Jean-Philippe Nuel : "il ne faut pas oublier l'hôtel comme espace de socialisation, il faut d’emblée dire que l’après- crise restera l’ambition de mieux partager"

Jean-Philippe Nuel : "il ne faut pas oublier l'hôtel comme espace de socialisation, il faut d’emblée dire que l’après- crise restera l’ambition de mieux partager"

Irons-nous à l’hôtel – ceux-ci sont en train de rouvrir progressivement – comme nous y allions avant ? Certainement pas, si on en croit l’architecte Jean-Philippe Nuel, très en vue pour ses nombreux projets d’aménagement dans le domaine hôtelier. Changements de court et de long terme, mesures de distanciation sociale, revalorisation de la chambre comme espace protecteur, matériaux et ambiances hygiénistes, essor du sans contact… invité du deuxième webinaire organisé le 30 avril dernier par l’Ameublement français et les magazines Intramuros et Courrier du Meuble, l’intéressé a livré ses réflexions tous azimuts sur les mutations du secteur.

À quoi ressemblera l’hôtel, selon l’expression consacrée « du monde d’après » le Covid-19 ? On sait que, confinement oblige, les établissements hôteliers sont aujourd’hui en grande majorité fermés, et que les clients ne reviendront que s’ils ont l’assurance qu’ils ne risquent pas de contracter le virus. Pour Jean-Philippe Nuel, invité du deuxième webinaire de l’Ameublement français organisé il y a quelques jours, les clients attendent aujourd’hui des changements, que toute la chaîne d’intervenants, du maître d’ouvrage aux entreprises de travaux, doivent entendre pour y apporter des réponses appropriées.

Un contexte de transition

En introduction à son intervention, Jean-Philippe Nuel a évoqué le contexte très particulier que nous traversons actuellement. En raison du confinement, les chantiers hôteliers sont à l’arrêt, tandis que les perspectives économiques incertaines ont conduit beaucoup de décideurs à interrompre les projets qui sont en phase d’études. Ce qui a provoqué pour l’architecte d’intérieur une réorganisation du travail : une partie des salariés de l’agence – qui emploie une quarantaine de collaborateurs en temps normal – a été mise en chômage partiel, tandis que les autres ont adopté un fonctionnement en télétravail. L’attitude des maîtres d’ouvrages se révèle néanmoins très différente par rapport à la crise : si certains jouent la prudence, et se mettent dans une position d’attente, d’autres au contraire sont très proactifs, et profitent de cette période d’arrêt de l’activité pour réinventer leur établissement, et proposer un regard neuf aux clients qui reviendront après la crise.

Studio Jean-Philippe Nuel, Sofitel, Rome © Gilles Trillar

Mesures immédiates et changements à long terme

Pour l ’architecte d’intérieur, il ne fait pas de doute que la crise sanitaire va profondément impacter l’univers hôtelier, mais il faut selon lui distinguer ce qui va changer à court terme et dans la durée. « Les hôtels vont devoir immédiatement réaliser des aménagements, pour garantir la sécurité des clients, et faire en sorte que l’hôtel ne soit pas un lieu de contamination au Covid-19. Les mesures barrières imposées par les pouvoirs publics seront donc mises en œuvre et adaptées au contexte hôtelier, à savoir le respect de la distanciation sociale, des écrans pour séparer les convives à table, peut-être des cheminements pour éviter que les gens ne se croisent, la suppression des buffets qui créent de la proximité, etc. C’est un vrai changement de cap car depuis des années, le mouvement était au contraire dans le sens de la convivialité, du partage des espaces, alors qu’il faut maintenant cloisonner. » Ces mesures étant de court terme, les hôteliers seront particulièrement intéressés par les aménagements à la fois simples à réaliser et économiques.

