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Affirmation d’une meilleure hospitalité des clients, mais aussi engagement pour un mieux-être optimisé des salariés, le salon EquipHotel 2022, organisé du 6 au 10 novembre, fait de l’Hospitalité engagée le cœur d’un menu-programme désireux de répondre aux attentes des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Intramuros sera d’ailleurs présent et animera des tables rondes du 6 au 9 novembre en partenariat avec l’Ameublement français, à l’Interior Design Center (hall 7.2), et modèrera également une conférence dans le hall Architecture et design autour des nouveaux usages. Un espace de rencontres en partenariat avec Lafuma Mobilier (hall 7.2) est également prévu.
Du 6 au 10 novembre au Parc des expositions de la porte de Versailles, le salon EquipHotel, rendez-vous B2B de référence du secteur de l’hôtellerie-restauration, va plancher sur les meilleurs moyens de conseiller les professionnels. Outre l’occasion de rencontrer une multitude de fournisseurs, EquipHotel jouera plus que jamais son rôle de hub des nouvelles tendances et innovations du CHR (soit l’ensemble des entreprises intervenant dans le domaine de la gastronomie, et plus largement dans les cafés, hôtels et restaurants), en particulier dans le secteur de l’accueil des clients et des conditions de travail des salariés.
Faire des hôtels et des restaurants de véritables lieux de vie
Les 1 200 entreprises exposantes, à 40 % étrangères et recouvrant les quatre grands univers du food service, du design, du bien-être, des technologies et services, ainsi que les 113 000 décideurs du CHR présents (chefs, responsables d’établissements, mais aussi architectes, décorateurs, gestionnaires de collectivités, etc.) tenteront ainsi de penser le présent et l’avenir de leur secteur en réfléchissant à des questions aussi essentielles que l’engagement pour la planète, la sortie de crise – avec en filigrane les 300 000 postes à pourvoir du secteur – et la nécessité de faire des hôtels et des restaurants de véritables lieux de vie, sensibles comme leurs clients et leurs employés aux terroirs, aux territoires, aux spécificités locales et aux circuits courts.

Pour orienter cette approche convergente avec l’évolution sociétale, le salon s’appuiera sur une série de conférences et sur cinq thèmes forts : se projeter dans la durée et le durable ; rester attractif ; faire du beau avec du bien ; miser sur le soin de soi ; penser le digital à visage humain. Pour incarner cette dimension humaine, c’est le chef doublement étoilé Christophe Hay qui a été choisi comme parrain de la manifestation. Un choix très cohérent quand on connaît son engagement écoresponsable, mis en pratique avec l’ouverture de son hôtel Relais & Châteaux Fleur de Loire, à Blois.
Un programme de conférences pour penser l’avenir du secteur
Et si le salon sera l’occasion de rencontrer les professionnels du secteur, un cycle de conférences offrira des temps de débats sur les enjeux de la restauration et de l’hôtelleries. Dans ce cadre, Intramuros animera le lundi 7 novembre à 14h un talk autour de l’hôtellerie et de la modularité des usages, avec Eléna Apiou, responsable design chez Adagio, Tristan Lohner, designer et directeur de RBC Paris, Benjamin Clarens, architecte agence Cut Architectures et Ramy Fischler, designer, fondateur de RF Studio.
Tout le programme est disponible ici : https://www.equiphotel.com/fr-fr/programme/conferences.html#conferences.
Favoriser les rencontres autour de tables rondes
Tous les matins, sur le stand de l’Interior Design Center (stand N44), think tank contract & agencement de l’Ameublement français, l’Ameublement français et Intramuros proposeront un programme d’échanges qu’ils ont coconçus réunissant architectes d’intérieur et fabricants pour mieux décrypter l’état du marché et les questionnements des différents acteurs. Comment adapter un projet à un budget et vice-versa ? Comment adopter une démarche RSE ? Quels sont les nouveaux standards de l’hôtellerie ? Que vient-on chercher à l’hôtel aujourd’hui ? Autour des thématiques proposées, ces rencontres se veulent avant tout un lieu d’échanges et de partages d’expériences et d’actualités pour mieux faire se rencontrer les attentes et propositions de chacun, face aux évolutions du secteur. Chaque soir, une synthèse des échanges sera publiée sur le site d’Intramuros.
Retrouvez le programme complet ici : https://www.ameublement.com/evenements/interior-design-center-le-programme-sur-le-salon-equiphotel-du-6-au-10-novembre

Favoriser les échanges informels
En partenariat avec Lafuma Mobilier, Intramuros proposera également un lieu de rendez-vous informel (hall 7.2). Au sein de cet espace, il sera possible de consulter les derniers numéros d’Intramuros et d’accéder à une offre d’abonnement préférentielle mise en place spécialement pendant la durée du salon. Un lieu investi par Lafuma qui mettra à disposition plusieurs pièces de la collection Horizon à savoir des tables, chaises, chaises longues et chaises hautes.



Depuis sa création en 2016, aKagreen se donne pour mission de végétaliser les espaces de travail et cultiver le bien-être par les plantes. À travers des installations pérennes dans les bureaux ou éphémères le temps d’un événement, aKagreen pense les plantes comme des éléments essentiels de la conception d’espace. Entretien avec Sabrina Ananna, co-créatrice du concept.
Entreprise labellisée B-Corp, aKagreen a été créée par Sabrina et James, deux Parisiens « en mal de vert qui avaient envie de remettre un peu plus de végétal dans le quotidien urbain ». Après six ans d’existence, les chiffres sont pour le moins parlants : depuis ses débuts, l’entreprise a rendu plus verts 500 espaces de travail, ce qui correspond à 15 000 plantes installées au total. « C’est une manière de contribuer à (r)éveiller les consciences environnementales et provoquer un changement des comportements. Nous sommes engagés et soucieux de notre impact, c’est pourquoi nous sommes labellisés B Corp » explique Sabrina.
En septembre, Akagreen a œuvré à l’occasion de la Paris Design Week en aménagement le café Intramuros à l’espace Commines, lieu où se sont tenus les différents talks de la semaine. Une touche de vert qui a su faire du bien au moral, et aux poumons !
Vous défendez le fait de « cultiver le bien-être grâce aux plantes ». Dans quelle mesure leur présence dans les lieux de vie est-elle bénéfique ?
Le pouvoir des plantes sur nos comportements et notre santé n’est plus à prouver. De très nombreuses études le confirment. Les plantes agissent au niveau du bien-être, de la créativité, de l’humeur, du stress, de la productivité, de la fatigue… Elles ont un impact psychologique et physiologique positif réel. Chez aKagreen, nous ne considérons pas les plantes comme de simples objets de décoration mais comme des êtres vivants qui vont interagir avec les personnes qui les entourent pour créer un lien émotionnel positif proche de ce que nous pouvons ressentir en pleine nature. Aujourd’hui, avec les différentes crises que nous vivons, les plantes ont plus que jamais un rôle à jouer dans l’aménagement des espaces où nous passons énormément de temps.

