Découvrez les lauréats de la Design Parade 2023
Lou Cabanoun par Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky, prix du Mobilier National / Chambre tapissée pour cigale en hiver, Clément Rosenberg, Grand Prix du jury Van Cleef & Arpels / Les heures chaudes, Théophile Chatelais et Hadrien Kriepalmarès, prix du public de la ville de Toulon

Découvrez les lauréats de la Design Parade 2023

La Design Parade vient de dévoiler son palmarès 2023 , en design à Hyères et en architecture d’intérieur à Toulon, pour sa 17e et 7e édition respectives. Un des concours les plus dotés du secteur, véritable promoteur de talents.

À Hyères, la Villa Noailles accueille la Design Parade depuis 2006. Fondé et dirigé par Jean-Pierre Blanc et présidé par Pascale Mussard, le festival est composé de deux parties depuis 2016, avec une partie design à Hyères et une partie architecture d’intérieur à Toulon. L’objectif reste le même depuis le début : offrir à 20 jeunes créateurs une vitrine et un accompagnement complet pour la réalisation de leur projet. Les lauréats sont annoncés dans les premiers jours de festival, mais les expositions sont ouvertes au public tout l’été jusqu’au 3 septembre pour celles de Hyères et jusqu’au 5 novembre pour celles organisées à Toulon.

Cette année, le jury  était présidé d’une part par Aline Asmar d’Amman pour les prix d’architecture d’intérieur à Toulon, accompagnée de Victoire de Taillac, Gay Gassmann, Pierre Hermé, Judith Housez Aubry, Oliver Jahn, Rabih Kayrouz, Agnès Liely, Harry Nuriev et Tyler Billinger, Lindsey Tramuta, Madeleine Oltra et Angelo de Taisne (cf Intramuros 214). Pour la section design à Hyères, c’est Noé Duchaufour-Lawrance qui a été choisi pour présider le jury composé de Guillaume Bardet, Clara Le Fort, Marion Mailaender, Jean-Marie Massaud, Luca Nichetto, Astrid Rovisco Suzano, Bas Smets et du duo Claire Pondard et Léa Pereyre. Chaque président a également sa propre exposition.

Lauréats en design

Le Grand Prix du jury et du public à Hyères décernés à Yassine Ben Abdallah

Le parcours de Yassine Ben Abdallah n’est pas des plus communs, et c’est ce qui forme la richesse de son approche du design. Formé à Science-Po puis à l’Académie d’Eindhoven, le designer est aujourd’hui basé entre la Réunion et les Pays-Bas. Pour la Design Parade, le designer présentait le projet « Mémoires de plantation », qui se penche sur la disparition des objets appartenant aux esclaves et aux engagés des plantations sucrières de La Réunion. En effet, l’identité culturelle de l’ancienne colonie française a été façonnée par la monoculture de la canne à sucre, mais peu d’objets subsistent à cette histoire, si ce n’est ceux des maîtres. De fait, le sucre, matière première de la plantation, devient ici narrateur de cette absence : Yassine Ben Abdallah subvertit la scénographie habituelle de la muséographie en installant des machettes éphémères en sucre, artefacts disparus des esclaves, face aux objets permanents du maître. Un projet qui touche aux frontières du design et de l’art contemporain, d’une justesse sensible dans la transcription du propos  : un dialogue qui convoque en silence le passé, pour mieux évoquer les interrogations du présent.

Projet Mémoires de plantation, Yassine Ben Abdallah, Grand Prix du jury et du public

Projet Mémoires de plantation, Yassine Ben Abdallah, Grand Prix du jury et du public © Luc Bertrand

En tant que lauréat du Prix du Jury, Yassine Ben Abdallah se voit récompenser d’une résidence de recherche d’un an à Sèvres – Manufacture et Musée nationaux ainsi que d’une résidence de recherche d’un an au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (Cirva) pour la réalisation d’un vase en trois exemplaires. Il est également invité à participer concours en tant que membre du jury et bénéficiera d’une exposition personnelle à Hyères lors de la prochaine édition de la Design Parade, en 2024.

