Actualités

Du trompe-l’œil à celle à découvrir sous un dôme, chefs et pâtissiers ne sont pas en reste d’imagination. Chaque bûche raconte une histoire et met les papilles en éveil, mais aucune ne fera long feu !

Lumière
Avec ses chocolat blanc, mousse à la cire d’abeille, infusion crème vanille, éclats de noisettes, marmelade et clémentines, le chef Pierre-Jean Quinonero du Burgundy Paris nous bluffe avec ses cierges à déguster !

Totem
Le pâtissier Benoît Castel s’associe à Matali Crasset pour créer un visage-totem à base de fleur d’oranger, amande, caramel au miel, le tout accompagné d’une crème aux écorces de cacao.

Magie de Noël
Abrité sous son sapin, cet entremet signé Vincent Guerlais révèle une mousse chocolat au lait avec poires pochées à la vanille, caramel et brownie aux éclats d’amandes.

Poire d’amour
Chez Dalloyau, le chef Jérémy Del Val casse les codes traditionnels avec un bonbon gourmand aux deux vanilles, caramel, poire, praliné et noix de pécan.

Mille et une nuits
Stéphane Arrête propose un palais oriental à la pistache, orange et cardamome et au chocolat surmonté par un dôme au chocolat et orange.

Bûche chocolat
Jeffrey Cagnes propose un dessert brut de décoffrage fait de chocolat, crémeux au caramel, ganache fève de tonka, insert au caramel fleur de sel et de vanille de Madagascar.

La Sainte-Victoire
Cap sur la montagne Saint-Victoire qui a inspiré le chef Jean-Christophe Jeanson chez Lenôtre. Confit de mandarine, mandarine, praliné aux pignons de pin et noisettes, mousse au chocolat sont servis avec un sorbet à la mandarine et à l’huile d’olive.

Festive
Au Plaza Athénée, une boule de sapin accueille un biscuit chocolat, confit de mucilage, mousse au chocolat, praliné, cacao et mousse au chocolat au lait infusée à la cascara. © Laurent Fau

Bois flotté
Au Royal Monceau, Quentin Lechat présente un bois flotté à la mousse marron, ganache à la vanille qui recouvre un cœur à la crème de marron, caviar de vanille au citron confit, et biscuit sarrasin, le tout sculpté à la main. @Roméo Balancourt

La cuillère à miel
Au Shangri-La, le chef pâtissier Maxence Barbot décline une cuiller XXL composée d’entremets circulaires à la mousse au miel de sarrasin, un biscuit joconde aux noisettes et éclats de sarrasin et citron jaune confit, sur un manche croquant.

Mont Blanc
Imaginée comme un coffret, la bûche de Valentin Garnot est à la châtaigne, brisures de meringue, confit au cassis et panacotta vanille.

Tube Glacé
Nomade, la bûche glacée de David Wesmaël est un bonbon de chocolat glacé fondant et croustillant aux décors façon papier peint !

Bisou bisou
Chez Fauchon, François Daubinet reprend les codes de la forêt noire : griottes, mousse vanille, sirop kirsch, mousse chocolat et feuilles de chocolat compose cette bouche pulpeuse.
Cécile Papapietro-Matsuda

Les deux marques iconiques du design populaire fêtent leur anniversaire. Prisunic, c’est fini, mais pas tout à fait ! En fusionnant depuis 1997 avec Monoprix et les Galeries Lafayette, les deux marques ont réinventé le design au quotidien, et accessible.
Cet événement ponctuel et ciblé pour les nostalgiques ou collectionneurs est l’occasion d’acquérir et (re)découvrir des pièces cultes des années 1970, qui n’ont pas pris une ride. Au sein d’une boutique éphémère et en ligne, les créations pour Prisunic de 5 designers emblématiques de cette époque ont été rééditées, en série très limitée, et proposées à la vente. Une façon de remettre au goût du jour le talent de créateurs, parfois oubliés.

Réédition de 5 designers emblématiques des années 70
Pour les 90 ans des deux marques Prisunic et Monoprix, Cécile Coquelet, directrice de création de Monoprix, souligne l’ampleur du projet : « Nous avons choisi de scinder l’évènement en trois phases : la réédition de meubles et d’accessoires de 5 designers emblématiques de Prisunic des années 70 que nous avons réunis, celle de 150 objets de créateurs, et enfin la participation à l’exposition au MAD à Paris retraçant l’histoire des enseignes. » Avec Prisunic, pionnière du design populaire français fondée en 1931, les designers de l’époque se sont replongés dans les années phare du design industriel, en portant un regard actuel. L’un des fils de Terence Conran (décédé en 2020) Marc Held, Danielle Quarante, Jean Paul Garrault, Claude Courtecuisse… Tous, ont répondu à l’appel. Les modèles sélectionnés ont été fabriqués à l’identique à partir des dessins originaux des designers, et se rapprochent le plus possible des matériaux d’origine, sans être vintage.

Terence Conran, la simplicité au quotidien
D’après les photos de mobilier et d’objets de Terence Conran, pour le premier catalogue Prisunic, les pièces du créateur de l’enseigne Habitat, sont d’une modernité intemporelle évidente. Les assiettes ultra simples de la collection capsule Mono Design, créées en 2000, affichent leur style shaker tandis que le fauteuil le coffre et la desserte, leur singularité tout en restant des produits de design grand public.


Marc Held, une lampe d’exception et un fauteuil relax
Architecte, designer et photographe, Marc Held avait conçu cette lampe exclusivement pour le bureau du président François Mitterrand à l’Elysée en1983, accompagnée d’un ensemble de mobilier en bois. À partir de ses archives personnelles, il propose pour cette rétrospective, le modèle d’origine en trois finitions, doré, inox, noir mat. Un fauteuil en cuir, toile et métal, à la fois décontracté et raffiné, montre une autre facette de son talent.


Danielle Quarante, l’élégance intemporelle
Lauréate du concours Shell en 1970, initiée par Prisunic, la designeuse Danielle Quarante propose une petite table en métal réalisée d’après un dessin original jamais exploité par Prisunic à l’époque et une lampe seventies. Toutes deux sont mises à l’honneur pour l’évènement. Elle avait créé aussi pour Prisunic, le fauteuil empilable Balthazar, vendu à sur catalogue. A l’étude pour sa réédition, ce siège sera fabriqué en composite recyclé, plus écologique que l’ABS d’origine.


Jean-Pierre Garrault, un festival de couleurs
De ses archives personnelles des années 70, l’artiste designer Jean-Pierre Garrault a extrait 5 dessins, parmi les 1500 imprimés colorés. Les formes géométriques très graphiques et hautes en couleurs témoignent de sa vive créativité. Les tapis et la vaisselle qui dynamisaient hier le quotidien sont encore d’actualité. A utiliser donc, sans modération…




Claude Courte-Suisse, l’innovation avant tout
Ce designer industriel, dessinateur, sculpteur et photographe, prolifique a toujours eu un regard curieux et une réflexion large sur les matériaux industriels. Entré au musée, dans plusieurs institutions, avec ses fauteuils en skaï, ces créations sont rééditées en version textile, plus confortable et plus écologique aussi.


Pop-up store Prisunic, du 3 au 11 décembre de 11h30 à 19h30, 5 rue Saint-Merri, 75004 Paris.
Monoprix.fr à partir du 3 décembre, www.monoprix.fr

Germain Bourré nous accueille dans son atelier-maison à Montreuil, dans le Grand Paris. Sur une table en Formica jaune, avec derrière lui la Taccia de Castiglioni (Flos) et sous une Tolomeo Mega de Michele de Lucchi (Artémide), il nous explique les objectifs du bureau Germ-Studio : cultiver une expertise d’accompagnement par le design pour apporter une pluralité de réponses sur mesure au service de l’alimentation de demain.

