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En 2023, la sixième biennale des métiers de l’art et de la création contemporaine a fêté ses dix ans d’existence en célébrant la créativité du Québec, pays à l’honneur.
Le Grand Palais Ephémère vient de refermer ses portes sur le salon Révélations. Très qualitative, cette nouvelle édition a permis au public de découvrir 350 exposants, dont 71 % de nouveaux venus. Dans la scénographie toujours aérée du designer Adrien Gardère, ces créateurs, galeries, manufactures, régions et associations, issus de 29 pays, ont été sélectionnés par le comité d’orientation artistique, composé de onze acteurs de la filière, des arts, du marché et des institutions. Fidèles à ses valeurs, Ateliers d’Art de France, organisateur de l’évènement, a renouvelé son exposition centrale « le Banquet », mis en lumière la création foisonnante d’un pays – cette année, la province du Québec -, ou encore a réalisé un focus appuyé sur les jeunes talents du secteur.


Le Banquet, l’excellence des savoir-faire internationaux
Exposition-signature du salon, le Banquet 2023 a présenté la crème de la création provenant de dix régions du monde. La Chine, l’Egypte, l’Equateur, la France, l’Irlande, le Portugal, les Pays-Bas, mais aussi le Rwanda, la Suède, l’Ukraine et l’Europe ont dialogué autour des matières et des techniques. En dix espaces, 70 artistes et manufactures ont repoussé les formes et les frontières. Parmi les propositions, quelques pièces ont retenu notre attention. Certaines provenaient de l’exposition « les Aliénés » du Mobilier national, réalisée en 2022, présentant des meubles inusités du Mobilier, revus par des plasticiens aussi audacieux que provocateurs. Sur le Banquet, le designer Thierry Betancourt, en collaboration avec la Maison Louis Marie Vincent a posé La Rêveuse, commode en bois de rose de style Louis XV, recouverte d’une épaisse gangue blanche, réalisée en « carton pierre », une technique ancestrale du XVIIème siècle remise au goût du jour. Les formes organiques de cette dernière semblent annihiler le caractère utilitaire du meuble. A l’aide de cuivre gonflé à la flamme, Prisca Razafindrakoto a transformé la chaise d’écolier Mullca 510 du créateur légendaire Gaston Cavaillon. De même, sur le Banquet Europe, la suédoise Léonie Burkhardt a présenté Radiant Pink, sorte de vase textile créé à partir d’un fil rétractable thermoréactif, où aucune couture n’est visible, tandis que Blush, pièce de l’Irlandaise Helen O’Shea sublimait une bouteille plastique grâce aux fils de coton et épingles à coudre. Enfin, le Rwanda brillait notamment à travers Mannequin, une pièce imposante de métal et fils, du jeune plasticien Cedric Mizero.

Réalisé par : Thierry Betancourt et la Maison Louis Marie Vincent
Le meuble est réalisé en « carton pierre » une technique ancestrale remontant au 17ème siècle remis au goût du jour qui est plus dure que le papier mâché. Et en effet rehaussé à certains endroits par du parchemin, par les soins de Louis Marie Vincent une de ses grandes spécialités.

Le Québec à la fête
Aux côtés de nouveaux pays exposants comme l’Arménie, l’Egypte, le Danemark, le Liban, mais aussi l’île française des petites Antilles Saint-Barthélemy, pour ne citer qu’eux, la nation Québec était l’invitée d’honneur du salon, faisant suite à l’Afrique en 2022. « Ce pays était déjà présent sur le Banquet 2019, explique Stéphane Galerneau, président fraîchement élu à la tête d’Ateliers d’Art de France et du salon. Bénéficiant du plus gros budget culturel jamais alloué aux métiers d’art, nos cousins francophones portent les couleurs d’une création libérée des contraintes patrimoniales, et ont cette volonté d’inclure les peuples autochtones. » Soutenus par le conseil des métiers d’art, la maison des métiers d’art de Québec, le gouvernement québécois et sa délégation parisienne, trente-quatre créateurs dont dix des Premières Nations ont proposé des pièces en verre, textile, métal, pierre, papier, bois, céramique, hybridant les cultures nordaméricaine et européenne. Parmi ces nombreux artistes de la matière, le duo canadien Hélène et son mari – la céramiste Hélène Chouinart et le sculpteur Jean-Robert Drouillard – exposait, non sans humour, J’effeuille les parfums de mon enfance, une installation composée d’une kyrielle de tasses en céramique, accompagnées d’une figure en bois. Une œuvre illustrant les pratiques traditionnelles de cet art du feu, réactualisées par des motifs imprimés par décalcomanie. Exclusivement dédié à quinze artistes québécoises et canadiennes, dans trois lieux parisiens, le programme « Hors les murs » accompagnait également cette foisonnante sélection de la Belle Province, visible sur les deux grands stands in situ.


Sur l’Agora, l’avenir du secteur
L’exposition collective des dix ans du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art, accueillait le public, dès son entrée, sur l’Agora. « Cette année, Révélations a souhaité valoriser tous les lauréats dénichés sur le territoire français depuis une décennie », renchérit Stéphane Galerneau. Lauréate 2023 avec l’artiste du verre Tiphaine Germaneau, la céramiste Cécile Fouillade alias Siquou présentait quelques nouveaux Vases Fourrure reproduisant en céramique le pelage animal, inspiré de sa dernière résidence artistique au Groenland. Parmi d‘autres, la brodeuse Clémentine Brandidas, lauréate 2018 exposait Shanshui, marqueterie de plumes sur soie teintée, tandis que l’étonnant collier Kaa, en cuivre et argenture était l’œuvre réalisée et récompensée en 2016, par Marine Dominiczak, artiste du bijou contemporain.
Tremplin pour la jeunesse, acteur économique déterminant pour toute une filière, le salon s’est créé, au fil du temps, un ADN unique. Cette année, cette identité particulière s’est aussi exprimée à travers Columbidae, œuvre délicate de papier de la sculptrice japonaise Kuniko Maeda, associant technologie numérique et artisanat d’art nippon. « Nous souhaitions souligner la diversité de nos métiers, poursuit Stéphane Galerneau, et présenter au public des métiers plus rares. »
Le design en trois coups de coeur
Si le président d’Ateliers d’Art de France et du salon affirmait que « la biennale est cette niche d’excellence qui ne dérive pas vers l’art ou le design », cette nouvelle édition lui donnerait-elle tort ? En témoignent quelques exemples parmi beaucoup d’autres, venant appuyer l’idée de porosité des frontières, de filiation entre créateurs et designers.

