Actualités

À la rentrée 2022 sortira Transition, nouvelle collection exclusive de mobilier et autres objets de décoration d’Alexia Leleu.
Petite-fille du fondateur de la Maison Leleu, la collection Transition d’Alexia Leleu reprend l’esprit de la maison tout en se réinventant dans une volonté de modernité. Elle se veut ainsi synonyme d’une renaissance de la marque de haute décoration, de par ses lignes fluides et sa géométrie assumée.

Des pièces avec une vision résolument artistique
C’est avec une approche caractérisée par sa modernité que se revendique la collection Transition. Les chaises Papillon se distinguent notamment par leur forme – imitant l’animal éponyme – tandis que leurs pieds contrastent par leur géométrie. La lampe Marina marque par son motif singulier empreint de brutalisme tandis que la suspension Rita s’inscrit dans une démarche résolument néo-futuriste – avec ses deux étages en matériaux brutes et minéraux -. Enfin, remarquons le tapis Moser, aux motifs géométriques en laine de Nouvelle-Zélande noué main.



Très prisée sur le continent américain, la Droplet est une mini caravane au design compact, pour voyager et camper en pleine nature, avec tout le confort, en toute liberté.
Pascal Pillon est l’inventeur de cette drôle de caravane qu’il a nommé Droplet. Cet ingénieur de formation a étudié en France, puis travaillé dans des entreprises telles que Zodiac. Ses envies de grands espaces l’ont conduit à s’installer au Canada. En 2016 est né le premier prototype de mini caravane. Un mode de camping, très en vogue aux États-Unis et au Canada (voir article « Camping high tech » dans Intramuros 212). Il nous détaille ce challenge, pour lequel il a été sélectionné par la pépinière d’entreprise Venture Labs à Vancouver et comment ce projet très personnel a rempli et comblé sa nouvelle vie.
Vous avez étudié en France, en tant qu’ingénieur qu’est-ce qui vous a décidé à partir au Canada ?
J’ai toujours choisi mes lieux de vie en fonction de mes passions. J’adore la mer et la montagne. Vancouver est l’un des rares endroits au monde où l’on peut naviguer et skier dans la même journée. C’est cette envie de proximité avec la nature sauvage et une certaine liberté qui m’ont conduit à Vancouver.

Pour quelle raison avez-vous développé ce projet de Droplet au Canada et non en Europe ?
Le marché nord-américain est fondamentalement différent de celui de l’Europe. D’une part, sur le continent américain, avec deux semaines de congés par an, le camping est un loisir plus court qu’en Europe. Les « week-end warriors » de la côte Ouest ont le vent en poupe pour des excursions de deux à quatre jours, tandis les vacances estivales européennes s’échelonnent sur plusieurs semaines. Et au final, les petites caravanes ne sont pas forcément adaptées ce genre d’utilisation. D’autre part, le camping aux États Unis et au Canada est une quasi religion ! Un jour un client m’a dit: les voitures sont l’affaire de l’Allemagne, le fromage, l’image de la France et le camping… celle du Canada ! A cause des longues distances, c’est la seule façon de voyager dans des lieux dépourvus d’hôtels et de chambres d’hôtes. De plus, les infrastructures liées au camping (terrain, point d’eau, ravitaillement) sont bien plus nombreuses au Canada.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Nous avons de nombreux projets R&D : l’Air conditionné portable, un modèle de caravane plus légère en ABS et fibre de verre, une application, la Droplet app, pour suivre les informations essentielles du campeur (pression des pneus, températures, contrôle des véhicules électriques.) Nous voulons tester le marché européen et recherchons des partenaires en autres pour la fabrication de nos châssis.

La série Foyer s’ouvrira au grand public pour la première fois en octobre 2022 grâce à la collaboration de Carl Hansen & Søn avec Vilhelm Lauritzen Architects.
38 ans après sa mort, l’architecte danois Vilhelm Lauritzen est remis à l’honneur avec le lancement de la série Foyer. Créée exclusivement pour la maison de la radio de Copenhague, la nouvelle collection s’inscrit dans un respect strict du modèle original comme l’exprime Anne Møller Sørensen, associé chez Vilhelm Lauritzen Architects : «En collaboration avec Carl Hansen & Søn, nous avons œuvré pour remettre le confort au goût du jour, tout en préservant le design original qui rend la série intemporelle».
Une collaboration riche en histoire
A son origine, la maison de la radio de Copenhague (Radiohuset) vise à recevoir la radio nationale danoise (la Danmarks Radio). Classée au patrimoine en 1945, elle accueille dès ses débuts le mobilier de la série Foyer, conçu exclusivement pour ce lieu. Elle tient son prestige – d’une part de ses matériaux luxueux comme le marbre du Groenland – et de l’autre de son mobilier. En effet, la série Foyer orne encore cette maison, transformé en l’Académie royale danoise de musique.


Des meubles exemples du fonctionnalisme danois
La série Foyer est avant tout 3 pièces emblématiques : le canapé, la chaise longue et le banc, réalisés en chêne et rembourrés de tissu ou de cuir. Alliage qui en fait la spécificité de ce design que décrit Anne Møller Sørensen : «La série Foyer est un design danois par excellence : simple et classique, et exprimé à travers le regards unique de Vilhelm Lauritzen.» Elle rajoute qu’« il s’agit en effet de meubles conçus pour durer toute une vie », soulignant la volonté de ceux-ci d’être robuste, confortable et adaptable en épousant la forme du corps. Leur fabrication au Danemark rend par ailleurs possible une grande précision dans les pièces avec des boutons et des jonctions réalisés à la main.

