Workspace Expo : une édition sous le signe du bien-être

Workspace Expo : une édition sous le signe du bien-être

En parcourant les allées de cette 10e édition de Workspace, le constat est clair : après la modularité et la flexibilité, le bien-être au travail devient la question centrale des aménagements des bureaux. Une thématique dont se sont emparés la majeure partie des exposants, en valorisant des solutions, en marge des problématiques sociales et environnementales actuelles.

Cabines acoustiques dernière génération, mobilier recyclé, systèmes modulables et instinctifs, les exposants de cette édition anniversaire ont clairement misé sur le confort et le bien-être tout en maintenant un développement des process en respect de l’environnement.

Des marques engagées et responsables

Marque engagée lancé par Moore Design, Less is Moore développe des solutions qui repensent les bureaux en prenant en compte les attentes actuelles de ses clients. Tout le mobilier fabriqué par la marque est conçu à partir de matériau issu de matière recyclée ; l’entreprise souriant les innovations pour aider leurs partenaires à passer à une production à l’échelle industrielle. Ainsi, sur le stand Moore, on retrouvait des plateaux de tables faites à partir de coquilles de moules ou d’huître, des dossiers de chaises à partir de chutes de jean ou toiles de jutes. On retrouvait notamment des plateaux de tables de bureaux, de casiers, réalisés avec Le Pavé, qui les fabrique à partir de plastiques recyclés. Toujours distributeur, Moore Design, exposait aussi des tabourets de Komut, éco-conçus à partir de matière recyclée ou bio-sourcée et fabriqués en impression 3D. Différents produits de Moore étaient d’ailleurs exposés sur l’espace tendance du salon, scénographié par Karl Petit, qui proposait pour le visiteur pressé un condensé des innovations du salon.

Les tables et chaises de Less is Moore sont faits à partir de coquilles de moules, d'huitre et à partir de jean recyclés ou toiles de jutes

Les tabourets de chez Komut sont réalisés en impression 3D avec des matériaux bio-sourcés

Des solutions toujours plus instinctives et pratiques

Tables à hauteur réglables ou ensemble de tables et chaises hautes, les stands valorisaient la nécessité de changer facilement de position assise ou debout au cours d’une journée de travail. Parmi les différents systèmes de réglages toujours plus fins, et réglables facilement, Mara présentait ses best-sellers toujours bluffants dans leur principes brevetés : un simple système de verrin mis au point en interne par les équipes de recherche et développement qui met un réglage de hauteur rapide et intuitif, sans faire appel à un système électrifié ou gazeux. Un principe d’innovation qui continue d’être la signature de la maison italienne, avec des systèmes de rangements ultra ergonomiques.

Le stand Setting Colors de Mara présentait ses best-sellers au système intuitifs et réglables facilement

Dans cette optimisation des valeurs sûres, sur le stand d’à côté, Vitra présentait pour la première fois au public Joyn 2 et Abalon, désignées par les frères Bouroullec. Un système de table plus que jamais multifonctions pour répondre aux besoin de connexion, tout en invisibilisant au maximum les câbles. Une table de 6 mètres reposant subtilement sur deux pieds, et vécue comme un espace instinctivement partagé, facilitant ainsi les échanges en offrant du vis-à-vis entre les collaborateurs ou en choisissant la concentration avec l’intégration de séparateurs d’espace. On notera aussi le sofa Abalon, recouvert d’un tissus Kvadrat d’une élasticité interessante, travailler dans sa forme et son matériau pour le confort du repos de la tête ; et offrant une protection acoustique intéressante, comme nous avons a pu le tester en direct dans le brouhaha du salon.

La collection Abalon, composé du tabouret Abalon Plateform, de la table basse Abalon Table et du canapé Abalon Sofa, design : Ronan & Erwan Bouroullec © Vitra

Les cabines acoustiques en plein essor

Difficile aussi en parcourant les stands de ne pas prendre conscience de la réalité des nouveaux aménagements d’espace avec des propositions de structures pour former des îlots acoustiques, voire la prolifération sur ce salon, des propositions de  cabines acoustiques : entre réaménagements des open spaces pour plus d’intimité des appels et le développement incontournable des espaces de coworking, ces espaces fermés sont autant des cabines d’appels pour des réunions privées que des espaces d’accueil de visioconférences partagées. On notera la proposition intéressante de la société française Work with Islands, lancée en 2018, qui propose des solutions de cabines acoustiques isolantes, allant d’une à quatre personnes. Des « ilots de sérénité », fabriqués et assemblés en France, en utilisant un maximum de matériaux recyclés, notamment du jean.