Comment s’organisent vos interventions ?
Le projet a bien évolué depuis sa création en 2016 puisqu’aujourd’hui, nous végétalisons principalement des espaces de travail. Notre objectif est de créer des lieux de vie plus vivants, propices à l’échange et à la créativité. Dans cette optique, nos végétalisations sont généralement pérennes puisque les plantes sont installées pour durer et s’épanouir au fil des années. Autour d’un système “clés en main”, nous nous occupons de la préparation, de la livraison, de l’installation puis de l’entretien des plantes.
Voyez-vous un moyen de faire lien entre plantes et design ? Comment cela pourrait-il se traduire ?
En fonction de l’ampleur des réalisations, nous sommes régulièrement amenés à travailler avec des architectes. De fait, les plantes sont intégrées en amont du projet comme un élément architectural à part entière. Elles apparaissent sur les plans et des pièces de mobiliers sont conçues spécialement pour accueillir les différentes variétés de plantes choisies. Bien loin de la plante oubliée dans un coin, le végétal s’intègre comme un élément essentiel dans la conception des espaces, ouverts et flexibles.


Le choix des plantes est-il important ?
Nous considérons que l’impact visuel des plantes est unique. À elles seules, elles peuvent créer une atmosphère incomparable. C’est pourquoi le choix des variétés est essentiel. Chez aKagreen, nous avons l’habitude de mixer les plantes usuelles avec certaines variétés plus rares et exceptionnelles. Rien n’est laissé au hasard, toutes les plantes sont présélectionnées par rapport aux conditions de l’espace et ensuite plantées dans des endroits stratégiques pour assurer la pérennité de chacune en fonction de la lumière et de la température.

Jusqu’au 22 janvier 2023, le MAD remet à l’honneur « l’œuvre audacieuse d’Elsa Schiaparelli, dont l’inspiration s’est nourrie d’une relation privilégiée avec les artistes du milieu de l’avant-garde parisienne des années 1920 et 1930 ». Près de 20 ans après la rétrospective qui lui a été consacrée en 2004, le musée a souhaité revisiter son œuvre afin de faire redécouvrir au public sa fantaisie novatrice, son goût du spectacle et sa modernité artistique.
Elle était la meilleure ennemie de Coco Chanel et la meilleure amie des artistes les plus en vue de sa génération, bien qu’elle opérât dans une discipline encore étrangère, à l’époque, pour le monde de l’art : la mode . On ne se demande pas pourquoi et l’exposition « Shocking ! les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli » du Musée des Arts Décoratifs de Paris le rappelle à l’envi. La vision de la couturière d’origine italienne, parisienne d’adoption, d’une mode plus conceptuelle et artistique que pratique et fonctionnelle, classe Elsa Schiaparelli décidément bien à part de ses congénères qui habillaient les femmes. Avec ses toilettes ludiques et décalées, elle les sublimait, leur permettait de dire d’elles-mêmes ce qu’aucun autre couturier ne permettait : « je suis libre ».

Une exposition entre hommage et héritage
Le parcours réunit 520 œuvres dont 272 costumes et accessoires de mode, « mis en regard de 248 peintures, sculptures, bijoux, flacons de parfum, céramiques, affiches et photographies signées des plus grands noms de l’époque, photographes, peintres, écrivains ou poètes, de Man Ray à Salvador Dalí, de Jean Cocteau à Meret Oppenheim ou encore d’Elsa Triolet ».

Cette grande rétrospective met également en lumière l’héritage du style Schiaparelli avec des silhouettes interprétées par de célèbres couturiers lui rendant hommage, comme Yves Saint Laurent ou Azzedine Alaïa. Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison Schiaparelli depuis 2019, interprète cet héritage dans un esprit aussi fantasque que l’était Elsa elle-même. L’exposition serpente dans les galeries de la mode Christine & Stephen A. Schwarzman du MAD dans une scénographie poétique et immersive confiée à Nathalie Crinière.

Repérée par le designer Alexander Lervik avec lequel elle collabore désormais, la jeune designeuse Anna Herrmann présentait ses créations à la Stockholm Design Week, dont un étonnant modèle de chaise/fauteuil baptisé The Poodle, dont on peut dire qu’il a du chien !
Anna Herrmann est sans doute l’un des noms qu’il faut retenir de la Stockholm Design Week de Septembre. Elle y présentait en effet trois produits : la chaise et le fauteuil The Poodle, créés pour la marque de mobilier Johanson, et la lampe murale The Juno, conçue pour la collection Noon. Le point commun de ces différentes pièces réside en la présence en tant que figure tutélaire du célèbre designer suédois Alexander Lervik qui l’a repérée après qu’elle a obtenu son diplôme – comme lui, vingt-cinq ans plus tôt – au réputé Beckmans College of Design de Lidingö, à côté de Stockholm. Lervik ayant constaté que le nombre de jeunes étudiantes en design était plus important que le nombre de femmes travaillant effectivement ensuite comme designer à l’échelle professionnelle, il souhaitait particulièrement donner un coup de pouce à une jeune designeuse talentueuse. Le choix d’Anna Herrmann s’avère pour le coup particulièrement judicieux.


Partagée entre Stockholm et son propre studio de travail à Munich, la designeuse germano-suédoise a en effet de la suite dans les idées, qu’elle exprime dans le sillage de ses origines personnelles, entre minimalisme scandinave et esprit bavarois plus bohème. Pour la collection de luminaires Noon dirigée par Alexander Lervik, elle a imaginé le modèle The Juno, dont le dessin s’avère particulièrement poétique, avec cette ligne fluide et ses éléments astraux dont les ombres semblent flotter et se projeter sur le mur d’applique.
The Poodle : du volume et du caractère
Dans le cadre du projet PLUS1 mené pour la marque de mobilier Johanson, elle a travaillé avec Alexander Lervik sur le design de la chaise et du fauteuil The Poodle, dont les formes amples, découpées et relevées évoquent les courbes franches des coupes et tontes (coupe mouton-pantalon, coupe mouton-tondeuse) opérées sur les caniches. Une opération de toilettage textile insolite tant l’assise de The Poodle s’avère des plus surprenantes et mimétiques avec les formes du caniche qui lui donne son nom.