Réputée pour son exposition internationale et les nombreux pavillons nationaux, la biennale d’art contemporain de Venise l’est également pour la kyrielle de ses manifestations satellites. Soutenues par des galeries, des fondations, souvent logées dans de magnifiques palais, celles-ci contribuent à renforcer le caractère immanquable de l’évènement général. Présentation de deux de ces expositions off, parmi tant d’autres.
Kehinde Wiley, christique, à la fondation Cini
Sous le commissariat de Christophe Leribault, président du Musée d’Orsay, environ 35 pièces du plasticien américain Kehinde Wiley convient ici le public au royaume des gisants, de la lutte et de l’introspection. Dans une pénombre intrigante, « Archaeology of silence » présente des peintures et sculptures en bronze qui reprennent souvent la posture du Christ mort au tombeau (1521) du peintre allemand Holbein Le Jeune, affectionné par l’artiste chouchou de la Galerie Templon. De ce christ mort monumental, mais aussi des grandes œuvres jalonnant l’histoire de la peinture, Kehinde Wiley va transposer les expressions dans des corps de jeunes afro-américains, hommes et femmes « martyres » des violences policières, héros et héroïnes déchus du XXIè siècle, mis en scène de manière colossale. Sans trace de violence ni de souffrance, les figures souvent anonymes, peintes sur des fonds végétaux au chromatisme saturé, comme les bronzes à l’échelle démesurée, sont impressionnants de vérisme moderne. Et surtout, la gigantesque figure équestre, reprenant en partie l’attitude des grandes sculptures historiques de ce type est très marquante par sa monumentalité exacerbée et sa scénographie théâtrale. Par ces prismes, l’artiste souhaite faire la lumière sur la communauté noire, grande oubliée de l’histoire de l’art. Une exposition radicale, engagée, pouvant déplaire par sa folle démesure mais qui jamais ne laisse indifférent.
Exposition « Kehinde Wiley, Archaeology of Silence », Fondazione Giorgio Cini, Isola di San Giorgio, Sale del convitto, 30133, Venise. Jusqu’au 24 juillet 2022.

À la fondation Cini, « On fire » met le feu !
Dans une autre partie de la fondation, des pièces des artistes Yves Klein, Alberto Burri, Arman, Jannis Kounellis, Pier Paolo Calzolari et Claudio Parmiggiani sont réunies par le commissaire italien Bruno Corà, dans le cadre de la première exposition entièrement vouée au thème du feu. Les six sections de l’exposition mettent en avant ce phénomène utilisé à des fins plastiques. En contrepoint aux œuvres des chapitres dédiés chacun à un créateur, les films documentaires contextualisant le propos de ces œuvres très fortes aident à la compréhension des divers processus de production. Les trois premières salles valorisent les effets de la combustion sur divers supports : la trace sur carton chez Klein, l’apparition de paysages lunaires ou volcaniques issus du plastique fondu, présents dans « Grande Nero Plastica » (1964) de Burri, ou encore de formes fantomatiques de l’objet consumé présentes à travers le fameux « Fauteuil d’Ulysse » (1965) d’Arman.


En fin de parcours, Parmiggiani fait du noir de fumée une matière très poétique. « Sans titre », son œuvre réalisée in situ fait délicatement surgir le fantasme d’une grande bibliothèque. Au pays de figures historiques et radicales de l’art d’après-guerre, cette exposition pédagogique atteste de l’importance de cet élément ayant transformé l’art du XXème siècle.
Exposition « On Fire », Fondazione Giorgio Cini, Isola di San Giorgio, Sala Carnelutti e Piccolo Teatro 30124, Venise. Jusqu’au 24 juillet 2022.

Le Prix Ellipse 2022 met à l’honneur l’Ivoirien Assoukrou Aké, dédiant ainsi sa deuxième édition à la Côté d’Ivoire.
Chaque année, ce projet du Fonds de dotation Ellipse art project choisit un pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie afin de mettre en avant la création artistique d’un artiste autour d’une thématique de réflexion environnementale. La Côte d’Ivoire ayant été retenue en 2022, tous les artistes africains des arts visuels de 18 à 40 ans, résidants en Côte d’Ivoire et dont le travail n’avait jamais été exposé dans une galerie étaient éligibles. Une initiative qui a donc mené au choix de Assoukrou Aké.
Assoukrou Aké et son « art de la traduction »
C’est ainsi qu’Assoukrou Aké présente son oeuvre, par les termes « l’oeuvre de la traduction ». Un objectif que s’est fixé cet artiste né à Bonoua en Côte d’Ivoire. Après une formation en histoire de l’art, il se concentre sur la thématique de la violence qu’il décrypte dans ses récits « de guérisons ». Nommer l’innommable. Représenter l’impossible. Tel est son défi, expliquant alors les silhouettes criblées de trous, aux mouvements saccadés et disloqués, parfois crues, puissantes. Assoukrou Aké mélange les époques, joue entre le réel de l’actualité – passée ou présente – et le fantastique, avec ses références au contes africains, rites profanes et sacrés. Les techniques sont également variées, de l’acrylique au bois en passant par la gravure, mêlant photographie de presse et peinture académique.


Un travail qui s’avère de plus en plus remarqué puisque le jeune artiste reçoit en 2017 le Grand Prix International Jeune Talent Arbustes lors du Salon d’automne de Paris ainsi que le Prix du public au cours du Prix ICART Artistik Rezo en 2022. Sans compter sa nomination aux Prix JUVENARS-IESA et au Prix Paris 1 Panthéon Sorbonne en 2021.
Un prix célébrant la culture des pays en développement
Le rôle fondamental de la culture dans le développement durable est clairement énoncé par l’ONU, poussant la société française Ellipse Projects à en faire son pilier. Ainsi, le Prix va plus loin qu’un titre honorifique en proposant un accompagnement médiatique et professionnel pour l’artiste sélectionné. Assoukrou Aké verra donc son travail exposé durant AKAA, ALSO KNOWN AS AFRICA, du 20 au 23 octobre 2022.

Le choix s’est fait à l’issu de la délibération d’un jury indépendant formé de six professionnels de l’art contemporain, dont des spécialistes de l’art ivoirien. Notons parmi eux la présence de Victoria Mann, la Directrice-Fondatrice de la foire AKAA, ALSO KNOWN AS AFRICA et de l’artiste sculpteur et perforer Jems Koko Bi. Le projet était par ailleurs soutenu par pas moins de six partenaires, d’Abidjan – pour l’Original Foundation – ou de Paris – pour la Cité Internationale des Arts -.

