Vincent Eschalier, la création sous toutes ses formes
© Vincent Desailly

Vincent Eschalier, la création sous toutes ses formes

De l’architecture au design, il n’y a qu’un pas. Après avoir passé son enfance et adolescence en Angleterre, Vincent Eschalier revient à Paris pour ses études d’architecture. En 2009, à 26 ans, il fonde son agence, qui allie des projets d’architecture, d’architecture intérieure et de design. Une vision pluridisciplinaire basée sur un modèle anglo-saxon, le tout saupoudré d’un peu de « french touch ».

Vincent Eschalier a grandi en Angleterre avant de revenir en France dans le cadre de ses études à l’école d’architecture de Versailles. « À mon retour en France, j’étais un peu comme un étranger. Javais vécu en Angleterre de mes 6 à 20 ans, c’était assez exotique pour moi de venir étudier à Versailles et dhabiter à Paris » se souvient-il. Une double culture qui l’a influencé dans son modèle de direction d’agence, qu’il décrit comme « très à l’anglo-saxonne », basée notamment sur un management de confiance, le travail d’équipe et le respect. « Cest important pour moi de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Je vois mon agence comme une équipe de rugby : elle se compose de profils et des gabarits différents, mais qui ont besoin de travailler ensemble pour arriver au même but. Sil manque un élément, ça ne marche pas, cest un peu limage que jessaye de renvoyer au sein de lagence » confie-t-il. 

MVMT Club, Studio Vincent Eschalier © Edouard Auffray

Expériences et projets diversifiés

Avant de monter son studio, Vincent Eschalier est passé par plusieurs agences qui lui ont permis de se forger une expérience à différentes échelles. Il a d’abord intégré Gehry Partners pour lequel il a notamment travaillé sur la fondation Louis Vuitton. Il collaborera ensuite avec un autre binôme composé de l’architecte Sébastien Segers et du designer Marc Newson, dont les projets sont plutôt axés vers l’intérieur. « À 26 ans, javais ce quon pouvait qualifier de « boulot de rêve », car je travaillais sur des projets partout dans le monde. Mais la fermeture de lagence où je travaillais à Paris pour sexporter à Londres a mis fin à ma collaboration, car après toutes ces années passées en Angleterre, je voulais rester vivre à Paris » raconte-t-il. Un concours de circonstance qui le pousse finalement à créer son agence. Son premier projet notable se portera sur la réhabilitation de la galerie Perrotin en 2010 avant de se lier au promoteur immobilier Esprimm avec lequel il réalise une quinzaine de projets. « Cette collaboration a permis à lagence de se faire une première clientèle fidèle, car généralement, les 3/4 des clients reviennent nous voir. Cest une des raisons qui fait que nous navons jamais eu besoin denvoyer de book pour trouver des projets. » Une fidélité aussi importante que le lien qu’il créer avec chacun de ses clients, lui permettant ainsi de choisir ses projets et surtout de s’investir dans chacun d’eux, sans exception : « Je reste artisanal et je suis très proche des projets. Quand un client mappelle, je dois savoir où ça en est. »

Siège de Blablacar, Studio Vincent Eschalier, en collaboration avec 6e Sens Immobilier © Axel Dahl
Bureaux Opéra, Studio Vincent Eschalier © Jean-Pierre Vaillancourt

Avec le développeur lyonnais 6e Sens Immobilier, il travaille sur plusieurs immeubles de bureaux à Paris, avec un premier projet de tour à la défense qui a tissé les liens de leur collaboration, ensuite suivit par le siège de Blablacar ou encore de Lanvin. Des projets d’abord centrés sur l’architecture mais qui se sont progressivement développés vers les intérieurs depuis 5 ans. « Cest souvent difficile de faire un bel immeuble et de voir que lintérieur est ensuite mal agencé. Jai une histoire avec le design de par mon passé chez Marc Newson, c’était donc une suite logique de l’inclure dans nos projets. » raconte l’architecte. 

Plongée dans le design 

Comme une suite logique, après l’architecture et l’architecture d’intérieur, l’arrivée du design était presque attendue. « On a vite réalisé qu’on faisait l’architecture, l’architecture d’intérieur mais que les meubles n’étaient pas à la hauteur du projet, donc on s’est mis à imaginer le mobilier de nos projets. » L’architecte imagine notamment le bar Americano Design en 2019, une première collaboration avec le designer Guillaume Delvigne, ami de longue date avec qui il a partagé ses bureaux pendant 12 ans.

