Contract
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
L’entreprise familiale Porada, créée en 1968 et spécialisée dans le mobilier en bois ne cesse de développer des collections qui allient technique et esthétique. Présente dans plus de 50 pays, la marque italienne propose ses services aux particuliers mais se tourne également vers le contract, en travaillant sur divers projets. Un marché rentable pour l’entreprise donc, qui tend à continuer de croitre. Eclairage auprès de Mauro Nastri, responsable de l’export chez Porada.
Que représente le contract chez Porada ?
Il représente environ 30 % des projets et de notre chiffre d’affaire global. On travaille sur des restaurants, des hôtels, mais aussi des projets plus particuliers, en collaboration directe avec le client. Généralement, on est sur un système B2B mais il arrive que l’on fasse aussi du B2C en travaillant de manière rapprochée avec les architectes d’intérieur.
Et sur le marché français plus spécifiquement ?
C’est à peu près la même chose, mais la grande particularité en France est que l’on arrive à développer une relation directe avec les architectes d’intérieur, ce qui est beaucoup plus simple pour nous en termes de communication. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas un fonctionnement qui est mis en place partout. Au Moyen-Orient par exemple, il y a beaucoup d’intermédiaires et il arrive que l’on ai finalement très peu d’informations sur un projet.
Quelles évolutions avez-vous pu remarquer au fil des années ?
Bien que Porada ai toujours touché au contract, avant les années 2000, c’était plus occasionnel. Lorsque l’on a commencé à faire des projets plus conséquents comme le Four Season à Londres en 2006, nous avons commencé à comprendre le marché et les acteurs qui intervenaient. A partir de là, nous avons cherché à être en contact avec les bons acteurs afin que le travail de prescription et les spécifications devienne systématique pour avoir le résultat escompté.
Des difficultés particulières auxquelles vous devez faire face ?
Je dirais surtout que l’on peut ressentir de la frustration quand on prescrit car nous n’avons pas toujours la transparence sur les budgets pour pouvoir s’aligner. Dans certains cas, on ne sait donc pas si c’est notre produit qui est trop cher ou si ce sont les autres acteurs qui prennent tous les fonds. Hormis cette difficulté, il y en a une qui réside concernant la protection de nos produits. Il n’existe en effet aucune protection à proprement parler pour lutter contre la copie. Lorsque l’on sait ce que représentent les frais de développement d’un produit et qu’une personne extérieure peut librement copier un modèle sans répercussion et à moindre coût, c’est forcément embêtant.
Des exemples de projets contract significatifs pour Porada ?
Il y a beaucoup de projets intéressants mais parmi ceux que je préfère, il y a le restaurant Nobu à Londres pour lequel nous avons tout fait en sur mesure. Il y a également l’hôtel Tsuba à Paris dont j’aime beaucoup le résultat final. En Asie, je pense au restaurant La terrasse à Kyoto par Patrick Jouin, que je trouve très réussi. En termes de projets originaux, nous avons travaillé sur une école au Japon, mené par l’architecte I. M. Pei. Un projet très spécial pour lequel Porada a imaginé tous les bureaux. C’était un gros travail du bois courbé avec des pièces hors collection qui ont été développées spécialement pour le projet.
Plus d'informations à retrouver sur le site Porada.
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
La marque italienne Calligaris, qui vient de célébrer son centenaire, a su se réinventer pour répondre aux nouveaux enjeux d’un marché extrêmement concurrentiel. Un renouveau qui l’a amené vers l’univers du Contract, avec une nouvelle façon de répondre aux besoins d’aménagements dans une optique durable, en Europe, mais bientôt sur d’autres continents. Exposant de la première édition d'EspritContract du 18 au 21 novembre, l'entreprise partage sa vision du marché. Explications par Riccardo Mattelloni, Head of Contract Division.
Au-delà du meuble, c’est une vision contemporaine, efficace et simplifiée de l’ameublement qu’offre Calligaris. Fondée en 1923 dans le Nord de l’Italie, l’entreprise familiale spécialisée dans les chaises en bois, s’est rapidement diversifiée jusqu’à devenir un nom incontournable du design italien. Désormais reconnue internationalement, la marque possède une certaine expertise du contract dont elle fera la promotion lors du salon EspritContract qui se tiendra du 18 au 21 novembre prochain à Paris Porte de Versailles.Pour le groupe, il s’agit « d’offrir au client un projet clé en main afin qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire » explique le directeur de la section dédiée au Contract, Riccardo Mattelloni.
Réinterpréter les usages pour mieux y répondre
Cette branche à la croissance continue depuis le Covid, représente aujourd’hui 10 % du chiffre d’affaires global de la marque. Confrontée directement à l’évolution des modes de vie, celle-ci fait face à un renouveau des demandes. Les usages, jusqu’alors classiques, sont désormais à repenser dans tous les espaces de notre quotidien. Aujourd’hui mixtes, il est « devenu nécessaire d’avoir des espaces ou les gens peuvent faire différentes choses » détaille Riccardo Mattelloni, résumant ainsi : « si les bars deviennent souvent des lieux de rencontres, les hôtels demandent quant à eux de plus en plus d’espaces de coworking...»
Un engagement environnemental indissociable
Dans cette optique de reconsidération des lieux de vie, il est primordial de penser à « la durabilité environnementale » assure Riccardo Mattelloni. Calligaris, certifiée Forest Stewardship Council (FSC) depuis 2006, un label assurant une juste gestion et préservation des forêts, met également un point d’honneur à concevoir des produits à base de plastique recyclé. Parmi eux, le fauteuil Reef ou encore la chaise Zero, siègent comme dignes représentants. Cherchant depuis une quinzaine d’années à réduire ses déchets, la marque bénéficie par ailleurs de la certification ISO 14001, une norme sur la gestion des risques environnementaux prouvant ainsi la mise œuvre d’une démarche d’amélioration. Une continuité pour la marque qui cherche désormais à s’implanter au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.
Plus d'informations sur le site internet ici.
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
Architecte et designer, Chafik Gasmi a une expertise reconnue dans le retail et l’hôtellerie. Il observe aujourd’hui une porosité grandissante entre ces deux secteurs, qui donne des perspectives passionnantes à la mutation actuelle de l’hospitality. Un sujet qui sera au cœur des interrogations d’EspritContract, nouvelle section du salon EspritMeuble, qui se tiendra du 18 au 21 novembre à Paris. Pour Intramuros, Chafik Gasmi décrypte une nouvelle vision de l’hôtel, comme lieu d’expériences plurielles, prescripteur.
Architecture, design, retail, digital… depuis sa création, tu présentes avant tout ton agence comme un studio de création multidisciplinaire. Cette porosité des disciplines est-elle pour toi un reflet des transformations de la société, et de la façon dont ainsi évoluent les programmes des projets architecturaux aujourd’hui ?
Nous sommes profondément au cœur d’hybridations qui redéfinissent notre vie quotidienne, ne serait-ce que par l’observation de deux phénomènes, à la fois distincts et convergents. Le premier touche notre gestion du temps : nous ne séparons plus nos modes de vie en tranches différenciées, mais nous les combinons dans le même espace-temps. C’est, en partie, le résultat de la convergence des outils, aujourd’hui évidente : les objets sont devenus multiples, hybrides, multifonction. Nous gardons quasiment toute notre vie dans un smartphone, qui est la conjugaison de nos objets antérieurs tout en nourrissant plus de fonctions : agenda, appareil photo, GPS courrier… Et, au-delà, nos contacts et notre vie sociale.
Qu’est-ce que cette observation suggère au designer et architecte que tu es ?