Pour le podcast « Le Trait » de Ben & Estelle , le Directeur de la publication d’Intramuros, Frédéric Marty et le Directeur artistique, Frédéric Sofia, donnent de leurs voix pour parler design.
Crée par le duo Ben & Estelle, le podcast « Le Trait », 100% indépendant, part à la rencontre de professionnels, de la création du design et de l’architecture. Dans son 31e épisode, Intramuros est à l’honneur avec Frédéric Marty et Frédéric Sofia comme portes-paroles. Ils y dévoilent leur vision du design, « qui peut s’adresser à tout le monde », notamment à travers la nouvelle formule du magazine, en témoignent les paroles de Frédéric Marty : « Ce n’est pas un magazine de vulgarisation, car cela reviendrait à dire que le design est forcément élitiste et qu’il doit aller se simplifier pour parler aux gens. Ce n’est pas ça l’idée. L’idée, c’est de parler de tous les design. »
Un épisode à écouter gratuitement sur l’application Apple podcast ou sur Google Podcast.

Jeudi 30 juin 2022, Marcus Fairs est décédé soudainement à l’âge de 56 ans. Il était le fondateur, et rédacteur en chef de Dezeen qui s’est imposé comme une référence dans le domaine de l’architecture et du design.
Visionnaire, brillant et créatif, c’est par ces mots que la rédaction de Deezen qualifie celui qui fut leur leader depuis 2006, date à laquelle Marcus Fairs crée son magazine. Du projet lancé depuis sa chambre à la reconnaissance mondiale actuelle, Deezen s’est épanoui sous la direction du journaliste britannique. Il avait en effet su prendre le tournant des années 2000 avec l’entrée dans le numérique.
Un journalisme créatif
Né en 1964, Marcus Fairs connaît un parcours brillant et riche. Diplômé en design 3D, il commence sa carrière dans le journalisme architectural en écrivant pour Building Design et Building – dont il devient rédacteur en chef adjoint – tout en écrivant en free-lance pour The Guardian ou The Independant.
Sa première création est Icon, en 2003, un magazine d’architecture et de design qui s’impose dans le milieu en remportant plusieurs prix tel celui du Magazine mensuel de l’année en 2005 et 2006. Marcus Fairs est alors remarqué par le prix du Journaliste de l’année – en 2002 – et du Journaliste architectural de l’année en 2004.
Dezeen est créé en 2006 et attire plus de deux millions de visiteurs uniques chaque mois. La plateforme uniquement numérique devient l’un des web magazines d’architecture et de design les plus influents. Pour preuve, il est nommé en 2011 par le magazine Architectural Digest dans la liste des 100 Qui Comptent des personnalités les plus importantes du design mondial.
De plus, Marcus Fairs est le premier journaliste numérique à recevoir un Honorary Fellowship du Royal Institute of British Architects en 2017 pour « l’énorme contribution qu’il a apportée à l’architecture ».
Un entrepreneur visionnaire dans le design
« Nous nous souviendrons de lui pour son flot d’idées passionnantes, ses capacités de réseautage inégalées, son énergie, son enthousiasme contagieux et, bien sûr, pour Dezeen, qu’il a transformé en un succès majeur grâce à sa ténacité, sa créativité et son dévouement » déclare Tom Broughton, directeur général de l’éditeur de Building and BD Assemble Media Group suite au décès de Marcus Fairs, mettant en avant la vision novatrice de ce dernier. En effet, Marcus Fairs souhaitait rapprocher la communauté mondiale du design tout en valorisant de jeunes architectes et designers. Il a également permis au design storytelling de rentrer dans l’univers numérique avec une plateforme qu’il s’efforçait de maintenir sensible aux enjeux contemporains.
Marcus Fairs a marqué la presse design en pensant Dezeen comme un projet pérenne, « Nous voulons que Dezeen soit à jamais un bastion du journalisme indépendant, un champion de l’architecture et du design et une force du bien dans le monde » expliquait-il. Une tâche que la rédaction du magazine s’est engagée à remplir après son décès.

Les espaces de coworking Deskopolitan ont développé un concept totalement inédit en Europe. Les trois sites parisiens ont été imaginés comme des campus urbains, en proposant une multitudes de services, allant bien au-delà du simple espace de travail.
Deskopolitan est une société de coworking fondée par Alexis Rebiffé et Paul Chevrillon en 2015. Avec un premier espace de 1400m2 inauguré après la rénovation d’une ancienne manufacture dans le 10e arrondissement, les deux entrepreneurs s’emparent du 11e arrondissement quatre ans plus tard et inaugure l’espace Voltaire en 2019, quatre fois plus grand que le premier avec 6000m2 d’espace aménagé. Récemment en 2021, ils ont dévoilé l’espace Pasteur, grand de 2500m2, situé à quelques pas de la gare Montparnasse dans le 15e arrondissement. Pour cette dernière adresse, contrairement aux deux autres espaces Deskopolitan, une seule et même entreprise y est hébergée.

Des espaces de coworking clé en main
Membre abonné ou simple « guest » venu travailler pour la journée, les espaces de coworking Deskopolitan ont été pensés pour permettre à chacun d’optimiser au mieux son temps de travail. Pour donner vie à leur projet, les équipes de Deskopolitan se sont accompagnés de l’architecte Franklin Azzi pour le site de Voltaire, du cabinet Dubuisson Architecture pour le site de Pasteur et du studio MoreySmith pour l’architecture d’intérieur. Les espaces cumulent ainsi bureaux, salles de réunion et espaces de coworking mais sont dotés d’un restaurant, d’une salle de sport, d’une crèche associative et même d’un hôtel, le Deskopolitan House, situé dans l’espace Voltaire. Une sorte de ville dans la ville, qui s’adapte selon les profils, les envies et les besoins de chaque bénéficiaire.


