Son et lumière au jardin
Lampe Oto, Fermob / Lampe Bollard, Flos / Applique Newpark, Roger Pradier

Son et lumière au jardin

Avec le développement de solutions nomades de luminaires et d’enceintes, le jardin prend vie jour et nuit… et est investi le plus longtemps possible dans l’année. Un marché d’accessoires en devenir.


Retrouver le dossier spécial outdoor dans le nouveau numéro d’Intramuros 215.

À l’intérieur, la led a engendré une révolution du luminaire, dont on a hâte de constater les dernières évolutions au prochain Euroluce. Le développement de batteries fonctionnant à l’énergie solaire ou rechargeables a été son corollaire au jardin. Au-delà de l’éclairage du site pour en profiter la nuit, par des bornes, appliques, balises, comme le proposent les éditeurs spécialisés tels Flos ou Nemo Lighting, les fabricants de mobilier se sont à leur tour emparés de ces évolutions techniques pour accompagner la liberté de déambuler, inhérente à l’espace extérieur, avec des déclinaisons de lampes à poser, voire de lampadaires et autres accessoires. Il s’agit toujours de transposer – entièrement– le salon au jardin, et de profiter durablement de l’espace, jour et nuit.

Guirlande Hoop, Fermob © Romain Ricard
Lampe Mayday, Flos © Tommaso Sartori

Cette tendance n’est pas près de s’arrêter, si l’on suit l’exemple de Fermob. Lors de la dernière édition de Maison & Objet, l’entreprise faisait le choix d’un stand exclusivement dévolu aux luminaires : une diversification portée par le succès premier de la lampe Balad, lancée en 2015, et surtout par le rapprochement du fabricant avec Smart & Green, spécialiste du domaine. Comme le spécifie Bernard Reybier, pour ce segment : « Aujourd’hui, nous sommes à un niveau de fabricant de luminaires. » Et les gammes se sont diversifiées, du luminaire nomade sur batterie aux collections connectées. Le studio interne a développé une appli et un interrupteur (autrement dit, une télécommande intuitive ultra-simplifiée) pour permettre de gérer, via le Bluetooth, allumage et intensité. Un investissement réel dans ce secteur, si l’on considère la formation transmise aux revendeurs spécialisés et le développement à venir de corners, après l’expérience temporaire à Marseille du concept-store 100% Lighting.  Et ces développements ont pu être constatés chez d’autres fabricants comme Maiori qui se sont aussi penchés sur les questions d’autonomie.

L’apport de la led

René Adda, expert en sonorisation et mise en lumière des lieux, souligne que « l’évolution technique a fait exploser la capacité à mettre en lumière et en son les espaces. La miniaturisation de la technologie, le passage aux leds (Light Electroluminescent diods) et autres batteries rechargeables contenant du Lithium, ont permis le développement d’une nouvelle génération de lampes dont Ingo Maurer und Teams, Foscarini et autres ont su développer la technologie en Europe. Lampe et audio se combinent sur le même support, le son et la lumière se rejoignent dans la même lampe. La bougie électronique avec sa flammèche en leds qui vacille fait que plus personne ne dîne dans la pénombre. Le dîner aux chandelles a trouvé sa version moderne. Et cette technologie vient de Chine ou revient de Chine après exportation et copie. Même si la première lampe à incandescence continue de brûler à Chicago, l’obsolescence programmée des luminaires passe d’abord par l’ampoule. Sony fabrique en Chine, Samsung est Chinois et Thomson, marque française qui fabriquait en Chine est devenue chinoise profitant d’une organisation en pyramide tout d’abord tournée vers le client. La technologie leds a changé également vers toujours plus de miniaturisation, allant jusqu’à imiter le fil à incandescence que l’on enveloppe aujourd’hui d’un globe de verre. C’est peut-être dans l’industrie automobile que l’on constate le plus ce renouvellement des leds avec des surlignages des silhouettes des véhicules parfois surprenant dans la nuit comme le logo Peugeot en rétro éclairage sur le flanc de la voiture aux 24h du Mans. Néanmoins, grâce aux leds, la consommation d’électricité, cette fée Electricité, se réduit de 20 ou de 30%. Mais leds et audio doivent être étanches et passer tous les tests de conformité dans des usines gigantesques en Chine (chez SGS), un centre de contrôle suisse qui fait passer aux produits tous les tests de certification à l’international. Les douze normes obligatoires pour pouvoir voyager dans le monde entier sont acquises en deux à trois mois. » Temps long, temps court ?