Formé à l’ESAD de Reims, de 1995 à 2000, Germain Bourré n’hésite pas à citer ses mentors : Marc Brétillot, Mathilde Brétillot, Stéphane Bureau, Matt Sindall, Vincent Beaurin… avec Gervais Jassaud aux commandes, tous présents à l’école dans un bouillonnement créatif sans limite. Créée trois ans en amont, la section design avait tout à prouver. Chacun arrivait avec son background. Marc Brétillot, « garçon boucher » formée à Boulle, Mathilde, « dame de porcelaine » enseignante à Camondo… avec des pratiques du design complémentaires et des croisements de fers où chaque élève pouvait trouver son territoire d’épanouissement.
La pêche à la mouche et le design
« Mon mémoire a porté sur « La pêche à la mouche et le design » et il est toujours valable. Tout était là dans le rapport au dessin, le rapport à l’outil et avec cette volonté d’être à l’écoute. Je pratique la pêche à la mouche depuis toujours. Ma famille habite Blois. J’y ai fait un bac S, avec option dessin pour pouvoir faire tous les concours d’écoles d’architecture. Quand j’ai eu le concours de l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims et que j’ai réalisé tout ce que pouvait faire le designer, à toutes les échelles, de l’architecture à l’objet, j’ai tout de suite adhéré. »
Pendant ses années d’études, il se retrouve seul à Reims et se met à cuisiner. Il était pour lui hors de question de « mal manger ». Il se met à cuisiner avec sa mémoire, la mémoire de la cuisine de sa mère et de ses grand-mères et des plats traditionnels aux différentes étapes de leur cuisson.
« Je goûtais tout, tout le temps et je posais le même regard sur la cuisine que sur un bois ou un plastique. Vous saisissez la viande, vous faites un roux… je demandais pourquoi et mes grands-mères me répondaient, c’est comme ça. Après, à la lecture d’Hervé This, le physico-chimiste, ça été le grand bouleversement. Avec Pierre Gagnaire, ils sont toujours fidèles au poste et n’en finissent pas d’expliquer l’alchimie de la cuisine dans des démonstrations sans faille comme L’œuf de 100 ans ».
Avec Marc Brétillot, il choisit de présenter son diplôme avec simplement des objets que l’on mange, présentés sur des plaques en verre pour s’abroger de la question du support et dire qu’on peut avoir une vraie démarche de plasticien et de designer, associée avec un chef. Il travaille avec Arnaud Lallemand, fils de chef pour ouvrir de nouveaux champs au design. Il présente donc cinq plats et obtient son diplôme avec Félicitations ce qui offre à Marc Brétillot, une porte ouverte pour créer cette formation design culinaire à Reims.

Concept de bar à soupes et quenelles mobile, pouvant s’implanter de manière éphémère aussi bien en extérieur qu’en gare ou aéroport. Travail sur la transparence et l’évocation de l’ultra-fraîcheur et la saisonnalité des produits.
Le voyage à Tokyo
En 2000, il fait ses classes chez Jean-Marie Massaud. En 2005, il ouvre son studio et commence tout de suite à travailler à Tokyo sur des événements culinaires pendant la Tokyo Design Week. Quand il va à Tokyo, il reste une dizaine de jours pour mettre en place l’événement et travailler avec Mathieu Taussac, chef cuisinier, sur place.
« J’ai commencé à dessiner des objets naturellement en lien avec le culinaire, avec le végétal, avec le vivant jusqu’à développer une maison d’édition, Miloma, qui produit en 2007 des étagères potagères aujourd’hui très à la mode. Leurs copies récoltent des Design Awards partout. »
Entre 2008 et 2012, il travaille pour Veuve Clicquot et crée des menus dégustations pour éclairer les particularités des gammes millésimées de Champagne. C’est le projet qui lui permet de reprendre la parole sur le design culinaire. Il fait un peu d’événementiel pour les 90 ans de la Vache qui rit ou la BNP. Avec Giraudet, soupes et quenelles, il assure un accompagnement beaucoup plus long où il prend le rôle fondamental du designer dans l’entreprise : il reprend leur histoire, leur savoir-faire, contextualise leur zone géographique, remet à plat, et propose une image, des boutiques (trois à Paris) et une cuisine mobile et autonome pour leurs évènements intérieurs et extérieurs. À Chaumont-sur-Loire, il propose une vision pour l’avenir de la rue qui devient un jardin partagé où le vivant et la biodiversité deviennent les éléments structurels.

Cocon végétal au cœur des rues de Paris qui accueillent 35 couverts le temps d’un service. Comme une place ou un deck à la pointe du Médoc, les tables d’hôtes accueillent des instants de partage et de convivialité comme des banquets ou marchés improvisés en découvertes de produits. Un mobilier conçu sur mesure pour répondre aux enjeux d’une implantation urbaine. Dotés de volumes de terre conséquents pour un développement végétal fructueux et naturel. Le temps d’un service, les plateaux de table viennent s’y greffer pour une dégustation en immersion.
Le design au service du vivant
Aujourd’hui il coordonne et enseigne au sein du Master Design & Culinaire de L’ESAD de Reims. Un espace supplémentaire de recherche où il s’assoit autour d’une table pour partager sa passion de la matière vivante et questionner avec ses étudiants l’avenir du métier de designer face aux enjeux culturels et économiques de l’alimentation de demain. Il a fondé Germ-Studio, pour se doter d’un outil de travail plus ouvert encore à toutes les compétences invitées dans des projets de plus en plus ambitieux. « Germ, parce qu’à l’image du microbe nécessaire à tout équilibre de vie, le design c’est aussi le grain de sable dans l’engrenage qui permet de prendre du recul et d’ajuster méthodes et visions. Un nom qui a trouvé une résonnance toute particulière en cette période de pandémie où le vivant s’est imposé en venant bouleverser nos mécaniques de croissances sans vergogne. »

Cloches Tempérées, 2012 © GermStudio
Germain Bourré cultive un regard indiscret sur les matériaux et savoir-faire qu’il aborde jusqu’à constituer un bestiaire formel et coloriel lui qu’il partage avec les plus grands chefs.
Selon lui, « demain nous aurons accès à des produits, d’un côté plus techniques et sophistiqués, de l’autre d’une qualité brute inégalée, pour lesquels il convient de concevoir des postes d’observation et de contemplation. »
C’est ainsi qu’il a imaginé de rendre visible ce que l’on range habituellement dans un réfrigérateur. Par le truchement de cloches tempérées, conçues pour optimiser la conservation et pour offrir des points de vue particuliers sur les produits, il créé des compositions qui, telles des natures-mortes contemporaines, se renouvellent au gré des marchés. Le garde-manger, reprend une place de premier choix dans l’espace de la cuisine, magnifiant le produit brut et naturel, avant sa transformation.
À l’échelle de la ville
Les commandes d’installations végétales à l’échelle de la ville, à l’échelle des façades où les champignons poussent en se nourrissant de carton, bois, marc de café, sont l’allégorie d’un réseau de communication ultime pour les sols. Son installation (Surfaces Comestibles) en 2017 à la Cité de la Mode et du Design en témoigne : La ville redevient fertile pour les terres avoisinantes.
« Avec le projet de Laboratoire SOLS intégré au studio, nous sommes en quête d’une intelligence économique pour mener de la recherche, notre sujet et mettre en lumière les énergies tangibles et sensibles, de la terre à l’assiette, pour choisir notre alimentation de demain ».
Surfaces Comestibles, design prospectif 2017
Hauteur : 9 mètres // Matériaux : structure acier, peinture époxy
Avec « Surfaces Comestibles », les façades ombragées et intérieurs des bâtiments accueillent un vivant micellaire pour nos assiettes tout en transformant sans transport supplémentaire, nos rebuts de carton, papier, bois, café en un substrat ultra-fertile pour les terres avoisinantes.
La ville et sa densité participent à la dynamique des sols de demain.
Grand Prix de la création
« Être Lauréat du Grand Prix de la Création de la Ville de Paris 2018, m’a notamment conforté et encouragé à poursuivre la recherche en parallèle et avec mes clients. 95% de nos clients ont trait à l’alimentation. Je viens de développer une session sur l’identité culinaire à l’Institut Paul Bocuse de Lyon et j’accompagne les agriculteurs sur des questions nouvelles par rapport à l’agriculture, comment se diversifier et comment être acteur de l’alimentation de demain.
Le projet en décembre, c’est l’épanouissement des boutiques C’Juste, marque de fruits et légumes et que nous accompagnons à 360°, du positionnement aux boutiques en passant par l’identité visuelle et les prises de parole et l’écriture du positionnement culinaire du restaurant du MOBHOUSE dont l’ouverture est prévue en début d’année. »
Une belle collaboration avec Cyril Aouizerate, l’entrepreneur philosophe défenseur du bio et du local.

