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Le 23 juin, le festival Design Parade s’est ouvert à Toulon avec les expositions d’architecture d’intérieur suivies le lendemain par l’inauguration des expositions de design à la villa Noailles à Hyères, un évènement à la fois grand public et pointu. Au total, 20 jeunes talents entraient en concurrence avec des projets de grande qualité. Découvrez les lauréats de cette édition 2022.
Depuis 2006, la villa Noailles accueille la Design Parade, fondée et dirigée par Jean-Pierre Blanc et présidée par Pascale Mussard. Le festival se divise depuis 2016 entre Hyères – pour le design – et Toulon -–pour l’architecture d’intérieur. Il a pour mission de mettre à l’honneur 20 jeunes créateurs, en leur offrant une vitrine ainsi qu’un accompagnement complet pour la réalisation de leur présentation. Dans chaque section, un jury professionnel récompense des lauréats dans des prix rendus possible grâce à une dizaine de partenariats qualitatifs (comme le Mobilier national, la fondation Carmignac ou encore la manufacture de Sèvres, Chanel…) Les expositions sont ouvertes au public jusqu’au 4 septembre pour celles de Hyères et jusqu’au 30 octobre 2022 pour celles de Toulon. Cette année, le jury de Toulon était présidé par Rodolphe Parente – également invité d’honneur – et retenu pour son style percutant et glamour. Quant à Hyères, le choix s’est porté sur Ineke Hans et son design et sa recherche d’économie de matière.
Design Parade Hyères 2022
Grand Prix du jury : Claire Pondard & Léa Pereyre
Le projet Anima II, réalisé par Claire Pondard & Léa Pereyre a remporté le Grand prix du jury ainsi que le Prix du public de la ville de Hyères pour leur recherche alliant matériau et robotique : Anima II sont des formes mouvantes, qui réagissent à la présence humaine grâce à des capteurs de mouvements : dans un esprit de créatures abyssales, des « simples » feuilles de plastique en 2D se transforment en formes organiques qui montent, descendent et s’étendent.
Ce Grand Prix du Jury de la Design Parade Hyères dote le duo d’une résidence de recherche d’un an à Sèvres, de la participation au concours en 2023 en tant que membre du jury accompagnée d’une exposition personnelle à la villa Noailles ainsi qu’un séjour de recherche d’un an au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (Cirva) afin de réaliser un vase en trois exemplaires.


La Mention spéciale du jury pour Stéven Coëffic
Stéven Coëffic avec son projet « Un moment de distraction fonctionnelle » et ses objets colorés majoritairement réalisés en céramique et en verre reçoit la Mention spéciale du jury. Par sa série de neuf objets, le designer joue avec les codes d’ouverture et de fermeture, les redéfinissant : le coffre s’ouvre grâce à un point de connexion, le lampadaire s’allume par la superposition de deux objets … La démarche design se veut intemporelle avec ses objets qui ne nécessitent pas d’électronique et ses formes simplifiées.
Un prix fruit de l’association d’American Vintage avec le festival qui offre à Stéven Coëffic une dotation pour créer une pièce en collaboration avec eux.

Design Parade Toulon 2022
Madeleine Oltra & Angelo de Taisne : consacrés par 4 prix
Le duo a fait une prestation fracassante à la Design Parade Toulon 2022 avec Sardine Sardine en remportant pas moins de 4 prix avec le Prix Chanel, le Prix Van Cleef et Arpels, le Prix Carmignac et le Prix du jury. Sardine Sardine nous plonge dans sa tente en toile aux couleurs chaleureuses et dorées. Entre la Ricorée, les figues sur la table, le lit de camp et la bouilloire frémissante, ce projet offre une immersion complète appelant à l’aventure. Le duo a dessiné les différentes pièces de mobilier, a su décliner des fauteuils et des lits d’appoints les codes du matériel de camping (matériau, technique) et a repris dans les coutures des revêtements des matelas gonflables. La « tente XXL » est entièrement démontable et transportable sur un toit de voiture équipé. Les deux jeunes designers se sont ingéniés à détourner des matériaux (tapis de sol) pour mieux revisiter les objets du quotidien dans un principe ergonomique.
Créé en 2019, le Prix Visual Merchandising décerné par Chanel permettra au duo de réaliser un projet de création à hauteur de 20 000€. Ce dernier sera exposé lors de la Design Parade Toulon 2023. Quant au Grand prix Van Cleef & Arpels, il dote les gagnants d’une bourse de 5 000€. Nouveautés 2022 : un accompagnement en conseil en image et relations presse par l’agence David Giroire Communication est proposé pendant un an ainsi qu’une possibilité de collaborer avec Delisle pour créer une pièce d’une valeur de 10 000€. Sans oublier le développement d’un projet créatif avec Codimat Collection, projet ayant vocation à rentrer dans les collections de la maison. Enfin, 2022 marque également l’arrivée de la Dotation de la fondation Carmignac qui récompense le duo avec une participation au concours en tant que membre du jury, une exposition personnelle à Toulon à la Design Parade Toulon 2023 et une invitation dans une résidence à créer un objet faisant le lien avec la philosophie du lieu.




Paul Bonlarron, Prix du Mobilier national à Toulon
C’est dans la matière molle que Paul Bonlarron trouve son inspiration et pense sa toilette aux coquillages comme une coquille habitable, mêlant miroir de nacre, fresque rocailleuse et motifs marins sur les pas des rocailleurs méditerranéens du XVIIe siècle.
Ce Prix du Mobilier national lui offre alors l’occasion de développer un projet créatif avec son l’Atelier de Recherche et de Création (ARC). L’institution – qui met en avant le design contemporain – permettra à Paul Bonlarron de présenter en 2023 son prototype au cours d’une exposition scénographiée par lui.
Prix du public de la ville de Toulon pour Marthe Simon
L’oursinade remporte le Prix du public de la ville de Toulon pour son intérieur évoquant l’oursin avec ses motifs inspirés de la villa Kérylos.


Du 14 au 19 juin 2022, la Messeplatz de Bâle accueillait la 16ème édition de Design Miami/ Basel sur le thème « The Golden Age : Rooted in the Past ». L’occasion pour la nouvelle directrice artistique de la manifestation, Maria Cristina Didero, de nous présenter les nouveautés.
Cette 16e édition de Design Miami/ Basel permettait les expositions de 34 des plus grandes galeries du monde, parmi lesquelles la Friedman Benda new-yorkaise, la parisienne Galerie Meubles et Lumières ou encore la BABS Art Gallery de Milan. Par ailleurs, 17 expositions Curios – c’est-à-dire une plateforme invitant les designers, conservateurs, innovateur et galeries à présenter des cabinets de curiosités tout au long de la foire – étaient présentées, telle la Rademakers Gallery et l’installation Altar of Imagination de Kiki van Eijik. Nouveautés également avec la première exposition « Podium » à Bâle, la série inaugurale de projets satellites spéciaux et le cycle de conférences variées.

La présentation des nouveautés
Inspiré par le thème « The Golden Age », le « Podium » de la foire est une exposition-vente explorant espaces géographiques et chronologiques, comme l’explique Maria Cristina Didero : « Podium devient une plateforme de réflexion sur la manière dont ces pièces peuvent susciter des discussions sur la scène du design d’aujourd’hui. » Ainsi, les pièces modernes se mêlent aux pièces historiques, passant du luminaire de Faye Toogood à la chaise Capricone de Vladimir Kagan. Une sélection que Maria Cristina Didero décrit par « La sélection des pièces repose sur les émotions qu’elles peuvent transmettre, elles ne sont pas liées les unes aux autres, mais elles sont ici parce que chacune d’entre elles est très importante et franche. Je vois beaucoup d’émotion et de sensibilité dans ces objets. » Visibles à la fois sous forme physique et en ligne, elles peuvent être achetées tout au long de l’évènement.

