Les poignées de porte présentant un risque important de contamination en période de Covid-19, l’entreprise belge Materialise met à disposition sur son site des fichiers pour imprimer en 3D un ouvre-porte mains libres.
Créée en 1990, basée à louvain, Materialise est une entreprise spécialisée dans l’impression 3D. Mi-mars, elle annonçait la création d’un accessoire pour les poignées de portes, qui ne nécessite pas de forage de trous et qui permet d’éviter le contact des mains : il permet d’ouvrir et de fermer les portes en utilisant l’avant-bras.
Le fichier qui contient les plans est disponible sur le site de l’entreprise pour ceux qui disposent d’une imprimante 3D, l’accessoire peut aussi bien sûr être commandé en ligne.
Flos intègre du sur-mesure pour répondre aux besoins spécifiques du marché contract. En France, ce segment représente aujourd’hui 20 % de son activité, divisée entre leurs quatre familles d’opération : bespoke, architectural, outdoor et décoratif.
Comme chaque année depuis trois ans, EspritContract est synonyme de sur-mesure. Un marqueur fort dans lequel de nombreuses marques de luminaires sont engagées. Parmi elles, Flos, véritable référence italienne de l’éclairage. Divisée en quatre secteurs – bespoke, architectural, outdoor et décoratif – la marque se distingue en ayant toujours fait du sur-mesure un levier d’action auprès des prescripteurs, qu’il s’agisse de designers, d’architectes, de groupes hôteliers ou d’enseignes retail. Néanmoins, depuis 2017 et l’arrivée de Jason Brackenbury à la tête du développement en France, Flos a renforcé cette dynamique en plaçant sa capacité d’adaptation au centre de sa stratégie contract. Une volonté, autant qu’un besoin, pour rester dans la course à la lumière.
Adapter le sur-mesure
Chez Flos, le sur-mesure se décline à deux niveaux. « Il y a d’abord les adaptations techniques ou esthétiques de produits existants. Nous pouvons changer une teinte ou un système d’attache pour qu’il convienne au projet dans lequel il s’intègre. C’est ce que nous avons fait au Grand Palais, où le bloc de fixation d’un luminaire standard a été réadapté aux besoins du chantier », détaille Jason Brackenbury. Mais au-delà de cette culture de l’ajustement, historiquement ancrée dans l’ADN de la marque, Flos va plus loin. « Nous créons également des produits entièrement conçus et dessinés par des studios ou agences externes. » Une capacité rendue possible par son savoir-faire industriel. Récemment, un projet résidentiel constitué de lustres et de plafonniers imaginés par REV Architecture a ainsi vu le jour grâce à Flos Bespoke. Pour FLOS l’idée de flexibilité va de pair avec celle de durabilité. Les usines de la marque, trois en Italie et une autre en Espagne, sourcent plus de 70% de leurs composants dans un rayon de quelques kilomètres autour des lieux de fabrication. Quant aux 30% restants, la plupart proviennent d’échanges entre les deux pays. « En fabriquant localement avec des fournisseurs locaux la flexibilité est maîtrisable », résume Jason Brackenbury. Au total, ce sont plus de 600 personnes qui travaillent pour Flos dans le monde, dont 300 en Italie et une centaine en Espagne, les autres étant réparties sur les cinq continents, avec notamment une antenne Bespoke dans le New Jersey dédiée aux projets nord-américains.