Lucien Dumas & Lou-Poko Savadogo, lauréats du prix Tectona et de la Dotation de la Fondation Carmignac

Le duo composé de Lucien Dumas & Lou-Poko Savadogo présentait la collection Au dixième. « En tant qu’architectes et artisans, nous considérons qu’il n’y a pas de frontière d’échelle, d’usage ou de forme entre un bâtiment et un mobilier. » Dans leur pratique, la fabrication n’est plus séparée de la conception et un détail constructif peut devenir le point de départ d’un projet plus global. Ils envisagent ainsi les pièces de mobilier comme des éléments d’architecture. La collection est le résultat d’une recherche sur l’assemblage du bois par le tissage : les meubles sont composés de petites pièces de bois maintenues entre elles grâce à une corde en papier, qui met en avant la jonction, pour souligner les fondamentaux d’une structure. Une écriture très personnelle, autour d’un « entre-deux » entre architecture et design, très prometteuse pour des résidences annoncées.

Fauteuil Materra-Mantang par Lucien Dumas & Lou-Poko Savadogo, prix Tectona © ArthurCrestani
Collection Au dixième, Lucien Dumas & Lou-Poko Savadogo, prix Dotation de la Fondation Carmignac

Respectivement lauréats de deux prix, Lucien Dumas & Lou-Poko Savadogo se voient donc doublement récompensés. Lauréats du prix Tectona, mis en place pour la première fois cette année, les dix finalistes devaient imaginer un fauteuil de repas empilable sur le thème « Une pause sous le soleil », avec une seule contrainte technique : utiliser le métal ou un matériau naturel imputrescible. Pour ce prix, le duo lauréat avec leur fauteuil Materra-Mantang recevra un prix de 5.000 euros. En parallèle, le prix de la dotation Carmignac leur permet d’être invités lors d’une résidence à créer un objet en lien avec la philosophie du lieu.

Lauréats en architecture d’intérieur

Le Grand Prix du jury Van Cleef & Arpels décerné à Clément Rosenberg

Designer textile, Clément Rosenberg s’est inspiré de la tradition médiévale de l’art héraldique pour son projet Chambre tapissée pour cigale en hiver, en créant des blasons pour signifier la Méditerranée, qui n’existaient pas jusqu’ici. Il propose ainsi différentes versions afin de rassembler sous un même emblème le littoral hétérogène qui s’étend de Nice à Perpignan. Influencé d’une part par les ressources du territoire, il y ajoute une figure majeure : la cigale qui unit par son chant la Provence à l’Occitanie. Clément Rosenberg choisit de lui rendre hommage en déployant les formes et les couleurs de son blason à l’échelle architecturale grâce à l’emploi de matériaux locaux et de matières nobles. À l’image du cocon sous la terre et des chambres médiévales remplies de tapisseries, il conçoit une pièce entièrement souple, faite de drapés et de tentures.

Chambre tapissée pour cigale en hiver, Clément Rosenberg, Grand Prix du jury Van Cleef & Arpels © Luc Bertrand
Chambre tapissée pour cigale en hiver, Clément Rosenberg, Grand Prix du jury Van Cleef & Arpels

La dotation Van Cleef & Arpels comprend une bourse de 5 000 euros, un projet de collaboration avec Delisle pour la création d’une pièce d’exception d’une valeur de 10.000 euros, le développement d’un projet créatif avec Codimat, d’un accompagnement en conseil en image et relations presse d’une durée d’un an de la part de l’agence Perrier / Giroire Communication, une résidence de deux semaines dans l’atelier parisien de L’Atelier Mériguet, la création d’une pièce d’une valeur de 10.000 euros avec l’Atelier François Pouenat, d’une résidence de recherche, développement et création d’un prototype au sein de l’atelier Relax Factory ainsi que la participation au concours en tant que membre du jury et d’une exposition personnelle à Toulon en 2024, dans le cadre du festival.

