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Pour sa formation inaugurale « Autour d’un arbre », le Campus MaNa a fait travailler ses 12 étudiants à l’échelle de l’arbre. Durant une semaine, les participants ont étudié l’art et la manière de transcender la noblesse de ce matériau au haut potentiel.

Avec ses 12 mètres de long et sa 1,8 tonne, le chêne, sélectionné dans la forêt de Puisaye, a été l’objet de toutes les attentions des apprenants de cette première promotion. Tous professionnels, ces architectes, designers, graphistes ou encore artistes, ont fait le déplacement de France, mais aussi d’Italie, de Belgique, de Grande-Bretagne et d’Israël, pour mieux maîtriser la matière, tout en la respectant.


L’idée de ce programme est avant tout d’approfondir les techniques de création et d’assemblages à partir d’un matériau, tout en évitant son gaspillage ou sa détérioration. C’est dans l’atelier dédié au bois que l’architecte Pierre Dariel, le designer Thomas Dariel, Clément Chen et Emilie Scarfiglieri, menuisiers aux Ateliers Poyaudins, ont dirigé cette session. Tous ont contribué à transmettre des savoir-faire permettant une meilleure compréhension du matériau, le tout accompagné d’une initiation à des métiers consacrés. De la menuiserie à l’ébénisterie, en passant par la charpenterie, les apprenants ont pu travailler avec des outils stationnaires, électroportatifs ou simplement manuels au cœur de la forêt.
Ce travail d’équipe a pour résultat un incroyable totem ascensionnel qui s’ouvre très symboliquement sur une fenêtre, celle du savoir et du faire.


Le directeur Raphaël Cuir conclue cette formation avec esprit : « Votre totem pointe vers l’horizon d’une fenêtre albertienne ouverte sur la narration. Il indique généreusement l’infini des possibles. C’est la boussole de Campus MaNa. Avec sa fenêtre il est aussi le symbole de l’ouverture, celle du campus, celle de l’esprit qui a favorisé nos fructueux et réjouissants échanges. Merci pour ce chef-d’œuvre ! »
Cette semaine intense s’est clôturée avec la cérémonie officielle du lancement de Campus MaNa en présence des élus locaux, des partenaires, de toute l’équipe et des étudiants.

Pour la Milan Design Week, Ethimo dévoile le fauteuil dining Allaperto Bistrò et le fauteuil Grand Life, deux nouveautés qui viennent agrandir respectivement les collections Allaperto et Grand Life.
Pour cette nouvelle édition de la Milan Design Week, la marque italienne Ethimo propose de découvrir en exclusivité deux nouvelles assises. D’une part, le fauteuil Allaperto Bistrò, qui vient compléter la collection lounge emblématique Allaperto, imaginée par Matteo Thun et Antonio Rodriguez ainsi que le fauteuil Grand Life, imaginé par Christophe Pillet.
Allaperto Bistrò, fauteuil d’inspiration parisienne
Inspiré par l’atmosphère chaleureuse des cafés français, Allaperto Bistrò est un petit fauteuil dining, réinterprété par Ethimo, Matteo Thun et Antonio Rodriguez. Il se caractérise par le confort ergonomique de son assise, mais aussi par son allure singulière, conservant le charme intemporel du tressage.

Un modèle avec une forte inspiration parisienne, associée à un design simple et fonctionnel, qui reflète parfaitement l’esprit dynamique de la collection Allaperto dans son ensemble. Pratique, fonctionnel et facilement empilable, le fauteuil Allaperto Bistrò peut ainsi s’associer à n’importe quel type de tables, peu importe leur forme, usage ou matière.
Grand Life, générosité et élégance
La collection Grand Life, designée par Christophe Pillet, se raconte à travers des meubles lounge à l’ergonomie accueillante, synonyme d’une vie en plein air décontractée et d’un quotidien raffiné. Elle se complète ainsi d’un nouveau fauteuil de table inspiré de l’emblématique bergère. Un fauteuil aux proportions généreuses, qui révèle une élégance et un esprit haute couture, en parfaite cohérence avec toute la gamme.


Le Grand Life reprend la même composition formelle et matérielle que la bergère : sa structure est réalisée en teck naturel, tandis que son dossier prend forme dans l’entrelacement d’une corde acrylique, qui évoque le travail artisanal de l’ancienne paille de Vienne. Ses coussins d’assise et de dossier sont entièrement déhoussables et sont spécialement conçus pour l’extérieur.

La marque de luminaires tchèque Lasvit sera présente sur le salon Euroluce du 18 au 23 avril à Milan pour y présenter ses nouveautés, dont la collection Miles, imaginée par le duo Yabu Pushelberg.
Pour cette nouvelle édition d’EuroLuce, salon international dédié aux luminaires, Lasvit fait parti des 450 exposants réunis pour dévoiler ses nouveautés 2023. Parmi elles, la collection de luminaires Miles, pensée par Yabu Pushelberg (cf portrait Intramuros 215), inspirée par les nombreux parallèles entre la musique et le soufflage du verre.
Un jeu d’équilibre et de rythme
Sur le plan formel, il y a un clin d’œil évident aux instruments cuivres, qui fait référence aux souffleurs de verre. Pour autant, ce qui est moins évident, c’est l’équilibre constant qui doit être maintenu lorsque l’on pousse la fabrication du verre à sa limite, qui doit prendre en compte l’innovation et les contraintes physiques du matériau et des techniques. Dans cette collection, des boîtiers extérieurs simples permettent d’abriter les formes de corne courbes et élégamment cannelées à l’intérieur. Une fois empilées, elles deviennent une sculpture lumineuse rythmée, qui attire l’attention tout en s’harmonisant avec n’importe quel environnement.


D’autres nouveautés imaginées par Maxim Velčovský, LLEV, Martin Gallo, les frères Campana et David Rockwell sont également dévoilées sur le stand de Lasvit, sur une scénographie de Matěj Janský et Cyril Dunděra.