Tiffanie Baso/ Magdeleine, Slacken
Fondatrice, en 2019, originaire d’Occitanie de la marque Magdeleine, Tiffanie Baso est une jeune artisane-designer du bois, pleine de promesses. Créé en 2021, son fauteuil Slacken en frêne et orme a été réalisé grâce à la technique du cintrage. « Le cintrage tord le bois, explique-t-elle. Une accumulation de lames est nécessaire pour fabriquer notre forme finale. Lorsque nous avons sélectionné et organisé minutieusement nos lamelles, nous les plaçons dans une étuve à vapeur, élément-clef pour plier le bois. Elle permet de réchauffer et détendre la fibre du bois, afin de la façonner aisément autour d’un gabarit pour créer une forme spécifique, et obtenir des courbes optimales. »

Guéridon en bronze poli sur sa face intérieure, ciselé et laqué sur sa face extérieure.
Dimensions : 42 cm de diamètre et 60 cm de hauteur.
@Alain CORNU
Seraphyn’, Gracile et Mangrove
Dessinée par la créatrice Seraphyn Luce Danet, la chaise Gracile créée en 2023 a été exécutée par l’atelier de menuiserie Falher. Selon la technique brevetée par le Français Claude Barlier, sans assemblages apparents, elle est décomposée en une série de strates numériques découpées dans des matériaux en plaques, ensuite compilées pour reconstituer la pièce finale. Quant à son guéridon Mangrove, en bronze poli et doré, exécuté par le ciseleur Mapie Belgary et le fondeur Yannec Tomada, sa forme organique et asymétrique s’inspire d’une végétation racinaire qui se développe dans les marais des littoraux tropicaux, lieu de reproduction de la biodiversité.

Mobilier National et la Cité de la céramique – Sèvres & Limoges
Pour la première fois, la Cité de la Céramique-Sèvres & Limoges et le Mobilier national ont partagé un stand. Grâce à la scénographe Mathilde Bretillot, cinq « tableaux » offraient des points de vue sur la création mêlant de nombreuses pièces. Parmi celles-ci, quelques tapisseries de Jean Messager, Geneviève Asse ou Cécile Bart, un fauteuil de Francesco Binfare, une banquette du Studio Mr. & Mr, des guéridons d’Eric Schmitt ou encore plusieurs vases de grandes signatures.
Depuis dix ans, Révélations a su affirmer son positionnement d’excellence en faveur des métiers d’art et de la création. De plus en plus décomplexés en regard des nouvelles technologies, tout en respectant les traditions et l’environnement, ces métiers font de ce salon, un exemple unique en son genre.

Les Designer’s Days, devenus par la suite les D Days, avaient disparu de la scène parisienne. Mais c’était sans compter l’envie de son comité historique de dépoussiérer cette belle endormie, une manifestation imaginée dans le but de célébrer le design. À retrouver jusqu’au 17 juin.
Cinq ans après l’arrêt des D Days, dix-neuf éditeurs, manufactures et marques vont faire revivre le quartier de Saint-Germain-des-Prés au rythme de vitrines animées pour l’évènement durant quatre jours. Ce nouvel opus, baptisé « Radical », propose une thématique qui intègre l’origine des choses, et qui sera interprétée par chacun des participants à sa façon. Les organisateurs promettent des mises en scène fortes tant dans la forme que dans le fond, ce qui n’est pas pour nous déplaire !


Pour cette édition, un invité d’honneur, le designer Sam Baron, interviendra à l’instar d’un fil rouge, en imaginant une scénographie urbaine collaborative, une façon d’inviter les promeneurs à investir les showrooms germanopratins. De Boffi- DePadova à Silvera et Poltrona Frau, en passant par Muuto, Roche-Bobois, V-Zug ou Hermès pour n’en citer que quelques-uns, le parcours se fera au fil des envies ou en suivant le triangle d’or entre les stations de métro « Assemblée Nationale », « Sèvres-Babylone » et « Saint-Germain-des-Prés ».


Jusqu’au 10 juin, l’espace en transition des bureaux de H.I.S accueillent rue du Renard la première exposition parisienne de The Big Assembly. Un projet fondé par Goliath Dyèvre en 2022, qui rassemble un écosystème de « créateurs-assembleurs » au sein d’une maison d’édition collaborative. Explications.
The Big Assembly est née d’un constat de Goliath Dyèvre, pendant le confinement : « Le monde déborde de choses déjà existantes. Toutes ces « choses », issues de l’artisanat ou de l’industrie, nous donnent matière à penser, matière à créer, matière à innover. Matériaux bruts ou transformés, reliquats de prototypes, objets usuels ou non utilisés, obsolètes, récupérés ou oubliés, tous sont synonymes de matière première prête à être assemblée pour s’ouvrir à une seconde vie. »
Il se pose un défi de repenser le concept même d’assemblage, à partir ce qu’il a strictement à portée de main, pour concevoir de nouveaux objets. Très vite il définit un manifeste et un protocole créatif, qu’il propose à d’autres designers : The Big Assembly est formellement constituée, et verra sa première exposition lors de la Milan Design Week 2022.

Des designers qui expérimentent
Depuis, de nombreux designers ont rejoint l’aventure, comme en témoigne cette première exposition parisienne. On y retrouve des profils aussi variés que ceux de Jean-Charles de Castelbajac, Mathilde Bretillot, François Azambourg, Ambroise Maggiar, Élise Fouin, Gregory Lacoua, Jean-Sébastien Lagrange, Pierre Murot, Goliath Dyèvre, Lucas Galeazzi, Lucie Dauphin, et pour les derniers « arrivants » José Levy, Sarah Valente, Marie-Aurore Striker-Metral, Antoine Bécognée, François Gustin et Brice Bouffort. Tous se sont pris au jeu du protocole, pour des propositions extrêmement diverses, allant des clubs de golf revisité en portemanteaux (Marie-Aurore Striker-Metral) à une table d’offrande dont le plateau repose sur des flaconnets de parfum (Gregory Lacoua).
Avant de lancer rue du Renard le chantier d’aménagement des bureaux parisiens de l’enseigne japonaise H.I.S, Goliath Dyèvre a ainsi choisi de réunir dans ces lieux ces propositions expérimentales, entre objets fonctionnels, design collectible, et art contemporain. Une occasion de « voir en vrai » ces objets que l’on peut trouver en ligne sur le site dédié.


The Big Assembly, une maison d’édition collaborative
Ce qui rassemble ces designers si différents, c’est avant tout un manifeste et un protocole de création, basé sur un principe d’assemblage, dont les ressources utilisées – éléments et matériaux – s’inscrivent dans une démarche de récupération positive. The Big Assembly s’appuie par ailleurs sur une structure de maison d’édition collaborative – association loi 1901 – pour proposer à la vente en ligne les pièces réalisées.

The Big Assembly à l’étranger
En 2022, l’Institut français organisait sur le territoire français une semaine de rencontres de professionnels étrangers du secteur culturel avec des acteurs du design français. Les représentants du Costa Rica ont à cette occasion rencontré Goliath Dyèvre, et séduits par The Big Assembly, ont proposé une intervention, concrétisée en mars dernier lors de la semaine du design. Cette manifestation a notamment accueilli quatre designers français pour des tables rondes et workshops, en partenariat avec plusieurs écoles de design françaises, l’Alliance Française, l’Ambassade de France, l’Université Veritas, et en collaboration avec la production de la Semaine du Design, de l’Université du Costa Rica et de l’Universidad Creativa. Une semaine riche en échanges qui avait pour thèmes prédominants l’économie circulaire et la réutilisation d’objets. « Notre objectif est de collaborer avec les idées innovantes qui se développent en France afin de partager des perspectives différentes », soulignait Emmanuelle Gines, directrice de l’Alliance française.

Un workshop The Big Assembly suivi d’une exposition
Au cours de cette semaine du design au Costa Rica, Goliath Dyèvre a ainsi supervisé un workshop à destination des étudiants avancés et des professionnels du design sur place, à partir du protocole de création proposé par The Big Assembly. Cet atelier avait pour objectif de travailler avec des matériaux bruts, quotidiens, obsolètes et prêts à être assemblés et leur donner une seconde vie : 20 objets ont ensuite été exposés. Une vidéo diffusée lors de cette exposition parisienne témoigne de cette expérience.