Le plus amusant est que l’idée du design est venue à Anna Herrmann alors qu’elle cherchait sur internet des modèles de coupe pour son propre toutou. « En fait, mon algorithme web a été bombardé de solutions de toilettage pour chiens car je passais mon temps à chercher des tutoriels en ligne pour le mien, un cockapoo, puisque tous les salons étaient fermés à cause du COVID », explique-t-elle. « Dès que je suis tombée sur la photo du caniche, j’ai su qu’il y avait là un potentiel pour créer quelque chose. L’idée a été ensuite d’essayer de capturer toute l’essence formelle de ce caniche. Pas seulement le volume, le côté ʺhugs/câlinʺ, mais aussi quelque chose tenant du caractère, de la personnalité et de l’attitude du caniche sur cette photo. » L’incidence du caniche sur le travail de design de la chaise/fauteuil The Poodle s’est d’ailleurs aussi traduite dans le choix de la matière, en coton Teddy Fabric.« Ça a permis de soutenir l’expérience tactile, avec ce tissu légèrement bouclé qui évoque une sensation de fourrure, sans en être complètement », poursuit-elle.
Travail croisé
Un autre aspect intéressant du produit est la façon dont il met en avant ce principe de travail en collaboration entre un designer aussi renommé qu’Alexander Lervik et une jeune fraîchement diplômée. « Le projet de lampe Juno, qui a été édité dans la collection Noon d’Alexander, est complètement mien et remonte à mes années étudiantes », remarque-t-elle. « Mais The Poodle est un véritable travail collaboratif. Pour autant, Alexander a bien voulu progressivement me laisser plus de place dans celui-ci jusqu’à se contenter d’un simple rôle de mentor. C’était très important pour lui que je puisse avoir la latitude de développer un vrai travail personnel de création en connexion avec le style de design de la marque Johanson. »

Les premiers croquis ont donc été dessinés et travaillés à quatre mains, avant qu‘Anna ne prenne progressivement plus nettement les rênes du projet. « D’abord, comme j’étais encore basée à Munich, nous avons beaucoup échangé d’idées, de croquis et d’inspiration à distance, via Zoom. Puis, j’ai fini par être prioritairement impliquée dans la communication avec Johanson, pour faire les présentations, régler les questions techniques de développement du produit et d’usinage, faire les ajustements nécessaires, etc. Mais, Alexander était toujours disponible pour me donner les bons conseils. » Une manière de signifier que le savoir-faire du design suédois ne repose pas seulement sur sa qualité technique, mais aussi sur la qualité relationnelle des créatifs qui en sont les garants.

Chaque année, l’annonce des lauréats du prix pour l’Intelligence de la main est un temps fort de l’automne. Ce jeudi 6 octobre, dans une salle Wagram comble, au cours d’une cérémonie célébrant avant tout la patience et la passion des artisans et designers, et en présence de Rima Abdul-Malak, Ministre de la Culture, la Fondation Bettencourt-Schueller dévoilait la « promotion 2022 » des prix Talents d’Exception, Dialogues et Parcours.
Depuis son lancement en 1999 par la Fondation Bettencourt Schueller, le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main récompense les créateurs qui développent un savoir-faire et innovent dans le domaine des métiers d’art. Aujourd’hui devenu à la fois une référence et un label d’excellence, le prix accompagne financièrement et stratégiquement les créateurs primés à approfondir un projet.
Pour cette édition 2022, ont été récompensés : Grégoire Scalabre, le duo Anaïs Jarnoux & Samuel Tomatis et l’union d’associations L’Outil en Main. Des lauréats mis à l’honneur par la présidente de la Fondation, Françoise Bettencourt Meyers, et par le jury à nouveau présidé par Jean de Loisy, commissaire d’exposition et critique d’art. Cette soirée a été lancée sous de bons auspices, avec une prise de paroles engagée en faveur des métiers d’art et du design Mme Rima Abdul-Malak. La Ministre de la Culture a en effet rappelé que son cabinet est le premier à comprendre un conseiller spécialement en charge de ces secteurs, et l’importance du rôle à jouer de ce vivier économique, patrimonial et culturel dans le cadre de France 2030. Par ailleurs, elle a profité de la soirée pour confirmer en direct aux artisans un nouveau report cette année du crédit d’impôts.
Grégoire Scalabre, lauréat dans la catégorie Talents d’exception
Le prix Talents d’exception a pour but de récompenser un artisan d’art pour la réalisation d’une œuvre résultant d’une parfaite maîtrise des techniques et savoir-faire d’un métier d’art. Cette année, c’est le céramiste Grégoire Scalabre qui est récompensé pour son œuvre « l’Ultime métamorphose de Thétis ». Créée en hommage à la nymphe marine de la mythologie, cette pièce célèbre l’objet le plus humble et le plus essentiel de l’humanité. En effet, le vase accompagne l’homme depuis la nuit des temps, et Grégoire Scalabre le sublime en le multipliant, en jouant sur les échelles, les formes. L’œuvre comprend 70 000 amphores miniatures, faites de porcelaine translucide émaillée.


Accompagné par la Fondation Bettencourt Schueller dans ce projet, le céramiste pourra ainsi réaliser une nouvelle sculpture monumentale et équiper son atelier. La transmission étant une valeur essentielle de son parcours – totalement autodidacte comme il l’a rappelé sur scène – il prévoit également de développer ses actions actuelles, notamment par la création d’un programme de Master Class permettant à des apprentis de rencontrer des artisans d’art ayant une approche singulière de la céramique.
Pour ce prix, Grégoire Scalabre se voit récompensé d’une dotation de 50 000 € et bénéficie d’un accompagnement allant jusqu’à 100 000 € pour réaliser un projet de développement.
Anaïs Jarnoux & Samuel Tomatis, lauréats de la catégorie Dialogues
Depuis sa création en 2010, le prix Dialogues salue la collaboration d’un artisan d’art et d’un designer, à travers la présentation d’un prototype ou d’une création qui témoigne d’un savoir-faire artisanal d’excellence, l’artisan étant challengé dans sa pratique par l’approche du designer. Le duo composé de la tapissière d’ameublement Anaïs Jarnoux, et du designer Samuel Tomatis a été récompensé pour le prototype du sac MS.86.Ulva, conçu à partir d’un matériau composé à 100 % d’algues, en lieu et place des traditionnelles peaux animales. Un matériau que Samuel Tomatis a développé, testé, puis éprouvé au terme de six années de recherche en collaboration avec des artisans et des scientifiques. Ce dernier est totalement biodégradable et peut très bien remplacer le cuir ou encore le plastique, autant dans le champ industriel qu’artisanal. Une réalisation qui s’inscrit dans une démarche écologique et vertueuse. Et sur ce projet, le processus de création du sac a mobilisé l’expertise et le savoir-faire de maroquinerie et sellerie d’Anaïs Jarnoux, rencontrée aux Ateliers de Paris. Avec le soutien de la Fondation, le duo compte créer de nouvelles pièces, perfectionner ce biomatériau et développer son processus de production en vue d’une application à plus grande échelle.