Ce constat est justement challengeant pour nos professions : cette concentration des usages dans des objets a une influence sur la vie quotidienne, elle remet en question notre appréhension de l’espace, de nos espaces. Cela repose la question de nos maisons, de nos écoles, de nos lieux de travail, de nos lieux de transaction… Et ces multiples espaces possibles redéfinissent notre rapport au temps : par exemple si notre réfrigérateur commande le réassort de ce dont on a besoin, notre action s’apparente à un rôle de modération, et nous libère du temps. Et il s’agit d’inventer la façon d’occuper de manière qualitative cet espace temps qui s’ouvre à nous. Nous apprenons à naviguer au quotidien entre un monde purement digital – voire le metaverse –, et le monde réel. Aujourd’hui les nouvelles générations sont tendues entre ces deux espaces temps.
Comment cette évolution se traduit-elle dans les projets actuels de retail et d’hospitality ?
Ces transformations de nos rapports au temps et à l’espace bouleversent les codes du retail, en repositionnant le rapport aux clients sur l’expérience. Le confinement a accéléré cette prise de conscience, montrant de façon criante que, dans le monde de l’essentiel, nous avons oscillé entre le petit magasin de proximité ou Internet, où le retail fonctionnait très bien. La récente transformation du flagship de Dior avenue Montaigne témoigne ainsi des évolutions en cours : on est passé d’un lieu où l’on vend des produits d’exception d’une marque à un lieu où l’on vend des produits d’exception d’une marque dans un art de vivre nourri par la marque ! L’offre est élargie à des services qui tournent autour du produit. Pour pousser plus loin le trait, cet exemple illustre combien le retail est en train de se définir autour d’un retail de convenances, proposé par le digital, et un retail d’expérience, partagé avec des gens réels, dans un temps et un espace qui offrent une convergence des usages et des temporalités.
À l’image du smartphone qui a donc gagné la bataille de convergences des objets personnels, si on transpose à terme cette « bataille de convergences » et cette porosité des espaces-temps, dans un lieu physique, d’expériences, qui soit une destination possible 7 jours sur 7, un lieu de vie ouvert 24h sur 24… le lieu de la convergence est par essence l’hôtel : un hôtel augmenté, hybridé, à l’opposé d’un espace virtuel. Il offre une possibilité de temps séquencé dans un même lieu.
Autrement dit, l’hôtel serait l’espace retail de demain ?
L’hôtel va encapsuler cette convergence de nos usages quotidiens. Demain, ce sera un lieu pluriel de transactions. Au-delà du produit physique, on y achètera aussi un service, du temps qualitatif par une expérience culturelle, sociale. Cet espace-temps enrichira nos échanges avec une ou plusieurs communautés que l’on y croisera et qui correspondent à ce que nous sommes, à l’image de notre usage actuel des réseaux sociaux.
Nous rechercherons dans ces lieux une expérience plus large : je peux décider d’y «consommer » un seul sujet, mais je peux aussi aller au-delà, partir avec un objet qui rejoindra un cabinet de curiosités ou parce que j’aurais appris à l’utiliser de la meilleure manière. Parce que ce lieu sera par exemple pensé comme un curateur : quel meilleur endroit qu’un restaurant pour acheter un couteau qui coupe la viande ? c’est une une idée de venir dans un lieu de services, et de repartir avec un produit. Mais ce que je trouve particulièrement intéressant va bien au-delà des produits ou objets : comme nous vivons des histoires qui nous rassemblent, si j’adhère aux valeurs du lieu, je vais adhérer aux choses immatérielles qui vont les illustrer, les encapsuler, et notamment y rencontrer des semblables, et me trouver une communauté qui partagera les mêmes affinités. L’hôtel peut offrir toutes ces interactions humaines, ces expériences à vivre.
Acteur majeur de la diffusion de mobilier en France, RBC fêtait en 2022 ses trente-cinq ans. Si le marché du résidentiel reste une part importante de l’activité de l’entreprise, elle intervient de plus en plus dans le secteur du contract sur des projets majeurs. Directeur adjoint, François Basilien témoigne de l’évolution du marché du mobilier outdoor.
Retrouvez le dossier spécial outdoor dans le numéro Intramuros 215.
Comment avez-vous vu évoluer le marché de l’outdoor ces dix dernières années ?
L’aménagement de terrasse au bureau, voire l’aménagement de bureaux en terrasse s’inscrit dans une démarche globale d’entreprise afin de valoriser la cohésion des équipes et l’intégration de nouvelles recrues. La terrasse au bureau est promesse de détente et de bien-être. Si pendant un temps, elles ont été délaissées, aujourd’hui elles sont intégrées dans la stratégie d’entreprise. Un atout supplémentaire en termes de critère d’employabilité de celle-ci. En termes d’aménagement, une terrasse doit intégrer différentes sortes de mobilier mais aussi de jeux extérieurs pouvant supporter les aléas climatiques.
Si l’on y regarde de plus près, l’objectif d’aménagement de ces terrasses est double. Il est également pensé pour offrir des espaces de réunion informels, permettant aux salariés de poursuivre leurs échanges, en extérieur, dans un cadre différent et plus amical. De cette façon, le mobilier outdoor gagne du terrain en termes d’aménagement d’espaces tertiaires. Dans la mouvance du Flex Office, et au même titre que les espaces de convivialité « indoor », le bureau en terrasse répond à cette logique de créer des conditions favorables à une activité professionnelle à l’extérieur. Ce postulat s’applique à l’univers tertiaire, mais également aux acteurs de l’hôtellerie – restauration.
Des nouveaux segments sont-ils apparus ?
Le concept de « l’outdoor living » ne cesse de croître. La volonté de traiter l’espace extérieur comme un prolongement de l’espace à vivre est devenue une constante que la crise sanitaire a accélérée. Nombreux éditeurs ont élargi certaines de leurs collections pour les adapter à l’univers outdoor, à l’image de MDF Italia. On observe aujourd’hui une tendance inverse où les collections outdoor peuvent trouver leur place à l’intérieur. Il y a quelques années encore, l’offre de mobilier outdoor était très restreinte et sélective. C’était vraiment un savoir-faire spécifique, voire une offre de niche.
Aujourd’hui, au même titre que l’offre de mobilier d’intérieur, nous n’avons jamais eu autant de propositions de mobilier outdoor. Le mobilier d’extérieur fait partie de la logique et de la stratégie de toute marque. Plus flagrant encore, dans un contexte de télétravail accru, on assiste à l’émergence de bureaux résidentiels outdoor. Cela fait écho à une certaine mutation du commerce. Les ponts entre les métiers et les univers formels se créent. Aujourd’hui un distributeur comme RBC a toute sa place dans un projet d’aménagement global, dans la mesure où il répond à un projet d’ensemble. Force est de constater que l’extérieur, au même titre que la cuisine n’est plus considérée comme une pièce en soi, participe d’un projet d’aménagement global impliquant. Autre constat, l’usage du mobilier outdoor à destination initiale résidentielle, prend place dans le paysage urbain. C’est le cas par exemple de Bla Station, qui propose une collection Oppo Betong, de Stefan Borselius, pour l’espace public.
Comment percevez-vous les attentes des consommateurs ?
Dans le domaine du privé, on constate un changement de mentalité concernant le choix des matériaux, l’approvisionnement. Nous allons privilégier les matériaux éco-responsables, recyclables, transformables- réutilisables et surtout, nous favorisons les circuits courts. Les bois exotiques n’ont plus autant la « cote ». Les processus de fabrication de certains éditeurs et fabricants sont également largement impactés, comme par exemple le laquage à basse température de l’acier (largement utilisé pour le mobilier d’extérieur). Une cuisson basse température permettant un temps de cuisson plus faible, et donc une consommation énergétique moindre. Matière Grise est un éditeur français, précurseur en la matière.
En termes d’acteurs du secteur ?
De nouveaux acteurs émergent sur le secteur. Par exemple le Groupe Segneré, acteur industriel spécialisé dans l’aéronautique s’est lancé dans le développement et la fabrication d’une collection de mobilier d’extérieur en aluminium : S Collection qui incarne l’alliance du design et de l’industrie aéronautique.