Notons par ailleurs le Special Satellite Projects, marquée par Pulse Topology, l’installation du Mexicano-Canadien Rafael Lozano-Hemmer. Ses 6000 ampoules forment une expérience immersive avec les capteurs de pouls réalisant un enregistrement des battements du cœur des visiteurs, ajoutant le pouls de chaque nouveau visiteur au rythme de la lumière. Autres découvertes avec les porcelaines de Diego Cibelli, Méditation en cas d’urgence, et les meubles inspirés par la nature de Joseph Walsh Studio.

Enfin, un cycle de conférences, numériques ou en personne, ont eu lieu autour de la nature même du design. Le futur du design ? La montée des NFT ? La popularité des designs des années 1980 ? Autant de thèmes éclectiques qui ont pu être abordés sous l’organisation de Maria Cristina Didero.
Les galeries mises à l’honneur
Quatre galeries ont été particulièrement remarquées. La hollandaise Morentz a reçu le Prix pour la meilleure galerie avec son installation mélangeant les oeuvres rares en célébrant « le meilleur du design international du milieu du siècle, unissant intuitivement les expressions nordiques, italiennes, américaines et brésiliennes » pour reprendre les mots du conseiller Simon Andrews.

Quant au Prix du meilleur Curio, il revient à la Faina Gallery avec sa designer d’origine ukrainienne Victoria Yakusha et sa tapisserie de deux mètres symbolisant le lien indéfectible des Ukrainiens à leur sol.

Récompense également pour la Galerie Meubles et Lumières qui reçoit le Prix du meilleur objet historique grâce à l’ensemble de mobilier de bureau signé Pierre Poutout et rappelant les années 1970.

La Galerie Maria Wettergren n’est pas en reste puisqu’elle obtient le Prix du meilleur objet contemporain pour Planet de la danoise Astrid Krogh que résume l’architecte Lee Mindel par « Faite de feuilles d’or, d’argent, de platine, d’aluminium et de fibres optiques – avec son flux de lumière en mouvement et ses diverses surfaces vibrantes – Planet d’Astrid Krogh est un festin pour les yeux ».


B(u)y Design est un projet crée dans le but de faire valoir l’excellence du design italien et particulièrement toscan, en favorisant les échanges entre entreprises et opérateurs du design de renommée internationale.
B(u)y Design est un événement inspiré du recueil Décaméron écrit par GiovanniBoccaccio, dont le message principal était de construire un avenir différent et un nouveau modèle de société basé sur une prise de conscience du présent et du passé. Organisé à la fois virtuellement et physiquement, ce rendez-vous vise à l’internationalisation du design toscan, à travers l’organisation de rencontres entre une centaine d’entreprises et opérateurs internationaux.
De fait, pendant plus d’un an, B(u)y Design sera la terre d’accueil d’échanges entre ces entreprises et les plus de 80 opérateurs professionnels du design (architectes, designers…), sélectionnés au niveau international, et venus d’une quinzaine de pays différents. Une organisation découpée en six actions de réception, qui oscillera entre rencontres B2B et visites d’entreprises. Focus sur huit entreprises participantes.
My Home Collection, repenser l’ameublement à travers des histoires
Créée en 2015, entre Florence et Sienne, au croisement de savoir-faire artisanaux tels que la menuiserie, la couture et le traitement du cuir, MyHome Collection veut repenser la manière de meubler les espaces. Les produits de cette entreprise italienne racontent une histoire, à la fois au travers de son savoir-faire artisanal qui est au cœur de son processus de production, accentué par une histoire culturelle forte, puisque tous les produits sont de fabrication 100 % italienne, en accord avec les traditions. Parmi les produits emblématiques, on peut citer par exemple la table Aronte du designer Giulio Iacchetti qui s’est concentré sur le design articulé de la structure en croix ou encore le tabouret Baba de Serena Confalonieri, un modèle inspiré de la mode.


Alivar, l’expert ameublement pour le salon
L’entreprise italienne Alivar créer des pièces au design uniques et iconiques, avec un réel savoir-faire artisanal, puisque toutes les pièces sont sublimées par des artisans toscans depuis plusieurs générations. Parmi les nouveautés 2022, on peut citer le canapé Edward, le buffet Shake et le fauteuil Zoe, tous designés par l’architecte Giuseppe Bavus.

Tosconova, entre savoir-faire et techniques de pointe industrielles
Tosconova est une entreprise de mobilier aux inspirations venues de Florence créée en 1963 par Giovanni Michelacci. Une entreprise qui met en dialogue un savoir-faire artisanal fort avec des techniques de pointe en matière de design et d’industrie. Spécialiste de l’aménagement des espaces de luxe, les projets de Tosconova allient à la fois technique et créativité, sans pour autant en oublier ses valeurs fortement basées sur l’éthique. En effet, l’entreprise accorde une importance dans le choix de ses matières premières utilisées qui sont respectueuses de l’environnement puisque non-toxiques et durables dans le temps. Aussi, l’entreprise met l’accent sur le bien-être, en créant un environnement de travail sûr et attrayant. Pour sa collection 2021-2022, parmi les nouveautés figurent les canapés Lanai et Moritz, le tabouret Forty Canaletto ou encore la table de nuit Brass.

Exenia, et la lumière LED fut
Fondée en 2010, Exenia est une entreprise appartenant au groupe Lumenpulse. Elle est productrice d’appareils d’éclairage pour tout type d’espace, indoor ou outdoor, et se spécialise notamment dans la production de luminaires intérieurs à LED, adaptés à tout type d’intérieur (showroom, centres commerciaux, résidentiels…). Les produits proposés sont de divers formes, allant de la suspension classique avec le modèle Naboo aux appliques murales Rock ou encore les projecteurs Revo présentés en « famille ». On retrouve également des lampadaires, des encastrés, systèmes ou luminaires pour pistes. Une entreprise encore en plein essor dont la culture entrepreneuriale est solidement fondée sur des principes de collaboration, de transparence, de qualité, de recherche, d’innovation et de durabilité.

Opinion Ciatti, la maison aux 70 ans d’histoire
Première entreprise italienne à avoir crée des meubles pour téléviseurs, Opinion Ciatti est fondée en 1950 sous l’impulsion, ou plutôt l’intuition, de Rolando Ciatti alors grand curieux et observateur des changements du monde de l’époque. Une institution « visionnaire » qui se présentera lors du salon du meuble de Milan dans les années 1980 avec une collection aux concepts bien à elle. Au fil des années, les membres de la famille Ciatti s’allient à Gianni Pareschi ou encore Bruno Rainaldi pour imaginer des collections nouvelles, si ce n’est iconiques, à l’instar de la bibliothèque autoportante Ptolomeo, véritable bestseller de la maison. En 2006, Lapo Ciatti rejoint l’entreprise pour en devenir le PDG, en mettant un accent fort sur l’aspect design puisque celui-ci est titulaire d’une formation en design industriel. À ses cotés, Bruno Rainaldi devient directeur artistique. En 2022, il présentait à l’occasion du salon du Meuble de Milan, la collection de tables basses Koji, caractérisée par sa flexibilité et sa polyvalence.

New Design Porte, entreprise toscane et familiale
New Design Porte, située à Monteriggioni, entre Sienne et Florence, est une entreprise spécialisée dans le design de portes, portails, planchers en bois, boiseries, walk-in armoires, cuisines et compléments d’ameublement. Institution familiale, New Design Porte a été créée en 1996 par Lorenzo et Cinzia Cortigiani, des entrepreneurs qui avaient déjà une expérience notable dans le domaine de l’ameublement et du mobilier. Le couple fondateur sera ensuite renforcé par l’arrivée de leur fils ainé Niccolò et de leur fille Marta quelque temps plus tard. Ils proposent ainsi des modèles classiques, modernes ou contemporains, déclinables selon les envies et besoins.


