aux visiteurs de découvrir tendances, innovations et bonnes pratiques en matière de durabilité, ergonomie, upcycling, design extérieur ou transformation des lieux de vie et de travail. L’occasion d’en savoir davantage sur l’évolution et les enjeux actuels du secteurs et de de rencontrer des grands noms et jeunes talents qui font le design et l’architecture d’aujourd’hui. Le programme complet sera dévoilé prochainement sur le site du salon.

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