Design

Chanel Kapitanj fonde son studio éponyme de design et de ferronnerie en 2017, avec pour mot d’ordre le minimalisme. Une approche de travail qu’elle se réjouissait de présenter au SaloneSatellite – Salone del Mobile Milano 2020, finalement annulé en raison de la crise sanitaire du Covid-19.

Chanel Kapitanj est aujourd’hui métallier soudeur, un métier dont elle est “tombée amoureuse”. Après un master en design industriel, la jeune Belge se lance dans une formation à l’IEPSCF Blegny-Visé de Liège. Elle touche à tous les procédés de la soudure, dont le TIG qui permet “un résultat fin et esthétique”.
La designeuse fonde son studio en 2017 avec la volonté de travailler les matériaux froids et le métal uniquement, car “il permet des combinaisons de possibilités infinies”. Elle concède aussi être attirée par cette matière depuis son enfance. Fille d’un ouvrier fraiseur, elle passait son temps dans l’atelier de celui qui est aujourd’hui son conseiller technique.
La résistance du métal plaît à la jeune femme : “cela me permet d’imaginer des projets fins et moins massifs qu’avec un autre matériau.” Comme en témoigne son étagère Moon qui associe des plateaux de 2 mm d’épaisseur et des montants en tubes de 20 mm de diamètre, “ce qui reste très fin pour une étagère avec une finition zingué bichromaté.”

Les projets de la jeune femme ont un point commun : le minimalisme. Partisane du “less is more”, Chanel Kapitanj s’attache à mettre en évidence les matières métalliques sans surcharger les structures de ses projets. C’est cette vision de l’économie de matière qu’elle souhaitait montrer au SaloneSatellite – Salone del Mobile Milano 2020. Malheureusement elle n’en aura pas l’opportunité. La 11e édition de cet évènement consacré aux designers de moins de 35 ans a dû être annulée à cause de la crise sanitaire qui touche en ce moment l’Europe.
La designer belge comptait présenter trois projets lors du salon milanais. L’étagère Blow joue sur le contraste des matières : la structure est en acier inoxydable soufflé et réfléchissant tandis que les étagères sont en acier inoxydable brut. L’étagère Doll est constituée de deux formes simple en laiton, un cercle et un cône, qui donnent l’illusion de flottement une fois accrochée au mur. Le dernier projet est la Coiffeuse. Définition même du minimalisme elle associe un plateau et un cylindre percé pour y ranger ses accessoires beauté.
Cette opportunité manquée n’arrête pas Chanel Kapitanj, qui travaille actuellement sur son mobilier Pierre d’acier. La gravure confèrera à l’acier de la structure un rendu proche de celui de la pierre.



Face à la pénurie de matériels pour les soignants, les designers et communautés de makers se mobilisent pour partager leurs fichiers, organiser des productions locales d’appoint, voire déclencher des reconversions de production. Et de jour en jour, l’organisation s’améliore, et les initiatives pour centraliser ces données, faire le lien entre l’offre et la demande se multiplient.
Parmi les pénuries auxquelles font face les hôpitaux et dans son ensemble le secteur de la santé, les besoins recensés portent notamment sur les gants jetables, masques, combinaisons jetables, sur-chaussures jetables, visières de protection. Que ce soit par des proches, des connaissances ou des besoins locaux, les designers et makers ont tout de suite été sollicités par les soignants pour des productions locales.
Partage de fichiers impression 3D
Dès le 2e jour du confinement, le Tchèque Joseph Prusa publiait tout de suite sur les réseaux sociaux un fichier pour une impression de visière en 3D : améliorée au fil des reprises, aujourd’hui circule la version 17 de ce modèle. Très vite les communautés de design s’impliquent de tous côtés pour que, partout en France, ceux qui possèdent des imprimantes 3D, produisent et livrent des lots aux établissements de santé, et aux personnels soignants en libéral, aux Ephad. Et les réseaux sociaux accélèrent le mouvement : les makers 3D s’organisent au sein des groupes Facebook Visières Solidaires.
4000 makers 3D ont aussi rejoint le site de mise en relation de la YouTubeuse Heliox . Des plateformes sont créées pour mettre en contact les appels à matériels et les concepteurs. Le site www.covid3d.fr met ainsi en relation des professionnels au contact du public et des bénévoles ( “j’ai besoin de matériel de protection”/ “je veux fabriquer du matériel de protection”/ “je veux offrir des matières premières”).
De son côté, une plateforme de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) transmet aux professionnels via la plateforme Covid3D.org les besoins urgents , informe sur les groupes de travail, les études pour les solutions standards, les validations… Ainsi, la salle capitulaire de l’Abbaye de Port-Royal vient d’accueillir 60 imprimantes Stratasys, installée avec Bone3D, CADVision et les équipes de l’hôpital Cochin. Ce parc de machines 3D professionnelles va pouvoir répondre à une production gros volume à la demande.