Marioni, les passionnés de céramique florentins depuis trois générations
Depuis trois générations, l’entreprise familiale Marioni lancée en 1966 à Florence, propose des collections liées à la créativité et au travail manuel. Avec la céramique comme matériau de prédilection et point de départ de nombreuses de leur collection, ils proposent des pièces aux couleurs, lignes et finitions choisies avec minutie. En 2022, ils participent à de divers salons notables durant lesquels ils ont présenté leur nouvelle collection intitulée Notorious Collection designée entre autres par Piero Angelo Orecchioni et Studio 63. Ainsi, le salon du meuble de Milan a été l’occasion de découvrir le canapé Mythos et le vase Thorn. Un peu plus tôt en mars, ils présentaient à Maison et Objet quatre autres pièces : le canapé et fauteuil Baia, les tables d’appoint Cyl, Snake, Kelly et Edith, les luminaires Palm ainsi que le fauteuil Joan.


SoftHouse, l’entreprise des soeurs Torri
La société Softhouse a été fondée en 1990 par les soeurs Laura et Mariella Torri. Au fil des années, la marque s’est forgé une identité forte à la fois grâce à son approche singulière des formes et des matériaux et son interprétation rigoureuse des couleurs, mais également ainsi à travers sa grande participation féminine pour la création des collections. En effet, en plus d’avoir été fondée et dirigée par deux femmes, la plupart des personnes travaillant chez Softhouse sont féminines.

Softhouse propose ainsi des produits sophistiqués mêlant un certain sens du détail et des lignes intéressantes, en témoignent les canapés Cipria et Duna. En parallèle, l’entreprise participe également à la conception de divers hôtels, en Italie et à l’international.

Après une quatrième édition 2021 en ligne, le salon Collectible accueillant la crème du design d’exception et émergent international, a fait son grand retour entre le 20 et le 22 mai dernier, à l’espace Vanderborght. Focus sur une dizaine de pièces, maisons d’éditions, créateurs ou galeries qui font désormais de ce rendez-vous annuel, un immanquable du secteur.
Depuis 2018, les deux fondatrices Clélie Debehault et Liv Vaisberg œuvrent à faire de Collectible, une plateforme valorisant la création design de collection, à travers des créateurs reconnus ou en devenir. « Collectible, c’est plus qu’un salon, c’est une communauté d’acteurs qui se retrouve dans une sorte de Summer Camp », souligne Liv Vaisberg. Cette année, plus de 100 participants internationaux – galeries, studios design, institutions ou maisons de renom – ont participé à l’édition placée sous le signe du renouveau. En effet, l’évènement s’est doté d’une nouvelle section The Editors, regroupant les maisons d’édition prospectives et de niche, à côté de Main, section dédiée au design représenté en galeries et Bespoke, privilégiant matériaux nobles, rares et savoir-faire artisanaux revus par des designers indépendants. Quant à Curated, consacrée aux designers et studios émergents ou indépendants, elle a été conçue cette année par le collectionneur et curateur design Berry Dijkstra qui a imaginé Escapism, une exposition repensant les formes et les matériaux. « Je souhaitais inviter le public à voyager hors de la réalité et le transporter dans un monde éthéré, utopique, fantaisiste, à travers les formes et les objets », relève encore le commissaire hollandais. Dans ce contexte réjouissant, florilège de quelques pièces ou créateurs remarqués.
Section Main
Sur le stand de la galerie belge Maniera, éditant des objets aux confins de l’architecture, du design et de l’art, le designer autrichien Lukas Gschwandtner présente une chaise qui s’appréhende comme un vêtement de cuir, avec une longue écharpe à franges, modulable. Issu du monde de la couture, il s’intéresse au problème d’échelle, au corps, et étudie particulièrement la façon dont un meuble va s’approprier le langage corporel. Une vision du siège à la fois luxueuse et humaine, à travers des formes rappelant des accessoires que l’on porte très fréquemment sur soi.

La galerie barcelonaise présente entre autres pièces Game of synchronocity de StudioPepe, agence de design et d’architecture milanaise, dont les œuvres, souvent poétiques, ont une identité iconographique forte. Cette table s’inspire de la philosophie de Carl Gustav Jung, défendant l’existence de connexions cachées entre des phénomènes non reliés entre eux. En premier lieu, son usager pense à une idée, une question ou un fait personnel. Puis, il fait rouler deux fois une petite bille de métal qui va s’arrêter sur une partie du plateau où est gravée une pensée, telle une réponse à son interrogation. Des réponses qui peuvent être parfois contradictoires. Un objet esthétique, ludique et philosophique !

Le stand de la galerie Maria Karlova d’Amsterdam figure parmi ceux qui ont été les plus remarqués pour ses pièces s’intéressant à la valeur des matériaux et l’esthétique pure des formes. Connu pour son travail à partir de cartons et matériaux de rebut, le créateur tchèque Vadim Kibardin présente pour la première fois Black Mirror, nouvelle collection capsule comprenant une chaise et une table de coiffeuse conçus à partir de papier récupéré. Ses objets aux design organique et coloris noir profond, explorent donc la pratique du réemploi et contribuent à la mise en place d’une économie circulaire. Jesse Visser Designprojects est une agence hollandaise de design, spécialisée dans les meubles et luminaires sollicitant de nombreux sens. Aussi sobre que poétique, la pièce Beacon of Light se compose d’une sphère lumineuse en verre sablé, reliée à une pierre – une roche unique, créée par la nature – par une corde suspendue à une poulie. Evoque-t-elle ce fragile point d’équilibre à atteindre dans notre monde incertain ? En utilisant en partie des matériaux essentiels, bruts, naturels, Beacon of Light met en avant le riche éventail de matières, prêtes à être utilisées, que la
nature met à la disposition de l’homme, et stimule la sérénité du spectateur.

Pour créer le collectif Objects with Narratives, deux jeunes entrepreneurs-designers bruxellois se sont inspirés du peintre surréaliste René Magritte. « Pour lui, la peinture était […] un moyen de raconter des histoires fascinantes, comme l’est pour nous le design de collection, explique le collectif. Comme le suggère le mot « surréel », les œuvres vont au-delà de leur réalité formelle et exigent une seconde lecture […]. » Sur le stand, deux environnements – l’un nocturne et organique, aux couleurs bleues et roses, l’autre plus lumineux et rayonnant, aux couleurs rouge et bronze – se font face. « Deux espaces uniques qui se stimulent et finissent par se fondre en une seule expérience surréaliste. » Parmi les pièces, entre autres de Supertoys Supertoys, Laurids Gallée, Pietro Franceschini, Sabourin Costes, celle du créateur allemand Lukas Cober évoque la force de l’océan. New Wave Side Table Liquid déploie ses lignes oblongues réalisées à partir de résine coulée et sculptée, afin d’obtenir sa forme définitive polie, toute en transparence.