Un design contract entre confort, efficacité et exigence
Aujourd’hui, le contract dans toutes ses formes représente 60% de l’activité globale de Flos. Les projets sont ainsi structurés en quatre grandes familles : le bespoke, dont le contract constitue l’entièreté des projets, l’architectural et l’outdoor, pour lesquels on parle de plus de 80 %, et enfin la gamme décorative. Si cette dernière est encore liée à 80 % au retail (ventes au détail), elle est de plus en plus présente dans les projets d’hôtellerie, de sièges sociaux ou d’espaces hybrides. Une perméabilité – accentuée par la vague post-Covid de réaménagement des entreprises et de relance du secteur hôtelier – qui reflète également la stratégie de la marque : proposer des solutions adaptées à chaque usage. Adapter ses solutions implique aussi, pour Flos, de composer avec les réalités budgétaires propres à chaque typologie de projet. « Le luxe est aujourd’hui un secteur clé qui nous pousse à nous améliorer sur le plan technique. Grâce aux demandes de nos clients historiques et nouveaux dans le domaine du luxe nous avons amélioré l’efficacité de nos luminaires pour dépasser leur demande en gardant un confort visuel qui est notre marque de fabrique », explique Jason Brackenbury. Un équilibre délicat entre contraintes économiques et perfectionnement technologique que la marque explique, entre autres, par l’attention particulière portée à la qualité d’éclairage et au confort visuel. « Pour nous, le plus important est de rendre les luminaires faciles à vivre, ce qui implique une vraie réflexion sur la lumière elle-même », poursuit Jason Brackenbury. Une conséquence du sur-mesure qui trouve également sa place dans les finitions et le développement de nouvelles technologies, comme le Light Shadow, capable d’offrir un faisceau large sans éblouissement. Cette capacité à allier beauté, confort et performance fait aujourd’hui la force du contract chez Flos. Une esthétique sur-mesure pour mettre en lumière la création design et architecturale.
Alki réédite le tabouret Uhin, dessiné en 1961 par le créateur touche-à-tout Nestor Basterretxea. L’occasion de revenir avec Jean-Louis Iratzoki, designer pour la marque basque, sur cet objet significatif d’une époque.
Un peu plus de six décennies après sa création, le tabouret Uhin, imaginé en plein cœur du Pays basque, est de nouveau commercialisé. Dessiné initialement pour la boutique Espiral à Donostia, cette pièce de mobilier, toujours dans l’air du temps, rend hommage à l’esprit visionnaire de son créateur, Nestor Basterretxea, tout autant qu’à la région qui l’a vu naître. L’occasion de poser trois questions à Jean-Louis Iratzoki, designer pour Alki et acteur clé de cette réédition fidèle, mais résolument contemporaine.
Pourquoi avoir voulu Uhin, cette création du designer basque Nestor Basterretxea ?
2025 célèbre le centenaire de la naissance de Nestor Basterretxea. À cette occasion, le Musée des Beaux-Arts de Bilbao et celui de San Sebastián ont présenté des créations du designer. Il y avait d’une part des œuvres picturales et des sculptures, mais aussi un volet consacré à ses nombreuses créations design. Lorsque j’ai revu Uhin, qui signifie onde en basque, ça m’a beaucoup touché. On a donc proposé à la famille de rééditer son œuvre, 64 ans après sa création, et ils ont accepté. C’était une autre manière de faire revivre l’artiste et de faire entrer dans nos maisons un objet historique né dans un contexte politique et culturel particulier, tout en rétablissant un pont entre le passé, le présent et l’avenir au sein de la culture basque.
Le tabouret s’inscrit dans le mouvement de l'art basque moderne. Pourriez-vous expliquer ce que c’est ?
L’art basque est né lorsque la dictature franquiste contrôlait toute forme d’expression culturelle, et que le conservatisme régnait en maître dans le domaine de la création artistique. La culture locale était alors maintenue, aussi bien par l'État espagnol que l'État français, par des manifestations folkloriques. Une poignée d’artistes d’avant-garde se sont rassemblés pour secouer ce joug et faire entendre une voix nouvelle qui donne une place à la modernité artistique. L’idée était de faire reconnaître l’existence d’une « puissante jeunesse d’artistes basques ». Un groupe appelé Gaur (ce qui signifie aujourd’hui) a émergé avec l’envie d’un renouveau artistique. Au sein de ce collectif, huit artistes basques se distinguent comme des précurseurs, et parmi eux Nestor Basterretxea.
Il s’agit donc d’une pièce véritablement historique. Comment l’avez-vous travaillée pour la commercialiser chez Alki ?