Comment avez-vous été impacté par le Covid ?
Des délais plus longs chaque année, mais une offre plus vaste. Nous stockons la marchandise pour pouvoir répondre à la demande. Et ce, dés le mois de janvier.
Comment voyez-vous l’évolution du secteur dans les dix prochaines années ?
Le mobilier d’extérieur devra prendre en compte plusieurs critères. Au même titre que le mobilier indoor, le confort d’assise et sa modularité sont des critères importants, tant assis que debout. Prévoir des systèmes de positionnement pour l’ordinateur sécurisés, ainsi qu’une protection au regard des éléments météorologiques. Envisager des abris, voire des cabines acoustiques spéciales pour l’extérieur afin de se protéger du soleil, de la pluie et créer des espaces de confidentialité, avec un effet de fraicheur naturel.
La terrasse, l’espace extérieur sont devenus des éléments de distinction à part entière, notamment pour les hôtels et restaurants. Mama Shelter a lancé le concept : créer des espaces spécifiques pour engager et fidéliser la clientèle. L’espace outdoor est une signature de chaque lieu, de chaque projet architectural avec se spécifités. Pour le projet de l’hôtel Brach, nous avons sélectionné du mobilier outdoor en bois, éclectique faisant écho au potager de la terrasse.
Workspace, le salon du design, du mobilier et de l’aménagement des espaces de travail, se déroulera du 4 au 6 avril à Paris, Porte de Versailles, Pavillon 1. Une édition marquée par un dixième anniversaire, et un panel de conférenciers de haute volée.
Workspace Expo confirme son statut de 1er salon B toB européen pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail en termes d’offre et de visitorat. Lors de sa dernière édition, 18 009 visiteurs se sont réunis pour identifier les innovations et nouveautés dans le secteur du bureau à la recherche d’innovation, de solutions et d’idées pour leurs espaces de travail. Décisionnaires finaux, acheteurs, prescripteurs, architectes… se sont retrouvés sur le salon, véritable carrefour d’échange et de réflexion, pendant 3 jours.
Workspace : une édition 2023 tournée vers l’avenir
En 2023, Workspace Expo fête ses 10 ans. Plus de 300 exposants sont attendus avec les plus belles marques du marché telles que Vitra, Lapalma, Pedrali, Nowy Styl, Kastel, Silvera, LBC, Moore, Orangebox, Actiù, Bene, Sedus, Haworth, Interstuhl, Mara, Fantoni, Dynamobel, etc.
Un programme exceptionnel de conférences prospectives sur l’avenir des espaces de travail est mis en place avec des architectes et des designers de renom tels que Borina Andrieu, directrice générale de Wilmotte & Associés, Patrick Norguet, designer français, Ronan & Erwan Bouroullec, designers français, Marcelo Julia, architecte et designer argentin, Emmanuel Gallina, designer franco-italien.
L’espace tendance réalisé par l’architecte Karl Petit, Studio K sera organisé autour du thème « 10 ans au vert ». L’écoresponsabilité est enjeu majeur pour notre planète. Il trouve une déclinaison naturelle au sein des espaces de travail. La scénographie présentée, avec le concours des exposants du salon, proposera une sélection argumentée de produits spécifiques pour imaginer des lieux à la fois conviviaux, et respectueux.
Workspace Expo est plus que jamais le lieu pour pérenniser son business, le développer et représente un réel accélérateur incontournable pour votre activité.
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Ouvert depuis le 5 décembre 2022, le nouveau Terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle ne ressemble en rien au précédent. Un espace totalement réagencé, dont la salle d’embarquement a été imaginée par les designers Hugo Toro et Maxime Liautard. Une mise en beauté qui agit comme témoin de la nouvelle offre lancée par le groupe ADP : Extime.
Inauguré en 1974, le terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle n’avait jusqu’ici jamais été réhabilité. Imaginée à l’époque par l’architecte Paul Andreux, la structure initiale du Terminal consistait en une architecture circulaire reliée par sept satellites. Sous l’impulsion du groupe Aéroports de Paris (ADP), cette configuration a été quelque peu remodelée pour proposer une configuration en adéquation avec le lancement de leur nouvelle offre de services Extime.
Faire vivre une expérience
« Plutôt que de faire subir le temps d’attente aux voyageurs, pourquoi ne pas en faire un temps choisi ?« Voici les mots qu’a choisis Caroline Blanchet, directrice marketing du groupe ADP pour expliquer dans les grandes lignes le concept d’Extime. En joignant ainsi les satellites 1 et 3 mais en gardant la structure d’origine, le nouveau Terminal 1 agit en tant que témoin de l’expérience que souhaite proposer Extime. Un nom qui désigne une volonté « d’offrir de l’extratime ou de l’extraordinarytime« .
Et pour arriver à soumettre cet « extratime », les designers internes du groupe ont analysé les besoins et usages spécifiques des voyageurs afin de leur proposer une offre de shopping et de restauration adaptée à leurs envies, leur budget et leurs habitudes. Plus largement, Extime a été pensé comme une marque à part entière dont l’objectif est d’offrir une expérience globale à tous les voyageurs. Un concept sur mesure intégré dans la stratégie globale du groupe ADP qui souhaite l’exporter au maximum, sur les autres terminaux d’abord, puis au sein des aéroports français et internationaux.
Les designers Hugo Toro et Maxime Liautard appelés sur le projet
Et si l’offre d’Extime passe par ses services, l’aménagement de ses espaces a nécessité un travail de réflexion important. Et pour ce faire, le groupe a fait appel aux designers Hugo Toro et Maxime Liautard pour imaginer le nouvel espace d’embarquement du Terminal 1, dont la superficie est de 5600m2. « J’ai voulu créer quelque chose de plus domestique qui soit un hommage à Paul Andreu » explique Hugo Toro. Après trois ans de travaux, le nouvel espace d’embarquement se dévoile sous des codes de brasseries parisiennes, tout en y apportant des touches de nature de manière subliminale à travers les couleurs utilisées, à dominantes de vert et orange.
En septembre dernier, lors de la Milan Design Week, Cassina lançait officiellement dans son showroom des collections dédiées au secteur du contract (hospitality, bureaux, espaces commerciaux, hôtels, restaurants..) Une ligne sobrement baptisée Cassina Pro, que nous expliquait Luca Fuso, président directeur général du groupe.
Comment se distingue Cassina Pro des collections résidentielles ? Est-ce avant tout une adaptation de produits à un secteur professionnel plus que de la création de collections dédiées ?
Luca Fuso : Nous avons constaté qu’il y avait effectivement une forte demande, dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration et des bureaux, de produits qui aient une certaine esthétique et un grand confort, tout en répondant à l’utilisation particulière, intensive, de ces secteurs. Nous avons donc décidé de sélectionner plusieurs modèles iconiques des collections de Cassina et de les adapter. Mais nous avons aussi quelques nouveaux modèles.
Comment concrètement procédez-vous à ces adaptations ?
Luca Fuso : On garde bien sûr les formes. Parfois on adapte les tailles, comme c’est le cas par exemple avec les collections Volage designées par Philippe Starck où l’on a légèrement réduit la profondeur des assises, on va rajouter un piétement pour la stabilité (comme pour le fauteuil pivotant LC7 de C. Perriand) . Ensuite on adapte surtout les revêtements aux normes du secteur : on a des tissus ignifuges, à la résistance certifiée ( par exemple BIFMA et GreenGuard). Et on actualise bien entendu la technologie (électrification, intégration de prise USB…) , sachant que déjà on adapte les systèmes électriques de nos produits suivant le pays. Parfois les adaptations ne portent pas sur des questions techniques mais sur des gammes de couleurs exclusives.
Vous transposez finalement l’ADN de Cassina dans le secteur pro, en gardant ce principe de réédition ?