Section Bespoke
Le jeune créateur français Leo Orta imagine des « œuvres d’art fonctionnelles », aux formes hybrides rappelant étrangement celles des humains et des végétaux et quelque peu surréalistes. Son ensemble est composé d’une table basse à deux plateaux et de deux chaises en fibre de verre, aux couleurs acidulées. « Le titre de cet ensemble est inspiré des propos du psychiatre Serge Tisseron dans son livre « Le jour où mon robot m’aimera », explique-t-il. Celui-ci évoque nos relations avec les machines, les robots et l‘intelligence artificielle. Avec certains objets, nous créons des liens affectifs. […] Grâce à ces liens, certains meubles nous permettent de ne pas avoir à rentrer dans une « surconsommation » du produit. »


Créé en 2022, le bureau Heim + Viladrich est né de l’association de Lauriane Heim et Johan Viladrich, créateurs hollandais au design sensuel, direct et sans compromis. Pour leur première participation à une foire, ils présentent AIRE 75, ensemble d’objets et meubles s’inspirant d’une aire d’autoroute. « Ces lieux toujours différents et pourtant toujours identiques nous ont inspirés sept œuvres, explique Lauriane Heim. Ayant récemment déménagé de Rotterdam à Montpellier, nous avons décidé de rendre hommage aux objets peu glorieux rencontrés le long de l’A75, pour rejoindre le sud de la France. Les matériaux et dimensions des tables de pique-nique, cendriers et bancs ont été balayés, étirés et transformés, afin de générer des pièces familières tout autant qu’inattendues. » Des objets souvent d’une seule matière, affichant joints et structures. A noter, leur miroir en inox brut, travaillé de manière à rappeler l’image de la buée dans les voitures…


L’atelier anversois de taille de pierre Studio DO, fondé par Dana Seachugan, créatrice de bijoux et l’artiste Octave Vandeweghe, analyse le rôle matériel et culturel des gemmes. Leur collection Gemma ex Lapide démontre la force du minéral utilisé comme matériau fondamental et comme support pour leurs multiples parures… Intervenant de manière quasi minimaliste sur la pierre, ils en extraient la forme traditionnelle liée au bijou et à sa fonction. Une vision délicate et innovante de la gemme, comme de la valeur d’usage de l’objet, mettant en exergue la simplicité et le caractère essentiel du matériau-support à exposer. Studio DO, un bijou à porter, une pierre à exposer !

Section The Editors
Créé en 2019 par le designer Clément Rougelot et le jeune entrepreneur Kevin Dolci, 13Desserts est un label français original et visionnaire. Sur leur stand, le luminaire rouge Venus de Sophia Taillet interpelle par le détournement de la technique de la cive, utilisée pour la création de vitraux contemporains. « Entre surface onduleuse et courbe voluptueuse, Venus est un luminaire en verre soufflé explorant les techniques traditionnelles du verre en fusion, explique-t-elle. En suspension, sa forme organique et gracieuse révèle une légèreté visuelle qui illumine l’espace. » En outre, Venus interroge l‘usage d’un verre aux antipodes de sa fonction. À tout moment, la cive ainsi courbée, à l’allure étrangement molle, semble basculer de part et d’autre du néon lumineux.


La seconde collection de la maison française Theoreme Editions, Collection 02, réunit des pièces de dix designers tels qu’entre autres, SCMP Design Office, Services Généraux, Adrien Messié, Victoria Wilmotte ou encore Wendy Andreu, ayant collaboré avec des artisans européens. Sur le stand mêlant scénographie aux couleurs pop acidulées et pièces aux lignes pures, souvent géométriques, Maze Mirror de Wendy Andreu est un long miroir conçu par des artisans italiens. Il ressemble à un monolithe minéral, à ceci près qu’il est composé de panneaux de verre fumé et miroirs. Une « sculpture-miroir » qui permet de voir sans être véritablement vu, jouant sur les reflets et les perspectives.

À l’espace Vanderborght, Collectible 2022 a tenu toutes ses promesses, offrant une belle visibilité à un design visionnaire, parfois radical, entre art architecture et design. Et confirmé sa place de choix au sein du Design contemporain et de son marché.

Lors de la Milan Design Week 2022, Cassina présentait sa nouvelle collection éclectique, notamment au travers de ses collaborations et de son nouveau pilier : Cassina Details, centré sur les accessoires.

KALEIDOSCOPE
Couleurs vibrantes et vision new-yorkaise, ce paravent du designer Gaetano Pesce allie technologie (par son mix entre résine polyuréthane et laiton satiné) et poésie en offrant une vue sur les gratte-ciel au soleil couchant. Un processus complexe réalisé à la main.
Tramonto a New York, design Gaetano Pesce, Collection Cassina Details

CONTEMPORAINE
Ce duo créatif, Cassina et Ginori 1735, inaugure une première collection avec sa série de vases de formes différentes. En noir sur blanc, ils s’illustrent par leur décoration « en graffiti » réalisée à la main. Ces vases en porcelaines tirent leur inspiration des archives de la Manufacture Ginori en y ajoutant une interprétation contemporaine.
Post Scriptum Formafantasma, Collection Cassina Details avec Ginori 1735

LES SIXTIES
L’architecte Antonio Citterio conçoit ici un exosquelette complété de coussins rappelant les années 1960 par son design élégant et flexible. Composé de huit modules indépendants, ce canapé s’adapte à son espace de vie, idéal pour les environnements urbains.
Esosoft, design Antonio Citterio, Cassina.

COMPLICITE
Explorant les techniques artisanes du traitement du verre de Murano, la designer Patricia Urquiola associe couleurs vives et treillis de cordons colorés appliqués sur l’extérieur, la « morisa », pour un hommage à Venise.
Sestiere, designer Patricia Urquiola, Collection Cassina Details.

VIRGIL ABLOH
Le showroom de Cassina faisait la part belle à sa collaboration étonnante avec le designer et artiste Virgil Abloh, récemment décédé. Modular imagination est un jeu de modules, dans un esprit Lego révision, qui se transforment à volonté en assise d’appoint, table basse… en fonction des besoins. Les blocs, en biopolymère noir mat et bois recyclé, sont entièrement désassemblables pour être recyclés après utilisation.
Modular imagination, Virgil Abloh pour Cassina

TOUT DENIM
Avec ses courbes incomparables, ce fauteuil est recouvert d’un denim japonais se déclinant en trois coloris : bleu indigo, noir et écru. L’écologie est au coeur de cette édition avec ses matériaux circulaires, sa mousse brevetée à base biologique et biodégradable et son rembourrage en fibres 100% recyclées.
Soriana, designers Afra & Tobia Scarpa, Cassina

OXYMORE
Entre assise moelleuse et rigueur géométrique, cette chaise du designer Michel Anastassiades puise son inspiration du patinage artistique par ses deux fines plaques d’aluminium allant de sa base aux accoudoirs et son minimaliste précis.
Flutz, designer Michel Anastassiades, Cassina

CREATIVITE
Par la finesse de ses panneaux et de leurs supports, ce système du designer Mikal Harrsen permet l’interprétation de tous pour son usage. Déclinable en une large série de matières et de couleurs, ses accessoires (tels que des caissons à tiroir), il s’adapte à chaque espace.
Ghost Wall, designer Mikal Harrsen, Cassina

Pour sa participation à la 60e édition du Salon du meuble de Milan qui s’est tenu du 7 au 12 juin, l’éditeur de mobilier italien Ethimo avait confié sa scénographie au designer Christophe Pillet. Une présentation aux ambiances méditerranéennes qui exposait pour les nouveautés 2022.
A l’occasion du salon du meuble de Milan, Ethimo a fait confiance au designer et architecte d’intérieur français Christophe Pillet pour sa scénographie. Une installation qui présente entre autres une collaboration avec ce dernier, mais également des produits issus de ses collaborations avec Studiopepe, Paola Navone, Marc Sadler, Patrick Norguet ou encore Luca Nichetto.

