Hervé Lemoine est reconduit à la tête du Mobilier national

Hervé Lemoine est reconduit à la tête du Mobilier national

Le Ministère de la Culture vient d’annoncer le renouvellement du mandat d’Hervé Lemoine à la direction du Mobilier national et des manufactures des Gobelins, de Beauvais, de la Savonnerie et des ateliers nationaux de dentelle. Rencontre avec un directeur engagé, qui nous fait part des objectifs des prochaines années.


2018-2021 : Un premier mandat tourné vers la valorisation des savoir-faire et de la création contemporaine

En prenant la direction du Mobilier national en 2018, Hervé Lemoine constate que l’institution est surtout connue pour ses collections importantes et sa mission d’ameublement des lieux officiels de la République, mais insuffisamment pour son patrimoine immatériel « pourtant considérable dans les savoir-faire des métiers d’art, avec des compétences rares. » Et cet aspect lui semble aussi important que le patrimoine matériel proprement dit. Au long de ces trois premières années, il cherche donc à les valoriser. Par ailleurs, il lui semble aussi important de montrer combien cette institution est tournée vers la création contemporaine, et ce depuis sa création : « Nous avons toujours créé avec les artistes contemporains de chaque époque, et aujourd’hui, nous travaillons aussi bien avec Françoise Pétrovitch qu’avec India Mahdavi. Cette dimension de la création dans le domaine du textile ou du design n’est pas forcément connue ou reconnue du grand public, c’est pourtant ce qui donne une grande modernité à l’institution, et sa grande singularité. »

Ce sera ainsi l’un des grands axes de communication, qui verra la participation de l’institution à de grands événements comme la FIAC, la Paris Design Week et la création de prix récompensant la jeune création. Car l’écosystème dans lequel intervient le Mobilier national se veut avant tout transgénérationnel, que ce soit pour la formation ou le soutien à la création.

Durant ce premier mandat, Hervé Lemoine s’est également attaché à rendre visible l’implication  de l’institution sur tout le territoire français : «Quand on parle de  Mobilier national, on se figure avant tout une institution parisienne alors que nous avons des manufactures partout en France : à Beauvais, Aubusson, Alençon… Nous travaillons avec tout un écosystème de partenaires, de maîtres d’art, de meilleurs ouvriers de France, d’entreprises du patrimoine vivant, que nous sollicitons partout sur le territoire en complément des compétences que nous avons en interne. À l’image des jeunes designers qui n’ont pas forcément les moyens d’être installés au cœur  de Paris ou en région parisienne, les maîtres d’art sont partout en France.  Et  une institution comme la nôtre peut être un soutien et un levier pour tout un écosystème dans tous les territoires. »

Un soutien à l’écosystème de la création

Pour Hervé Lemoine, l’importance est de penser une action en écosystème : « L’existence d’une institution telle que le Mobilier national, au XXIe siècle ne va pas de soi. Il n’est pas évident de considérer que l’Etat a encore des manufactures et des ateliers dans son giron, sauf s’ils contribuent à des recherches, à des créations, dans leurs domaines de compétences. » La mission de soutien à la création est fortement liée à la mission historique d’aménagement des lieux officiels de la République : « La finalité réelle est de montrer dans ces lieux de prestige l’excellence des savoir-faire et des métiers d’art, de l’art de vivre, des arts décoratifs et du design français. Et pour qu’on puisse l’accomplir, encore faut-il qu’il y ait des créateurs, des maîtres d’art… C’est donc aussi notre mission de les soutenir. »