Dans le cadre de la Milan Design Week, du 17 au 23 avril, Atelier Sedap prend pour la première fois ses quartiers chez Zeus Noto. L’occasion de présenter les produits de son dernier catalogue Nuances et matières, imaginé en collaboration avec Normal Studio.
Créé en 1968, Atelier Sedap a pour ambition d’explorer le plâtre sous toutes ses formes en poussant au maximum les techniques de sa mise en œuvre. Un savoir-faire artisanal transmis de génération en génération dont l’héritage fut récompensé en 2014 par l’attribution du label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant.
Revisite de collections historiques
Afin de faire valoir le potentiel inégalé du plâtre matériau noble, les direteurs artistiques de la marque, Jean-François Dingjian et Eloi Chafaï ont décidé de revisiter ses collections historiques avec la sélection « Nuances et Matières ». Le plâtre fait partie de ces matériaux sains, solides et durable, idéal pour concevoir tout type de pièces d’ornement, de luminaires et autres objets. Ils réinterprêtent ainsi des produits emblématiques de la marque : appliques, plafonniers, suspensions… Ils sont par ailleurs parvenus à révéler le potentiel créatif de la texture du plâtre ; une démarche d’innovation propre à Normal Studio, agence de création industrielle avec qui ils collaborent.
Cette expérimentation sur des produits façonnés à la main permet de générer une écriture craft, qui donne aux produits finis davantage d’aspérités, de brillance et de reflets.


Conçue à partir d’une combinaison de teintes et d’inclusions minérales, la sélection Nuances et Matières se singularise donc par ses textures et ses teintes inédites puisqu’elle se décline en quatre couleurs – Gypse, Grès, Argile, Tuf – et en trois inclusions de matières premières minérales biosourcées ou recyclées : Marin (coquilles de moule), Émeraude (verre vert pilé), Corail (concassé de Cristobalite).



Si la pandémie aura été une véritable prise de conscience pour de nombreux acteurs de la production face à l’environnement, Jean-Sébastien Blanc et Nicolas Sommereux ont poussé le curseur un peu plus loin encore. Le binôme a tout simplement pris en compte un facteur de base : le bon sens pour créer leur marque Demain Jardin.
Engagée, Demain Jardin est une nouvelle marque de mobilier d’extérieur réfléchi et durable. À sa tête, Nicolas Sommereux, entrepreneur responsable d’une entreprise de mobilier de jardin, et Jean-Sébastien Blanc, designer et co-fondateur du Studio 5.5. Leur point commun : une réflexion aboutie autour du respect de la nature.

Huit valeurs fortes
Aux questionnements sur la responsabilité du designer, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution générée par le recyclage, le duo répond avec 8 valeurs fortes qu’ils mettent en avant à l’instar d’un manifeste. Au programme, pas de collection mais des produits intemporels et utiles qui s’inscrivent dans la durée et auxquels d’autres viendront s’ajouter. Ces premiers s’articulent autour de 3 objets : la banquette « Orage », déclinée en trois tailles avec un coffre de rangement intégré, les tables « Nuage » et la lampe « Tempête ».

Les formes sont volontairement simples pour être atemporelles et transmissibles. Leur architecture est dissociée pour permettre la réparation d’éventuelles pièces à changer. Vendus à prix juste, mobilier et accessoires le sont uniquement en ligne afin d’éviter les intermédiaires.

Canapé Orage, disponible en trois tailles, avec coffre de rangement intégré © Demain Jardin
Livrés à plat pour une meilleure optimisation du transport, les éléments en aluminium, verre et liège sont fabriqués à 85% en France avec des filières de recyclage existantes. Si faire autrement passe par un retour aux sources, alors le pari est réussi !

Jusqu’au 9 mai, Kann Design présente ses nouvelles collections au showroom Kvadrat. L’occasion de découvrir en avant-première la collection Atlas et la nouvelle version de la chaise Tal imaginées par Leonard Kadid, ainsi que les tables Toucan d’Anthony Guerrée.
Crée en 2010 par Houssam Kanaan, Meghedi Simonian et Rudy Bou Chebel qui partage une même passion du design moderne et fonctionnel, Kann Design s’est très vite démarqué en multipliant les collaborations avec les designers. Toutes les pièces sont réalisées à l’atelier Kanaan dans un petit village du Liban. Un héritage du père d’Houssam, ancien artisan ébéniste et gage d’un véritable savoir-faire et d’une maîtrise de l’ensemble de la chaîne de production : des premières ébauches à la commercialisation.
Des collections qui allient confort, durabilité et fonctionnalité
Pour la collection de canapés et fauteuil Atlas, Léonard Kadid a effectué de nombreuses recherches sur le confort et la durabilité. Avec une structure intégralement réalisée en acier tubulaire thermolaqué, celle-ci est facile à transporter et peut être installée aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Par ailleurs, tous les coussins fixés sur la structure grâce à un système de clips sont amovibles et peuvent être retirés facilement. La forme « ouverte » de l’assise, offre une diversité de positions à ses utilisateurs. Disponible en plusieurs couleurs, le tissu Kvadrat choisi pour couvrir les coussins peut être adapté à une utilisation intérieure ou extérieure.

Aussi, pour l’occasion, Léonard Kadid présente une version grise de sa chaise Tal. Une réalisation dont la structure est faite d’aluminium et de bois, et dont les profilés en aluminium en T renforcent l’assise en contreplaqué et permettent aux pieds en bois massif de s’y verrouiller. Assemblés en quelques mouvements seulement, tous les modèles sont livrés en kit, à plat.


Kann Design présente également les nouvelles tables Toucan, dessinées par le designer Anthony Guerrée. Une collection particulière puisque les plateaux de ces dernières sont réalisés à partir de tissu recyclé Kvadrat Really.