« D’autre part, cette crise crée un précédent, qui fait qu’il y aura un avant et un après Covid-19, ce qui va générer des nouvelles attentes de la part des clients. Il faudra donc dorénavant, dans une réflexion sur le long terme, intégrer la composante sanitaire dans les aménagements », ajoute l’architecte d’intérieur. Si les traductions concrètes seront précisées par la suite, on peut penser que les grandes salles de restaurant seront fragmentées en petits espaces plus protecteurs, qu’on pourra aménager de façon modulaire et flexible.On peut aussi envisager le développement de tout un paradigme« hygiéniste » – avec des ambiances plus claires, une attention portée à la qualité de l’air, jusqu’au contenu plus sain de l’assiette – qui favorise le bien-être, et s’adresse à l’inconscient de clients pour qui la santé est devenue une préoccupation majeure.

Un nouveau statut pour la chambre

Dans ce contexte, Jean-Philippe Nuel prévoit un retour au premier plan de la chambre : « Après avoir beaucoup investi dans les parties communes, on va s’intéresser à nouveau à la chambre en tant qu’espace privé, qui va devenir un cocon protecteur pour le voyageur, et un espace de vie multi-usages ». Autrement dit, on ne va pas seulement y dormir, mais aussi y concentrer un ensemble d’activités comme prendre ses repas, recevoir des visiteurs, organiser un dîner, voire une séance de home cinéma. La chambre va aussi devenir un lieu de travail ponctuel, où on pourra faire une micro-réunion, ou une séance de visioconférence avec le monde entier. En résumé, la chambre va offrir de plus en plus de possibilités, avec des fonctionnalités qui rejoignent celles d’un second domicile, pas seulement pour une personne seule, mais pour une famille.
« Ces dernières années, l’hôtel a été majoritairement orienté pour les déplacements de business, et pas pour les familles, ce qui explique en partie le succès des plateformes de location de type Airbnb, mais cela risque de changer ». Ces nouvelles attentes vont probablement se traduire par des chambres plus grandes, avec des aménagements polyvalents, comme par exemple une table multifonctions, au milieu de la pièce plutôt que contre un mur, pour aussi bien prendre son petit déjeuner que de travailler seul ou à plusieurs. On peut aussi imaginer des lits escamotables pour accueillir des familles, ou encore des cloisons amovibles pour séparer les espaces, créer un volume pour des enfants, ou une zone consacrée à la gymnastique du matin… «  une fois la crise passée, il ne faut pas oublier le hôtel comme espace de socialisation , il faut d’emblée dire que l’après- crise restera l’ambition de partager, de mieux partager en fait. »

Studio Jean-Philippe Nuel, Chai-Fonroque, Chambre

Des aménagements « hygiéniques » et durables

La crise du Covid-19 va certainement aussi orienter les maîtres d’œuvres vers des matériaux ayant une dimension hygiénique, autrement dit plus faciles à entretenir et à désinfecter. « Les choix iront plutôt vers des matériaux durs comme le verre ou le plexiglas pour les parois verticales, ou de type parquet pour les sols, que vers les moquettes ou revêtements textiles, ajoute Jean-Philippe Nuel. De même, toute l’accessoirisation avec des bibliothèques garnies de livres et d’objets de décoration, créés pour se rapprocher de l’habitat, évolueront vers des aménagements plus sobres, plus dépouillés pour un nettoyage plus facile. » Dans ce contexte, les technologies du « sans contact » ont un bel avenir : il est déjà possible aujourd’hui d’ouvrir sa chambre d’hôtel sans clé et sans contact, avec son smartphone, une technologie qui va répandre ; il sera de plus en plus courant d’ouvrir la porte des sanitaires sans contact, d’avoir de la lumière grâce à un détecteur de présence, d’utiliser des robinets à déclenchement automatique, etc. Ce champ de l’hygiène sera sujet à innovations, comme le montre par exemple une entreprise française qui a lancé un luminaire hybride : en plus d’éclairer, il peut émettre la nuit un rayonnement ultraviolet, dérivé de procédés utilisés dans les hôpitaux, qui désactive le caractère infectieux des virus. Attention, prévient l’architecte d’intérieur, ces évolutions ne doivent pas se faire au détriment du développement durable : « Les clients perçoivent que la crise sanitaire est liée aux dérives de la surproduction et à la dégradation de l’environnement. L’éco-conception et l’utilisation de matériaux bio-sourcés seront des arguments de plus en plus importants pour les hôteliers, pour montrer qu’ils ont compris les enjeux environnementaux, en même temps qu’ils peuvent être un moteur formidable pour toute l’économie. »