L’objectif est de mettre en place des chaînes de production organisées grâce aux moyens recensés, tout en procédant éventuellement à des adaptations pointées par un “bureau d’études d’urgence” mis en place. Comme ils le précisent, “nous avons à disposition des installations de 3500m² en Île-de-France et nous avons également la chance d’avoir des bénévoles sur place pouvant assurer la réception des pièces, l’assemblage et la distribution des produits. »
On notera aussi l’initiative d’étudiants ingénieurs et jeunes diplômés de dernières promotions de Supméca qui ont monté la plateforme Iniative 3D. Ils se présentent comme “un réseau inédit de moyens de fabrication additive mobilisant des particuliers, des fablabs, des universités, des professionnels, des grands groupes industriels.”
Production industrielle
Parallèlement à ces productions de matériels, des recherches aussi sont en cours pour la fabrication de dispositif de respiration artificielle. Antoine Berr a ainsi travaillé avec des ingénieurs et des médecins pour concevoir le MUR ( Minimal Universal Respirator), et partage le fruit de ce travail sur un site régulièrement mis à jour. Autre exemple, Makers for life (un collectif nantais) travaille actuellement à la conception d’un appareil respiratoire open source industrialisable.
De toute part, les initiatives fleurissent, en appui à ces réseaux, il faut tenir compte des usines, des entreprises, qui reconvertissent leur activité : ici, ce sont des ouvrières du textile qui viennent en appui à la production de masques ou des groupes de cosmétiques qui produisent du gel hydroalcoolique ; là, c’est une entreprise qui va suivre les initiatives d’un designer de son équipe, et reconvertir sa production pour fabriquer des visières de protection pour les soignants en impression 3D, en injection ou par découpe laser sur la base de fichiers partagés. Ainsi, le vivier de créateurs, de fabricants est là, pour le passage en production, les demandes de matériaux sont importantes, par exemple pour des visières depuis les feuilles plastiques d’intercalaires aux feuilles de PVC pour les productions industrielles.
Centraliser les informations pour mieux les partager
Pionnière parmi les makers, Mathilde Berchon a récemment créé son agence FuturFab, autour de l’exploration de la fabrication numérique, de l’économie circulaire et du mouvement maker. Sur les réseaux sociaux, elle constate très rapidement le foisonnement d’initiatives, mais aussi le manque de centralisation de l’information pour faire le lien entre des entreprises d’impression 3D, les acteurs de la santé, les designers et les makers. Elle met ainsi en place une liste ouverte, qui recense les entreprises, les initiatives en cours, les particuliers. Ouverte à tous, cette liste , complétée en permanence, est un outil précieux pour le partage d’informations, d’expériences (voir la liste ici). Elle vient habilement compléter toutes les démarches d’entraide actuelles.
Des exemples de fichiers mis en partage
L’agence de design Millimètres met à disposition une monture de visière particulièrement économe en plastique : cela réduit fortement le temps d’impression. Par ailleurs, ce modèle s’imprime par empilement, cela veut dire que sur la surface du plateau d’impression il est possible d’imprimer plusieurs dizaine d’exemplaire en une seule fois et de ce fait de lancer des impression en petites séries (retrouvez les éléments et une vidéo ici).

Talents & Co, agence internationale de conseil en management de projets et de carrières spécialisée dans les domaines de l’architecture et du design, et la Région Ile-de-France ont lancé un appel à candidatures pour la conception , par une démarche de design, le Centre de Documentation et d’Information « du futur » des lycées franciliens.
Les designers sont invités à imaginer un concept innovant, modulable et adaptable à l’ensemble des CDI de la Région Île-de-France
Les évolutions technologiques ont bouleversé les conditions d’accès à l’information et aux connaissances, et ont créé de nouveaux besoins et de nouvelles conditions de formations. Cette transformation numérique n’a cessé de questionner les acteurs du monde de l’éducation, entrainant une mutation dans les pratiques pédagogiques et dans les rapports entre pédagogues et apprenants.
Cette démarche s’inscrit ainsi dans une réflexion de la Région Ile-de-France pour transformer le Centre de Documentation et d’Information, cœur du lycée, en un nouveau lieu de vie et d’apprentissage : un « CDI du futur » destiné à assurer un accueil de tous les publics des communautés scolaires, et à répondre aux missions premières de cet espace porté par les professeurs documentalistes.
Les équipes candidates sélectionnées pour participer à la consultation seront retenues aux vues des compétences identifiées suivantes nécessaires à l’opération telle qu’envisagée :
- Design de service
- Design d’espace
- Design de produit (y compris mobilier)
- Design de message (signalétique)
- Usage du numérique et réseaux
- Acoustique
- Economie de la construction
Dépôt de candidatures
La date limite de dépôt de dossiers a été fixée au 30 avril 2020 à 17 heures, remise des prestations le 31 juillet 2020, désignation du lauréat en décembre 2020 pour un démarrage de la mission de design en janvier 2021.
Les pièces de l’appel à candidatures (modalités, rendu, critères d’évaluation, indemnité…) sont téléchargeables ici.
A l’issue de l’appel à candidatures, cinq équipes seront retenues pour la deuxième phase et pourront remettre avant le 31 juillet 2020 leur concept innovant amené à être décliné dans six (6) sites pilotes dès janvier 2021.
Ces sites pilotes franciliens seront dévoilés lors de la deuxième phase. Ils ont été retenus pour la diversité de leur localisation, leur architecture et la variété de leur structure pédagogique. Ces sites ont une surface utile comprise entre 300 et 50 m2. Le concept design qui sera proposé par les candidats devra respecter un budget de 700 €/m2 de surface utile, mobilier compris, mais hors équipements.
Au-delà de ces six CDI pilotes, le concept devra être adaptable à l’ensemble des CDI des lycées de la Région Ile-de-France. La mission sera donc ardue car le concept se voudra extrêmement modulable tout en respectant nombre de contraintes matériels telles que le nombre d’utilisateurs, les surfaces, la sécurité, etc.
Le projet devra également s’inscrire dans une démarche environnementale: basse consommation énergétique, confort acoustique et visuel des usagers, choix des matériaux (utilisation de matériaux biosourcés), optimisation de la maintenance des espaces et du mobilier.
Appel d’offres : calendrier prévisionnel
- Remise des candidatures : jeudi 30 avril 2020
- Lancement de la deuxième phase de consultation : jeudi 4 juin 2020
- Remise des prestations de la deuxième phase : vendredi 31 juillet 2020
- Commission technique : septembre 2020
- Commission d’appels d’offres : octobre 2020
- Négociations : novembre 2020
- Désignation du lauréat : décembre 2020
- Démarrage de la mission de Design : janvier 2021

La Maison Duvivier Canapé diversifie son activité depuis le début du mois d’avril, afin de répondre aux besoins des hôpitaux de la Vienne. Les équipes s’attellent à la fabrication de de matériel de protection pour le personnel soignant.

