Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank.
Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank. Le piètement et l’assise en bois de frêne, inspirés du savoir-faire de la marque italienne, contraste avec le dossier et les accoudoirs en polypropylène qui donnent à l’assise un réel confort et apportent une touche de couleur et de contemporanéité. Le polypropylène se décline en 7 coloris et le fauteuil a la caractéristique d’être empilable. Plusieurs collaborations entre Konstantin Grcic et Plank avaient déjà vu le jour : la chaise Myto (2008) et le tabouret haut Miura (2005) qui sont devenus des pièces incontournables du designer. En 2015, il a dessiné la chaise “Remo”, dont la forme rend hommage au savoir-faire de la marque, malgré un dossier en forme de T fabriqué grâce à une technologie d’attache très sophistiquée.
Caractéristiques
Marque : Plank Dimensions : L.54 x l.49 x h.76 cm Matériaux : Frêne, polypropylène Prix : 444 Acheter
Designer : Konstantin GRCIC
Les harmonies millimétrées de Konstantin Grcic soulignent une humanité fragile en devenir constant. Pour ClassiCon, Driade, Moroso, Authentics…, il essaye, interroge, comprend et trouve pour avant tout réaliser.
Épaulée par le studio Formafantasma, la marque finlandaise Artek a repensé son approche environnementale et esthétique du bois dans une nouvelle collection nommée Forest. Une démarche présentée au showroom RBC jusqu’au 31 janvier 2025.
Largement ancré dans le paysage design et représentative du style scandinave depuis près de 90 ans, la marque Artek présentait courant octobre sa nouvelle collection appelée Forest. Une gamme de mobilier reprenant les classiques de son catalogue, mais repensés en collaboration avec le studio italien Formafantasma. Ce dernier, fondé en 2009 par Andrea Trimarchi et Simone Farresin, a invité la marque finlandaise à questionner ses choix dans le but de diminuer son empreinte environnementale. Une démarche largement engagée mais perfectible comme l'a souligné le duo spécialisé dans le design prospectif et les interventions transformatrices, qu'elles soient matérielles, techniques, sociales ou discursives.
L'histoire d'une démarche
Engagée sur le plan environnemental notamment par la centralisation de 80 % de sa fabrication sur le territoire finlandais de même que le bouleau majoritairement issu des forêts locales, Artek a entamé sa collaboration avec Formafantasma en 2020. « Nous voulions comprendre comment diminuer davantage l'impact de notre industrie et Formafantasma à soulevé un problème essentiel et pourtant très visible : l'absence de nœud, de veinage... » raconte Marianne Goebl, directrice générale d'Artek. Jusqu'alors choisies en fonction de leur uniformité, toutes les pièces de bois présentant des « impuretés » étaient alors envoyées au rebut. « Nous avons donc travaillé autour d'un projet nommé Wild Birch, c'est-à-dire Bouleau Sauvage, pour développer une réponse qui soit à la fois plus écologique mais également esthétique ». Cette démarche conclut par une tolérance « des variations naturelles » résultant de la croissance de l'arbre ou de la présence d'insectes s'accompagne aussi d'un plus large nuancier de teintes brutes. Sortie en 2023, une édition du célèbre Stool 60 a été lancée avec cette philosophie. Un nouveau tournant pour la marque sur le plan écologique en maximisant l'usage des arbres abattus, mais aussi visuel avec des modèles potentiellement uniques !
Penser l'avenir et revenir en arrière
Parallèlement à la collection Forest où sera regroupée une sélection de tabourets, de tables, de chaises et de bancs, Artek a annoncé appliquer son projet à l'ensemble des tables Aalto d'ici 2025. Une manière de faire évoluer une part de son marché sans pour autant décliner l'intégralité de ses pièces. Mais derrière la volonté d'amélioration de son procédé industriel, Artek renoue d'une certaine manière avec l'esprit de ses débuts. « Lorsqu'en 1935, un quatuor alors inconnu composé des collectionneurs Maire Gullichsen et Nils-Gustav Hahl et des architectes Aino et Alvar Aalto, décident de fonder la marque, celle-ci repose sur trois piliers » explique Marianne Goebl. « Le premier était l'art moderne, le second la propagande -qui avait alors pour signification l'éducation par le design- et le troisième était l'industrie intérieure. » Un triptyque qui transparaît par la vision du couple Aalto, fasciné par les courbes Thonet et la question de la standardisation des cellules employée par la suite à travers le célèbre piétement Artek. Une vision formelle, économique et esthétique à laquelle il semble désormais naturel de lier la question environnementale pour comprendre l'évolution contemporaine de la marque.