L’expérience client
Au sein de La Réserve Paris, de Michel Reybier, il accompagne le chef deux étoiles Jérôme Banctel dans son positionnement, son identité culinaire et l’écriture de l’expérience client du restaurant Le Gabriel. En coordination avec l’équipe de salle et les équipes de cuisine, les réponses sont multiples : il a imaginé des « Voyages immobiles » pour un embarquement immédiat au gré des explorations culinaires du chef qui prennent racine en Bretagne.
La création d’un passeport, donné à l’entame du périple culinaire, permet de partager des anecdotes d’enfance, des histoires de plats et des découvertes de techniques de cuisson.
Les arts de la table sont dessinés ou sélectionnés avec précision pour évoquer, inviter, suggérer. La collaboration avec l’Atelier Lucile Viaud permet l’apparition d’alignements de pierres levées en verre marin Opale. Un chariot à mignardises vient clôturer l’expérience avec une apparition surprenante de « cartes postales » sucrées comme autant de souvenirs du voyage.
Chariot de Mignardises, Restaurant Le Gabriel, 2019
© GermStudio
Réalisation : Atelier Archétype

Quand Eberhardt, distributeur spécialisé d’appareils ménagers et professionnels de production européennes les plus emblématiques, ouvre une vitrine à Paris, il ne l’envisage pas comme un simple lieu de vente mais véritablement comme un lieu unique d’exposition, de démonstration et d’expérience pour ses trois marques haut de gamme : Liebherr (réfrigérateurs, congélateurs et caves à vin), Asko (cuisson et lavage) et Falmec (hottes).
C’est à l’agence de design et retail Messieurs que la maison alsacienne a confié la conception de ce nouveau projet, le LiveStore Eberhardt. Nourri par la consultation de tous les services d’Eberhardt, Victor Boëda, designer et cofondateur de l’agence, a ainsi retranscrit dans cet espace de 175m2 une identité visuelle emprunte de clins d’œil régionaux (colombages revisités entre lignes graphiques et structures de verrière) et un aménagement qui ramène l’idée du vivant (mur végétal) au sein de matériaux chaleureux et des produits très industriels.

Le LiveStore invite alors dès sa vitrine à une découverte et une expérience complète des produits à travers un parcours privilégié en compagnie d’experts, afin de rendre compréhensibles les différentes technologies très avancées, de tester les usages en situation réelle, de manipuler les appareils dans des zones d’expérience, et bientôt de les réparer !
Un concept à la fois humble et généreux qui traduit la volonté de se sentir comme chez soi pour choisir l’équipement véritablement adapté à ses besoins. Et une promesse qui engage également Eberhardt auprès des professionnels et du grand public comme « marque de confiance », puisque qu’elle garantit l’accompagnement après achat (conseils, accessoires, entretien, réparation…) grâce à ses marques engagées dans la durabilité de leurs produits (dans leur durée de vie – 20 ans – et la durée de disponibilité des pièces détachées – 15 ans).
Dans les nouvelles habitudes d’achat, cet espace connecté, interactif et ludique apporte une réelle valeur ajoutée par rapport aux plateformes de vente, ainsi qu’une véritable réassurance face à l’innovation de pointe. De nombreux événements, rencontres, manifestations artistiques autour des produits sont prévus pour faire vivre le LiveStore.
On aime recevoir chez Eberhardt ; avec Monolith on a largement de quoi
Innovation et usage étant au cœur de ce nouvel espace, il n’est pas de meilleur environnement pour découvrir et apprécier Monolith de Liebherr, qui déploie jusqu’à 2,40m de grand froid. Pensé pour le marché américain, Monolith est une gamme intégrable de réfrigérateurs, congélateurs et caves à vin, récompensé du Prix IF Design Award 2019. Désormais disponible en France, Monolith est au frigo ce que le dressing est au placard !


Liebherr a en effet concentré l’ensemble de ses technologies les plus performantes dans des écrins d’acier inoxydable aux lignes épurées et intemporelles d’un fonctionnalisme allemand de la plus pure tradition, et qui ne servent qu’à mettre en valeur et préserver les denrées les plus divers. Si un bon design est innovant, discret, honnête, durable, approfondi et respectueux de son environnement pour le moins, alors les systèmes performants que sont le PowerCooling, tiroirs HydroSafe ou DrySafe (distribution homogène d’air froid avec hygrométrie réglable en focntion des aliments), le BioFresh, qui prolonge la durée de conservation et la fraîcheur des aliments, le pilotage à distance SmartDevice, l’amortissement de fermeture SoftSystem (épargnant les bouteilles des vibrations), ou l’éclairage InfinityLight (uniforme et sans dégagement de chaleur) font de cet ensemble une nouvelle icône en la matière !


Louis Vuitton annonçait ce dimanche la disparition de Virgil Abloh, directeur artistique depuis 2018, emporté par un cancer à l’âge de 41 ans. Ce grand créateur bousculait les codes du luxe, qu’il voulait plus inclusif, engagé dans l’affirmation des cultures afro-américaines et la diversité. Dans une fusion des styles, il multipliait les propositions entre mode, art contemporain et design.

Avec sa trajectoire fulgurante, Virgil Abloh marquera son époque et surtout en inspirera plus d’un. À 22 ans, ce natif de l’Illinois fait son entrée dans le monde de la mode en devenant le styliste du rappeur Kanye West. Quelques années plus tard, il intègre la marque luxe italienne Fendi, et met un pied indirect dans le groupe LVMH. En 2013, il fonde Off-White, sa première marque de vêtements. Sa signature créatrice ? Apporter l’énergie de la rue, importer le streetwear dans le haut de gamme, en s’appuyant sur un graphisme fort. Le styliste va gagner différents prix prisés dans le milieu de la mode, et surtout séduire la maison Louis Vuitton qui le nomme directeur artistique en 2018. L’objectif est clair : séduire les milleniums, répondre à une jeunesse qui demande des gages d’inclusion. Pour la presse, il prendra très vite un surnom de « l’empereur du cool ».
Un créateur multidisciplinaire
Formé à l’origine en architecture et génie civil, le créateur aime la pluridisciplinarité : En 2019 le musée d’art contemporain de Chicago lui consacrait une retrospective baptisée « Figures of Speech » : on y retrouve notamment des pièces de sa première exposition solo « Pay per View », avec notamment ses détournements de panneaux publicitaires de grands groupes. De Chicago à Londres ou Tokyo, ses œuvres largement inspirées de la contre-culture sont exposées de par le monde. Et plus récemment à Paris : en 2020 la galerie Kreo présentait« Efflorescence », parmi ses dernières séries : un savant travail de la matière, le béton, tagué et graffité, et un miroir ajouré à la streetwear.

©Morgane Le Gall Courtesy
Musique, stylisme, art contemporain… l’artiste ajoute aussi la corde du design à son arc. Et dans une vision très panoramique. S’il a collaboré avec Nike, on repère ses collaborations capsules avec IKEA, dans la stratégie de la marque suédoise de rechercher des « signatures » pour ses collections tout en gardant des « prix serrés » : la collection Markerad, conçue pour les petits espaces, partira en un temps record. Baccarat, Levi’s, Vitra… les collaborations sont très diverses : il sera aussi conseiller de la marque Evian. Braun fera aussi appel à lui pour fêter ses 100 ans : 60 ans après la création du Wandanlage en 1961 par Dieter Rams, il s’empare, à sa manière de l’emblématique chaîne hifi exposée sur un mur, l’un des grands produits du design, selon l’artiste. Dans une finition chromée, le dispositif sonore évolue vers l’Art fonctionnel. « Les objets ordinaires peuvent avoir une qualité artistique si on les regarde vraiment. »




S’il a été controversé – jusqu’à parfois être accusé de plagiat –, il aura été surtout inspirant, avec une lecture ravigorante de l’époque contemporaine, faisant s’entrechoquer des énergies contraires, portant les cultures urbaines dans les plus hautes sphères.

Créé il y a un an, le studio Figures est né de la collaboration entre Claire Cousseau et Gabriel Loirat. Enrichis par leur expériences passées autour du monde et dans divers domaines – le retail, l’hôtellerie, l’horlogerie et la joaillerie pour Gabriel et dans le monde de la mode et l’accessoire haut de gamme pour Claire – ils se sont finalement retrouvés à Paris pour collaborer au sein d’un même studio. La première collection dévoile des pièces singulières qui ont su attirer l’attention, et notamment celle du Mobilier national qui a sélectionné le guéridon CALC pour sa campagne d’acquisitions 2021.
Il a une formation en architecture d’intérieur, elle en design produit. Au retour de leur expériences personnelles, ils se sont retrouvés avec la volonté de créer un studio dont les collections éditées auraient leur propre langage et reflèteraient leur univers. Très complémentaires, Claire Cousseau et Gabriel Loirat travaillent étroitement ensemble sur tous les projets « Si l’un de nous commence quelque chose, l’autre va rapidement apporter sa touche. C’est un aspect très important pour nous et c’est ce qui forme l’ADN de figures ».

© Studio Figures

Des inspirations géométriques et architecturales
Si le nom du studio figures a été choisi pour faire écho au rapport avec la géométrie et les formats que l’on retrouve dans leur créations, la première collection de mobilier s’inspire en grande partie de l’architecture brutaliste et moderniste. « Ce que l’on essaye de faire en particulier, c’est de trouver des systèmes de fabrication qui soient des détails d’architecture, et réussir à mêler le design avec l’architecture » souligne Gabriel Loirat.
Pour cette collection, les deux designers ont insisté pour avoir des matériaux et une fabrication française. Aussi, ils accordent une importance particulière aux savoirs-faire artisanaux et font pour cela appel à des professionnels pour la production. Ainsi, les trois pièces de mobilier de la collection – le guéridon CALC, le tabouret ILE et la chaise DROI –sont en chêne massif et faits main par un ébéniste. La 4e pièce de la collection, le vase porcelaine OBLIC, a quant à lui été réalisé par une céramiste. En plus de ces quatre réalisations, ils présentent également des impressions d’art, inspirées du plein et du vide, une thématique venue d’Asie. Très abstraites, ces pièces ne laissent pourtant rien au hasard et se basent sur les oeuvres de design du studio.