Pour ce prix, ils obtiennent une dotation de 50 000 € à se partager, en plus de l’accompagnement pouvant aller jusqu’à 150 000 € pour le déploiement d’un prototype ou de l’objet afin d’en approfondir l’expérimentation, la recherche et l’innovation.
L’Outil en Main, lauréat de la catégorie Parcours
Lancé en 2014, le prix Parcours salue une personne morale pour son engagement et sa contribution exemplaire au secteur des métiers d’art français. C’est le seul prix qui ne demande pas de candidatures, les lauréats sont détectés par les experts entourant la Fondation. Cette année, c’est l’union d’association L’Outil en Main ® qui se voit récompensée. Créée en 1994, elle s’est donnée pour ambition de faire appel à des artisans et des artisans d’art à la retraite pour initier les jeunes aux métiers manuels. L’Outil en Main regroupe aujourd’hui 235 associations, réparties dans 68 départements, en métropole, également en Guadeloupe et Guyane. Chaque semaine, 3 500 jeunes de 9 ans et plus sont accueillis par les 5 500 bénévoles. Une occasion pour s’initier durant l’année à trois ou quatre disciplines différentes, de développer sa dextérité en découvrant les gestes et les outils et de réaliser son « chef-d’œuvre »… Une initiative révélatrice de talents, puis que l’expérience suscite de multiples vocations. En effet, 40 % des jeunes passés par L’Outil en Main ® choisissent ensuite un métier autour de l’artisanat.

Accompagnée par la Fondation, L’Outil à la Main ® pourra développer davantage son réseau d’associations, soutenir le recrutement de bénévoles (notamment dans les métiers d’art), et mettre en place des modèles innovants d’ateliers destinés, par exemple, aux jeunes en situation de handicap. Avec ce prix, l’Outil en main bénéficie d’un don de 50 000 € ainsi qu’accompagnement jusqu’à 100 000 € pour réaliser un projet destiné à faire rayonner l’univers des métiers d’art.

Le Mondial de l’Optique se tenait à Paris du 23 au 26 septembre avec sa cohorte d’exposants, opticiens, fabricants, éditeurs, scientifiques ou Meilleur Ouvrier de France, spécialiste en verre optique ou spécialistes en montures recyclées… sous la présidence d’Amélie Morel. Comment la technologie peut-elle révolutionner l’industrie à 180°, du concret au virtuel, de la lunette intelligente au metaverse, c’était la question de cette 56e édition qui accueillait pour la première fois le Concours Design Optique 2022 dont le jury était présidé par Emmanuel Gallina.
Stimuler la création, être un tremplin pour la jeune génération, les jurés ont sélectionné 7 projets qui ont fait l’objet d’un prototypage et ont été examinés en regard de leur dimension design, créative et innovante, de l’usage, de la fonction et de leur faisabilité. L’optique de demain se dessine, des montures jusqu’aux verres, version connectée ou version bijoux.
Le jeune Italien Vincenzo Panico, de la Nuova Academia di Belli Arti de Milan, sous la direction de Denis Santachiara, proposait les Googgless, des verres bijoux à porter pour se défaire du TDA, Trouble de la dépendance à Internet, à porter comme un » médicament » pour se libérer de la « maladie des écrans ». Alessandro Battaini, également sous la direction de Denis Santachiara, proposait les lunettes SI, destinées aux personnes qui après 40 ans commencent à souffrir de presbytie, livrées sous forme de fichier numérique, à réimprimer en 3D en cas de perte. Sessa Martina, sous la direction de Tattoni Guido, proposait Sonder, un projet conçu pour les générations de smart workers futures.

Le designer Diego Sparte, proposait Knot, des lunettes inclusives soucieuses des personnes souffrant d’arthrite, maladie auto-immune qui affecte les petites articulations. Jocelyne Boisson de l’Ecole Supérieure de Design des Landes de Mont-de-Marsan, proposait Percy, qui interroge sur le devenir des éco-systèmes marins et recycle le plastique extrait des océans. Avec Oora, Silvana Migliozzi cible les générations Y et Z, constamment connectées, leur offrant la possibilité de prendre en note des citations ou autres recherches compulsives, grâce à une micro-camera intégrée dans les branches.


Finalement, c’est Adi Abramov, dirigé par Uri Samet, qui en proposant Unfoldable, un concept durable et écologique, sans charnière ni vis, a remporté les 10000 euros du Prix du Design à partager avec son Ecole, la Shenkar College of Engineering, Design and Art de Ramat Gan en Israël.
Le Silmo, un salon international à suivre en novembre à Istanbul, en mars 2023 à Copenhague, en avril à Singapour, Barcelone, Prague, Porto pour revenir du 29 septembre au 2 octobre 2023 à Paris. Une marque qui voyage.

Labellisé « Génération Egalité Voices ONU Femmes France » et actrices et acteurs de la « #générationégalité », le collectif Women In Design, créé en octobre 2020, a lancé son programme de rôle modèle le jeudi 22 septembre, lors d’une conférence de presse.
En septembre 2021, Intramuros ouvrait sa série de talks à la Paris Design Week avec une carte blanche au tout nouveau collectif Women in Design (WID). Tout naturellement, l’échange s’est prolongé lors des talks de 2022 avec un « débat mouvant » questionnant notamment l’importance de rôle modèle dans les parcours de vie.
Fin septembre, le collectif décide encore plus loin dans ses annonces lors d’une conférence de presse. Parties du constat de l’archétype du rôle modèle dans le design français, WID lance le programme des rôles modèles. « L’image du designer est le standard de l’homme blanc quinquagénaire et évoluant dans un milieu privilégié », explique Johanna Rowe Calvi, fondatrice du collectif, laquelle reprend la citation d’Anna Dubessy. Women In Design propose de mettre en avant des rôles modèles sortant des sentiers battus, entrouvrant ainsi la porte sur un champ des possibles aux personnes qui souhaitent se lancer dans le monde du design.

Des rôles modèles pour de futures générations de designers
À la question « Le terme women n’exclut-il pas les personnes non binaires ? », Johanna de répondre « En réalité, les personnes non binaires sont inclues dans Women In Design, mais nous le précisons systématiquement. Parler du design en termes de genre ou de non-genre donne aussi la possibilité d’ouvrir la discussion sur un sujet rarement abordé. » Ce propos ouvre effectivement sur un débat national qui dérange, celui de l’identité sexuelle. « Nous sommes un collectif qui souhaite se développer en tant que sororité dans un premier temps, mais à terme, l’idée est de devenir une adelphité. »

Si parler de genre semble incongru dans le monde merveilleux du design, on évoque encore plus rarement le sentiment de non-appartenance à ce milieu. Pour le collectif, l’image du design francophone est sclérosée. « Il est difficile de se projeter dans la peau d’un designer lorsque l’on n’est pas issu du bon milieu social ou que l’on n’a pas la bonne carnation. À l’entrée des écoles de design, on ne tend pas à une grande pluralité. » À travers ce prisme, Women In Design a créé une communauté composée de personnes francophones de tous âges, de cultures et de milieux sociaux différents afin de valoriser des individus inspirants, souvent méconnues du grand public, qui serviront notamment de rôles modèles.