Organisés du 21 au 23 mai, les salons ICFF + Wanted Design ont de nouveau été succès. Avec plusieurs nouveautés annoncées, avec notamment l’inauguration de nouveaux espaces et un nouveau rôle de directrices de marques pour Odile Hainaut et Claire Pijoulat, place au bilan !
L’édition 2023 des salons ICFF + Wanted Design a été une vraie réussite qui a profité tant aux exposants qu’aux visiteurs. Combinés, les deux salons ont accueilli 476 marques provenant de 35 pays, dont 116 exposaient pour la première fois. Avec une fréquentation en hausse de 37 % par rapport à l’édition précédente, pour un total de 13 000 visiteurs enregistrés, il est clair que l’inauguration des nouveaux espaces a porté ses fruits.
En effet, les participants de l’édition 2023 ont pu découvrir en premier lieu The Crossroads, un espace dédié au design américain, le WDM Café x Caesarstone, lieu de rencontres et de réseautage pour les participants ou encore l’inauguration du restaurant designé par Rodolfo Agrella. « Notre plan cette année, en tant que directrices de marque pour ICFF et WantedDesign était d’apporter au Javits Center plus d’espaces de design curatés, créatifs et immersifs, d’offrir un plan d’étage plus cohérent et d’améliorer la visibilité de l’ICFF et de WantedDesign » ont expliqué Odile Hainaut et Claire Pijoulat.
Les lauréats des ICFF Awards
En parallèle des espaces d’exposition, le salon ICFF accueillait une nouvelle fois les ICFF Editors Awards, avec 12 prix à la clé ainsi que le Best in Show à désigner parmi les 476 exposants. Et cette année, cinq des prix ont été décernés à des participants au Look Book, dont le Best in Show.
- Accessoires : Obakki
- Meilleur Stand : Turf
- Ensemble de l’oeuvre : NJ Roseti (Look Book)
- Tapis et revêtement de sol : JD Staron
- Mobilier : Sin
- Cuisine et salon de bain : Mila International
- Luminaires : Daniel Shapiro (Look Book)
- Textiles et Matériaux : Tomma Bloom (Look Book)
- Jeune designer : Kim Swift
- Mobilier outdoor : Mexa Design
- Assises : Caleb Ferris (Look Book)
- Revêtements muraux : Affreschi & Affreschi
- Best in Show : Caleb Ferris (Look Book)


D’autres prix ont également été remis, dont le « Best of Launch Pad » décerné à Good Growing dans la catégorie meubles/accessoires de maison et à Shaunak Patel pour la catégorie luminaires. Le prix « Best of Schools » a été attribué à la Northumbria University et le prix « Best of Students » à tous les étudiants de l’Universidad Iberoamericana.
La prochaine édition de l’ICFF + Wanted Design se tiendra à New York du 19 au 21 mai 2024.

Le Campus MaNa propose le programme « Land out, collective day dream », une formation soutenue par cinq professionnels aux parcours reconnus et riches d’expériences.
La designeuse Amandine Chhor, passionnée par les matériaux, les processus de fabrication et l’artisanat, invitera les apprenants à esquisser des scénarios et utopies collectives dans le but de concevoir des espaces publics apaisants et intelligents. Mathieu Luzurier, ébéniste formé à l’école Boulle, accompagnera le processus de création dans l’atelier bois du campus. Deux autres intervenants seront présents durant la formation dont le théoricien et architecte Olivier Vadrot, avec un cursus mêlant différents domaines comme le design, l’architecture, mais aussi les scènes théâtrales et musicales. Pour finir, la chercheuse en arts du spectacle vivant, Laure Fernandez, associée à l’UMR Thalim (CNRS, Université Sorbonne Nouvelle, ENS), apportera sa pierre à l’édifice.
Ensemble, ils permettront aux participants d’imaginer et de créer du mobilier et des installations extérieurs d’un genre nouveau en lien avec la nature environnante. Le questionnement sur l’espace public comme lieu de repos, de partage, voire de contemplation, sera au cœur de ces 15 jours de programme. L’étude portera sur des éléments existants, du banc au kiosque, en passant par la gare routière ou encore l’ombrière, le tout en prenant en compte la matière. Ces typologies en devenir seront le fruit des échanges multiples entre encadrants et participants, le principe même du Campus MaNa.

Méthodes d’évaluation
- Projet final documenté et argumenté.
- L’acquisition des connaissances et de l’expérience au cours de la formation, l’avancement des travaux et le rendu final sont pris en compte.
- Formation validée par un certificat MaNa.
Critères d’admission / prérequis
Autodidacte ou diplômé de la discipline – l’expérience est évaluée lors du processus d’admission.
Etape 1 : Envoi d’un CV et d’un portfolio
Etape 2 : Validation de la candidature par le jury d’admission qui s’assure de l’adéquation entre le profil et les exigences de la formation.


Détails du programme
Matériau(x) : bois
Domaine : Design d’objets et scénographie
Durée : 2 semaines
Langue : français et anglais
Prix : 3900 € TTC
Ce prix comprend le coût de la formation, l’hébergement et la pension complète, le matériel et les équipements de protection individuelle.
Dates des sessions à venir : du 21/08/2023 au 01/09/2023

Du 1er au 4 juin, la 7e édition de la Biennale Émergences, évènement organisé en faveur des métiers des arts, est de retour au Centre National de la Danse (CND) de Pantin.
Créée en 2010, La Biennale Émergences compte parmi les actions menées par l’Établissement public territorial Est Ensemble pour soutenir le rayonnement du patrimoine industriel et manufacturier de l’Est de Paris et le faire connaître au plus grand nombre. Un évènement totalement gratuit organisé au Centre National de la Danse à Pantin, du 1er au 4 juin. « La Biennale est plus qu’une simple vitrine du savoir-faire et de l’excellence des métiers d’art présents sur le territoire d’Est Ensemble. Elle est un moment d’ouverture, de découvertes et de partage à destination du plus grand nombre avec, pour cette édition, une attention nouvelle et privilégiée portée aux publics scolaires du territoire » expliquait Patrice Bessac, président d’Est Ensemble. Entre expositions et ateliers d’initiations, voici à quoi il faut s’attendre.
Un nouveau format d’exposition
Les designers, artistes et artisans d’art participants à cette édition seront invités à exposer leurs créations au sein de l’exposition In-Situ, un nouveau format proposé par les commissaires Helena Ichbiah et Véronique Maire qui ont engagé ensemble une discussion autour de la transmission et du lien. L’objectif étant de rendre visible des processus de création qui illustrent la porosité des pratiques et la fertilité du dialogue entre les disciplines.
L’exposition dévoilera ainsi l’univers d’une trentaine de créateurs affiliés au territoire et qui s’inscrivent dans sa tradition de faubourg industriel et artisanal. Au fil des six studios du CND, le parcours propose de découvrir six tableaux immersifs où les créateurs partagent leur processus de travail au travers de dessins, de maquettes, de prototypes, d’échantillons, de vidéos et de réalisations, que sont :
- Studio Couleur qui présente le travaol d’Atelier Sauvage et Marie de Lignerolles, de Marta Bakowski, Céline Wright et Émilie Yoko Hirayama,
- Studio Ornement avec les réalisations d’Atelier Alba Marqueterie, Éric Charles Donatien, Manon Beriot, Eudes Menichetti et SB26 – Samuel Accoceberry + Atelier Bruce Cecere.
- Studio Matière avec Materra-Matang, Baptiste & Jaïna, Liv Mathilde Mechin, Studio Foam et Normal Studio
- Studio Epure qui expose le travail de Pierre Lapeyronnie, Perron et frères, Guillaume Delvigne et Dan Yeffet
- Studio Radical-futur qui présentera Charles Kalpakian, Noue, Goliath Dyèvre & Grégory Chatonsky, Julia Trofimova et Hugo Drubay
- Studio Manifeste avec Anaïs Beaulieu, Hall.Haus, Vincent Loiret et Laurent Godart & Chinh Nguyen