Et pour découvrir la collection Forest et mieux comprendre l’évolution d’Artek, rendez-vous jusqu’au 31 janvier au showroom RBC, 40 rue Violet dans le 15e arrondissement de Paris.
Spécialisée dans des pièces de mobilier à l’allure futuriste à mi-chemin entre la technologie contemporaine et l'artisanat d'hier, la marque mexicaine ATRA s’exposait en octobre à Paris. Retour avec son directeur créatif, Alexander Diaz Andersson, sur l'identité créative du studio et sa transposition dans les pièces haut de gamme, souvent uniques.
Atra, c'est la finesse de la pierre qui en fait oublier son poids, c'est l'allure qui en fait oublier la matière, quand ce n'est pas cette dernière qui semble primer sur l'usage. Nous pourrions dire qu'Atra est une marque dictée par la radicalité sculpturale des formes et l'éloignement de tout classicisme, mais son directeur créatif, Alexander Diaz Andersson, préfère lui parler « de créations motivées par un sentiment d'émerveillement. ». Une vision défendue par « CARE INSTRUCTIONS », la première exposition parisienne de la marque qui s'est tenue mi-octobre.
Fondée en 2014 comme une entreprise dédiée au mobilier sur mesure de luxe, ATRA s'est progressivement transformée en studio pluridisciplinaire, devenu au fil des ans une « petite école de pensée et d'expérimentation des processus de conception. » En découlent des pièces - dont une douzaine étaient exposées - aussi diverses dans leurs usages, que dans leurs formes et leurs matériaux. Ainsi gravitaient autour d'un sofa Beluga disproportionnelement grand en alpaga noir bouclé et laiton vieilli, la table basse Pebble en onyx blanc et la table d'appoint Neptuno en marbre vert veiné. Autour, un corpus de luminaires disparates en argent ou en laiton apportaient çà et là, une lumière diffuse. Chez ATRA le décoratif prime sur le fonctionnel et ouvre les portes de « la nouvelle esthétique du futurisme » née d'une « vision utopique de l'avenir où le design, l'architecture, l'humanité et la nature coexistent en harmonie et se nourrissent mutuellement. »
Un design hérité de mondes opposés
« Mes origines suédoises et mexicaines se reflètent dans nos créations » où se mélangent des lignes modernes épurées et la minéralité de matériaux à forte présence visuelle. Éclectique, « CARE INSTRUCTIONS » est le fruit d'inspirations tout autant complémentaires que contradictoires. Outre sa double culture, Alexander Diaz Andersson évoque une « fascination pour le point de tension entre le terrestre et le céleste, le monolithique comme le lourd et le léger, le brutal et le raffiné. » Des oxymores réunis dans des créations luxueuses souvent hors du commun. « C'est le contraste de ces concepts qui définit véritablement le style ATRA. » Mais derrière ces notions, c'est surtout d'idées dont il est question. Créateur de pièces à la fois naturelles dans leurs matériaux mais très artificielles dans leurs styles, c’est donc avec une logique assez paradoxale que le designer dit avoir pour principale source d'inspiration l’écosystème. « Qu'il s'agisse du design cosmique ou de la perfection de la nature, mes idées me viennent de ce qui m'entoure et de ce que je vois en me promenant. »
La conception trait d'union entre passé et futur
Imaginées comme des ponts entre le passé et le présent, les pièces éditées par ATRA font « coexister harmonieusement l'innovation et la tradition. » Une philosophie temporelle et conceptuelle évoquée depuis quelque temps par l'idée de « Future Relics ». Une appellation qui fait le lien entre les époques et amène par l'objet de nouvelles pistes de réflexion. « CARE INSTRUCTIONS » s'offre ainsi au visiteur comme la continuité d'ATRA2100, une première série de pièces présentée lors de Design Miami 2021. Une collection qui avait alors pour but « d'interroger les valeurs futures de l'objet et les aspirations de notre mode de vie à la fin du siècle. » Une philosophie inscrite parallèlement à la démarche du studio entre questionnement temporel et design. « Nous concevons des objets en pensant à l'avenir, c'est-à-dire à la manière dont l'objet vieillira, se patinera. Pour certains, cette empreinte du temps sur leurs objets est quelque chose qu'il faut chérir, tandis que pour d'autres, elle représente exactement le contraire - une aversion à laisser l'entropie entrer dans leur vie. » Deux approches radicalement opposées, que le designer à souhaité soulever discrètement à Paris en disposant en face-à-face deux canapés Beluga blancs dont l'un était entouré d'une Peau en polymère et scellé. L'occasion de recréer « une réflexion sur le passage des ans en juxtaposant un objet sur lequel le temps fait son œuvre et un second ou la notion de temps est suspendu par la préservation et l'inutilisation de l'objet. » Une création concept à la limite du design, de l'Art et de la métaphysique, qui intégrait une autre grille de lecture à cet ensemble luxueux signé ATRA.