Luca Fuso : On ne revient pas sur l’histoire de Cassina : notre portfolio comprend des collections qui datent de 1965 qui perdurent. La réédition fait partie de l’image de Cassina, les produits traversent le temps, ils sont adaptés pour répondre aux usages contemporains : on prévoit le passage de câbles, on adapte les tiroirs, les systèmes de fermeture par exemple. Mais Cassina Pro présente aussi des modèles qui ne sont pas des rééditions, mais des éditions conçues à partir de relectures d’archives. Nous sortons ainsi le Petit bureau en forme libre de Charlotte Perriand (dessiné en 1956) et l’adaptation du bureau LC10 de La Semaine à Paris ( Salon d’automne 1929). Nous avons aussi de nouvelles collaborations comme avec le designer américain Jeffrey Bernett (ndlr : fauteuil Exord).
Cassina a annoncé aussi cette année le rachat de la maison Karakter ?
Il y avait un rapprochement évident : Karakter fait en plus « petit » le même travail que Cassina : présenter des produits de maestri combinés avec des créations de nouveaux designers.
Il y a deux ans, Cassina présentait aussi le Cassina Lab avec notamment à Paris la présentation d’un canapé de Philippe Starck avec un revêtement en cuir végétal, issus d’épluchures de pomme. Où en est ce projet ?
Il est toujours au stade de prototype, il ne répond pas encore de façon satisfaisante à nos critères de mise en marché, notamment en termes de résistances et de process de production. Mais nous l’avions exposé pour lancer le Cassina Lab. Ce département a démarré il y a deux ans. Le premier objectif était de créer une équipe dédiée à l’innovation, à la recherche de matériaux avec une application possible dans l’industrie du meuble. Nous avons un partenariat avec Polytechnico de Milan, l’objectif est vraiment d’avoir des équipes pluridisciplinaires, biologistes, chimistes, architectes, ingénieurs, designers… Cette année, nous avons par exemple réédité le canapé Soriana de Tobia Scarpa. Dans le cadre des recherches du Lab, le polyuréthane de la structure d’origine a été entièrement remplacé par des microsphères en BioFoam (ndlr : mousse à base de biopolymères obtenus à partir de ressources naturelles ). Ce matériau résistant est adapté à un usage pérenne, tout en étant biodégradable et compostable. Pour l’assise, nous avons aussi utilisé des fibres en PET recyclé, qui garantissent un grand confort.
Car la recherche du confort rejoint le deuxième objectif du Cassina Lab, qui est le « well being ». Nous partons vraiment des produits de l’habitat auxquels nous venons ajouter des fonctions. Par exemple, l’an passé, nous nous sommes intéressés à la chambre, une pièce où nous passons beaucoup de temps. Nous avons ainsi travaillé sur des têtes de lit qui absorbent le bruit, « augmenté » des tissus pour qu’ils filtrent l’air, grâce à une technologie brevetée.
Né de la passion pour un territoire et de l’enthousiasme de la commune de Breitenbach dans le Bas-Rhin sur la Collectivité européenne d’Alsace, le 48°Nord Landscape Høtel, est un projet de complexe hôtelier 4 étoiles, très particulier. Minimaliste, il témoigne du champ des possibles en matière d’écotourisme.
La rencontre de Emil Leroy Jönsson, urbaniste et paysagiste, et de Reiulf Ramstad, architecte, a été le point de départ de ce projet qui mixe cultures française et nordique. Si la sensibilité à la nature ou « hygge » est typique de l’art de vivre à la scandinave, elle n’en est pas moins ancrée dans ce territoire entre Vosges et Alsace, fortement impliqué dans le bio et la démarche écoresponsable. Au cœur du site protégé Natura 2000, 48°Nord Landscape Høtel est un lieu de retraite pour les amoureux de la nature sauvage, qui réinterprète la « hytte », cabane traditionnelle norvégienne, dans un cadre unique sauvegardé.
Aussi insolites qu’inattendues dans la région, ces cabanes design marquent une nouvelle identité locale dont la sobriété est garante d’une intégration au paysage.
Conçues comme des lieux de vie, en harmonie avec la nature environnante, les 14 hyttes sont construites sur des pilotis en bois ; elles sont démontables, ce qui implique donc la réversibilité du site. Le châtaignier non traité et local habille les volumes équipés de grandes ouvertures vitrées. Quatre typologies distinctes de hytte composent une famille de formes géométriques : les Grass donnent de plain-pied sur le terrain boisé, les Tre et les Eføy s’érigent sur deux niveaux, pour deux personnes, les Fjell accueillent jusqu’à quatre personnes dans un espace apaisant. À l’intérieur, l’aménagement spartiate en bois clair n’exclue pas le confort rassurant, avec jacuzzi d’eau de source pour certaines, incarnation parfaite de l’art de vivre à la scandinave tourné vers le paysage. Accueillant les espaces de bien-être et de restauration, le bâtiment principal, habillé de tavaillons de châtaignier sombres façonnés dans un atelier d’intégration à Saverne, répond au label de la Passivhaus. En outre, tous les produits 100% locaux, – bières, miel, lait et fromages- proviennent de producteurs biologiques et du potager de l’hôtel.
Informations et réservations sur
hotel48nord.com
1048, route du Mont Sainte-Odile 67220 Breitenbach
Accor, un leader mondial de l’hôtellerie de l’hôtellerie, a connu une baisse de son chiffre d’affaires de 55 % en 2020 mais a pu disposer d’une trésorerie suffisante pour tenir le choc face à la crise du Covid-19. Surtout, grâce au design et à ses multiples expérimentations, Accor anticipe les bouleversements sociétaux et change de modèle avec agilité. Rencontre avec Damien Perrot, directeur du design pour le groupe.
Damien Perrot, global senior vice-president design de l’hôtelier depuis six ans, est aux premières loges pour déceler les signaux faibles et analyser les grandes tendances. « Tout ce qui va nous permettre de vivre à quinze minutes de chez soi va prendre de plus en plus d’importance. Les prémices étaient en cours, mais le Covid-19 a tout accéléré, explique le designer. Dans 30 ans, il y aura une augmentation de 60% de la population mondiale citadine et les mètres carrés ne sont pas extensibles. Travailler seulement sur la mobilité ne suffit pas, il faut donc recréer des écosystèmes et trouver des moyens de vivre dans des espaces plus petits. Pourquoi, par exemple, ne pas aller faire sa cuisine à l’hôtel ? Il va aussi loger des locaux. Nous ne sommes qu’à l’aube du développement de nouveaux services. Le coworking n’est qu’un début.»
Proximité : l’hôtel mobile
« Quand on va à l’hôtel, ce n’est pas pour l’hôtel mais pour dormir dans un lieu proche du but du voyage : un concert, un événements sportif… On y va pour pouvoir vivre une passion. Notre but est de magnifier ce moment. »
Majoritairement situés en centre-ville, les hôtels sont souvent placés loin des événements qui se déroulent en périphérie ou en pleine nature. L’hôtel éphémère, construit à partir de chambres mobiles, est une première solution.
À deux pas de la piste des 24 Heures du Mans, au cœur des Rencontres photographiques d’Arles, à la Biennale d’architecture de Bordeaux ou sur les pistes d’Avoriaz… Flying Nest, dessiné par Ora-Ïto en 2018 et conçu à partir d’une combinaison de containers (un pour une chambre), peut s’installer n’importe où en une semaine et pour une durée limitée. « Les clients qui ont la possibilité de séjourner dans un hôtel Raffles peuvent aussi bien dormir dans 12 m2 confortables et aménagés simplement s’ils peuvent profiter d’une expérience particulière », souligne ainsi Damien Perrot. La singularité du moment, le côté éphémère rajoute aussi à la personnalisation. Sur le même sujet de la passion, les clients fans de foot pourraient aussi profiter, lors d’une rencontre internationale, d’un accueil par Didier Deschamps dans un package nuit + rencontre qu’Accor développe aussi dans ses hôtels plus traditionnels.