« Les quatre chemins du textile responsable »
Toujours dans le cadre de la Biennale Émergences, Est Ensemble et Made in Town présentent l’exposition « Les quatre chemins du textile responsable ». Son parcours à dimension pédagogique met en lumière tout un écosystème d’acteurs locaux qui s’engagent ensemble dans la construction de filières plus créatives et plus vertueuses du point de vue social et environnemental. Une exposition qui évoque les chemins de la responsabilité textile à travers le travail d’expérimentation et de recherche des designers textiles lauréats de l’appel à projets lancé à l’automne 2022 : Lily Alcaraz et Léa Berlier, Angéline Bouc Boucher, Aurélia Leblanc et Vincent Richard de Latour.


Organisation d’ateliers pour sensibiliser aux métiers d’art
Pendant toute la durée de l’évènement, quatre ateliers seront organisés au CND pour petits et grands : un atelier broderie contemporaine, un atelier tufting à la main, atelier assemblage de pierres et un atelier initiation à la taille de pierre. Les horaires et réservations sont à consulter sur le site de la Biennale.
Une association avec la fondation d’entreprise Hermès
La Fondation d’entreprise Hermès s’associe à la Biennale Émergences pour présenter la sculpture Perform Puppet signée Julie Villard et Simon Brossard. Une œuvre produite dans le cadre des Résidences d’Artistes de la Fondation d’entreprise Hermès et créée au sein de l’atelier de la manufacture Puiforcat, maison d’orfèvrerie datant de 1820, spécialisée dans la création d’objets d’usage et d’art de style classique, Art Déco et contemporain.



Pour l’exposition « Design x Durable x Désirable- l’art de vivre responsable » sur la thématique de l’art de vivre responsable, les deux commissaires, Carolina Tinoco et Nathalie Tinland, se sont basées sur les cinq thématiques des cahiers d’inspiration élaborés par le French Design. C’est à Jakob et Macfarlane que la scénographie a été confiée. Mis en scène sur cinq archipels, les trente projets sont présentés selon le thème dédié. À découvrir jusqu’au 13 juillet 2023.
Les « nouveaux modèles » proposés répondent à un cercle vertueux. Sont inclus dans le cahier des charges la fabrication durable, le recyclage, le détournement ou encore l’économie sociale et solidaire, avec un coup de cœur pour Marbre d’Ici, un matériau imaginé à partir de gravats de chantier. Dans la famille « process innovants », le tabouret Instead de Franck Grossel, réalisé en drêche de brasserie, vient agrandir cette lignée avec brio. La Conquête des territoires valorise la production et l’artisanat locaux, avec un bel exemple : un plateau de table en volants de badminton recyclés imaginé par Thomas Merlin pour Dizy Design.


En véritable hymne à la nature, « Visions créatives » met en lumière les recherches du biodesign, une thématique vaste et illustrée ici avec huit créations étonnantes. Le dernier volet de l’exposition, « Usages d’avenir » met en avant la polyvalence de l’objet. Deux produits à double usage illustrent bien le propos : le tapis chauffant Tracés de Natacha Sacha et la table Climatique de Jean-Sébastien Lagrange et Raphaël Ménard qui stocke l’énergie thermique.
Cécile Papapietro-Mastuda