Work with islands proposent des cabines acoustiques d'une à quatre personnes

La marque anglaise Spacestor a développé Arcadia, des modules acoustiques qui permettent de créer des espaces intimistes selon les envies

Silvera mettait en avant sur son stand les structures Arcadia de l’entreprise anglaise Spacestor : un système modulable, développé en collaboration avec le cabinet d’architectes Gensler sur près de deux ans, dont les modules s’assemblent selon la configuration souhaitée. Un espace « igloo », à la douceur acoustique pour créer un espace de réunion apaisant sur un plateau grâce à des systèmes sous formes d’arches, qui permettent des échanges en duo ou des conversations protégées dans une alternative à la cabine fermée. Ces solutions isolantes se fixent en quelques vis et sont disponibles en plusieurs couleurs, en cinq modules différents et personnalisables selon les envies. D’autres marques – notamment scandinaves – présentaient aussi des systèmes de panneaux muraux acoustiques modulables pour la qualité sonore des espaces.

Séparateurs d’espace entre rangements et déco végétale

De nombreux éditeurs ont aussi proposés des solutions de rangements modulables et multifonctions, alternant rayons de bibliothèques, casiers fermés ou espaces ajoutrés accueillant des plantes. Voire totalement dédiés aux plantes comme l’exposait le système Hévéa de Pedrali dévoilé à Milan l’an passé. On pouvait aussi remarquer çà et là, la multiplication d’accessoires liés à l’accueil de plantes (vases, pots déplaçables). Et si l’on avait vraiment encore un doute sur la place réservée au végétal au bureau, la présence de murs végétaux ou d’entreprises de services dédiées comme Akagreen achevaient de convaincre sur l’intégration aujourd’hui évidente des plantes dans un environnement de travail.

Déplacer l’espace de travail à l’extérieur

Généralement associé à un temps de pause, l’espace extérieur avait pourtant été investi par beaucoup au moment de la crise sanitaire. C’est en partant de ce constat que les fondateurs de la French Cabine – habituellement davantage sur le secteur des pergolas – ont imaginé des « bulles », adaptées pour le travail en extérieur. Ces structures en bois forment des micros-cabines optimisées qui peuvent se déplacer sur roulettes, et qui prennent en compte les besoins nécessaires pour un travail en extérieur : le toit ajouré assure un espace ombragé pour travailler sur écran, voire contient des suspensions pour s’éclairer en session nocturne, une banquette confortable et un système de prise pour charger son ordinateur. Une volonté de prouver que l’on peut travailler au grand air, et que les terrasses ne sont pas réservées aux seuls temps de pause.

Les French Cabine ont été conçues pour s'adapter au travail en extérieur avec un toit ombragé, des assises confortables et des prises électriques © La French Cabine

Cette nouvelle édition de Workspace Expo, très riche en propositions, reconfirme une fois de plus une position de leader en terme de présentation pour l’aménagement des espaces de travail, tout en mettant l’accent cette année sur les efforts fournis par le secteur pour s’inscrire dans des démarches respectueuses de l’environnement.

Rédigé par 
Maïa Pois

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18/7/2025
Concours Technogym x Intramuros : les Candidatures sont ouvertes !

En partenariat avec Intramuros, Technogym lance un concours pour imaginer l’avenir du fitness à domicile. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 29 août.

Sous le titre évocateur « La Home Gym du Futur », Technogym — marque reconnue pour ses équipements de fitness haut de gamme - lance un concours inédit. Cette initiative vise à mettre en valeur les talents émergents tout en encourageant des idées novatrices, durables et inclusives. En s’appuyant sur les besoins actuels en matière de pratique sportive et en anticipant les évolutions à venir, les participants sont invités à imaginer leur vision de l’entraînement à domicile de demain.

Un jury XXL pour cette première édition

Pour juger les différentes propositions des candidats au concours, les équipes d’Intramuros et de Technogym pourront compter sur l’expertise de 4 professionnels du secteur :

  • Le designer Patrick Jouin (studio Patrick Jouin iD)
  • Natacha Froger (agence atome associés)
  • L’architecte d’intérieur Ana Moussinet (Ana Moussinet Interiors)
  • L’architecte et designer Jean-Philippe Nuel (studio Jean-Philippe Nuel)

Après une délibération des membres du jury le 2 septembre prochain pour sélectionner les finalistes, les projets retenus seront mis en avant sur les réseaux sociaux et présentés au sein de la boutique Technogym pendant  Paris Design Week du 4 au 13 septembre.