Suspension Trilly, Martinelli Luce

Aménager durablement son espace sonore

Outre l’utilisation ponctuelle des enceintes nomades, l’aménagement sonore de l’extérieur est encore un secteur qui requiert des compétences techniques importantes, pour peu que l’on souhaite des enceintes fixes. Des sociétés comme Henri qui gèrent de A à Z les installations pour l’intérieur ont cependant élargi leur intervention à l’extérieur. Ces prestations relèvent pour le moment de services très haut de gamme, comme ceux du Cercle Parnasse. Service haut de gamme de Orange, il fête discrètement ses 15 ans avec une clientèle de qualité co-optée, sélectionnée. Le profil des 3000 adhérents : grands voyageurs d’affaires qui vont de la Zone Afrique à la zone Amérique avec coach privés installés en région Rhône Alpes, sur la côte méditerranéenne ou dans les Alpes sur les hauts sommets.

Installation sur la terrasse de la Suite Belle Etoile Hôtel Le Meurice à Paris © HENRI
Installation à la Villa "Grand Prix House" © HENRI

À 37 ans, Younesse Bouzahzah est le responsable des prestations sur mesure Parnasse Sud. Il accompagne les clients sur les transferts des enceintes Bose, Bang Olufsen, Sonos, Origine Acoustics, Architectura Sonora, Bluesound…sous la direction de Xavier Righini, directeur de Parnasse Sud à Mougins. Depuis 2023, le cercle s’est développé avec une agence à Aix (Bouches du Rhône et Vaucluse), Lyon (Ain, Rhône), Annecy (Haute Savoie), Ajaccio et Bastia (Corse). « Pour toute installation, un audit avec diagnostique est nécessaire pour une couverture indoor ou outdoor. L’étude technique est nécessaire pour le câblage des résidences de grande superficie et en fonction du son et du design qu’il souhaite, on lui propose des choses différentes. Des produits qui se marient avec la végétation ou se noient dans la pierre, les rochers, de qualité, souvent anthracite. Pour être totalement indépendant, le client est accompagné à distance. Avec quatre ans de recul, nous constatons que nos installations pérennes, parfois plus coûteuses, satisfont une clientèle classique qui ne tient pas à changer d’installation tous les trois ans. Chez Parnasse, nous vendons avant-tout une relation humaine et notre clientèle touche les Grands Particuliers, notaires, médecins, architectes…cooptés par le bouche-à-oreille. Nos installations s’arrêtent à moins de 1000 mètres. »

Rédigé par 
Bénédicte Duhalde

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3/7/2025
Intramuros #224 : Sun

Plein Soleil

Quand le soleil dicte les formes, les usages et les idées, le design s’adapte, invente, rayonne. Ce nouveau numéro d’« Intramuros » s’ancre dans le Sud, là où l’extérieur devient une pièce à vivre, un terrain d’expérimentation pour les designers, un laboratoire de matière, de lumière et d’énergie. À Marseille, ville-monde, une scène créative s’affirme. Axel Chay, Emmanuelle Roule, Juliette Rougier, Aurel design urbain : tous dessinent un design solaire, sensoriel, entre artisanat, architecture et innovation. Une approche libre, ambitieuse, toujours connectée à la matière, au contexte et même à la mode, à l’image de Marianne Cat qui chine les talents depuis quatre décennies. Ora-ïto, designer touche-à-tout et enfant du pays, nous livre ses adresses marseillaises, entre lieux cultes et concepts audacieux.

Dans ces pages baignées de lumière, le mobilier d’extérieur ne se contente plus d’habiller une terrasse. Il devient mobile, intelligent, durable – parfois même autonome. Comme un miroir de nos modes de vie en mutation, il s’inscrit dans un écosystème plus large, où design, écologie et technologie avancent main dans la main, à l’image des innovations techniques permises par la préhension d’une énergie omniprésente. SUN, c’est donc plus qu’un thème estival. C’est une invitation à penser un design conscient, ancré dans les usages et ouvert sur le monde. Un design qui compose avec le climat pour mieux en révéler la beauté.