Après Raphaël Navot en janvier, c’est le studio Muller Van Severen, composé de Fien Muller et Hannes Van Severen qui a été désigné comme designer de l’année pour l’édition de septembre de Maison&Objet.
Studio fondé en 2011, Fien Muller et Hannes Van Severen étaient respectivement issus de la photographie et de la sculpture avant de se lancer dans le design. Basé à Gand, le duo belge devenu Muller Van Severen, s’est affranchi de leurs deux champs créatifs d’origine pour investir le vaste territoire du design, avec l’envie de bousculer les codes et les usages du mobilier d’intérieur.
Des pièces alliant couleur et avant-gardisme
A travers un langage stylistique basé sur la juxtaposition de matériaux et de couleurs dans une étonnante épure formelle, le duo s’est vite démarqué comme figure incontournable du design contemporain. Leurs pièces souvent avant-gardistes, anticipent autant les tendances que les mutations sociétales.


Pour les mettre à l’honneur, la prochaine édition de Maison&Objet, qui se tiendra du 7 au 11 septembre prochain, retracera leurs douze années de création du duo à travers une exposition toute en couleur, imaginée comme un reflet de leur territoire créatif et qui réunira des pièces de leurs séries iconiques comme Future Primitive, Wire ou Alltubes. L’occasion également de présenter de nouvelles productions et commandes, telles qu’une série de vases pour Bitossi, un tapis imaginé pour le leader du textile d’ameublement Kvadrat, ou encore une lampe de sol développée pour valerie_objects.

Depuis que la Faïencerie de Charolles a pris comme directrice artistique, la designer Aurélie Richard, cette Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2016, renait de ses cendres. Cyrille Frappé et Christophe Busti, récent acquéreur et directeur de l’entreprise, font tout leur possible pour réveiller la Belle endormie.
La manufacture bourguignonne, défend le savoir-faire de la céramique depuis 1844, jour où Hippolyte Prost, fils de potier, posait la première pierre de l’entreprise. Cyrille Frappé, prestataire de service, spécialisé dans l’emballage, a eu un coup de foudre pour cette petite entreprise de seulement dix personnes et s’est donné le défi de relancer une fabrication de faïence aux procédés de fabrication et à l’héritage incroyables. Christophe Busti, qui s’est vu confier la direction du site de fabrication, entretient le côté artisanal avec fabrication de moules en plâtre, mélange des argiles de la région, confection de la barbotine et consolidation par la chamotte pour gagner en résistance, une solidité qui différencie la Faïencerie de Charolles de ses concurrents, spécialistes de simples pièces de décoration.

Insuffler la modernité
Faire évoluer le savoir-faire tout en insufflant une vraie modernité est la mission d’Aurélie Richard qui a choisi de retravailler le nuancier, pas moins de 150 couleurs allant du Lotus, au cuivre, en passant par l’Albâtre, Dune, Ebène ou Éléphant dans des finitions lisses, craquelées, satinées, brillantes ou métallisées, réalisées par la coloriste Nathalie Collier, en charge des Recherches Couleurs, différentes, avant et après cuisson, simple ou double, dans un four à plus de 1000°C.

Les premières collections d’Aurélie Richard, Boréale, Tandem et Alba font appel à des formes simples mais elle s’est plongée dans les archives de la marque qui gardent le célèbre guéridon Garouste (d’Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti, dessiné en 2001) pour tenter de moderniser l’œillet de Charolles rouge, entouré de myosotis, signature de la marque FdC. Les pétales stylisés à la main, se retrouvent sur des formes plus généreuses mais la carafe Glouglou, fondue d’une seule pièce reste parmi les best-sellers de la marque. Car les clients sont fidèles à leurs objets et il n’est pas rare d’en voir d’anciens, revenir pour simplement acquérir la carafe à eau de leur enfance pour son indicible glouglou. L’Anneau a été retravaillé en lampe à poser et vase et subi un rhabillage en de multiples couleurs. Le projecteur Globe, émaillé à l’extérieur et mat à l’intérieur, posé à même le sol, est une réelle prouesse technique.
De nouveaux partenariats
À la recherche de nouvelles procédures de fabrication et de création de formes, elle a fait appel à Baptiste Lanne qui oppose surface lisse et surface sculptée à la gouge, réalisée grâce à un contre-moulage qui en conserve toutes les aspérités dans la lampe Clapot. Alain Gilles avec Fat&Slim, associe faïencerie pour le pied et métal Fermob pour le plateau de ces tables basses à poser discrètement en bout de canapés.

Le luminaire Cy, dessiné par Eric Fache et Aurélie Richard, conjugue la faïence à un réflecteur en lin composite, le Varian composé de résine végétale à partir de maïs recyclé pour défendre une association de fabrications françaises. Thermoformé, il couronne un petit luminaire, gracile et technique à la fois. Petits accessoires qui viennent renouveler le catalogue FdC. Parler de couleur avec la matière et de matière avec la couleur, c’est le nouveau challenge de FdC, spécialiste des émaillages de collection, créateur et fabricant.

En parcourant les allées de cette 10e édition de Workspace, le constat est clair : après la modularité et la flexibilité, le bien-être au travail devient la question centrale des aménagements des bureaux. Une thématique dont se sont emparés la majeure partie des exposants, en valorisant des solutions, en marge des problématiques sociales et environnementales actuelles.
Cabines acoustiques dernière génération, mobilier recyclé, systèmes modulables et instinctifs, les exposants de cette édition anniversaire ont clairement misé sur le confort et le bien-être tout en maintenant un développement des process en respect de l’environnement.
Des marques engagées et responsables
Marque engagée lancé par Moore Design, Less is Moore développe des solutions qui repensent les bureaux en prenant en compte les attentes actuelles de ses clients. Tout le mobilier fabriqué par la marque est conçu à partir de matériau issu de matière recyclée ; l’entreprise souriant les innovations pour aider leurs partenaires à passer à une production à l’échelle industrielle. Ainsi, sur le stand Moore, on retrouvait des plateaux de tables faites à partir de coquilles de moules ou d’huître, des dossiers de chaises à partir de chutes de jean ou toiles de jutes. On retrouvait notamment des plateaux de tables de bureaux, de casiers, réalisés avec Le Pavé, qui les fabrique à partir de plastiques recyclés. Toujours distributeur, Moore Design, exposait aussi des tabourets de Komut, éco-conçus à partir de matière recyclée ou bio-sourcée et fabriqués en impression 3D. Différents produits de Moore étaient d’ailleurs exposés sur l’espace tendance du salon, scénographié par Karl Petit, qui proposait pour le visiteur pressé un condensé des innovations du salon.