La preuve par les faits : dès avril 2020, en pleine pandémie, le Mobilier national active un plan de soutien économique sur tout le territoire ( cf « Le Mobilier national est le mobilier de la Nation » 14/5/2020). Ce plan va-t-il être renouvelé, voire renforcé pour ce second mandat ? Hervé Lemoine est confiant : « Après ce que nous avons mis en place de façon expérimentale et dans l’urgence, à la fois pour les métiers d’art et la jeune création, nous allons rééditer ces plans par une mobilisation de crédits supérieure, avec un nouveau plan de restauration des collections et de commandes publiques. » Ainsi, l’institution devrait mobiliser environ un million d’euros en 2021 (soit le double de 2020), pour donner du travail à ces métiers et entreprises menacées par la disparition de la clientèle. « Notre rôle majeur est d’être un soutien à cet écosystème des métiers d’art, d’être un tremplin à cette jeune génération de créateurs, de faire émerger les Andrée Putman et les Pierre Paulin de demain. »

Le directeur de l’institution est très attaché à cette fonction sociale, notamment pour la jeune création design qui n’a pas actuellement les vitrines et les relais que sont les salons, foires et lieux de rendez-vous professionnels pour se faire connaître. « Nous allons donc rééditer un plan d’acquisition pour nos collections nationales de pièces de ces jeunes créateurs qui n’ont pas de visibilité publique pour faire face à la situation actuelle. Nous essayons aussi de travailler à la valorisation de ces pièces en utilisant l’ameublement de lieux officiels pour montrer la vivacité de cette jeune création. Nous réfléchissons à les déposer dans des ambassades à l’étranger, comme des pièces iconiques de la jeune création française. Il faut continuer de les aider pour passer cette période particulière qui freine leur insertion professionnelle.»

Un deuxième mandat ouvert à la recherche

Au cours de ce deuxième mandat, l’Atelier de recherche et de création du mobilier national devrait être renforcé pour accompagner davantage de projets, dans une volonté de développer le bureau d’études, notamment pour aider les jeunes créateurs dans les phases de prototypage.

Mais l’ambition est plus grande pour la mission du bureau d’études. « Je souhaite aussi nous réinvestir dans le champ social. À la création de l’ARC, cet atelier a très rapidement travaillé sur des grands projets, tels le mobilier pour équiper les Maisons des jeunes et de la culture, des programmes de recherche sur le mobilier de prison ou l’aménagement d’hôpitaux. Nous menions des chantiers de réflexion dans une conception « du design pour tous » : nous avons contribué à répondre à des besoins fonctionnels avec une réflexion esthétique ou formelle touchant un public très large. Cette fonction-là a été un peu mise de côté. Nous nous sommes concentrés sur la création de pièces uniques et de séries limitées qui, bien sûr, marquent l’histoire de la création et de la réflexion dans le design. Mais la crise actuelle incite à repenser certains services publics. Il est intéressant de profiter des plans de relance gouvernementaux pour participer à la réorganisation de certains services, certains espaces, pour les penser différemment. Nous pouvons apporter notre contribution à la recherche de solutions. »

Ce peut être une participation à des groupes de recherche pluridisciplinaires sur des questions telles que l’organisation de services de proximité dans un contexte de distanciation sociale, ou les réflexions sur l’organisation des EHPAD : « Après le Ségur de la Santé, des milliards d’euros sont sur la table pour repenser leur fonctionnement. Il nous semble que les designers doivent être mis à contribution pour répondre à ces questions. »

Un changement de statut à l’étude

Parmi les chantiers à venir, les équipes planchent sur un changement de statut. Le Mobilier national est actuellement un service à compétence nationale, à l’image du fonctionnement d’une DRAC. « Nous faisons beaucoup d’opérationnel, et ce statut crée de grandes difficultés pour mener à bien tous ces projets. Un changement viserait surtout à trouver un outil juridique adapté à nos objectifs. » Est cité en exemple un passage en établissement public administratif, à l’image des grands musées de France ou des écoles d’architecture. Cela donnerait à l’institution une autonomie juridique qui faciliterait la mise en place d’accords avec de nombreux partenaires, notamment privés.

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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23/4/2025
Ligne Roset/Cinna : une année 2025 pleine de nouveautés

Après la réhabilitation de son ancienne usine historique et l’ouverture d’une boutique Cinna au cœur de Lyon, le groupe Roset a présenté ses nouveautés 2025 au Palais de Tokyo, début avril. Entre une collection anniversaire pour les 50 ans de Cinna, une collaboration inédite avec la marque de vélos Origine, et l’enrichissement des collections outdoor et indoor, l’année démarre fort pour le groupe !