Poursuivant avec une déclinaison moins haut de gamme de ce modèle, l’innovation lab du groupe expérimente depuis 2019 Le Loft, 30 m2 habitables pour six personnes avec terrasse, cuisine et salle de bains, autonome en eau et en électricité pendant trois jours et facilement déplaçable. Cette maison mobile a été conçue en collaboration avec les équipes design du groupe ainsi qu’en externe avec Gruau, expert français de la transformation de véhicules, le studio Penson . À chaque fois, en termes de mobilier et de structure, il s’agit de faire léger, pratique et confortable.
Avec le renouveau des voyages en camping-car, et plutôt que de louer des vans, Accor propose des road trips, soit des parcours définis à l’avance avec accueil particulier dans les hôtels du groupe, ou buttler, dans des lieux plus surprenants. L’idée est de toujours proposer un service hôtelier mais aussi de multiplier les lieux.
Testé en 2018 et designé par le Français Ora Ito, Flying Nest est hôtel mobile et modulable se monte rapidement à proximité des événements sportifs et culturels pour permettre à ses résidents d’être au plus près de l’action avec tout le confort nécessaire.
L’hôtel ouvert sur la ville
« J’avais un fantasme depuis longtemps : pourquoi ne pas aller à l’hôtel dans la ville dans laquelle on vit ? »
Jusqu’ici, les hôtels étaient focalisés sur le voyageur, son besoin de retrouver comme la volonté de lui offrir les mêmes standards partout dans le monde – il avait ainsi ses repères, savait à quoi s’attendre (ce qui avait également l’avantage de réduire les coûts de l’hôtelier). Le but était de plutôt l’isoler du reste de la ville avec des vitres teintées, des espaces de vie sur cour intérieure, entre le cocon et l’entre-soi protecteur. L’émergence du tourisme urbain et d’Airbnb – qui permettait, au début, de rencontrer les locaux en séjournant chez eux – a changé le rapport au voyage : découvrir les pays par les villes, en dehors des circuits touristiques habituels, vivre comme les citadins locaux s’affirme comme une tendance durable.
De plus, le mouvement « flygskam », la honte de prendre l’avion face à l’urgence climatique, né en 2018 en Suède, laisse augurer une baisse du trafic aérien, amplifiée par la crise du Covid-19 et la multiplication des outils de visioconférence qui permettent de limiter les voyages d’affaires en saut de puce. Résultat : les hôteliers doivent trouver une nouvelle clientèle pour remplir leurs chambres et le voisinage est sans doute son meilleur atout. La stratégie engagée dès 2008 par les hôtels Mama Shelter (Accor prend un tiers du capital en 2014) implantés dans des quartiers populaires et dont les restaurants et bars fréquentés par la clientèle locale réalisent la moitié du chiffre d’affaires va servir de modèle à nombre d’hôteliers. Soirée DJ, projections de films mais aussi rooftops qui offrent un autre panorama sur la ville… Les animations satisfont les voyageurs comme les habitants du voisinage.
Avec l’enseigne Jo & Joe, le groupe répond plus précisément aux envies des jeunes générations : un hôtel fréquenté aussi par la population locale dans ses parties communes grâce à ses animations et des chambres qui permettent d’accueillir des groupes d’amis.
L’ouverture sur la ville peut aussi se concrétiser de manière symbolique et visible physiquement : en modifiant les façades d’un Ibis au Brésil, avec son mobilier qui traverse la façade, ou encore à Barcelone, avec un trottoir qui pénètre à l’intérieur de l’hôtel.
Proximité multiple : voyageur à deux pas et travailleur à l’étranger
« On n’a pas besoin de faire 600 kilomètres pour partir en vacances. »
Un bref séjour à l’hôtel Molitor à Paris pour une Parisienne qui veut profiter à plein de la piscine, deux jours au cinéma-hôtel Paradiso (imaginé par MK2, sans lien avec Accor) pour voir des films à gogo dans sa chambre et sur grand écran… La micro-aventure peut prendre toutes les formes qu’il reste encore à imaginer avec plongée dans un univers particulier avec la décoration à l’avenant ou simplement découverte d’un quartier « comme si l’on y habitait ».
« À l’inverse, si on fait 600 kilomètres, ce sera pour rester plus longtemps, travailler tout en découvrant le pays. »
Les résidences de long séjour dans l’hôtellerie ont augmenté de 20 % en 2020 et pourraient encore croître. « On pourrait découvrir la Chine pendant deux mois en combinant semaines de vacances et travail, souligne Damien Perrot. Cela permettrait de réduire son empreinte carbone et de connaître un pays plus en profondeur. »
Flexibilité et modularité : des espaces et du mobilier hybrides
« Je ne crois pas à la transformation des espaces mais plutôt à un usage différent suivant les moments, en modifiant l’atmosphère. Je suis plutôt partisan d’une fonction primaire et d’une fonction secondaire. »
De la même façon que les différences s’effacent entre les voyageurs et les locaux, que les frontières entre la façade de l’hôtel et l’aménagement urbain se floutent, les espaces de l’hôtel se font hybrides et peuvent changer suivant les moments de la journée.
Avec l’ordinateur portable ou la tablette, il est devenu possible de travailler en tout lieu et dans toutes les positions (à table, dans un fauteuil, couché). « À l’hôtel, le travail n’a pas à être une punition. Je n’ai pas envie d’une salle morbide, note Damien Perrot. Nous avons cessé de créer des espaces par fonctions pour favoriser l’atmosphère : je peux être au bar pour finir d’envoyer des e-mails, par exemple. » Puisque sur une table il est possible de travailler, de jouer, de manger comme de signer un contrat, « il suffit peut-être de changer la lumière ou le confort d’une chaise pour répondre à un nouvel usage, poursuit le directeur du design. Ce qui importe, ce sont les services offerts : connexion de bonne qualité, choix entre espaces cosy et plus conviviaux… à chacun de trouver sa place préférée ».
De l’importance du design et des modifications dans le mobilier
« Le côté clinique des objets, je n’y crois pas. C’est leur cycle de vie qui va devenir toujours plus important. » L’avantage dans l’hôtellerie, c’est que, a priori, le nettoyage est permanent et n’a fait qu’être renforcé avec la pandémie. Si l’innocuité des objets reste nécessaire, elle ne doit pas pour autant être visible. Rassurer passe aussi par la familiarité, le confort et, désormais, le moins de production de carbone possible sur un cycle de vie. « Le développement durable est la clé. Il faut moins de matière, du traçage, la réutilisation des déchets… Nous venons de mettre en place un outil pour choisir les équipements et mobiliers qui prennent en compte ces éléments. Nous favorisons plus l’approche de l’impact à long terme des équipements avec les gens avec lesquels nous travaillons que la pose de panneaux solaires. Nous voulons réduire l’empreinte carbone sans aller à l’encontre de l’expérience. »
Concernant la forme du mobilier utilisé, Damien Perrot estime qu’« il faut oublier tout ce qu’on a appris, faire un reset pour réinventer certaines pièces de mobilier et adapter leur ergonomie aux ordinateurs portables comme aux tablettes. Il faut revoir les propositions tout en trouvant des solutions environnementales ».
Et pour cela, rien de tel que les designers : « Il faut cesser avec le design thinking comme méthode et travailler directement avec les designers, explique le vice-président. J’étais impressionné d’entendre le président de Thalès dire qu’il fallait cesser d’embaucher plus d’ingénieurs pour employer des designers qui aident à créer des outils plus fonctionnels. Ils ont la créativité et sont transversaux. Je crois que l’industrie en a conscience, et c’est un bon signe pour l’avenir. »
Du 5 au 7 octobre, Workspace Expo se tiendra à la Porte de Versailles. Entre solutions proposées par les 275 marques exposantes et un programme de conférences pointues, le salon annuel du mobilier et de l’aménagement d’espace de travail place la question « facteur humain » au centre de cette édition 2021. Intramuros est partenaire de l’événement.