Les salons WantedDesign + ICFF Manhattan reviennent du 21 au 23 mai au Javits Center à New York. Plus de 400 marques en provenance de 30 pays sont attendues. Programmation, événements, nouveaux espaces… Voici les temps forts de cette édition.
Après un retour « à la normale » sur l’édition 2022 qui avait réuni 378 exposants originaires de 23 pays, l’organisation de WantedDesign + ICFF Manhattan compte bien faire durer son succès avec un nouveau programme riche en événements, présentations et discussions. Une nouvelle édition évoluée puisque les co-fondatrices de Wanted Design, Odile Hainaut et Claire Pijoulat, deviennent cette année directrices de marque de l’ICFF et de WantedDesign. « Pour notre première année en tant que directrices de marque de l’ICFF et de WantedDesign, nous sommes ravies de nous appuyer sur l’enthousiasme et la forte fréquentation du salon de l’année dernière pour apporter une programmation fraîche et inspirante et de nouveaux espaces de design au Javits Center« , ont-elles déclaré. Elles poursuivent : « Ce nouveau rôle nous permet de créer un plan d’étages plus cohérent afin d’améliorer l’expérience des visiteurs. Nous apportons du design provenant de marques établies et émergentes du monde entier, y compris de nouveaux pavillons nationaux et une exposition spéciale sur le design américain appelée « The Crossroads« .
Un programmation riche en talks
Durant les trois jours du salon, près de 100 références du design, créateurs de changement et talents émergents interviendront dans le cadre des ICFF + WantedDesign Manhattan Talks, sur la scène principale et dans l’espace Oasis. Au programme : une gamme de sessions de panel, de présentations d’ouverture et de discussions intimes pour examiner l’avenir du design résidentiel et commercial. Parmi les personnalités annoncées pour y participer : Snøhetta, Patricia Urquiola, David Rockwell, Young Huh, Sasha Bikoff, Giulio Cappellini, John Edelman, Simone Vingerhoets, Mavis Wiggins ou encore Kia Weatherspoon, designer de l’année 2022. Le programme complet des talks 2023 est à retrouver ici.
Un nouvel espace dédié au design américain : « The Crossroads »
The Crossroads offre un condensé du design américain dans ses multiples formes. « L’une des premières décisions que nous avons prises en tant que directrices des marques des deux foires a été de mettre l’accent sur le design américain et d’offrir un point de vue et un panorama sur les tendances les plus établies et les plus récentes. Nous avons réfléchi à de nouvelles façons d’organiser l’espace d’exposition et de créer un format différent pour présenter les produits. » continuent Odile Hainaut et Claire Pijoulat. Pour ce nouvel espace, les salons se sont associés avec le groupe Rockwell. Un nouvel espace dont elles sont fières et qu’elles espèrent pouvoir développer davantage dans les années à venir. Unis par l’esprit d’entreprise, l’individualité et l’amour de la fabrication, cette vitrine de designers et de studios donne le coup d’envoi d’une conversation sur ce que le design américain peut signifier.
La création de nouveaux lieux
L’un des changements les plus importants apporté consiste en la création de nouveaux espaces où les participants pourront se rencontrer, se détendre et se restaurer, tant à l’ICFF qu’à Wanted Design Manhattan. Parmi les nouveautés, l’espace d’accueil, conçu par Moooi, sera un lieu chaleureux et accueillant pour tous. Il présentera notamment Nika Zupanc, la dernière collection de Moooi. Les visiteurs pourront également découvrir le nouveau restaurant doté de stands inspirés de New York, sponsorisés par Mecho Shade et meublé en partenariat avec Be Original Americas et ses membres Chilewich, Anglepoise, Heller, Kartell, Herman Miller et Knoll. L’espace WDM Café x Caesarstone sera quant à lui un lieu de rencontre et de réseautage pour les participants, crée avec le soutien de Heller, Fyrn, Tala, Turf et Mohawk. Le traditionnel espace Oasis sera également de retour, pour permettre aux visiteurs de se détendre, se rencontrer et écouter les débats. Un espace qui sera meublé cette année par Normann Copenhagen, FilzFelt et Kasthall.
Sur le salon Wanted Design, dans la continuité de son édition précédente, plusieurs espaces seront de retour. D’abord, School Exhibit, un espace offert à de jeunes étudiants en design issus d’écoles de design du monde entier. Outre la présentation de leurs projets, les étudiants auront l’occasion de recevoir des commentaires, de bénéficier d’un mentorat et de nouer des contacts avec des professionnels du design bien établis. Design Milk et Alessi, partenaires de cette édition, examineront les projets pour sélectionner les « étudiants à suivre » et annonceront les gagnants lors de la cérémonie de remise des prix le 22 mai sur la scène des Talks.
Le Lauchpad, plateforme créée pour les designers émergents afin de présenter de nouveaux concepts et prototypes de meubles, d’accessoires pour la maison et d’éclairage, sera lui aussi présent en partenariat avec Design Milk et Clever et sponsorisé par American Standard. Il comprendra près de 70 projets de designers originaires de plus de 23 pays. Les gagnants du concours Best of Launch Pad seront sélectionnés par un jury de professionnels renommés de l’industrie : Giulio Cappellini, fondateur, Cappellini, Andrea Cesarman, cofondateur, Design Week Mexico, Jerry Helling, président et directeur créatif de Bernhardt Design., Jean-Jacques L’hénaff, chef de file, LIXIL Global Design AMERICAS, Jennifer Olshin, directrice fondatrice et associée, Friedman Benda et Kia Weatherspoon, présidente et fondatrice, Determined by Design, le tout dirigé par Amy Devers de Clever.
Le Look Book est lui aussi de retour en 2023. Un espace portfolio avec de 50 participants, présenté par le partenaire média Dezeen. Ayumiya, Caleb Ferris, Concrete Poetics, Ian Love Design, Mana Sazegara, NJ Roseti, Simon Johns, et thehighkey sont de retour, tandis que Ayako Aratani, Bestcase, Costantini Design, Elizabeth Lyons Glass, Forces at Play et Natan Moss Design font partis des nouveaux exposants. ECO Solidarity, le mouvement de design multidisciplinaire dont l’objectif est de créer un monde meilleur, présentera en parallèle plusieurs studios européens à Wanted Interpretation. Enfin, l’espace Wanted Interiors, qui comprend des participants tels que Turf, Heller et une sélection de studios internationaux dans des installations interactives et immersives sera à nouveau conçu par Rodolfo Agrella, parrainé par David Weeks Studio et Ligne Roset, pour célébrer le 50e anniversaire de l’emblématique Togo, conçu par Michel Ducaroy.
Remise de prix des ICFF Editors Awards et ICFF Interiors
Ouverts à tous les exposants, les ICFF Editors Awards récompensent les meilleurs designs dans 12 catégories de produits ainsi que le prix Best in Show. Les lauréats 2023 seront annoncés le 22 mai sur la scène principale des ICFF + WantedDesign Manhattan Talks. En parallèle, la 43e édition des ICFF Interiors Awards récompensera les travaux de design les plus remarquables et décernera le prix du designer de l’année le 22 mai, dans l’espace DIFFA by Design au Javits Center.

Au musée Carnavalet-Histoire de Paris, l’exposition « Paris est pataphysique » propose de déambuler dans une capitale nourrie de l’imaginaire du designer français. Voyage en deux temps, au pays de l’incongru, sous le prisme de la Pataphysique, la « science des solutions imaginaires ».
Affirmons-le de suite, cette exposition est en tout point paradoxale et singulière. Paradoxale, parce qu’elle est orchestrée par un designer-directeur artistique qui n’aime généralement pas voir ses œuvres exposées, et singulière, car elle propose d’embarquer au cœur d’un parcours fantasmagorique évoquant un Paname déstabilisant, tout en étant drôle, inquiétant et bizarre. « C’est la première fois que le musée Carnavalet-Histoire de Paris invite un artiste contemporain à parler de la Ville, explique Valérie Guillaume, directrice du musée. Ici, Philippe Starck présente sa vision personnelle de la capitale et celle de ses propres créations parisiennes, via la ‘Pataphysique. » Mais qu’est-ce donc que la Pataphysique ? « En 1898, Alfred Jarry a écrit un ouvrage intitulé « Gestes et opinions du Docteur Faustroll », définissant cette science comme celle « des solutions imaginaires », rappelle-t-elle. Le 14 juin 2021, Philippe Starck a été coopté Régent du Collège de Pataphysique, titulaire de la Chaire d’Abstraction Pratique & Concrétion Spéculative. C’est à ce titre qu’on a fait appel à lui, pour réaliser cette exposition. »
Dans une première partie consacrée à son Paris « intérieur », dépourvue de cartels, mais nourrie d’explications à télécharger via une application, le spectateur prend vite la mesure de ce qui l’attend. Dès l’entrée, il est accueilli par l’avatar en cire du designer, comme échappé du Musée Grévin – « le musée des vrais » selon ses mots, qui l’interpelle de sa voix reconnaissable : « venez voir cette exposition où tout est à ressentir, […] où, vous l’aurez compris, il n’y a rien à comprendre… Il faudra simplement vous humecter de l’air, écouter la vibration, la musique de l’air … »

Entre autres objets, vidéos, photos et maquettes, un dessin de la tour Eiffel, appréhende « la Grande Osseuse » comme une sculpture faite de vent et d’air, un modèle de l’écluse du canal Saint-Martin ouvre sur « l’ether-nité », une carte de Paris de l’artiste Jack Vanarsky, en 1997, voit le boulevard périphérique devenir droit et horizontal… Entre air et eau, cette vision « pataphysique » et mystérieuse de Paname laisse quelque peu perplexe, malgré les éclairages de l’application. Heureusement, la plupart des objets de la seconde salle et des suivantes parlent pour eux-mêmes. En 1972, le pataphysicien Jacques Carelman (1929-2012) avait créé une exposition d’« objets introuvables », au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Fasciné par la vision de ce personnage également peintre, sculpteur et illustrateur, Philippe Starck en présente ici quelques-uns, dans une ambiance très feutrée. Trois chaises « dansent le French cancan », un surprenant piano est tranché par octaves, tandis qu’une bicyclette possède des raquettes à neige, à place des roues… Autrement dit, des artefacts en dehors de leurs conventions d’usage, à l’esthétique dada et surréaliste, illustrant cette science des « solutions imaginaires ».
Un design décalé, à messages, au service du pouvoir et du plaisir
Plus loin, dans l’enfilade des différents espaces, le propos prend racine au cœur de lieux réels parisiens que le designer avait revisités de manière fantasmagorique. Dans l’un d’eux, il nous replonge dans l’ambiance des fameux Bains-Douches (1978-1984), à l’emblématique design aux carreaux de céramique blanche. A l’époque, Philippe Starck avait pris à rebours la définition des « bains-douches » où l’on pouvait se laver, en proposant un « institut de bain de sueur ». Ces anciens bains publics furent métamorphosés, par ses soins, en boîte de nuit très prisée du Tout-Paris qui transpirait, au son des meilleures musique d’alors.