Une scénographie et une collection « star » signée par Christophe Pillet
Si Christophe Pillet était en charge de la scénographie, Ethimo présentait également deux collections en collaboration avec le designer : Costiera et Baia. Des canapés et fauteuils lounge outdoor nés de la rencontre entre un savoir-faire technique et une sensibilité esthétique, dont les lignes et couleurs sont inspirées de l’univers nautique. Les deux collections comptent plus de vingt éléments et sont combinables entre elles, et permettent de personnaliser différents espaces, avec une importance donnée aux tissus utilisés.


D’autres collaborations notables d’Ethimo mises à l’honneur
Sur ce stand aux ambiances nautiques, on pouvait y retrouver d’autres pièces issues de collaboration avec Ethimo. De fait, étaient également présentés les pots de la collection Bulbi de Studiopepe, les tapis Nodi de Paola Navone, les tables d’appoint de Patrick Norguet ou encore le lampadaire Woody de Marc Sadler. La marque présentait également sa table de repos Bold, issue de sa dernière collection outdoor 2022. Et pour compléter sa collection Venexia, Ethimo proposait également de découvrir une chaise et une table de repas par le designer italien Luca Nichetto.


Pour la Design Week de Milan, Studiopepe a collaboré avec Galerie Philia et présente en exclusivité sa nouvelle collection d’objets design. Des pièces exposées dans le cadre d’une installation intitulée Temenos, à venir découvrir dans un espace de 200 mètres carré, investit spécialement pour l’occasion, dans le quartier de Baranzante.
Agence de design basée à Milan, Studiopepe a été créé en 2006 par Arianna Lelli Mami et Chiara Di Pinto. Fortement axé sur la création et la recherche, Studiopepe met en avant une approche multidisciplinaire englobant à la fois architecture, aménagement d’intérieur, conception de produits et direction créative. Concernant, la Galerie Philia, elle a été fondée en 2015 par deux frères et se donne pour mission d’accompagner de jeunes artistes et designers émergents ou établis, abordant une approche transculturelle marquée et un intérêt certain pour la littérature et la philosophie. Elle possède des agences à Genève, New York et Singapour, et organise des expositions dans ses espaces permanents, mais également dans des lieux originaux à travers le monde, en témoigne la collaboration avec Studiopepe.
Temenos, une installation immersive
Le projet Temenos, monté par Studiopepe et la Galerie Philia est exposé du 6 au 12 juin, dans le cadre de la Milan Design Week et présente des pièces créées en exclusivité pour la galerie. Studiopepe présente ainsi en édition limitée un ensemble de chaises monolithiques, une console, un miroir et une lampe, mais également des objets tels qu’un vase et un chandelier, fruit du travail de recherche du duo de designers qui s’interroge sur la « sémiotique » des objets et la mutation de leur fonction originelle.


Inspirations anthropologiques et de cultures anciennes
Passionnés d’anthropologie et de vestiges de cultures anciennes, Studiopepe et la galerie Philia présentent ainsi des pièces à fortes inspirations archétypales et monuments sacrés, tels que Stonehenge et le dôme du Panthéon. De fait, cet intérêt commun est symbolisé dans l’exposition par une imposante structure cylindrique, érigée au centre de l’exposition, comme un symbole de vie, de nature et du renouvellement cosmique.

Ainsi, chaque pièce de la collection porte le nom des neuf entités archétypales de la cosmogonie égyptienne. Parmi les lots phares de la collection figurent la table basse Tefnut, caractérisée par un plateau légèrement creusé et assemblée de plaques d’onyx brun sur plusieurs niveaux et la lampe en béton Temu. Le duo présente également un ensemble de chaises réalisées en bois brûlé, Geb et Nut, symbole de l’excentricité de Studiopepe. N’en oubliant par leur attachement à l’expérimentation et le mariage de différentes matières, ils présentent également le chandelier Nefti et les vases Seth & Sekhmet, faits en matériaux naturels, à base de mélanges de pierres, et respectueux de l’environnement. « Cette installation, conçue étroitement avec la galerie Philia, explore le concept de sacré dans toute sa complexité anthropologique et historique et les pièces de cette collection sont pleines des symboles que les objets et le mobilier ont endossé à travers l’histoire. » a par ailleurs confié Studiopepe à propos de cette collection.

Une nouvelle collection immersive et inspirée, à venir découvrir Baranzate Ateliers, Via Milano 251 20021 Baranzate, Italie, du 6 au 12 juin pour la Milan Design Week.

Pour sa 11e édition, le salon Satellite qui se tenait cette année au fond du hall 1 et 3 du Parc des Expositions de Rho à Milan, a désigné les trois lauréats de son concours et a choisi de récompenser des projets pour leur côté durable, communicant, interactif et ludique tout en veillant à leur côté essentiel pour la vie des adultes et des enfants dans le futur.
Le premier prix a été décerné au designer nigérian Lani Adeoye pour son projet de canne RemX, un exemple d’artisanat contemporain qui répond parfaitement à la thématique du concours 2022 : Designer pour nos proches dans le futur.

Le second prix revient au Studio Gilles Werbrouck, présent sur le stand Belgium is design pour sa série de lampes, projection de plâtre blanc sur des crochets en plastique noir de récupération qui associe encore une fois artisanat et design. Le troisième prix a été attribué au designer serbe Djurdja Garcevic, présent sur le stand des Young Balkan Designers pour son projet de mobilier urbain Meenghe.


Une mention spéciale a été attribuée au finlandais Rasnus Palmgren pour son Ease Chair et aux designers allemands de l’Atelier Ferraro pour sa chaise 1,5 Celsius qui répond parfaitement aux besoins des petits espaces.



Intramuros a particulièrement apprécié le travail du designer espagnol Mario Martinez et son attachement à travailler le bois, l’acier et le papier dans des formes classiques de chaise, tabouret et table d’appoint.

En exclusivité pour la Design Week de Milan du 7 au 12 juin, l’éditeur de meubles de bureau Unifor et l’agence d’architecture OMA présentent le fruit de leur collaboration : la collection Principles.
Fondée en 1969, l’entreprise Unifor, fait partie du groupe industriel italien Molteni Group. Unifor développe des systèmes d’ameublement qui visent à proposer des systèmes d’amélioration du lieu de travail, en collaboration étroite avec les architectes et designers avec lesquels elle collabore sur ses différents projets. Des échanges constants qui permettent ainsi d’imaginer et concevoir des produits qui répondent à des besoins précis. Ainsi, leur collaboration avec l’agence d’architecture OMA, fondée en 1975, est dans la lignée de cette volonté de dialogue et d’interprétations de problématiques données concernant l’ameublement et aménagements d’espaces de travail.

Principles, collection multipliable et modulable
La collection Principles à été créée avec une volonté de proposer un mobilier qui pourrait être utilisé par tout le monde et à tout moment, en prenant en compte le flux d’opérations et de communications requises par le lieu de travail contemporain. Composée de plus d’une centaine d’éléments, les pièces de la collection sont disponibles en plusieurs tailles allant du S au XL, avec une multiplicité de configurations possibles selon les aménagements souhaités. Qu’il s’agisse de cloisons de séparations, de canapés ou de bureaux, tous les éléments de la collection ont tous été pensés de manière à avoir plusieurs utilités. L’idée étant de pouvoir offrir des espaces de travail personnalisés et modulables en fonction des besoins spécifiques des utilisateurs. Chaque espace dévoile ainsi sa propre identité, différenciée par les formes et les couleurs offertes par les produits de la collection.


Une exposition au sein du futur showroom d’Uniform à Milan
Et pour présenter cette nouvelle collection, c’est dans un espace qui deviendra prochainement le showroom permanent d’Uniform, Viale Pasubio, que le rendez-vous a été donné pour venir découvrir les pièces de cette collaboration.


