EquipHotel 2024 : l’édition de l’audace
Espace inspiration "Le Prélude" imaginé par Marthe Architecture © EquipHotel

EquipHotel 2024 : l’édition de l’audace

EquipHotel, salon B2B dédié au secteur de l’hôtellerie-restauration revient du 3 au 7 novembre à Paris Porte de Versailles. Une nouvelle édition sur le thème « Osons ! », qui révèlera son lot de surprises et que la directrice du salon Béatrice Gravier a développé plus en détails.

L’édition 2024 porte le thème « Osons! ». Qu’est-ce qu’il signifie exactement ? Sur quelles bases a-t-il été choisi ?

Depuis mon arrivée à la direction d’EquipHotel début 2020, nous avons souhaité mettre en place une dynamique globale autour d'un thème général qui servirait de fil conducteur. Le salon est toujours organisé avec des réseaux forts, notamment les syndicats hôteliers que sont l’UMIH et GHR ou encore l’Ameublement Français. Avec ces partenaires, nous avons balayés toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les professionnels et à partir desquelles nous avons choisi un dénominateur commun qui permettrait de lier tous ces échanges. En 2024, avec la dynamique olympique qui était très forte et tout ce que cela allait impliquer pour le secteur, on s’est dit que le thème devait porter sur l’audace d’entreprendre, l’envie d’innover, l’esprit d’équipe… Le secteur est en pleine mutation, ce qui implique des changements avec la recherche de nouveaux partenaires, de nouvelles idées et derrière ce thème « Osons » il y a justement cette idée d’encourager les professionnels, de les accompagner, les aider à aller de l’avant en travaillant différemment et en osant sortir des sentiers battus.

Portrait de Béatrice Gravier, directrice du salon EquipHotel depuis janvier 2020

Lors de la conférence de presse de juin vous avez évoqué le terme « d’audace collective » comme fil conducteur, quelle est l’idée derrière cette formulation ? 

On sent que le collectif prend une place de de plus en plus importante, et pas seulement dans le secteur de l’hôtellerie. Personnellement, je l’ai ressenti fortement avec les Jeux Olympiques et Paralympiques qui nous ont bercés tout l’été, et cette audace est un peu ce qui guide notre société actuelle. Le monde change et la jeune génération aussi. Il y a beaucoup de problématiques dans le monde professionnel, particulièrement en hôtellerie-restauration, notamment en recrutement puisque le secteur peut être très difficile au quotidien. On cherche à apporter une réflexion nouvelle, plus d’audace et d’envie d’entreprendre concernant leurs projets actuels ou à venir. C’est d’ailleurs pour cette raison que le thème s’appelle « Osons » et pas « Osez », afin de renforcer cette dynamique d’esprit d’équipe et de collectif.

Quelles sont les grandes nouveautés de cette édition 2024 ? 

Au fil des différents échanges avec les organisateurs et partenaires, il y avait l’envie commune de réussir à mixer les populations réparties en 3 piliers principaux : hôteliers, architectes et fournisseurs. La plupart du temps, le fournisseur arrive en aval des projets sans pouvoir intervenir et avoir la parole. Cette édition nous permet de prendre un nouveau virage stratégique, en donnant un peu plus la parole aux hôteliers et investisseurs. Cette nouvelle dynamique s’est accompagnée d’actions notables avec d’abord les « Think thank », en collaboration avec le cabinet de conseil MKG. Avec eux, nous avons eu 2 dynamiques de travail. La première, qu’on a appelée les « braintrust », ont été réalisés en amont du salon et ont rassemblé plusieurs fois des investisseurs hôteliers, des architectes et fabricants pour les faire réfléchir sur les nouveaux défis de l’hôtellerie. Il y avait 4 ateliers autour du design, du wellness, du foodservice et de la technologie avec comme questions directrices : quelles sont les pistes pour aider les hôteliers à maintenir la rentabilité, fournir un service de qualité et répondre aux exigences des clients ? Les restitutions de ces échanges seront par ailleurs partagées sur le salon. La 2e dynamique, un peu sur le même axe, se caractérise par l’accueil du réseau La Fabrique du Tourisme, initié par la BPI, Extendam et MKG, qui inviteront les investisseurs, architectes et fabricants sur le salon pour évoquer le sujet de l’Intelligence artificielle en se questionnant sur le rôle qu'elle peut avoir sur l’optimisation et l’usage des ressources au sein de l’hôtel, l’amélioration de l’expérience client et autre problématique. Aussi, un dernier Think Thank, dédié aux femmes à travers le collectif anglais Women in hospitality sera mis en place sur le salon autour d'une table ronde et d'un cocktail de mise en relation.