Plusieurs forfaits d’abonnements sont disponibles, allant de la simple location à la journée à l’abonnement d’un mois. Il est également possible de louer une salle de réunion ou de réserver une nuit d’hôtel.
Deskopolitan Voltaire, 226 Bd Voltaire, 75011 Paris
Deskopolitan Chateau d’eau, 48 Rue du Château d’Eau, 75010 Paris
Deskopolitan Pasteur, 83 boulevard Pasteur, 75015 Paris
Plus d’informations sur : https://deskopolitan.com

À Gien, dans le Loiret, région Centre-Val-de-Loire, Mathilde Brétillot signe la nouvelle scénographie du musée qui a ouvert ses portes le 29 avril 2022. Dans un bâtiment industriel rénové par Atelier Jourdain Architecture, à l’occasion des 200 ans de la manufacture en 2021, on peut découvrir sur 400 m2 une présentation historique et thématique de la faïence.
Couleur « terre crue », ambiance « crayeuse »… un environnement idéal pour mettre en valeur dans trois espaces différenciés, les couleurs de la manufacture, secret de fabrication industriel. Car il ne suffit pas de mélanger, la terre, la craie, le feldspath et l’eau pour obtenir cette pâte que l’on appelle faïence à Gien et qui nécessite trois étapes de cuisson dans des fours à très haute température dont une après émaillage et une après peinture délicatement faite à la main. Car le fait-main reste l’atout maître de l’industrie française qui n’a jamais autant cherché de personnels maîtrisant ces savoir-faire plus que les tableaux Excel de rentabilité.


200 ans d’histoire
Innovations techniques, succès des expositions universelles du 19ème siècle, l’entrée dans la modernité (avec la fourniture des carreaux du métro parisien), les collaborations avec les artistes du 20ème siècle et les designers du 21ème siècle, sous un rayonnage chronologique, le visiteur peut découvrir des pièces uniques, issues des 2000 pièces de la collection Gien : Fornasetti, Pascal Mourgue, Paco Rabanne, Martin Szekely, Isabelle de Borchgrave et son assiette Millefleurs, incontournable et best-seller depuis 2005…

Le cabinet des dessins a fait un choix exigeant entre les 12000 dessins et 8000 planches numérisés en 2018. Dans le salon Bapterosses, du nom de l’ancien propriétaire de la manufacture, trône une cheminée ayant appartenu à Jean-Felix, qui côtoie le fameux vase Paon de 3 m de haut mais aussi les beurriers, les pendules, les aiguières, les gourdes, les encriers, les bénitiers, les bonbonnières, les barbotines et les dinettes pour enfant… que l’on peut toujours demander à compléter et à acheter dans le magasin d’usine.


Yves de Talhouët, le nouveau propriétaire depuis 2014 des 8000 m2 du site, a pour ambition de construire une résidence pour artistes au dernier étage du musée, un espace où ils pourraient affiner leurs dessins et bénéficier directement de la proximité de l’usine pour les mettre au point. Si les rencontres avec JonOne, Pen Yong, Ines Longevial ou Julie de Libran ont été le fruit d’excellentes recommandations, les 800000 pièces produites à l’année sont le résultat du savoir-faire inestimable de 150 ouvriers, en permanence au feu.

Un propriétaire engagé
Yves de Talhouët aime raconter son entreprise. « Cette ouverture pendant l’année du bicentenaire est d’une importance capitale. Et il y a de nombreuses anecdotes à raconter sur son histoire comme celle par exemple des carreaux du métro : le carreau à bord biseauté a été mis au point pour rassurer les premiers utilisateurs du métro qui au début du 19ème siècle n’avaient aucune envie de circuler sous terre. Paris, percé de toute part, paraissait fragilisé. Mais pour la faïencerie, cela a été de suite un énorme marché qui l’a fait connaître de par le monde entier grâce aux expositions universelles. Il reste une douzaine de stations toujours équipés du carreau d’origine sur la ligne à l’époque recensée comme Nord/Sud et l’on peut encore trouver sur certain carreau ce monogramme N/S qui fait la fierté du métropolitain. Ces carreaux réfléchissaient la lumière quelque peu blafarde des premiers éclairages au gaz et donnait un sentiment de solidité des accès aux tunnels. Pour cette faïencerie qui reflète un art de vivre à la française et bénéficie à l’étranger de l’image de marque de la France, je ne pouvais résister à la tentation de l’aider dans son développement. Pour moi qui aime le bois, la ferronnerie, la chaux, originaire d’un village des Vosges à côté de Lunéville, ingénieur de formation (Polytechnique et Telecom) je me suis engagé dans cette croisade. Les derniers designers suggérés par Nathalie Cesbron sont des talents de la mode avec qui elle a pris contact et avec lesquels ce fut à chaque fois une rencontre, un projet de notoriété, une envie réciproque sous-tendue par autre chose qu’une simple motivation financière. Yaz Buckey signe le service du printemps, Julie De Libran des assiettes personnalisées qu’elle vend également dans son showroom et La Prestic Ouiston (Laurence Kiberlain, Laurence Mahéo et Stéphanie Bonvicini) essaient de tirer le meilleur de la proximité avec les ouvriers et ouvrières de la faïencerie. »

Le musée donne l’opportunité de voir un best-seller, le jardin de Kyoto édité à 20 exemplaires et vendu 9000 euros pièce, sans oublier le service à thé Tara de Claude Bouchard ou les Naïades, quatre ondines, Céleste, Grace, Ondine et Victoire, porteuses d’eau où dessiner à la main le filet manganèse qui les entoure est un véritable honneur pour les jeunes recrues.