Invité par la Galleria Crédit Agricole – Refettorio delle Stelline à présenter ses dernières créations, le designer et créateur Pierre Gonalons a répondu positivement à l’appel. L’exposition « Il Paradiso », organisée du 7 au 19 juin, mettra en scène une sélection de pièces de mobiliers, tapis, luminaires, objets ou encore moquettes.
C’est au sein de l’ancien monastère Delle Stelline, dans la Galleria Crédit Agricole – Refettorio delle Stelline, située en plein coeur de Milan, que Pierre Gonalons a posé ses marques pour présenter ses dernières créations et collaborations. Le designer et architecte d’intérieur, créateur de son studio à 23 ans, est connu pour avoir collaboré avec de prestigieuses maisons telles que Lalique, Chloé, Pierre Frey, Nina Ricci, Pernod, Weston… en plus d’auto-éditer en parallèle et en éditions limitées, pour des galeries internationales. À Milan, il présente « Il Paradiso », une exposition d’une cinquantaine de pièces qui invite le visiteur à pénétrer dans son univers poétique et contemporain. « Il Paradiso joue sur les mots. La fondation se situe dans le monastère Delle Stelline construit au 17e siècle, ce pourrait être le nom d’un night-club milanais des années 70 et c’est le cadre idéal pour exposer le travail de plusieurs années de création. »

Une exposition de douze collaborations
Pour la Milan Design Week et son exposition « Il Paradiso », le designer Pierre Gonalons présentera les créations issues douze collaborations :
- Paradisoterrestre : Sont présentés les canapés All Around et See Through dessinés en 2018 et 2019 pour la maison italienne.
- Pinton : Les pièces de la collection « Attraction » (tapisserie d’art, tapis, moquettes et tissus), ont été dessinées en 2022 et sont dévoilées dans leur intégralité lors de l’exposition.
- Métaphores : Exposition des voilages métallisés Fever et Bengale de la maison d’éditeur et tisseur d’étoffes d’ameublement Métaphores, société soeur d’Hermès. Des matières qui envahissent l’espace pour nous plonger dans une atmosphère de club disco.


- UP&UP : Exposition de la collection « Excelsior » qui comprend table, table basse, lavabo et lampe et qui a été dessinée en 2022 pour la maison d’édition d’objets en marbre.
- Carrésol : Dessiné et édité en 2022, le parquet Médaillon sera présenté en version chêne blanchi et travertin parmi une collection qui compte 5 finitions et 5 marbres différents.

- Duvivier Canapés : Mise en scène des canapés en cuir de la collection « Serge » dessinée en 2021 par Pierre Gonalons.
- Minéral Expertise : présentation des tables basses Smash en marbres bicolores dessinées en 2020 pour cette entreprise spécialiste du marbre et de la pierre.


- Masiero : Les luminaires de la collection « Horo » ont été dessinés en 2019. Des pièces qui ont par ailleurs été montées entièrement à la maison afin de permettre une qualité de finition exceptionnelle.
- Courant Sauvage : Présentation des parasols fabriqués artisanalement dans le pays basque. Pour l’occasion, ils seront recouverts des tissus Fascination et Séduction, dessinés par le designer Gonalons pour la maison Pinton.
- Manufacture des Emaux de Longwy : exposition du vase Chou dessiné en 2020.

- Maison Drucker : exposition de la chaise en osier Sacré-Cœur dessinée en 2021.
- Galerie Pierre Gonalons : un des modèles iconiques du créateur, le canapé San Primo, sera présenté au coeur de l’exposition, recouvert en tissus Métaphores.
Exposition « Il Paradiso » de Pierre Gonalons
Galleria Crédit Agricole – Refettorio delle Stelline
Corso Magenta 59, Milano
Du 7 au 19 juin 2022

C’est en exclusivité à la galerie Rossana Orlandi, à l’occasion de la Milan Design Week du 6 au 12 juin, que les nouvelles pièces aux inspirations très seventies de Draga & Aurel seront présentées.
Fondé par Draga Obradovic et Aurel K. Basedow en 2007, le studio multidisciplinaire Draga & Aurel travaille à la fois dans les domaines du mobilier, des textiles et de l’architecture d’intérieur. Enrichis par des expériences dans la mode, l’art ou l’artisanat, l’approche du duo et leurs méthodes originales les ont conduits à être largement reconnus, notamment pour leur réinvention originale d’articles de design vintage. Du 6 au 12 juin à Milan, ils exposent leurs nouvelles pièces à la galerie Rossana Orlandi.

Nouvelles pièces et évolutions de collections emblématiques présentées
Pour la Milan Design Week, le duo de designers Draga & Aurel propose des pièces aux combinaisons surprenantes de lignes, de couleurs et de matériaux. En effet, pour la collection Transparency Matters, le duo s’est très largement inspiré des années 1970 : « Le design, l’art, la mode, la photographie et l’architecture qui se sont développés dans les années 1970 étaient un symbole de changement, d’expérimentation et de fertilisation croisée. » Ils y présentent des produits inédits, tels que le lit Tito et le fauteuil Beba, ainsi que des évolutions de certaines pièces emblématiques de la collection, à savoir Joy, Golia et Rive.


En parallèle, ils présenteront d’autres pièces de la collection comme les cloisons Reverso, disponibles dans de nouvelles couleurs, ainsi que l’exposition de nouvelles pièces inédites de la collection Héritage.

Draga & Aurel à découvrir du 6 au 12 juin 2022
Galerie Rossana Orlandi, Via Matteo Bandello, 14, 20123 Milano MI, Italie
Horaires : 9h à 20h

Du 8 au 12 juin, Jardins jardin, rendez-vous de référence dédié à l’univers du jardin, du paysage urbain et du design extérieur, se tiendra aux Tuileries. Au programme : découverte du Bosquet des innovations et de ses exposants, exposition des lauréats du Concours de l’Innovation 2022 et une remise des prix exceptionnelle le 8 juin.
En partenariat avec le Louvre, l’événement Jardins jardin, implanté au cœur de la capitale, est devenu un lieu de rendez-vous incontournable pour les professionnels mais aussi amateurs de l’univers du jardin urbain et design extérieur.
Le Bosquet des innovations, espace d’exposition dédié au design extérieur
Situé sur la Terrasse du bord de l’eau, le Bosquet des Innovations, scénographié par le designer Jules Levasseur, se définit comme un espace d’expression et d’exposition consacré au design extérieur.
L’objectif : mettre en lumière les différents processus de création et d’innovation, qu’il s’agisse d’un projet étudiant ou d’un prototype de designer prêt à être édité. Cette année, l’espace proposera de découvrir 16 prototypes de designers, architectes, paysagistes et projets étudiants.
Remise de prix et exposition des lauréats du concours de l’innovation 2022
En parallèle, le Concours de l’Innovation, qui fête ses 10 ans cette année, aura droit à une rétrospective spéciale sur le Bosquet des Innovations, avec une mise en lumière sur l’édition 2023. Une nouvelle édition dont le thème et l’appel à candidatures seront officiellement dévoilés le mercredi 8 juin, en coordination avec la designer Sandra Biaggi.
En partenariat avec Bouygues Immobilier, les lauréats du concours de l’Innovation 2022, les projets « Alphabet » du duo Chinh Nguyen et Laurent Godart, lauréat du prix design d’extérieur et « Mon petit potager » de Monnet Sève et dirigé par Olivier Bachelot, lauréat du prix « Innovation végétale urbaine », seront récompensés lors de la remise des prix le 8 juin à 12h30 !