Bureaux Sentier, Studio Vincent Eschalier ©Jean-Pierre Vaillancourt
Bureau Gustave, design : MVE-Collection © Jean-Pierre Vaillancourt

Puis sous l’appellation MVE-Collection avec Mattéo Lécuru, designer au Studio, il imagine en 2022, dans le cadre du projet de bureaux de coworking Gustave-Collection, un bureau éponyme. Autre projet marquant de sa partie création, les poignées de portes AL13.378 en aluminium recyclées. MVE, qui prend en compte la partie de création, de curation de mobilier mais également d’œuvres d’art propose une offre à 360°. « Généralement pour un projet darchi, on proposait un catalogue de mobilier et de références quon donnait au client sauf que ça les perdait totalement et c’était souvent ingérable pour eux. » Depuis, les architectes d’intérieur du studio prescrivent une série de mobilier qui sont ensuite gérés par MVE qui propose aux clients de prendre en compte toute la gestion (curation, réception, stock, qualité, déballage, livraison). Un fonctionnement qui permet ainsi à l’agence de prendre en charge la totalité du projet. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la création des poignées AL13.378 a été initiée et depuis proposé dans la plupart de leurs projets. Une création originale, dont la matière utilisée provient par ailleurs des déchets de leurs chantiers puis transformés en lingots avant d’être fondus et moulés dans une fonderie dans les Yvelines. 

Poignées AL13.378 en aluminium recyclé, design : MVE-Collection © Jean-Pierre Vaillancourt

Une part de création nécessaire pour l’architecte, qui ne souhaite pas s’arrêter là : « J’ai envie d’aller encore plus loin dans certains projets en dessinant par exemple des vélos à disposition des collaborateurs dans les bureaux, aménager et penser un espace restaurant, créer une ligne de vêtements. À limage de Le Corbusier, Frank Lloyd Wright ou Louis Kahn qui dessinaient tout, cest ce qui me fait rêver. Je ne me prétends pas comme eux, mais j’aime vraiment l’idée de pouvoir tout dessiner. » 

Flagship Tuileries ©Jean-Pierre Vaillancourt


Rédigé par 
Maïa Pois

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21/10/2024
Philippe Prost à la Cité de l'architecture et du patrimoine : l'évidence

Entre vestiges du passé et architecture contemporaine, La Cité de l'architecture et du patrimoine dévoile jusqu'au 23 mars une exposition dédiée au travail de l'architecte français Philippe Prost.

« Une architecture n'est pas quelque chose d'amorphe. Elle vit avec ses usagers et par sa vocation à évoluer avec de futures personnes » précisait Philippe Prost en guise de préface à l'ouverture de sa nouvelle exposition. Une vision qui au-delà de l'indiscutable constat architectural, résume sa quête de concept à travers les âges. Expliquée par une vingtaine de projets balayés – parfois trop furtivement - sous forme de maquettes, de photographies et de plans, cette recherche s'établit au long d'un parcours en trois étapes. Une « trilogie entre recherche, pratique et transmission » mais surtout une invitation à plonger dans « la fabrique du projet » comme l'évoque l'architecte, lauréat du Grand Prix national de l'architecture en 2022.

Mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, Ablain Saint-Nazaire © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Léon Prost, 2022



L'architecture du présent dans les pas de celle d'hier

« Je voulais absolument que cette exposition sorte du schéma projet, plans en coupe et élévation, ce qui est parfois compliqué. Je voulais partager l'architecture avec toutes et tous, car c'est un domaine qui change la vie des gens et c'est pourquoi, c'était important de le rendre accessible » assure l'architecte. Une volonté traduite dans les supports, simples d'interprétation, mais également par l'angle d'attaque de cette exposition, non pas tant tournée sur les techniques de construction, que sur la démarche « diachronique » de l'agence, comprenez qui « part du présent pour remonter progressivement le passé. » Une manière de dégager des pistes créatives comme des formes ou des symboles, mais avant tout de comprendre le bâti et par là même, la sociologie et la culture qui s'en dégagent.