Sommaire

Design 360

Design Story

Atelier Baptiste & Jaïna : Entre matière, temps et imaginaire

Julien Renault, aventurier du design

Fumie Shibata : L’art du design silencieux

Studio 5.5, Designer à dessein

Teun Zwets : Éloge de la matière trouvée

Morrama design, objets intuitifs

Maria Jeglinska : Entre dessin, espace et usage

Gaspard Fleury-Dugy : Nouvelle pensée textile

R100, ou la révolution circulaire d’Hydro

13Desserts, design gourmand

Coperni : Esprit visionnaire

Tristan Auer Car Tailoring : Automobile (très) particulière

Sun

Sélection outdoor, à ciel ouvert

Marseille

Ïto trip

Axel Chay, designer pop’ulaire

Marianne Cat : Éternelle pionnière

Aurel design urbain : Marseille-Paris, transferts à succès

Juliette Rougier : Guidée par l’émotion

Emmanuelle Roule, la terre comme manifeste

L’Ingénieur Chevallier : Une oeuvre d’art sur le bout du nez

Soleil vertueux

Experimenta

Laboratoire des pratiques durables : de sources sûres

Roger Pradier : l’éclairage haut de gamme au service de la transition écologique

In the Air

Who’s Next Home : Cinq questions à Frédéric Maus, et Matthieu Pinet

Biennale de Saint-Étienne, une édition tournée vers demain

News

Demain, les designers : entre pouvoir et influence ?

Osaka 2025, l’hymne à l’amour de la France au Japon

Agenda

Retrouvez ce numéro en kiosque mais aussi directement sur notre boutique en ligne.

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2/7/2025
Les six projets de Muller van Severen dévoilés à 3daysofdesign

À l'occasion des 3daysofdesign à Copenhague, le duo belge Muller van Severen a présenté six nouvelles collections. Retour sur ces projets en résonance avec l'esthétique du studio.

Fondé au printemps 2011 par les Belges Fien Muller et Hannes van Severen, le studio éponyme était cette année présent dans la capitale danoise à l'occasion des 3daysofdesign. Fort de quatre collaborations avec les marques BD Barcelona, valerie_objects, Hay et Blēo, les deux créateurs ont dévoilé six collections. Un corpus de projets diversifiés destinés majoritairement à l'intérieur, mais unis par le goût du studio pour la couleur et la simplicité des lignes.

BD Barcelona x OFFICE KGDVS : une première collection en bois

Imaginée pour BD Barcelona et réalisée en collaboration avec OFFICE Kersten Geers David Van Severe, Rasters est une collection d'armoires et de paravents modulaires. Initialement imaginé en métal, sur une grille industrielle pouvant servir de base structurelle, le rangement a été décliné par le studio dans une version plus naturelle. Conservant la trame centrale dans l'esthétique du projet, les designers ont travaillé des panneaux de MDF plaqués en hêtre. Une première dans l'histoire du studio qui n'avait jusqu'alors jamais laissé l'aspect naturel du bois sur ses objets. Assortis de panneaux colorés en acier thermolaqué. Les meubles peuvent être assemblés entre eux grâce à la présence de connecteurs en polyamide noir moulés par injection. De quoi créer de vastes ensembles et exploiter la diversité chromatique des étagères et des portes.

Collection Rasters de Muller van Severen et chaises de Sabine Marcelis ©Nacho Alegre

HAY : une énième aventure

Avec déjà douze collaborations à leur actif, le studio belge et la marque danoise se réunissent une nouvelle fois et dévoilent The Perforated Cabinet. Jouant sur la linéarité des modules et la trame resserrée en acier thermolaquée perforé, cette collection joue sur la transparence du rangement. Également semie-transparente sur le dessus, chaque pièce évoque une boite secrète suscitant la curiosité. Disponible en version murale ou sur pied et en plusieurs tailles et coloris, le meuble convoque l'esprit industriel avec l'approche contemporaine et colorée de la marque.

The Perforated Cabinet par Muller van Severen ©HAY

valerie_objects : réinventer l'existant

C'est une sorte de retour aux sources que le duo de designers opère en collaborant avec valerie_objects. Alors que les designers belges ont été parmi les premiers à travailler avec la marque, les voici de retour pour le dixième anniversaire de celle-ci. L'occasion pour eux de rééditer et de réinventer quelques-unes de leurs créations les plus connues. Parmi elles, la réédition des Hanging lamp sorties il y a une quinzaine d'années, et l'arrivée de la Standing lamp marble, un nouveau modèle au design tout aussi filaire posé sur un socle en marbre. Côté assises, le studio réédite également deux modèles existants, Rocking chair et Solo seat, dans deux versions extérieures. Quant à la Alu chair sortie en 2015 pour le pavillon du Bahreïn d’Anne Holtrop à l’Expo mondiale de Milan, elle est cette fois-ci déclinée dans une version tabouret sous le nom d'Alu stool. Un nouveau modèle inscrit dans la lignée de sa grande sœur, et développé en collaboration avec le Bjarke Ingels Group (BIG) pour le lounge bar du siège du studio.