Une carte à jouer pour les fabricants français

Dans un contexte de réassurance et de recherche des circuits courts, les fabricants et agenceurs français vont bénéficier de la prime au partenaire local. « Les maîtres d’ouvrage vont être soumis à des contraintes nouvelles, pour intégrer les changements tout en respectant les projets, les coûts et les délais d’ouverture, explique l’intervenant. Le maître d’œuvre et les fabricants doivent donc aujourd’hui leur donner la meilleure réponse possible à leur problématique, qui ne soit pas seulement basée sur le prix. On sait que les fabricants français ne sont pas les moins chers, en raison notamment des charges salariales élevées, mais ils auront une belle carte à jouer s’ils peuvent proposer une qualité de prestations et une qualité de service. » Fabricants et agenceurs doivent aujourd’hui revendiquer une position d’expert en matériaux et de spécialiste de la mise en œuvre, un ensemble de savoir-faire qui sont précieux pour les challenges qui sont à relever par les maîtres d’ouvrages et les maîtres d’œuvre. Fabricants et agenceurs français pourraient se réunir pour établir un cahier des charges à l’attention des donneurs d’ordres, qui pourrait aider ces derniers dans la conception et la sécurisation de leurs projets en termes de qualité et de délais.

Réinventer un imaginaire hôtelier

En conclusion, Jean-Philippe Nuel a estimé que la crise peut être une opportunité de corriger certains excès de ces dernières années : « Avec l’essor du tourisme, nous avons eu tendance à massifier la consommation hôtelière, en privilégiant peut-être trop la quantité au détriment de la qualité. La pandémie fait que nous voyagerons moins pendant les mois et années à venir, ce qui peut aussi être une occasion de voyager mieux, avec une offre hôtelière plus soucieuse du bien-être et de la santé de la clientèle. » Moins « instragramable », donc peut-être aussi moins superficiel, l’hôtel du monde d’après pourrait bien se recentrer sur l’être plus que sur le paraître, et offrir aux voyageurs de demain une expérience à la fois plus rare et plus riche.

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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14/2/2022
Z Ⓢ ONAMACO, the Mexican show is becoming a must

Z Ⓢ ONAMACO, a hub of art in Latin America, has just closed its doors. From February 9 to 13, this event, which is now one of the most important on the world stage, came back in force for its 18thE editing. By using its quadripartite format combining antiques, contemporary art, modern art, design and photography, from all continents.


Au Citibanamex Center from Mexico City, Z Ⓢ ONAMACO has returned to its quarters, after more than a year of absence due to the pandemic. Welcoming more than 200 galleries and exhibitors from more than 25 countries around the world, the fair with the stylized skull logo, founded in 2002, offers amateurs, museums, curators, architects, national and international collectors the best of contemporary and modern art, as well as design, photography and antiques. For this last edition, it therefore returned to a broad and international formula that had proved its worth before the crisis, thus abandoning the “Zona Maco Art Week” which urged, between April 27 and May 2, 2021, local galleries to offer unique or collaborative exhibitions, in the heart of the gigantic megalopolis.

Courtesy of Z Ⓢ ONAMACO

Z Ⓢ ONAMACO: Four for one

Its specificity? Offer four fairs in one, namely “Zona Maco Arte Contemporaneo”, “Zona Maco Arte Contemporaneo”, “Zona Maco Disěno”, “Zona Maco Salon” and “Zona Maco Foto” -, coupled with rich satellite events, such as its “Conversations” program inviting discussions on current issues and the establishment of parallel activities in a number of institutions and galleries in the city.