En janvier, Ligne Roset dévoilait son nouveau showroom de vente ainsi qu’un espace d’exposition au sein de son ancienne usine de Montagnieu, laissée à l’abandon depuis plus de 20 ans après le transfert des ateliers à Briord, à quelques kilomètres de là. La réhabilitation de ces espaces permet d’offrir à la fois un showroom professionnel de 450 m² et un espace outlet de 875 m², ouvert au grand public. Parallèlement, la marque a aménagé un lieu d’exposition dédié à l’évolution de sa production et à ses pièces emblématiques, tant pour Ligne Roset que pour Cinna. Quarante-deux pièces y sont mises en valeur, signées Jean Nouvel, Jean-Charles de Castelbajac, Philippe Starck ou encore Éric Jourdan. « Il nous manquait un lieu dédié à la création. Ce bâtiment permet désormais d’offrir une expérience complète au client », expliquait  notamment Laurent Pointet, directeur commercial France chez Ligne Roset.

Espace d'exposition Ligne Roset au sein du site historique de Montagneux, dans l'Ain © Groupe Roset

Un showroom Cinna à Lyon et une collection anniversaire pour les 50 ans

Inaugurée en juillet 2024, la première boutique physique Cinna a ouvert à Lyon, à deux pas de la place Bellecour. Pensé comme un espace d’inspiration pour les architectes et designers, ce lieu invite à « rêver son intérieur, dans une forme de poésie particulière », racontaient Antoine et Olivier Roset.

Quelques mois plus tard, pour célébrer les 50 ans de Cinna, la marque a présenté sa collection anniversaire au sein de l’installation Onirium, marquant ainsi un nouveau chapitre de design et de créativité. Parmi les nouveautés, on retrouve des rééditions enrichissant la collection consacrée à Pierre Guariche, tels que le bureau Président en noyer et la chaise 289.

Réedition du bureau Président, design : Pierre Garriche © Cinna

D’autres pièces existantes ont été repensées pour offrir un nouveau design, avec des proportions retravaillées alliant confort et esthétique. L’iconique Prado de Christian Werner se dévoile ainsi dans une version encore plus épurée et confortable, tandis que le sofa Uncover de Marie-Christine Dorner s’enrichit de dormeuses droite et gauche, pour encore plus de modularité.

Canapé Prado 2, design : Christian Werner © Cinna

Parmi les nouvelles créations : la table basse Rumaki d’Éric Jourdan, aux lignes arrondies, disponible en chêne blanchi ou frêne noir plaqué, ainsi que Hoggar d’Evangelos Vasileiou, inspirée du massif saharien éponyme. Côté luminaires, Soda Designers (Nasrallah & Horner) et le studio Shulab présentent respectivement la lampe Tilda et la lampe sur pied arquée Niji. Sebastian Herkner signe quant à lui la lampe indoor/outdoor Lambaa, conçue en aluminium laqué résistant aux UV, et pensée pour être facilement transportable. Côté accessoires, Constance Frappoli signe la gamme Convergence, une collection de tapis et coussins aux lignes géométriques et colorées, entièrement tuftée à la main. Marie-Aurore Stiker-Metral dévoile, de son côté le tapis Garcancia, également tufté à la main, en laine de Nouvelle-Zélande, ainsi que deux séries de vases : Purple Rain et Empreintes.

Lampe Lambaa, design : Sebastian Herkner © Cinna

Des nouveautés aussi chez Ligne Roset

Toujours dans le cadre d’Onirium, Ligne Roset a également présenté ses nouveautés 2025, alliant ainsi design, innovation et durabilité. Sebastian Herkner y propose trois nouvelles créations : l’extension de la collection Noka d’une part, avec une méridienne et un canapé, le bahut Scene décliné en deux tailles et multiples configurations, ainsi que la lampe Azores, dont la forme de l’abat-jour évoque les capes traditionnelles des femmes des Açores.