Le télétravail a-t-il changé la donne durablement ? Depuis quelque temps, les annonces se multiplient : certains groupes confirment une mise en place d’un télétravail « total » (à raison de deux à trois jours de présentiel par mois, cf Le Monde du 28 septembre) et réorganisent leurs sièges, des hôtels expérimentent la reconfiguration de chambres et suites en bureaux temporaires (cf Intramurosn°209 « Bureaux et hôtels : convergences post-covid »), les salariés sont de plus en plus nombreux à demander des raisons motivées de se rendre sur un lieu de travail, au regard de ce qu’ils peuvent exercer depuis leur domicile. Ils sollicitent moins de déplacements inutiles, plus d’efficacité et de confort psychologique, et sont désireux d’un meilleur accueil au bureau dans des espaces pensés pour encourager le lien, l’intelligence collective et la créativité. Partant de ces constats, le salon WorkSpace Expo a dégagé 7 tendances fortes des mutations de l’espace de travail, qui participent de ce confort essentiel au travail (cf Intramuros n°209 « le confort et la santé au travail »).
Les 7 tendances fortes présentées à Workspace Expo
1. Mieux s’entendre / des bruits atténués :
Le bruit et nuisances sonores sont la cause de fatigue et de stress, impactant la qualité de vie. Il est donc important d’aménager les espaces pour pouvoir s’entendre et se concentrer. De nombreuses solutions existent pour réduire les nuisances comme des cabines, mobilier avec cloisons, plafonniers, revêtements muraux, écouteurs et luminaires…
2. Mieux respirer / un air plus sain :
Les Français passent 7 à 8h par jour au bureau, l’air est un enjeu de santé publique, car celui-ci est pollué en raison notamment des produits de déco, des matériaux composant le mobilier, de l’air conditionné, machines…des solutions existent : des appareils d’analyse qui permettent de mesurer en continu le taux polluant.
3. Mieux voir / un éclairage adapté :
70% des bureaux ne disposent pas d’un éclairage permettant d’atteindre les 500 lux préconisés. La lumière joue un rôle essentiel dans notre équilibre. Des solutions existent : éclairage artificiel, variateurs d’intensité et de tonalité…
4. Mieux configurer / une technologie bienveillante :
Des solutions aux besoins des usagers pour répondre aux besoins et attentes des salariés.
5. Mieux innover / des espaces ludiques :
Favoriser la déconnexion et l’échange, le mobilier coloré, récréatif, des balançoires, des poufs géants, des tableaux écritoires…pour favoriser la créativité et l’expression individuelle.
6. Mieux s’adapter / un mobilier évolutif :
A l’ère du flex office, l’espace de travail doit se reconfigurer et se transformer vite. Il doit être léger, modulable, à roulettes…
7. Mieux s’évader / ré-humaniser :
Tout un espace dédié pour remettre au centre le bien-être émotionnel et ré-humaniser les échanges vs la surinformation et les RS.
Cette nouvelle édition 2021 de Workspace Expo se mobilise plus que jamais pour aider les professionnels à appréhender ces “nouveaux bureaux”. Véritable tremplin d’aide à la réflexion pour les professionnels confrontés à ces nouveaux enjeux, il leur donnera l’opportunité de rencontrer des experts et découvrir des solutions concrètes présentées sur les stands et de partager des réflexions et engagements au cours d’ateliers et de conférences (programme complet ici).
À noter, le mardi 5 octobre sera dévoilé le palmarès des Trophées de l’Innovation 2021.
WORKSPACE EXPO, du 5 au 7 octobre, Paris Porte de Versailles, Hall 7.2
Spécialisée dans la production de systèmes et d’éléments d’ameublement innovants, esthétiques et fonctionnels, pour le bureau mais aussi pour la vie quotidienne, la société italienne MARA propose plusieurs collections de tables, chaises et tabourets, que l’on peut découvrir en ligne, mais aussi mises en scène dans le nouveau showroom d’entreprise.
Fondée en 1960, la société italienne Mara produit des meubles (tables, tables réglables, chaises, tabourets, rangements et accessoires), pour le bureau mais aussi la vie de tous les jours, dont la grande spécificité est le haut degré d’innovation technologique intégré. Outre l’utilisation de matières première de qualité et le grand respect de l’environnement de ses produits, Mara a fait de la recherche de solutions intelligentes, flexibles et fonctionnelles, sa marque de fabrique.
Ses collections se caractérisent par des systèmes très fonctionnels et ergonomiques, offrant une grand souplesse et adaptabilité dans leur usage au quotidien.
La collection Follow permet ainsi un ajustement en hauteur de ses tables grâce à un système de réglage mécanique original par contrepoids. Le système de rabattement du plateau par une commande simple, de la série Follow Tilting par exemple, permet à une seule personne de manipuler et déplacer une table.
Le système de fermeture breveté Libro, que l’on retrouve notamment dans la série Argo Libro, permet quant à lui un pliage de tables idéal pour le rangement (sur 40 cm de surface !) et un encombrement minimal.
Esthétique et polyvalence
Le design et l’esthétique ne sont pas en reste, en combinant épure et essentialité des formes, comme dans la collection de chaises et tabourets de style « industriel » Simple, dont la finesse des lignes s’accorde à la polyvalence d’utilisation. Pas étonnant donc que nombre d’entreprises retiennent les produits Mara. Golden Goose a ainsi choisi les chaises Simple pour les grands espaces de réunion de son nouveau siège à Milan. Le centre de congrès Eur de Rome a récemment opté pour les chaises de la collection Gate. Un choix stratégique puisque ces locaux accueillent le plus grand centre de vaccination contre le COVID en Italie. Côté tables, les collections Follow ont investi le siège de l’organisation internationale Hivos à La Haye ou les nouveaux bureaux de Cushman & Wakefield à Varsovie.
Visitables en ligne sur le site de l’entreprise, toutes les collections bénéficient également d’un espace de présentation optimisé, à la fois scénographique et coloré, au sein du tout nouveau showroom Moving Colours. Propice au jeu visuel des configurations et des associations sans cesse repensées, ce nouveau lieu a été inauguré lors du soixantième anniversaire de Mara l’an passé, au cœur même du siège historique de Brescia. De quoi apprécier en même temps la qualité des matériaux et des finitions, et la façon harmonieuse de rythmer les environnements que ces collections habillent.
Dans son projet réalisé pour Cédric Grolet , l’architecte designer Michaël Malapert reconsidère les usages de la boulangerie-pâtisserie d’aujourd’hui tout en maîtrisant les espaces techniques de préparation visibles pour aiguiser les papilles de la clientèle.
En sept mois seulement Michaël Malapert, architecte d’intérieur, mène les travaux d’aménagement de la boulangerie-pâtisserie du célèbre pâtissier Cédric Grolet. Cette nouvelle adresse recherchée des gourmands affiche clairement son ADN sur trois niveaux. Les codes couleurs de l’enseigne, blanc, gris, doré, et la fleur inspirée du dôme de Garnier, emblème de la boutique, sont explicites de jour comme de nuit, grâce à la vitrine toute hauteur ouverte sur l’avenue de l’Opéra. S’adaptant aux désirs du chef pâtissier, ce créateur de lieux s’intéresse de près aux produits proposés. Là est le point fort de la conception du projet. Aujourd’hui la fabrication du pain ou de pâtisseries n’est plus reléguée seulement au fond d’une cour ou en sous-sol mais au contraire elle est montrée aux clients. Un argument de vente supplémentaire qui s’ajoute à l’odeur rassurante du pain sortant du four ou la présentation alléchante de la vitrine, que l’on dévore avec des yeux d’enfant… D’entrée le ton est donné.