Elle correspondait déjà beaucoup à l’esprit de la marque. Le tabouret Uhin est d’une part confortable, mais aussi graphique et élégant, avec ses deux pieds légèrement tournés vers l’intérieur. Le modèle original était intemporel et son voyage vers le futur était tout tracé. Nous avons simplement modifié sa fabrication en remplaçant la partie interne du tabouret par du hêtre, mais nous avons conservé un placage en chêne, un arbre cher à Nestor Basterretxea. Nous avons aussi modernisé sa fabrication puisqu’il était réalisé à la main dans les années 60. Aujourd’hui, un moule a été fabriqué exprès, et la pièce est fabriquée dans une petite entreprise du Pays basque, intégrée au groupe Alki. L’autre différence concerne les couleurs. Lorsque Nestor Basterretxea l’a imaginé, il existait en version bois brut ou orange industriel. Le Uhin de 2025 existe en douze teintes, du chêne clair au orange initial que nous avons repris, en passant par le bleu Klein et les couleurs habituelles de la marque.
Près de six mois après Expressive, Gaggenau dévoile Minimalistic. Une nouvelle gamme dans laquelle la finesse des éléments rencontre l’ingénierie des systèmes.
Connue pour son matériel de qualité professionnelle, la marque allemande Gaggenau dévoile Minimalistic, une nouvelle gamme inscrite dans la continuité d’Expressive, lancée en avril dernier. Composée d’un four vapeur, d’un combi-vapeur, d’un combiné micro-ondes, d’un tiroir chauffant, d’un autre sous-vide, sans oublier la machine à café, cette nouvelle ligne est le fruit de dix années de développement et de nombreux allers-retours entre le siège de la marque situé à Munich et son usine de Lipsheim. Conçues pour prolonger l’esprit novateur de Gaggenau, les deux gammes Minimalistic et Expressive ont été entièrement repensées et redessinées de sorte à faire entrer les utilisateurs dans une nouvelle approche toujours plus précise et simplifiée de la gastronomie.
Imaginées dès 2015, Minimalistic et Expressive ont nécessité un regard novateur résolument tourné vers des lignes épurées. Chaque module, conçu pour s’inscrire à fleur de plan, se décline en deux finitions : Sterling, une teinte claire, et Onyx, une version plus sombre. Des coloris de façades également travaillés au sein des pièces techniques grâce à l’incrustation de particules métalliques dans les parties vitrées. Un effet de matière rythmé par les profilés de ventilation horizontaux en aluminium. Des lignes auxquelles viennent répondre un anneau de contrôle flottant situé sur la partie supérieure du four. Seul élément en relief de l’appareil, cette pièce circulaire et creuse développée en interne sur la base du nombre d’or, constitue une alternative physique à l’écran tactile testé auprès des clients fidèles de la marque. C’est sur ce dernier, jusqu’ici inédit dans l’univers Gaggenau, que s’affiche, entre autres, les quinze modes de cuisson et les 160 recettes de base. À l’intérieur du four, quatre niveaux d’éclairage ont été imaginés pour rappeler la peinture classique et la place qu’y occupaient les aliments. Une volonté de solliciter non plus uniquement l’odorat, mais également la vue comme en atteste le discret lever de soleil accompagnant la montée en température. L’ouïe non plus n’est pas en reste puisque le design sonore du four a été confié à l’agence Massivemusic, à l’origine du jingle du Festival de Cannes, apportant une signature auditive optimale.
Au-delà de l’esthétique, ces deux gammes sont le fruit d’une réinterprétation complète des précédents modèles ne conservant avec eux qu’une simple vis en commun. Repartie de zéro, l’équipe design composée d’une dizaine de personnes, épaulée par le centre de recherche et développement, a notamment repensé la cavité du four en dissimulant le système de chauffe derrière les parois. Cette configuration a permis d’augmenter le volume de l’appareil - disponible en 60 cm ou 76 cm dans la version grande taille - tout en posant de nouveaux défis techniques liés à la montée en température. Pour y répondre, la puissance a été augmentée de près de 40 %, imposant une révision complète de l’émail intérieur afin d’éviter les fissures causées par la différence de dilatation entre le métal et le verre. Un élément d’autant plus important que ces nouveaux fours peuvent dépasser les 300°, en partie grâce à une nouvelle vitre constituée de cinq épaisseurs de verre. Minimaliste et expressif à la fois, le style Gaggenau est avant tout celui d’une technicité au service du goût !
