Le programme du Wanted Design + ICFF 2023
Salon Wanted Design + ICFF, New York © Jenna Bascom

Le programme du Wanted Design + ICFF 2023

Les salons WantedDesign + ICFF Manhattan reviennent du 21 au 23 mai au Javits Center à New York. Plus de 400 marques en provenance de 30 pays sont attendues. Programmation, événements, nouveaux espaces… Voici les temps forts de cette édition.

Après un retour « à la normale » sur l’édition 2022 qui avait réuni 378 exposants originaires de 23 pays, l’organisation de WantedDesign + ICFF Manhattan compte bien faire durer son succès avec un nouveau programme riche en événements, présentations et discussions. Une nouvelle édition évoluée puisque les co-fondatrices de Wanted Design, Odile Hainaut et Claire Pijoulat, deviennent cette année directrices de marque de l’ICFF et de WantedDesign. « Pour notre première année en tant que directrices de marque de l’ICFF et de WantedDesign, nous sommes ravies de nous appuyer sur l’enthousiasme et la forte fréquentation du salon de l’année dernière pour apporter une programmation fraîche et inspirante et de nouveaux espaces de design au Javits Center« , ont-elles déclaré. Elles poursuivent : « Ce nouveau rôle nous permet de créer un plan d’étages plus cohérent afin d’améliorer l’expérience des visiteurs. Nous apportons du design provenant de marques établies et émergentes du monde entier, y compris de nouveaux pavillons nationaux et une exposition spéciale sur le design américain appelée « The Crossroads« .

Un programmation riche en talks

Durant les trois jours du salon, près de 100 références du design, créateurs de changement et talents émergents interviendront dans le cadre des ICFF + WantedDesign Manhattan Talks, sur la scène principale et dans l’espace Oasis. Au programme : une gamme de sessions de panel, de présentations d’ouverture et de discussions intimes pour examiner l’avenir du design résidentiel et commercial. Parmi les personnalités annoncées pour y participer : Snøhetta, Patricia Urquiola, David Rockwell, Young Huh, Sasha Bikoff, Giulio Cappellini, John Edelman, Simone Vingerhoets, Mavis Wiggins ou encore Kia Weatherspoon, designer de l’année 2022. Le programme complet des talks 2023 est à retrouver ici.

Un nouvel espace dédié au design américain : « The Crossroads »

The Crossroads offre un condensé du design américain dans ses multiples formes. « L’une des premières décisions que nous avons prises en tant que directrices des marques des deux foires a été de mettre l’accent sur le design américain et d’offrir un point de vue et un panorama sur les tendances les plus établies et les plus récentes. Nous avons réfléchi à de nouvelles façons d’organiser l’espace d’exposition et de créer un format différent pour présenter les produits. » continuent Odile Hainaut et Claire Pijoulat. Pour ce nouvel espace, les salons se sont associés avec le groupe Rockwell. Un nouvel espace dont elles sont fières et qu’elles espèrent pouvoir développer davantage dans les années à venir. Unis par l’esprit d’entreprise, l’individualité et l’amour de la fabrication, cette vitrine de designers et de studios donne le coup d’envoi d’une conversation sur ce que le design américain peut signifier.

La création de nouveaux lieux

L’un des changements les plus importants apporté consiste en la création de nouveaux espaces où les participants pourront se rencontrer, se détendre et se restaurer, tant à l’ICFF qu’à Wanted Design Manhattan. Parmi les nouveautés, l’espace d’accueil, conçu par Moooi, sera un lieu chaleureux et accueillant pour tous. Il présentera notamment Nika Zupanc, la dernière collection de Moooi. Les visiteurs pourront également découvrir le nouveau restaurant doté de stands inspirés de New York, sponsorisés par Mecho Shade et meublé en partenariat avec Be Original Americas et ses membres Chilewich, Anglepoise, Heller, Kartell, Herman Miller et Knoll. L’espace WDM Café x Caesarstone sera quant à lui un lieu de rencontre et de réseautage pour les participants, crée avec le soutien de Heller, Fyrn, Tala, Turf et Mohawk. Le traditionnel espace Oasis sera également de retour, pour permettre aux visiteurs de se détendre, se rencontrer et écouter les débats. Un espace qui sera meublé cette année par Normann Copenhagen, FilzFelt et Kasthall.