Deux modèles alu chair complétés d'un nouveau alu stool par Muller van Severen ©Elias Derboven

Blēo : une mosaïque de couleurs

Comme un petit pas de côté par rapport à l'univers du meuble, Fien Muller et Hannes Van Severen  ont collaboré avec la marque Blēo, pour l'élaboration d'une gamme de carreaux. Une première approche de la céramique pour la marque habituellement spécialisée dans la peinture. Connus pour leur usage expressif de la couleur, les créateurs belges ont imaginé une palette de 12 couleurs. Réalisé à la main à Fès au Maroc, chaque élément est recouvert d’un émail brillant attirant le regard à l'image des pièces du studio constamment ponctué de couleurs.

Les carreaux couleurs pastels de Muller van Severen ©Blēo
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30/6/2025
Avec TA.TAMU, Patrick Jouin fait plier les contraintes

Le studio de design Patrick Jouin iD présente TA.TAMU, une chaise pliable imprimée en un seul bloc. Un défi rendu possible grâce à la collaboration de Dassault Systèmes.

Monobloc et pliable. Radicalement opposées sur le plan structurel, ces deux notions ont pourtant été réunies par le Studio Patrick Jouin iD. Avec son allure squelettique inspirée du corps humain, et ses 3,9 kg, la chaise TA.TAMU a été développée conjointement avec les équipes design de Dassault Systèmes, dirigées par Anne Asensio. Fruit d'un dialogue prospectif entre la créativité humaine et la technologie, l'assise s'inscrit dans la lignée de la famille de meubles Solid, dévoilée en 2004. Une période au cours de laquelle le designer s'intéresse aux logiciels de CAO permettant de concevoir des pièces nouvelles, en rupture avec les techniques industrielles traditionnelles. Une aventure poursuivie en 2010 avec la création du banc Monolithique pour le Palais de Tokyo et imaginé avec le professeur Jacques Marescaux (spécialiste de la chirurgie mini-invasive). Cette période marque les premiers pas du designer dans l'univers du biomimétisme, rapidement assorti du mouvement avec la création de la lampe Bloom et du tabouret One Shot, deux nouveaux paradigmes marquant une nouvelle piste de réflexion pour le designer. Mais c'est véritablement en 2018 et avec l'aide d'Anne Asensio rencontrée au début des années 2000, que le projet se concrétise. Réunis par la passion commune du design et la quête d'optimisation, les deux concepteurs exposent TAMU - qui signifie pliage en japonais - en 2019 à l'occasion du salon de Milan. Une réalisation alors davantage manifeste que réellement fonctionnelle en raison d'un maillage imprimé trop fin et de fait trop fragile. C'est donc après six nouvelles années d'exploration menées sans trahir l'idée de départ, que la version TA.TAMU, comprenez l'art du pliage, a vu le jour.

La chaise TAMU présentée à Milan en 2019 et son tissage numérique extrèmement fin ©Thomas Duval

Une impression laser au cœur de l'énigme

Forte de sa genèse, TA.TAMU demeure avant tout un meuble guidé par deux grands enjeux. D'une part, le besoin d'une assise légère et mobile mais fonctionnelle et d'autre part, le défi d'une pièce imprimable en une fois, sans assemblage. Pour ce faire, le studio a réalisé la chaise en polyamide selon un procédé de frittage de poudre. Une technologie qui consiste à solidifier uniquement certaines parties d'un bloc de poudre grâce à des lasers, permettant l'assemblage d'articulations en une seule pièce. Un choix qui a imposé au studio la réalisation de nombreux prototypes afin de concevoir 33 articulations à la fois facilement pliables mais également résistantes sous le poids d'un corps.

À la fin du processus d'impression, la pièce est extraite du reste de la poudre non solidifiée, puis nettoyée ©Patrick Jouin iD

C'est donc en 2020 que l'aspect définitif de l'armature monobloc composée de 23 pièces a été définie, permettant aux ingénieurs et aux designers de réaliser les surfaces de contact. D'abord imaginée en tension grâce à des câbles, puis en textile technique, l'assise se rapproche finalement de l’armature biomimétique du banc Monolithique développé une quinzaine d'années auparavant. Un positionnement qui donne naissance à une première chaise en mars 2025. Toujours trop fragile, elle est de nouveau analysée par de nombreux logiciels qui repèrent les manques du module et donnent naissance à une seconde version trois semaines plus tard. Le squelette est alors épaissi et certains segments sont ajoutés offrant une version optimisée (photos ci-dessous) et aujourd’hui disponible, comme un clin d'œil ultra-contemporain aux pliages japonais si connus. Si le modèle n'existe qu'en blanc, le studio explore désormais la piste d'une version entièrement réalisée en métal.