Ce concours est l’opportunité pour les jeunes créateurs de faire valoir leur créativité et de gagner en visibilité. En effet, en plus de voir leur projet exposer pendant Paris Design Week, les finalistes pourront profiter de la communication via les canaux de Technogym, Intramuros, NDA et BED et pourront enrichir leur réseau lors de la remise des prix qui aura lieu le 17 septembre prochain. Le lauréat remportera 4 500 € de produits Technogym et vivra une expérience exclusive au Technogym Village à Cesena, en Émilie-Romagne (Italie), aux côtés du jury.

Une démarche d’inscription simple

Pour participer, les candidats devront proposer un brief complet avec un concept design, des planches graphiques et une note descriptive détaillée. Les dossiers devront être envoyés par email à l’adresse suivante : concourstechnogym@intramuros.fr

Tous les documents essentiels relatifs au concours sont disponible vie CE LIEN.

En cas de besoin et demandes spécifique, les candidats peuvent contacter le Technogym Interior Design Service, via Daniela D’Errico à l’adresse : dderrico@technogym.com ainsi que Yanis Aimetti, yaimetti@technogym.com pour le Technogym Marketing support & infos produit.

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9/7/2025
Spinning Around, la collection en mouvement de Sophia Taillet

Présentée en exclusivité dans la nouvelle boutique du Grand Palais, la collection Spinning Around de Sophia Taillet allie une approche artistique à un savoir-faire industriel méconnu : la technique du repoussage. Une série colorée et dynamique, à l’image de la designer qui aime mêler les disciplines.

À l’occasion de la réouverture du Grand Palais et de l’inauguration de sa boutique, Sophia Taillet a imaginé une collection exclusive, intitulée Spinning Around. Un projet qui s’inscrit dans la continuité de son travail amorcé avec le Spinning Mirror présenté lors de la Paris Design Week en 2024 et le travail de recherche Time Erosion, mené suite à l’obtention de la bourse « Monde Nouveau » en 2023. Un projet pour lequel elle a exploré duré un an les liens entre design et danse, en collaboration avec des artisans, un danseur et un ingénieur du son. « J’ai voulu interroger le rapport au corps à travers la manipulation d’objets encore en phase de réflexion. Une fois façonnés par l’artisan, ces objets passaient entre les mains du danseur, qui leur donnait une fonction. Je trouvais intéressant d’intégrer d’autres regards que celui du designer dans le processus et de les présenter par le biais d’une performance. » Une représentation s’était tenue à la Fondation Pernod Ricard, où danse et objets cohabitaient en parfaite synergie.

Collection Spinning Around

Associer matière et mouvement dans l’espace

Partie de ce projet symbolique et du Spining Mirror — remarqué lors de la Paris Design Week 2024 et de la Collective Fair de Bruxelles —, cette collection offre différentes déclinaisons qui mêlent à la fois la matière et mouvement. Les pièces sont faites en verre et en métal, les deux matériaux de prédilection de la créatrice, et réalisés à la commande, dans une dizaine de d’exemplaires pour le moment. Entre jeux de matière, de lumière et de formes évolutives en fonction de la disposition et l’espace dans lequel se trouve l’objet, Spinning Around est une collection qui n’est finalement jamais figée. « J’ai voulu créer une sorte de liberté visuelle au sein de laquelle le mouvement donne vie à l’objet. Le fait que les objets bougent permet de créer des effets visuels qu’on n’aurait pas s'ils étaient immobiles » Et pour cette collection, Sophia Taillet a choisit de se pencher sur la technique du repoussage, un savoir faire dont on parle peu mais qui n’en est pas moins intéressante à explorer. « C’est une technique qui n’est pas forcement médiatisée et je trouvais intéressant de la travailler, d’autant qu’avec mon expérience du verre, je ressens un devoir de transmission des savoir et des techniques. »

Collection Spinning Around

Un rendez-vous donné à la rentrée

En septembre, à l’occasion de la Paris Design Week du 4 au 13 septembre et des Journées du Patrimoine les 20 et 21 septembre, Sophia Taillet investira la cour du musée de la Chasse avec une installation cinétique en plein air, pensée comme une « danse silencieuse ». Neuf pièces de Spinning Mirror seront présentées en dialogue avec l’architecture du lieu. Une performance dansée viendra également accompagner l’installation.