Lampe Azores, Canapé Noka, design : Sebastian Herkner / Table basse Quantique, design : Vincent Tordjman et collection de vases Alba © Ligne Roset

Guillaume Delvigne signe lui aussi de nombreuses nouveautés, dont la lampe Elio, dont l’abat-jour est fait en papier, pour une lumière douce et chaleureuse. Il propose aussi le bout de canapé Fragments, fabriqué avec Istrenn, un composite innovant à base de coquillages recyclés développé par l’entreprise française Malàkio. La table Sillage, réinterprétation de la table Intervalle par le designer, se décline désormais en version compacte et en huit finitions de bois massif, en harmonie avec la chaise Elly, disponible en hêtre ou noyer.

Chaises Elly, design : Guillaume Delvigne © Ligne Roset

Le designer Vincent Tordjman révèle la table basse Quantique, dont un plateau en verre fumé sublime ses pieds modulables en noyer massif. Benjamin Graindorge a imaginé quant à lui la collection de luminaires Nef, comprenant un lampadaire et deux suspensions, et dont les abat-jours en tôle d’acier perforée créent un effet ondulé pour une diffusion douce de la lumière. Toutes ces nouveautés s’accompagnent d’une collection d’accessoires à l’image de la série de miroirs Kiosk de Philippe Nigro, pour un ensemble de pièces complet.

Collection de luminaires Nef, design : Benjamin Graindorge © Ligne Roset

Une collaboration inédite avec Origine

En complément de ses nouveautés mobilier et accessoires, Ligne Roset crée la surprise avec une collaboration originale avec Origine, marque française de vélos. Ensemble, ils ont conçu une édition limitée du vélo de route Fraxion GTR. Une rencontre pour le moins inattendue mais qui n’en demeure pas moins harmonieuse, mariant esthétique, innovation et exigence technique. « Ligne Roset x Origine, c’est avant tout une belle rencontre humaine et une communauté bienveillante de passionnés de création, de design et de vélo », confiaient Olivier et Antoine Roset. Si le Fraxion GTR est un modèle emblématique d’Origine, pensé pour la vitesse et la précision, sa version avec Ligne Roset se distingue par 10 teintes Pantone exclusives appliquées au cadre, aux roues et à la tige de selle, ainsi que par un habillage en cuir raffiné, avec surpiqûres sur rubans de cintre et selles. Origine y garantit les performances techniques, donnant naissance à un vélo à la fois élégant et performant.

Vélo Ligne Roset x Origine © Ligne Roset
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18/4/2025
La Fondation, rénovation hors pair

Brazil, c’est un peu l’esprit qui vous submerge quand vous entrez dans les locaux de La Fondation, 40 rue Legendre à Paris, trois bâtiments réunis par le promoteur immobilier Galia, conçu avec Philippe Chiambarretta Architecture, dans un esprit très Fondation Cartier ou LaFayette Anticipations. La direction artistique du projet a été assurée par Roman & Williams.

Étonnamment, on trouve dans ces 10 500 m2, un hôtel cinq étoiles, un café brasserie, un restaurant bistronomique, un bar en rooftop/terrasse, une piscine semi-olympique, un spa, hammam, sauna, un mur d’escalade de 10 m, un espace d’exposition et d’événement, des jardins suspendus et…des bureaux.

Dix années de travaux

Il a fallu dix années de travaux au Groupe Galia, une entreprise familiale qui restructure les bâtiments obsolètes en hôtels 5 étoiles ou en Auberge de Jeunesse, pour aboutir à ce projet luxueux. En 2012, Galia achète non loin des Batignolles, un ancien parking avec une rampe d’accès reconnaissable entre mille, à l’image de la rampe du Musée du Quai Branly et trois autres bâtiments voisins, avec l’ambition de créer un lieu de vie, un hôtel et des bureaux où l’on puisse vivre « comme à l’hôtel ». L’agence Roman & Williams qui a fait l’Hôtel Le Standard à New-York, un lieu unique, du spa à la petite cuillère, s’est attaché au projet avec l’ambition d’afficher un bilan carbone au plus bas, tout en exposant des œuvres artistiques et en organisant des expositions non-stop sur l’année en particulier dans la rampe.