Pour sa première collection, le designer français Hadrien Hach dévoile une série de luminaires réalisés en tissu de soie et en résine. Une technique développée à tâtons, pour un rendu délicatement givré.
Il est courant de dire que le geste se trouve au cœur de la pratique d’un designer, qu’il est relatif à un savoir-faire, à une culture. Au Japon, la découpe du bambou à l’aide d’un katana fait partie de ces mouvements-là. Hadrien Hach découvre cette pratique lors d’un voyage au pays du Soleil Levant en 2018. Mais ce n’est que six ans plus tard que le designer choisit de la figer en objet ; d’abord dans son essence d’origine, puis en plâtre pour pallier les fissures liées au séchage, et enfin en bronze pour plus de préciosité. Une évolution qu’il abandonne rapidement au profit de la résine, un matériau qui lui permet « de réaliser des prototypes seul, sans être soumis aux délais des fonderies ni aux contraintes du métal. » C’est donc dans un univers encore inconnu qu’il s’immerge début 2025. Commence une phase de recherche et développement menée à l’abri des regards, dans son atelier sarthois.
Une collection inspirée par le geste et les voyages
Il y a des matériaux dont on connaît à l’avance le rendu, et d’autres, issus d’alchimies novatrices, qui ouvrent de nouvelles pistes. Attiré par la résine et ses propriétés techniques, Hadrien Hach entame une démarche prospective en quête de la bonne association. Travaillant d’abord avec de la fibre de verre grâce à laquelle il obtient une transparence centrale dans ses créations, Hadrien Hach finit par adopter le tissu de soie. « C’est un matériau que j’ai découvert un peu par hasard, et qui donne à la résine un effet translucide, presque givré » explique-t-il. Travaillé sous forme de feuilles enduites, le textile est ensuite mis à sécher pendant une journée dans la forme désirée. Convaincu que « la matérialité conduit à la forme », le designer, dont l’idée de flottement avait guidé des premiers prototypes, s’oriente finalement vers un style plus monolithique. Inspiré notamment par la tour The Shard, célèbre gratte-ciel londonien où il a vécu deux ans, ou par l’architecture vernaculaire africaine, il signe six familles de luminaires, dont la première s’intitule Frozen Katana. Un clin d’œil évident aux prémices de cette première collection, et au Japon, renforcé par l’usage de la feuille d’or. Un revêtement en écho “au temple de l’or de Kyoto et sans doute un peu au château de Versailles, à côté duquel j’ai grandi », raconte-il. Appliquées par fragments ou bien dégradées à l’alcool, ces dorures jouent avec la lumière. Que ce soit en reflétant l’environnement lorsque la lampe est éteinte, ou en filtrant la lumière lorsqu’elle est allumée, à l’image de l’applique Arrowslit dont le maillage réalisé grâce à une résille évoque une pixellisation ou une cartographie urbaine.
Si les clins d'œil architecturaux sont si présents dans son travail, c’est en partie grâce à son parcours à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles. Une formation enrichie d’une approche centrée sur l’intérieur avec un diplôme en design d’objet obtenu à l’École Polytechnique de Milan. « Ça a été une année très rafraîchissante avec une vision complètement différente. En France, nous avions plutôt travaillé sur du logement social alors que là-bas, nous avons travaillé sur des projets de yachts et de villas. » Une expérience transversale à la croisée du fonctionnel et de l’ornemental, valorisée ensuite par un stage dans le département architectural de Louis Vuitton au cours duquel l’architecte travaille de nouveaux matériaux haut de gamme comme le papyrus ou le cuir d’anguille. S’en suivent des expériences dans le développement commercial pour un verrier et un sculpteur londoniens, avant un retour en France où il devient chargé d’affaires et de projets pour la Maison Pouenat. « J’ai toujours été à cheval entre le monde de l’entreprise et celui de la création. Et finalement, j’ai fini par créer une collection. » Un retour éclairé à la conception.