Mobilier
8 épisodes pour 8 designers : entre confessions et récits, les invités viennent, dans ce format inédit, détailler leurs processus créatifs et exprimer leurs singularités.
Objets, architecture, mode... le design est omniprésent dans chaque recoin de notre quotidien. Mais au-delà de l'aspect pratique auquel se conjugue l'esthétisme, le design est avant tout le fruit d'une réflexion et souvent d'un imaginaire personnel.
Au travers d'un nouveau format, Silvera propose de s'immiscer dans les processus créatifs de huit designers. Des rencontres au cours desquelles chaque concepteur laisse entrevoir sa personnalité par le biais de ses créations. L'occasion de porter également un regard plus transversal sur les effets de la société en terme d'écologie, d'intelligence artificielle ou encore de transmission.
Episode 1 : Gam Fratesi
Pour ce premier volet, Silvera reçoit Stine Gam et Enrico Fratesi du studio Gam Fratesi. Ils y abordent les liens entre le travail des designers d'hier et les répercussions sur les créations d'aujourd'hui. Comment réinterpréter les inventions passées ? Quelles places occupent le contexte historique et les évolutions comportementales des utilisateurs ?
Autant d'interrogations auxquelles le duo répond dans ce format intimiste de deux minutes.
Episode 2 : Tom Dixon
Dans ce deuxième épisode, Tom Dixon réaffirme la place de la singularité des idées.
Célèbre notamment pour ses luminaires, le designer britannique brosse un portrait réflexif où créativité et innovation s'entrecroisent, éléments-clés d’une société où numérique et intelligence artificielle occupent une place de plus en plus prépondérante.
Une courte mais riche leçon de l'un des designers les plus marquants des 30 dernières années.
Episode 3 : Jorris Poggioli
Fasciné par la conception et l'ampleur des possibles depuis son enfance, l'architecte-designer franco-italien Jorris Poggioli joue aujourd'hui avec l'espace mental, libre de tout enjeu, et le monde réel aux multiples contraintes.
Intéressé par la notion d'intemporalité de ses pièces ainsi que par leur dimension émotionnelle, le créateur aborde également son travail sous l'angle de la transmission à l'égard des jeunes designers. Une démarche transgénérationnelle liée par le besoin de concevoir et la curiosité.
Episode 4 : Patricia Urquiola
Consciente du monde particulièrement numérique et connecté qui nous entoure, la créatrice Patricia Urquiola se questionne quant à la place du progrès dans ses objets. « L'énergie presque magique » qui se dégage des formes courbes et leurs conséquences sur les utilisateurs constituent pour la designer espagnole le point névralgique de son travail.
Une sensibilité personnelle et matérielle qu'elle transmet en quelques mots dans ce quatrième épisode.
Episode 5 : Ron Arad
Le 5e épisode de la série se concentre sur le designer israélien Ron Arad, connu pour naviguer entre art, design et architecture. Assis sur le très sculptural fauteuil One Page édité par Moroso, il se livre sur l’importance de se focaliser sur les bonnes idées. « Quand tu as une idée, tu dois te demander : "si je vais dans une galerie et que je vois cet objet, serais-je jaloux ?" Si la réponse est non alors je l’abandonne et si c’est oui alors je le fais. »
Proposé à la vente par Steelcase, Ensemble est un module d'assise tout en rondeur, imaginé par Coalesse pour s'adapter à toutes les postures.
C'est toujours dans l'optique de gommer la frontière entre l'univers professionnel et le personnel, que Steelcase déploie une nouvelle assise. Imaginée pour prendre place dans les bureaux, Ensemble, a été imaginée pour répondre aux besoins ergonomiques des travailleurs. « La posture joue un rôle majeur dans la qualité de la conversation et de la réunion elle-même. La position lounge favorise une conversation plus humaine, moins guindée » détaille Florian Schulz, l'un des designers de Coalesse Design Group. Voués à être utilisés par des personnes actives, les coussins d'Ensemble ne sont pas aussi moelleux et profonds que ses semblables du salon. Un besoin relatif au maintien nécessaire pour écrire, lire ou assurer un rendez-vous sans s'affaler. Un choix également compensé par la mise en place d'un réglage progressif du dossier. Le système dissimulé dans l'assise s'ajuste par la simple manipulation d'une sangle visible à l'avant du mobilier. Un choix technique mais aussi esthétique puisque sa disposition lui confère son statut d'élément essentiel.
Une allure informelle pour un confort accru
Tournée vers des designs biophiliques - un concept utilisé pour accroître la connectivité des occupants à l'environnement naturel grâce à l’évocation ou la présence de la nature -, l'agence de design a réfléchi à la manière dont un aménagement lounge pourrait serpenter dans une pièce comme une rivière ou ressembler à un paysage vallonné. « C'est ainsi que nous avons eu l'idée de formes courbes, fluides tant en longueur qu'en hauteur. Dès le début, nous voulions éviter les arêtes vives et les angles vifs » Une réflexion qui a poussé les designers à concevoir Ensemble sous forme de modules. Ronds et organiques, ces derniers peuvent ainsi s'assembler pour former des lignes ou des îlots au sein des espaces de travail. Chaque élément, fixé sur un système de rails, peut aussi être agrémenté de modules complémentaires comme des tables, des bacs à plantes ou des cloisons (appelées des screens). Une modularité et une adaptabilité pour envisager le travail sous un nouvel angle.
Mélange d'artisanat traditionnel et de pièces plus modernes, Chateau 14 est une boutique parisienne principalement tournée vers le design danois.
Récemment ouvert au 14, rue du Château-d’Eau, dans le 10e arrondissement, Chateau 14 est un espace de vente entièrement dédié aux pièces design venues du nord. Une adresse majoritairement tournée vers le Danemark et composée d'un éventail de produits allant du mobilier à des pièces de décoration plus petites.