De nouveaux archétypes
Women in Design lancera officiellement son programme 2023, ouvert aux femmes et personnes non binaires, en janvier prochain. C’est à l’issue de la table ronde organisée par Intramuros en septembre 2021 à la Paris Design Week, que le ce projet a vu le jour. Cinquante-deux rôles modèles ont été choisies pour l’année à venir. La communauté a sélectionné ces femmes ou personnes non binaires qui forcent le respect par le biais de leur action, de leur travail, voire de leur influence. Le groupe de travail est composé des designers Laure Guillou, Marguerite Guéret, de l’artiste-designer Barbara Asei Dantoni, de Rose Rondelez, étudiante à Science Po et de Strate Ecole de Design.
Pour ce premier opus, la parole sera donnée à des designers francophones et ambassadrices d’horizons variés. Chaque semaine, l’une d’elles sera à l’honneur via trois temps forts. Une fois par mois, une table ronde, incluant les trois à quatre rôles modèles du mois, sera mise en ligne.

Le 26 août, Brokis organisait la 3e édition de la Glassmakers Night, dans son usine à Janštejn, en plein cœur de la campagne tchèque et en présence de son fondateur Jan Rabell. L’occasion de découvrir les coulisses de la verrerie et de dévoiler en exclusivité les nouvelles collections, imaginées par la directrice artistique de la marque, Lucie Koldova.
« Il y a 25 ans, j’ai voulu donner une chance au monde du verre et changer la façon de le produire » déclarait Jan Rabell lors de son discours d’ouverture à l’occasion de la Glassmarkers Night le 26 août dernier. Pour cet homme ayant précédemment évolué dans le secteur de la finance, quitter la ville pour la campagne en rachetant cette soufflerie de verre en 1997, était un pari. Au fil des années, il a su s’appuyer sur le savoir-faire de ses artisans souffleurs pour tenter de faire monter en gamme le monde du verre. En 2006, la marque Brokis est créée. Depuis, la maison est devenue une référence haut de gamme et signe l’excellence du savoir-faire tchèque, dirigée par sa directrice artistique depuis 2010, Lucie Koldova.


Trois nouvelles collections, entre élégance et brutalité
À son arrivée en 2010, Lucie Koldova n’imaginait pas atteindre de tels résultats. Pour cette designeuse originaire de Prague , intégrer Brokis était l’opportunité de découvrir de nouveaux savoir-faire et de faire évoluer sa pratique du design. « Je n’avais encore jamais fait de luminaires, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour se lancer ». Douze ans plus tard, l’inspiration ne manque pas, tandis qu’elle proposait lors de la Glassmakers Night, les trois nouvelles collections 2022 : Overlay, Prisma et Orbis.

La collection Overlay, présentée en exclusivité lors de l’évènement, est inspirée de l’architecture. Au cours de sa présentation, Lucie Koldova explique avoir toujours aimé faire interagir les matières entre elles. « En tant que directrice artistique, je me dois de proposer le plus de modèles inédits. Le but premier de Brokis est de combiner le verre, qui reste évidement le matériau principal, mais également de le confronter à d’autres matériaux tels que le bois, le métal, le cuir… » De fait, la structure qui maintient la partie en verre est faite en béton composé à 60 % de chutes de verres. Un surplus de matière qui sert également à faire le BrokisGlass, cette nouvelle matière créée par Brokis, que Lucie Koldova avait par ailleurs présentée lors d’un talk Intramuros à la Paris Design Week en septembre 2021. « Cette collection est un vrai accomplissement, car nous avons réussi à créer un nouveau matériau que nous pourrons ajouter à nos prochaines collections » conclut-elle.

La deuxième collection, Prisma, puise son essence de l’architecture brutaliste. Faite en métal en zinc traité, elle se démarque par sa singularité. « Je dirais de cette collection qu’elle est audacieuse. En tant qu’architecte et designer, il est important de savoir repousser ses limites et de sortir du cadre pour aller encore plus loin. C’était un vrai challenge pour moi. » Prisma dévoile ainsi des modèles qui produisent une lumière forte, à l’image de son design. Si cette collection semble plus « sombre » par rapport à ce que Brokis a l’habitude de proposer, Lucie Koldova explique notamment qu’à travers les différentes facettes, les jeux de lumières et de couleurs produits par les luminaires, l’élégance et la sensualité de Brokis arrivent à se distinguer.


Enfin, la dernière collection, intitulée Orbis a été créée pour s’adapter à tous les espaces. Inspirés des bulles de savon, les luminaires sont disponibles en 3 tailles différentes, permettant de former une association intéressante et singulière. Inaugurées au printemps, les premières versions existaient uniquement en gris. Pour cette rentrée, que Lucie Koldova voulait plus colorée, Orbis dévoilait trois nouveaux coloris : caramel, gris rosé et kaki.



Dans le cadre de « Réenchanter la Villa Médicis », un appel à candidatures est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h. Il s’adresse à des équipes pluridisciplinaires alliant designers, architectes, artistes contemporains en équipe avec des artisans d’art. L’objectif ? Donner une nouvelle identité à 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis.


Horace Vernet, Balthus, Richard Peduzzi… Ces directeurs de la Villa Médicis ont particulièrement marqué l’histoire de ce siège de l’Académie de France à Rome, par de grandes opérations de réaménagement et rénovation. « Plus un lieu produit de l’histoire et devient patrimoine, plus la réticence a une intervention contemporaine est forte » exprime Sam Stourdzé, directeur actuel de la Villa Médicis. C’est pourtant un challenge qu’il a choisi de relever en lançant un vaste projet de réaménagement « Ré-enchanter la Villa Médicis » à l’horizon 2025.
Car plus que réaménager, il s’agit pour lui de « réenchanter », autrement dit faire dialoguer les époques, l’histoire et le présent, dans une villa forte en symbole, et avant tout centre d’art. Redonner une identité à des espaces, retrouver des usages oubliés, inscrire cette pluridisciplinarité créative, propre à ce lieu, en faisant dialoguer design, savoir-faire d’excellence, architecture d’intérieur sont les moteurs de ce programme construit en plusieurs phases, qui vient d’être officiellement lancé. « Au XXIe siècle, le rôle de cette maison est d’être une plateforme, là où elle a pu être vue comme une tour d’ivoire » insiste Sam Stourdzé, qui précise « notre volonté est de créer le dialogue entre les champs d’expertise ». À travers une campagne de réameublement, il s’agit de chercher des regards différents, qui dans quelques années, seront les marqueurs d’une époque. « Attention, l’esprit n’est pas celui d’un hôtel de luxe. Ce que nous recherchons, ce sont des écritures, un langage. » Et de citer l’exemple de ce qui a pu être fait à la Villa Noailles.