Sur le salon Wanted Design, dans la continuité de son édition précédente, plusieurs espaces seront de retour. D’abord, School Exhibit, un espace offert à de jeunes étudiants en design issus d’écoles de design du monde entier. Outre la présentation de leurs projets, les étudiants auront l’occasion de recevoir des commentaires, de bénéficier d’un mentorat et de nouer des contacts avec des professionnels du design bien établis. Design Milk et Alessi, partenaires de cette édition, examineront les projets pour sélectionner les « étudiants à suivre » et annonceront les gagnants lors de la cérémonie de remise des prix le 22 mai sur la scène des Talks.

Le Lauchpad, plateforme créée pour les designers émergents afin de présenter de nouveaux concepts et prototypes de meubles, d’accessoires pour la maison et d’éclairage, sera lui aussi présent en partenariat avec Design Milk et Clever et sponsorisé par American Standard. Il comprendra près de 70 projets de designers originaires de plus de 23 pays. Les gagnants du concours Best of Launch Pad seront sélectionnés par un jury de professionnels renommés de l’industrie : Giulio Cappellini, fondateur, Cappellini, Andrea Cesarman, cofondateur, Design Week Mexico, Jerry Helling, président et directeur créatif de Bernhardt Design., Jean-Jacques L’hénaff, chef de file, LIXIL Global Design AMERICAS, Jennifer Olshin, directrice fondatrice et associée, Friedman Benda et Kia Weatherspoon, présidente et fondatrice, Determined by Design, le tout dirigé par Amy Devers de Clever.

Le Look Book est lui aussi de retour en 2023. Un espace portfolio avec de 50 participants, présenté par le partenaire média Dezeen. Ayumiya, Caleb Ferris, Concrete Poetics, Ian Love Design, Mana Sazegara, NJ Roseti, Simon Johns, et thehighkey sont de retour, tandis que Ayako Aratani, Bestcase, Costantini Design, Elizabeth Lyons Glass, Forces at Play et Natan Moss Design font partis des nouveaux exposants. ECO Solidarity, le mouvement de design multidisciplinaire dont l’objectif est de créer un monde meilleur, présentera en parallèle plusieurs studios européens à Wanted Interpretation. Enfin, l’espace Wanted Interiors, qui comprend des participants tels que Turf, Heller et une sélection de studios internationaux dans des installations interactives et immersives sera à nouveau conçu par Rodolfo Agrella, parrainé par David Weeks Studio et Ligne Roset, pour célébrer le 50e anniversaire de l’emblématique Togo, conçu par Michel Ducaroy.

Remise de prix des ICFF Editors Awards et ICFF Interiors

Ouverts à tous les exposants, les ICFF Editors Awards récompensent les meilleurs designs dans 12 catégories de produits ainsi que le prix Best in Show. Les lauréats 2023 seront annoncés le 22 mai sur la scène principale des ICFF + WantedDesign Manhattan Talks. En parallèle, la 43e édition des ICFF Interiors Awards récompensera les travaux de design les plus remarquables et décernera le prix du designer de l’année le 22 mai, dans l’espace DIFFA by Design au Javits Center.

Rédigé par 
Maïa Pois

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12/9/2025
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Grands Prix de la Création : découvrez les lauréats 2025

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Organisés par le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’art (BDMMA), les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris récompensent depuis sa création en 1993 des créateurs engagés ayant une pratique à la fois innovante, responsable et ancrée dans les réalités contemporaines. Cette édition a comme chaque année récompensé huit lauréats dans les domaines de la mode, du design et des accessoires, soulignant la vitalité d’une scène parisienne en constante évolution. Pour cette édition, le jury était présidé par le designer Mathieu Lehanneur.

Un tremplin sans précédent

Plus qu'une reconnaissance, ces prix constituent un véritable tremplin comme l’a rappelé Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris : “Plusieurs anciens lauréats ont participé aux Jeux olympiques de Paris 2024, témoignant de la portée concrète de ce soutien institutionnel.” Un appui sur lequel les créateurs pourront s’appuyer pour développer des projets célébrant la perméabilité entre l’art et la poésie à l’image des créations picturales de Lucille Boitelle, mais également plus prospectifs et technique comme en témoigne le travail de Chloé Bensahel, mêlant fibres textiles et matériaux conducteurs, ou enfin célébrant la pluralité culturelle de la France en célébrant les savoir-faire guadeloupéens comme le fait le studio dach&zephir.