Mention spéciale du Jury de Toulon : Mathieu Tran Nguyen

Le projet l’Oseraie de Mathieu Tran Nguyen met en avant une tradition immémoriale qu’est la vannerie, l’art de tresser les fibres végétales. Rencontre entre esprit méditerranéen et esprit japonais, L’Oseraie rend hommage à ces innombrables objets, utilisés par une large population paysanne, pour ranger, transporter, nettoyer, cuisiner, s’asseoir et dormir. Un art de l’ordinaire, typique d’une Provence rêvée. Cette collection se compose des assises d’osier taillé Botte, d’une marqueterie murale d’osier Écailles, du tapis Canisse, ou encore des luminaires Barigoule en osier tressé. Une mise en espace extrêmement originale, qui par une composition extrêmement structurée, propose un discours très contemporain, évitant habilement les écueils des clichés « d’authenticité » trop souvent liés à la notion de « tradition ».

L'Oseraie, Mathieu Tran Nguyen, Mention spéciale du Jury de Toulon

Prix Visual Merchandinsing décerné par Chanel pour Arthur Ristor et Anaïs Hervé

Le projet Le palais de Sable d’Arthur Ristor et Anaïs Hervé est un paysage, une carte postale d’un bord de mer, où les souvenirs d’un après-midi à la plage se fondent dans l’architecture fragile d’un décor fantasmé. Des coussins en forme de coquillages viennent se loger dans des architectures rocheuses incrustées d’éclats de mosaïque. Sur de petits guéridons de verre, des perles s’amassent en tas comme des algues rescapées de la marée. Un petit salon en vitrail illumine la pièce de mille couleurs. Les deux univers de la plage et du château ne font qu’un, comme un palais imaginaire sculpté dans le sable.

Le palais de Sable, Arthur Ristor et Anaïs Hervé, Prix Visual Merchandinsing décerné par Chanel © Luc Bertrand
Le palais de Sable, Arthur Ristor et Anaïs Hervé, Prix Visual Merchandinsing décerné par Chanel

Pour ce prix, Chanel offre la possibilité de réaliser un projet de création à hauteur de 20 000 euros, en collaboration avec une ou plusieurs Maisons d’art, qui sera exposé lors de l’édition 2024.

Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky récompensées par le prix du Mobilier National

Le projet Lou Cabanoun de Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky réunit abeilles et humains dans un espace refuge. Le duo a dessiné une pièce éco-système qui questionne la façon dont le territoire méditerranéen est vivable en étant confronté à l’épreuve climatique actuelle. Lou Cabanoun est inspirée formellement des apiés provençaux et rend hommage à l’abeille noire provençale en empruntant des éléments au monde apicole. Un sanctuaire qui, par sa matérialité, est une interprétation des cabanes de pierres sèches, constructions vernaculaires provençales. Au sein de Lou Cabanoun, les éléments de l’écosystème méditerranéen sont sublimés et sacralisés.

Lou Cabanoun, Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky, prix du Mobilier National
Lou Cabanoun, Marisol Santana et Emily Chakhtakhtinsky, prix du Mobilier National

La récompense offre au duo l’occasionde développer un projet créatif avec l’ARC (Atelier de Recherche et de Création) de l’institution. Le prototype sera présenté l’année suivante au sein d’une exposition scénographiée par les lauréats avec l’aide et le soutien du Mobilier national.

Le prix du public de la ville de Toulon décerné à Théophile Chatelais et Hadrien Kriepalmarès

Le projet de Théophile Chatelais et Hadrien Kriepalmarès est une réflexion sur la chaleur et sa gestion par les humains. De fait, pendant les heures chaudes, le soleil est haut dans le ciel et la mer silencieuse. L’air paraît plus épais, les ombres plus courtes et le temps plus long, ce qui impose de rentrer se protéger à l’intérieur de la maison. Le duo a ainsi créer une salle rectangulaire, accolée à la cour, où coule une fontaine intérieure qui permet de rafraîchir l’espace. Le temps d’un été, celle-ci devient le théâtre de nouveaux désirs, de nouvelles manières d’habiter et d’être ensemble. Une question se pose : Comment vivrons-nous lorsque les températures seront trop élevées ? Peut-être faudra-t-il renouer avec d’anciens rituels, en inventer de nouveaux ?