En 1983, Starck a également imaginé, pour Danielle Mitterrand, une chambre à l’Elysée qui va littéralement effrayer la première dame. En effet, sur la demande du designer, le plafond peint par Gérard Garouste mettait en scène un personnage mexicain enivré au mezcal, dans le plus pur style de l’artiste, à savoir inquiétant et expressionniste. Reproduite ici sur un dispositif circulaire, accroché au plafond, qui s’active grâce à une manette, la fresque accompagne les meubles de la pièce révélant le caractère éphémère du pouvoir : les piètements de la table imaginée par le designer sont pliables, les sièges évoquent du mobilier de plein-air, et le fauteuil Richard III est opulent à l’avant, mais nu à l’arrière…

Autant d’objets irrévérencieux et inattendus dans un tel espace. Idem dans la salle suivante, où Starck présente, entre autres, le mobilier du bureau du Ministre de la Culture Jack Lang (1985), dans lequel le créateur jugea bon de reproduire, dans un des placards, le tableau « David tranchant la tête de Goliath » du Caravage. Sa vision quelque peu dramatisée de la fonction ministérielle ne retiendra pas les faveurs de l’intéressé… Enfin, parmi d’autres encore, l’horloge du Café Costes (1984-1994), place des Innocents, ne donne pas l’heure, son escalier a de « l’esprit » et ses chaises ont trois pieds, « afin de ne pas faire trébucher les garçons de café ». Tandis qu‘au Caffè-restaurant Stern (2014), passage des Panoramas, deux coyotes bijoutés habitent les lieux, en compagnie d’autres animaux chimériques …

Immersive, cette exposition conçue comme une poésie dada, peut décevoir quiconque n’ose sortir des codes. Il faut accepter de se laisser porter, avec peu de balises, au cœur de récits tantôt effrayants, tantôt merveilleux, accepter d’oublier la réalité extérieure, pour pénétrer un monde pataphysique où les objets semblent issus d’univers parallèles. Où flottent des artefacts, porteurs poétiques et mystérieux de messages subliminaux, grâce à une scénographie durable, imaginée par l’Atelier Maciej Fiszer, privilégiant les contrastes de lumière.
« Paris est pataphysique, Philippe Starck », Musée Carnavalet-Histoire de Paris, 23 Rue de Sévigné, 75003 Paris – jusqu’au 27 août 2023.

Le 19 avril, le jury du SaloneSatellite Awards a sélectionné les six lauréats 2023. Une 12e édition marquée par l’innovation des processus et des traditions ainsi que par la sauvegarde de la pensée durable et communautaire.
À l’occasion du Salone del Mobile organisé du du 18 au 23 avril avait lieue la 12e édition des SaloneSatellite Awards. Un concours qui remet six prix, décernés par un jury de professionnels du secteur composé cette année de Paola Antonelli, conservateur principal du design, directeur de l’architecture et du design, recherche et développement au MoMA, Beppe Finessi, critique de design, Gianluca Gessi, président de Gessi, Francesca Gugliotta, éditrice de design, Francesco Librizzi, designer, Claudio Luti, président de Kartell, Steven Ma, designer, Anna Moldenhauer, rédactrice en chef de Stylepark, Roberta Silva, PDG de Flos et Marilena Sobacchi, service de presse du Salone del Mobile.Milano. Près d’une centaine de projets étaient en compétition, venant de tous différents pays, permettant de couvrir différentes latitudes géographiques et approches de conception.
Les trois premiers prix
Le premier prix de cette 12e édition a été décerné au Japonais Honoka pour son projet Tatami Refab, qui combine l’usage de tatamis dans la vie quotidienne et l’impression 3D. Le designer utilise ici l’impression 3D et les matériaux pauvres récupérés dans un projet polyvalent qui réintroduit de manière innovante les marques et la culture traditionnelles dans la vie quotidienne et les espaces domestiques.

Le deuxième prix a été décerné au Studio Ryte, basé à Hong Kong, pour son tabouret Triplex. De la légèreté à la structure efficace, de la compacité à la durabilité, le tabouret Triplex en fibre de lin est un meuble expérimental qui répond au mode de vie nomade de l’époque actuelle.

Enfin, le troisième prix a été décerné à Ahokpe + Chatalin, présent au SaloneSatellite sous le nom de Belgium is Design, pour son hamac Kudoazò, fabriqué à partir de tissu recyclé filé à la main au Bénin. Le tissu provient de fils de pulls défaits qui se retrouvent sur les marchés africains tandis que la forme est inspirée de la bande de tissu.

Trois mentions spéciales décernées
Cette année, les trois mentions spéciales ont reçu le Róng Design Award, qui consiste en une résidence d’un mois à la Rong Design Library, dans le district Yuhang de Hangzhou, en Chine. Ils ont été décernés à l’Espagnol Joaquin Ivan Sansone pour son tabouret en canne Junki, né de la recherche sur le matériau, créant un banc robuste, grâce à la force minimale combinée de chaque élément. Une autre mention spéciale a été décernée au Vénézuélien Fragmentario, pour le projet Avocado Seed Brick, fabriqué à partir de graines d’avocat et d’un liant à base d’algues Sargassum. Ce projet est l’une des applications des recherches menées par le designer sur les propriétés et l’utilisation des graines d’avocat pour équilibrer les excès et les manques de matériaux.


Le Coréen Weonrhee a été récompensé pour la petite table Primitive Structure, un concentré sur deux points : le cycle du matériau au cours du processus de construction et sur l’origine primitive de sa propre culture.

Les trois lauréats ont été choisis pour leur recherche et seront aidés pour réussir à intégrer l’artisanat chinois et les matériaux traditionnels dans leur processus créatif. L’objectif de cette résidence est d’introduire et de promouvoir ces particularités chinoises dans le monde du design global, en soutenant la créativité et la croissance des jeunes designers.

Lors de cette semaine milanaise, la marque française Matière Grise a présenté sa nouvelle collection Delta, réalisée en collaboration avec le duo de designers Natasha.Sacha.
Du 16 au 20 avril, Matière Grise a dévoilé ses nouvelles collections au sein du nouvel espace dédié au design de recherche et à l’art situé dans la quartier de Barona. Il s’agit du projet, LABÒ accueillit par la Fondation Rodolfo Ferrari. L’occasion pour Matière Grise de présenter en avant-première la collection Delta, réalisée par le studio Natacha.Sacha, formé en 2019 et composé de Natacha Poutoux et Sacha Hourcade.

Une collection en tôle pliée
Delta est une collection qui incarne la volonté de combiner style et modernité en se distinguant par la singularité de ses formes au design singulier et généreux. Composée principalement de tables en tôle pliée, Delta est un objet de décoration à la fois raffiné et fonctionnel pour une utilisation quotidienne, et idéale pour se fondre dans des décors épurés ou dans des univers plus sophistiqués.

La collection Delta se compose de plusieurs typologies de meubles : tables à manger rondes ou rectangulaires, tables basses, consoles et des bancs. Au niveau de sa structure, celle-ci est formée par deux tôles en acier pliées et reliées par une traverse en chêne et des vis.