La conférence de l’EPDA, association d’agences de design européennes, le 20 mai à Bologne, a présenté plusieurs témoignages de professionnels qui gardent la flamme créative malgré les injonctions marketing.
L’EPDA, European Brand & Packaging Design Association, fête ses 30 ans cette année et vient de nommer une nouvelle présidente, Sylvia Vitale Rotta, fondatrice de l’agence française Team Créatif. Elle succède à l’Allemand Uwe Melichar pour un mandat de 3 ans. Cette association internationale regroupe plus de 60 agences de 17 nationalités différentes qui se retrouvent chaque année pour partager leurs bonnes pratiques, sans notion de concurrence. Pour son anniversaire, l’EPDA a réuni ses adhérents à Bologne en Italie du 19 au 21 mai, conviant également des donneurs d’ordre (Coca Cola, Nestlé, Colgate Palmolive, Carrefour, Pantone…).


Créativité et flexibilité
La journée de conférence du 20 mai a fait émerger la thématique de la créativité, carburant des designers face à la pression des clients. Rebecca McCowan, responsable du design Europe centrale et orientale de Coca Cola basée en Autriche, et Jessica Felby, ancienne directrice du design chez Carlsberg au Danemark, ont échangé sur la nécessité de retrouver de la lenteur dans le processus de création, à rebours des sessions de « sprints » où un projet doit être bouclé en quelques semaines. « Au lieu d’une course épuisante, pourquoi ne pas faire une randonnée ?, a plaidé Jessica Felby, aujourd’hui designer textile sur une île de la mer Baltique. Chez Carlsberg, j’ai eu besoin de plusieurs années pour mettre à plat le design, en discutant avec des fabricants de verre et même de machines à laver pour optimiser les produits. » « Notre industrie travaille trop en silos, a renchéri Rebecca McCowan. Par exemple, Coca Cola a fait un formidable travail sur son identité mais lorsque la campagne de communication Happiness Factory est sortie, elle ne montrait même pas le nouveau packaging. Aujourd’hui, après avoir imposé son logo manuscrit, la marque va se doter de sa propre typographie pour les mentions obligatoires de ses packagings. Le design est un bon investissement, mais cela prend du temps. » Autre entreprise qui doit faire preuve de flexibilité, Carrefour décline son identité en fonction de ses différentes activités, avec des codes couleurs : magasins sans contact, banque, défi zéro plastique, gamme textile responsable… « La crise sanitaire a posé la question de la confiance dans les marques. C’est une formidable opportunité pour les distributeurs de montrer leur compréhension des consommateurs en proposant de nouveaux services », a souligné Tatiana Ryfer, directrice de la marque et de l’identité visuelle de Carrefour France.

La question du changement
L’agilité suppose aussi de sortir des carrières toutes tracées. L’Italien Dario Buzzini a quitté son poste de directeur du design à l’agence Ideo à New York pour ouvrir son propre studio, BBDB, à Vicence près de Venise. Situé en vitrine sur la rue, il consacre un tiers de l’année à l’organisation d’expositions d’art contemporain et à l’édition de livres d’art. « Ideo passait son temps à convaincre les clients d’accepter le changement, je voulais appliquer ces convictions à moi-même. Je me suis rendu compte que j’avais le choix de travailler avec qui je voulais. Ce n’est pas facile, New York me manque parfois, mais j’ai besoin de garder ma passion pour produire le meilleur travail », a-t-il relaté. John Glasgow s’est quant à lui délocalisé de Londres à New York après après avoir été découvert par le magazine Dazed & Confused pour ses oeuvres de street art. Le jeune homme a créé le studio Vault 49 avec son associé Paul Woodvine il y a 20 ans et continue d’insuffler l’énergie de la rue à ses collaborations (Pepsi, Baileys, Smirnoff, SKII…). « Nous réunissons des typographes, des imprimeurs, des créateurs de fresque murale. Nous nous sommes également engagés dans le mouvement Black Lives Matter et nous offrons des programmes d’échanges à des étudiants de couleur, peu représentés dans nos métiers » a défendu le dirigeant, lui-même métis.
Mathieu Reverte, associé de Team Créatif à Sao Paulo, a vanté à son tour la société métissée du Brésil, « un pays plein de problèmes mais où les relations entre les gens sont très simples et directes. Nos projets célèbrent la diversité du pays : l’eau de coco Obrigado inspirée par l’héritage africain de la région de Bahia, l’organisme gouvernemental de soutien aux PME qui montre toutes les couleurs du pays, le logo du mouvement de défense des favelas que nous avons réalisé gratuitement. » La conférence a dépassé les frontières de l’Europe et du design classique en présentant l’identité sonore réalisée par Sixième Son pour la compagnie aérienne d’Abu Dabhi Etihad Airways : un mélange de musiques moyen-orientales et occidentales jouées par des musiciens du monde entier, comme un éloge des échanges féconds.

Sans jamais sombrer dans le pathos, les 82 pavillons nationaux dispersés entre les Giardini, l’Arsenal et la cité, traitent de nombreux thèmes d’actualité comme la femme au sein des sociétés, les communautés, le genre, l’environnement, l’histoire ou la notion de migration. Focus sur quelques immanquables, primés ou non.
Coup de cœur pour le pavillon polonais, revanche des « Rom »
Douze installations textiles monumentales réalisées par Małgorzata Mirga-Tas, artiste-activiste rom forment « Re-enchanting the World », œuvre flamboyante inspirée des fresques de la Renaissance du Palazzo Schifanoia, à Ferrare. Ce splendide patchwork est un plaidoyer en faveur de l’identité rom, de son art au sein de l’histoire de l’art européen. Intime – l’artiste y a représenté sa famille – et collectif – il évoque la minorité rom – il propose un nouveau récit sur la migration culturelle, fondé sur l’idée de « transnationalité » et d’appropriation des images.

Zineb Sedira fait son cinéma au pavillon français
Promesse tenue et mention spéciale du jury pour Zineb Sedira et son projet « les Rêves n’ont pas de titre ». Le public pénètre un lieu de tournage inspiré des années 60-70-80 où un couple danse un tango dans un bar, comme il est invité à s’engouffrer dans l’intimité de la plasticienne. L’artiste de Kamel Mennour raconte sa propre histoire au sein de la grande, dans une atmosphère postcoloniale, entre la France, l’Algérie et Venise. Comme si on y était.

Les USA célèbrent la femme afro-américaine « invisible », l’Afrique et ses mythes avec Simone Leigh
Avec « Sovereignty », le lion d’or 2022 redonne fierté et noblesse à la travailleuse afro-américaine, tour à tour femme-cuillère d’inspiration Zoulou, reine-cauri, ou encore femme-masque d’influence Baga, dans ce qui ressemble à une maison d’ancêtres. Des corps sculptés féminins noirs, en céramique ou bronze, à travers lesquels la Chicagoenne parle d’exploitation, de colonialisme, mais aussi crée une nouvelle communauté née de l’hybridation des cultures, au-delà des genres et des frontières.

L’Autriche, au pays dingo de Knebl et Scheirl
Remarqué sur Art Paris (galerie Loevenbruck), en 2021, le duo Jakob Lena Knebl et Ashley Hans Scheirl propose “Invitation of the Soft Machine and Her Angry Body Parts”. Un projet coloré, ludique questionnant l’identité, le corps et ses transmutations, à travers une pluralité de médiums. Scénographiés de manière délirante, tout en posant de vraies interrogations, leurs peintures, sculptures, photographies, mobilier design, œuvres textiles, écrits, vidéos, et collection de mode, forment un « tout organique, hybride et vivant », que le visiteur expérimente.