Réaménagement de 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis
Pensé comme un « laboratoire d’idées », ce projet a l’ambition de faire travailler des équipes réunissant designers et architectes d’intérieur, avec des artisans d’art, avec une liberté d’intervention totale.
Ces chambres sont utilisées par des hôtes de passage, des artistes invités. Elles comportent une mezzanine et deux blocs (une kitchenette et une salle de bains) . L’appel à candidatures, disponible ici, est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h . En décembre, six équipes seront ensuite présélectionnées pour préparer sur un temps de résidence un projet. En février 3 équipes seront ensuite retenues pour rénover 3 premières chambres d’ici l’automne prochain.
Le jury sera composé d’Alberto Cavalli, directeur exécutif de la Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship et commissaire général de Homo Faber Event, d’Hedwige Gronier, responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt Schueller, d’Hervé Lemoine, président du Mobilier national, de Christine Macel, directrice du musée des Arts décoratifs, d’India Mahdavi, architecte, designer et scénographe, Isabelle de Ponfilly, présidente du conseil d’administration de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, et présidé par Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Cet appel sera ensuite renouvelé tous les six mois, sur le même principe pour le réaménagement des chambres suivantes. Le budget de chantier par chambre est de 60 000 euros. Les dossiers peuvent bien entendu inclure des potentiels financements extérieurs.




« Réenchanter la Villa Médicis » : autres phases du programme
Parallèlement à cet appel à candidatures, deux autres phases importantes du réaménagement de la Villa sont prévues.
La première porte sur le réaménagement de 6 salons de réception – aujourd’hui quasiment cantonnés à des espaces de stockage – qui sera dévoilé mi-décembre 2022.
La seconde porte sur le réaménagement de deux chambres d’exception et de salles d’exposition qui devrait être présenté en avril 2023.
Des partenaires longue durée pour la Villa
Pour mener les différentes phases de ce programme, la Villa Médicis est accompagnée par des partenaires de taille, tels le Mobilier national, la Fondation Bettencourt Schueller, La Fondation banque Populaire et la Maison Treca. Ainsi, outre la mise à disposition de pièces de sa collection, le Mobilier national apporte sa capacité d’expertise technique, voire un possible accompagnement du prototypage des éléments.
La Fondation Bettencourt Schueller est elle aussi un acteur essentiel de ce programme, tout en ouvrant un partenariat plus large avec la Villa Médicis : elle soutient notamment de premières résidences autour des métiers d’art : la tourneuse Mylinh Nguyen arrivera ainsi à la Villa en novembre, suivi au printemps par le duo Caterina et Marc Aurel.
La Fondation Bettencourt Schueller apporte aussi son soutien au programme Résidence Pro, à destination des lycées professionnels et agricoles, lancé l’an passé par Sam Stourdzé.. Ainsi, en 2022, 300 élèves de la filière bois de la région Nouvelle Aquitaine ont été accueillis, pour un programme sur mesure d’une semaine, point d’orgue d’un travail mené tout au long de l’année. En 2023, ce seront 600 élèves des régions Grand Est et Provence Côtes d’Azur qui seront accueillis, autour des arts de la table et des saveurs.
Un bel exemple de la vision et de la volonté de Sam Stourdzé de « décloisonner, déconstruire les approches en silos » et de « réinventer un principe de résidences, comme un agrégateur de population ».

Événement consacré aux architectes, architectes d’intérieur et agenceurs, le salon Architect@Work 2022 joue la carte des synergies en présentant une sélection de plus de 800 nouveaux produits proposés par 260 industriels participants. Un programme riche qui fait la part belle aux matériaux made in France, au French Design et au lien entre art et architecture.
Les 22 et 23 septembre, le Paris Event Center accueille la 15e édition du salon Architect@Work, un événement réservé aux prescripteurs du secteur de la construction et qui leur propose de découvrir nouveaux produits et innovations dans un cadre qualitatif propice aux échanges. Dans un programme riche en expositions, interventions et présentations, ce sont plus de 800 nouveaux produits qui viendront alimenter une réflexion générale autour des synergies du secteur, qu’il s’agisse de la pensée partagée au sein des agences d’architecture ou avec les responsables de maîtrise d’ouvrage, ou du débat croisé avec les industriels porteurs de solutions techniques et les structures accompagnatrices.

Innovation 100 % française et design d’espace
Outre la prise de parole des architectes, plusieurs temps forts vont rythmer Architect@Work 2022. L’équipe Innovathèque va mettre en lumière des entreprises françaises qui conjuguent savoir-faire et innovation autour de produits locaux, durables et de systèmes innovants 100 % made in France. Le French Design va présenter les architectures d’intérieur des meilleurs studios français (Isabelle Stanislas, Pierre Yovanovitch, Jean-Michel Wilmotte, etc.), lauréats du prix Le French Design 100 en design d’espace. Le lien entre art et architecture va trouver une nouvelle matérialité derrière les réalisations du sculpteur métal Philippe Desloubières.

Du 7 au 28 septembre, l’exposition « Les Formes du Design » est organisée à Toulouse dans le cadre de France Design Week, dont la visée se veut tranformatrice, et tente d’explorer toutes les formes du design.
Qu’est-ce que le design ? Un(e) designer ? Pourquoi et comment le design intervient enOccitanie dans sa diversité, sa singularité ? Voici les questions auxquelles tentent de répondre l’exposition « Les Formes du Design » organisée bénévolement par Design Occitanie, , l’isdaT (institut supérieur des arts et du design de Toulouse) et le RoseLab dans le cadre de France Design Week. Une exposition qui s’avère être la première de cette envergure à etre organisée dans la région et qui s’est donné pour objectif de promouvoir auprès de tous les publics (entreprises, collectivités, grand public…) la puissance transformatrice du design dans toutes ses dimensions.


Un rendez-vous qui s’accompagne d’une riche programmation événementielle avec l’organisation de workshop, conférences et ateliers durant toute la durée de l’évènement qui vont ainsi permettre d’expérimenter le design, le partager et le ramener chez soi à travers des activités adaptées pour les scolaires, le grand public et les professionnels. L’exposition présente une quarantaine de travaux de designers, makers et étudiants, permettant de fabriquer une première valorisation de design local, circulaire, durable, innovant et vital dans une démonstration de design lisible, accessible, concrète et didactique.

« Les Formes du Design » est un évènement gratuit, ouvert à tous, du lundi au samedi de 10h à 19h, à venir découvrir au RoseLab, 55 avenue Louis Bréguet La Cité, 31400 Toulouse.

Sous l’égide du collectif Haute facture de l’Ameublement français, le décorateur Vincent Darré invitait le public à pénétrer les rouages infimes de la création d’excellence. Dans le cadre de la Paris Design Week et dans le splendide écrin de la Monnaie de Paris, l’exposition « Psychanalyse d’un meuble à quatre pattes », quelque peu foldingue, valorisait les métiers rares de treize grandes manufactures.
« Psychanalyse d’un meuble à quatre pattes » s’appréhende comme un parcours labyrinthique, un brin surréaliste, à travers une enfilade de « chambres des merveilles ». Dans une mise en scène convoquant à la fois l’ambiance des natures mortes anciennes et l’art des avant-gardes, le scénographe explique les différentes étapes de fabrication d’un meuble ou d’un objet. « À travers ces cabinets de curiosités, je souhaite montrer comment s’articule la réalisation d’une pièce, du début jusqu’à la fin. »
Comme pour préparer le visiteur à un voyage dans un monde « au-delà du réel », cet amoureux des arts décoratifs imagine une première salle, tel un sas circulaire orné de rideaux des Ateliers Faure, sur lesquels sont projetés, entre autres, des vidéos d’artisanat d’art. S’ensuivent six chambres, toutes recouvertes de mousse colorée qui, dans une lumière tamisée, plongent le public au plus profond des savoir-faire. Dans celle, plus petite, consacrée à la manufacture Lit National, Vincent Darré a démembré un lit, faisant surgir de manière singulière ses composants ; le plafond est couvert de ouatine, le sol de laine de mouton et les parois latérales de ressorts et autres composants. Non loin, la partie dédiée « à l’orfèvre du bain » Volevatch propose une vision revisitée de sa douche dorée Jonas dans un décor chic et plus sombre.

