Paul Emilieu, militant de l’architecture d'intérieur
Ecole Camondo - Emilieu studio © Antoine Huot

Paul Emilieu, militant de l’architecture d'intérieur

En déployant une réflexion autour des recherches de l’impact écologique, Paul Emilieu conçoit des espaces qui mêlent l’architecture, la scénographie et les usages.


Son diplôme de l’École Camondo en poche, Paul Emilieu a pour ambition de diffuser auprès d’un large public ses connaissances et ses convictions acquises. Avec plusieurs cordes à son arc, il est à la fois enseignant, designer, scénographe et architecte d’intérieur… En 2011, il crée la plateforme Matières Premières, un groupe de recherche qui analyse et anticipe l’impact de l’architecture et du design dans notre société. « Au travers de publications print digital ou de missions de conseil ciblées, ce champ d’exploration est la colonne vertébrale de notre réflexion au sein même du studio » …

Favoriser l’habiter

Fort de cette méthodologie, Emilieu Studio analyse les programmes pour le tertiaire en mission de consulting ou de mises en espace des projets avec une conscience aiguë des enjeux environnementaux. L’aménagement des bureaux Vinci Facilities à Villeurbanne conçu avec l’architecte Héloïse Gaudin, en est la démonstration. L’enjeu du projet ? Transformer 550m2 d’open space en alternance avec des panneaux 3 plis chêne sans perturber l’organisation de l’entreprise. L’utilisation de rideaux acoustiques en coton permet de créer des espaces d’isolement temporaires. 90% des usagers ont été satisfaits de cet usage singulier qui résout en partie la difficile équation du travail entre temps de partage et productivité.

ANCT Mobilier de d'inclusion numérique - Emilieu Studio © Yannick Labrousse
Bar mobile Absolut - Emilieu Studio, Radical Brain Discipline © Emma Hilaire

Pour le résidentiel, la démarche est claire. « Nous acceptons uniquement ce type de projet dans une démarche d’écoconception. Nous faisons l’analyse de l’existant et de la manière dont le propriétaire investit son espace, afin d’aller vers le réemploi. » L’équipe, composée de différents corps de métier, fait un état des lieux précis pour harmoniser des ensembles hétérogènes. Dans une rénovation d’appartement à Pantin, la cuisine des années 70 est réemployée tandis que ses surfaces sont retraitées avec des peintures ou des gainages. Conserver certains éléments, (re) travailler la couleur et la matière, tels sont les objectifs d’une réhabilitation où l’imprévisible fait partie du projet qui n’a pas d’image définitive.  

Des enjeux écologiques

Avec quatre salariés interdisciplinaires, les activités au sein de l’agence sont multiples :  écriture, scénographie, architecture, design, communication, photo, vidéo, et travaux de couture ! Paul Emilieu glisse avec une aisance déconcertante et une tête bien faite, de l’un l’autre. Un projet bar pour la marque Absolut vodka côtoie du mobilier open source destiné à la médiation numérique. Pour ce dernier, l’appel à projet lancé par l’Agence National de la Cohésion des Territoires (ANCT) Emilieu Studio a fait partie des trois lauréats. Le résultat ? La création d’un outil de transport pour les médiateurs numériques, un chariot fabriqué en réemploie (contreplaqué marin, chutes de bâches).

Bureau DG Vinci Facilities, Emilieu Studio © Antoine Huot

Ecole Camondo - Emilieu studio © Antoine Huot

Le studio s’est vu confier également le réaménagement intérieur de l’École Camondo Méditerranée, devenu un espace inspirant pour les étudiants, tandis qu’ils sont incités à créer des textures, à toucher, à explorer. Les deux plateaux de 1000 m², une grille technique au plafond pour composer une plate-forme ouverte modulable, fonctionnent telle une boîte à outil pédagogique. Avec des éléments de mobilier en textile récupéré montés sur roulettes, l’expérimentation innovante et écologique est un terrain de jeu.

Rédigé par 
Anne Swynghedauw

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12/9/2025
Grands Prix de la Création : découvrez les lauréats 2025

La ville de Paris a remis le 11 septembre les Grands Prix de la Création 2025 qui récompense la jeune création engagée et en cohérence avec les enjeux sociétaux actuels.

Organisés par le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’art (BDMMA), les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris récompensent depuis sa création en 1993 des créateurs engagés ayant une pratique à la fois innovante, responsable et ancrée dans les réalités contemporaines. Cette édition a comme chaque année récompensé huit lauréats dans les domaines de la mode, du design et des accessoires, soulignant la vitalité d’une scène parisienne en constante évolution. Pour cette édition, le jury était présidé par le designer Mathieu Lehanneur.

Un tremplin sans précédent

Plus qu'une reconnaissance, ces prix constituent un véritable tremplin comme l’a rappelé Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris : “Plusieurs anciens lauréats ont participé aux Jeux olympiques de Paris 2024, témoignant de la portée concrète de ce soutien institutionnel.” Un appui sur lequel les créateurs pourront s’appuyer pour développer des projets célébrant la perméabilité entre l’art et la poésie à l’image des créations picturales de Lucille Boitelle, mais également plus prospectifs et technique comme en témoigne le travail de Chloé Bensahel, mêlant fibres textiles et matériaux conducteurs, ou enfin célébrant la pluralité culturelle de la France en célébrant les savoir-faire guadeloupéens comme le fait le studio dach&zephir.