Parmi les marques nouvellement représentées, FDB Møbler, fondée en 1942 par l'architecte Borge Mogensen. Une naissance due à l'esprit architectural de son instigateur selon qui « les meubles doivent laisser de l'espace pour la personne », et au mouvement danois Hygge, un état d'esprit positif offert par un moment ou un élément réconfortant. Une vision qui pousse alors l'entreprise à s'opposer aux meubles lourds et à favoriser un design léger et rétro pour l'époque. De ce parti-pris sort dès 1956 le grand succès de la marque réalisé par Poul M. Volher : la chaise J46. Une appellation devenue classique, dans laquelle s'inscrit quelques années plus tard une collection spéciale osier nommée J82. À noter également la présence de la collection Sletterhage. Un ensemble de luminaires en verre strié inspiré des éléments industriels du phare éponyme.
De luminaire il en est aussi question avec la suspension POGDY de Krøyer-Sætter-Lassen, éditée par la marque PLEASE WAIT to be SEATED. Inspiré de son côté par le matériel photographique, ce luminaire est à l'image de la marque : contemporain. Fondée en 2014 par Thomas Ibsen et Peter Mahler (avant une association plus globale avec Eva Solo), la marque propose un joyeux mélange entre le style traditionnel et l'irrévérence géométrique d'aujourd'hui. La chaise BONDI en est l'un des meilleurs exemples, inspirée par les premiers souvenirs de son designer Fräg Woodall, voyant les menuisiers façonner les courbes pour les ajuster au plus proche du corps.
Un travail minutieux du bois qui n'est pas sans rappeler les préoccupations ergonomiques du designer Hans J. Wegner également représenté dans la boutique. Il avait, dès les années 50, mené des études conjointes avec le professeur et docteur en médecine Egille Snorrason, concernant le confort de l'assise. Une réflexion qui accompagnera le designer tout au long de sa collaboration avec PPMøbler constituée originellement par les frères Peder Pedersen : Ejnar, le créatif, et son frère Lars, l'homme d'atelier. Une association dont sont issues plusieurs chaises parmi lesquelles, la Circle chair en bois et le fauteuil lounge Flag Halyard en métal, hommage aux maîtres modernistes.
Autant de créations désormais disponibles à l'achat en plein cœur de Paris. Et pour que le vent du nord porte dans toutes les pièces de l'habitat, Chateau 14 s'associe avec la marque de décoration Niko June, la céramiste Anne Black et Wiener Times qui interroge de son côté, les limites entre fonction et abstraction dans ses créations textiles.
En cette rentrée 2024, Fermob a décidé de prendre un nouveau virage en consacrant une collection spéciale à l’indoor. Elle présente également 3 nouvelles couleurs ainsi que Swiing, sa nouvelle lampe portable, désignée par Tristan Lohner.
Spécialisé dans le secteur de l’outdoor depuis 30 ans, la marque française Fermob a revu sa copie pour la rentrée 2024. Si la marque reste évidemment une référence en matière de mobilier outdoor, elle a souhaité se consacrer à l’univers indoor, en proposant une collection dédiée.
Une collection multi-usage
Composée de 6 pièces, cette nouvelle collection indoor propose à la fois des produits de collections outdoor adaptés, mais également des nouveautés inédites. La table Calvi, initialement pensé pour l’outdoor et désignée par Antoine Lesur, est proposée en une version en aluminium avec un plateau FENIX, une matière qui résiste notamment aux rayures et aux tâches. Même chose pour la chaise Studie de Tristan Lohner, sortie en 2022 et lauréate d’un Red Dot Awards, qui se décline en une version bridge et chaise, dont l’assise s’est tapie d’un tissu en coton et polyester recyclés. Le designer est par ailleurs allé encore plus loin dans la gamme, en imaginant le fauteuil Studie, exclusivité indoor.
Les équipes de design Fermob ont quant à elles imaginé les 3 autres produits de cette collection 2025. Le vestiaire Funambule dans un premier temps, véritable frontière entre intérieur et extérieur. En termes d’accessoire, le miroir vide poche Itac, trouvera sa place dans toutes les pièces. Enfin, la table en chêne So’o, proposée en version ovale et rectangulaire pour s’adapter à tous les intérieurs, célèbre la convivialité et l’art de recevoir.
Swiing, la lampe qui danse
Autre nouveauté marquante de cette rentrée, la lampe portable Swiing imaginée par Tristan Lohner, lui-même designer de la lampe Balad, premier concept de lampe nomade de la marque sortie en 2015. Adaptée pour l’intérieur et l’extérieur, Swiing est un modèle ludique qui, comme son nom l’indique, nécessite de « renverser » la lampe pour l’allumer ou l’éteindre. Un condensé de créativité et technologie, disponible en quatre coloris, gris argile, menthe glaciale, cerise noire et carbone.
3 nouvelles couleurs
Au delà de ses produits et son savoir-faire, la marque Fermob, c’est aussi un panel de couleurs comme aucun autre, partie intégrante de son identité. Une palette de couleurs régulièrement repensée pour se marier avec les tendances. Pour la saison 2025, la marque propose ainsi 3 nouveaux coloris : Bleu Maya, qui évoque la liberté et un vent de fraîcheur, Orange Confite dont les tons chauds favorisent la convivialité et enfin Tonka, pour une touche sophistiquée et réconfortante.
Pendant la Paris Design Week, Florence Bourel présentait la collection Mexican Boudoir, réalisée en collaboration avec M éditions et Toulemonde Bochart. Déjà présentée en avril au Labo à Milan, la collection se compose de 5 pièces, toutes confectionnées à partir de chutes de matériaux.
Connue pour aimer mixer les influences et les savoir-faire, Florence Bourel s’est associée à M éditions et Toulemonde Bochart pour cette collection au parti-pris fort puisque celle-ci est conçue à partir de matériaux recyclés. Une collection dont le nom, Mexican Boudoir, laisse peu de place à l’interprétation, puisqu’il s’inspire directement d’un voyage au Mexique de la designeuse. Un pari audacieux, mais dont le résultat parle de lui-même.
Une collection aux lignes géométriques
La collection est composée d’un fauteuil et de deux tables basses édités par M Editions spécialisés dans les produits en marbre et travertin, de deux tapis en laine confectionnés par Toulemonde Bochart et d’un paravent en cuir, signé par le studio Florence Bourel. Inspirée de l’architecture mexicaine, la collection Mexican Boudoir est à la fois poétique et colorée, arborant des lignes géométriques et des formes communes entre chaque pièce, quand bien même celles-ci ne sont pas toutes du même éditeur ou faites avec le même matériau.