Pour la 60e édition du Salone Del Mobile à Milan du 7 au 12 juin, l’espagnol GAN présente quatre nouvelles collection ainsi que son nouveau programme de personnalisation intitulé « GAN Custom ».
La marque de tapisserie GAN est née en 2004 de la collaboration du président du groupe Gandia Blasco Group, José Gandía-Blasco, avec Mapi Millet, une amie de longue date. Ensemble, ils ont lancé et construit l’identité de GAN. Mapi Millet est en charge de la sélection des designers avec lesquels ils collaborent, créant ainsi l’essence même de la marque. Elle est également en charge d’introduire le concept GAN SPACES, qui permet de faire évoluer les tapis en développant, en accord avec leurs designs, des systèmes modulaires et des accessoires qui définissent des espaces complets à vivre.
Quatre nouvelles collections présentées
À l’occasion du salon de Milan, GAN propose de découvrir quatre nouvelles collections : Goz, Plastic Rivers, Reversible et The Crochet Collection.
La première collection, Goz, a été imaginée par Kengo Kum. Il s’agit d’une collection de tapis en laine et en bois de teck, à travers laquelle le designer montre une vision de l’artisanat à l’écoute des matériaux. La seconde, Plastic Rivers, est une série de quatre tapis conçu par Álvaro Catalán de Ocón et réalisés à la main avec des fibres de plastique 100% recyclées.


Reversible, crée par Charlotte Lancelot est une collection qui n’a ni devant ni derrière : ses tapis et ottomans peuvent changer d’apparence et de texture d’un simple tour, avec un côté laine pendant les mois d’hiver et un côté coton et lin pendant les mois chauds. Enfin, la dernière collection présentée, The crochet collection, par Clara von Zweigbergk est une série de quatre dessins contemporains dans lesquels la couleur contribue à mettre en valeur les immenses possibilités du crochet dans le monde de la décoration.

GAM custom, nouveau programme de personnalisation
Nouveau programme de personnalisation lancée par la marque, GAM Custom permet aux tapis, coussins et poufs de s’adapter à tout espace – intérieur ou extérieur – et à tout style, en offrant des options pratiquement illimitées en termes de couleur, de taille, de technique et de forme. Le programme propose trois types de personnalisation : Solutions sur mesures, Catalogue personnalisé et Contract Studio, qui permet de réaliser tout type de projet, adapté au contractuel et au résidentiel.

GAN
Salone del Mobile
Hall 20, Booth B01/C06
7-12 Juin 2022

La 23e Triennale de Milan aura lieu du 15 juillet au 11 décembre 2022 sous le titre « Unknown Unknowns ». Un choix de titre et une thématique qui posent la question de l’inconnu et sur lesquels Stefano Boeri, directeur de la Fondation, s’est exprimé afin d’éclaircir certains points.
Architecte de formation, l’italien Stefano Boeri est le directeur de la Triennale de Milan depuis 2018. Après un premier mandat de quatre ans durant lequel il dirige la 22e édition qui s’intitulait « Broken Nature », il a été réélu le 5 avril dernier, aux côtés d’Elena Vasco comme vice-présidente. Pour cette 23e édition nommée « Unknown Unknowns », le sujet principal est l’inconnu, dans tout ce qu’il peut représenter. Fortement inspirée par les événements qui ont touché le monde ces deux dernières années et particulièrement la crise sanitaire, cette édition devrait être celle de l’exploration.

Quelle est l’origine du nom « Unknown Unknowns » ?
Lors de notre première réunion d’organisation le 1er mars 2020, soit quelques jours avant le confinement en Italie, nous avions senti que quelque chose était en train de se passer autour de nous, sans que nous sachions vraiment de quoi il s’agissait. C’est donc à partir de là que cette dimension d’inconnu a commencé à se faire une place dans nos échanges. Pour ce qui est du nom « Unknown Unknowns », nous nous sommes inspirés d’une phrase prononcée par l’ancien secrétaire d’Etat américain, Donald Rumsfeld. Il avait tenu un discours à la suite des événements de septembre 2001 durant lequel il essayait de convaincre le Sénat de ne pas entrer en guerre avec l’Irak. Au cours de cette allocution, il avait expliqué que malgré la puissance du pays, certains territoires restaient inconnus. Il prononcera donc cette phrase : « What we don’t know, we don’t know » (En français : « Ce que nous ne savons pas, nous ne le savons pas » ). Une double négation qui s’est révélée intéressante à utiliser dans notre exploration de l’inconnu.
Se sont ensuite ajoutés les événements de ces deux dernières années qui ont considérablement perturbé nos vies. Le virus a amené de nouvelles problématiques liées au fait qu’il n’y avait plus aucune barrière entre l’humain et le reste. En résumé, cette dimension d’inconnu se présente à tous mais se manifeste juste différemment.
Quelles sont les expositions prévues pour cette 23e Triennale ?
Pour cette édition, nous sommes partis d’une l’idée commune, l’inconnu, et nous en avons exploré le champ des possibles. Nous ne voulions pas nous baser uniquement sur l’architecture, le design ou l’art, nous avons souhaité imaginer une sorte de constellation d’expositions et de recherches. Nous proposons ainsi plusieurs installations réparties selon plusieurs thématiques dans le but de créer un espace de débats et d’échanges. On pourra y trouver des représentations théâtrales orchestrées entre autres par Roméo Castelluci, des expositions d’art contemporains menées par des spécialistes tels que l’historien Giacobbe Giusti, mais également des expositions qui abordent la question du silence ou de la physique, telle que l’organise Ersilia Vaudo, astrophysicienne et directrice de la diversité à l’agence spatiale européenne. Nous exposons également une série d’oeuvres artistes ukrainiens en soutien de la situation actuelle.
Au total, nous proposons une trentaine d’espaces et événements regroupés au sein des espaces du Palais dell’Arte, avec des artistes originaires d’une quarantaine de pays différents. Cette multiplicité d’origines culturelles et corps de métiers est une idée que nous avons développée il y a déjà plusieurs années et à laquelle nous tenons car elle permet d’apporter des visions diversifiées sur un même thème.
Quelles sont vos attentes concernant cette édition ?
Il n’y a pas vraiment de résultats tangibles attendus, notre objectif est plutôt de réussir à stimuler, créer des intérêts et des réactions de la part du public. Il est difficile d’avoir des certitudes sur ce que vont penser les visiteurs et c’est toujours la grande question avant chaque représentation. Il y a certaines certitudes que l’on pense avoir mais qui risquent d’évoluer ou de changer au fur et à mesure. Je suis assez curieux de voir le rendu et les débats qui vont pouvoir en découler durant ces cinq mois.