Réputée depuis 1840 pour ses canapés, fauteuils et son mobilier, la maison française prolonge la chaîne de solidarité qui se met en place afin d’épauler les services hospitaliers de l’Hexagone.
À l’instar des Ateliers Vanderschooten, qui concentrent leur activité sur la fabrication de masques, la Maison Duvivier Canapés met son savoir-faire de couture au service de ces femmes et de ces hommes qui luttent en première ligne contre le Covid-19, en produisant des sur-blouses de protection.
Les équipes de la maison parisienne, sous les directives des fournisseurs et des services sanitaires, s’adonnent à obtenir les matières nécessaires, réaliser les traçages et les tests afin d’automatiser la production le plus rapidement possible.

Le 3 avril dernier, l’Alliance France Design (AFD) présentait la première analyse de son sondage “L’impact du Covid-19 sur l’activité des designers” au Ministère de la Culture. Un questionnaire qui met en lumière les difficultés rencontrées par la profession depuis l’apparition de l’épidémie en France, et son incompréhension des mesures annoncées par le gouvernement.
Tout est allé très vite. En quelques jours à peine, les entreprises françaises de tous secteurs ont dû stopper partiellement leur activité, pour les plus chanceuses, et jusqu’à nouvel ordre. Cette situation met en exergue le manque de préparation face à cette crise sanitaire. La conjoncture est particulièrement difficile pour les designers, notamment fragilisés par les annulations ou les reports de projets et les impayés de leurs clients.

Le gouvernement, dans un communiqué en date du 27 mars 2020, a mis en place un certain nombre de mesures d’urgence pour venir en aide à ce secteur d’activité paupérisé : les designers ayant répondu au sondage se préparent à perdre entre 10 et 60% de leur chiffre d’affaires (CA). Des mesures intéressantes, bien qu’elles ne soient pas forcément adaptées à la réalité, comme le montre le décryptage de François Caspar, président de l’AFD.
Cinq mesures présentées par le ministère de la Culture
Les mesures sont bel et bien des mesures d’urgence pour répondre à une situation critique. La rue de Valois a donc annoncé le report des loyers et des frais d’énergie (eau, électricité et gaz) à ceux qui en font la demande. Pour les plus précaires, qui ne peuvent les payer, le ministère assure qu’aucune pénalité, suspension ou interruption de ces fournitures ne sera effectuée. Les dépenses contraintes, comme les factures de télévision, de téléphone et d’internet pourront aussi être reportées.
Le cabinet de Frank Riester annonce que les designers pourront bénéficier d’une aide de 1500 euros, versée par la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), issue du fonds de solidarité d’un milliard d’euros mis en place par le gouvernement. Du moins les professionnels qui ont le statut d’artistes-auteurs. Et c’est bien là que le bât blesse pour François Caspar, designer et président de l’AFD : “le ministère comprend bien que ça peut être l’hécatombe, mais les mesures sont très mal adaptées aux indépendants.” Le sondage réalisé par le syndicat révèle une réalité tout autre. Les designers sont majoritairement des professionnels qui possèdent le statut d’indépendants (70% des répondants au 30 mars 2020) “qui leur assure une multidisciplinarité, qui est l’essence même du design”. Les professionnels risquent tout simplement de ne pas y être éligibles. Si par chance, ils le sont, le calcul même du montant n’est pas adapté à la réalité. Basée sur le CA du mois de mars 2019, elle ne prend pas en compte les onze autres mois de l’année. “On demande à ce qu’elle soit basée sur un douzième des revenus globaux de l’année. Parce qu’aujourd’hui, elle ne prend pas en compte les bénéfices or, certains vont faire 70% de bénéfices, d’autres 40%. Ça peut marcher pour de très grandes entreprises, mais pas pour les indépendants” déplore le président de l’AFD.
Voilà deux semaines que les mesures du gouvernement français ont été mises en place. À mesure que la situation évolue, François Caspar observe minutieusement comment s’organise les pays voisins. En plus d’être président, il s’occupe des relations internationales de l’AFD: “les indépendants allemands en difficulté touchent une aide de 5 000 euros, entre trois et cinq jours après en avoir fait la demande !” Outre-Rhin, l’aide d’urgence est une subvention unique à destination des travailleurs indépendants. Elle sert à garantir l’existence économique des entreprises. D’un montant allant de 9 000 à 15 000 euros, elle est versée par les différents Länder (états fédérés d’Allemagne). Ces aides sont intéressantes, “car elles vont immédiatement repasser dans l’économie réelle, pour acheter à manger tout simplement.”
Des mesures au long terme
François Caspar pense qu’il faut en profiter pour envisager le long terme et à “préparer les prochaines pandémies.” Certaines directives émises par le gouvernement suivent ce chemin. L’échelonnement de la TVA, des charges sociales et fiscales par exemple. Les prêts de trésorerie, avec la garantie de l’État aussi. Ce sont des pistes qui sont intéressantes, mais encore une fois un peu loin de la réalité. Les sommes avancées devraient être colossales. Le prêt, à taux 0, devrait couvrir les charges de l’année précédente et éponger l’année quasi blanche que sera 2020 selon le président de l’AFD : “aujourd’hui, les revenus médians de la profession sont de 20 400 euros, ce qui représente un CA d’environ 32 000 euros. Ce sont des revenus qui ont une grande difficulté à épargner dans notre profession. Ce qui fait qu’en 2020, un designer devra payer 8 000 à 10 000 euros de charges sociales et fixes. Il faudrait donc que le prêt accordé soit d’un montant de 40 000 à 50 000 euros pour que le bénéficiaire puisse vivre décemment.” Même remboursable en cinq ans, cela semble peu viable. C’est pour cela que l’AFD prône le système de don : “ça permet de réinjecter l’argent tout de suite, ça permet au bénéficiaire de ne pas trop s’endetter et de survivre et d’éponger trois quarts d’une année avec une absence de revenus.”
Les mesures mises en place par le ministère de la Culture sont donc intéressantes, mais doivent être plus adaptées à la réalité française du design. François Caspar attend un retour des équipes de Frank Riester afin de pouvoir travailler de concert et proposer “un plan opérationnel, qui aide réellement.” La première analyse du sondage avait pour but d’interpeller rapidement le ministère sur les réponses et inquiétudes des 220 designers. Une deuxième analyse, plus détaillée et plus aboutie, est prévue “prévue pour la mi-avril normalement” annonce le président de l’AFD. Ce qui est déjà sûr, “c’est que les conclusions seront plus alarmistes”, car d’autres difficultés émergent dans le quotidien comme le télétravail et la gestion du foyer dans le même temps.