Les heures chaudes, Théophile Chatelais et Hadrien Kriepalmarès, Prix du public de la ville de Toulon
Les heures chaudes, Théophile Chatelais et Hadrien Kriepalmarès, Prix du public de la ville de Toulon

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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18/4/2025
La Fondation, rénovation hors pair

Brazil, c’est un peu l’esprit qui vous submerge quand vous entrez dans les locaux de La Fondation, 40 rue Legendre à Paris, trois bâtiments réunis par le promoteur immobilier Galia, conçu avec Philippe Chiambarretta Architecture, dans un esprit très Fondation Cartier ou LaFayette Anticipations. La direction artistique du projet a été assurée par Roman & Williams.

Étonnamment, on trouve dans ces 10 500 m2, un hôtel cinq étoiles, un café brasserie, un restaurant bistronomique, un bar en rooftop/terrasse, une piscine semi-olympique, un spa, hammam, sauna, un mur d’escalade de 10 m, un espace d’exposition et d’événement, des jardins suspendus et…des bureaux.

Dix années de travaux

Il a fallu dix années de travaux au Groupe Galia, une entreprise familiale qui restructure les bâtiments obsolètes en hôtels 5 étoiles ou en Auberge de Jeunesse, pour aboutir à ce projet luxueux. En 2012, Galia achète non loin des Batignolles, un ancien parking avec une rampe d’accès reconnaissable entre mille, à l’image de la rampe du Musée du Quai Branly et trois autres bâtiments voisins, avec l’ambition de créer un lieu de vie, un hôtel et des bureaux où l’on puisse vivre « comme à l’hôtel ». L’agence Roman & Williams qui a fait l’Hôtel Le Standard à New-York, un lieu unique, du spa à la petite cuillère, s’est attaché au projet avec l’ambition d’afficher un bilan carbone au plus bas, tout en exposant des œuvres artistiques et en organisant des expositions non-stop sur l’année en particulier dans la rampe.

© Romain Ricard pour la Fondation

L’exercice de la transformation

Philippe Chiambarretta, l’architecte, rapproche son projet de celui d’un cinéma, comme aux Halles, coincé entre la piscine, le spa et les bureaux… un projet très hybride, avec les mêmes services pour tout le monde. « L’exercice de la transformation pour des questions d’environnement, de préservation et de réemploi in situ, c’est l’avenir même de l’architecture, expliquait-il. Même avec un existant très contraint, il est possible d’en révéler le charme et de le rendre plus humain. Pour quiconque habitué à vivre dans des lofts, le Quartier Central des Affaires parisien et sa hauteur sous plafond à 2,70 m peut être très ennuyeux mais c’est un des enjeux de l’architecture de l’avenir : réinventer des usages et travailler avec des architectes d’intérieur pour imaginer un scénario et une mise en scène de terrasses, qui amènent la fraîcheur exigée par la hausse des températures, due au dérèglement climatique. »

© Romain Ricard pour la Fondation

Un lieu exceptionnel

Pour Terlia, l’exploitant, c’est un lieu exceptionnel qui sort de la routine, qui mixe, travail, loisir et bien-être. Les nouveaux locataires - La CCI, Data Brick, le Cabinet Bartle Management et Galia - l’ont bien compris. L’offre en restauration est très présente avec un restaurant en bas, avec un chef Thomas Rossi, un ancien de chez Piège. Au 10ème étage, le rooftop a été aménagé pour des soirées cocktails sur mesure. En sous-sol, à côté de la salle de sport équipée en Technogym, on trouve un coffee shop et un juice bar protéiné.