Crée en 1919 par Louis Midavaine, l’atelier Midavaine, aujourd’hui dirigé par sa petite fille Anne, est une référence dans son domaine. Avec des commandes pour de grands émirats, décorateurs ou maison de luxe du monde entier, l’atelier n’a pas le temps de s’ennuyer.

Dirigée par quatre designers de légende, l’agence milanaise de production de verre FontanaArte a fait du verre un matériau élégant, affranchi de ses contraintes industrielles. Ce qu’explique « Vivere nel vetro », exposition satellite à la 59e biennale d’art contemporain de Venise. Un hommage muséal immanquable à cette société iconique.
Depuis 2012, sur l’île de San Giorgio Maggiore, le projet culturel et espace d’exposition Le Stanze del Vetro, abrité par la fondation Giorgio Cini, a pour but de proposer des évènements dédiés « à l’étude des formes modernes et actuelles de l’art du verre. » Cette année, sous la houlette de Christian Larsen, curateur au MAD de New York, « Vivere nel vetro, House of Glass » présente environ 85 pièces produites par FontanaArte, agence de verre flotté créée par Luigi Fontana, en 1881. Didactique, chronologique, l’exposition très esthétique démontre à travers six salles le rôle majeur de la société italienne dans l’évolution formelle et fonctionnelle de ce matériau, au fil de ses différentes directions.
Gio Ponti et Pietro Chiesa : de l’Antique Revival au modernisme des formes
Après un plongeon au cœur du savoir-faire de l’agence, dans les années 1930, à travers un film, focus est fait sur l’apport de Gio Ponti, directeur entre 1932 et 1933, au design inspiré de l’antiquité classique, illustré parmi d’autres exemples par coupe et piédestal (1934), en verre, bois et métal, évoquant un fût de colonne cannelée. De même, l’évènement explique le travail du maître verrier Pietro Chiesa, qui le rejoint à la direction à partir de 1933. Ce dernier ayant fait intervenir les artisans de son propre atelier au sein de la société a su proposer un langage plastique neuf dont témoignent des tables en verre incurvé, à l’épure moderniste.


Max Ingrand, poète de la lumière et des reflets
Les deux salles suivantes réévaluent à juste titre la contribution du maître verrier français Max Ingrand, à la tête de FontanaArte, entre 1954 et 1967. Ses lignes de lustres et de miroirs figurent parmi les objets en verre design les plus poétiques à la maison. Son Chandelier Dahlia de 1958 rappelle les pétales d’un bourgeon en fleurs de verre courbé, fixées à une structure métallique rayonnante, alors que son miroir avec lampe pilote (1955), composé de verre concave et réfléchissant, de cabochons de cristal et laiton, crée de splendides jeux de lumière exacerbés par le rétroéclairage et les cristaux.

Gae Aulenti, le verre personnalisable
Directrice entre 1979 et 1996, Gae Aulenti innove avec un design multifonction et met en exergue la créativité de ses créateurs – Piero Castiglioni, Renzo Piano, Ettore Sottsass et Umberto Riva -. Giova, sa lampe de table iconique en verre soufflé et métal, à la fois luminaire et vase (1964), implique le propriétaire dans l’usage de la pièce. Ainsi disait-elle, en 1972, lors de l’exposition « Italy, The New Domestic Landscape », au MoMA de New York : « Un objet design est constitué d’éléments mettant en exergue leur finalité d’origine, tout en restant ouvert à leur fonctionnalité future. » Près de splendides pièces de Sottsass ou Riva, on découvre encore Tour, table d’Aulenti en verre, acier chromé et pneu (1993), aux titre et pieds évoquant la légendaire compétition française, tout en faisant joyeusement allusion à Roue de bicyclette, premier Ready Made de Marcel Duchamp.

« House of Glass », une utopie ?
Au fil du parcours, le visiteur prend réellement la mesure du caractère visionnaire de l’agence, culminant dans les derniers espaces. Là, une enfilade de salles rythmée par des murs de verre illustre une « maison de verre » constituée uniquement d’objets FontanaArte, interagissant entre eux et dans l’espace. Le verre comme matériau idéal ? Certes, si des modernistes comme Pierre Chareau ou Mies Van Der Rohe ont repris en partie ce postulat, le mérite revient à Fontana et Ponti qui, avant eux, ont su détourner le verre industriel en matériau pour objets et mobilier domestiques élégants et luxueux.
FontanaArte, Vivere nel vetro, Le Stanze del Vetro, Fondazione Giorgio Cini, Isola Di San Giorgio Maggiore, 30124 Venezia (It) – Jusqu’au 31 juillet 2022. Entrée Libre.

Le 7 juin à Milan, la marque danoise Carl Hansen & Søn a proposé une exposition immersive autour de la Wishbone chair proposée en série limitée et en 9 coloris dans le flagship du Foro Bonaparte, via Arco. Knud Erik Hansen, le PDG, troisième génération, y dévoile la chaise CH24 par Ilse Crawford dans des coloris allant du vert fluo au vert bouteille, du blanc craie au rouge sang.
La VLA26, chaise Vega et la série Foyer de Wilhem Lauritzen comptent également parmi les dernières nouveautés de cette entreprise familiale qui en trois génération a su faire évoluer son chiffre d’affaires ces 20 dernières années de 500% passant de 50 employés à près de 600 personnes dans l’usine la plus moderne d’Europe. Cette usine n’est pas de celle que l’on croit, bruyante, aliénante, étouffante. On est loin de l’industrie à la Zola. Néanmoins, il faut un certain degré d’abnégation pour travailler 38 heures par semaine sur la même pièce, peaufinée sans fin, poncée et re poncée, dans le même sens, qui de droite à gauche et qui de gauche à droite, dans le respect du travail de l’architecte Wilhem Theodor Lauritzen, auteur de l’aéroport tout en longueur de Copenhagen ou de l’ambassade danoise à Washington. Le travail comptait avant tout en premier pour lui.
« L’architecture doit être appliquée pour tous et ne jamais être un privilège pour les few », aimait-il expliquer. En 1921, il obtient son diplôme d’architecte et fonde son studio en 1922 pour concourir pour l’aéroport de Copenhague sur les terminaux 1, 2 et 3. En concurrence avec Arne Jacobsen sur le Terminal L de l’aéroport de Washington, il proposera un résultat tout simple avec un plafond en vague de carrelage blanc et des portes pivotantes en teck. Les projets de l’agence Lauritzen aujourd’hui sont de grande ampleur, pouvant couvrir des projets de halls de 2500 m2. Sur le dernier projet de l’ambassade d’Inde à Copenhague, l’agence, (installée dans de magnifiques locaux sur les quais de Copenhague) est en compétition avec Kengo Kuma. Ils conçoivent tout, de la peinture à l’imprimante 3D.