Toutes les pièces de la collection sont réalisées sur demande et en séries très limitées (entre 8 et 30 pièces). Ce choix a été motivé par leur volonté de rationaliser la production en évitant au maximum les pertes de matériaux utilisés. Par la même occasion, cela permet d’avoir la main et un regard avisé sur tous les produits réalisés.
Des projets en architecture d’intérieur et nouveaux matériaux
À l’horizon 2022, le studio figures ambitionne de s’approprier de nouveaux matériaux tels que l’acier ou l’aluminium pour ses prochaines créations. Aussi, ils ont pour volonté de développer une branche d’architecture d’intérieur afin d’avoir une vision plus globale dans leur travail.

Du 26 novembre au 5 décembre, les œuvres du duo Antoine Lecharny et Henri Frachon, de Marie-Sarah Adenis et de Charlie Aubry, lauréats du concours Audi talents 2021, sont exposées au Palais de Tokyo. Organisée par le commissaire Gaël Charbau, l’exposition « Mind Map » allie quête du vivant, réalité virtuelle, intelligence artificielle et design abstrait.
Depuis 2007, le prix Audi Talents accompagne des jeunes créateurs (artistes et designers) dans la réalisation d’un projet. Inspiré du concept du Mindmaping (« carte mentale » en français), qui désigne une représentation graphique des différents chemins de la pensée, le nom de l’exposition « Mind Map » fait justement référence aux différents chemins et visions que peuvent prendre une réflexion, un concept ou un principe.
Henri Frachon et Antoine Lecharny : l’abstraction réfléchie
Seul duo parmi les lauréats, Henri Frachon et Antoine Lecharny sont les instigateurs de Abstract Design Manifesto. Un travail de recherche sur le design abstrait exposé à travers une sélection de 56 objets. Leur répartition en 4 rangées symbolise les 4 axes de recherche sur lesquels ils ont basé cette démarche créative : le trou, le triangle, la dissonance et le jonc doucine (seule technique d’assemblage par le repoussage). Dans leur démarche, ils ont cherché à définir ce qui permettait d’obtenir un trou ou un triangle par exemple, ce qui n’en faisait pas un, quels procédés permettaient d’en créer… L’axe de la dissonance a également créé des questionnements car le concept reste très large, et il a souvent été question de définir ce qui est dissonant et ce qui ne l’est pas, selon eux. Concernant la jonc doucine, le procédé très technique a offert des possibilités de travail intéressants.

© Thomas Lannes
Ils décrivent leur travail comme une expérimentation du design consistant à sortir de l’usage propre de l’objet. Tous les objets exposés n’ont effectivement pas vocation à avoir une utilité, ils sont simplement esthétiques et sont la réponse à des questions bien précises. « Nous partons d’un de ces 4 principes, nous nous posons des questions, élaborons des propositions de réponses et essayons ensuite de définir ses limites. Ce qu’on souhaite c’est faire ressortir l’essence même de l’objet. » Pour autant, ils insistent sur le fait que tous les objets sont des produits finis et n’ont plus vocation à être modifiés.

© Fabien Breuil

Un rendu qui a fait appel à différents savoirs-faire : taille de pierre, broderie, charpenterie, repoussage sur métal… De fait, la moitié des réalisations exposées ont été réalisées par les artistes eux-même, tandis que l’autre partie a été co-réalisée avec des artisans qualifiés, notamment pour le principe de jonc de doucine, qui est un savoir-faire très technique et peu répandu en France.
Marie-Sarah Adenis : quand biologie et formes ne tiennent qu’à un fil
Passionnée par la quête du vivant et le monde des sciences, Marie-Sarah Adenis présente Ce qui tient à un fil, une installation aux visions croisées entre biologie, technologies, philosophie et sociologie. « J’essaye de trouver et créer des formes qui portent le récit de ce que j’ai envie de raconter ». Passionnée par les liens de parenté entre les êtres vivants et l’ADN, elle tente de faire valoir une réflexion collective à travers les installations suspendues, celles présentent au sol et à travers les casques de réalité virtuelle mis à disposition.


© Thomas Lannes
Charlie Aubry : montre-moi ce que tu portes, Internet trouvera ta prochaine tenue
Le projet P3.450 de Charlie Aubry est le résultat d’une réflexion sur l’impact de l’intelligence artificielle, du partage des données et du questionnement autour de celles-ci. À l’ère des réseaux sociaux, des cookies et des tendances Internet, Charlie Aubry interroge les comportements sur internet. Une installation imposante, interactive : elle dissimule des capteurs vidéo programmés pour reconnaître et analyser les vêtements portés par les visiteurs. Les données retenues sont ensuite envoyées vers YouTube qui propose instantanément sur les nombreux écrans composant l’installation, des vidéos en lien avec le vestimentaire. L’artiste souhaite ainsi ouvrir une réflexion sur nos modes de consommation et la sollicitation permanente d’internet de proposer des contenus en lien avec nos habitudes et intérêts.

© Thomas Lannes

Depuis 2015, l’association Matières Libres organise un concours récompensant de jeunes diplômés ou autodidactes en arts appliqués ou métiers d’art. Les lauréats de l’édition 2021 viennent d’être dévoilés.
Lancée en décembre 2015 par le créateur Mathias, l’Association Matières Libres a pour objectif d’aider des jeunes sortant d’écoles des métiers d’art, des arts appliqués ou autodidactes, dans ce passage si difficile d’entrée dans la vie professionnelle. Chaque année, un concours est ouvert à tous les moins de 30 ans sortant d’écoles d’Arts appliqués (Boulle, Duperré, Estienne, Olivier de Serres … ) ou autodidactes. Il récompense des jeunes pour leur originalité, leur savoir- faire et leur liberté créative.
Les lauréats 2021
Pour cette 4e édition, deux lauréates ont été récompensées du Prix Mathias 2021 et ont reçu une dotation financière de 5000 euros.

– Eve George , co-fondatrice de l’Atelier George pour sa création intitulée Vagues
C’est une composition de 63 carreaux de verre coloré fusionné. Chaque élément est façonné manuellement et donc différent du suivant. Eve George a développé cette technique lors de sa formation au CERFAV. Cette création a nécessité 40 heures de travail.


– Nina Fradet, ébéniste, pour son œuvre Awaseru
Fascinée par l’art japonais du tressage de bambou (takezaiku), la créatrice a cherché à transposer cette technique sur du bois massif pour la conception d’une assise stylisée. Ce projet a nécessité 200 heures de travail.

Les lauréates ont été récompensées le 15 novembre dernier à l’Hôtel de l’Industrie à Paris. Au-delà de la remise des prix, Matières Libres assure un certain suivi des lauréats, que ce soit par leur promotion lors d’expositions dans des salons professionnels, une communication sur les réseaux sociaux… ou le conseil dans leurs premières commandes.

La dernière édition du salon Workspace a fermé ses portes le 7 octobre dernier. Laurent Botton, directeur de l’évènement, revient sur les temps forts de cette manifestation tenue dans le contexte encore incertain de l’après pandémie. Pour lui, cette édition est celle des retrouvailles et des questionnements. La prochaine sera celle des premières réponses.