© Salem Mostefaoui pour PCA

Amélie Maison d’Art a assuré la curation et gère la programmation culturelle à l’année, du DJ set avec un auditorium de 80 places, au décor des espaces communs pour vivre ensemble harmonieusement. C’est un lieu unique pour des clientèles ‘différentes’ parce qu’ici « on prend soin de vous » avec un luxe discret et le sentiment d’hospitalité au sein de tous les espaces se ressent dès le premier pas. À l’Accueil, les 28 plafonniers en laiton et verre ont été soufflé bouche par les verreries de l’île de Bréhat. Le restaurant propose son menu Piège sur des plateaux de table en marbre jaune de Sienne aile d’avion, monté sur des pieds cannelés en chêne et inox poli. Sur les murs, l’œuvre de Vedran Jakšić est composée de 48 panneaux en chêne massif sculptés et teintés à la Lina Bo Bardi. Le bas-relief du bar est signé du même artiste. Ailleurs, l’œil avisé reconnaîtra du LC1 de Charlotte Perriand pour Cassina, des canapés Arflex ou des fauteuils Wittmann. Le comptoir du bar de la Brasserie en étain a été réalisé par les ateliers Etain de Lyon. Du presque local.

© Romain Ricard pour la Fondation

The place to be

Les bureaux ont été livrés en septembre 2024, pour 3 ou 6 ans. La Fondation est une résidence d’esprit(s) libre(s) disponible pour une location de 2, 3, 6, ou 9 ans dans des espaces déjà décorés, de 750 m2 minimum à 5000 m2. Une rénovation de 10500 m2 en totalité avec un hôtel de 3000 m2, avec 58 chambres et 3 suites, et un premier prix à 300€ la nuitée. Les 1500 m2 du toit terrasse et du jardin apportent de la fraîcheur. Les 2000 m2 des espaces sportifs (abonnement à l’année 2700€), et le soin breton Ho Karan (Je t’aime) développé pour le Spa, en font un futur to-be lieu.

© Salem Mostefaoui pour PCA
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4/4/2025
La Kasbah Tamadot, le luxe d'une nuit dans l'Atlas

Créée par Richard Branson, Virgin Limited Edition est une collection d’hôtels aux architectures inscrites dans leurs environnements comptant parmi les plus beaux de la planète.

Après la téléphonie, l'aérospatiale ou encore la musique, Richard Branson s'est lancé depuis plusieurs années dans le secteur de l’hôtellerie de luxe. Comptant neuf établissements, Virgin Limited Edition propose aux clients une expérience de voyage basée sur le bien-être et le dépaysement. Implantés aux quatre coins de la planète, de la Suisse au Kenya en passant par les îles vierges, l’entrepreneur britannique mise sur des lieux atypiques et majestueux où la beauté du paysage souligne l'architecture. Cette dernière, imaginée en cohérence avec la culture locale, offre un voyage sensoriel et visuel. C'est dans cet esprit qu'a été conçue la Kasbah Tamadot, nouvelle adresse de la prestigieuse liste de destination du groupe.

© Virgin Limited Editon

Les mille et une vie

Construite dans les années 1920 comme résidence du gouverneur local, la Kasbah Tamadot est implantée dans le petit village d’Asni, au pied des montagnes de l'Atlas, au Maroc. Ancienne propriété de Luciano Tempo, antiquaire et collectionneur italien, elle est acquise par Richard Branson en 1998. Une transaction qui comprend notamment un entrepôt rempli d'objets d'art, pour certains encore visibles dans le bâtiment. Rénové en profondeur en 2005 par Yvonne Golds de Real Studios, il devient un hôtel où s'entremêlent la douceur de vivre et le caractère historique et mystérieux des kasbah traditionnelles. Lorsqu'en 2023, le séisme frappe le nord du Maroc, le bâtiment est touché, nécessitant une seconde rénovation. C'est à ce moment-là que six riads et un second restaurant, Asayss, sont ajoutés au plan initial ainsi que dix tentes berbères.

© Virgin Limited Editon

Un décor naturel

Voulue en harmonie avec le paysage paisible dans lequel elle s'intègre, la Kasbah Tamadot demeure, malgré ses multiples évolutions et son esprit luxueux, dans l'esprit berbère. Dessiné autour d'un bâtiment central entouré d'escaliers menant à diverses cours et terrasses, le complexe offre une atmosphère reposante et intimiste grâce à ses hautes façades crénelées couleur ocre. Ponctué de patios verdoyants, chaque niveau s'ouvre sur l'extérieur. Conçue par Luciano Tempo, la terrasse de la piscine devenue un lieu de vie central de l'hôtel, offre une vue dégagée sur la chaîne de montagne environnante.