© Romain Ricard pour la Fondation

L’exercice de la transformation

Philippe Chiambarretta, l’architecte, rapproche son projet de celui d’un cinéma, comme aux Halles, coincé entre la piscine, le spa et les bureaux… un projet très hybride, avec les mêmes services pour tout le monde. « L’exercice de la transformation pour des questions d’environnement, de préservation et de réemploi in situ, c’est l’avenir même de l’architecture, expliquait-il. Même avec un existant très contraint, il est possible d’en révéler le charme et de le rendre plus humain. Pour quiconque habitué à vivre dans des lofts, le Quartier Central des Affaires parisien et sa hauteur sous plafond à 2,70 m peut être très ennuyeux mais c’est un des enjeux de l’architecture de l’avenir : réinventer des usages et travailler avec des architectes d’intérieur pour imaginer un scénario et une mise en scène de terrasses, qui amènent la fraîcheur exigée par la hausse des températures, due au dérèglement climatique. »

© Romain Ricard pour la Fondation

Un lieu exceptionnel

Pour Terlia, l’exploitant, c’est un lieu exceptionnel qui sort de la routine, qui mixe, travail, loisir et bien-être. Les nouveaux locataires - La CCI, Data Brick, le Cabinet Bartle Management et Galia - l’ont bien compris. L’offre en restauration est très présente avec un restaurant en bas, avec un chef Thomas Rossi, un ancien de chez Piège. Au 10ème étage, le rooftop a été aménagé pour des soirées cocktails sur mesure. En sous-sol, à côté de la salle de sport équipée en Technogym, on trouve un coffee shop et un juice bar protéiné.

© Salem Mostefaoui pour PCA

Amélie Maison d’Art a assuré la curation et gère la programmation culturelle à l’année, du DJ set avec un auditorium de 80 places, au décor des espaces communs pour vivre ensemble harmonieusement. C’est un lieu unique pour des clientèles ‘différentes’ parce qu’ici « on prend soin de vous » avec un luxe discret et le sentiment d’hospitalité au sein de tous les espaces se ressent dès le premier pas. À l’Accueil, les 28 plafonniers en laiton et verre ont été soufflé bouche par les verreries de l’île de Bréhat. Le restaurant propose son menu Piège sur des plateaux de table en marbre jaune de Sienne aile d’avion, monté sur des pieds cannelés en chêne et inox poli. Sur les murs, l’œuvre de Vedran Jakšić est composée de 48 panneaux en chêne massif sculptés et teintés à la Lina Bo Bardi. Le bas-relief du bar est signé du même artiste. Ailleurs, l’œil avisé reconnaîtra du LC1 de Charlotte Perriand pour Cassina, des canapés Arflex ou des fauteuils Wittmann. Le comptoir du bar de la Brasserie en étain a été réalisé par les ateliers Etain de Lyon. Du presque local.

© Romain Ricard pour la Fondation

The place to be

Les bureaux ont été livrés en septembre 2024, pour 3 ou 6 ans. La Fondation est une résidence d’esprit(s) libre(s) disponible pour une location de 2, 3, 6, ou 9 ans dans des espaces déjà décorés, de 750 m2 minimum à 5000 m2. Une rénovation de 10500 m2 en totalité avec un hôtel de 3000 m2, avec 58 chambres et 3 suites, et un premier prix à 300€ la nuitée. Les 1500 m2 du toit terrasse et du jardin apportent de la fraîcheur. Les 2000 m2 des espaces sportifs (abonnement à l’année 2700€), et le soin breton Ho Karan (Je t’aime) développé pour le Spa, en font un futur to-be lieu.