Espace d'inspiration "Le Jardin Bleu" imaginée par Fanny Perrier © EquipHotel

L’idée de ce nouveau virage stratégique de réflexion est que les participants sortent du salon avec des clés pour repositionner l’hôtel, se développer, recruter ou repenser différemment leur offre, avec des choses concrètes pour pouvoir avancer. 

Qui sont les exposants, sont-ils français, européens, internationaux ? 

Le salon EquipHotel est très développé au niveau international, avec un plus de 40 % d’internationaux. Il y a une offre assez diversifiée de fournisseurs, ce n’est pas franco-français. Quant aux visiteurs, ils sont seulement 15 % à venir de l’étranger pour le moment mais c’est un axe sur lequel on compte travailler dans les années à venir. On a d’ailleurs mis en place une programmation entièrement en anglais le mardi sur le thème du design avec une expertise internationale dans cette logique de développement. Bien évidemment, les échanges seront également traduits en français.

Il va aussi y avoir des changements au sein des espaces inspirations, lesquels ? 

Nous avons essayé d’avoir une dynamique commune au sein des quatre halls. En termes de design cette année, sur le hall food service notamment, nous avons fait appel à des décorateurs et designers, avec Franck Lebrally par exemple qui a fait de grandes fresques ainsi que l'artiste Stéphanie Pioje. On a fait rentrer beaucoup plus d’artistes, et ça va encore une fois dans cette dynamique d’Oser. C’est aussi ce qu’on a mis en place au sein de notre espace inspirations, avec notamment la participation du studio Briand Berthereau ou encore Fanny Perrier. On a voulu faire participer des professionnels qui ne sont pas forcément spécialistes de l’hôtellerie, mais qui peuvent apporter une autre expertise et un regard neuf sur les projets.

Lougne des Chefs imaginé par le studio Briand Berthereau © EquipHotel

EquipHotel 2024 c’est aussi une collaboration inédite entre Okko Hotels et l’Ameublement Français. Quel a été la genèse de ce partenariat et quel est son objectif ? 

Il existe un partenariat de longue date avec l’Ameublement Français qui avait l'habitude de proposer des cycles de conférences jusqu’ici. Après le salon 2022, on a eu cette envie commune de réinventer un peu l’expérience. Nous avions tous fait le même constat qui était que le fabricant arrive trop tard dans la balance. L’idée a donc été de monter un projet avec Okko Hotels qui est ici l’investisseur, les partenaires - Laune Architecture, EROZ - et le réseau des fabricants de l'Ameublement Français, en incluant tous les acteurs dès le début du projet. Le cahier des charges de l’investisseur a été communiqué en amont aux fabricants, à savoir le made in France. Il s’agit d’un projet initié il y a plus d’un an, dont le but était d’imagier 2 chambres témoins « 100% Made in France », en prenant en compte les différentes contraintes que cela peut impliquer. Le retour d’expérience sera exposé sur le salon concernant les difficultés rencontrées et les moyens engagés pour les contourner avec une conférence dédiée par jour.

On parle beaucoup de renouvellement et d’hybridation du secteur de l’hôtellerie, est-ce que vous partagez cette idée ? À quoi est-ce dû d’après vous ?

Le monde de l’hôtellerie est très résilient et se remet en question tous les jours. Mais post-covid, la société a beaucoup changé. Il y a eu de nouveaux courants, de nouvelles inspirations du côté des clients et des collaborateurs. Les codes de l’hôtellerie « standard » ne font plus rêver aujourd’hui, il faut donc se réinventer. J’ai le sentiment que l’on revient beaucoup vers une mode de l’hôtellerie "à l’ancienne", avec ce côté maison commune, qui implique beaucoup plus les travailleurs extérieurs, les locaux… On retourne vers une offre plus généreuse et dans le partage, qui sont deux fondamentaux de l’hôtellerie selon moi. On est moins dans la recherche d’expertise pure et dure, mais plus dans de la créativité que l’on va aller chercher ailleurs. Les clients sont aujourd’hui à la recherche d’établissements multi-fonctionnels qui leur permettent de pouvoir travailler dans leur chambre, au sein des espaces de vie communs, ou de faire une séance de sport… C’est un aspect qui va d’ailleurs se retrouver au sein du salon puisqu’il y a beaucoup d’exposants qui proposent du mobilier modulaire qui s’adaptent à différents usages et types de clientèle. 

Quels sont les enjeux principaux de cette édition 2024 ?