Alors que l’on annonce régulièrement la fin des lieux de travail, que les salons dédiés à l’aménagement tertiaire ne paraissent guère plus vaillant que le secteur qu’ils représentent, est-il raisonnable de consacrer un salon à cet objet paradoxal: le bureau, dont le nom désigne à la fois meuble et lieu de travail ?
Laurent Botton : Le salon avait déjà une longue histoire lorsque nous l’avons racheté en 2006. Nous avons repositionné une manifestation dédiée aux services généraux en deux manifestations distinctes, la première, Bureaux Expo, consacrée à l’aménagement de bureaux, et la deuxième aux services d’entreprises. Bureaux Expo a été rebaptisée Workspace Expo afin d’être mieux identifiée par nos partenaires internationaux, en particulier européens. Il faut savoir qu’après l’Allemagne, la France est le deuxième marché d’Europe en termes d’aménagement des espaces de travail. Notre force, et ce qui explique que nous continuons d’exister et même de croître, c’est que nous recevons les donneurs d’ordre, qui, faute de temps, ne peuvent se rendre sur des évènements du secteur comme Orgatech ou le salon du meuble de Milan. De ce fait, nous attirons les fabricants étrangers, côté exposant, tandis que notre visitorat augmente en France et dans les pays francophones limitrophes — Belgique, Luxembourg, Suisse romande…
Êtes-vous satisfait de la fréquentation de l’édition 2021 ?
L. B. : Nous avons reçu un peu moins de visiteurs qu’en 2019, qui était notre année de référence, ce qui est plus qu’encourageant.
Avez-vous observé chez vos exposants l’apparition d’une offre différente, post-pandémie ?
L. B. : Nous connaissons tous les répercussions de cette crise inédite sur le monde du travail, avec la montée en puissance du télétravail, souhaité ou subi, et les problèmes qu’il a posé aux employés comme aux entreprises, qui ont fait un travail extraordinaire en termes de connexion informatique, et la sécurisation des liaisons qui l’accompagne — les ransomware auraient crû de 68 % ! Pour nos exposants, qui traitent de l’aménagement de tout l’univers du bureau plutôt que des questions purement informatiques, 2021 reste un salon de questionnement : quelles sont les dynamiques qui vont s’affirmer, comment va-t-on s’y adapter ? Nous connaîtrons les premières réponses et les premières esquisses de futures tendances dans les mois à venir.
Avez-vous été tenté par une conversion du salon au format numérique ?
L. B. : Nous nous sommes bien sûr intéressés aux salons digitaux, mais ce format ne nous a pas convaincus. Notre manifestation met en avant des produits liés à l’univers du bureau — mobilier, cloisons, tables, etc. Le numérique ne peut pas restituer le toucher d’un matériau, sa couleur, ni le confort d’une chaise ou d’un fauteuil. Et sur le plan de la sociabilité, j’ai été vraiment frappé par le plaisir qu’avaient les gens à se rencontrer après deux années de régime distanciel. Ces retrouvailles dégageaient une énergie très positive, entre les discussions, les échanges de points de vue, les sourires. L’édition 2021 de Workspace nous a convaincus de la pertinence du présentiel !
L’édition 2021 de Workspace Expo a fermé ses portes en octobre, l’exposition 2022 reviendra à son calendrier d’origine et ouvrira fin mai — début juin. Ne craignez-vous pas que cette proximité de dates empêche les fabricants de préparer des nouveautés ?
L. B. : Nous avons presque 10 mois d’écart, quasiment une année sépare un salon de l’autre. Il faut également regarder cette temporalité dans son contexte. 2021 était un salon de questionnement, de confrontation d’idées, un salon dressant le bilan d’une période inédite. Les entreprises vont maintenant travailler d’arrache-pied pour intégrer ces retours et adapter leur offre à cette nouvelle donne, et je suis persuadé que l’édition 2021 apportera beaucoup de nouveautés dans les allées.
Au-delà des évolutions produits suscitées par la pandémie, avez-vous observé des tendances, des dispositifs ou des systèmes ?
L. B. : J’ai pu observer des équipements très colorés, aussi très adaptables, basés sur des systèmes démontables autorisant réassemblages et modifications au gré des besoins de l’entreprise. De mon point de vue, ces dispositifs sont intéressants, car ils correspondent à un monde où l’entreprise est de moins en moins figée. Une grande entreprise doit pouvoir se reconfigurer pour absorber la croissance ou la contraction des effectifs, survenant lorsqu’une société recrute, fusionne, change de périmètre d’intervention ou réorganise ses départements.
J’aimerais aussi mentionner les questions de made in France ou made in Europe, traduisant un souci d’écoresponsabilité. Ces questions vont au-delà de l’aménagement des espaces de travail, elles ont des répercussions sur les collaborateurs, les dirigeants d’entreprises. Il est probable qu’à l’avenir on croise dans nos allées de plus en plus de produits faisant appel au recyclage, soit le recyclage des composants d’un produit ou du produit tout entier.
Vous organisez un Prix de design, pensez-vous développer un prix mettant en lumière des produits ayant le moins d’impact sur l’environnement ?
L. B. : Nous sommes en train de réfléchir à la façon dont nous pourrions mettre en place non pas un label, ce qui dépasserait de beaucoup le domaine de compétences d’un salon, mais une manière de faire ressortir cette dimension coresponsable chez nos exposants. Imaginer un prix reste plus compliqué, car nos exposants interviennent dans tous les secteurs de l’aménagement bureau. Comment comparer les mérites environnementaux d’un revêtement de sol avec un logiciel ou des tables de travail ? Je pense là encore que nos partenaires mettront en lumière ces sujets durant les cycles de conférences organisées sur le prochain salon. Cette année, les débats avaient pour sujet principal le Post-Covid, je pense qu’ils aborderont à l’avenir les différents aspects de la question environnementale.

Depuis 2012, le prix Paris Shop & Design récompense les meilleures réalisations d’aménagement intérieur de commerces, d’hôtels, restaurants, lieux culturels. Présidé cette année par le designer Patrick Jouin, le jury a sélectionné en octobre un lauréat dans les 6 catégories en lice : Alimentaire ; Bien-être, Santé, Beauté ; Culture, Loisirs, Services aux particuliers ; Hôtels, Cafés, Restaurants ; Maison, Décoration et Mode. Intramuros est partenaire de ce prix.
Au terme de plusieurs étapes de sélection, ce sont finalement les projets de 18 finalistes qui ont été présentés au jury pour les 6 lauréats 2021 du Prix Paris Shop & Design. La Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCI Paris) a réuni des experts de l’architecture d’intérieur, du design, de l’architecture, du commerce et du tourisme pour faire leur choix. Les débats ont notamment porté sur le caractère innovant du projet, la cohérence entre l’aménagement livré et les objectifs de l’activités, la dimension esthétique, l’exploitation, de espace, l’ergonomie, l’expérience proposée, l’accessibilité… L’idée étant de récompenser des lieux favorisant l’attractivité de Paris.
ALIMENTAIRE / Lauréats : Boutique Patrick ROGER / Pascal GRASSO (architecte)
Une nouvelle fois, une boutique Patrick Roger a été distinguée par ce prix, chacun des projets étant uniques. Aménagée par l’architecte Pascal Grasso, cette nouvelle boutique située dans le 6e arrondissement de Paris rue de Sèvres, propose à ses visiteurs une expérience inédite, où le magasin de chocolats se confond en galerie d’art : « L’inclusion de l’art dans un espace commercial permet vraiment de donner une expérience immersive nouvelle. Ce prix célèbre ma collaboration avec Patrick Roger et la démarche de sortir des codes habituels de lieux de vente » confie Pascal Grasso. Couleurs sombres et mobilier singulier, l’architecte a pensé une boutique aux allures végétales, laissant penser à une forêt.
BIEN-ETRE, SANTE, BEAUTE / Lauréats : parfumerie Maison GOUTAL Paris / Studio Démodé
Parfumerie et cosmétiques implantée dans le marché du luxe, GOUTAL Paris dévoile à travers cette boutique située rue De Bellechasse, un lieu aux airs poétiques et naturels. Pensée par le studio Démodé, la boutique aux touches dorées et intimistes offre une découverte des produits singulière et très soignée. Ce petit espace a été repensé dans les codes initiaux de la parfumerie, un hommage simple et direct à la fondatrice de la marque : « C’est à cette adresse que la créatrice, Annick Goutal a démarré en 1981 à créer ses propres parfums. 40 ans après nous souhaitions redonner vie à ce cocon parisien chargé d’histoire » confie Anne Veyrard, directrice marketing de Goutal Paris.
CULTURE, LOISIRS, SERVICES AUX PARTICULIERS / Lauréats : La Chapelle XIV, Benjamin Belaga / Delphine Sauvaget
Dans le 18e arrondissement, galerie d’art et de design, disquaires vinyle et atelier d’impression sont réunis, au fond d’une cour, dans un lieu pluriel baptisé la Chapelle XIV. L’architecte d’intérieur Delphine Sauvaget a conçu l’aménagement décloisonné et ouvert, facilitant une circulation d’un espace à un autre tout en gardant l’esprit bien contemporain du lieu.
HOTELS, CAFES, RESTAURANTS / Lauréats : JO&JOE, Neel Tordo / Sandra Demuth et Caroline Bene-Combes (Architectes d’intérieur)
Avec ces 4 sites répartis en la France et en Autriche, JO&JOE ( groupe Accor) propose une nouvelle version de l’auberge de jeunesse, à vivre seuls, entre groupes d’amis ou famille nombreuse, et complètement inscrit dans la vie d’un quartier. Le site lauréat JO&JOE de Paris Nation a été aménagé et décoré par Sandra Demuth et Caroline Bene-Combes, toutes deux architectes d’intérieur, pour un résultat offrant des espaces communs colorés, avec notamment des fresques de street art, et des espaces de couchages (dortoir sou chambres privées) plus sobres. Une dimension design ancrée selon Neel Tordo : « Le Design est au cœur de Jo&Joe et tout particulièrement au sein de Jo&Joe Paris Nation : un lieu de rencontre à la fois chaleureux et décalé avec son design urbain. Ce prix est un succès partagé avec le studio d’architecture D+B Interior Design et le propriétaire Novaxia »
MODE ET DECORATION / Lauréats : Maurice & la Matelasserie, Elie Gamblin / Antoine Lesur et Marc Venot (designers)
Trouver son matelas n’a jamais été si confortable ! En designant la boutique Maurice & la Matelasserie située rue De la Fayette, Antoine Lesur et Marc Venot, proposent aux clients une immersion dans un lieu haut de gamme et intime. Le visiteur y retrouve 3 espaces répartis sur deux étages : le rez-de-chaussée, où sont situés la galerie lumineuse qui expose les matelas et l’atelier de confection de ces derniers, tandis que le 1er étage aux couleurs plus sombres et tamisées est dédié à l’échange pour y personnaliser et trouver le matelas parfait. Une expérience main dans la main, articulée et rendu possible par un travail de design soigné. « Nous sommes ravis d’avoir reçu ce prix pour la visibilité qu’il nous apporte, mais nous nous réjouissons surtout du fait qu’un tel concept, absolument singulier dans la vente de matelas, soit récompensé ! » confie Antoine Lesur.
MODE / Lauréats : Michel Vivien / Sophie Dries (architecte d’intérieur)
Les souliers y sont exposés comme des oeuvres sur les étagères en bois de cette boutique du Faubourg Saint-Honoré. Grands miroirs et appliques en verre soufflés habillent le lieu décoré et pensé par l’architecte d’intérieur Sophie Dries.
Un lieu imaginé et créé en équipe, dont le prix est une reconnaissance pour tous : « Ce prix est particulièrement important pour l’ensemble de l’équipe avec qui nous avons construit une relation durable et enrichissante : le curator de design Gilbert Kann et les artisans sans qui nos créations ne prendrais pas vie. » confie Sophie Dries.