L’usine la plus moderne d’Europe
Depuis Copenhague, pour se rendre sur l’usine la plus moderne d’Europe, mais la plus artisanale aussi, il faut prendre vers l’ouest jusqu’à Gelsted sur l’ile de Fionie, et découvrir ces rois du recyclage qui depuis plus de 110 ans, transmettant du grand-père au père, puis au fils Knud Erik Hansen un outil de travail fantastique pour le meuble a profité à 300% de la pandémie. Affirmant haut et fort qu’il tient à transmettre le hand made aux générations du futur, rendant un hommage ému à sa mère Ella qui a su reprendre le business à la mort de son père en 2002, Knud Erik Hansen reprend le family business et étend sa présence à l’international. Carl Hansen (1908), Holger Hansen (1934), Jørgen Gerner puis Knud Erik Hansen, trois générations auront suffi pour faire des chaises en bois de teck ou de chêne tourné, des icônes du design.

Un design de référence est chez Carl Hansen & Søn une combinaison de simplicité, d’esthétique et de fonctionnalité matérialisé par un travail d’excellence avec les meilleurs matériaux. Et au Danemark, le meilleur matériau, c’est le bois et la corde de papier. Le partenariat le plus créatif a commencé en 1949 avec Hans J. Wegner et la chaise Wishbone qui représente l’ADN de l’entreprise et dont Carl Hansen & Søn est le premier fabricant mondial et les rend accessible à travers des showrooms dans le monde entier de New York à Tokyo, de Barcelone à Paris. A l’usine, techniques traditionnelles (tressage, ponçage, découpe…) et nouvelles technologies (robotisation des taches les plus pénibles) se combinent pour rester dans le respect des normes de qualité les plus exigeantes, pratiques honnêtes et durables.


Le développement durable danois
Les classiques du mobilier danois de Kaare Klint, Arne Jacobsen, Nanna Ditzel, Poul Kjaerholm… s’étoffent de nouvelles collaborations avec Rikke Frost, Mads Odgard, Anker Bak ou Morten Gøttler. Un récent partenariat a été engagé avec Ilse Crawford, l’architecte japonais Tadao Ando, le trio de designers autrichiens EOOS ou le designer américain Brad Ascalon.

Carl Hansen & Søn s’engage depuis des années en faveur du développement durable. De la stratégie globale à la solution simple, dans une volonté de prendre soin des êtres humains et de la planète, Carl Hansen & Søn investit dans des équipements de pointe moins énergivores et fournit à ses artisans des conditions de travail saines et sûres. Le bois provient de forêts et de scieries gérées de manière durable. L’intégralité du bois acheté est utilisée à la fabrication ou les chutes servent de combustible dans une centrale de chauffage urbain qui alimente 400 foyers à Gelsted. Les fauteuils Carl Hansen sont produits pour durer au de-là d’une vie et pour être transmis. Des services de réparation et de remise à neuf ont même été mis en place pour donner une seconde vie au meuble. Chez Carl Hansen & Søn, design et restauration vont de pair.

Le 23 juin, le festival Design Parade s’est ouvert à Toulon avec les expositions d’architecture d’intérieur suivies le lendemain par l’inauguration des expositions de design à la villa Noailles à Hyères, un évènement à la fois grand public et pointu. Au total, 20 jeunes talents entraient en concurrence avec des projets de grande qualité. Découvrez les lauréats de cette édition 2022.
Depuis 2006, la villa Noailles accueille la Design Parade, fondée et dirigée par Jean-Pierre Blanc et présidée par Pascale Mussard. Le festival se divise depuis 2016 entre Hyères – pour le design – et Toulon -–pour l’architecture d’intérieur. Il a pour mission de mettre à l’honneur 20 jeunes créateurs, en leur offrant une vitrine ainsi qu’un accompagnement complet pour la réalisation de leur présentation. Dans chaque section, un jury professionnel récompense des lauréats dans des prix rendus possible grâce à une dizaine de partenariats qualitatifs (comme le Mobilier national, la fondation Carmignac ou encore la manufacture de Sèvres, Chanel…) Les expositions sont ouvertes au public jusqu’au 4 septembre pour celles de Hyères et jusqu’au 30 octobre 2022 pour celles de Toulon. Cette année, le jury de Toulon était présidé par Rodolphe Parente – également invité d’honneur – et retenu pour son style percutant et glamour. Quant à Hyères, le choix s’est porté sur Ineke Hans et son design et sa recherche d’économie de matière.
Design Parade Hyères 2022
Grand Prix du jury : Claire Pondard & Léa Pereyre
Le projet Anima II, réalisé par Claire Pondard & Léa Pereyre a remporté le Grand prix du jury ainsi que le Prix du public de la ville de Hyères pour leur recherche alliant matériau et robotique : Anima II sont des formes mouvantes, qui réagissent à la présence humaine grâce à des capteurs de mouvements : dans un esprit de créatures abyssales, des « simples » feuilles de plastique en 2D se transforment en formes organiques qui montent, descendent et s’étendent.
Ce Grand Prix du Jury de la Design Parade Hyères dote le duo d’une résidence de recherche d’un an à Sèvres, de la participation au concours en 2023 en tant que membre du jury accompagnée d’une exposition personnelle à la villa Noailles ainsi qu’un séjour de recherche d’un an au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (Cirva) afin de réaliser un vase en trois exemplaires.