Lycée Jean-Baptiste Poquelin, Saint-Germain-en-Laye © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Luc Boegly, 2018

Un travail architectural porté par le prisme de l'archéologie comme en témoigne la première partie de l'exposition intitulée « Le cours du temps », et portée par des projets patrimoniaux comme la rénovation château de Caen ou celle de la citadelle de Belle-Île-en-Mer édifiée par Vauban. Une manière pour l'architecte d'établir dès le début de l'exposition un lien très fort entre « le naturel et l'existant » de sorte à montrer comment « la mémoire nourrit la création.» Une phrase d'autant plus forte que la scénographie – entièrement issue d'expositions précédentes - prend place entre la galerie des moulages et la galerie de l'architecture moderne. Deux mondes aujourd'hui dépassés, mais intrinsèquement liés aux yeux de Philippe Prost selon qui les vestiges du passé doivent être les fondations, à minima sémantiques, de l'architecture d'aujourd'hui. Un point de vue qui amène dès lors le visiteur dans le seconde partie nommée « Forme du présent » et dans laquelle le créateur développe l'idée qu'une architecture inscrite dans le temps n'est pas forcément passéiste. « Je souhaite montrer que les noces des vestiges et du contemporain sont possibles et qu'il ne s'agit pas ici de deux domaines antinomiques ! »

Port Gallice, Juan-les-Pins © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Aitor Ortiz, 2022

Guidé par l'épaisseur matérielle et de la profondeur historique des vestiges confrontés à nos besoins quotidiens, chaque projet résulte d'un équilibre prospectif. Une matière premièrement émotionnelle, abordée dans les vitrines de la troisième partie : Deux territoires, un processus créatif, où se font face les bassins miniers du nord et le cap d'Antibes. Un savant mélange de destination et de temporalité entre l'hier et d’aujourd'hui résumé avec philosophie par Philippe Prost : « on ne construit jamais mieux qu'en faisant l'expérience du déjà-là. » Une libre-pensée à découvrir jusqu'au 23 mars au Palais de Chaillot, place du Trocadéro.

La Cité des électriciens à Bruay-la-Buissière © Philippe Prost, architecte / AAPP - © adagp © Julien Lanoo, 2019
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22/10/2024
Les lauréats du Paris Shop & Design 2024 révélés !

Le concours parisien, Paris Shop &Design, vient de dévoiler les sept gagnants de son édition 2024.

Depuis dix ans, le Paris Shop &Design récompense des duos de créateurs et de commerçants mettant à l'honneur le commerce dans la capitale. Pour cette édition anniversaire organisée par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, le jury présidé par l'Architecte et Directrice Générale des Ateliers Jean Nouvel, Dominique Alba, à sacré sept unions dans huit catégories. Une diversité par laquelle s'exprime la place des établissements commerciaux au sein de la ville qui en compte près de 62 000. Une place prépondérante dans la vie parisienne que ce concours souhaite soutenir en valorisant l'innovation née de l'interaction entre architecture et commerce. Une optique également sociale et historique, puisque l'enjeu est aussi de maintenir l'attractivité de ces points de vente physiques face à la digitalisation du marché. Car si le prestige de Paris s'est écrit dans l'Histoire et dans la pierre, les savoir faire design et architecturaux ont toujours contribué à bâtir sa renommée internationale.

L'enseigne COMME DES GARCONS joue avec le bois et la radicalité du rouge et du noir ©Paris Shop & Design

Dans la catégorie Mode &ACCESSOIRES :

Rei Kawakubo, designer, et Adrian Joffe, président du Dover Street Market, pour la boutique COMME DES GARCONS (56 rue du Fg Saint-Honoré, Paris 8e)

Dans la catégorie Alimentaire :

Dorothée Meilichzon, architecte pour l'agence CHZON et David Bellaiche, commerçant pour la boutique CREME LONDON (2 rue Geoffroy l'Angevin, Paris 4e).

Dans la catégorie Bien-être Santé Beauté :

Thibaut Poirier et Stéphanie Monteil,tous deux designers d'espace pour l'agence Thiste, et Pauline Picaut, co-fondatrice du SPA CLEMENS (14 rue des Saints-Pères, Paris 7e)

Dans la catégorie Hôtels, Cafés,Restaurants :

Cyril Durand Behar pour Cyril Durand Behar Architectes, et Camille Grenouiller, directeur de l'HOTEL PILGRIM (11 rue de Poissy, Paris 5e)

La boutique d'achat/vente d'articles de seconde main MERCATO ©Paris Shop & Design

Dans la catégorie Maison &Décoration et Prix du public :

Marine Ricardou, architecte du Studio Saint Lazare, et Frédéric Bertinet, CEO et co-fondateur de MERCATO (17 avenue Simon Bolivar, Paris 19e)