L’an passé, Ego Paris présentait le fruit de la première collaboration avec le studio de design 5.5, la collection Sutra, un ensemble de modules à agencer selon ses besoins et son espace. Cette année, des tables d’appoint ou des luminaires viennent compléter ces premiers éléments en se clipsant sur les parois : un “Plug & Play” pragmatique et habile.
Ils cherchaient depuis un moment à travailler ensemble, et c’est finalement autour d’une redéfinition de Kama, une collection best-seller d’Ego Paris, que le Studio 5.5 et le fabricant français se sont retrouvés. Il y a quelques années, la collection Kama anticipait le besoin de modularité pour adapter sans cesse aux besoins un espace outdoor, et c’est certainement ce qui a été l’une des clés de son succès, aussi bien pour des espaces extérieurs vastes, que pour répondre à une demande urbaine. Selon Nicolas Sommereux, l’un des fondateurs, “cette gamme demandait à être réinventéeautour d’objets, d’éléments.” Un défi relevé par le studio 5.5 : proposer un nouvel ensemble à géométrie variable, autour de 4 modules et d’une table.

La collection Sutra prenait forme. Jean Sébastien Blanc explique : « On aimait cette idée de “design intelligent”. Nous sommes partis du dessin de la table, qui s’ouvre par un simple coulissement et s’agrandit pour s’adapter au nombre de convives. »
La signature esthétique de la collection est tracée : aujourd’hui dans, les derniers éléments, on retrouve cette approche d’emboîtement et de déploiement dans la conception des tables gigognes. « Pour nous l’usage précède la forme, pour trouver l’ADN de la collection, il a fallu qu’on intègre cet usage évolutif, modulaire », jusqu’à un principe de plug & play dans lequel des accessoires viennent compléter l’aménagement de la micro-architecture dessinée par l’assemblage des modules d’assises.
Workshop in situ
La réflexion et la conception de la collection ont fait l’objet d’un workshop directement sur le site d’Ego Paris. Selon les designers, « après les premiers dessins, pour mettre en place les premiers prototypes, on s’est mis autour d’une table et on a travaillé avec les éléments qu’on avait sous la main : on a mis des serre-joints sur des tubes en aluminium, on a associé – voire découpé comme un jeu de Lego – des pièces diverses, des éléments de la collection Kama ; c’est la meilleure façon de confronter aux échelles réelles, de travailler les proportions et comprendre les outils de production à disposition : on est venu appliquer des méthodes industrielles à une démarche au départ artisanale. »
Une esthétique identifiée
Pour la structure et l’esthétique, le studio s’inspire des ganivelles, clôtures formées par assemblage de lattes en bois, barrière de protection que l’on voit traditionnellement sur les sentiers côtiers : « dans les jardins, on a constaté un besoin de structurer, de recloisonner des espaces dans un milieu naturel, pour recréer des zones d’intimité par exemple. » Et le jeu de lattes de la collection Sutra rappelle les claustras protectrices que l’on trouve sur des terrasses pour isoler de la vue des voisins.
La collection Sutra se compose de 5 modules d’assise et une table,auxquels viennent de s’ajouter récemment , une table basse carrée, unetablette, et une lampe à led, autonome et rechargeable, qui vient également seclipser entre les lattes ou peut aussi être sur pied.




Parmi les derniers éléments de la collection Sutra dessinés par les 5.5, ces tables Gigogne en aluminium reprennent le principe graphique et modulable de la gamme.
Composée d’un tube en aluminium laqué et d’une source LED protégée par un diffuseur en polycarbonate translucide, la lampe Torch, autonome et rechargeable, propose trois intensités de lumière différentes. Elle s’utilise seule ou se glisse entre les lattes des modules.