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30/6/2025
Polène Champs-Élysées : un écrin entre mode et design

Officiellement inauguré en mars dernier, le nouveau flagship de la pépite française Polène a pris place au pied de la plus belle avenue du monde, rond-point des Champs-Élysées. Une boutique sur deux niveaux aux lignes minimalistes et graphiques, qui a également bénéficié de la contribution de plusieurs designers pour imaginer ses pièces de mobilier.

On pouvait difficilement rêver meilleur emplacement. Non loin des luxueuses boutiques Gucci et Jacquemus, cet espace de 450 m² est la seconde adresse parisienne de la marque, après celle située rue de Richelieu. Fondée en 2016, la maison spécialisée dans le travail du cuir développe depuis près de dix ans des modèles de maroquinerie devenus iconiques, à l’image du Numéro Dix ou du Cyme. Pour ce nouvel écrin, l’agencement intérieur a été confié au cabinet coréen WGNB, déjà à l’origine des boutiques de Londres et de Séoul. L’objectif : créer une singularité propre à chaque espace tout en conservant une ligne directrice cohérente avec l’image de Polène.

Boutique Polène Champs-Elysées

Mêler artisanat et design

Avec une hauteur sous plafond de plus de cinq mètres, la boutique impressionne dès l’entrée grâce à son escalier en colimaçon en noyer américain. Au rez-de-chaussée, les sacs sont exposés sur des murs ou des étagères en travertin sourcé en Italie, ainsi que sur des présentoirs conçus à partir de chutes de cuir. Deux tables rondes en bois, confectionnées par l’ébéniste français Robin Poupard, sont recouvertes d’un plateau également réalisé à partir de cuir recyclé. Les comptoirs d’accueil, qui servent aussi d’espace de caisse, ont été conçus par le studio Hors-Studio. Pensé spécifiquement pour Polène, le duo formé par Élodie Michaud et Rebecca Fezard y déploie tout son savoir-faire à travers un nouveau matériau innovant, le Leatherstone©, qui transforme le cuir en une sorte de pierre. Polis et lissés à partir de granulats de cuir, ces déchets deviennent matière noble, pour un résultat aussi intriguant qu’impressionnant.

Boutique Polène Champs-Elysées

À l’étage, l’espace s’ouvre sur un canapé circulaire réalisé par Marianna Ladreyt — plus habituée à travailler la bouée — qui a ici transformé des chutes de cuir en une pièce singulière. Si la marque s’est d’abord imposée dans la maroquinerie, elle a également lancé une ligne de bijoux en 2023, confectionnés en Italie dans la région de Florence. Pour cette boutique parisienne, la collection est présentée sur une table imaginée par la céramiste Clémentine Debaere-Lewandowski. Composée de 500 pièces en grès blanc, elle résulte d’empreintes de roches réalisées près des ateliers de confection à Ubrique, en Espagne. « Dans chaque boutique, nous cherchons des artistes avec une identité propre, mais avec lesquels on peut créer des synergies », explique Émilie Massé, responsable de la communication et de l’influence.

Boutique Polène Champs-Elysées

L’importance de l’upcycling

Fabriqués par quelque 2 200 artisans dans les ateliers espagnols de la marque, les modèles Polène ne sont pas de simples sacs en cuir. Pour valoriser pleinement la matière, les équipes s’efforcent de réutiliser au maximum les chutes de cuir. Plusieurs modèles sont ainsi réalisés à partir de cuir 100 % upcyclé, comme les sacs Solé et Wilo. Côté accessoires, Polène a également développé une gamme de fleurs, de miroirs et de petite maroquinerie (étuis AirPods, porte-clés, porte-cartes, portefeuilles), tous conçus à partir de cuir recyclé.

Boutique Polène Champs-Elysées

Une boutique éphémère inaugurée à Paris

Jusqu’au 26 juillet, la marque investit le 67 rue Montmartre avec un pop-up inédit pour promouvoir son savoir-faire artisanal. Intitulé « Le Fleuriste Maroquinier », cet espace réinvente l’expérience du fleuriste en la mêlant au travail du cuir, avec la possibilité pour les clients de composer des bouquets mêlant fleurs en cuir et végétaux séchés. Pour cette installation, Polène a fait appel au designer floral Rym Boughatene. Un espace qui célèbre à la fois l’artisanat et la poésie, pour des compositions aussi jolies que durables.

Pop-up store Le Fleuriste Maroquinier, Paris © Benoit Florencon
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