D’un côté le comptoir blanc et lisse pour les pâtisseries, de l’autre, le plan en pierre brut de taille, celui de la boulangerie. « Au-delà de le rendre beau, unique, fonctionnel et pérenne, j’ai voulu créer un lieu vivant et ancrer dans l’expérience immersive », détaille Michaël Malapert.
Dans un décor au chic très parisien, dont les détails architecturaux d’origine sont conservés, -mur de pierre, moulures, rosace en stuc, parquet en point de Hongrie – , les flux des clients circulent sur les trois niveaux, qui sont desservis par l’escalier magistral aux rambardes délicates en fer forgé.
Au premier étage du salon de thé et salon privatif, la longue banquette en cuir épouse le mur en opus insertum, -carreaux cassés-, gris et blanc ; les fauteuils enveloppants et les tables de bistrot en laiton et marbre noir signent le décor chic et décontracté souhaité par le chef pâtissier.
Au centre, le grand bar circulaire unifie l’ensemble. Rien n’est laissé au hasard, Michael Malapert s’est attaché à créer, à toute heure de la journée les ambiances les plus conviviales aux clients. À l’image de la rosace dont le large disque en miroir doré démultiplie l’espace, et permet de jeter un œil sur les serveurs affairés, depuis la rue. Les suspensions en papier réalisés à la main par l’artiste Mathilde Nivet participent à l’atmosphère un brin festive.
Au sous-sol, place à l’espace de production aux normes d’hygiène professionnelles irréprochables, (système d’aération et sol en résine coulée, meubles en inox). On y élabore au laboratoire les phases de pétrissage et de préparation avec deux pôles distincts : la boulangerie, qui nécessite la chaleur des fours, et de l’autre la pâtisserie et la chambre froide. Dans ce projet, Michael Malapert confirme sa maîtrise des espaces techniques de la boulangerie-pâtisserie dont il s’est fait une spécialité, auprès de grands chefs, dans les restaurants gastronomiques.
Projet : boulangerie- pâtisserie, salon de thé
Lieu : 35 avenue de l’Opéra Paris quartier Opéra
Surface : 300 m2
Année : 2020
Au 67-69 avenue Pierre Mendès-France, dans le 13e arrondissement à Paris, s’élève un bâtiment spectaculaire conçu par l’agence d’architecture norvégienne Snøhetta où le groupe Le Monde réunit tous ses titres… un signe économique fort, à l’heure de la digitalisation de la presse et du télétravail.
Le nouveau siège du Monde est avant tout le résultat d’une collaboration hors pair entre deux hommes, Louis Dreyfus, le président du directoire du groupe, et Kjetil Thorsen, cofondateur de l’agence Snøhetta aussi connue pour la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie, la construction de l’Opéra d’Oslo ou la conception du pavillon du September 11 Memorial Museum à Ground Zero. Le bâtiment a remporté le Grand Prix SIMI 2020, dans la catégorie « immeuble neuf de bureaux de plus de 10 000 m2 ». Le Monde, Courrier International, Télérama, La Vie, Le HuffPost cohabitent dorénavant sur un même site, dans un bâtiment HQE, en compagnie de L’Obs, dans des locaux savamment aménagés et équipés de mobilier qui respecte toutes les nouvelles contraintes de la réglementation européenne : bilan carbone au plus bas et empreinte zéro déchet.
L’humain tient le premier rôle
Ce n’est pas la première fois que Le Monde déménage et à chaque fois, c’est une aventure exceptionnelle à manager avec doigté. Du boulevard des Italiens, à la rue Falguière, au boulevard Auguste Blanqui et aujourd’hui à l’avenue Pierre Mendès-France, Le Monde a toujours su choisir des architectes de renom : Le Baron Haussmann, Pierre du Besset et Dominique Lyon, Christian de Porzamparc… Pour ce nouveau défi, c’est l’agence Snøhetta qui a été retenue, et qui a travaillé en étroite collaboration avec SRA Architectes.
Le projet qui était en cours depuis six ans a enfin vu le jour en 2020 dans Paris intramuros, grâce également à la volonté du maire du 13e arrondissement, Jérôme Coumet. Le bâtiment, par sa grande arche, assure ainsi une liaison entre deux espaces difficiles du quartier, les quais de Seine et les quais de la gare d’Austerlitz. La façade de verre aux reflets parcellaires laisse sans voix le visiteur.
Dans l’espace d’accueil, de grands escaliers signatures lient les premiers étages du bâtiment. Dans la salle de conférence de rédaction, unique en son genre, des escaliers en colimaçon font communiquer les deux étages de la rédaction. C’est là que l’agence a su créer et matérialiser le cœur du journal Le Monde, où naissent ses contenus et ses analyses : dans un puits ouvert entre le 4e et le 5e étage on trouve une agora pour journalistes où l’humain tient le premier rôle. Pour la première fois le cerveau d’un journal se matérialise dans l’espace.
Sur le toit, des terrasses accueillantes surplombent la Seine et Paris et permet aux collaborateurs du Monde de se retrouver. C’est un espace ouvert à tous.
Les agences SK § Associés et Archimage se sont chargées des espaces communs sur les sept étages, terrasse, cafeteria, restaurant… et de l’auditorium de 200 places. Un travail qui a consisté à trouver un dialogue avec les lignes architecturales et les matières utilisées par Snøhetta tout en exprimant un projet personnel. Pour des utilisateurs déjà aguerris à l’exercice de la communication, il fallait introduire dans l’auditorium une notion d’originalité. Un grand plateau de scène accompagné d’un gradinage confortable permet de rapprocher physiquement les spectateurs et offre la possibilité de spectacles acoustiques avec une grande souplesse d’adaptation à des scénographies visuelles, sonores ou vivantes différentes. Les fauteuils de l’auditorium sont signés Figueras.
Un signal fort
Louis Dreyfus n’a pas manqué de rappeler que le désir de Pierre Bergé, précédemment actionnaire du Monde, avait toujours été de privilégier l’espace de travail. Le choix d’un nouveau bâtiment est un signal économique fort, à l’époque de la digitalisation de la presse et de la généralisation du télétravail. Ces choix stratégiques et ces investissements en infrastructure démontrent une volonté du groupe de se doter d’un outil de travail à la fois beau et performant, favorisant l’émulation et qui fait du Monde une référence incontestable dans la profession.
Avec la construction de ce bâtiment, le signe est donné de la capacité de tout un chacun de rester connecté les uns avec les autres, au sein d’un groupe dynamique et ambitieux. Le Monde vise 460 000 abonnés numériques fin 2021 (contenus et services) après avoir affiché une progression de 60% en atteignant 364 000 fin 2020. Un record.
Lors des prochaines visites, ne pas oublier de s’incliner devant le petit bureau d’Hubert Beuve-Mery calé sur le grand escalier. Un bureau collector d’un homme visionnaire qui n’avait pas hésité à défendre sa politique de développement du journal en pleine Espagne franquiste d’après-guerre lors d’une conférence à l’Université de Navarre en 1967. En deux ans, il avait réussi à doubler la diffusion du Monde. Louis Dreyfus est dans sa parfaite trajectoire.
Après plus de 20 ans chez Schlumberger, Emmanuel Delvaux rejoint Herman Miller Group pour insuffler une nouvelle dynamique européenne… et notamment des collaborations avec des designers. Par ailleurs, le groupe publie une étude édifiante sur les impacts du télétravail.
Pour le nouveau vice-président, « Herman Miller est une marque iconique qu’il faut entretenir, pérenniser et redynamiser à l’échelle européenne. Au sein de Herman Miller Group – qui intègre l’entité éponyme mais également des marques phares comme HAY, Maharam, naughtone, Maars Living Walls – les synergies se révèlent naturellement complémentaires. Notre défi est, aujourd’hui, de valoriser leurs singularités tout en démontrant qu’elles partagent le même ADN : l’accord parfait entre design, fonctionnalité et durabilité. Ceci, en nous adressant tant au grand public qu’aux professionnels tels que les maîtres d’œuvre, designers, architectes d’intérieur, agenceurs et distributeurs ».