Des solutions toujours plus instinctives et pratiques
Tables à hauteur réglables ou ensemble de tables et chaises hautes, les stands valorisaient la nécessité de changer facilement de position assise ou debout au cours d’une journée de travail. Parmi les différents systèmes de réglages toujours plus fins, et réglables facilement, Mara présentait ses best-sellers toujours bluffants dans leur principes brevetés : un simple système de verrin mis au point en interne par les équipes de recherche et développement qui met un réglage de hauteur rapide et intuitif, sans faire appel à un système électrifié ou gazeux. Un principe d’innovation qui continue d’être la signature de la maison italienne, avec des systèmes de rangements ultra ergonomiques.

Dans cette optimisation des valeurs sûres, sur le stand d’à côté, Vitra présentait pour la première fois au public Joyn 2 et Abalon, désignées par les frères Bouroullec. Un système de table plus que jamais multifonctions pour répondre aux besoin de connexion, tout en invisibilisant au maximum les câbles. Une table de 6 mètres reposant subtilement sur deux pieds, et vécue comme un espace instinctivement partagé, facilitant ainsi les échanges en offrant du vis-à-vis entre les collaborateurs ou en choisissant la concentration avec l’intégration de séparateurs d’espace. On notera aussi le sofa Abalon, recouvert d’un tissus Kvadrat d’une élasticité interessante, travailler dans sa forme et son matériau pour le confort du repos de la tête ; et offrant une protection acoustique intéressante, comme nous avons a pu le tester en direct dans le brouhaha du salon.

Les cabines acoustiques en plein essor
Difficile aussi en parcourant les stands de ne pas prendre conscience de la réalité des nouveaux aménagements d’espace avec des propositions de structures pour former des îlots acoustiques, voire la prolifération sur ce salon, des propositions de cabines acoustiques : entre réaménagements des open spaces pour plus d’intimité des appels et le développement incontournable des espaces de coworking, ces espaces fermés sont autant des cabines d’appels pour des réunions privées que des espaces d’accueil de visioconférences partagées. On notera la proposition intéressante de la société française Work with Islands, lancée en 2018, qui propose des solutions de cabines acoustiques isolantes, allant d’une à quatre personnes. Des « ilots de sérénité », fabriqués et assemblés en France, en utilisant un maximum de matériaux recyclés, notamment du jean.


Silvera mettait en avant sur son stand les structures Arcadia de l’entreprise anglaise Spacestor : un système modulable, développé en collaboration avec le cabinet d’architectes Gensler sur près de deux ans, dont les modules s’assemblent selon la configuration souhaitée. Un espace « igloo », à la douceur acoustique pour créer un espace de réunion apaisant sur un plateau grâce à des systèmes sous formes d’arches, qui permettent des échanges en duo ou des conversations protégées dans une alternative à la cabine fermée. Ces solutions isolantes se fixent en quelques vis et sont disponibles en plusieurs couleurs, en cinq modules différents et personnalisables selon les envies. D’autres marques – notamment scandinaves – présentaient aussi des systèmes de panneaux muraux acoustiques modulables pour la qualité sonore des espaces.
Séparateurs d’espace entre rangements et déco végétale
De nombreux éditeurs ont aussi proposés des solutions de rangements modulables et multifonctions, alternant rayons de bibliothèques, casiers fermés ou espaces ajoutrés accueillant des plantes. Voire totalement dédiés aux plantes comme l’exposait le système Hévéa de Pedrali dévoilé à Milan l’an passé. On pouvait aussi remarquer çà et là, la multiplication d’accessoires liés à l’accueil de plantes (vases, pots déplaçables). Et si l’on avait vraiment encore un doute sur la place réservée au végétal au bureau, la présence de murs végétaux ou d’entreprises de services dédiées comme Akagreen achevaient de convaincre sur l’intégration aujourd’hui évidente des plantes dans un environnement de travail.
Déplacer l’espace de travail à l’extérieur
Généralement associé à un temps de pause, l’espace extérieur avait pourtant été investi par beaucoup au moment de la crise sanitaire. C’est en partant de ce constat que les fondateurs de la French Cabine – habituellement davantage sur le secteur des pergolas – ont imaginé des « bulles », adaptées pour le travail en extérieur. Ces structures en bois forment des micros-cabines optimisées qui peuvent se déplacer sur roulettes, et qui prennent en compte les besoins nécessaires pour un travail en extérieur : le toit ajouré assure un espace ombragé pour travailler sur écran, voire contient des suspensions pour s’éclairer en session nocturne, une banquette confortable et un système de prise pour charger son ordinateur. Une volonté de prouver que l’on peut travailler au grand air, et que les terrasses ne sont pas réservées aux seuls temps de pause.

Cette nouvelle édition de Workspace Expo, très riche en propositions, reconfirme une fois de plus une position de leader en terme de présentation pour l’aménagement des espaces de travail, tout en mettant l’accent cette année sur les efforts fournis par le secteur pour s’inscrire dans des démarches respectueuses de l’environnement.