Poétique universelle de l’enfance en Belgique
Depuis 2017, le plasticien belge Francis Alÿs filme l’enfant qui joue, aux quatre coins du globe – Hong Kong, République Démocratique du Congo, Belgique, Mexique -. Avec poésie et humilité, « The Nature of the Game », installation de vidéos et petits tableaux parle de colonialisme, comme d’actualité. « J’ai souhaité remettre au centre de l’attention les enfants qui ont beaucoup souffert durant le confinement », souligne-t-il. À travers un parcours entre les écrans, il évoque aussi la similitude de l’être humain. Loin du fracas de l’univers adulte, l’enfant joue avec la même insouciance, qu’il vive dans un monde protégé ou soumis à ses turbulences.

À l’Arsenal, l’Arabie Saoudite tire la sonnette d’alarme sur l’environnement
Le riyadien Muhannad Shono a imaginé une installation mouvante de 40 mètres de long, réalisée à partir de feuilles de palmier peintes en noirs. « The Teaching Tree », tel un « arbre vivant » entre déesse-mère et animal fantasmagorique, semble nous avertir de l’impact du changement climatique, comme il fait allusion à l’espoir d’une renaissance. Une leçon de résilience de Mère-Nature à l’Homme.

Subjective, cette sélection illustre toutefois la récurrence des thèmes que l’on retrouve encore au pavillon anglais de Sonia Boyce, Lion d’or pour la meilleure participation nationale, mettant à l’honneur les femmes noires à travers le chant et son projet « Feeling her way ». De même, les pavillons danois, coréen, nordique nous invitent au pays de la transmutation, de l’étrange ou de la communauté Sami. Des nations illustrant des préoccupations dans l’air du temps, en symbiose avec le thème général de l’évènement.


Pavillons nationaux, Biennale Il Latte dei Sogni, Venise, jusqu’au 27 novembre 2022. www.labiennale.org

ICFF + Wanted Design, rendez-vous du design et de la création émergente, outre-Atlantique, s’est clôturé le 17 mai dernier. Après deux années perturbées par la crise sanitaire, le retour à une édition plus « classique » était attendue. Entre inaugurations de nouveaux espaces, remises de prix et innovations design focalisées sur l’environnement, l’heure est au premier bilan.
Une édition 2022 tournée vers l’environnement
Si la présentation de nouveautés était évidemment de mise sur les deux évènements, la direction de Wanted Design souhaitait inscrire l’événement dans une dynamique environnementale et durable. En effet, cette édition a été l’occasion d’aborder des problématiques tels que la durabilité, le changement climatique ou encore l’agitation politique et l’urbanisme, et ce notamment à travers l’exposition ECO Solidarition. Celle-ci, qui présenté le travail de neuf studios de design européens, a notablement remporté le prix du meilleur stand.
De nombreux talks et remises de prix
La tenue de l’évènement a également été rythmée par de nombreux débats portés sur l’avenir du design, animés par des orateurs comme que Paola Antonelli, YabuPushelberg, Höweler+Yoon, Inside Norway : Meet the Makers ainsi que de nombreux designers émergents.
Plus largement, l’ICFF + WantedDesign a été l’occasion de remises de nombreux prix, à savoir :
- Le prix du designer de l’année lors de la 42e édition des Interiors Awards remis à Kia Weatherspoon
- Le Launch Pad a récompensé Erika Cross dans le domaine du mobilier et Tianning Zhao dans le domaine de l’éclairage.
- Le nouvel espace dédié à l’exposition d’étudiants des écoles de design du monde entier a permis de récompenser la Dust Chair de Bill Caroll de l’école RISD (Etats-Unis) comme meilleur étudiant, tandis que l’école BFA Design – SVA Products of Design (Etats-Unis) et leur stand Re-Actors a été récompensée en qualité de meilleure école.
Cette édition a ainsi été l’occasion de faire émerger de jeunes talents du design, diplômés ou non, d’animer de larges débats sur le design, en mettant l’accent sur les questions environnementales, désormais comprises comme intrinsèques au process créatif.
Rendez-vous l’année prochaine, du 21 au 23 mai 2023, pour la prochaine édition.

Projections virtuelles et retour à la matière : notre époque, riche en paradoxes, dresse des ponts entre des univers autrefois étanches, voire antinomiques. Entre mondes réels et virtuels, Maison et Objet choisit d’orienter son édition de septembre sur des expériences sensibles et sensorielles, attentif à une société en quête d’émotion et d’évasion, entre défiance et renaissance. Décryptage par Vincent Grégoire, directeur Consumer Trends & Insights chez NellyRodi.
« En 2020, nous avons tous été en mode résistance, en 2021, en mode résilience. 2022 marque une volonté de renaissance. » Avec le Covid, la peur de perdre le goût, l’odorat, et la sensation de vase clos qui donne un sentiment de limiter l’espace où porte le regard, s’est développée une réaction de retour à la prise en compte des sens… voire un rapport au monde en mode « hypersensible ». Depuis la maison-refuge, à côté des digital native, les boomers se sont mis à apprivoiser le numérique, une appropriation du digital accélérée, qui n’appelle pas de marche arrière. Vincent Grégoire observe ainsi une fracture générationnelle avec des «quinquados » qui refusent un éventuel déclassement par l’âge, qui côtoient une jeune génération qui a enchaîné des périodes de crise et qui n’a pas connu la vie sans Internet et qui gère parallèlement au quotidien une vie numérique à travers les réseaux sociaux, en mode ludique comme en mode projet. Le digital devient un média comme un autre, il accompagne naturellement l’expérience physique, et l’augmente plus que s’y substitue.
Hybridation des univers
Un choc d’expériences, qui tend à rendre poreuses les frontières entre les mondes réels et virtuels. Un besoin de tangible parallèlement à une volonté de se projeter, et vite, de s’immerger, car les outils technologiques ont depuis bien longtemps modifié notre rapport au temps. Visite virtuelle en preview de la visite physique d’un showroom, création NFT en complément de l’objet édité… les nouveaux entrepreneurs brouillent les pistes et testent dans le métaverse des projets avant de les éditer, utilisent les réseaux sociaux comme des mondes inspirants.
C’est cette fusion des mondes que Maison et Objet a choisi de mettre en avant, à travers le thème « Méta-sensible » qui va porter son édition de septembre, et infuser la Paris Design Week.
En mode ludique
Une volonté de mettre en avant de nouvelles énergies, des esthétiques détonantes, d’observer des nouveaux usages après cette réappropriation du « chez-soi » qui a marqué ces années rythmées par différents confinements. Le « cocon » de l’habitat évolue doucement vers un cadre toujours protecteur mais plus joyeux, aux formes rebondies, dans le développement d’une esthétique fantasmatique… irriguée par les passages entre les mondes : à l’image des collections de Pink Stories, PolsPotten, Mojow ou l’Italien Saba (qui propose déjà ses canapés sous forme de NFT).
Maison et Objet : détecteur de talents
Si Maison et Objet cherche à traduire dans son choix de « tendances » le cœur vivant de la société, le salon aussi a décidé d’accentuer sa volonté de mettre en avant la jeune création. Parallèlement aux Rising Talents Awards (en septembre consacrés à la scène néerlandaise), le label Future on Stage mettra l’éclairage sur de jeunes maisons d’édition.
Parallèlement, la Paris Design Week – notamment dans la section Factory – se fera l’écho de cette époque résolument « phygital », en présentant des projets dédiés à la matière, que ce soit dans sa valorisation par le geste ou sous l’angle de l’innovation écologique, dans une promesse de mises en scène faisant appel au design numérique.
Une édition qui s’annonce généreuse, enthousiaste, éclectique, dans un « besoin de sens et d’émotion » : l’attente est créée, aux exposants de répondre à cette envie du public d’être surpris.
Du 8 au 12 septembre
Maison et Objet (Parc des Expositions – Villepinte)
Paris Design Week