Implantée au nord du Portugal depuis 2001, Meia Madeira est aujourd'hui l'un des acteurs importants de la production de mobilier bois haut de gamme à destination du contract. Une activité que les deux frères et désormais co-directeurs Fernando et Faustino Sousa relatent pour nous.
Après une première édition lancée en 2023, le salon EspritContract, organisé en parallèle d’EspritMeuble, sera de retour au Pavillon 1 de la Porte de Versailles avec 110 nouveaux exposants dont Meia Madeira exposera son travail. Spécialiste du bois à destination de projets contract haut de gamme, la marque établie dans la région de Porto propose des solutions à destination du secteur hôtelier et des particuliers. Une direction régie par l'adaptabilité et le perfectionnisme de la marque envers toutes les typologies de projets.
Que représente le secteur du Contract pour votre entreprise ?
Chez Meia Madeira, nous nous qualifions comme des « tailleurs du bois », créant des « costumes sur mesure » à destination de chaque projet. Le secteur du Contract occupe aujourd'hui une part significative de notre chiffre d'affaires, ce qui s'explique certainement par notre capacité à réaliser des projets classiques, contemporains et avant-gardistes. Une diversité que nous exprimons par la création de meubles sur mesure ou la production et l'installation de portes techniques.
Et selon vous, quelle est la force de Meia Madeira vis-à-vis du secteur Contract ?
Notre polyvalence, et ce pour chaque client, qu'il soit architecte et ou décorateur. L'idée première étant évidemment d'offrir des solutions personnalisées à la fois fonctionnelles et esthétiques. Chez nous, cela passe par des équipes qualifiées à toutes les étapes, à la fois au début de la chaîne avec des personnes habiles sur les logiciels, mais également à la fin avec des équipes de montage prêtes à relever tous les défis.
Vous êtes spécialistes du bois. Quel rôle joue-t-il dans vos projets globaux/Contract ?
Ce matériau est l'âme de nos projets. Il possède le triple avantage d'être travaillé pour être design, d'être chaleureux et donc confortable et enfin d'être durable. C'est pourquoi il est le fil rouge de Meia Madeira et se retrouve dans tous nos produits. Donc pour répondre en trois mots : un rôle central.
Étant donné que le bois est un matériau facilement ajustable, les projets Contract représentent-ils des opportunités d'élargir votre gamme habituelle de produits ?
Il nous permet constamment d'élargir notre gamme de produits, en particulier dans les projets Contract. Sa grande variété de finitions et d'essences nous permet de jouer avec les styles et les rendus pour diversifier nos réalisations. Mais là où c'est également intéressant, c'est sur la possibilité qu'il offre concernant la création de partenariats. Que ce soit pour son traitement, mais également pour se maintenir au courant des dernières innovations dans le domaine de la menuiserie.
Comment la branche contract a-t-elle évolué ces dernières années ?
Considérablement, si l'on parle uniquement de notre marque. Il y a deux choses. Le premier volet concerne l'évolution liée au développement de nouvelles techniques et à l'incorporation de matériaux innovants. Le second volet est relatif à l'environnement de plus en plus prégnant et qui passe par l'utilisation de technologies récentes dans nos lignes de finition, elles-mêmes alimentées par une part d'énergie solaire.
Quels sont vos prochains objectifs ?
Nous souhaitons poursuivre notre expansion internationale, notamment en renforçant notre présence sur des marchés clés tels que l'Europe et le Moyen-Orient. En parallèle, nous restons dans une démarche prospective à la fois sur les solutions technologiques, mais aussi matérielles avec le traitement du bois.
C'est la raison de votre participation au salon ?
Nous voulons renforcer notre image d'entreprise innovante et polyvalente. Mais nous avons aussi l'espoir de créer de nouveaux partenariats et d'explorer de nouveaux marchés pour étendre notre savoir-faire.
Pour finir, avez-vous un projet important qui illustrerait l'âme de Meia Madeira ?