Sous les toits en toiles de tentes imaginés comme un hommage au style de vie ancestral, la décoration intérieure invite au dépaysement. Les objets chinés dans les souks de Marrakech et d'ailleurs et les pièces léguées par l'ancien propriétaire, sont mises en valeur par les travaux d'artisans tisserands locaux visibles dans la plupart des quinze chambres, toutes de couleurs différentes. De quoi se ressourcer pendant quelques jours, à l'écart du tumulte des grandes villes, avant de peut-être prolonger l'expérience à l'autre bout du monde.

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2/4/2025
La 8e Biennale Émergences se tiendra du 10 au 13 avril

La 8e édition de la Biennale Émergences se tiendra à nouveau au Centre national de la danse, du 10 au 13 avril. Intitulée « 9ter, destination métiers d’art », cette nouvelle édition propose de découvrir le travail de 56 créateurs minutieusement sélectionnés.

Avec près de 3 000 visiteurs recensés lors de l’édition 2023, la Biennale Émergences revient pour une nouvelle édition, toujours en partenariat avec Est Ensemble. Le commissariat a de nouveau été confié à Hélèna Ichbiah et Véronique Maire, déjà à l’œuvre lors de l’édition précédente. Ensemble, elles ont sélectionné 56 participants parmi plus de 300 candidatures, afin de mettre en valeur le meilleur de la création contemporaine.

L’objectif principal est de valoriser la création locale — 70 % des projets retenus sont issus du territoire — tout en représentant une scène émergente avec des profils variés. Certains créateurs sont jeunes diplômés, d'autres plus expérimentés, avec une tranche d’âge allant de 24 à 67 ans, offrant un véritable éventail d’approches et de sensibilités. L’édition 2025 est parrainée par Samuel Accoceberry et Bruce Cecere, fondateurs de la marque SB26, qui présenteront également, en marge de l’exposition principale, une sélection de leurs créations.

Une édition articulée en six tableaux

Pour structurer le parcours de la Biennale, les deux commissaires ont défini six « tableaux », construits autour des projets sélectionnés : Ouvrage moderne, Nature crue, Nouvelle excellence, Super simple, Futur archaïque, Non standard. « Cette édition s’articule autour de la transmission et du lien entre visiteurs et exposants. Ce qui est le plus important, c’est de rendre visible au plus grand nombre », confient-elles. Chaque tableau propose une expérience immersive pour découvrir les démarches créatives à travers dessins, maquettes, prototypes, échantillons, vidéos et objets finis.

Les 56 créateurs se répartissent comme suit :

• Ouvrage moderne : Atelier Dreieck, L’Établissement, Grégory Lacoua, Laurel Parker Book, Atelier Noue, P+L Studio, Studio Poudre, Atelier ST, Julia Trofimova — une sélection autour de l’innovation contemporaine, entre tradition et modernité.

© Noue Atelier

• Nature crue : Atelier Baptiste & Jaïna, Julie Bergeron, Cédric Breisacher, Abel Cárcamo Segovia, Luce Couillet, Materra Matang, Sara Mauvilly, Christine Phung & Célia Nkala, Fanny Richard, Colombe Salvaresi, Alice Trescarte, Céline Wright & Johan Després — des créateurs inspirés par la nature, ses matériaux et ses textures.

© Fanny Richard

• Nouvelle excellence : ansu studio, Xavier Brisons, La Compagnie du Verre, Atelier Font & Romani, Quentin Vuong, Christine Mathieu, Eudes Menichetti et Audrey Schaditzki — une mise en lumière du travail d’orfèvrerie, avec un souci du détail et des savoir-faire d’exception.