Most important of all, the general sector of “Zona Maco Arte Contemporaneo” this year housed around 70 leading international galleries offering pieces using all mediums, with global signatures. Among these brands, the Italian Continua with two addresses in France, but also Gagosian Gallery, the American one with two galleries in Paris, which is no longer presented. Loyal among the faithful, the Mark Hachem gallery, which specializes in the modern art scene in the Arab world and in kinetic art, is, this year, the only Frenchy to be part of the general section. Indeed, leading companies, such as the Lelong Gallery, present in 2019, which was joined, in 2020, by Perrotin Gallery, Almine Rech, Italian Gallery, Opera Gallery, seem to have, for the time being, deserted Mexican territory.

Courtesy of Z Ⓢ ONAMACO

A new section created by the fusion of “Nuevas Propuestas” and “Foro”, “Zona Maco Ejes” welcomes around thirty young or established galleries that are particularly sensitive to current challenges. Within it, the Franco-Peruvian Younique, known for defending, among other things, the South American scene, has returned for the second time. A new exhibitor, the very young 193 Gallery, dedicated to multicultural contemporary scenes (Southeast Asia, Africa, Caribbean, South America, Europe, Oceania), in Paris, defended its artists there. Once again this year, on the stands of Hispanic galleries — many of them from South America —, the section entitled “Zona Maco Sur” highlights dialogues between two visual artists, where “art, nature and imagination meet”. With around sixteen brands, including Diptych Fine Arts and the prestigious Marlborough Gallery, “Arte moderno” celebrates the art of the first half of the 20th century.

Courtesy of Z Ⓢ ONAMACO
Courtesy of Z Ⓢ ONAMACO

The French Touch of Design celebrated in Mexico City

For its part, the twenty-five galleries of “Zona Maco Disěno”, a show active since 2011 and organized this year by the curator, artist and industrial designer, Cecilia León de la Barra, offer furniture, jewelry, textiles, textiles, textiles, decorative objects, but also limited editions and historical pieces. For its first participation, the Mobilier National, a symbol of French excellence since the 17th century, responsible for the conservation and restoration of national collections, presents “On a pixel cloud”, one installation composed of a carpet, a sofa, two armchairs and a table, created by the French artist, a pioneer of virtual and digital art Miguel Chevalier, and the Franco-Japanese Design Studio A+A Cooren (Aki and Arnaud Cooren). A very metaphorical work evoking “the quantitative explosion of digital data forcing us to find new ways to store data and to see and analyze the world”, and therefore combining new technologies with the refined forms of minimalist design.

“On a cloud of pixels”, by Miguel Chevalier and Studio A+A Cooren @ Thibaut Chapotot

Made by the Manufacture de la Savonnerie, the rug represents a refined and graphic alphabet of black, gray and white pixel patterns. The sofa and the two armchairs were made by the Atelier de Recherche et de Création (ARC), upholstered by the tapestry decoration workshop, and covered with a Dedar cotton fabric cover, printed by the Prelle company. As for the coffee table made of polymethyl methacrylate (PMAA) by the company Dacryl, in association with ARC, it is in the shape of a magnifying glass and tinted and polished.

Photographs and antiques for a complete offer

Finally, the ten Latin American galleries of the “Zona Maco Salon”, a fair created in 2014 and specialized in art before 1960, as well as the fifteen “Zona Maco Foto”, including the Parisians Lou & Lou Gallery and Gregory Leroy Photographie, have completed a resolutely complete and diversified offer of 2022 art. Despite a global context still febrile by health uncertainties and a European scene shaken up by the arrival, next autumn, of the Swiss juggernaut Art Basel, in the country of Fiac, the one that is purposely nicknamed “Hispanic Art Basel” will, we hope, be able to reinvigorate the market at the beginning of the year. And to attract visitors again through the quality of its exhibitors, the plurality of its proposals, such as the promotion of a local scene, rich, although still too confidential on a global scale.