Tous nos projets sont marquants et significatifs, car ils incarnent autant que possible des identités différentes. Mais la rénovation de l'Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle Hôtel, a été particulièrement marquante en raison de son emplacement emblématique à deux pas du château de Louis XIV. Par ailleurs, nous avions pour défi d'intégrer des technologies et des solutions contemporaines à des éléments historiques. Ce mélange entre le respect de l'héritage et notre approche reste aujourd'hui l'un des exemples les plus parlant de notre savoir-faire !
Entreprise familiale spécialiste de l'ameublement, la marque française CELIO optimise aujourd'hui sa branche contract en investissant dans ses acquis.
Après une première édition lancée en 2023, le salon EspritContract, organisé en parallèle d’EspritMeuble, sera de retour au Pavillon 1 de la Porte de Versailles avec 110 nouveaux exposants. Parmi eux, les meubles CELIO. Fabriqués en plein cœur du Poitou-Charentes dans la petite commune de la Chapelle-Saint-Laurent, ces derniers sont le résultat d'une affaire qui s'étend sur trois générations. Spécialisée depuis plus de sept décennies dans la fabrication d’armoires, de chambres et de séjours à usage domestique, la famille Liault développe depuis une dizaine d'années sa branche contract. Un univers dans lequel la marque française a fait son entrée par l'intermédiaire des Chantiers de l'Atlantique pour lesquels l'entreprise réalise l'aménagement de cabines de bateaux. Une activité depuis « étendue aux projets hôteliers et aux maisons de retraite ce qui représente environ 17 % de notre chiffre d'affaires » détaille Alain Liault, directeur général de la marque
Investir pour assouplir les contraintes du contract
« Ce que nos clients apprécient, c'est notre capacité à nous placer comme force de proposition. Un atout acquis de par notre ancienneté » constate Alain Liault. Aujourd'hui forte d'une équipe de 200 salariés, l'entreprise capitalise sur un investissement massif de 10 millions d'euros. Un pari destiné à agrandir de 3 000m² l'usine actuelle, mais également « mettre en place une chaîne d’usinage très flexible, idéale pour la production en petites ou grandes séries. » Une typologie industrielle adaptable aux différents aux enjeux du contract. « Si nous voulons gagner encore en efficacité, il faut réduire le temps de conception. Pour le moment, nous tournons généralement autour de six mois minimum – en moyenne - entre le moment où nous sommes interrogés pour un projet et sa livraison. C'est relativement court et c'est ce que nous souhaitons conserver, mais en multipliant les projets hôteliers de 60, 80 ou même 120 chambres » analyse Thomas Liault, directeur du contract depuis un an. Une optique rendue possible par l'équipe d'une dizaine de collaborateurs exclusivement en charge du contract. « Nous avons au sein de l'entreprise quatre personnes au bureau d'étude, deux chargés d'affaires, et d'autres membres à l'administration et à la gestion des ventes, intégrés dès la première phase des projets. Par ailleurs, une équipe de monteurs est également chargée de la réception et du montage. Cette capacité à avoir un suivi de A à Z avec des collaborateurs internes situés en amont et en aval du projet, participe grandement à atteindre nos objectifs. » Parmi ces derniers, le sourcing des matériaux pour la grande majorité française ou ouest-européenne et l'atteinte de prix cibles. Des capacités qui ont notamment permis à l'entreprise de remporter un appel d'offres, lancé dans le cadre de l'Ameublement Français, pour l'aménagement d'un modèle de chambre pour les hôtels du groupe OKKO. Un concept que la marque exposera lors du salon Equiphotel du 3 au 7 novembre à Paris Porte de Versailles.
Évoluer sans s'égarer
Née il y a 10 ans, la branche contract est devenue « un véritable sujet stratégique pour l'entreprise dans la mesure où elle représente un choix de diversification. On ne gère pas un hôtel de 80 chambres comme on gère une collection de meubles » note Thomas Liault selon qui ce choix a permis deux choses. D'une part technique, en imposant une restructuration du process industriel, et d'autre part humaine en recrutant des personnes qui connaissaient les milieux de la santé ou de l'hôtellerie. Deux domaines dans lesquels CELIO s'est aujourd'hui spécialisé parallèlement à l'ameublement maritime. « Pour le moment, nous n'avons pas la volonté de faire du bureau ou du scolaire, car nos marchés actuels sont suffisamment importants pour s'y concentrer sans chercher à nous diversifier. » Un choix d'autant plus clair que la marque souhaite, « après être progressivement montée en gamme à l'image du marché contract, répondre aux nouvelles demandes environnementales telle que l'offre de réparation désormais de plus en plus forte. » Une évolution on ne peut plus similaire à celle du secteur de l'ameublement classique.
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