Notre objectif principal est d’apporter de la valeur à tous les professionnels qui visitent ou exposent sur le salon. On veut leur donner envie d’investir et de se lancer dans de nouveaux projets car on le sait, le secteur de l’hôtellerie peut être difficile, surtout avec la multitude d’offres d’hébergements qui existent aujourd’hui. On souhaite vraiment qu’ils sortent du salon avec des pistes, des idées et de nouveaux contacts qu’ils pourront les aider à se développer à l’avenir. 

Rédigé par 
Maïa Pois

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28/11/2025
La galerie kreo, bureau d’expérimentation et de design

La galerie kreo présente jusqu’au 31 janvier l’exposition « The Office ». Un regroupement de pièces signées des plus grands noms du design, autour de la thématique du bureau, à la fois comme meuble mais également comme espace.

C’est un open-space qui en ferait rêver plus d’un. Et pour cause, rarement les plus grands noms du design (parmi lesquels Hella Jongerius, Edward Barber & Jay Osgerby, Pierre Charpin ou David Dubois pour ne citer qu’eux) n’ont été réunis autour d’un même bureau. Enfin, autour de huit bureaux pour être exact, car c’est précisément cette typologie d’objet qui est mise à l’honneur avec « The Office ». « Nous avions envie d’aborder ce meuble comme un motif en soi : un lieu de travail et de concentration, mais aussi une scène où se jouent des gestes très ordinaires, parfois intimes », raconte Clara Krzentowski, fille des fondateurs de la galerie et directrice de la succursale londonienne. Répartie sous forme de compositions articulées autour d’une table de travail, d’un luminaire et d’une assise auxquels se greffent d’autres pièces décoratives, l’exposition « explore la dualité entre la forme et l’usage ; entre l’objet comme élément architectural et l’espace autour duquel s’organise le quotidien ». Une approche qui, sans prétention sociologique, laisse entrevoir les évolutions de nos quotidiens et notre rapport à ce lieu. « Il n’est plus assigné aujourd’hui, mais libre de se déplacer, se transformer et s’individualiser », analyse Clara Krzentowski, soulignant la dimension intime et presque domestique de certaines mises en scène.

© Alexandra de Cossette Courtesy Galerie kreo

Une large diversité

Si la galerie kreo fait aujourd’hui partie des figures incontournables de la scène design internationale, c’est notamment pour sa volonté de mettre en regard les époques et les styles. Avec « The Office », l’institution parisienne attable ensemble des designers d’aujourd’hui et des grands noms du XXe siècle, dont Pierre Paulin, Ernest Race ou Gino Sarfatti. Une sélection hétéroclite, à l’origine d’un corpus de créations choisies parmi les collaborations entre les artistes et la galerie, ou des fonds d’œuvres vintage. De quoi permettre « un dialogue vivant entre différentes personnalités du design, et offrir l’opportunité au visiteur d’aborder ces environnements avec une lecture très libre ». Une liberté due à une recherche d’ambiance et d’esthétisme plus qu’à une quelconque classification, permettant aux lignes et aux matériaux de se combiner dans toute leur diversité. Si ce n’est pas la première fois que la galerie se livre à l’exploration d’un thème ou d’une famille d’objets, l’exercice présenté jusqu’au 31 janvier propose cette fois-ci une vision pleine de styles de celui qui est bien plus qu’un simple meuble de travail.

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27/11/2025
À la galerie BSL, Jimmy Delatour brouille les lignes du temps

Le designer Jimmy Delatour expose « Pompeii-x » à la galerie BSL jusqu’au 20 décembre. Une collection mêlant pièces de mobilier et œuvres numériquement modifiées, inspirée par l’esprit de la cité italienne.

C’est pendant l’enfance que se construisent les plus vastes imaginaires, ceux bercés par l’histoire, quelle que soit la taille du H. Pour le designer Jimmy Delatour, les plus beaux contes viennent des objets, « ceux qui racontent des histoires par eux-mêmes ». Aujourd’hui davantage entouré d'antiquités que de pièces design, le créateur se rappelle avoir visité Pompéi lorsqu’il était enfant. Un séjour mémorable dans une ville « marquée par la disparition et les instants de vies figées », mais plus généralement dans un cadre architectural fort. Un souvenir revenu comme une évidence lorsqu’à la suite d’un salon, au cours duquel il rencontre les Marbreries de la Seine, celles-ci lui proposent une carte blanche artistique. « C’est une entreprise implantée entre la France et l’Italie, originellement spécialisée dans les projets architecturaux d’envergure. Lorsqu’elle m’a proposé de co-produire une collection, j’ai immédiatement pensé à Pompéi. Quel meilleur matériau que la pierre pour évoquer la civilisation romaine que j’avais découverte enfant ? » Une rencontre entre un médium et un souvenir dont les premières esquisses jouent avec les frontières de l’art et du design. Deux univers représentés par la galerie BSL, devenue partie prenante de cette collaboration.