Un défi esthétique et responsable
Mexican Boudoir n’est pas simplement une réalisation esthétique, elle est surtout un engagement fort de la part de la designeuse avec les éditeurs. En effet, tous les produits sont réalisés à partir de chutes de matériaux ou de stocks inutilisés. Les tables basses et le fauteuil par exemple, sont réalisés à partir de fragments de blocs de pierres, rendant ainsi chaque pièce unique. En effet, Jean-Pascal Morvidoni, marbrier depuis 3 générations et fondateur de la maison d’édition en 2019, souhaitait mettre la pierre en valeur différemment, à travers une série de collections avec une démarche plus responsable. Pari tenu !
Réunis par Casa Italia Paris 2024 à l'occasion des Jeux olympiques, Flos et B&B Italia ont fait rayonner le savoir-faire transalpin au sein du Pré Catalan.
Le design et l'Histoire aux portes de Paris. Désignées ambassadrices du design italien, les deux marques Flos et B&B Italia ont été mises à l'honneur du 26 juillet au 11 août dernier par Casa Italia Paris 2024. Réunis autour du projet de décoration et d’éclairage du CONI (Comité Olympique National Italien), ces deux étendards de la création contemporaine se sont implantés au Pré Catalan à l'occasion des Jeux olympiques. Un joli clin d'œil à l'Histoire puisque c'est dans ce même établissement que le Baron Pierre de Coubertin dînait il y a 130 ans pour célébrer la naissance des JO modernes. Un espace chargé d'histoire sur lequel le rouge et le vert, couleurs de cette nation championne du design, ont flotté cet été.
Mobilier et éclairage : l'interconnexion
Imaginé comme une représentation idéale de l'hospitality made-in-Italy, Casa Italia Paris 2024 s'est approprié l'intérieur comme l'extérieur de l'édifice de style Napoléon III. Tout au long de cette promenade transalpine située à l'orée du bois de Boulogne, les systèmes d'éclairages signés Flos ont été habilement mêlés au mobilier édité par B&B Italia, lui-même agrémenté des pièces d'artistes indépendants. Une concordance dans laquelle se sont côtoyées des pièces d'hier et d'aujourd'hui.
Parmi les immanquables du design moderne, la Serie UP de Gaetano Pesce aux célèbres rondeurs, s'exposait non loin de quelques autres créations contemporaines bien connues. On note entre autres les chaises Le Bambole (Les Poupées) de Mario Bellini, les tables Planck de Piero Lissoni ou encore la table Allure O’ de Monica Armani.
À l'extérieur, une branche développée en 2007, était exposé un ensemble éclectique allant des chaises Ribes de Antonio Citterio au fauteuil Crinoline de Patricia Urquiola en passant par les tables Borea de Piero Lissoni, architecte et designer indissociable de son pays.
Un ensemble divers dont la mise en lumière par Flos a été étudiée en collaboration avec le laboratoire de technologie de l’éclairage et de l’innovation Fabertechnica, l’architecte d’intérieur Bianca Patroni Griffi et le cabinet d’architecture IT'S.
Le design sous un jour nouveau
Guidée par son goût de l'esthétisme à l'italienne, la marque a déployé dans le jardin du Pré Catalan, des lampadaires en travertin impérial de Toscane et en pierre de lave de l'Etna signés Michael Anastassiades. Un pas de côté également technologique avec la branche Flos Architectural dédiée à l'éclairage professionnel, qui a mis au point The Tracking Magnet, un système breveté équipé de luminaires à LED à fixation magnétique, en version spot ou linéaire.
Pour les plus nostalgiques, Flos avait également pourvu les différents espaces de quelques-uns de ses modèles les plus identifiables. Du Taraxacum et Viscontea par Achille et Pier Giacomo Castiglioni au Zeppelin de Marcel Wanders, tous dialoguaient joyeusement avec les plafonds de ce monument historique auquel étaient suspendus des modèles plus récents, comme Glo-Ball de Jasper Morrison, Arrangements de Michael Anastassiades et le Bellhop Floor de Barber Osgerby. Un itinéraire visuel scénographié pour rappeler qu'en matière de design, les Italiens restent sur le podium !
Fondé en 2021, Bureau Lacroix est aujourd'hui à l'origine de plusieurs projets d'architecture intérieure et de conception de mobilier. Une double casquette pour Sophie Lacroix distinguée dès 2017 comme « Nouveau talent du design ».
En sacrant Sophie Lacroix « Nouveau talent du design » à tout juste 21 ans, le jury de la Paris Design Week ne s'était pas trompé. Sept ans et quelques projets plus tard, la créatrice semble en voie de confirmer son expertise tant dans le domaine de l'architecture intérieure que dans celui du mobilier et de l'objet.
À l'origine de cette récompense, un guéridon nommé Iris. Présentée lors de l'exposition des jeunes créateurs, « Now ! Le Off », en 2017, la pièce décrite comme une réflexion sur la fonctionnalité du mobilier et l’économie de la matière, séduit le jury. Une reconnaissance qui entraîne rapidement plusieurs commandes lui permettant – avec l'aide d'une levée de fonds auprès de différents acteurs du monde de l’art et de la finance - de monter une première structure. Diplômé avec les honneurs peu de temps après, en 2019, la conceptrice entame alors une collaboration avec Gilles & Boissier. Une période de deux ans à la suite de laquelle elle lance son agence éponyme : Bureau Lacroix.
Deux projets comme deux pas de côté
Douée d'une double sensibilité tant spatiale que design, Sophie Lacroix renoue rapidement avec l'objet. Laissé de côté pendant quelque temps, la créatrice se recentre sur le projet Iris et fait éclore dès 2021 une collection auto-éditée forte d'une table basse, d'une lampe de table et d'un lampadaire. Réalisé en dentelle d'acier et noyer massif comme le guéridon, ce projet marque le début d'une collaboration sur le long terme avec l'ébéniste Robin Poupard. C’est effectivement en 2022 que se concrétise un autre projet d'envergure : repenser la table du petit-déjeuner du Cinq, le restaurant de l'hôtel Four Seasons George V. Un défi qui donne lieu à un ensemble de présentoirs et de couverts uniques et numérotés, alliant le marbre, le bois et le laiton.