Artiste et théoricien, Donatien Aubert s’intéresse à la cybernétique et à la façon dont elle continue d’influer sur les transformations actuelles des savoirs, des techniques, mais aussi des imaginaires, politiques, sociaux et culturels. Pour cela, il conçoit des installations hybrides (courts-métrages générés par ordinateur, mais aussi dispositifs interactifs et sculptures) qui font appel au design pour donner forme à ses recherches plastiques. Un processus que l’on peut découvrir en ce moment au CentQuatre, avec son installation Les jardins cybernétiques dans le cadre de l’exposition « Au-delà du Réel » de la Biennale Némo, et dont Donatien Aubert viendra confronter les finalités esthétiques avec les univers croisés de Philip K. Dick et Ridley Scott au cours du week-end thématique Blade Runner les 27 et 28 novembre prochains.
Au cœur du travail de Donatien Aubert, trône la cybernétique. Né outre-Atlantique au cours de la Seconde Guerre mondiale et réunissant des scientifiques issus de disciplines variées (analyse et traitement du signal, robotique, neurologie, psychologie comportementale), ce mouvement a marqué un tournant dans l’histoire des sciences en imbriquant enjeux techniques, scientifiques et industriels, au service de la création d’inventions militaires stratégiques. Avec lui, le scientifique et l’ingénieur ont connu un nouveau rapport de dépendance mutuelle qui a structuré l’idée de technosciences. Plus encore, la cybernétique a contribué à façonner les champs de la robotique, de l’informatique et de ce qu’allait devenir l’intelligence artificielle en construisant une vision organique de la machine. Appelée à fonctionner comme un cerveau humain – via l’ordinateur – ou à adopter des modes de fonctionnement s’inspirant de la biologie animale, la machine a ainsi pu mieux s’intégrer dans notre environnement quotidien pour le transformer. Par ce biais, les trajectoires de recherche ouvertes par la cybernétique ont déferlé sur nos modèles culturels, influençant la philosophie, la littérature, le cinéma ou les arts. Depuis, et comme le dit Donatien Aubert, « l’imaginaire des sociétés technologiquement développées est hanté par les figures de l’automate, du cyborg et du transhumain ».

Rendre lisibles la transformation des imaginaires
C’est dans ce creuset que Donatien Aubert inscrit son travail d’artiste et de théoricien. Il cherche à rendre lisibles ces évolutions en mettant en relief les transformations actuelles des savoirs, des techniques, mais aussi des imaginaires politiques, sociaux et culturels. Il crée pour cela des œuvres hybrides où se côtoient court-métrages d’animation, dispositifs interactifs, programmes de réalité virtuelle ou sculptures conçues et fabriquées avec l’assistance d’un ordinateur.

Une hybridité des supports à la conception et au design très élaborés, où les recherches plastiques s’appuient sur des ressorts perceptifs largement renforcés par les technologies numériques (design génératif, interactivité, immersion), mais qui sont aussi très respectueuses des formes.
Trilogie sur la cybernétique
En 2019, Donatien Aubert a ainsi réalisé l’installation Cybernetics: From 1942 Onwards. Mapping the Constitution of a New Empire, premier volet de sa trilogie sur la cybernétique, qui contextualisait le rôle joué par la cybernétique dans la réorientation des conflits (notamment pendant la guerre froide). Le public était invité à rentrer dans une pièce où étaient disposées six vitrines interactives, surmontée chacune d’une hélice holographique donnant l’illusion que des images solides et animées flottaient dans l’espace d’exposition. En s’approchant des hélices, les spectateurs activaient grâce à des tapis sensitifs la révélation du contenu des vitrines, normalement opaques en leur absence. S’y découvraient alors des images d’archives sérigraphiées sur métal (provenant d’archives militaires ou de représentations liées à l’imaginaire du cyborg), des écrans LCD diffusant des animations générées par ordinateur, et des impressions 3D. Des éléments qui entraient en résonance avec le film projeté dans la même salle, où pointaient quelques moments marquants de l’histoire des transferts entre la cybernétique et la prospective militaire américaine (du développement des arsenaux nucléaires au sein du projet Manhattan pendant la Seconde guerre mondiale à la plus récente circulation de l’imaginaire transhumaniste dans les institutions outre-Atlantique liées à la Défense). Si l’idée était de montrer qu’une part importante des imaginaires liés à la culture numérique a malheureusement des connotations militaristes, son rapport à la mise en scène du dispositif et à la fabrication de l’objet fascinait tout autant.

Des jardins cybernétiques à Blade Runner
Car quoi de plus normal, quand on s’intéresse comme lui à la fonctionnalisation du monde, que d’être attentif au design de l’objet et du dispositif ? C’est bien entendu encore le cas dans sa nouvelle installation et deuxième volet de sa trilogie, Les jardins cybernétiques, présentée au Centquatre dans le cadre de l’exposition Au-delà du Réel de la Biennale Némo, et qui traduit plutôt bien l’ambivalence toute cybernétique du rapport entre le vivant et la machine. On peut notamment y découvrir Disparues, un bouquet de fleurs réunissant cinq espèces végétales éteintes entre l’avènement de la révolution industrielle et le XXIe siècle, imprimées en 3D par frittage de poudre. Modélisé à partir d’estampes botaniques ou de photographies, ce bouquet donne selon Donatien Aubert, « une forme concrète, un peu morbide, aux phénomènes d’anxiété impliqués par l’érosion de la biodiversité – la solastalgie – par la crainte que l’environnement que nous connaîtrons sera plus dégradé qu’il ne l’est déjà ». Plus impressionnantes encore sont ses Chrysalides, des dispositifs électroniques abritant des végétaux et diffusant des sons de nature (pépiements d’oiseaux, chants d’insecte, bruit de l’eau ou du vent) en l’absence de visiteurs. Lorsque quelqu’un s’approche, ces bruits rassurants sont progressivement grignotés par une trame sonore électronique anxiogène. Mais paradoxalement, cette trame s’interrompt quand le visiteur se rapproche au plus près. Les Chrysalides diffusent alors de la musique. « L’industrie a contribué à détruire les milieux de nombreuses espèces vivantes », explique Donatien Aubert. « Mais, réciproquement des techniques relativement récentes telles que l’hydroponie, l’aéroponie et l’éventail complet des instruments de l’agroécologie nous autorisent aujourd’hui à faire croître des végétaux à des rendements jusqu’ici inégalés et de façon harmonieuse. Les caractéristiques formelles des Chrysalides renvoient à cette ambiguïté essentielle dans notre rapport toujours plus instrumental au monde et à l’environnement. »
Ce rapport ambigu se prolonge évidemment dans le court-métrage éponyme de l’installation, où l’ambivalence des rapports entre cybernétique et écologie transparaît aussi, par exemple lorsqu’on remonte à l’origine des données météorologiques, première source d‘information du changement climatique. « Les premières simulations climatiques ont été réalisées à partir d’un ordinateur de Stanford conçu par John von Neumann, l’une des figures principales de la cybernétique », explique Donatien Aubert. « Or, cet ordinateur n’avait pas été fabriqué au départ à des fins pacifiques, mais pour prévoir la répartition des ondes de chocs produites par l’explosion des premières bombes nucléaires. La connaissance des mécanismes de régulation climatique nous est donc venue primitivement des travaux réalisés sur la maîtrise militaire de l’atome. » Le film d’animation expose également la façon dont les architectes et urbanistes se sont emparés de l’imaginaire cybernéticien pour imaginer des villes en relation osmotique avec le vivant. Dans les années 60/70, dans le sillage des projets de ville-continent de Yona Friedman ou des projets de villes mobiles de Ron Herron (membre du groupe Archigram), les ambitions semblent encore radicales et démesurées. Mais on s’aperçoit aujourd’hui que ces projets un peu fous ont inspiré des démarches contemporaines d’écoconception ou des mouvements architecturaux – comme l’architecture morphogénétique, avec ses bâtiments d’apparence biologique, pensés par des architectes comme Achim Menges – qui se réalisent concrètement.