Catégorie design

  • Prix Révélation : Sacha Parent & Valentine Tiraboschi
Sacha Parent & Valentine Tiraboschi © Luc Bertrand
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ZÉSANT ©_dach&zephir

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Cèucle, 2025 Summer edition © Julie Perrot
  • Prix Engagement : Jeanne Friot
© Jeanne Friot

Catégorie accessoires

  • Prix Accessoires de Mode : Émilie Faure & Serge Ruffieux (13 09 SR)
Collection Automne-Hiver 2023 © 13 09 SR
  • Prix Accessoires Bijoux : Elia Pradel (Anicet)
Anicet © Elia Pradel

Un soutien structurant

Chaque lauréat bénéficie d’une dotation de 18 000 €, financée par la Ville de Paris et le Fonds pour les Ateliers de Paris, en partenariat avec des acteurs clés du secteur : Galeries Lafayette, Francéclat, ADC, ESMOD, entre autres. Aussi, les lauréats du prix Engagement auront un espace dédié lors du salon Maison&Objet tandis que le Prix Révélation se verra offrir un espace pendant la Paris Design Week ainsi qu'une résidence au Campus Desgin et Métiers d'Art. Ils auront également tous un espace lors du  salon Collectible. Enfin, en termes de visibilité, les lauréats pourront compter sur le soutien des différents partenaires médias de l'évènement, dont Intramuros fait notamment partie.

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16/9/2025
Arnaud Lapierre assoit son assise au ministère de la Culture

Dans le cadre de sa rénovation, le ministère de la Culture se dote d’une assise hybride imaginée par le designer Arnaud Lapierre.

C’est un banc sur lequel on hésiterait presque à s’asseoir. Objet hybride, mi-assise mi-tapis, Rondin est une création du designer Arnaud Lapierre imaginée dans le cadre du regroupement des bureaux du ministère de la Culture, rue des Archives. Mené conjointement avec le Mobilier national, dont les collections comptent notamment les tables basses Cuts et Layers du designer ainsi que sa lampe Fold, l’appel à projet avait « pour seule contrainte son intitulé : une banquette » explique Arnaud Lapierre. Questionnant l’identité des zones d’accueil « généralement caractérisée par un tapis et des poufs », le designer souhaitait « attribuer au tapis la fonction d’un meuble qui aille au-delà d’une zone d’assise et d’attente primaire. » Imaginée pour susciter une l’émotion des visiteurs, la pièce trouve sa place en plein cœur de l’hôtel historique de Rohan.

Banquette Rodin, design Arnaud Lapierre

Une création en trompe-l’œil

Imposante avec son diamètre de presque cinq mètres, la création d’Arnaud Lapierre a été réalisée par l’ARC (Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national). Une manière de mettre en avant les missions du Ministère et avec elles, les savoir-faire des artisans de Mobilier national sur des œuvres contemporaines. Composé d’un cylindre en mousse de soja pour garantir le confort de l’assise, le Rondin se part à chacune de ses extrémités d’un module en chêne des marais. « Un bois naturellement foncé, creusé sur une quarantaine de centimètres et agrémenté d’une plaque d’inox donnant l’illusion que le Rondin est entièrement creux. » Recouverte d’un tapis en laine tuftée réalisé par la tapisserie Robert Four d’Aubusson pendant 4 mois, la pièce a été pensée pour habiter l’espace. Une cohabitation entre design et architecture, renforcée par le choix des couleurs. Inspiré par les couleurs du tableau « Triomphe sur l’amour par les dieux » peint par Antoine Coypel au XVIIIe siècle et installé au plafond de la salle, Arnaud Lapierre a décidé de « coder l’œuvre afin de la retranscrire fidèlement en pixels. » Une démarche dont résulte un camaïeu tramé de 500 nuances. Un parti-pris esthétique fruit d’un dialogue entre les époques et les disciplines.

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15/9/2025
Jean-Baptiste Fastrez signe une collection avec Monoprix

Monoprix dévoile sa collection annuelle réalisée en partenariat avec la villa Noailles et un designer. Cette année, la marque s’est associée à Jean-Baptiste Fastrez pour la réalisation d’une collection chromée aux reflets futuristes.