Lafuma Mobilier s’insère à la chaîne de solidarité envers le personnel hospitalier lyonnais qui lutte face au Covid-19. Le fabricant français de mobilier a fait don de centaines de fauteuils Relax, une assise iconique de la marque.
Relax est l’un des fauteuils de Lafuma Mobilier les plus iconiques : ce transat dédié à la relaxation sert aussi bien de chaises longues à l’extérieur que de fauteuil de détente à l’intérieur. Compte tenu de son ergonomie, il est depuis plusieurs années utilisées dans des unités de soins, notamment pour la détente complète obtenue avec la position zéro gravité. En cette période de crise sanitaire, Lafuma Mobilier a décidé de soutenir à sa façon le personnel soignant.

La première action s’est tenue le 23 mars dernier. En lien avec la Fondation des Hôpitaux de France, Lafuma Mobilier a fait don de 125 fauteuils Relax à quatre hôpitaux de la région lyonnaise. Une action réitérée la semaine suivante pour les hôpitaux de Montélimar et de Grenoble.
“Il nous a semblé naturel de participer et que cela avait du sens pour l’entreprise et l’ensemble de ses salariés puisque nous produisons chaque jour des fauteuils pour des usages professionnels comme la santé ” assure le directeur général de Lafuma Mobilier Arnaud Du Mesnil. Le fauteuil Relax est conçu pour le repos en milieu hospitalier : le matelas est imperméable pour lutter contre les bactéries et classé non-feu.
Le fabricant français a aussi livré des fauteuils Relax Vital. Équipé de la position Zéro Gravité, il permettra au personnel soignant du CHU Saint-Pierre de Bruxelles (Belgique) et de l’hôpital de Lucerne (Suisse) de bénéficier d’une récupération optimale.

Compte tenu de la crise sanitaire actuelle, l’organisation du concours Le Groupe de Gainerie 91 a reconsidéré le rétroplanning de cette 7e édition de son Concours Design. Les candidats ont jusqu’au 30 avril 2020 pour soumettre leur dossier aux professionnels du luxe, et tenter de remporter l’un des trois prix mis à disposition.
Depuis 1967, le Groupe Gainerie 91 fabrique écrins et présentoirs pour les plus grands noms des vins et spiritueux, de la parfumerie, de l’horlogerie et de la joaillerie français et internationaux (Chaumet, Chanel, Harry Winston, Louis Vuitton ou encore Van Cleef & Arpels).
Cette année, les candidats, encore étudiants, sont amenés à créer un packaging qui respectent les codes du luxe. Leurs projets mélangeront donc authenticité, savoir-faire, personnalisation et éco-responsabilité afin d’imaginer le prochain écrin de l’une des catégories du concours : horlogerie & joaillerie, parfums & cosmétiques et vins & spiritueux. Des productions qui devront être accessibles et reproductibles grâce aux choix des bons matériaux et des techniques de fabrication adéquates.
Afin de booster la créativité, le Groupe Gainerie 91 remettra trois prix,
– Premier prix : 2000 euros ou un MacBook Pro
– Second prix : 800 euros ou une imprimante 3D FlashForge PRO
– Troisième prix : 400 euros ou une tablette graphique Wacom
Un “Prix du Public” sera remis cette année aussi, doté de 300 euros ou d’un Smart Writing set Moleskine.
Un planning remis à jour
- Date de clôture de dépôt des dossiers: 30 avril
- Date de lancement prix du public: 25 mai
- Date de sélection des gagnants: 18 juin
- Date de clôture du prix du public: 31 août
- Date de la remise de prix: 10 septembre

En 2019, c’est Meana Oval qui a été couronné. Afin de répondre à la thématique “Quand le luxe se prend au jeu”, l’étudiante de l’ENSA Limoges a proposé Jacob, une palette de maquillage à double ouverture, lui conférant un aspect ludique. Le jeu s’installe dans la manipulation de l’écrin : en l’ouvrant du côté droit, on accède à deux couleurs de fards ainsi qu’à deux petits pinceaux. Du côté gauche se trouvent deux autres couleurs ainsi qu’un miroir.
Les dossiers d’inscription au concours sont à envoyer par Wetransfer à :
concours@gainerie91.com
Pour toute question, merci de contacter Clara Alvarez :
concours@gainerie91.com / 01 78 75 20 83

Depuis 2010, la Biennale Émergence réunit designers et artisans au Centre national de la danse à Pantin. La prochaine édition aura lieu du 8 au 11 octobre. L’appel à candidatures pour la prochaine édition est ouvert jusqu’au 30 avril. Intramuros est partenaire de l’événement.
La 6e édition de la Biennale Émergence s’organisera autour de la thématique “Ressources” : “« En écho à cette prise de conscience qui irrigue désormais l’écosystème du design et des savoir-faire, cette 6e édition d’Émergences fait entrer en résonance des créations d’échelles et d’horizons multiples. Révéler d’admirables ressources et donner à voir de nouvelles économies, de nouveaux usages et de nouvelles esthétiques, c’est ce que nous souhaitons partager grâce au commissariat porté par Frédéric Bouchet et Didier Courbot »,explique Gérard Cosme, président du territoire Est Ensemble.
Appels à candidatures
La Biennale Émergence comprendra une exposition centrale et un espace Concept Store.
Pour l’exposition, l’appel à candidature est ouvert aux designers et aux artisans d’art professionnels. Une centaine d’œuvres seront sélectionnées pour leurs dimensions créatives et leurs capacités à faire écho à la thématique “Ressources” dans le cadre du parcours d’exposition.Le(s) projet(s) soumis lors de la candidature peuvent être déjà réalisés ou en cours de réalisation. Les candidats s’engagent à terminer les projets retenus avant le 14 juin 2020. Les dossiers seront sélectionnés par un jury d’experts.
Pour le Concept Store, les pièces seront choisies par les commissaires d’exposition et la créatrice du concept store, en écho à la programmation. Cet espace est avant tout l’occasion pour les designers et artisans de commercialiser auprès des professionnels et du grand public leurs dernières créations.