L'architecture intérieure, fil rouge d'un parcours
Désormais riche de deux belles collections, Sophie Lacroix se repositionne rapidement sur des projets d’architecture intérieure. Elle qui avait principalement œuvré sur des chantiers résidentiels internationaux, s'offre une année 2023 gastronomique. Deux établissements parisiens ainsi qu'une brasserie à Toulon voient ainsi le jour.
Siena, Dandino, Muguet : un triptyque d'ambiances
Réunis par un souci du détail et une certaine agilité dans le choix de dominantes colorées, chaque projet témoigne d'une expertise dans le domaine du haut de gamme. Les jeux de textures combinés aux cloisonnements et aux choix colorimétriques renforcent une certaine théâtralisation des espaces. Sobre et élégant, chaque établissement parvient néanmoins à trouver sa propre identité. De la Dolce Vitae du lac de Côme évoquée par le Siena, au Dandino rappelant les rives romantiques de la Méditerranée en passant par les grandes heures de match dont peut désormais témoigner le Muguet.
Premier restaurant d'une telle importance - 900m²- à avoir été livré, le Siena est un voyage temporel entre l'Italie de la Renaissance et le Paris moderne. En piochant dans les codes esthétiques des palais des XV et XVIe siècle, la créatrice à décidé de mener un projet entre orientalisme et romantisme. Conçu autour d'une grande pièce principale dont la lumière zénithale souligne les murs terre de Sienne et un décor floral patiné, le restaurant compte également deux salles confidentielles et un jardin d'hiver. À l'étage, un cadre plus intimiste et parisien se dessine autour d'éléments en bronze, de moulures et d'une moquette Pavot, clin d'œil revisité au domicile de Serge Gainsbourg. Un périple transalpin à travers les époques.
Non loin de l'Italie, sur la french Riviera des 60's aurait pu se trouver le Dandino. Petit écrin photogénique paré de bois vernis, il aurait certainement figuré sur quelques clichés de Slim Aarons. Situé en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, le restaurant fait la part belle aux détails d'un autre temps : assises revêtues d'un passepoil mauve, luminaires en toiles et franges oranges ou encore chaises en fer forgé avec coussins rouges. Un décor flamboyant dont la fresque d'un paysage toscan signé Clément Arnaud, fait office de passeport.
Baignée de lumière, la brasserie Le Muguet inscrit la gastronomie comme synonyme d'échange et de partage. Établi dans le prolongement du nouveau campus du Rugby Club de Toulon, cet espace de 600m² rassemble la communauté de l'Ovalie. Imaginé pour retranscrire à la fois le contexte méditerranéen toulonnais et l'identité du club, Sophie Lacroix a collaboré avec RBC pour l'ameublement. Des grandes banquettes en cuir viennent ainsi dialoguer avec le béton ciré du sol et la moquette rouge. Ouverte sur l'extérieur par de larges baies, la brasserie propose aussi plusieurs alcôves intimistes. De quoi discuter des stratégies à l'abri des oreilles indiscrètes.
L'international, terre d'inspiration et de réalisation :
Fidèle aux projets développés jusqu'alors, Sophie Lacroix poursuit dans l'univers de la restauration en ouvrant sur les six premiers mois de l'année, un beach club tourné vers la gastronomie péruvienne en Grèce, et deux nouveaux restaurants dans la capitale. Hasard des choses ou volonté artistique, Manko et Tio, respectivement situés sur la côte méditerranéenne et dans le 8e arrondissement de Paris, mettent en avant la culture latine.
Tourné vers l'eau et la détente, le premier conjugue la culture des Andes et l'architecture d'inspiration inca. En résulte un ensemble architectural d'une grande sobriété intelligemment texturé pour rappeler visuellement cette civilisation outre-atlantique. Rehaussée d'une végétation luxuriante et de multiples jeux de trames, le beach club dégage une forme de magie.
Pour Tio en revanche, la créatrice a pris le parti de constituer un lieu ultra figuratif qui ne laisse aucune place au doute. Les coussins réalisés au crochet présentent des motifs inspirés de la faune et la flore mexicaine tandis que les cactus qui cernent la salle de réception immergent le client dans les montagnes d'Amérique centrale. À noter également les détails en forme de soleil présents dans le travail du bois.
Deux projets inscrits en opposition radicale avec le Hollywood Savoy situé le long du Palais Brongniart. Quelque part entre le speakeasy et l'esthétique de l'Orient-Express, le lieu est surtout un hommage à la culture des années 30. Cerné de lourdes tentures en velours couleur tabac, le riche décor ou se fond moquette léopard, bar en bronze et verre martelé, offre un nouveau point du vue sur le travail du studio. Une diversité que celui-ci devrait continuer d'explorer avec la livraison prochaine de deux projets résidentiels en plein cœur du Marais.
Pour sa première collection avec Serax, Ann Demeulemeester propose un ensemble développé selon ses propres besoins. Des pièces simples et esthétiques au service de l'usage.
« Je crée quelque chose parce que j’en ai besoin, parce que je le veux et que je ne parviens pas à le trouver. » L'idée est simple, la ligne directrice est libre. De cette doctrine créatrice, Ann Demeulemeester a développé une gamme de mobilier plurielle allant des assises aux tables en passant par les consoles. Une diversité qu'elle et son mari, Patrick Robin, ont dessiné d'abord pour leur usage propre avant de venir enrichir l'hétéroclite catalogue Serax.
Faire usage de la simplicité
Lorsqu'il a imaginé cette collection, le couple de designers avait en tête de répondre à des besoins, mais n'avait pas la volonté d'imposer un quelconque usage. « L'idée était de suggérer une idée d'utilisation plutôt que de la dicter » précise Anna Winston, ancienne rédactrice en chef de Dezeen. Une notion traduite par les imposants volumes du mobilier. À la fois conformiste dans son allure globale, au risque de toucher sur certains points une forme de classicisme froid, et accueillant dans les courbures et l'ouverture des formes, la collection dialogue avec elle-même. Les profilés bas et robustes des assises comme Beth discutent avec les maigres pieds de la chaise Elé ou de la table Cora, tandis que le volume monolithique de Frou répond à la chaise Boho qui semble découpée dans une feuille de papier. Un ensemble hétéroclite autant qu'étonnant.