Alors utopie ? Ou dystopie ? Même si Donatien Aubert a beau dire que « le futur des sociétés humaines n’est pas écrit », son regard critique sur les imaginaires d’inspiration science-fictionnelle des figures de la haute technologie actuelle de la Silicon Valley que sont Jeff Bezos, Elon Musk ou Mark Zuckerberg nous appâtent évidemment à l’annonce de sa participation au week-end thématique Blade Runner, les 27 et 28 novembre, toujours au Centquatre. Il y interviendra sur deux tables rondes : « Hybridité : étude des dispositifs narratifs et visuels des films Blade Runner », où il discutera de l’apport esthétique de Douglas Trumbull, le designer des effets spéciaux du film de 1982, et sur comment ses choix ont orienté plus généralement les codes visuels du « tech-noir » ; et « La transformation des corps, des conduites et de l’environnement, au prisme de la cybernétique et de la géoingénierie », où il parlera êtres artificiels, automatisation des conduites et colonisation spatiale. « Notre réalité n’est peut-être pas aussi ductile que celle de l’univers de Philip K. Dick ou du film de Ridley Scott, mais Blade Runner a cependant admirablement anticipé certaines réalités contemporaines », reconnaît Donatien Aubert. « Les vues de Los Angeles dissoutes dans d’épaisses fumerolles ne sont pas sans rappeler l’apparence apocalyptique de certaines mégalopoles aujourd’hui, lors de pics de pollution. Et puis, en mettant en doute la réalité du libre arbitre, en jugeant sa compréhension inutile pour permettre la description de la conscience, le cadre d’interprétation mécaniste fourni par les cybernéticiens ne nous a-t-il déjà pas rendus assimilables à des machines ? Saurons-nous déjouer ces dangereuses simplifications ? »
Dans le cadre de la Biennale internationale des arts numériques Nemo de la région d’Ile-de-France
–Week-end « Blade Runner » les samedi 27 et dimanche 28 novembre au CentQuatre : Conférences et tables rondes, documentaires, VR et nouveau concert audiovisuel de Franck Vigroux et Antoine Schmitten avant-première. Parmi les sujets abordés : l’esthétique de l’artificiel, les descendants de Blade Runner, son influence sur le théâtre, la bande dessinée, le cyberpunk, le jeu vidéo, la cybernétique, l’urbanisme, le transhumanisme… Et bien sûr, l’empathie, cette émotion invisible de plus en plus difficile à discerner, alors qu’elle est censée différencier l’humain de l’androïde.
– Exposition « Au-delà du réel » jusqu’au 2 janvier au CentQuatre ( cf « Vers une perception au-delà du réel? », Intramuros 209)

Jusqu’au 6 mars 2022, « Here We Are ! Les femmes dans le design de 1900 à aujourd’hui » honore les figures féminines qui ont marqué le monde du design.
Que ce soit au sein de la mode, du design de meubles, de l’industrie ou de l’aménagement d’intérieur, nombreuses sont les femmes qui ont apporté une touche cruciale au développement du design moderne. Comme un écho aux interrogations sur la place de la femme dans la société, le Vitra Design Museum de Weil am Rein en Allemagne leur dédie une exposition où près de 85 designeuses sont représentées.

© Christoph Sagel © VG Bild-Kunst, 2021
Une exposition chronologique sur 120 ans
Très didactique, l’exposition est divisée en quatre parties chronologiques. La première, qui démarre au début des années 1900, retrace l’histoire du design en Europe et aux Etats-Unis. Une période d’autant plus importante puisqu’elle rime avec reconnaissance de la profession en tant que telle. La deuxième partie s’étend de 1920 à 1950 et présente des figures marquantes de l’époque telles que la Française Charlotte Perriand, l’Irlandaise Eileen Gray ou encore la Cubaine Clara Porset. La troisième partie de l’exposition, étalée de 1950 à 1980, met en avant l’émergence d’une vague de figures féminines et féministes en totale opposition avec la mentalité conservatrice de l’après-guerre. La quatrième et dernière partie se concentre sur le design d’aujourd’hui et ses pionnières dont Matali Crasset, Hella Jongerius ou Patricia Urquiola sont quelques exemples. Plus spécifiquement, certaines femmes designers n’hésitent pas à repousser les limites pour se réinventer au sein de la discipline. Citons par exemple Julia Lohmann qui s’est affranchie d’un nouveau matériau durable et peu exploité : les algues marines, ou Christien Meindertsma dont l’approche unique s’intéresse aux processus de production et cherche à comprendre en profondeur les matériaux et les produits qui l’entourent.
Une exposition enrichissante et complète qui permet d’attribuer la place méritée à ces femmes qui ont contribué à l’évolution du design tel qu’il est aujourd’hui.

© Christoph Sagel © VG Bild-Kunst, Bonn 2021

© Christoph Sagel © VG Bild-Kunst, Bonn 2021
Le Vitra Schaudepot comme laboratoire
En parallèle, le Vitra Schaudepot, qui abrite près de 400 œuvres du musée, en a aussi profité pour se pencher sur les designeuses, en se basant toutefois sur un thème plus précis ; dévoilé en juin 2021, « Spot On : Les femmes designers dans la collection » s’intéresse au rôle des femmes dans le design de meubles. De nouvelles pièces inédites d’Inga Sempé, Zaha Hadid ou encore Gunjan Göttering y sont exposées tandis que des objets provenant des archives du musée, permettent en même temps d’illustrer le rôle des femmes dans la création de meubles.

© Christoph Sagel

© Christoph Sagel © VG Bild-Kunst, Bonn 2021

Avec ce prototype très green, le studio californien Emerging Objects livre un habitat, nouvelle génération, mêlant l’impression 3D aux pratiques ancestrales.
Imaginée pendant le confinement, la Casa Covida est un refuge un peu spartiate qui combine nouvelles technologies et matériau de construction à base d’argile. Conçu et réalisé par le duo d’architectes Rael San Fratello et Emerging Objects, spécialiste de l’impression en 3D, ce projet expérimental déterminé par trois espaces circulaires est implanté en plein désert de San Luis Valley au Colorado. Le gîte au final, offre à deux personnes, une expérience immersive unique de détente, au plus près de la nature et des procédés traditionnels, oscillant entre modes de vie d’hier et d’aujourd’hui.


Matériaux naturels et savoir-faire locaux
Ouverts sur le ciel, l’horizon et le sol, les espaces de vie sont en phase avec la nature puissante du désert, grâce à ce matériau typique qu’est l’adobe, un mélange de sable, limon, argile, eau et paille. Chaque élément de la Casa Covida est pensé en lien avec l’artisanat local dans un esprit contemporain. Au centre, le foyer est entouré de bancs en terre, nommés tarima, habillés de textiles colorés ; les ustensiles de cuisine sur mesure, imprimés en 3D d’argile, selon les codes de la poterie traditionnelle du Nouveau-Mexique, servent à la cuisson des haricots, maïs, piments, eux-aussi choisis en local. Le couchage est créé à partir d’une plate-forme en pin des peaux de mouton, couvertures et coussins de laine churro le tout réalisé par un tisserand de la région. La baignoire en métal se remplit d’eau issue de l’aquifère et nappe phréatique profondes du paysage désertique dont la chaleur est restituée par le sol. Les pierres de rivière achèvent le rituel de ce bain naturel et insolite avec vue sur ciel garantie !
Jusqu’aux moindres détail, la Casa Covida, est dans une démarche de développement durable, suivant le procédé rigoureux de l’écoconception et du local. Les poignées de porte sont une fabrication spéciale, en impression 3D et alu moulé qui provient de canettes ramassées en bord de route. Seule concession au projet, le toit léger et gonflable, cette fois synthétique, aux allures de cactus en fleurs, qui se déploie sur l’oculus en cas d’intempéries ou pour conserver la chaleur du foyer.