En exclusivité pour la Milan Design Week, Brionvega a dévoilé son iconique radiofonografo tout en bleu.
Depuis sa sortie en 1964, le radiofonografo, designé par frères Castiglioni n’a cessé de suscité la curiosité et de stimuler toujours l’imagination de tous les amateurs du design. Un produit devenu intemporel qui continue de se renouveler, même après 50 ans. La preuve avec cette nouvelle version bleue, dont le choix n’a pas été fait au hasard.
Une couleur synonyme de beauté et d’infinité
En choisissant la couleur bleue, ce sont plusieurs aspects qui ont été pris en compte. D’abord la beauté : le bleu représenterait la beauté intemporelle, l’élégance et l’exclusivité dans la mode depuis l’époque médiévale. Souvent associée au bien-être, la couleur bleue est souvent utilisée dans les intérieurs pour créer une atmosphère zen. Une couleur qui fait aussi référence à l’immensité du ciel, à l’imagination et au monde des rêves.


La plateforme de promotion du design contemporain Alcova était de retour pour sa 5e édition pendant la Milan Design Week, du 17 au 23 avril. Un condensé de la jeune création bien éclectique, entre pièces uniques et séries limitées, recherche formelle et innovation matériaux.
C’est au sein des espaces de l’Ex-Macello di Porta Vittoria, ravivés pour l’occasion, que 90 projets de design contemporain ont été présentés pour cette nouvelle édition d’Alcova. Plateforme créée pour les designers et les entreprises qui étudient l’avenir du design et de la fabrication, Alcova a été fondée en 2018 par Joseph Grima (Space Caviar) et Valentina Ciuffi (Studio Vedèt). Chaque année, pendant la Milan Design Week, Alcova fait en sorte de rassembler acteurs et institutions qui définissent le design d’aujourd’hui en présentant des travaux novateurs sur les environnements de vie, les produits, les systèmes et les matériaux.

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Un programme riche dans un lieu atypique
Au cours des cinq dernières années, ils sont plus de 300 designers, entreprises, galeries et institutions culturelles de tous les continents à avoir pris part au projet Alcova. L’événement, qui est devenu l’un des plus visités au monde dans le domaine du design, a continué cette année son ascension avec un programme très riche, conjuguant expositions immersives, installations spécifiques et conférences.

Les visiteurs ont ainsi par exemple découvert une scénographie immersive et dans le monde la matière coordonnée par Jan Boelen pour l’Atelier LUMA ou encore l’installation de la plateforme finlandaise, Habita rematerials, organisée par Nemo Architects, où les visiteurs exploraient une encyclopédie à grande échelle d’échantillons de matériaux nouveaux et respectueux de l’environnement. D’autres expositions en liens avec le développement durable ont été également présentés avec des projets de la start-up Chair 1:1, du duo californien PROWL ou encore de STACKLAB.


Qu’il s’agisse de designers, de galeries, de musées, d’écoles ou d’entreprises, les recherches et créations proposées dans les différents bâtiments d’Alcova dressaient un panorama vivant de la jeune création actuelle, comme une vitrine tangible de ce que l’on peut consulter rapidement sur les réseaux sociaux. Et au regard de la foule qui se pressait dès l’ouverture – sans se soucier des aléas de la météo !– , ces découvertes sont les plus attendues du « off » de Milan.





À l’occasion de la Milan Design Week, le projet LABÒ, dédié à la recherche sur le design et l’art, a exposé le travail de 40 professionnels : une première édition très réussie, notamment par les synergies proposées sur l’expérimentation comme source d’inspiration.
C’est un fait, c’est loin, mais le déplacement en valait largement la peine : c’est dans le quartier de Barona, au sein de l’immeuble SPA – Società Prodotti Antibiotici -, que les créations de 40 designers, entreprises et galeries d’arts internationales ont exposées dans le cadre du projet LABÒ. Un évènement promu par la Fondation Rodolfo Ferrari, sous la commission de The Design Blender composé par Elsa Lemarignier and François Leblanc of Cicilia, et d’Alisée Matta, présidente d’SPA et de la fondation.
Un laboratoire du design
En pleine synergie avec le lieu, jusqu’alors dédié à la recherche dans le domaine médical depuis sa fondation en 1947, le projet LABÒ un laboratoire d’idées créatives et de recherche : un processus d’expérimentation qui part d’une idée ou d’un concept pour devenir un produit ou une œuvre d’art. « L’altérité des formes et les sensations transmises par ce lieu exceptionnel ont été les principales sources d’inspiration de ce projet. La recherche devient source de création dans un parcours d’innovation entre hier et demain, entre art et savoir-faire, où le designer est au centre du processus » expliquaient les curateurs Elsa Lemarignier et François Leblanc de Cicilia.

Un lieu de transmission et d’expositions
L’expérience LABÒ proposait de découvrir le travail et le savoir-faire de designers, artisans d’art, entreprises et galeries d’art. Une suite d’expositions successives qui dévoilaient différents champs du design. La visite s’ouvrait avec l’exposition « Studio of Colors » qui abordait le thème de la couleur à travers la production de quinze designers et artisans.Ensuite, au sein des espaces qui accueillaient auparavant des investigations pharmaceutiques, étaient présentées des recherches sur les processus de transformation des matières premières dans une optique d’éco-responsabilité et d’utilisation de l’énergie. Cela concernait des pièces de mobilier, de verre, de bijoux et d’objets du quotidien. Autour de la recherche de matières ou de techniques, on y découvrait notamment les recherches spécifiques de Caroline Besse sur la couleur, lauréate des Grands Prix de la Création de la ville de Paris, les expérimentations autour du bois de Steven Leprizé, et le transfert de technique d’heliogravure de Marie Levoyet.

Plus loin, les espaces Relax et Elettrico, initialement destinés au club de loisirs des employés de l’entreprise et au stockage des matières premières et à la production pharmaceutique, accueillent quant à eux une sélection de créations haut de gamme et de collections, ainsi que des éditions limitées et pièces uniques. Parmi les exposants, en bel exemple des synergies art et design, la maison d’édition ColAAb offrait une proposition intéressante de son travail avec des artistes contemporains, parmi lesquels on retrouvait Mounir Fatmi, Morgane Tschiember et Nicolas Momein.



L’Elettrico présentait également une exposition consacrée aux travaux de design de l’artiste surréaliste Roberto Matta. Enfin, la visite se terminait par un espace dédié au design de collection. Ici, de nombreuses entreprises spécialisées dans la conception et la production de meubles et d’accessoires étaient exposées. On y retrouvait aussi des pièces récemment acquises récemment par le Mobilier national dans son soutien à la jeune création. Pour cette première édition, ils ont été nombreux à répondre présents. On peut citer par exemple la présence de Carbone 14, Matière Grise, Samuel Accoceberry Studio, Reda Amalou, Sollen ou encore Veronese.




La 61 e édition du Salone del Mobile vient de fermer ses portes, avec des attentes dépassées en termes de fréquentation. Premiers bilans et impressions de cet événement très dense, marqué par le retour d’Euroluce.