Dans la catégorie Terrasses :

Sophie Lacroix, architecte, et Guillaume Bernard, gestionnaire du restaurant HOLLYWOOD SAVOY (44 rue Notre-Dame des Victoires, Paris 2e)

Pour la Mention spéciale du jury :

Marie-Agnès BLOND & Stéphane Roux de Blond & Roux Architectes, et Marie Guerci (Ville de Paris –maître d'ouvrage) pour le THEATRE DE LA VILLE (2 place du Châtelet,Paris 4e)

Dans la catégorie Culture, loisirs,services aux particuliers :

Maël Esnoux et Marguerite Cordelle,architectes pour Core Architectures / Studio kokumi, et Arnaud Pigounides, président de REV MOBILITIES, enseigne de vente et de modification des voitures thermiques en électriques (96 Rue de Lourmel, Paris 15e)

Par un astucieux jeu de rénovation, REV MOBILITIES fait un pont entre l'univers thermique et électrique de l'automobile ©Paris Shop & Design
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22/10/2024
EspritContract : Sifas, l’expert outdoor haut de gamme

Acteur majeur du mobilier outdoor depuis sa création en 1964, la marque originaire du sud de la France Sifas propose des projets contract sur mesure. Un axe majeur pour la marque que Julien Armaroli, actuel co-dirigeant, nous détaille plus précisément.

Après une première édition lancée en 2023, le salon EspritContract, organisé en parallèle d’EspritMeuble, sera de retour au Pavillon 1 de la Porte de Versailles avec 110 nouveaux exposants. Parmi eux, la marque française Sifas, spécialiste du mobilier outdoor haut de gamme, qui livre de nombreux projets pointilleux chaque année et qui s’accompagnent de designers de renom pour imaginer ses collections. Concernant les projets contract, la marque n’a pas hésité à mettre en place une stratégie forte pour accompagner au mieux les professionnels dans la mise en place de leur projet.

Dans votre activité, que représente le secteur contract ?

Le secteur contract représente un axe stratégique majeur pour le développement de Sifas. Nous avons pris conscience de l'importance du mobilier dans les projets professionnels qui est en pleine croissance, c’est pourquoi nous avons investi dans la création de produits et de gammes dédiées pour répondre aux attentes des professionnels de l'hôtellerie, de la restauration et des espaces publics. Des solutions pensées pour conjuguer esthétique, fonctionnalité et durabilité, permettant à nos partenaires de proposer des expériences uniques à leurs clients. Et cette orientation spécifique vers le secteur contract a eu un impact significatif sur notre chiffre d’affaires, consolidant notre position de leader dans le secteur outdoor haut de gamme.

Hôtel Divani Acropolis à Athènes (Grèce), collection Oxford par Christophe Pillet © Sifas

Comment s'organisent les projets contract ? Avez-vous une filière dédiée ?

Nos projets contract s'organisent autour d'une équipe dédiée composée de commerciaux spécialisés pour répondre aux besoins spécifiques et aux contraintes de chaque client. Cette approche nous permet de proposer des solutions sur-mesure, en tenant compte des problématiques inhérentes à chaque projet. Nous avons également un service d'architectes 3D, qui, grâce à des maquettes détaillées, accompagne les clients dans la projection de leur projet en termes de style et de rendu. Une technologie qui permet de mieux visualiser le résultat final et ainsi assurer une parfaite adéquation entre le design et les attentes. En plus de cette approche personnalisée, nous proposons une large gamme de couleurs, de matières et de tissus, permettant aux clients de créer des produits uniques en harmonie avec le style et l'ADN de leur établissement. Une flexibilité qui leur permet à la fois de démarquer et de renforcer leur identité visuelle tout en garantissant des produits à la fois esthétiques et fonctionnels.

Quelles évolutions du secteur avez-vous pu constater ces dernières années ?

Le mobilier est devenu un élément essentiel de l’identité et de l’ADN des établissements. Il ne s’agit plus simplement d’ameublement fonctionnel, mais d’un vecteur clé de l’expérience client. Les établissements cherchent désormais à se différencier en peaufinant chaque détail et cela passe par un mobilier de qualité, conçu pour créer des environnements uniques et mémorables.

Collection Oxford par Christophe Pillet © Sifas

Vous êtes spécialisé dans l'univers outdoor haut de gamme. Quelles sont les spécificités et exigences à prendre en compte au niveau du contract ?