Les matériaux au centre du jeu
Complémentaires aux formes, les matériaux ont été travaillés avec un intérêt tout particulier. D'une part en raison de la place prégnante qu'occupent les étoffes, mais également en raison de la carrière de la designeuse dans la mode. Une époque dont elle tire une évidente sensibilité pour les textures et les couleurs. Un attrait qui offre à cette collection forte de 11 pièces, une diversité allant du lin à la laine, du velours à la toile, dont le capitonnage est tissé en Belgique. De cette exploration plastique qui joue avec notre perception, le duo s'est également prêté à une recherche colorimétrique surprenante, n'hésitant pas à sauter du vert mousse au rose pâle ou au orange brûlé. Un éventail qui, là encore, vise à offrir à chaque utilisateur, sa propre expérience du mobilier dessiné originellement pour servir des besoins personnels.
Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, Verena Brausch présente une petite collection aux lignes précises et aux volumes très proportionnés.
« Mes créations sont des objets d'Art avec une fonction. » Exposée pour la première fois au showroom Gaggenau, boulevard Saint-Germain, Verena Brausch, directrice de sa marque éponyme, déploie trois pièces de la collection Éternel sans Temps. Un échantillon éclectique régi par des lignes et des volumes où se conjuguent au design une élégance artificielle, quasimathématique. Un résultat dû notamment à de multiples années passées dans le design automobile et à un esprit tourné vers l'innovation.
Les formes venues de deux univers
Amener les savoir-faire du mobilier dans la conception automobile, c'est quelque chose que l'on connaît. Mais appliquer les notions du design auto vers le mobilier est une démarche plus rare. Ancienne directrice du design intérieur de BMW et Mercedes-Benz, Verena Brausch a tout lâché pour venir s'installer à Paris et concrétiser, en 2020, un rêve d'enfant : fonder sa propre marque. En comparant ses processus créatifs à « des voyages, parfois simples et directs, parfois compliqués et lointains », la créatrice souligne sa vision du design, double et ambivalente. D'un côté, une vision industrielle qui se traduit par des volumes artificiels et mécaniques et de l'autre, une vision artisanale, c'est-à-dire humaine et prospective. C'est dans cette dernière notion, que l'artiste puise l'âme de ces objets, convaincue que « la complexité du design est un jeu auquel il faut répondre par l'innovation, tant de nouvelles formes, que par la combinaison des connaissances et des pratiques pour trouver de nouvelles solutions. »
La main plutôt que la machine
En restant dans l'intérieur, mais en sortant de l'habitacle pour s'ouvrir à l'architecture, Verena Brausch, originaire de Munich, s'est également affranchie des limites et du temps long. « Dans l'automobile, nous fonctionnons en série. Désormais, toutes mes créations sont des pièces uniques. Il y a donc une approche plus artisanale et moins de restrictions avec un développement qui se fait sur un an seulement » explique la conceptrice qui collabore avec l'Atelier Saint-Jacques depuis 2022. Un choix qui s'explique par la capacité des artisans à travailler les matériaux ensemble pour mieux répondre aux contraintes techniques du dessin.
La matière au centre des proportions
Inspiré par l'interaction entre l'automobile, l'architecture, l'industrie et l'Art, le mobilier Verena Brausch doit sa forte présence à ses formes. Fruits d'une « approche centrée constamment sur la précision formelle et les proportions » auxquelles la créatrice voue un certain culte, toutes sont étudiées pour approcher une forme de perfection visuelle. Un principe qui ne se dresse pas comme conséquence du « beau » mais comme condition sine qua non aux yeux de la créatrice. « J'ai avec le mobilier, l'envie de creuser les techniques et les apparences pour aller toujours plus loin et trouver le design idéal. Celui dont les proportions et la qualité visuelle ne peuvent pas être modifiées contrairement aux dimensions et aux matériaux. » Une envie qui la pousse notamment à ne travailler la matière qu'à partir de monoblocs bruts. « Aujourd'hui tous les éléments de mobilier sont faits avec des tranches ou bien sont plaqués. Je refuse ce type d'exercice. Pour moi, faire ça, c'est s'éloigner de l'Art et le résultat en est moins sculptural. » Opposée dans sa pratique au travail additif, Verena Brausch façonne son esthétique en entrechoquant les arrêtes saillantes et les contres courbes, ou encore les matériaux aux lignes naturelles et le métal. Une vision plastique très forte, qu'elle devrait rapidement étendre aux luminaires, et qui confère aux objets une apparence très haut de gamme entre design utile et œuvre contemplative.
Exposé jusqu'au 1er juin dans la galerie Chamagne-Hardy, le designer Ludovic Roth propose de découvrir “Infraviolet”. Une collection inclassable qui s’illustre par sa diversité.
Designer depuis une quinzaine d'années, Ludovic Roth expose jusqu'au 1er juin sa collection Infraviolet à la galerie Chamagne-Hardy située dans le VIIe arrondissement de Paris. Riche de 17 objets parmi lesquels des miroirs, des tables, des lampadaires ou encore des vases, la collection frappe par son éclectisme total. Fruit d'un travail de deux années mené occasionnellement en binôme, Infraviolet invite le visiteur à côtoyer des objets aux apparences souvent inédites.
De la diversité à tous les niveaux
Par l'absence d'unité formelle et plastique, le designer pose les codes d'un travail de conception sensible qui puise comme rare caractéristique commune, la présence de couleurs vives et des lignes épurées. Selon lui, « L’emploi de la couleur peut apporter un souffle de légèreté salutaire. » Une vision qu'il a poussée en diversifiant les médiums dont le PVC, le miroir, mais surtout le bois et le métal. Deux éléments qu'il mêle au travers de compositions très graphiques radicalement contemporaines.
Particulièrement intéressé par la matérialité et la fantaisie, le créateur passionné de sciences et de techniques a mis au point un traitement lui permettant d'obtenir un rendu irisé sur le métal. Un processus qu'il travaille depuis 3 ou 4 ans et qu'il déploie pour la première fois au sein d'une collection. « La couleur m’évoque le plaisir de créer, d’insuffler par l’objet une certaine gaieté à un intérieur. Nombreux sont ceux qui ressentent l’impact de la couleur et apprécient sa capacité à conférer à un objet une autre dimension, au-delà du "sérieux" de sa rigueur formelle » analyse le designer.