Spinning Mirror
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10/7/2025
Drift chair ou la justesse des lignes

Le studio BrichetZiegler et Théorème Éditions se sont associés pour créer la Drift chair. Une chaise très graphique portée par des lignes fines au service de l'équilibre.

Comme pour chacune de leurs collaborations, David et Jérôme, les fondateurs de Théorème Éditions, dont la galerie eponyme est située sous les arcades du Palais Royal, se sont tournés vers un studio avec une demande : créer un objet sculptural, architectural et monolithique. Un triptyque dans l'air du temps que le studio BrichetZiegler, convié pour l'occasion, a naturellement retranscrit sur une chaise. Une pièce que le duo de créateurs affectionne particulièrement en raison de son échelle. « Une chaise est une surface parfaite car sa dimension permet de s’exprimer de façon sculpturale et plastique tout en abordant les aspects techniques d’un objet qui soutient le corps. » Un terrain de jeu idéal donc, autour duquel les designers ont imaginé une pièce « fonctionnelle et confortable pour dîner, portée par un dessin et une présence visuelle forte. »

Drift chair by Brichet Ziegler for Theoreme Éditions @Stéphane Ruchaud

Un jeu d'équilibre

Développée en à peine un an et demi avec le savoir-faire d'un menuisier installé à Pantin, la Drift chair – que nous pourrions interpréter par « chaise qui plane » - tire son nom de son assise en porte-à-faux. Supportée par deux planches latérales en guise de pieds, l'assise joue sur l'alternance des pleins et des vides pour offrir, de côté, tout le poids visuel de sa structure, et de face une certaine frugalité structurelle. Deux sensations renforcées par l'utilisation de courbes au niveau des zones de contact pour des questions de confort, mais aussi dans les angles. Une manière d'apporter de la fluidité à cet assemblage égayé par une galette aimantée en cuir lisse ou en tissu Kvadrat choisi par la galerie. En dessous, la surface à bois a été ajourée de manière à diminuer le poids de la chaise – déjà de 7,5kg – et solidifier la structure pour éviter qu'elle ne vrille.

Drift chair by Brichet Ziegler for Theoreme Éditions @Stéphane Ruchaud

Proposée en chêne et en noyer, la Drift chair est disponible dans une version cérusée où le veinage naturel du bois devient porteur d'un monochrome très graphique. Une alternative utilisée par Joseph Hoffmann dès les années 30 et désormais réinterprétée avec goût par le studio BrichetZiegler.

Drift chair by Brichet Ziegler for Theoreme Éditions @Stéphane Ruchaud
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9/7/2025
À la CFOC, six décennies d'exploration

Créée par François Dautresme en 1965, la Compagnie Française de l'Orient et de la Chine (CFOC) fête ses 60 ans. À cette occasion, Valérie Mayéko Le Héno, architecte DPLG et directrice artistique depuis 2016, évoque les évolutions de cette société indissociable des savoir-faire asiatiques.

Voyageur passionné et aventurier en quête de nouveautés, François Dautresme a fondé la CFOC en 1965. Quelle place occupe aujourd'hui son héritage dans l'identité de la marque ?

En tant que directrice artistique de la marque depuis 2016, je crois pouvoir dire que la manière dont nous travaillons est assez proche du concept de départ puisque nous continuons de voyager beaucoup à travers l'Asie. C'est important de garder un pied dans cette zone, où se trouve une douzaine de pays avec lesquels nous collaborons, mais aussi au-delà – en Italie pour l'édition textile, au Maroc pour les éponges et la broderie, au Portugal pour le travail de l'acier et des couverts, et au Mexique pour la fibre de palme -, car ce que nous cherchons, c'est avant tout un savoir-faire particulier ou de nouvelles techniques. Nous partageons de fait la passion de l'artisanat, mais aussi le plaisir de trouver des ateliers familiaux, des petites structures. Cette notion est très importante pour nous, car depuis 1965, l'idée est de valoriser des produits manufacturés. À travers ça, l'héritage principal est sans doute celui d'être du contact.

Tapis Ombrelle Sépia ©CFOC

La place du geste est donc véritablement importante au sein de la CFOC, mais comment concilier les savoir-faire anciens et asiatiques avec les besoins des consommateurs européens ?