Membre du groupe Haworth Lifestyle Design, la marque italienne Cassina a annoncé mercredi 5 avril avoir conclu un accord pour l’acquisition de la société de mobilier italienne Zanotta.
Décrite comme une des actrices majeures de l’histoire du design italien, la société Zanotta, fondée en 1954 par Aurelio Zanotta, va rejoindre les autres marques membres du groupe Haworth Lifestyle Design que sont Cassina, Cappellini, Ceccotti, Karakter, Poltrona Frau, Luxury Living, JANUS Et Cie, Luminaire et Interni. Une maison qui avait conquis la scène du design avec ses produits emblématiques, alliant innovation et recherche technologique avec une évolution continue de la qualité des matériaux et des processus de production.
Zanotta, une marque aux nombreuses collaborations
Sa qualité de pionnière du design italien a valu à l’entreprise d’avoir 330 de ses pièces emblématiques exposées dans pas moins de 56 musées du monde entier. Une reconnaissance qui s’était d’autant plus confirmée au fil des années, puisque Zanotta a reçu 4 Compasso d’Oro ADI.
Tout au long de son histoire, Zanotta a collaboré avec nombre de grands architectes et designers italiens tels que : Gae Aulenti, Achille et Pier Giacomo Castiglioni, Alessandro Mendini, Carlo Mollino, Bruno Munari ou encore Ettore Sottsass pour proposer des collections de produits qui représentent au mieux la vie de tous les jours. On peut citer par exemple, la chaise-longue Maggiolina, le portemanteau Sciangai, le fauteuil Sacco, la chaise Tonietta ou bien la table Quaderna, devenus des références pour tous les amateurs de design.

En clin d’œil au renouveau des manufactures nationales de la fin du XIXème siècle, c’est sous le nom de MaNa que ce tout nouveau campus ouvre ses portes. Dédié à la création des métiers d’art français et internationaux, le Campus MaNa propose une pédagogie innovante en s’appuyant sur les savoir-faire et expertises de professionnels du design, de l’architecture et de l’artisanat.
Fondateur de Dariel Studio et co-fondateur de Maison Dada, Thomas Dariel concrétise enfin son rêve d’enfant en imaginant ce lieu de création et de formation des plus bucoliques. Il s’est entouré avec brio de professionnels émérites. Marc Partouche, ancien directeur de l’ENSAD, de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, de l’Ecole Supérieure d’Art de Paris-Cergy et ancien directeur scientifique de la Cité Internationale du Design de Saint-Etienne, en est le Doyen et insuffle l’ambition pédagogique du campus. C’est à Raphaël Cuir, historien d’art, ancien coordinateur scientifique de la Chaire de recherche en création et créativité à la Cité du Design et chercheur au Getty Research Institute à Los Angeles entre autres, que revient la direction générale du lieu.


Une transmission pluridisciplinaire
Vendredi 7 avril, ses portes se sont officiellement ouvertes et offrent un cadre de travail idyllique aux intervenants ainsi qu’aux 12 résidents apprenants de cette première promotion. Située à Champignelles en Bourgogne, l’ancienne école vétérinaire de Maison Alfort a subi un véritable lifting pour faire place à des locaux en adéquation avec la philosophie du campus : une parenthèse créative où la nature est omniprésente. Au cœur des 40 hectares de forêts, bocages, étangs et autres espaces naturels de La Puisaye, classés au label « Natura 2000 », trois ateliers y sont disséminés.

Tous équipés de machines dédiées, ils se divisent en un atelier bois de 400 m2, un deuxième de 200 m2 consacré au métal et un troisième de 400 m2 dédié à la céramique. Mathériauthèque et amphithéâtre ne sont pas en reste et proposent respectivement des échantillons de matériaux naturels et innovants et des masterclass et autres conférences pointues. Ici, les champs de la création sont à l’honneur, avec une mise en lumière de la pluridisciplinarité, du multiculturalisme et de la prise en compte des enjeux d’un développement durable, le tout développé dans un manifeste clair et concis.

Jusqu’au 4 juin, les diplômés 2022 de l’Ecole supérieure d’art et de design de Saint-Etienne (ESADSE) exposent leur projet de dernière année… Une vue d’ensemble proposée par des commissaires extérieurs, loin des présentations classiques, qui peut dérouter certains, mais qui, en décontextualisant de la démarche de diplôme les pièces présentées, les inscrivent dans un « après » commun. « Total Recall », en référence à la nouvelle de Philippe K. Dick, prend ainsi le parti d’offrir au visiteur un instantané général embrassant l’ensemble des préoccupations portées par les jeunes artistes et designers.


Depuis 2022, l’Ecole supérieure d’art et de design de Saint-Etienne challenge la mise en lumière les travaux des dernières promotions diplômées : le commissariat est confié à des personnalités extérieures , qui portent sur les projets un autre regard que celui de l’équipe pédagogique. Ce sont Julie Portier et le collectif It’s Our Playground qui ont eu la mission de scénographie les propositions de l’ensemble des étudiants diplômés en 2022.
Dans un dialogue avec les étudiants ils ont choisi des pièces de leur projet de fin d’études, voire des éléments créés dans la continuité. Et ont pris le parti de les dispatcher au travers de l’exposition, dans une volonté de faire émerger des thèmes d’ensemble et d’interpeler le spectateur.
Au premier abord donc, difficile de concevoir que l’on se trouve face à différents projets qui ont été menés avec un protocole particulier, un mémoire de recherche et des itérations documentées. Il faut effectivement s’appuyer sur les programmes et plans distribués à l’entrée pour souvent recomposer les puzzles d’un même projet, voire consulter le site internet de l’école pour celui qui veut aller plus loin dans la compréhension de la démarche du jeune diplômé.