© Salem Mostefaoui pour PCA
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4/4/2025
La Kasbah Tamadot, le luxe d'une nuit dans l'Atlas

Créée par Richard Branson, Virgin Limited Edition est une collection d’hôtels aux architectures inscrites dans leurs environnements comptant parmi les plus beaux de la planète.

Après la téléphonie, l'aérospatiale ou encore la musique, Richard Branson s'est lancé depuis plusieurs années dans le secteur de l’hôtellerie de luxe. Comptant neuf établissements, Virgin Limited Edition propose aux clients une expérience de voyage basée sur le bien-être et le dépaysement. Implantés aux quatre coins de la planète, de la Suisse au Kenya en passant par les îles vierges, l’entrepreneur britannique mise sur des lieux atypiques et majestueux où la beauté du paysage souligne l'architecture. Cette dernière, imaginée en cohérence avec la culture locale, offre un voyage sensoriel et visuel. C'est dans cet esprit qu'a été conçue la Kasbah Tamadot, nouvelle adresse de la prestigieuse liste de destination du groupe.

© Virgin Limited Editon

Les mille et une vie

Construite dans les années 1920 comme résidence du gouverneur local, la Kasbah Tamadot est implantée dans le petit village d’Asni, au pied des montagnes de l'Atlas, au Maroc. Ancienne propriété de Luciano Tempo, antiquaire et collectionneur italien, elle est acquise par Richard Branson en 1998. Une transaction qui comprend notamment un entrepôt rempli d'objets d'art, pour certains encore visibles dans le bâtiment. Rénové en profondeur en 2005 par Yvonne Golds de Real Studios, il devient un hôtel où s'entremêlent la douceur de vivre et le caractère historique et mystérieux des kasbah traditionnelles. Lorsqu'en 2023, le séisme frappe le nord du Maroc, le bâtiment est touché, nécessitant une seconde rénovation. C'est à ce moment-là que six riads et un second restaurant, Asayss, sont ajoutés au plan initial ainsi que dix tentes berbères.

© Virgin Limited Editon

Un décor naturel

Voulue en harmonie avec le paysage paisible dans lequel elle s'intègre, la Kasbah Tamadot demeure, malgré ses multiples évolutions et son esprit luxueux, dans l'esprit berbère. Dessiné autour d'un bâtiment central entouré d'escaliers menant à diverses cours et terrasses, le complexe offre une atmosphère reposante et intimiste grâce à ses hautes façades crénelées couleur ocre. Ponctué de patios verdoyants, chaque niveau s'ouvre sur l'extérieur. Conçue par Luciano Tempo, la terrasse de la piscine devenue un lieu de vie central de l'hôtel, offre une vue dégagée sur la chaîne de montagne environnante.

Sous les toits en toiles de tentes imaginés comme un hommage au style de vie ancestral, la décoration intérieure invite au dépaysement. Les objets chinés dans les souks de Marrakech et d'ailleurs et les pièces léguées par l'ancien propriétaire, sont mises en valeur par les travaux d'artisans tisserands locaux visibles dans la plupart des quinze chambres, toutes de couleurs différentes. De quoi se ressourcer pendant quelques jours, à l'écart du tumulte des grandes villes, avant de peut-être prolonger l'expérience à l'autre bout du monde.

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2/4/2025
La 8e Biennale Émergences se tiendra du 10 au 13 avril

La 8e édition de la Biennale Émergences se tiendra à nouveau au Centre national de la danse, du 10 au 13 avril. Intitulée « 9ter, destination métiers d’art », cette nouvelle édition propose de découvrir le travail de 56 créateurs minutieusement sélectionnés.

Avec près de 3 000 visiteurs recensés lors de l’édition 2023, la Biennale Émergences revient pour une nouvelle édition, toujours en partenariat avec Est Ensemble. Le commissariat a de nouveau été confié à Hélèna Ichbiah et Véronique Maire, déjà à l’œuvre lors de l’édition précédente. Ensemble, elles ont sélectionné 56 participants parmi plus de 300 candidatures, afin de mettre en valeur le meilleur de la création contemporaine.