ZMONACO, Centro Citibanamex, Av. del Conscripto 311, Lomas de Sotelo, Hipódromo de las Américas, Miguel Hidalgo, 11200, Mexico, Mexico.

www.zsonamaco.com From February 9 to 13, 2022.

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19/2/2024
Ypsilon, le modèle haute couture de Lancia

Le nouveau modèle Ypsilon de la marque Lancia a été dévoilé le 16 février à Milan. Réalisé en partenariat avec Cassina, l'intérieur du véhicule est un hommage raffiné à la marque automobile.

Fruit d'une collaboration entre les deux grandes marques de design italien que sont Lancia et Cassina, la nouvelle Ypsilon allie astucieusement l'élégance d'un design sobre et le raffinement digne des grandes maisons. Avec sa motorisation électrique permettant 403 kilomètres d'autonomie et ses dimensions légèrement plus imposantes que les précédents modèles, ce véhicule s'inscrit dans les tendances actuelles. Dévoilée le 16 février et commercialisée en Italie à partir du mois de mai, elle fera son apparition en France dans le courant de l'année pour 39 500€.

Avec son design résolument contemporain et sa motorisation électrique, le véhicule s'inscrit parfaitement dans l'air du temps ©Cassina_Lancia

Lancia réinvente son essence visuelle

Habituée aux formes arrondies, la marque propose cette fois-ci un modèle bleu et noir aux lignes plus tendues. La calandre, élément identitaire de la marque a été enlevée et remplacée par trois fines lignes led qui structure l'allure frontale de la voiture. Autre changement, l'écusson Lancia disparaît lui aussi au profit d'un lettrage argenté, perforé sur l'avant du capot. En opposition à l'avant relativement plat, l'arrière du véhicule est quant à lui marqué par une superposition de volumes anguleux au sein desquels se logent deux feux ronds repris au modèle sportif Stratos. Bâtie sur une plateforme Stellantis (utilisée également pour L'Opel Corsa ou la Peugeot 208), Ypsilon entre dans la lignée des compacts « premium ».

Compacte, son allure rappelle ses concurrentes de chez Renault et Opel ©Cassina_Lancia

Un petit habitacle connecté et haut de gamme

Conçu pour accueillir quatre passagers et de petits bagages (le coffre oscille entre 310 et 340 litres.), l'intérieur est surtout le résultat d'une conception main dans la main avec Cassina. Ultra-connectée, elle cumule les allusions à l'histoire et à l'identité du constructeur. Hommage aux savoir-faire italiens, Yspilon est le premier modèle de la marque à proposer une petite « table » intérieure. Ce « tavolino » en cuir bleu cousu à la main, prend place à l'avant de l'habitacle et intègre notamment une base de recharge par induction. Également réalisés par Cassina, les sièges en velours bleu ont été réalisés dans une trame « cannelloni ». Une référence au tissu utilisé par Lancia sur ses premiers véhicules. Pour Luca Napolitano, PDG de la marque Lancia, « LANCIA YPSILON EDIZIONE LIMITATA CASSINA représente l’expression ultime du confort et du design à bord [...]. Ce résultat a également été possible grâce à la collaboration de Cassina qui, avec notre Centro Stile de Turin, a conçu une véritable pièce à vivre, inspirée de l’esprit accueillant des maisons italiennes ».

Dans l'habitacle dessiné en collaboration avec Cassina, les technologies côtoient les matières nobles ©Cassina_Lancia

Pensée comme complémentaire à l'esthétisme des matériaux, les technologies sont également omniprésentes dans l'habitacle. Outre le large écran de contrôle, Yspilon est équipé de l'Apple CarPlay et l'Android Auto, mais également d'un assistant vocal. Un outil qui permet à l'utilisateur d'optimiser l'espace par le biais du système S.A.L.A, acronyme de Sound, Air, Light and Augmentation, également réglable par l'écran. Une conception à la fois technologique et esthétique qui rend hommage aux routes déjà tracées par le design automobile italien.