Le titre « total Recall » a été choisi en référence à la nouvelle de Philippe K Dick, adaptée au cinéma par Paul Verhoeven, qui imagine la possibilité de se faire implanter de faux souvenirs, de voyages ou d’actes héroïques. C’est cette omniprésence de la relation au temps dans les différents projets de diplômes, qui a d’abord frappé les commissaires et qui explique ce choix. Et c’est aussi une autre relation au temps des œuvres, au départ terminées pour un examen, qui est en jeu ici , dans un contraste scénographique pensé aussi dans les strates d’une relation au temps, depuis une mise en « façade » à l’entrée de l’exposition jusqu’à la dernière partie dans l’obscurité relative.
Des réminiscences de l’enfance à la recherche autour du deuil, expressions autour de points de passage comme les portes ou d’objets transitionnels, d’objets « passerelles », les restitution d’expériences urbaines à travers le regard de skatteurs, d’artiste graffeurs, ou de restitutions virtuelles; la réappropriation d’outils relationnels comme les boîtes aux lettres ou la mise à nu de la violence codifiée dans les dialogues de gamers en immersion… les sujets d’interrogations et d’engagements sont nombreux. Voire assez déroutants : quand certains requestionnent un rapport à la vie sauvage, dans une étude de terrain où l’on retrouve une inspiration de B. Morizot, d’autres recréent un rituel autour du rapport au feu.
Chaque année, un jury décerne un prix à deux projets, en art et en design. Cette année, avec l’appui du mécène AXA, le prix design a récompensé la recherche de Kunhong Du, qui s’est intéressé à la création de compagnons réconfortants pour les malades dans une observation fine des besoins du malade. Un travail qu’il compte poursuivre avec la bourse reçue. Le prix Art sera décerné avec ArtPres le 25 avril.




Avec ses 170 ans d’expérience dans la création céramique, Viúva Lamego a appris à travailler en synergie avec des artistes qui apprécient le confort de son atelier-usine et le savoir-faire de ses artisans. Un art de la collaboration qui séduit des créateurs aussi réputés que Manuel Cargaleiro, Bela Silva ou Joana Vasconcelos pour mener à bien des projets fait-main ambitieux, aux designs visuels chauds et colorés.
Fondée en 1849, Viúva Lamego a été l’une des premières entreprises à produire de la céramique et des carreaux de faïence au Portugal, contribuant à faire de cette Maison l’une des pionnières dans ce domaine de référence de l’industrie et de l’artisanat national.
Dans son usine de Sintra, dans la grande banlieue de Lisbonne où la société est installée depuis 1992, Viúva Lamego perpétue un art et une production séculaire largement tournée vers une création à échelle humaine, où elle met particulièrement en avant des principes de collaboration étroite avec de talentueux artistes. En 1945, c’est dans ses ateliers que le grand Jorge Barradas a commencé ses recherches raffinées d’effets céramiques qui ont révolutionné et internationalement popularisé la stylisation figurative nouvelle des fameux Azulejos.

Dans les années 1950 et 1960, Viúva Lamego a largement participé au développement de l’usage de la faïence dans l’espace public, dans les rues et le métro de la métropole lisboète. Les carreaux du fameux panneau mural O Mar, réalisé par la peintre Maria Keil en 1959 et encore visible sur l’Avenida Infante Santo, devenue elle-même un véritable musée à ciel ouvert d’escaliers décorés de céramiques, ont été produit dans ses locaux.
Palette chromatique et peinture à la main
Depuis, Viúva Lamego n’a eu de cesse de perpétuer ces pratiques artistiques collaboratives, tournées vers la finesse et la précision, laissant une grande place aux finitions uniques de l’émaillage et aux techniques de peinture à la main. On retrouve ses carreaux manufacturés uniques à la Casa da Música de Porto (bâtie par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas) ou dans l’imposante sculpture de gallinacée, Pop Galo, conçue en 2016 par l’artiste Joana Vasconcelos, une habituée des lieux. Durant la pandémie, la société a même pu apprendre à travailler à distance, comme cela a été le cas avec la Canadienne Deb Chaney, dont le travail de peinture abstraite a été traduit en quatre grands panneaux de carreaux faïencés peints à la main et rassemblés dans le projet décoratif de grande envergure West Coast Abstract, désormais installé dans un ensemble immobilier au nord de Vancouver.

La qualité du rendu des carreaux Viúva Lamego réside pour beaucoup dans la restitution des tons chauds des couleurs. Une spécificité qui attire toutes les générations de créateurs – à l’image du jeune artiste visuel Add Fuel, célèbre pour ses remarquables panneaux céramiques de rue, et qui a récemment collaboré avec la marque pour la réalisation d’une pièce originale au sein du Luster hotel de Lisbonne – et qu’expliquait l’artiste Bela Silva au sujet du panneau d’azulejos peints à la main, Un Oiseau Mexicain Qui Voyage Dans Le Temps Du Mexique À L’Inde, réalisé avec l’entreprise, lors de sa présentation au salon Maison & Objet 2022 de Paris. « Je voulais sortir de ma palette chromatique habituelle et être audacieuse, en utilisant d’autres couleurs qui ne sont pas si usuelles dans mes œuvres, comme les rouges et les oranges », précisait-elle alors. « Maintenant, je veux explorer des couleurs plus chaudes ».
Des résidences qui séduisent l’artiste
Dans les intérieurs chaleureux et lumineux de l’usine-atelier de Sintra, l’artiste se sent en effet un peu comme chez lui. Plusieurs se voient régulièrement invités à venir passer un temps plus ou moins long de résidence pour affiner leur travail de création dans de confortables conditions de spatialité. Au dernier étage d’un des bâtiments, le visiteur chanceux peut ainsi découvrir de véritables panneaux en cours de réalisation, où les carreaux manquants le sont car ils sont juste en train d’être créés. Une façon de rappeler que c’est ici même en 2016, qu’ont été peints à la main les 1800 carreaux de la fresque Odyssey de l’artiste chinois Ai Weiwei. « Les artistes aiment venir travailler ici car ils ont la possibilité de travailler sur de grandes surfaces », explique la directrice marketing Catarina Cardoso. « Les artistes viennent, nous apprenons d’eux et, au contact de nos artisans et de nos maîtres peintres, ils apprennent de nous. C’est comme ça que cela fonctionne ici. »


En 2022, outre Bela Silva, plusieurs artistes et créateurs sont venus effectuer un temps de résidence, parmi lesquels Maria Emília Araújo, Hervé di Rosa et le maître Manuel Cargaleiro – auteur du foisonnant décor de formes géométriques en carreaux peints de la station de métro Champs Élysées- Clémenceau de Paris – tout juste âgé de 96 ans ! L’année d’avant, le designer Noé Duchaufour-Lawrence, dont l’atelier de création et de production Made In Situ se trouve à Lisbonne, était venu lui aussi parfaire un projet, dans le sillage de son projet conjoint avec Viúva Lamego, intitulé Azulejos.