Le groupe affirme aussi la volonté de développer ses partenariats en sollicitant des designers européens contemporains consacrés – tel que déjà fait notamment avec Michael Anastassiades, Sam Hecht et Kim Collin, Studio 7.5 – et en devenir.
Le groupe se penche sur le « marché » du télétravail
Les résultats d’une étude auprès de 1000 salariés américains en télétravail apportent des pistes de réflexions intéressantes pour le mobilier de bureaux. Selon cette enquête, ces salariés sont assis 20% de plus qu’ils ne l’étaient avant la pandémie, 9 sur 10 connaissent de réels problèmes de santé et le nombre de salariés assis plus de 8 heures par jour a augmenté de près de 90%. Parmi les 1.000 salariés interrogés, près de 90% d’entre eux ont déclaré avoir éprouvé des douleurs ou maux tels qu’une raideur de la nuque (39,4%), un mal au dos (53,13%), des troubles du sommeil (44,28%), des douleurs aux bras (34,53%) ou aux jambes (33,83%), des maux de tête ou une fatigue oculaire (27,26%) depuis le début de la pandémie.
« L’alimentation, l’exercice physique et l’hydratation, tous ces éléments ont un impact essentiel sur notre santé mais cela ne suffit pas. Pour un bien-être total, nous devons aussi réfléchir à la façon dont nous nous positionnons et à l’endroit où nous nous asseyons. Cela n’est pas une révélation pour nous, Herman Miller l’affirme depuis des décennies. Mais aujourd’hui, après avoir expérimenté le télétravail – donc l’éloignement des espaces de bureau ergonomiques – les personnes commencent, enfin, à ycroire » déclare Debbie Propst, présidente de Herman Miller Group Retail.
Bien que les gens fassent – naturellement – le distinguo entre une chaise de salle à manger et un siège de bureau, ils sous-estimaient – avant la pandémie – les bénéfices d’un mobilier de bureau ergonomique. Plus de la moitié des personnes interrogées a répondu qu’en télétravail, elle n’œuvre pas sur un bureau dédié mais – généralement – depuis la table de cuisine ou de salle à manger, le canapé ou le lit, voire même la voiture. « Au début de la pandémie, les gens étaient heureux de s’installer et s’asseoir n’importe où. Mais au fil des jours, des semaines et des mois, ils ont vraiment senti les préjudices physiques apparaître. La nécessité d’avoir de véritables solutions ergonomiques devenait évidente. »
L’enquête révèle également que plus de 40% des personnes interrogées classent le siège de bureau ergonomique comme élément prioritaire à leur confort et à une écrasante majorité (78% des sondés) aimeraient se voir offrir un nouveau siège de travail ou de gaming. Selon Debbie Prospst, «nous avons constaté une augmentation significative des achats de bureaux par les particuliers au cours des derniers trimestres. (…)En termes de résolution, la création d’un espace de travail ergonomique pourrait donc être l’un des objectifs les plus faciles à atteindre cette année. Une fois concrétisé, cela augurera d’innombrables bénéfices présents comme futurs».
Avec Gautier Home, il sera possible de concevoir et de co-créer avec l’aide d’un agenceur, sa solution de rangement et ce, d’après ses propres plans.
Pour ses 60 ans, Gautier inaugure un nouveau concept de magasin et a ouvert une nouvelle boutique à Paris dans le 15e arrondissement en décembre dernier. Son objectif : faciliter l’accès à la marque en centre-ville pour imaginer et concevoir de A à Z ses projets d’aménagement intérieur . Dans cette optique, le magasin assure dorénavant un service digitalisé baptisé « Gautier Home » , qui mise sur la 3D pour imaginer des solutions de rangements modulables et personnalisées, notamment grâce à une matériauthèque complète. Elle propose un bon choix de finitions pour les meubles, de tissus et cuirs pour les canapés et fauteuils, et de papier peint. Pour marque vendéenne s’est associée en 2019 à deux grands spécialistes de la 3D : Dassault Systèmes pour son expertise de logiciels spécialisés dans la conception 3D et Inspi, experte en configurateur 3D et en réalité augmentée dans l’univers de la maison. A noter, Gautier a été la première marque à bénéficier de ces expertises réunies en un seul outil pour créer Gautier Home.
Gautier revendique un savoir-faire de fabricant français et maîtrise l’ensemble de la chaîne, depuis le bois jusqu’au produit: les meubles sont fabriqués à partir de bois français, issu de forêts durablement gérées toutes situées à moins de 300 km de ses usines vendéennes. Côté fournisseur, l’entreprise travaille avec des PME locales situées à 50 km de ses sites de production (matelas, pièces usinées bois, métallerie…).
Cette année, la planète à l’arrêt a mis en évidence les productions en circuit court, et un regain d’intérêt pour les consommateurs d’être informés sur les coulisses de la fabrication des produits. Selon Yves Jego, « le XXIe siècle sera celui de la transparence ». Des questionnements mis en évidence dans la campagne « Meublez-vous français », et dans l’une des conférences en ligne tenues lors de cet EquipHôtel virtuel.
Associant une vingtaine de fabricants de meubles à de grands réseaux de distribution, l’opération « Meublez-vous français » a notamment pour ambition de porter à 50 % la part des meubles fabriqués et vendus en France par les industriels, (40 % aujourd’hui). Cette initiative a fait l’ objet d’un accord entre l’Ameublement français et les distributeurs signé au sein du Ministère de l’Économie et des Finances, en présence d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat.
Le secteur du contract est bien entendu concerné par cette campagne, et une conférence en ligne animée par Philippe Jarniat (Ameublement français) et Intramuros a réuni Yves Jego, ancien ministre, président de l’organisme Origine France garantie, Arnaud Du Mesnil, directeur général de Lafuma Mobilier et Bartolomé Lenoir, cofondateur de La Chaise française (notre photo). Cette dernière entreprise a vu le jour face au constat de Bartolomé Lenoir de la part majoritaire de l’importation sur le marché de la chaise en France. Parallèlement à un engagement écologique, son objectif est le maintien du savoir-faire en France et sa mise en valeur pour éviter une perte compétences. Cette entreprise –dont la direction artistique a été confiée à Margaux Keller – s’est inscrite dès le départ dans un écosystème : elle s’est associée avec une manufacture à Clairveaux pour la production et est capable de répondre à toutes demandes. Le bois vient de France et chaque achat donne lieu à une plantation dans une pépinière, ce qui pose le client en acteur. Cet engagement porteur de valeurs sociales, esthétiques et de traçabilité rejoint celles portées par Origine France Garantie. Selon Yves Jego, « le XXIe siècle sera le siècle de la transparence. » Pour lui, la crise sanitaire a été un révélateur, « l’écosystème Made in France qui est un écosystème local sera un des leviers du rebond post Covid ». Il note une explosion des demandes de certification d’origine de la part des dirigeants d’entreprise.
Pour sa part, Lafuma Mobilier, qui ouvre ses collections au contract, se présente comme une « start up de 60 ans » : la marque a grandi en revendiquant avant l’heure, un savoir-faire français en métal et en toile, un sourcing local de matériau.
Ainsi, après « l’expérience client », dans l’intérêt croissant que porte le public sur la conception des produits, on semble évoluer vers un « pacte client » : au regard de ce qui se passe dans l’agroalimentaire, celui-ci demande de plus en plus une transparence. Les stratégies marketing vont donc devoir en tenir compte dans l’ameublement, et parallèlement à la mise en scène des produits, montrer les producteurs qui sont derrière. « C’est une valeur forte », selon Yves Jego, qui parle aussi du fort impact en affect de la marque Origine France, certes sur le le territoire national, mais aussi sur un plan international.