À ce point de l’exposition, l’on pénètre successivement trois grands espaces aux tons vifs, conçus comme des cabinets de curiosités d’un autre temps. Les supports exposant ces mille et un artéfacts ont tous des pattes – clin d’œil au jeu de mots du titre -, artefacts pour la plupart accompagnés de loupes, afin de mesurer au plus près l’excellence de leur facture. Parmi des météorites et de singulières sphères, une splendide boule faite d’élytres de scarabées de chez Objet de Curiosité projette ses tonalités iridescentes, non loin de pièces en laque de l’Atelier Midavaine. Dans la chambre suivante, le visiteur est convié à l’intérieur d’un tableau surréaliste ou des avant-gardes. Une rampe au décor en fer forgé de chez Pouenat semble ignorer ce qui se trame de l’autre côté de la pièce… La carcasse d‘un fauteuil rouge bascule devant le plateau d’une table d’échec de chez Moissonnier, contribuant à créer une ambiance proche de celle des tableaux de Giorgio de Chirico. La double salle bleue met en lumière des objets de chez Duvivier Canapés, du créateur de luminaires en bronze d’art Charles Paris, de la manufacture d’Aubusson Robert Four et de la maison d’ébénisterie Taillardat. Hypnos, splendide secrétaire de cette dernière, prend une dimension nouvelle dans ce décorum ludique et intrigant. En son centre, présentant alternativement sa face solaire, puis lunaire, un vase boule en émaux de Longwy tourne sur lui-même. Cerise sur le gâteau, l’ultime espace tout de rouge vêtu révèle un lustre spectaculaire du bronzier d’art Maison Lucien Gaud près de meubles et d’objets de chez Philippe Hurel.


Avec ses jeux de perspective, de miroirs, d’échelles, cette exposition psychédélique à la fois facétieuse et sérieuse offre une nouvelle vision du meuble d’exception. Ses références-hommages aux grands artistes comme Jean Cocteau, Louise Bourgeois ou encore Jean Arp, résultant de l’imagination féconde de Vincent Darré, rendent le propos encore plus original. Et montrent également combien sont tenues les frontières entre art, métiers d’art et design. A noter : en décembre prochain, les créations faites spécialement pour l’occasion seront mises en vente aux enchères chez Piasa.



Le 15 septembre dernier, Paris Design Week et Shanghai Design Week inauguraient à la Galerie Joseph Saint-Merri, World Design Cities Conférence. Fort en symboles, le vernissage de l’exposition, accompagné de tables rondes, illustrait la collaboration entre Paris Design Week et la ville de Shanghai, qui ont signé un accord de long terme avec Shanghai Design Week en février dernier. Ce partenariat très riche, à visée long terme, met le design au cœur des coopérations.

Lyne Cohen-Solal : Présidente de la Fondation Atelier de Paris, Mairie de Paris, ancienne Adjointe au Maire de Paris
Marc Partouche : Secrétaire général de l'Association internationale des critiques d'art
Jiang Qiong Er : co-fondateur de la marque « Shangxia » et designer et artiste contemporain
Franck Millot : Président de la Paris Design Week
Lauriane Duriez : Directrice du Bureau du Bureau d'études de la Ville de Paris
Chen Gang : Premier Secrétaire du Bureau Culturel de l'Ambassade de Chine en France
Tao Xiaoma : Fondateur de la marque « Zhihe », PDG du groupe Zhihe Kafen
He Liqin : Président de Bank of China Paris Branch
Ces échanges ont une histoire : La ville de Shanghai a rejoint en 2010 le « Réseau des villes créatives » créé par L’UNESCO, soit 246 cités ayant identifié la création comme facteur de développement urbain durable. Dans cette mouvance, Shanghai a lancé la « World Design Cities Conférence », une série d’événements consacrés au design, qui démarre aujourd’hui, simultanément en France et en Chine. Le thème, « Design sans frontière, Coopération durable », illustre concrètement la richesse des échanges internationaux.

Rénovation urbaine
L’exposition présentée du 15 au 18 septembre était conséquente : elle couvrait d’ailleurs les trois étages de la galerie. Elle s’ouvrait sur l’urbanisme, avec une séquence immersive sur les bouleversements du paysage urbain de Shanghai, intitulée « le Bund invisible » conçue par Tseng Wei-Hao et Huang Pei, et présentait les œuvres de deux artistes, Lin Shan et Cotton Zhou. Les vidéos présentées témoignent de l’évolution de ce quartier emblématique, qui fait face au Museum of Art Pudong signé par Jean Nouvel. Son geste rappelle combien les plus grands architectes chinois et étrangers ont transformé l’architecture de la mégalopole. En miroir, au dernier étage de la galerie, la transformation du paysage urbain français était abordée par l’historien d’art Marc Partouche qui aborde l’ensemble urbain Paris-Saclay à travers le regard de plusieurs artistes notamment Miguel Chevalier, Céline Clanet, Bernard Moninot et Arno Gisinger.

Mode et design
Rejoignant la thématique « design sans frontière », l’exposition abordait bien évidemment le design produit. Elle valorisait particulièrement des entreprises créatives et innovantes, dans les domaines de la mode et du design. On découvrait par exemple des marques de mode haut de gamme comme ICICLE. C’est aussi l’occasion pour le public de tester les nouvelles collections de chaises en fibre de carbone conçue par Jiang Qiong’er, la conseillère artistique de l’exposition et co-fondatrice de la marque de luxe ShangXia. À cette occasion, la designeuse présentait « Essensualisme », un sublime ouvrage qui revenait sur les 13 premières années de cette aventure avec Shang Xia, et la mise en avant de savoir-faire traditionnels dans des collections hautement contemporaines.

Maison & Objet Design Award China
Parallèlement à la découverte d’entreprises artisanales dans le domaine de l’objet, la mode, l’art de vivre au sens large, l’exposition donnait aussi un coup de projecteurs aux jeunes talents : une belle visibilité est ainsi donnée aux designers émergeants de la section « DesignPlus » de Shanghai Design Week, ainsi qu’aux lauréats de la deuxième édition du prix Maison & Objet Design Award China. Ce prix est décerné à des designers chinois par un jury sino-occidental, qui comprenait notamment des personnalités comme Pierre Favresse, Rossana Orlandi ou encore Isabelle Stanislas.