Un parcours international
« Deux années de développement ont été nécessaires pour mettre au point Infraviolet. Elles m’ont offert la possibilité de repousser les limites de ma pratique » analyse Ludovic qui cumule les projets internationaux depuis son diplôme obtenu en 2008 auprès de l'Ecole Bleue. Intéressé par la conjugaison des savoir-faire artisanaux aux techniques actuelles pour élaborer de nouveaux design, le créateur est aujourd'hui sollicité dans les domaines de l'architecture, de l'audio et de l'horlogerie. Une renommée sacrée par l'acquisition en 2022 de son luminaire Cosse en cuir et acier par le Mobilier national.
La marque de mobilier français Philippe Hurel a dévoilé « Angle de vue » lors de le Design Week de Milan. Une collection entièrement repensée par le designer Tristan Auer.
C'est dans une mise en scène haut en couleur que la marque de mobilier, Philippe Hurel, a décidé d'implanter sa dernière collection, Angle de vue, lors de la Design Week de Milan. Pour marquer sa première participation à cette grand-messe du design, la marque française a présenté douze pièces. Initialement dessinées par Philippe Hurel, toutes sont le fruit d'une réinterprétation de Tristan Auer. Le designer à qui les clés de la création ont été confiées, offre un panel de pièces éclectiques réparties en quatre saynètes colorées. Rouge,orange, jaune et vert, chaque décor semble avoir été pensé comme des photographies surnaturelles et décalées. De quoi offrir un« Angle de vue » en marge de l'habituel et de la sobriété.
Une collection hétéroclite
Du bronze, du bois, des laques, des cuirs et des textiles en tout genre signés Dedar. Si la collection imaginée par Tristan Auer ne semble pas avoir de ligne directrice de ce côté-là, elle incarne cependant l'esthétique initiale de Philippe Hurel. Des lignes relativement épaisse, des formes bourgeoises et une qualité d'exécution qui se ressent à l'œil.Portée par l'ambition de constituer un ensemble « versatile et intemporel », cette collection paraît surtout dessinée pour laisser son empreinte dans les intérieurs. Une impression due à la générosité et à la rondeur omniprésente dans les volumes, mais aussi aux choix colorimétriques des pièces qui entrent en résonance avec les couleurs des espaces. En résulte quatre camaïeux dont la composition semble figée dans le temps. Ici, la conjugaison des lignes droites et courbes se répond silencieusement tandis que les matériaux, généralement laqués et source de reflets, réveillent une certaine dissonance.
Pour agrémenter ces scénographies, Tristan Auer à incorporé des œuvres de l'artiste contemporain Bastian Ogel. Avec une peinture fantaisiste et des formes torturées, l'artiste intègre un travail pictural dans des espaces très mis en scène. Une sorte de mise en abyme de ces deux arts ayant pour ligne commune, l'importance de la forme et de la couleur.
Au Salone del Mobile, Pedrali a déployé ses nouveaux modèles au gré d'un vaste stand aux allures de showroom coloré.
De la salle à manger à l'espace de détente en passant par le jardin. C'est dans ce qui s'apparente à une vaste habitation en tissu de 900m² que Pedrali a mis en scène ses nouveaux objets lors du Salone del Mobile de Milan, début avril. Forte de onze collections, pour certaines inédites, la marque italienne a souhaité reconstituer des lieux de vie. En accordant une réelle importance aux couleurs, le studio milanais DWA Design Studio, à qui l'on doit la scénographie d'exposition, proposait aux visiteurs d'accélérer le temps pour passer en l'espace de quelques instants, des pièces baignées d'une lumière matinale bleutée, à celles illuminées d'un crépuscule orangé. Des mises en scène sobres mais évocatrices, grâce auxquelles les objets semblent projetés dans un environnement semi-réel.
Le temps d'un déjeuner solaire
Midi sonne, le soleil est haut dans le ciel et l'ambiance est particulièrement solaire. Une atmosphère qui résonne avec les couleurs acidulées d'Héra Soft, la dernière chaise de Patrick Jouin pour Pedrali. Avec son dossier suspendu par un piètement haut, l'assise à l'allure aérodynamique entre en résonance avec la table Rizz de Robin Rizzini. Soutenu par quatre pattes métalliques de section triangulaire, l'élément central de la salle à manger dégage une âme très animale en partie due à la linéarité cassée des pieds. Un détail porteur d'un caractère froid, mais rehaussé par l'éclairage des lampes Tamara de Basaglia Rota Nodari.
Repas terminé, direction le salon adjacent conçu par CMP design. Ici, les lignes sont moins strictes, les volumes y sont enveloppants et invitent à prendre son temps. Avec son armature en bois de frêne massif tout en courbe, le canapé deux places Lamorisse ainsi que ses fauteuils lounge, invitent à un début d'après-midi convivial. Autour, les tables basses Blume dessinées par Sebastian Herkner finalisent l'ambiance sereine et délicate de la pièce.
Prendre le soleil partout et comme on le souhaite
Lorsque certains discutent à l'intérieur, d'autres profitent d'un moment plus reposant sur les poufs Buddy Oasi. Extension d'une collection à succès de la marque, ces modules de Busetti Garuti Redaelli sont la version extérieure du Buddy classique destiné à l'origine pour la maison. Semblables à des galets géants aux courbes polies, ces conceptions qui se multiplient et se déplacent au grès du soleil, s'approprient en fonction des envies. Ledossier mobile, lesté avec une base antidérapante, se déplace librement sur toute la surface. Fabriqués en polyuréthane pour résister aux intempéries, ils se conjuguent avec les tables basses en béton Caementum de Marco Merendi et Diego Vencato.
Une fin d'après-midi, comme un regard en arrière
Le ciel devient rose et le début de soirée s'annonce. Il fait encore bon et l'heure est à la discussion dans ce qui ressemble désormais plus à une cafétéria de plein air. Une ambiance joyeuse et familiale transmise notamment par les chaises Philía d'Odo Fioravanti. La structure en acier dans laquelle vient s'entremêler un tissage en cordon PVC unis ou bicolore rappelle joyeusement la dolce vitae des 60's italiennes. Une époque, symbole de design à laquelle on repense assis autour des tables Ysilon de Jorge Pensi Design Studio, la tête dans les fougères.