Lauréat du Grand Prix du jury de la Design Parade Hyères en 2011, le designer Jean-Baptiste Fastrez s’est associé à cette institution et Monoprix. Une collaboration pour laquelle le créateur également scénographe a imaginé un ensemble de quinze petits objets décoratifs allant du bougeoir au tabouret en passant par le miroir. Focus sur l’esprit de cette collection en vente à partir du 16 septembre.

Bougeoirs © Jean-Baptiste Fastrez

Pourquoi avoir accepté cette collaboration avec Monoprix ?

Monoprix est pour moi l’une des dernières entreprises grand public à valoriser le travail des designers indépendants, car la plupart des marques ont aujourd’hui des bureaux de création intégrés. Et puis, travailler avec Monoprix, c’est également concevoir des objets pour tous, pas seulement pour une certaine partie de la population ou un petit nombre d’institutions et ça, c'était très stimulant ! D’autant qu’il y a avec Monoprix un côté très statutaire. On rentre presque dans une dimension patrimoniale, notamment en écho à Prisunic.

Votre travail de designer est souvent basé sur un jeu de contrastes qui interroge l’objet. Est-ce que cela a aussi été le cas dans cette collection ?

Oui, bien sûr, mais davantage sur la phase d’imagination. Je me suis beaucoup inspiré de l’architecture des villes utopiques, que ce soit The line, l’immense projet controversé dans le désert saoudien avec des formes post-modernes, ou le cinéma de science-fiction évidemment. Je pense à des films comme “2001, L’Odyssée de l’espace” de Stanley Kubrick ou encore “Interstellar” de Christopher Nolan et le robot chromé que l’on y voit. De manière générale, ce sont surtout les objets liés au futur. Mais ce qui est amusant, c’est que l’on peut aussi y voir une certaine résonance avec la vieille vaisselle un peu Art déco, à la Puiforcat, que l’on peut retrouver chez nos grands-parents. La notion de confrontation se trouve surtout dans les époques et dans les styles.

Tabouret ©Jean-Baptiste Fastrez

Sans surprise, cette nouvelle collection est encore extrêmement visuelle de par son matériau. Pourtant, elle semble encore très différente de vos autres créations ? 

Souvent, Monoprix demande aux créateurs de refaire ce qu’ils font habituellement, mais sous le branding de la marque. Je n’avais pas du tout envie de refaire les formes très rondes que l’on m’associe, à l’image du miroir mural Zodiac que j’ai fait pour Moustache en 2021. J’ai donc dû travailler un nouveau visuel. Le temps de développement étant trop court pour faire du verre, j’ai travaillé l’acier. Comme nous sommes globalement tous attirés par ce qui brille, j’ai d’abord réalisé des prototypes avec des vernis de couleurs. C’était une manière de donner un côté silverware à mes pièces. Mais rapidement, on m’a proposé d’utiliser des bains de chrome coloré. C’était quelque chose que je n’avais jamais essayé et j’ai beaucoup aimé le résultat. Des pièces ultra réfléchissantes, qu’on n'a pas l’habitude de voir, un peu comme des miroirs violet, jaune, bleu ou simplement argentés.

Le shooting de la collection est lui aussi assez surprenant. Pouvez-vous nous en dire plus ?

D’habitude, les shootings ont souvent lieu dans des maisons idéales, au bord d’une piscine etc… Nous avons réalisé le nôtre dans le désert des Bardenas dans le nord de l’Espagne. Je me suis dit que changer le cadre changeait la place des objets. C’était donc une manière de rendre la collection plus abstraite. Le désert fonctionnait bien car il faisait écho à mes inspirations, à la vie sur Mars et aux robots d’exploration. C’est d’ailleurs dans cette optique là que les photos ont été réalisées au ras du sol, comme pour donner l’impression qu’il s’agit d’édifices extraterrestres. Et puis cette esthétique chromée en plein milieu d’une zone aride, crée un contraste qui renvoie beaucoup à une vision futuriste selon moi. Ça renforce l’aspect organique et à la fois synthétique des formes qui font l’identité de la collection.

Miroir avec découpe ©Jean-Baptiste Fastrez
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