©Galerie BSL

Des micro-architectures hors du temps

« Je n’aime pas vraiment le décoratif », contextualise Jimmy Delatour, qui a débuté en tant que directeur artistique dans l’univers de la 2D. « Ce qui m’a attiré vers le volume, c’est l’architecture. Celle de Jean Prouvé, mais aussi la simplicité formelle, les lignes fortes et les jeux d’ombres et de lumière qu’on peut retrouver chez Tadao Ando. » Des codes architecturaux dont « Pompeii-x » est largement imprégnée. Des volumes qui semblent flotter, des masses très visuelles desquelles se dégagent des perspectives, le tout dans des superpositions équilibristes surplombées de discrets demi-cercles. « Un hommage à l’ornement et à l’idée de confort du mobilier romain, ramené ici de manière simplifiée et dépouillée. »  Une réinterprétation contemporaine, certes, mais pas nécessairement faite pour s’inscrire en 2025. C'est du moins ce que suggère le nom de la collection : « Pompeii-x ». « Dans cet ensemble, l'inconnu temporel est noté par le x, ce qui suggère qu’on ne saurait pas la dater. C’est une projection de ce qu’aurait pu être la ville si l'événement n’avait pas eu lieu », relate le designer. « On imagine souvent le futur comme étant très épuré. J’ai donc imaginé cette collection avec ce prisme. » Un univers constitué de huit « micro-architectures » où le marbre italien vert Verde Alpi, le rosé Breccia Pernice et le travertin blond Albastrino font écho aux dernières couleurs pompéiennes. Un clin d'œil aux vestiges, inscrit jusque dans le traitement des pierres, sablées, à l’origine « des couleurs fanées ».

©Galerie BSL

De l’antique au numérique

Mais derrière l’apparente simplicité formelle de la collection, permettant à l’artiste de perdre le spectateur entre les époques, Jimmy Delatour évoque également un second pan. « Il y a d’un côté le design, plutôt collectible, et de l’autre la conceptualisation de la conception, ce qui va au-delà du mobilier classique et utilitaire. » Cette idée, le designer l’a eue lors d’une visite d’exposition dédiée à Louise Bourgeois en Australie. « Ce jour-là, j’ai vu des pièces qui pouvaient faire vibrer tout le monde, et je me suis dit que c’était ce qu’il fallait faire en établissant des liens. » Une réflexion à l’origine de quatre Artéfacts imaginés pour soutenir les pièces de mobilier. Mis en scène dans des cadres différents, tous rendent hommage à Pompéi. Rassemblant des images du lieu, le petit manifeste du futurisme italien, une composition graphique contemporaine représentant l’éruption ou un détournement du célèbre tableau Madame Récamier de Jacques-Louis David intégrant la méridienne de Jimmy Delatour, chaque œuvre est issue d’un « petit twist ». La manipulation, qu’elle soit numérique ou photographique, questionne le spectateur quant au contexte de création. « Je voulais que les pièces interrogent. Je ne voulais pas emprunter le chemin du collectible uniquement décoratif et exceptionnel sur le plan formel. Cette collection est une sorte d’uchronie. On revisite le passé pour changer la direction de l’histoire et créer une réalité alternative dans laquelle ça aurait pu exister. Et en même temps, elle est un hommage à la cité disparue, comme si elle était constituée de fragments simplement réassemblés. » conclut-il.

Ci-dessous à gauche Artifact B, Portal, et Artifact A, Madame Récamier. A droite Artifact D, Excavation treasures, et Artifact C, Views of the future past. ©Galerie BSL

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21/11/2025
Retour sur les talks et les tables rondes Intramuros au salon EspritContract

Pour sa troisième édition, EspritContract organisé en parallèle d’EspritMeuble, était de retour à la Porte de Versailles du 15 au 18 novembre. Un moment de rencontres et d’échanges entre les marques et les professionnels mais également l’occasion pour Intramuros de prendre part à la médiation de plusieurs conférences thématiques.