Une fin de journée qui entend bien accorder du temps au prélassement
Étape ultime et inratable d'une journée passée dans le confort du mobilier Pedrali, Ester Lounge signée par Patrick Jouin propose dans une ambiance plus tamisée. Initialement présentée en 2013, l'assise monolithique revient cette fois sur le devant de la scène dans une approche plus douce et harmonieuse. Avec son dossier incurvé surmonté d'un ovale qui signe la collection de sa forme, le fauteuil s'est élargi pour accueillir sans contrainte l'utilisateur. Imposante mais esthétique par ses volumes et ses pieds en aluminium moulé, Ester Lounge répond aux luminaires sans fil Giravolta et ceux suspendus Isotta, tous deux de Basaglia Rota Nodari. Une concordance entre les éléments qui procurent à Pedrali l'atmosphère chaleureuse d'une maison chic et libre d'appropriation.
Pensé pour Rubelli, le fauteuil Figura dessiné par Martino Gamper est un modèle modulaire qui laisse à chacun la possibilité de témoigner de son propre style.
Très géométrique, mais ni tout à fait rectiligne, ni tout à fait courbe, l'allure du fauteuil Figura semble inspirée d'un jeu de construction pour enfant. Pourtant, derrière l'apparence amusante de l'assise au style que l'on pourrait définir comme du néo-Memphis, se trouve une idée novatrice : la modularité formelle. Passionné par la réinterprétation des objets pour concevoir de nouvelles choses, l'italien Martino Gamper a pensé sa dernière création comme une composition à assembler selon ses propres goûts. « Pour moi, ce qui compte, c'est de ne pas avoir à suivre des chemins battus, à faire des produits que nous connaissons déjà » explique l'ébéniste, diplômé du Royal College of Art de Londres.
Un concept simple, particulièrement visible
Souhaitant rompre avec le passé et répondre au parti-pris d'une conception adaptable, le designer a dessiné une collection de 12 modules composés de quatre types de pièces (dossiers, assises, accoudoirs et côtés) de trois formes différentes. Interchangeables, ces éléments offrent 81 combinaisons. Au-delà de l'aspect ludique, c'est un alphabet propice au développement d'une communion plus personnelle entre l'objet et son utilisateur qui a été pensé. Quant au langage du fauteuil, il existe bel et bien puisque tous portent un petit nom alphanumérique – comprenez par exemple AA23 pour le module de dossier A, le module de siège A, le module d'accoudoir 2 et le module latéral 3 -.
Avec sa très forte personnalité et en dépit des multiples possibilités d'assemblage, Figura conjugue l'ultra-contemporain avec le charme du rétro. Disponible en velours, en tweed ou en coton et lin, la création de Martino Gamper met en avant ses différents blocs de composition par des combinaisons de trois variantes de couleurs. Une manière d'exagérer le côté hors norme et informel de ces fauteuils originaux.
Tour d'horizon des six nouveaux produits de la marque B&B Italia présentés lors du Salone Del Mobile de Milan.
Constituée de trois assises et trois tables, la collection de B&B Italia est partagée entre renouveau formel et continuité. Le directeur artistique de la marque Piero Lissoni qui a dessiné la moitié des modèles, a également laissé libre cours à l'imagination d'autres créateurs italiens et japonais pour apporter un nouveau souffle. Une collaboration dont résulte un ensemble visuellement diversifié, dans lequel la finesse des tables s'oppose aux volumes des assises.
Piero Lissoni et l'amour de la ligne droite
Architecte de renommée internationale et designer pour plusieurs maisons italiennes, Piero Lissoni signe ici les tables Assiale et Isos et le canapé Dambodue. À l'image de ses créations passées, le designer met en avant son goût pour la linéarité et l'orthogonalité. Visuellement simples et directs, les trois modèles contemporains dans leurs formes jouent sur les volumes. Tandis que les tables aux profilés relativement minimalistes s'intègrent dans l'espace discrètement, le canapé vient quant à lui s'imposer comme un bloc monolithique. « C’est un canapé qui a beaucoup de présence, tout en étant silencieux, comme les choses élégantes doivent l’être » explique son créateur. Les lignes s'étirent, la hauteur reste et le résultat se fait sobre mais particulièrement visuel. Une impression évidente procurée par les tables aux plateaux optimisés. Et pour jouer sur cette impression, le modèle Assiale existe dans une version extensible de 3m34. Une idée trouvée « en pensant au pont qui s’ouvre dans le film Blues Brothers, lorsqu’ils effectuent une de leurs premières évasions, ce qui m’a beaucoup fasciné. Cette table est donc un pont parfait. »
Néanmoins, si le créateur, dont le goût de la ligne droite se retrouve jusque dans ses bâtiments, signe des éléments à son image, la courbe reste omniprésente. Que ce soit chez le petit dernier de la famille des Dambo - gamme de canapés de B&B Italia - ou pour Isos, elle se révèle en s'approchant de l'objet. Gage de confort pour le canapé dans lequel elles viennent se positionner comme au sein d'une boite, ou de recherche esthétique « pour créer une tension qui se crée entre les crayons-colonnes coupés à 35 degrés, et le plateau. », elles sont au cœur des éléments. Un enjeu visuel d'autant plus fort sur la table Isos, que ces pieds semblables à des crayons taillés et proposés en chêne ou en marbre (noir Marquinia ou blanc de Carrare) tranche radicalement avec la version en verre du plateau.