Il y a longtemps eu un gap entre nos deux régions. Il y a encore une quinzaine d'années, les arts de la table en Chine se limitaient majoritairement à des bols et à des baguettes tandis qu'il était coutume de s'asseoir proche du sol en Asie alors nous avions tendance à nous asseoir de plus en plus haut en Europe. Il a donc fallu adapter tout cela à nos usages. Dès les années 90, à l'époque où la CFOC proposait principalement du mobilier chiné, souvent aux Puces de Pékin, François Dautresme a commencé à dessiner des éléments destinés au marché français. Un premier pas que nous avons complètement généralisé en 2011-2012, en insufflant à la compagnie alors en perte de vitesse, une nouvelle vision davantage adaptée à nos modes de vie, aux usages.

Collection Lotus ©CFOC

Et comment cela se traduit-il en termes de création ?

Nous avons voulu faciliter l'échange de regard entre l'Europe et l'Asie. Un bureau de style est ainsi né à Paris. Nous y travaillons à deux pour ce qui est de la conception design, plus une troisième personne chargée de la production. Celle-ci est principalement basée en Asie, car nous n'avons pas d'intermédiaire, et c'est elle qui nous permet de développer des produits sur le long terme – généralement entre 4 et 10 mois – et d'entretenir des relations pérennes avec les ateliers pour ne pas être sur du one-shot. Pour la majorité d'entre eux, notre collaboration oscille entre 8 et 10 ans, et c'est ce qui nous permet de pousser les savoir-faire et développer de nouveaux produits.

Table basse ultra noir en chêne teinté ©CFOC

L'une des richesses de la CFOC, c'est également l'étendue des matériaux travaillés. Comment les réinvente-t-on pour ne pas tourner en rond au bout de 60 ans ?

En fait, la question est surtout technique. Ce sont généralement des déclinaisons. Par exemple pour la laque, dans les années 50 à 70, on ne trouvait que des couleurs naturelles. Progressivement, on a évolué vers des colorants alimentaires pour diversifier les teintes, sans pour autant perdre le savoir-faire ancestral à base de sève de laquier. Cette année, nous proposons par exemple deux nouvelles couleurs, le bleu jun et l'ambre jun que nous avons travaillé avec notre coloriste basé dans un village près de Hanoï, au Vietnam. Pour ce qui est du tissu, la CFOC évolue notamment en passant de fibres naturelles à des fibres textiles pour répondre à des besoins spécifiques. C'est le cas de notre tapis tressé Kilim (une technique indienne) où le jute est remplacé par de la laine.

Lampe de chevet Naméko en porcelaine et laiton et courtepointe Samarcande en velours de soie et lin ©CFOC

De manière plus précise, comment avez-vous pensé la collection anniversaire ?

Elle a été guidée par une démarche en quelque sorte historique. J'ai réuni les origines de la CFOC en me replongeant dans de vieux articles de presse, des archives photographiques des anciennes boutiques et leurs vitrines aux scénographies imaginées par François Dautresme, mais aussi des produits dans les catalogues de vente. Bref, je me suis immergé dans la riche histoire de la société et j'ai confronté le passé et le présent. C'est ça qui m'a amené à développer la forme des ombrelles pour nos tapis, le concept de naturalité, le travail du pojagi – une méthode de couture que l'on peut rapprocher du patchwork -, le velours de soie que l'on retrouve sur les contrepointes Samarcande travaillées avec du lin par des artisanes brodeuses, sans oublier la réédition d'objets dans le rouge CFOC. Tous ces axes nous ont permis de créer des pièces en série limitées ou numérotées.

Tabourets signature en coloris bleu jun, verveine et blanc ©CFOC

Sur le plan commercial, la CFOC s'est progressivement ouverte au B2B. Qu'est-ce que cela a changé dans votre approche et quels sont les prochains défis à venir ?

Effectivement ! Depuis plusieurs années, nous développons le B2B pour proposer nos services des chefs ou des établissements hôteliers. C'est une autre manière de voir les choses. L'un de nos projets significatif est certainement la réalisation de pièces sur mesure pour l'hôtel SO/ Paris réalisé par le cabinet RDAI et livré en 2022. Parallèlement à ces nouveaux marchés, nous souhaitons également développer notre notoriété et étendre notre réseau aujourd’hui composé de trois boutiques sur Paris et de revendeurs en région. Nous réfléchissons donc à ouvrir un nouveau showroom ou des pop-ups store dans des zones balnéaires.

Plateau haut Étamine ©CFOC
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