Impression à l’argile et nouvelles technologies
Le projet de la Casa Covida a été réalisé directement sur site. L’agence Emerging Objects a mis au point le logiciel et le système d’impression 3D, associant un bras de robot articulé SCARA (Selective Compliance Articulated) à trois axes portables ; ce qui permet d’édifier des structures plus grandes que l’imprimante elle-même, avec un débit continu en adobe. De plus, celle-ci est transportable, aisément par deux techniciens et se contrôle à l’aide d’un smartphone. Une fois déposé, le matériau compact sèche et durcit librement au soleil et au vent, à l’image d’une construction ancestrale.

Après une édition 2020 marquée par la crise sanitaire, la 7e édition de la Dubai Design Week revient en force du 8 au 13 novembre avec un programme très riche, le plus complet jusqu’ici. Au total, plus de 200 événements sont organisés : expositions, ateliers, conférences, rencontres…
La Dubai Design Week revient cette année avec encore plus de choix et d’évènements organisés au sein du Dubai Design District (d3) et dans toute la ville :
- Le Dowtown Design revient physiquement après avoir été contraint de se tenir en numériquement en 2020. Plus de 130 marques et designers provenant de plus de 20 pays à travers le monde sont attendus. L’Italie est bien sûr présente en force avec plus de 40 exposants, 19 pour le Portugal et 12 pour la France (avec notamment la présence de Lafuma, Meljac, Pradier, Duvivier Canapés, La Boîte, Lelièvre..). On notera la participation de la Colombie avec le créateur de textile luxueux Verdi (voir Intramuros 202). En revanche on notera une présence sporadique de l’Europe du Nord (deux exposants pour la Suède).


- Des expositions dédiées à la présentation de nouveaux talents : « The UAE Designer Exhibition 2.0 » présentera 25 talents émergents, tous basés aux EAU et qui produisent localement tandis que « The Beirut Concept Store » exposera le travail de 50 talents émergents originaires du Liban.
- Un showcase multimédia inédit intitulé 2040 : d3 Architecture Exhibition. L’exposition, construite autour de quatre thèmes principaux, Mobilité et transports, Espaces publics et de loisirs, Accessibilité aux infrastructures & Eco-tourisme – conformément aux objectifs du « Plan directeur urbain de Dubaï 2040 » pour un développement urbain durable – développera des propositions et visions d’architectes de futurs espaces de vie centrés sur la place de l’humain au cœur de mégalopoles.

- Le Mena Grad Show revient pour la 2e année consécutive et présente les meilleurs projets de sciences, de technologies et de design avec pour objectif de construire un meilleur monde futur. Plus de 50 projets sont exposés, pensés par des étudiants des meilleures universités de la région. Principaux enjeux cette année : la désertification, une meilleure accessibilité pour la nutrition des enfants et la gestion des déchets. Sur place, plusieurs lauréats seront notamment présents pour parler de leur projet.

Système de recyclage de l'eau pour éviter une surconsommation.

Système de compostage intelligent pour aider à la réduction du gaspillage alimentaire.
- Le Making Space, un espace dédié à plus de 80 ateliers sur le thème « Papier, Plastique + Jouer », invitent les visiteurs à expérimenter différentes techniques de création, à la fois très anciennes comme la poterie ou très innovantes avec par exemple l’utilisation du savon comme nouveau support. L’objectif principal étant de penser chaque activité dans un souci de respect des personnes et de la planète.
- Le Market Place est un lieu regroupant une sélection de produits de haute qualité, faits mains et issus de ressources responsables créés par 80 artisans de la ville.
Programme complet sur : www.dubaidesignweek.ae

Jusqu’au 13 novembre, découvrez à la Galerie Chevalier la collection de tapis spécialement éditée pour les 20 ans des éditions Parsua.
20 ans ça se fête ! Pour l’occasion, Céline Letessier et Amélie-Margot Chevalier ont voulu marquer le coup. Pour cette collection anniversaire, elles sont parties d’un concept tout particulier en faisant appel à 10 designers remarqués pour leur démarche éco-responsable. Une spécificité est cependant à noter : les heureux élus n’avaient jamais créé de tapis jusqu’alors. Les designers se sont vu proposer deux missions : concevoir un tapis qui conjugue à la fois leur univers personnel et l’ADN de Parsua, et réinterpréter un modèle déjà existant.


Des tapis à la conscience éthique et écologique
Depuis sa création en 2001, Parsua a pour ambition de créer « les antiquités de demain ». Tous les tapis sont conçus sans produits chimiques, à partir de laines locales filées à la main avec une patine à l’eau et au soleil à la manière de ceux créés aux XVII et XVIIIe siècles. Un savoir-faire devenu le symbole de leurs créations.


Deux ans de conception pour fêter vingt ans
De la conception du projet à sa finalisation, deux ans se sont écoulés. Au vu du résultat donné par l’exposition, le défi a été relevé avec succès par Marie Berthouloux, Agostina Bottoni, Alexandre Logé, Arthur Hoffner, Charlotte Julliard, Clément Brazille, Garnier et Linker, Fabien Capello, Hors-Studio et Ibkki. L’exposition présente les tapis réalisés, scénarisés autour de quelques pièces emblématiques de ces designers. Au fond de la galerie, les dessins des réinterprétations sont exposés à côté des modèles les ayant inspirés..
L’exposition se tient à la Galerie Chevalier, située au 25 rue de Bourgogne à Paris jusqu’au 13 novembre 2021.

40 ans après son lancement par l’Italien Ettore Sottsass, le mouvement Memphis continue de nous en mettre plein les yeux. Jusqu’au 8 janvier 2022, la galerie Made In Design du Printemps Haussmann accueille l’exposition « Umeda & Memphis, Dialogues Sensoriels ». L’occasion de découvrir ou redécouvrir le mouvement.
Comme un écho à l’exposition-hommage à son précurseur au Centre Pompidou, le 6e étage du printemps Haussmann prend les couleurs de Memphis. En exclusivité, la galerie Made in Design présente la collection Night Tales du designer japonais Masanori Umeda, sortie en 2020, et propose de découvrir ces pièces en exclusivité mondiale. « J’ai tout de suite eu un coup de cœur pour cette collection. J’ai senti qu’il fallait la présenter, dans une mise en scène soignée, qui valorise la dualité de références avec laquelle joue Masanori Umeto. Et nous avons obtenu l’exclusivité mondiale de ces pièces jusqu’au mois de janvier » , confie Catherine Collin, fondatrice de Made in Design.
Masanori Umeda à l’honneur…
Night Tales dévoile ainsi des pièces inédites comme le Lit Utamaro – dont le rétroéclairage accentue un effet de lévitation – et le Fauteuil Utamaro, tous les deux limités à 12 exemplaires. Largement inspirés du célèbre ring de boxe Tawaraya, ils sont teintés aux couleurs subtiles des kimonos traditionnels et parés des rayures noires et blanches, propres à Memphis. En parallèle, la collection présente également des rééditions d’objets conçus dans les années 80 comme c’est le cas du Fauteuil animal et de la table Médusa, inspirés d’un dessin de 1982 et édités en seulement 24 exemplaires chacun.

© 2021 LEA BOEGLIN
… et des Françaises engagées dans le mouvement Memphis
Invitée à l’inauguration de l’exposition, la designeuse française Martine Bedin n’a pas caché sa fierté quant à l’engouement que suscitait toujours le mouvement Memphis, dont elle est elle-même une pionnière : « Il s’est écoulé 40 ans, mais j’ai l’impression que le mouvement n’a pas pris une ride. Je suis contente et assez fière de voir qu’il continue de susciter de l’intérêt et la curiosité après toutes ces années ». Parmi les pièces que l’on retrouve au fil du parcours, on reconnaît au premier coup d’œil sa Lampe Murale Negresco et sa lampe de table Super inspirée d’une petite voiture d’enfant.

© 2021 LEA BOEGLIN

© 2021 LEA BOEGLIN
Si l’exposition rend particulièrement hommage au travail de Masanori Umeda en présentant sa nouvelle collection, elle permet par la même occasion d’y retrouver des objets mythiques du mouvement. Ainsi, les passionnés de design retrouvent avec le célèbre Buffet Beverly ou la console Tartar d’Ettore Sottsass, aux côtés du vaisselier de George J. Sowden et du fauteuil Roma de Zanini. À noter, la mise en scène valorise particulièrement dans un jeu de réponses le travail du motif qu’a apporté au mouvement la Française Nathalie Du Pasquier, notamment dans la présentation de tissus peu exposés ou son tapis California.
L’exposition se tient au 6e étage du Printemps Haussmann jusqu’au 8 janvier 2022, situé au 64 boulevard Haussmann à Paris. Ouvert tous les jours de 11h à 19h.

© 2021 LEA BOEGLIN