Le « tavolino » qui occupe une place centrale dans le véhicule est à l'image de la conception globale : raffiné ©Cassina_Lancia

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21/9/2022
World Design Cities Conferences à Paris Design Week

Le 15 septembre dernier, Paris Design Week et Shanghai Design Week inauguraient à la Galerie Joseph Saint-Merri, World Design Cities Conférence. Fort en symboles, le vernissage de l’exposition, accompagné de tables rondes, illustrait la collaboration entre Paris Design Week et la ville de Shanghai, qui ont signé un accord de long terme avec Shanghai Design Week en février dernier. Ce partenariat très riche, à visée long terme, met le design au cœur des coopérations.


De gauche à droite : Myriam KRYGER : Ancienne attachée culturelle du Consulat Général de France à Shanghai
Lyne Cohen-Solal : Présidente de la Fondation Atelier de Paris, Mairie de Paris, ancienne Adjointe au Maire de Paris
Marc Partouche : Secrétaire général de l'Association internationale des critiques d'art
Jiang Qiong Er : co-fondateur de la marque « Shangxia » et designer et artiste contemporain
Franck Millot : Président de la Paris Design Week
Lauriane Duriez : Directrice du Bureau du Bureau d'études de la Ville de Paris
Chen Gang : Premier Secrétaire du Bureau Culturel de l'Ambassade de Chine en France
Tao Xiaoma : Fondateur de la marque « Zhihe », PDG du groupe Zhihe Kafen
He Liqin : Président de Bank of China Paris Branch

Ces échanges ont une histoire : La ville de Shanghai a rejoint en 2010 le « Réseau des villes créatives » créé par L’UNESCO, soit 246 cités ayant identifié la création comme facteur de développement urbain durable. Dans cette mouvance, Shanghai a lancé la « World Design Cities Conférence », une série d’événements consacrés au design, qui démarre aujourd’hui, simultanément en France et en Chine. Le thème, « Design sans frontière, Coopération durable », illustre concrètement la richesse des échanges internationaux.

Shanghai, vue du Bund

Rénovation urbaine

L’exposition présentée du 15 au 18 septembre était conséquente : elle couvrait d’ailleurs les trois étages de la galerie. Elle s’ouvrait sur l’urbanisme, avec une séquence immersive sur les bouleversements du paysage urbain de Shanghai, intitulée «  le Bund invisible » conçue par Tseng Wei-Hao et Huang Pei, et présentait  les œuvres  de deux artistes, Lin Shan et Cotton Zhou. Les vidéos présentées témoignent de l’évolution de ce quartier emblématique, qui fait face au Museum of Art Pudong signé par Jean Nouvel. Son geste rappelle combien les plus grands architectes chinois et étrangers ont transformé l’architecture de la mégalopole. En miroir, au dernier étage de la galerie, la transformation du paysage urbain français était abordée par l’historien d’art Marc Partouche qui aborde l’ensemble urbain Paris-Saclay à travers le regard de plusieurs artistes notamment Miguel Chevalier, Céline Clanet, Bernard Moninot et Arno Gisinger.

Tao Xiaoma fondatrice d'ICICLE

Mode et design

Rejoignant la thématique « design sans frontière », l’exposition abordait bien évidemment le design produit. Elle valorisait particulièrement des entreprises créatives et innovantes, dans les domaines de la mode et du design. On découvrait par exemple des marques de mode haut de gamme comme ICICLE. C’est aussi l’occasion pour le public de tester les nouvelles collections de chaises en fibre de carbone conçue par Jiang Qiong’er, la conseillère artistique de l’exposition et co-fondatrice de la marque de luxe ShangXia. À cette occasion, la designeuse présentait « Essensualisme », un sublime ouvrage qui revenait sur les 13 premières années de cette aventure avec Shang Xia, et la mise en avant de savoir-faire traditionnels dans des collections hautement contemporaines.