Le Salon du Meuble de Milan vient de fermer ses portes avec une fréquentation estimée à 307 418 participants, soit une hausse de 15 % par rapport à l’édition 2022. Une évidence pour ceux qui ont arpenté les allées de la Fiera la semaine dernière, patientant parfois jusqu’à 20 min pour rentrer sur certains stands.
65% du visitorat provenait de l’étranger : avec le retour fort de la Chine, suivie de l’Allemagne, de la France, des États-Unis, l’Espagne et le Brésil étant ex aequo, sur les 181 pays d’origine identifiés. Une attente, et une réponse en présentiel, qui confirme toujours le rôle incontournable de l’événement sur la scène internationale. Du point de vue des exposants, plus de 2000 marques étaient présentes, en provenance de 37 pays différents. Sur un air de retrouvailles, les stands réoccupaient à nouveau de très grandes superficies, qui permettaient habilement de jongler entre pièces iconiques, best-sellers et nouvelles collections, saluant aux passages des déclinaisons de matériaux, la poursuite d’un travail des fabricants autour de la recyclabilité des produits (choix des matériaux, modularité, réparabilité). Bien sûr les Italiens recevaient en maîtres des lieux, dans des scénographies soignées, certaines aux clins d’œils sensibles : Pedrali, revenant à ses fondamentaux, ouvrait avec la chaise Nari, coréalisée par Andrea Pedrali et son grand-père Mario, fondateur de l’entreprise.
Parmi les premières impressions sur ce que va devenir le marché, on note la porosité des propositions des éditeurs à d’autres secteurs. Déjà largement amorcée depuis quelques années, l’ouverture des éditeurs indoor à l’outdoor devient une constante : ce qui pousse peut-être les fabricants de mobilier extérieur à s’identifier en retour sur d’autres créneaux. À titre d’exemple, Fermob marquait sa légitimité dans l’indoor, et notamment le secteur du contract, en présentant des versions de la Study (design Tristan Lohner) ou la chaise Bistro gantée de cuir, et un secrétaire, tout en se posant en fabricant de luminaires avec un autre stand dédié à Euroluce. Autre illustration, Ethimo élargissait son approche de l’outdoor comme un mode de vie à considérer, d’un point de vue structurel, avec en entrée de stand une pergola, et de celui des activités, avec des accessoires et produits liés par exemple à la cuisine extérieure ou le sport.


Un retour réussi pour Euroluce
Cette 61e édition était très fortement marquée par le retour d’Euroluce, très attendu, et pensé comme un test préfigurant les développements à venir du salon. D’une part, la scénographie était centrée sur l’expérience visiteur, pour qu’il puisse voir un maximum de stands sur son temps de visite, tout en tenant compte de ses besoins (repos, connexion…). Ce défi a été relevé par les Formafantasma : s’il n’était pas toujours simple de repérer les stands à partir de la numérotation attribuée, la déambulation était beaucoup plus fluide – d’autant appréciable dans la foule de visiteurs, comparativement aux halls dédiés au mobilier –, ponctuée, de mini-expositions, d’installations d’œuvres d’artistes, ainsi que d’aires de pauses multipliées. L’espace de talks, ouvert, était adjoint d’un espace librairie très richement doté. Participant à cette qualité de visite, les halls dédiés à Euroluce n’étaient pas éclairés, laissant la totalité de l’éclairage à chaque stand : cela donnait une visite apaisée, valorisait l’univers de chaque fabricant, quelle que soit la taille de son stand. Enfin, parmi les produits, d’Artemide à Flos, en passant par Brokis et bien d’autres, on notait surtout des innovations techniques, très subtiles, pour des éditeurs au service de solutions d’aménagement d’architectes, dans une multiplication d’éléments pouvant aussi bien vivre seuls que dans une combinaison de systèmes modulables à souhait.
In fine, cette édition 2023 dévoilait la transition que semble opérer le Salon dans son ensemble en confortant un positionnement sur l’intérêt de la prescription, particulièrement flagrante sur Euroluce. Ainsi, à terme, le défi pour les exposants à venir ne serait plus de présenter des nouveaux produits en tant que tels, mais avant tout de montrer leurs capacités à répondre à des projets des professionnels de l’aménagement, à se positionner sur une préconisation de solutions : un vrai retour aux fondamentaux du design ?

Au musée Van Abbe à Eindhoven, l’exposition « Delinking and Relinking » met en parallèle le potentiel des œuvres d’art et les sens de l’être humain pour une expérience inédite. Une manière d’appréhender le champ muséal en offrant une lecture singulière liées aux problématiques sociétales.
Présentant 120 œuvres d’art de la collection du musée Van Abbe qui en compte 3000, l’exposition « Delinking and Relinking » invite à une visite immersive originale. C’est le premier accrochage d’une collection entièrement multisensorielle aux Pays-Bas.
Le fond et la forme indissociables
D’emblée le propos et l’intention scénographique abordent l’art de manière plus directe, en faisant appel aux sens de l’être humain : l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher. « Les musées sont des lieux qui rassemblent le patrimoine et le passé afin de montrer le présent et de connecter les visiteurs aux collections par le biais de récits, dans la société du XXIe siècle devenue plus participative », explique Charles Esche, directeur du musée. Car une fois n’est pas coutume on peut toucher certaines œuvres, écouter l’expression de voix différentes, moins connues.

L’exposition couvre plus d’un siècle d’histoire de l’art. Dans un parcours chronologique, elle révèle comment les grands artistes de 1900 à nos jours, abordent les grandes questions de notre époque, et comment leurs œuvres sont directement liées à ce qu’ils voient, ressentent et vivent autour d’eux.

Des problématiques liées au contexte
Depuis 1936 le musée Van Abbe, multiplie les expériences muséales innovantes, explorant les liens entre art et société. Les grandes thématiques du parcours sont divisées en trois périodes sur les 5 étages du musée. Au sous-sol en préambule, l’histoire du musée. Au premier étage, les perspectives européennes de la première moitié du XXe siècle, avec des artistes tels que Wilfredo, Pablo Picasso, Ossip Zadkine, Marc Chagall, Joan Miro, El Lissitzky.

Au second étage, les utopies des années 60 à 80 résonnent notamment avec la vidéo d’un projet de logement communautaire à Eindhoven en 1970, érigé sans murs intérieurs, de l’architecte Frans van Klingeren. Au troisième étage, les problématiques environnementales, les inégalités raciales, le genre, sont mis en exergue par la galerie Proud Rebels qui a prôné l’émancipation des femmes, les artistes tels que Sanja Ivekovic, Gülsün Karamustafa, Marlene Dumas, Iris Kensmil et Laure Prouvost.
Un parcours multisensoriel et accessible
Au-delà de l’aspect multisensoriel, l’exposition « Delinking and Relinking » propose 5 parcours multimédias différents qui associent plus de 25 outils numériques pour que le spectateur communique réciproquement avec les œuvres. Sont inclus des textes en braille, des interprétations de parfums, des dessins tactiles et paysages sonores… Les parents et enfants choisiront un « Family Tour », tandis que d’autres s’orienteront vers un « Love Lettres Tour » afin de comprendre le lien affectif entre visiteurs et œuvres d’art.

Tout en enrichissant l’expérience muséale ouverte à un public de tous âges, l’accent est mis sur un parcours destiné aux visiteurs malvoyants ou malentendants et aux personnes à mobilité réduite. C’est pourquoi, l’exposition a été conçue en collaboration avec des experts dans le domaine de l’accessibilité physique, une relation de travail de longue date avec le musée.