L’objectif principal est de valoriser la création locale — 70 % des projets retenus sont issus du territoire — tout en représentant une scène émergente avec des profils variés. Certains créateurs sont jeunes diplômés, d'autres plus expérimentés, avec une tranche d’âge allant de 24 à 67 ans, offrant un véritable éventail d’approches et de sensibilités. L’édition 2025 est parrainée par Samuel Accoceberry et Bruce Cecere, fondateurs de la marque SB26, qui présenteront également, en marge de l’exposition principale, une sélection de leurs créations.

Une édition articulée en six tableaux

Pour structurer le parcours de la Biennale, les deux commissaires ont défini six « tableaux », construits autour des projets sélectionnés : Ouvrage moderne, Nature crue, Nouvelle excellence, Super simple, Futur archaïque, Non standard. « Cette édition s’articule autour de la transmission et du lien entre visiteurs et exposants. Ce qui est le plus important, c’est de rendre visible au plus grand nombre », confient-elles. Chaque tableau propose une expérience immersive pour découvrir les démarches créatives à travers dessins, maquettes, prototypes, échantillons, vidéos et objets finis.

Les 56 créateurs se répartissent comme suit :

• Ouvrage moderne : Atelier Dreieck, L’Établissement, Grégory Lacoua, Laurel Parker Book, Atelier Noue, P+L Studio, Studio Poudre, Atelier ST, Julia Trofimova — une sélection autour de l’innovation contemporaine, entre tradition et modernité.

© Noue Atelier

• Nature crue : Atelier Baptiste & Jaïna, Julie Bergeron, Cédric Breisacher, Abel Cárcamo Segovia, Luce Couillet, Materra Matang, Sara Mauvilly, Christine Phung & Célia Nkala, Fanny Richard, Colombe Salvaresi, Alice Trescarte, Céline Wright & Johan Després — des créateurs inspirés par la nature, ses matériaux et ses textures.

© Fanny Richard

• Nouvelle excellence : ansu studio, Xavier Brisons, La Compagnie du Verre, Atelier Font & Romani, Quentin Vuong, Christine Mathieu, Eudes Menichetti et Audrey Schaditzki — une mise en lumière du travail d’orfèvrerie, avec un souci du détail et des savoir-faire d’exception.

© Quentin Vuong

• Super simple : Pauline Androlus, César Bazaar, Théo Charasse, Guillaume Delvigne, Pierre Layronnie, Studio Lauma, Laure Philippe et Hermine Torikian — ici, l’évidence n’est jamais banale, portée par le principe « less is more ».

© Theo Charasse

• Futur archaïque : Chloé Bensahel, Jean-Baptiste Durand, Jules Goliath, Joris Héraclite Valenzuela, Marion Mailaender + Atelier Delisle, Baptiste Mairet, Marion Mezenge, Lou Motin, Studio Noff, Studio Quiproquo, Raphaël Serres, Alec Vivier-Reynaud, Lucas Zito Studio — une réflexion sur la mémoire comme levier pour penser le monde de demain.

© Jules Goliath

• Non standard : Wendy Andreu, Stéven Coëffic, Jonathan Cohen, Jean Couvreur, Prisca Razafindrakoto, Baptiste Vandaele — des créateurs qui explorent de nouvelles techniques industrielles ou remettent en question la production de série.

© Steven Coëffic

Des ateliers et animations en parallèle

En marge des six tableaux qui composent l’exposition principale, des ateliers seront proposés tout au long de l’événement, animés notamment par la Galerie du 19M, le fonds de dotation Verrecchia, et le GRETA ébénisterie du lycée Eugène Hénaff de Bagnolet.

La Biennale Émergences ouvrira ses portes le jeudi 10 avril et se tiendra jusqu’au dimanche 13 avril au Centre national de la danse (CND) à Pantin. Une exposition gratuite, qui s’impose comme un rendez-vous francilien incontournable pour les passionnés - ou non !- de design et de métiers d’art.

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