Shang Xia, nouvelle collection designée par Jiong Shiang Er

Maison & Objet Design Award China

Parallèlement à la découverte d’entreprises artisanales dans le domaine de l’objet, la mode, l’art de vivre au sens large, l’exposition donnait aussi un coup de projecteurs aux jeunes talents : une belle visibilité est ainsi donnée aux designers émergeants de la section « DesignPlus » de Shanghai Design Week, ainsi qu’aux lauréats de la deuxième édition du prix Maison & Objet Design Award China. Ce prix est décerné à des designers chinois par un jury sino-occidental, qui comprenait notamment des personnalités comme Pierre Favresse, Rossana Orlandi ou encore Isabelle Stanislas.

Œuvres sélectionnées de DesignPlus, la plateforme mondiale de designers chinois de la Shanghai Design Week

Design Care et NFT

Cette journée d’inauguration est aussi l’occasion d’échanges, de mise en réseaux de professionnels. Trois tables rondes se sont succédé : la première, consacrée à l’enjeu de porter le design sous l’angle du « care » à notre ère numérique, la deuxième sur le développement d’acteurs majeurs du design dans le secteur du luxe à Shanghai, la troisième sur les NFT et le métaverse. Des thèmes en écho au « méta-sensible »,  fil conducteur de ces éditions de Maison & Objet et de Paris Design Week.

Les festivités et les échanges se sont prolongés dans la soirée par une « networking party » : une première journée de World Design Cities Conferences, prometteuse par son dynamisme, et la qualité des sujets abordés.

Table ronde ''Design Care à l'ère numérique'' : de gauche à droite :
Marc Partouche, Secrétaire général de l'Association internationale des critiques d'art
Franck Millot, directeur de la Paris Design Week
Antonio Frausto, directeur de l'agence Arte Charpentier
Thomas Dariel, designer et fondateur de Maison Dada

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9/3/2023
Workspace fête ses 10 ans

Workspace, le salon du design, du mobilier et de l’aménagement des espaces de travail, se déroulera du 4 au 6 avril à Paris, Porte de Versailles, Pavillon 1. Une édition marquée par un dixième anniversaire, et un panel de conférenciers de haute volée.


Workspace Expo confirme son statut de 1er salon B toB européen pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail en termes d’offre et de visitorat. Lors de sa dernière édition, 18 009 visiteurs se sont réunis pour identifier les innovations et nouveautés dans le secteur du bureau à la recherche d’innovation, de solutions et d’idées pour leurs espaces de travail. Décisionnaires finaux, acheteurs, prescripteurs, architectes… se sont retrouvés sur le salon, véritable carrefour d’échange et de réflexion, pendant 3 jours.

Workspace : une édition 2023 tournée vers l’avenir

En 2023, Workspace Expo fête ses 10 ans. Plus de 300 exposants sont attendus avec les plus belles marques du marché telles que Vitra, Lapalma, Pedrali, Nowy Styl, Kastel, Silvera, LBC, Moore, Orangebox, Actiù, Bene, Sedus, Haworth, Interstuhl, Mara, Fantoni, Dynamobel, etc.

Un programme exceptionnel de conférences prospectives sur l’avenir des espaces de travail est mis en place avec des architectes et des designers de renom tels que Borina Andrieu, directrice générale de Wilmotte & Associés, Patrick Norguet, designer français, Ronan & Erwan Bouroullec, designers français, Marcelo Julia, architecte et designer argentin, Emmanuel Gallina, designer franco-italien.

L’espace tendance réalisé par l’architecte Karl Petit, Studio K sera organisé autour du thème « 10 ans au vert ». L’écoresponsabilité est enjeu majeur pour notre planète. Il trouve une déclinaison naturelle au sein des espaces de travail. La scénographie présentée, avec le concours des exposants du salon, proposera une sélection argumentée de produits spécifiques pour imaginer des lieux à la fois conviviaux, et respectueux.

Workspace Expo est plus que jamais le lieu pour pérenniser son business, le développer et représente un réel accélérateur incontournable pour votre activité.

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