La Mention spéciale du jury pour Stéven Coëffic
Stéven Coëffic avec son projet « Un moment de distraction fonctionnelle » et ses objets colorés majoritairement réalisés en céramique et en verre reçoit la Mention spéciale du jury. Par sa série de neuf objets, le designer joue avec les codes d’ouverture et de fermeture, les redéfinissant : le coffre s’ouvre grâce à un point de connexion, le lampadaire s’allume par la superposition de deux objets … La démarche design se veut intemporelle avec ses objets qui ne nécessitent pas d’électronique et ses formes simplifiées.
Un prix fruit de l’association d’American Vintage avec le festival qui offre à Stéven Coëffic une dotation pour créer une pièce en collaboration avec eux.

Design Parade Toulon 2022
Madeleine Oltra & Angelo de Taisne : consacrés par 4 prix
Le duo a fait une prestation fracassante à la Design Parade Toulon 2022 avec Sardine Sardine en remportant pas moins de 4 prix avec le Prix Chanel, le Prix Van Cleef et Arpels, le Prix Carmignac et le Prix du jury. Sardine Sardine nous plonge dans sa tente en toile aux couleurs chaleureuses et dorées. Entre la Ricorée, les figues sur la table, le lit de camp et la bouilloire frémissante, ce projet offre une immersion complète appelant à l’aventure. Le duo a dessiné les différentes pièces de mobilier, a su décliner des fauteuils et des lits d’appoints les codes du matériel de camping (matériau, technique) et a repris dans les coutures des revêtements des matelas gonflables. La « tente XXL » est entièrement démontable et transportable sur un toit de voiture équipé. Les deux jeunes designers se sont ingéniés à détourner des matériaux (tapis de sol) pour mieux revisiter les objets du quotidien dans un principe ergonomique.
Créé en 2019, le Prix Visual Merchandising décerné par Chanel permettra au duo de réaliser un projet de création à hauteur de 20 000€. Ce dernier sera exposé lors de la Design Parade Toulon 2023. Quant au Grand prix Van Cleef & Arpels, il dote les gagnants d’une bourse de 5 000€. Nouveautés 2022 : un accompagnement en conseil en image et relations presse par l’agence David Giroire Communication est proposé pendant un an ainsi qu’une possibilité de collaborer avec Delisle pour créer une pièce d’une valeur de 10 000€. Sans oublier le développement d’un projet créatif avec Codimat Collection, projet ayant vocation à rentrer dans les collections de la maison. Enfin, 2022 marque également l’arrivée de la Dotation de la fondation Carmignac qui récompense le duo avec une participation au concours en tant que membre du jury, une exposition personnelle à Toulon à la Design Parade Toulon 2023 et une invitation dans une résidence à créer un objet faisant le lien avec la philosophie du lieu.




Paul Bonlarron, Prix du Mobilier national à Toulon
C’est dans la matière molle que Paul Bonlarron trouve son inspiration et pense sa toilette aux coquillages comme une coquille habitable, mêlant miroir de nacre, fresque rocailleuse et motifs marins sur les pas des rocailleurs méditerranéens du XVIIe siècle.
Ce Prix du Mobilier national lui offre alors l’occasion de développer un projet créatif avec son l’Atelier de Recherche et de Création (ARC). L’institution – qui met en avant le design contemporain – permettra à Paul Bonlarron de présenter en 2023 son prototype au cours d’une exposition scénographiée par lui.
Prix du public de la ville de Toulon pour Marthe Simon
L’oursinade remporte le Prix du public de la ville de Toulon pour son intérieur évoquant l’oursin avec ses motifs inspirés de la villa Kérylos.


L’éditeur iranien Edelgrund rend le plus bel hommage à l’héritage Perse en s’opposant justement à son image classique.
C’est l’histoire de tapis persans qui sont tissés à la main à Téhéran par des petites mains expertes iraniennes. Ils sont imaginés, crées et conçus par des artistes Perses presque pure souche… Sauf que la collection de tapis et de kilims Edelgrund ressemble à tout sauf à des tapis persans. Zéro fioriture, nul orientalisme, pas de volutes et d’entrelacs bavards, pas de couleurs comprises dans la très traditionnelle et inoxydable gamme sourde et chaude des tapis persans classiques -ceux que l’on identifie tous sous ce nom devenu générique. A la place, chaque création Edelgrund est une démonstration de modernité. Les motifs sont pour ainsi dire cubistes, les traits pointillistes et les formes géométriques. Ces designs sont presque « graphés », jetés et empilés dans un mouvement moderniste par la designer Alireza Lofti et le développeur de produits Mahshid Askari. Les coloris sont doux et contemporains, juste épicés de rais de lumière et de teintes gourmandes, électriques ou savoureuses, c’est au choix.


« Les créations d’Edelgrund témoignent de l’artisanat persan traditionnel dans un langage de conception moderne et expressif », confirme la maison, depuis son bureau allemand. « Avec chaque pièce, Edelgrund nous emmène dans un voyage aux racines historiques des techniques de fabrication traditionnelles, vers des matériaux d’une subtilité et d’une provenance particulières. Les designers internes d’Edelgrund à Téhéran, en Iran, s’inspirent souvent d’images historiques, mais dans une interprétation moderne. De plus, la collaboration d’Edelgrund avec des designers internationaux est une puissante motivation pour repousser les limites des capacités de production et de conception ».


Les dessins très modernes, presque exploités à contre-emploi quand on parle d’artisanat séculaire, transmettent la richesse de la fabrication de tapis traditionnels d’une manière « rafraîchissante et nouvelle », a-t-on pu entendre dans les allées de Maison et Objet, où Edelgrung expose. Les produits sont faits à partir de laine 100% cueillie à la main, colorée avec des teintures végétales naturelles et du fil filé à la main.