L’univers outdoor, particulièrement dans le haut de gamme, exige une attention particulière à la durabilité des produits. Les clients recherchent des meubles résistants avec un style intemporel, capables de traverser les modes. De plus, les professionnels privilégient des solutions pratiques : les produits doivent être légers, faciles à entretenir et à stocker pendant les périodes creuses. Cependant, la fonctionnalité ne doit jamais compromettre l’esthétique. Chaque pièce doit allier design élégant et performances techniques, afin de répondre aux attentes des clients les plus exigeants.

Un projet significatif à nous détailler ?  

Un projet récent qui incarne parfaitement notre savoir-faire est celui réalisé au cœur d’Athènes, avec la collection Oxford déclinée en structure noire pour le prestigieux Divani Palace Acropolis, situé à 200 mètres de l’Acropole. Cette collaboration a permis de sublimer les espaces extérieurs du restaurant de l’hôtel avec une interprétation contemporaine de la chaise d’extérieur aristocratique classique. La collection Oxford a été choisie pour apporter une touche de raffinement intemporel, en parfaite harmonie avec l'architecture et l'atmosphère du lieu. Ce projet reflète notre capacité à proposer des produits qui allient design et fonctionnalité, tout en s'adaptant au style et à l’ADN des établissements qui nous font confiance.

Hôtel Divani Acropolis à Athènes (Grèce), collection Oxford par Christophe Pillet © Sifas

Quels sont les objectifs derrière votre participation au salon ?

Notre participation au salon vise principalement à mettre en avant notre nouvelle gamme spécialement pour le secteur contract. Cette collection incarne notre engagement à proposer des produits à la fois durables, fonctionnels et esthétiques, parfaitement adaptés aux besoins des professionnels. Un de nos objectifs clés est de montrer la flexibilité et l’étendue des options de personnalisation que nous offrons. Ce salon est une opportunité idéale pour démontrer comment nos solutions sur-mesure peuvent s'adapter aux différents styles et aux ADN des lieux tout en garantissant une qualité et une durabilité optimales.

Quels sont les challenges/actualités à venir pour Sifas ?

L'un des défis majeurs à venir pour la marque est de réussir à anticiper les évolutions les attentes des professionnels et du marché. Le monde du contract évolue rapidement, avec une demande accrue pour des solutions sur mesure, adaptées à des contextes de plus en plus divers. Nous devons rester flexibles tout en gardant notre ADN de qualité et d’innovation. Nous voulons également renforcer notre engagement envers des pratiques plus durables. Cela se traduit notamment par une recherche constante de matériaux éco-responsables, tout en maintenant notre niveau d’excellence en termes de design et de confort. L'optimisation de nos processus de production pour minimiser l'empreinte écologique est une priorité pour l’avenir.

En termes d’actualité, nous avons des collaborations passionnantes en cours avec de nouveaux partenaires dans le secteur de l'hospitalité de luxe, ce qui ouvrira la voie à des projets inédits. Nous continuons à investir dans l’innovation et la recherche de solutions pratiques qui répondent aux besoins futurs de nos clients, tout en maintenant notre positionnement haut de gamme.

La seconde édition d'EspritContract se tiendra du 16 au 19 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract.

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21/10/2024
Le FRENCH DESIGN by VIA ouvre les portes de « La fabrique des icônes »

Nouvelle exposition du FRENCH DESIGN by VIA, « La fabrique des icônes » réunie jusqu'au 13 décembre une vingtaine de pièces célèbres issues de collaboration entre un éditeur et un designer.

Il y a des collaborations qui passent sous les radars, et il y en a au contraire qui, à peine dévoilées, sont érigées au rang de stars. Ce sont ces dernières que le FRENCH DESIGN by VIA a décidé de mettre à l'honneur jusqu'au 13 décembre. Imaginée pour témoigner de la diversité et de la fructuosité des collaborations entre les marques et les designers, l'exposition nommée « La fabrique des icônes », rassemble 22 pièces de design. Autant de créations auxquelles viennent se greffer une projection vidéo permettant de mieux cerner l'approche des concepteurs et des éditeurs, mais également quelques coupures publicitaires rappelant l'image commerciale de ces produits pour le consommateur.