Les travaux en cours sont d’ailleurs ici surveillés comme le lait sur le feu et protégés des regards trop indiscrets – on attend ainsi que soit dévoilé le travail effectué avec l’architecte Miguel Saraiva. Mais parmi les grands projets bientôt sous le feu des projecteurs, il convient de citer le monumental Wedding Cake de Joana Vasconcelos, un pavillon sculptural de 12 mètres de haut en forme de gâteau de mariage, entièrement réalisé en carreaux céramiques luisants comme de la glace, émaillés de roses pâles, de verts et de bleus, qui sera visitable à partir de juin aux abords du manoir de Waddesdon en Angleterre. Le travail le plus ambitieux à ce jour de Joana vasconcelos et une réalisation artistique et technique de plus au catalogue gargantuesque de Viúva Lamego.

À l’air, libres !
Le jardin enfin perçu comme une pièce en plus, c’est certainement ce qui marque l’évolution de la dernière décennie. Et anime un secteur de l’aménagement qui reste une niche, certes, mais qui n’en est pas moins une niche très dynamique et riche en promesses. C’est aussi la démonstration de l’importance du design comme outil de développement économique : les acteurs du mobilier extérieur ont su accompagner cette appropriation du dehors. Certes, la crise sanitaire a accéléré cette compréhension du jardin comme lieu de vie. De la zone conviviale, de détente, progressivement vécue comme un « voyage à domicile », l’extérieur est de nos jours reconnu comme un espace précieux, privilégié, à la fois protecteur et synonyme de liberté. On peut y projeter toutes les activités : jouer, pratiquer un sport, dîner, cuisiner…, et même travailler.




Cette évolution, les milieux professionnels l’ont aussi bien saisie : les entreprises ont pris conscience de la plus-value apportée par l’installation de la moindre surface extérieure, de la terrasse au patio et au rooftop. Dans l’hybridation des usages qu’il est en train de vivre, le secteur de l’hôtellerie l’a également compris, ici, en signant des espaces intimistes, là, en s’étendant sur l’environnement et la rue par l’agencement de terrasses, ailleurs, en ouvrant la location de suites avec panorama à des événements privés.

Ces changements, les designers les ont anticipés en travaillant les typologies de produits pour davantage de confort, tout en respectant des contraintes très fortes (résistance aux intempéries, à la poussière, aux UV). Derrière ces systèmes qui se rangent en un tournemain, ces revêtements au toucher saisissant, il y a un travail de recherche et développement bluffant. Et c’est cette connivence, entre fabricants et designers, qui nous a frappés en préparant ce dossier spécial Outdoor.


Au fil des pages, nous vous partageons bien sûr d’autres découvertes : des designers industriels qui se réservent aussi des expérimentations en galerie, des créateurs engagés dans la mode comme dans l’automobile… et des lieux étonnants, en connexion, bien sûr, avec la nature. Un numéro qui apporte son lot de fraîcheur et de soleil revigorant, à l’image du printemps !



La maison italienne Giorgetti, qui fête ses 125 ans cette année, dévoile en exclusivité deux pièces de sa collection 2023 : le tabouret Skirt et Woody & Mia, un ensemble de tables basses et poufs.
Fondée à Meda en 1898, Giorgetti est une entreprise spécialisée dans le bois massif, manipulé par des artisans au savoir-faire unique, propre à l’Italie. À l’occasion des 125 ans de l’entreprise, Giorgetti organise un ensemble d’évènements, dont la sortie de sa nouvelle collection 2023 ainsi que l’ouverture de nouveaux lieux avec notamment l’inauguration de deux showrooms, à Milan et New York.
Skirt, le tabouret imaginé par M2Atelier
Imaginé par M2Atelier, le studio de design de Marco Bonelli et Marijana Radovic, le tabouret Skirt esrt basé sur une approche créative en référence aux années 1960. Le nom du tabouret, Skirt (Jupe en anglais), a été choisi pour faire référence à l’arrière de celui-ci, recouvert de cuir, qui fait penser à la silhouette d’une jupe. Un design axé sur le confort et la fonctionnalité, pensé pour répondre aux besoins de l’hôtellerie mais qui peut tout à fait avoir sa place dans les espaces domestiques.

Woody & Mia, collection puzzle
Développé par Giorgetti R&D, l’équipe de recherche interne de l’entreprise, la collection Woody & Mia incarne deux récits liés par un trait commun. La table basse Mia est conçue pour être le point central de la salle de séjour. Le plateau de la table en noyer, laisse distinguer une entrée courbée sur un coin, qui s’emboîte avec la table d’appoint Woody, dont les formes sont moulées dans le bois. Woody est également disponible en une version « pouf », en tissu ou en cuir, toujours conçu pour s’aligner, comme deux pièces d’un puzzle, avec Mia.


À la Stockholm Furniture Fair, Philippe Malouin avait le regard joyeux et fier de celui qui a tenu bon et relevé le challenge. Et pour cause : trois ans ont été nécessaires pour finaliser Chop, la première collection outdoor de Hem. Rencontre avec un designer qui collectionne les prix depuis sa sortie d’école, qui a aujourd’hui trouvé son équilibre entre une activité de création industrielle et un travail plus exploratoire en galeries.
Ce portrait est à retrouver dans le numéro 215 d’Intramuros.
Est-ce votre formation à la fois très académique et atypique en design qui vous a donné l’envie d’explorer différents territoires du design ?
J’ai débuté mes études à l’université de Montréal avec un bachelor en design industriel. J’y ai appris les bases strictes du design. Par la suite, grâce à une bourse obtenue auprès du gouvernement, j’ai intégré l’ENSCI où j’ai travaillé sur différents projets. Et j’ai enchainé à la Design Academy Eindhoven au département « Man and Living ». C’est là que j’ai pris conscience du cursus que je voulais suivre, celui de nouvelles interprétations des objets avec lesquels nous vivons. J’ai aussi été directeur artistique de l’agence Post-Office où je travaillais le design d’espace pour des clients comme Aesop ou Valextra. Mais depuis plus de cinq ans, je me concentre uniquement sur les objets et meubles.