Hôtels, bureaux, lieux hybrides : la mutation des espaces de vie

Invités :

Pierre-Alexandre Pillet, fondateur et CEO de Sowen
Valentin Moubèche, directeur de programmes chez Galia Groupe
Patrick Jouin, designer et co-fondateur de Jouin Manku


[Vision de marque] Upcycling : le design vertueux

Invitée :

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[Vision de marque] Le sur-mesure : nouvelle excellence

Invité :

Jason BRACKENBURY, Président de FLOS France

[Vision de marque] Réinventer le récit hôtelier

Invité :

Jean-Philippe Nuel, architecte et architecte d'intérieur

Ergonomie - le design au service du bien être

Invités :

Frédéric SOFIA, designer
Karin GINTZ, directrice générale - Vitra France
Jason BRACKENBURY, Président - Flos France

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17/11/2025
EspritContract : le contract nautique, une part majoritaire chez CELIO

Depuis plus de dix ans, le secteur nautique structure l’activité de l’entreprise CELIO. Un domaine à part, dans lequel l’innovation du bureau d’étude joue un rôle primordial. Rencontre avec Thomas Liault, responsable de la branche contract de la marque.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles.Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Comment le contract structure votre activité ?

Aujourd’hui, le contract est un secteur important dans notre entreprise puisqu’il représente entre 15 et 20 % de notre activité totale, avec une croissance constante sur les quatre dernières années. C’est aussi une branche plurielle, qui se divise en quatre segments : le nautisme, par lequel nous avons commencé il y a dix ans et qui représente toujours plus de 80 % de notre activité ; les établissements de santé, comme les cliniques et les EHPAD ; l’hôtellerie, principalement l’aménagement de chambres dans des structures quatre étoiles ; et enfin un segment plus divers, comme le projet d’une école de gendarmerie sur lequel nous travaillons actuellement.

Vous parlez du domaine nautique, comment êtes-vous entré dans ce secteur ?

C’est par là que nous avons commencé le contract. Une entreprise travaillant avec Les Chantiers de l’Atlantique a été liquidée il y a une dizaine d’années, et comme il s’agissait d’amis, mon père, Alain Liault, aujourd’hui directeur de CELIO, a proposé de continuer leur activité au sein de notre société. Nous avons donc recruté la personne à la tête de leur bureau d’étude, le chargé d’affaires et le dirigeant de l’entreprise. C’est ainsi que nous avons mis le pied à l’étrier en 2014. Ce secteur reste extrêmement porteur pour nous : nous venons de signer un accord pour la réalisation de six navires de 2 000 chambres chacun, qui devraient être livrés au cours des trois prochaines années.

Quelles sont les différences entre ce domaine et l’hôtellerie classique ?

Pour les navires, nous travaillons uniquement sur les chambres de l’équipage et des passagers, tandis que dans l’hôtellerie, nous pouvons intervenir sur l’ensemble des espaces. La principale différence entre les chambres pour navires et celles pour hôtels réside dans le gain de place et la fonctionnalité : les modules doivent être légers. La culture du poids est particulièrement importante aux Chantiers de l’Atlantique, car elle implique moins de consommation d’énergie. Par ailleurs, la volonté de diversifier les intervenants et les entreprises sur des projets d’une telle envergure reste forte : il n’est pas possible de tout réaliser seul.

CDA Celebrity-edge ©CELIO

Comment votre bureau d’étude accompagne-t-il cette activité ?

Notre bureau d’étude compte six personnes sur les 180 présentes sur le site de La Chapelle Saint-Laurent. Nous avons choisi de ne pas le spécialiser afin de conserver une diversité d’approches. C’est souvent cette vision élargie et l’expérience acquise sur différents projets qui nous permet de trouver des solutions à des problèmes complexes. Notre bureau d’étude joue également un rôle important en termes de créativité, en étant force de proposition vis-à-vis des architectes avec lesquels nous travaillons.

Finalement, comment l’entreprise a-t-elle évolué depuis sa création ?

Quand mon grand-père a créé la société, elle fabriquait des lits de coin, des cercueils et de nombreux autres objets. Progressivement, elle s’est transformée et industrialisée. Lorsque mon père est arrivé, nous nous sommes spécialisés dans les armoires et les dressings, puis dans l’univers de la chambre. Nous sommes restés dans ce domaine jusqu’au milieu des années 2000, lorsque l’univers du salon a fait son apparition, suivi du contract une dizaine d’années plus tard. Cela nous a permis de nous diversifier.

Par opportunité, nous avions déjà réalisé ponctuellement des établissements de santé, mais nous avons décidé de miser sérieusement sur ce segment, à la fois en interne et en participant à des salons comme EspritContract. Il y a quatre ans, nous avons lancé un important projet d’investissement de dix millions d’euros : nous avons agrandi l’usine de 3 000 mètres carrés supplémentaires et mis en place un équipement industriel automatisé. Ce renouveau nous a permis d’entrer sur un nouveau type de marché, avec une capacité de production de petites séries rentables à partir de 15 ou 20 modules. Un nouveau champ des possibles s’est ainsi ouvert à nous !

Okko hôtel ©CELIO
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