Les poignées de porte présentant un risque important de contamination en période de Covid-19, l’entreprise belge Materialise met à disposition sur son site des fichiers pour imprimer en 3D un ouvre-porte mains libres.
Créée en 1990, basée à louvain, Materialise est une entreprise spécialisée dans l’impression 3D. Mi-mars, elle annonçait la création d’un accessoire pour les poignées de portes, qui ne nécessite pas de forage de trous et qui permet d’éviter le contact des mains : il permet d’ouvrir et de fermer les portes en utilisant l’avant-bras.
Le fichier qui contient les plans est disponible sur le site de l’entreprise pour ceux qui disposent d’une imprimante 3D, l’accessoire peut aussi bien sûr être commandé en ligne.

La grand-messe annuelle du design, initialement prévue en avril, avait déjà été décalée en juin. Compte tenu des circonstances sanitaires, on se doutait que sa tenue était remise en questions, les plus optimistes espérant un second report à l’automne. L’information officielle est arrivée avant le week-end, l’événement est reporté à avril 2021. Communiqué.
“Le Salone del Mobile.Milano suspend son édition 2020, qui est reprogrammée pour le 13- 18 avril 2021. La persistance de l’urgence sanitaire, qui est en train de s’étendre à tous les pays du monde, a décidé les responsables du Salone del Mobile.Milano à choisir le renvoi. Les conditions qui les avaient poussés à reporter la manifestation d’avril à juin 2020, comme annoncé le 25 février, ne sont plus d’actualité. On a essayé de garder jusqu’à la dernière minute la date de juin afin de faire en sorte que la manifestation se déroule de manière normale. Mais le scénario actuel a complètement changé et les incertitudes à moyen terme ne permettent pas de confirmer la tenue du Salone.
L’édition 2021, qui célébrera le soixantième anniversaire du Salone, sera un rendez-vous spécial pour tout le secteur. Pour la première fois, en même temps que Salone Internazionale del Mobile, Complément d’Ameublement, Workplace3.0, S.Project et SaloneSatellite, toutes les biennales seront présentes. Euroluce, Salon International du Luminaire, déjà prévu en 2021, sera accompagné d’EuroCucina / Salon International des Meubles de Cuisine, de FTK – Technology For the Kitchen et du Salon International de la Salle de Bain.
Une seule grande manifestation de système qui sera une nouvelle opportunité de relance pour les entreprises, pour toute la filière travaillant en synergie avec le Salone et pour la ville de Milan.”

Dans une nouvelle campagne, le fabricant italien Pedrali s’appuie sur une collaboration avec les Studio FM Milano et le Studio Salaris pour mettre en scène ses dernières collections, dans un shooting réalisé par le photographe Andrea Garuti. Le point fort ? Un lieu d’exception, la Casa 3000, qui semble un écrin parfait pour accueillir toutes ces nouveautés, dans un aménagement immersif.
Localisé dans la région portugaise d’Alentejo, la Casa 3000, réalisé par l’agence Rebelo de Andrade, s’étend sur 500 hectares, comme une touche de couleur qui se détache dans le vert environnant. C’est ici que Pedrali a choisi de mettre en scène ses derniers produits. Cet exercice de style, est aussi l’occasion de revenir sur les différentes collaborations de l ‘éditeur italien avec les designers : la collection Tribeca avec CMP Design, qui réinterprète les assises des sixties, les sofas Reva de Patrick Jouin au confort généreux, qui s’imaginent aussi bien dehors que dedans, les collections Soul et Remind d’Eugeni Quitllet, le fauteuil indoor Vic de Patrick Norguet, la table Fluxo de Luca Casini, les lampes Giravolta dans différentes déclinaisons… Une occasion aussi d’imaginer une mise en situation originale des produits, par la puissance du décor contrasté entre une maison rouge et un cadre végétal fort, et une valorisation des lignes élégantes des assises.
Pedrali : collaboration avec le design Eugeni Quitllet
Dans le numéro 202 d’Intramuros, un tête-à-tête avec Eugeni Quitllet revenait sur cette rencontre entre l’éditeur italien et le designer espagnol. Extrait.
« Les chaises Soul et Remind, fruits de la collaboration entre le plus parisien des designers espagnols et l’éditeur de mobilier italien Pedrali, synthétisent parfaitement la vision du disonador – contraction de « designer » et de « rêveur », dans sa langue natale –, entre respect des contraintes industrielles et envolées lyriques. Décryptage.
Pour cette première collaboration, vous avez dessiné non pas une, mais deux chaises. C’est un objet qui vous inspire particulièrement ?
Avant tout chose, j’essaie de comprendre l’ADN des entreprises avec lesquelles je collabore et d’être à l’écoute de ceux qui les dirigent… Lorsque j’ai rencontré Monica et Giuseppe (les enfants de Mario Pedrali, fondateur de la marque, ndlr), chacun d’entre eux m’a confié sa vision du projet idéal. Pour Monica, il s’agissait de combiner plusieurs matériaux. C’est là que me sont apparues, presque instantanément, les lignes organiques de Soul, dont la structure en polycarbonate injecté et frêne massif joue sur le contraste entre synthétique et ultra-naturel, ce qui est une des caractéristiques de mon langage formel… Guiseppe souhaitait plutôt ajouter une chaise monobloc, à la fois économique, légère et empilable, au catalogue de Pedrali. Remind combine ces qualités avec une esthétique rétrofuturiste, à la fois épurée et familière. En latin comme en anglais, remind signifie « se souvenir », mais par le prisme des émotions… C’est un clin d’œil à ma philosophie, qui est plus intuitive que fonctionnelle.
Quoique très différentes, Remind et Soul revisitent toutes les deux des archétypes du passé. Est-ce une manière de créer de l’émotion pour garantir leur durabilité, du moins affective ?
Non, je ne suis pas nostalgique. Le passé est ce qu’il est et ne me sert pas à grand-chose… Mais il est vrai que mon design est avant tout émotionnel. Et l’émotion crée le respect. J’essaie de rendre chacune de mes créations la plus belle possible afin que son futur propriétaire s’en sente responsable. Car le beau engendre la pérennité.»

Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank.
Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank. Le piètement et l’assise en bois de frêne, inspirés du savoir-faire de la marque italienne, contraste avec le dossier et les accoudoirs en polypropylène qui donnent à l’assise un réel confort et apportent une touche de couleur et de contemporanéité. Le polypropylène se décline en 7 coloris et le fauteuil a la caractéristique d’être empilable. Plusieurs collaborations entre Konstantin Grcic et Plank avaient déjà vu le jour : la chaise Myto (2008) et le tabouret haut Miura (2005) qui sont devenus des pièces incontournables du designer. En 2015, il a dessiné la chaise “Remo”, dont la forme rend hommage au savoir-faire de la marque, malgré un dossier en forme de T fabriqué grâce à une technologie d’attache très sophistiquée.
Caractéristiques
Marque : Plank
Dimensions : L.54 x l.49 x h.76 cm
Matériaux : Frêne, polypropylène
Prix : 444
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Designer : Konstantin GRCIC

Les harmonies millimétrées de Konstantin Grcic soulignent une humanité fragile en devenir constant. Pour ClassiCon, Driade, Moroso, Authentics…, il essaye, interroge, comprend et trouve pour avant tout réaliser.

Début mars, dans le cadre d’Intramuros Lab, Isabelle Daëron présentait ses expérimentations en cours autour du rafraîchissement des villes .Retrouvez la vidéo de son intervention.
Formée à l’ESAD de Reims, puis à l’Ensci-Les Ateliers, Isabelle Daëron développe depuis une dizaine d’années une réflexion autour de multiples champs du design avec son Studio Idaë : design produit, scénographie. Engagé, inscrit dans les défis écologiques actuels, son travail se distingue par une exploration des ressources naturelles, une optimisation des flux d’un environnement donné. Elle a reçu de nombreux prix, dont le prix Lille Design en 2012, Le Grand Prix de la ville de Paris en 2013, le prix Audi Talent Award en 2015, finaliste du prix COAL -Art et Environnement en 2017, lauréate du FAIRE DESIGN en 2018…
Isabelle Daëron a exposé en France dans des événements majeurs comme la Biennale de Saint-Etienne, mais aussi à l’étranger (Taipei, Helsinki, Japon…). Récemment, outre une scénographie pour l’exposition « Champs libres » pour le Maif Social Club, elle a dessiné des luminaires pour Leroy Merlon tout en menant une expérimentation au long cours sur le design urbain. Lors d’une conférence dans les locaux d’Intramuros, elle présentait ce dernier pan de son travail.

Durant dix jours, Christie’s présente dans ses salons parisiens les Expérimentations de François Azambourg, en partenariat avec le Centre international d’art verrier (CIAV) de Meisenthal. Une association qui se perpétue depuis treize ans, donnant naissance au vase Douglas, et aujourd’hui au Brindilles et à l’Intouchable.
Tout a commencé en 2006, lorsque Jean-Pierre Blanc, alors directeur de la Villa Noailles à Hyères, fait appel à François Azambourg. Ce dernier a pour mission de penser le réaménagent d’une pièce de la maison, qui doit inclure un objet en particulier : un vase en verre. Pourtant peu attiré par ce matériau, le designer conçoit que « sa transparence est intéressante. » La machine est lancée. Une semaine durant, il travaille étroitement avec les artisans du CIAV sur le décor du verre, plutôt que la texture même du matériau. Très vite, ils se rendent compte que la clé se trouve dans le soufflage. Il en existe trois formes. Le soufflé libre, le fixe avec un moule en métal et le tourné. François Azambourg en propose alors une quatrième : le soufflé fixe dans une matrice en bois. « Le verre est soufflé pendant une minute, à 800°C », explique-t-il, et ressort imprimé des nervures, des nœuds et des crevasses du pin Douglas. Ainsi est né le vase éponyme, première création de François Azambourg et du CIAV.
« Prendre un instantané de ce mouvement en le figeant. »
Aujourd’hui cette collaboration ne se résume pas qu’au Douglas. Sur une des tables de bois de la maison Christie’s, plusieurs dizaines de vases cohabitent. Car dix ans durant, le designer et les artisans verriers lorrains ont pensé à de nouvelles créations, des variations du vase originel. La réflexion s’est d’abord orientée sur le mouvement du verre, et sur la façon de « prendre un instantané de ce mouvement en le figeant. » Chaud, il a été sorti prématurément de son moule : pas trop tôt pour que l’essence du bois s’imprime sur les parois du vase, mais assez tôt pour que le verrier puisse étirer et le manipuler à sa guise, lui conférant cette sensation de mouvement.