Design Care et NFT
Cette journée d’inauguration est aussi l’occasion d’échanges, de mise en réseaux de professionnels. Trois tables rondes se sont succédé : la première, consacrée à l’enjeu de porter le design sous l’angle du « care » à notre ère numérique, la deuxième sur le développement d’acteurs majeurs du design dans le secteur du luxe à Shanghai, la troisième sur les NFT et le métaverse. Des thèmes en écho au « méta-sensible », fil conducteur de ces éditions de Maison & Objet et de Paris Design Week.
Les festivités et les échanges se sont prolongés dans la soirée par une « networking party » : une première journée de World Design Cities Conferences, prometteuse par son dynamisme, et la qualité des sujets abordés.

Marc Partouche, Secrétaire général de l'Association internationale des critiques d'art
Franck Millot, directeur de la Paris Design Week
Antonio Frausto, directeur de l'agence Arte Charpentier
Thomas Dariel, designer et fondateur de Maison Dada

Mardi 13 septembre, sept prix ont été décernés à l’Hôtel de Ville de Paris pour récompenser le travail de créateurs au savoir-faire pour certains émergent et pour d’autres confirmé.
En 1993, Paris salue la création avec la mise en place des Grands Prix de la Création Ville de Paris. Jusqu’en 2003, la capitale ne mettait en lumière qu’un lauréat. Depuis, ce sont 3 catégories distinctes qui sont à l’honneur : design, mode et métier d’art.
Des projets réalistes et responsables
Dans la catégorie « Design », François Azambourg a présidé un prestigieux jury composé de 13 membres dont 2 anciens lauréats. Olivia Polski (adjointe à la Mairie de Paris), Bernard Chauveau (éditeur), Clélie Debehault (co-fondatrice de Collectible), Silvia Dore (présidente de l’Alliance Française des Designers), Amélie du Passage (fondatrice de Petite Friture), Julie Gandini (responsable des Fonds Art Contemporain de la Ville de Paris), Jocelyne Imbert (designer et cheffe de projet vêtements et accessoires à l’ENSAD Paris), Grégory Lacoua (designer et ancien lauréat), Cécile Larrigaldie (directrice actions artistiques mécénat et patrimoine du Groupe Galeries Lafayette), Pauline Male (directrice du Craft), Cloé Pitiot (conservatrice au musée des Arts Décoratifs), Michel Roset (directeur général et président de Roset) et enfin Samuel Tomatis (designer et ancien lauréat) ont choisi 2 lauréats parmi 80 candidatures.
Dans la catégorie « Talent émergent », Anna Saint Pierre s’est distinguée avec la poursuite de son projet de fin d’études, la récupération et la transformation de rebuts de matériaux de chantier. L’intelligence de sa démarche est le réemploi des déchets directement sur site. Pour exemple, la jeune doctoresse en design upcycle la façade de bureaux déposée en revêtement de sol. « Faire vivre la mémoire des sites en identifiant des gisements de matières déchets » est le fondement de son travail. Son second projet, développé avec la Manufacture de Sèvres, est un vase recouvert d’un nuancier d’émaux de couleurs réalisées à l’aide de déchets architecturaux. Grâce à son prix, Anna souhaite réaliser un laboratoire mobile qui lui permettra de passer d’un chantier à l’autres afin de concasser les matériaux plus rapidement.


Si Perron et Frères façonnent le bois et développent des pièces pour des projets d’architecture intérieure ou des marques, ils font en sorte de ne pas le gaspiller. Gérald Perrin, ébéniste et marqueteur, et Mayeul Reignault, designer, ont proposé des tréteaux entièrement, réalisés à l’aide de chutes assemblées par emboitement, ainsi qu’un banc savamment brûlé. Le binôme remporte le Grand Prix de la Création de la Ville de Paris, dans la catégorie design « Talent confirmé », en détournant deux techniques ancestrales japonaises : le « nejiri arigata », un assemblage complexe sans clou ni vis originellement utilisé en architecture, et le « shu sugi ban » qui permet de protéger naturellement les façades en bois des intempéries en ne brûlant que la surface des planches.


En sélectionnant les projets, le jury a fait le constat que les participants ont « un respect du vivant et une envie de se tourner vers l’artisanat en développant des associations de compétences. »

Organisée du 8 au 18 septembre, l’exposition « Inventaire à la 5,5 » retraçait les étapes de la démarche engagée du collectif de designers. Subversifs et décalés, mais toujours responsables et intègres, ils explorent le design sous tous ses angles, depuis 2003.
Pour la présentation des meubles et objets, 5,5 a choisi le carton, l’indispensable matériau du déménagement, pas forcément très original comme dispositif, mais efficace, tout en jouant avec les codes du lieu industriel, ascenseur, verrières, béton brut. À grand renfort de scotch et de socles, la signalétique est claire et précise, les cartels jaune fluo rappelant chaque étape fondamentale du travail du collectif fondé par Vincent Baranger, Jean-Sébastien Blanc, Anthony Lebossé et Claire Renard.


On aime l’évidente simplicité des objets, mais surtout l’évolution de ce groupe toujours en ébullition aussi bien pour des clients du luxe que pour de la grande consommation : Leroy-Merlin, Ricard, Energiser, Veuve Cliquot, la Grande Motte. Révélés par les Reanim, la médecine des objets de la récup, les 5,5 ont inauguré l’art de rafistoler une chaise de bistro, un meuble de grand-mère en 2003, avec humour, et intelligence… On sait aujourd’hui combien ce sujet est d’actualité. Surfant sur le design anonyme, en 2015, le collectif imagine une déclinaison de 70 fonctionnalités du petit verre de cantine Duralex, dont certains ont été édités par Designbox et Monoprix. Faisant de la lutte anti gaspi leur étendard, le projet « Copies Originales » en 2017 est quant à lui un manifeste sans valeur marchande, de la lutte anti-contrefaçon afin de défendre le design original. Le design d’espace représente une part de plus en plus importante des activités pluridisciplinaires du studio, avec en 2017, l’aménagement du show-room Atelier Tarkett, en 2019 l’exposition « Causes Toujours » au Maif Social Club, en 2021, la nouvelle librairie évolutive du Centre Pompidou à Paris qui met en exergue leur capacité à réunir toute forme de design.

Intervenants :
Silvia Dore, présidente de l’AFD
Pathum Bila Deroussy, fondateur de Design Link
Emily Marant, fondatrice de French Cliché
Modération : Nathalie Degardin, rédactrice en chef Intramuros
Quels sont les nouveaux parcours de designers ? Comment intégrer le marché ? Quelles possibilités pour faire se rencontrer l’offre et la demande ? Quelles sont les difficultés au sortir du diplôme et quels tremplins ou passerelles sont à disposition ?
Une conférence donnée le jeudi 08 septembre, à l’Intramuros Café, dans le cadre de la Paris Design Week 2022.