Catégorie design

  • Prix Révélation : Sacha Parent & Valentine Tiraboschi
Sacha Parent & Valentine Tiraboschi © Luc Bertrand
  • Prix Engagement : Florian Dach & Dimitri Zephir (dach&zephir)
ZÉSANT ©_dach&zephir

Catégorie mode

  • Prix Révélation : Auriane Blandin-Gall (CèuCle)
Cèucle, 2025 Summer edition © Julie Perrot
  • Prix Engagement : Jeanne Friot
© Jeanne Friot

Catégorie accessoires

  • Prix Accessoires de Mode : Émilie Faure & Serge Ruffieux (13 09 SR)
Collection Automne-Hiver 2023 © 13 09 SR
  • Prix Accessoires Bijoux : Elia Pradel (Anicet)
Anicet © Elia Pradel

Un soutien structurant

Chaque lauréat bénéficie d’une dotation de 18 000 €, financée par la Ville de Paris et le Fonds pour les Ateliers de Paris, en partenariat avec des acteurs clés du secteur : Galeries Lafayette, Francéclat, ADC, ESMOD, entre autres. Aussi, les lauréats du prix Engagement auront un espace dédié lors du salon Maison&Objet tandis que le Prix Révélation se verra offrir un espace pendant la Paris Design Week ainsi qu'une résidence au Campus Desgin et Métiers d'Art. Ils auront également tous un espace lors du  salon Collectible. Enfin, en termes de visibilité, les lauréats pourront compter sur le soutien des différents partenaires médias de l'évènement, dont Intramuros fait notamment partie.

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16/9/2025
Arnaud Lapierre assoit son assise au ministère de la Culture

Dans le cadre de sa rénovation, le ministère de la Culture se dote d’une assise hybride imaginée par le designer Arnaud Lapierre.

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Banquette Rodin, design Arnaud Lapierre

Une création en trompe-l’œil

Imposante avec son diamètre de presque cinq mètres, la création d’Arnaud Lapierre a été réalisée par l’ARC (Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national). Une manière de mettre en avant les missions du Ministère et avec elles, les savoir-faire des artisans de Mobilier national sur des œuvres contemporaines. Composé d’un cylindre en mousse de soja pour garantir le confort de l’assise, le Rondin se part à chacune de ses extrémités d’un module en chêne des marais. « Un bois naturellement foncé, creusé sur une quarantaine de centimètres et agrémenté d’une plaque d’inox donnant l’illusion que le Rondin est entièrement creux. » Recouverte d’un tapis en laine tuftée réalisé par la tapisserie Robert Four d’Aubusson pendant 4 mois, la pièce a été pensée pour habiter l’espace. Une cohabitation entre design et architecture, renforcée par le choix des couleurs. Inspiré par les couleurs du tableau « Triomphe sur l’amour par les dieux » peint par Antoine Coypel au XVIIIe siècle et installé au plafond de la salle, Arnaud Lapierre a décidé de « coder l’œuvre afin de la retranscrire fidèlement en pixels. » Une démarche dont résulte un camaïeu tramé de 500 nuances. Un parti-pris esthétique fruit d’un dialogue entre les époques et les disciplines.

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Un design en harmonie avec la maison

La collection Oasis cherche ainsi à transformer la salle de bains en un lieu chaleureux et accueillant. Les produits se distinguent autant par leur qualité de conception que par leur fabrication, privilégiant des matériaux naturels et durables tels que le noyer, le chêne, les fibres naturelles ou encore en proposant des textiles personnalisables. « Si les autres pièces de la maison sont enrichies de textures et de matériaux, pourquoi ne pas apporter cette même chaleur à la salle de bains ? », souligne Jorge Herrera. Cette approche élève la salle de bains au-delà de sa fonction utilitaire et confère à la collection Oasis une identité forte et affirmée. Plus largement, la vision de Sanycess, alliée à son expertise dans le domaine de la salle de bains, permet à chaque collection de répondre à des standards de qualité exigeants tout en s’adaptant aux besoins de chaque utilisateur.

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SuperOven black edition d'Unox Casa : marier luxe, design et performance

Référence dans le secteur de la cuisine depuis sa sortie, le SuperOven d’Unox Casa s’est vite imposé comme la vitrine du concept de StartedLiving de la marque, qui transforme la cuisine en pièce centrale de la maison, tout en proposant un produit qui allie design et technologies de pointe.

Transformer la cuisine en une scène étoilée, voilà l’idéal qu’Unox Casa souhaite créer grâce à ses produits. La marque, initiatrice du concept « StartedLiving », une philosophie qui consiste à mettre en avant l’excellence culinaire à travers des cuisines dotées des meilleurs équipements, replace ainsi la cuisine au cœur de la maison pour redéfinir l’expérience culinaire. Avec la sortie du SuperOven qui a su faire parler de lui de par son esthétique mais également par ses nombreuses fonctionnalités techniques, UnoxCasa a d’autant plus renforcé l’idée selon laquelle une cuisine domestique peut être aussi qualitative qu’une cuisine de chef étoilé.  

© Unox Casa

Un design manifeste au cœur de la maison

À rebours de la tendance des cuisines invisibles, la marque a assumé un parti pris audacieux au sein duquel le design est affirmé et place l’appareil au centre de l’espace cuisine. Dans sa version totem, le SuperOven devient un véritable pivot, à la fois visuel et fonctionnel, où élégance et technologie fusionnent. Plus qu’un simple appareil, il incarne une nouvelle manière de penser la cuisine qui devient un véritable lieu de partage, de création et de mise en scène. Avec sa Black Edition, Unox Casa renforce cette idée de personnalité marquée, où l’on dépasse la simple fonctionnalité pour proposer un art de vivre total, où l’excellence culinaire devient le centre de gravité du luxe domestique.

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