© Quentin Vuong

• Super simple : Pauline Androlus, César Bazaar, Théo Charasse, Guillaume Delvigne, Pierre Layronnie, Studio Lauma, Laure Philippe et Hermine Torikian — ici, l’évidence n’est jamais banale, portée par le principe « less is more ».

© Theo Charasse

• Futur archaïque : Chloé Bensahel, Jean-Baptiste Durand, Jules Goliath, Joris Héraclite Valenzuela, Marion Mailaender + Atelier Delisle, Baptiste Mairet, Marion Mezenge, Lou Motin, Studio Noff, Studio Quiproquo, Raphaël Serres, Alec Vivier-Reynaud, Lucas Zito Studio — une réflexion sur la mémoire comme levier pour penser le monde de demain.

© Jules Goliath

• Non standard : Wendy Andreu, Stéven Coëffic, Jonathan Cohen, Jean Couvreur, Prisca Razafindrakoto, Baptiste Vandaele — des créateurs qui explorent de nouvelles techniques industrielles ou remettent en question la production de série.

© Steven Coëffic

Des ateliers et animations en parallèle

En marge des six tableaux qui composent l’exposition principale, des ateliers seront proposés tout au long de l’événement, animés notamment par la Galerie du 19M, le fonds de dotation Verrecchia, et le GRETA ébénisterie du lycée Eugène Hénaff de Bagnolet.

La Biennale Émergences ouvrira ses portes le jeudi 10 avril et se tiendra jusqu’au dimanche 13 avril au Centre national de la danse (CND) à Pantin. Une exposition gratuite, qui s’impose comme un rendez-vous francilien incontournable pour les passionnés - ou non !- de design et de métiers d’art.

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4/4/2025
Fermob présente la collection Parisienne 21, une ode à l’art de vivre à la française

Inspirée des iconiques chaises des bistrots parisiens, la collection Parisienne 21 rend hommage à l’élégance et à l’héritage français, tout en incarnant parfaitement l’essence du design Fermob.

Conçue spécifiquement pour l’hôtellerie et la restauration, Parisienne 21 associe, tant dans son nom que dans son design, raffinement et chic à la française. Une revisite audacieuse qui défie les traditions pour proposer des modèles élégants et contemporains, alliant héritage et innovation.

Apporter une touche de modernité

Composée d’une chaise et d’un bridge, la collection Parisienne 21 a été imaginée par le studio de design Fermob avec l’ambition de capturer l’essence même de Paris, entre souvenirs, imaginaires collectifs et codes actuels. Chaque pièce est tressée à la main et réalisée en aluminium, incarnant ainsi le design du XXIe siècle. « Avec Parisienne 21, nous avons dessiné la collection que j’attendais, celle que je voulais à l’image de ce 21e arrondissement onirique, ou de celui des séries TV américaines. Chaque courbe, chaque ligne est pensée pour le beau, le confort et la prise en main. Son tressage manuel permet des déclinaisons subtiles en couleurs et en motifs », confie Bernard Reybier, président de Fermob.

Collection Parisienne 21 © Fermob

Allier confort, qualité et savoir-faire

Au-delà de son esthétique, la collection Parisienne 21 se distingue par ses qualités techniques, combinant légèreté, robustesse et praticité. Faciles à déplacer et empilables, ces chaises s’adaptent à tous les espaces. Conçues en métal – un savoir-faire que Fermob perfectionne depuis plus de 35 ans –, et recouvertes d’un tissage outdoor ; elles offrent ainsi une résistance optimale aux conditions extérieures.

Chaise Parisienne 21 © Fermob

Deux modèles, huit déclinaisons

En matière de personnalisation, la chaise et le bridge se déclinent en trois motifs de tressage distincts : Essentiel, Lignes et Prestige, chacun proposé en plusieurs coloris. La gamme Essentiel propose les coloris Réglisse, Gris Argile et Cerise Noire, la gamme Lignes est déclinée en une version Miel, Cactus et Cerise Noire tandis que Prestige est disponible en Cerise Noire et Gris argile. Les professionnels pourront également personnaliser les assises grâce au service Affaires Spéciales de Fermob.

Plus d'informations en cliquant ICI.

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