Dans la salle attenante, les murs sont parés de tableaux représentant des fleurs ou des plantes. Des dessins qui sont croquis, réalisés par François Azambourg lui-même, et qui font écho aux créations posées au centre de la pièce.
Avec Brindilles, le designer replace la nature et la notion de territoire au cœur de la réflexion : chaque vase varie en fonction de la saison et du lieu de cueillette. « Habituellement, le décor des vases se fait à froid, mais le verre est plus fragile. C’est plus intéressant de travailler le matériau lorsqu’il est chaud », considère le créateur français. Les plantes et branchages sont plaqués contre les parois du moule, dans lequel est soufflé le verre. L’absence d’air permet à la plante de ne pas brûler et de laisser sa marque le long du vase. Quelques fois, le processus de création a été altéré par des soucis de calandrage. « La plante est imprimée en partie sur le rebord du vase, ce qui le déforme, explique François Azambourg, c’est un accident qui ouvre la question de ce qui peut être fait ou non en matière de création, un nouveau territoire de jeu. »
Puis vient Intouchables.
Cette création qui clôt l’exposition illustre le fait «qu’il n’existe pas d’échec dans la création » pour le designer. « Il y a une partie d’aléatoire avec le verre, si ça n’est pas bon on le casse. » Le verre est soufflé, puis il est laissé à refroidir. Dans un deuxième temps, il est réchauffé dans un four avant d’être roulé sur une tôle ajourée sur laquelle sont placés les éclats des précédentes expérimentations.
Au total, ce sont trois salles de l’immeuble du 9 avenue Montaigne qui sont consacrées au travail de François Azambourg et du CIAV. Loin de la scénographie, le designer français préfère parler de « filiation ». « Chacune des pièces présentées apporte quelque chose à celle qui est autour. Aux murs, les dessins préparatoires affichent la recherche de motifs. »

Au-delà de la créativité artistique, il y a une démarche scientifique dans le travail du designer. Les croquis font office de protocoles pour reproduire les vases sans fin. Il est conscient de la dualité qui existe entre la composition artistique et la rentabilité : « il faut aujourd’hui des objets qui soient faciles à reproduire ».
L’expérimentation demeure cependant la caractéristique principale dans la réflexion de François Azambourg. Selon lui, « la production est comme un instantané d’un objet à la croisée des chemins entre le moment où on la pense et le moment où on la réalise ». Un résultat final qui, dans le cas du verre, surprend souvent l’artisan et le designer.
“Exprimentations” – François Azambourg x CIAV/Meisenthal
Christie’s à Paris – du 24 février au 4 mars 2020

Vibia dévoile, au cœur de son nouveau showroom, une palette de 23 couleurs aux tons clairs, foncés, neutres, vibrants et feutrés. Réalisée en collaboration avec le studio de design suédois Note Design Studio, « Chromatica » est pensée comme un outil d’inspiration pour les architectes et designer d’intérieurs.
Créer une lumière poétique
C’est dans son nouveau quartier général de la banlieue de Barcelone que Vibia dévoilait sa nouvelle collaboration avec le studio de design suédois Note Design Studio. Comme un clin d’œil, « Chromatica » était appliquée à la 1re collaboration entre Vibia et Note, la lampe « Musa ». Au cœur du showroom, accrochés sur un mur, se dressent 23 exemplaires de cette lampe, déclinée en 23 coloris qui composent la nouvelle palette.
« Chromatica » est inspirée de la nature et des matériaux utilisés par les professionnels de l’architecture et de la décoration d’intérieur : pierre, ciment, métal ou brique. Autant de surfaces qui leur offrent la possibilité de traduire leurs idées en sensations en associant tons clairs et lumineux, couleurs neutres et mates, ou en produisant des conceptions monochromatiques. Car « Chromatica » rayonne au-delà de ses 23 coloris : « c’est une plateforme qui offre une créativité sans fin », c’est une « boîte à outils à utiliser pour créer un espace » explique Cristiano Pigazzini, directeur de Note Design Studio.
Inspirer les professionnels

Afin de s’approprier les nuances de « Chromatica », Vibia et Note Design Studio proposent « Zoom In Zoom Out ». Une ressource visuelle qui présente concrètement l’utilisation qui peut être faite des 23 nouveaux coloris. Comme l’explique Sanna Wålhin, décoratrice du studio suédois, « les 23 couleurs de Chromatica ont été sélectionnées en vue d’être compatibles avec les matériaux d’architecture actuels, il fait donc sens de présenter ces associations dans un paysage construit ». Car chacune des 24 compositions présentées fusionne 3 nuances de la gamme « Chromatica » et un luminaire Vibia pour former un paysage à la fois réel et artificiel.
Un siège qui rassemble

Depuis décembre 2018, Vibia a pris ses quartiers à 20 minutes du centre-ville de Barcelone. Son tout nouveau siège de 16 000 m² réunit les bureaux, le showroom et l’usine d’assemblage de la marque. Un espace qui prône la collaboration entre Vibia et les professionnels de l’architecture et de la décoration d’intérieur.
Ce bâtiment est à l’image de l’enseigne espagnole puisque la lumière y est omniprésente. Dans l’entrée, le studio de design Fransesc Rifé joue avec la lumière naturelle. Le claustra en bois rosé, balayé par la lumière du soleil catalan enveloppe l’espace d’accueil et guide à l’étage supérieur. Le showroom, d’une superficie de 2 000 m² met en scène la le rôle architectural et décoratif de la lumière artificielle.
Ce nouveau siège catalan prône aussi la collaboration entre les départements. En effet, le cabinet d’architecture Saus Riba Llonch et l’architecte d’intérieur Carlota Portavela rassemblent les bureaux de la marque et son usine d’assemblage. Une proximité chère au directeur général Pere Llonch.