Le canapé Borghese de Noé Duchaufour-Lawrence prend place devant l'étagère Legend éditée par Roche Bobois. Dessus prend place la carafe La Lame d’eau de Philippe Starck. A droite, le miroir dessiné par Julie Soulard surplombe la chaise Kuskoa fabriquée par ALKI ©FRENCH DESIGN by VIA



Le succès, souvent surprise, jamais miracle

Devenues des références dans le monde du design, les pièces choisies l'ont été pour leur double succès, d’abord public, car leurs silhouettes sont aujourd'hui largement identifiées, puis industriel puisque plusieurs milliers d'exemplaires ont été vendus. C'est en grande partie sur ce critère que la sélection des pièces s'est établie, allant parfois jusqu'à prendre en compte la couleur ou la taille la plus demandée sur le marché. Mais au-delà de la notion commerciale, l'exposition trace avant tout les lignes de lecture permettant de comprendre l'origine de ces succès. Ainsi, chaque pièce est accompagnée d'un cartel sur lequel figure des thématiques récurrentes comme « Bestseller commercial », « Révélation changement sociétal » ou encore « Révélation technique. » Autant de catégories qui abordent de manière très didactique les raisons du succès de telle ou telle pièce.

Les époques se croisent avec l'assise TOGO de 1973 présentée dans un tissu Floraly coloris miel, et la Chaise Bold de chez Moustache ©FRENCH DESIGN by VIA

Pour Jean-Paul Bath, directeur général du FRENCH DESIGN by VIA, « le produit iconique est souvent synonyme d’une création disruptive appuyée sur un savoir-faire ou une technologie innovante.» On notera par exemple la question du savoir-faire, artisanal ou industriel illustré dans l'applique Carmen réalisée par le duo Paulineplusluis en 2018 et fabriquée selon une technique unique adaptée à une machine dont il ne reste que deux exemplaires dans le monde. Mais comment aborder la création contemporaine sans parler des bestsellers du passé parmi lesquels la Chaise A sortie en 1935 chez Tolix ? Un modèle empilable et indestructible qui avait à l'époque rencontré un vaste succès grâce à la technique de galvanisation du zinc mise au point par son designer Xavier Pauchard, et qui totalise 89 ans plus tard, 10 % des ventes actuelles de la marque. Un produit devenu iconique pour sa praticité, mais aussi pour sa capacité à s'être inscrit dans époque et à rester d'actualité aujourd'hui. Ajoutez à cela les créations dont l'audace et la surprise ont permis d’atteindre le succès, à l'image de la suspension Vertigo de Constance Guisset sortie en 2010, ou de la chaise Moustache entrée dans les musées et sur les plateaux télé avant d'entrer dans les foyers.

La Chaise A, de Tolix conçu par Xavier Pauchard en 1935 tourne le dos au miroir Zodiac Bumper dessiné par Jean-Baptiste Fastrez pour Moustache en 2018 ©FRENCH DESIGN by VIA

Une scénographie toute tracée

Imaginée par le studio Passage, la scénographie de l'exposition propose un univers industriel (très) revisité. « Pour concevoir le décor de l'exposition, Samuel Perhirin et moi, nous sommes attachés à la notion de fabrication. Nous avons voulu comprendre comment un objet pouvait devenir une icône » explique Arthur Fosse. Un cheminement qui a naturellement conduit le duo vers les usines et plus précisément les marquages au sol présents le long des lignes de production. Des axes graphiques et évocateurs retravaillés dans des coloris très visuels parmi lesquels un vert intense, couleur signature du studio. Très linéaire, le décor composé de surface géométriques semblable à un tangram, a été imaginé pour s'ajuster et s'exporter facilement à l'occasion d'autres expositions. Autre parti-pris fort de cette scénographie, l'absence de toute hiérarchisation. « C’est une volonté arrivée dans un second temps pour offrir une forme de transversalité entre les époques et les styles. La chaise Tolix de 1935 prend ainsi place au pied d'une étagère Roche Bobois tandis qu'en face la canapé Borghese de Noé Duchaufour-Lawrence lui répond. »

Ce n'est donc pas tant une réflexion sur le succès, qu'un dialogue entre des grands noms du design tels que le studio 5.5, Tristan Lohner ou Philippe Starck  et des grandes marques à l'image de Maison Pouenat, ALKI ou Fermob.

Au premier plan, le Guéridon T140G de Michel Jouannet pour Maison Pouenat fait écho à l'assise CAST éditée par La Manufacture. Derrière, la lampe Carmen éditée par Hartô ©FRENCH DESIGN by VIA
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