Une complémentarité organique offerte par d'autres designers
Pour venir compléter la collection, quatre designers ont conçu trois pièces en opposition formelle à celle de Piero Lissoni. Plus rondes, leurs présences dans l'intérieur apporte une douce sophistication à l'image des fauteuils Narinari et Omoi, très animales dans leurs allures. Le premier, que l'on doit au duo Tiziano Guardini et Luigi Ciuffreda, est certainement la pièce la plus complexe à l'œil. Son jeu de surfaces convexes et concaves qui rappelle celui d'un origami est inspiré « de l’aigle de mer, un animal aquatique libre de choisir son élément car il est également capable de voler. »Le deuxième, réalisé par Naoto Fukasawa, pioche son caractère dans l'alliance de la rondeur et des pointes pour « se procurer le charme d'une créature vivante ». Inspiré par le design scandinave des années 50 et complété par le style du designer, sa forme a été conçue pour favoriser l'échange plus que la relaxation. Pour compléter cet environnement, s'ajoute la flore avec la gamme de tables Allure O' Dot de Monica Armani. Semblables à de petits baobabs d'intérieur surmontés d'un graphisme central inspiré des années 60, « cette nouvelle version de tables de bistrot, de tables basses et de tables d’appoint », apporte un design frais et tendance. De quoi constituer une petite canopée de salon - disponible en noir, marron et beige - et compléter cette dernière collection riche de formes pour B&B Italia.
Cinq mois après sa mise en liquidation judiciaire annoncée en décembre 2023, la marque Habitat, majoritairement détenue par le groupe CAFOM, a annoncé faire son retour en ligne ce mardi 23 avril, dans le cadre d’un accord de licence de marque accordé à Vente-unique.com.
« Les marques iconiques ne meurent jamais. » Un slogan pour le moins énigmatique mais qui en dit long sur l’intitulé de la conférence de presse donnée ce jeudi par Hervé Gaoui, président du groupe CAFOM - actionnaire majoritaire d’Habitat à hauteur de 67 % - et Sacha Vigna, directeur général de Vente-unique.com. En effet, seulement cinq mois après sa mise en liquidation judiciaire qui avait entraîné la fermeture de ses enseignes en France, la marque de mobilier Habitat, fondée en 1964 par Sir Terence Conran, a annoncé son retour sur Internet. Une "rennaissance" notamment rendue possible grâce à Vente-unique.com avec lequel la marque s’est associé dans le cadre d'une licence de marque.
Un objectif : redonner confiance aux clients
En premier lieu, le but de ce retour est de pouvoir dédommager les clients qui été impactés par cette liquidation. En ce sens, le site d’Habitat vient d'être réactivé avec la mise en ligne d'un formulaire leur permettant de déclarer un litige et ainsi d’obtenir un bon d’achat - dont le montant n’a pas été précisé - à utiliser sur le site. « Ce que l’on veut en priorité, c’est retrouver la confiance de nos clients et leur redonner le sourire » a déclaré Hervé Gaoui. En collaboration avec Vente-unique.com, fondé en 2006 et spécialisé dans la vente de mobilier sera donc, l'objectif sera, dans un délai de 3 à 5 semaines, de prendre en main la gestion de ces formulaires et satisfaire un maximum de clients. Plus largement, Habitat compte sur l'expertise du site de e-commerce pour l'aider dans la valorisation de son site internet mais également de bénéficier de ses qualités logistiques et techniques.
De nouvelles collections attendues
Concernant les produits qui seront proposés à la vente, il s'agira dans un premier temps des stocks restants et disponibles. Plus largement, ce renouveau s'accompagnera de nouvelles collections, réalisées en collaboration avec des designers. « Il est indispensable de ramener de la jeunesse et de la nouveauté dans nos collections, on ne peut pas rester sur une gramme qui a plus de 5 ans » ajoutait notamment Hervé Gaoui. Si pour le moment aucun nom n’a été annoncé, le président de CAFOM prévoit une première sortie « entre juillet et septembre. » Concernant son positionnement de prix, Hervé Gaoui a tenu à préciser que les produits Habitat seront indépendants de ceux proposés sur Vente-Unique.com puisque les deux sites resteront totalement distincts, ce qui lui conférera donc la possibilité d'être dans une gamme de prix un peu plus élevée, mais accessible. « Ce sera du luxe abordable. »
Fruit d'une première collaboration entre le designer français Tristan Lohner et la marque danoise Wendelbo, la collection Shapes incarne le ravissant mélange entre technique et esthétique.
Des volumes simples au toucher granuleux, imbriqués les uns aux autres presque naturellement par des courbes dans lesquelles la complexité s'efface. Semblables « à des galets sur lesquels l'érosion aurait fait son temps » selon le designer Tristan Lohner, cette collection est le résultat d'une collaboration avec la marque danoise Wendelbo. Intitulée Shapes, elle s'inscrit comme la synthèse entre le mode de la complexité technique et de la simplicité visuelle. Une dualité en partie liée aux concepteurs dont la collection est empreinte.
L'artisanat comme trait d'union
Conçue autour de la volonté de « tendre vers une forme de légèreté, en élevant visuellement les “stigmates” du processus industriel », la collection puise dans les racines communes aux concepteurs : l'artisanat. Ébéniste de formation, Tristan Lohner accorde une attention toute particulière au rapport sensible entre l'objet et l'utilisateur. Un rapport qui passe par la pérennité et l'aura visuelle de la conception. Des notions qui résonnent aussi auprès de la marque danoise qui s'est diversifiée depuis 1955, tout en conservant sa technicité et son exigence tactile, directement liée à ses débuts dans la tapisserie d'ameublement. C'est de cette exigence et de trois années de travail entre l'Europe et le Vietnam qu'est né Shapes.
La sobriété autour de la complexité
Composée d'un canapé, d'un fauteuil, d'une table et d'une assise proposée avec et sans accoudoirs, la collection a été fortement inspirée par le design post-50's, tel que l’explique Tristan Lohner. Une période où le mobilier s'est fait plus souple et plus naturel dans ses formes. Une évocation rétro appliquée du piètement de la table, ou l'absence d'angle et la jonction évoque une sorte d'arborescence, à la chaise Event dont le style très classique convoque l'élégance et la sobriété propre aux pays nordiques. « Il y avait cette idée de faire du design scandinaves à l'italienne. C'est-à-dire quelque chose d'épuré, de raffiné tout en rondeur. » Une vision dont le canapé Montholon est l'exemple emblématique. Un objet d'autant plus fort qu'il tire son nom de la rue dans laquelle se trouvait l'atelier du père du designer -dessinateur pour le journal Le Monde – et où il explique avoir ressenti ses « premières sensations sculpturales ». Un clin d'œil en arrière qui permet de comprendre cet ensemble résolument d'aujourd'hui et visible au showroom RBC, 40 rue Violet, jusqu'au 26 avril.