Entre Montréal, Paris et Londres, pourquoi avoir choisi la capitale britannique ?
Avant mon diplôme, j’ai fait un stage chez Tom Dixon qui m’a offert un poste à temps partiel juste après mes études. J’ai ainsi pu développer les projets que j’avais commencé dans son studio de création. J’ai emménagé à Londres en 2008, et ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai ouvert mon propre studio afin de me concentrer sur des projets plus personnels. À cette période, cette capitale était l’épicentre d’un mouvement « DIY » très londonien. Il y avait une véritable effervescence autour d’idées nouvelles de designers tels que Max Lamb, Studio Glithero, Peter Marigold, Study O Portable ou encore Alexandre Taylor. L’ambiance était à l’inspiration ! Et quelques années plus tard, en 2013, le Royal College of Arts m’a offert un poste de tuteur en Master Design Produit. J’ai rejoint tous ces designers qui faisaient alors partie du corps enseignant. Cette expérience a aiguisé mon sens critique et le questionnement que je porte à mon propre travail, qui évoluait vers une production de masse.


Comment envisagez-vous votre travail ?
Je suis un designer industriel de formation, et je me suis spécialisé dans la création de meubles et de luminaires. Les tendances ne font pas partie de mon processus de création. C’est la durée de vie de l’objet qui m’intéresse avant tout. Je suis convaincu qu’il faut se concentrer sur la construction des pièces d’un produit, en utilisant les matériaux appropriés, pour le rendre performant. De cette façon, mobilier et luminaires perdurent et conservent leur valeur dans le temps, le but étant d’éviter une fin de vie dans des sites d’enfouissement.

Chaque projet est toujours différent. Je collabore parallèlement avec des éditeurs sur des projets de production de masse, et avec deux galeries d’art, The Breeders à Athènes et Salon 94 à New York, pour lesquelles je conçois des objets plus conceptuels. Elles m’offrent la possibilité d’explorer formes et matériaux beaucoup plus librement. Et ce type d’expérimentation est souvent un tremplin pour développer des langages destinés aux industriels. Mais il m’arrive aussi de travailler de manière plus classique, en 3D, en dessinant à main levée ou en concevant des maquettes.
Quels sont vos projets les emblématiques ?
Emblématiques, je ne sais pas, mais mon fauteuil Mollo pour Established & Sons m’a fait connaître dans le monde de l’édition. Conçus pour Resident, les tables et tabourets Offset ont été très populaires, et la collection d’assises Group réalisée pour SCP a reçu beaucoup d’attention sur le plan mondial. Si la fonctionnalité est toujours le point de départ, l’élaboration esthétique va de pair.

Quel est votre rapport à la matière ?
Je n’ai pas de matériau de prédilection. Avant tout, j’aime explorer des matières qui me sont inconnues. Pour le milieu de l’art, j’ai la chance de pouvoir expérimenter la matière à la main, chose qui se fait rarement en édition. Pour l’exposition « Steel Works » (The Breeders, Athènes), c’est l’acier que j’ai manipulé. J’ai appris à souder, à couper, à polir pour mettre en forme mes objets. Mon assistant et moi avons réalisé à la main toutes les pièces.


C’est en travaillant différents matériaux que je les comprends mieux. De cette manière, je suis en mesure de faire de meilleures propositions dans leur utilisation en devenir. Mon rapport à la matière est très instinctif. Quand je la façonne, je crée immédiatement, sans aucune réflexion préalable. Je découvre ainsi des caractéristiques ou une esthétique particulière. Et ces découvertes peuvent rester « on the shelf », avant de refaire parfois surface lorsque l’on me demande de réaliser un produit particulier.
Quelles sont les designers que vous estimez les plus inspirants ?
Impossible de ne pas citer Ray et Charles Eames. Leur bureau de design a littéralement révolutionné la production industrielle du mobilier que l’on connaît aujourd’hui. Des coques d’assises ultralégères au plywood moulé en 3D, leur travail est sans doute le plus influent de tous les temps. Il couvre à la fois le design industriel, mais aussi l’architecture, la scénographie, bref, la liste est sans fin.

Pour ce qui est d’un designer contemporain, Jasper Morrison est le plus important à mes yeux. Son travail, durant ses années d’étudiant au Royal College of Arts, est aussi percutant aujourd’hui qu’il ne l’était en 1985. Il y a, dans tout ce qu’il dessine, une intemporalité et une fonctionnalité indéniables. Son style traverse les périodes parce qu’il n’a jamais suivi les modes et parce que les matériaux utilisés sont toujours cohérents. Jasper Morrison possède un goût parfait.
Des projets en devenir ?
Hem vient de lancer à la Stockholm Furniture Fair une toute première gamme de mobilier d’extérieur. Cette collection qui s’appelle Chop comprend des assises et des tables pour le momen, réalisé en acier inoxydable, des produits durables et imaginés pour rester dehors toute l’année dans des conditions extrêmes, résister à des vents violents par exemple, c’est pour cela aussi que j’ai choisi l’acier et pas l’aluminium, la chaise pèse autour 7 kg, elle est extrêmement stable. J’ai notamment travaillé la forme et les piétements pour qu’elle puisse être utilisé aussi bien sur une terrasse, que sur la pelouse ou dans le sable sans un effet d’enfouissement et de bascule.


C’est une collection qui s’adresse aussi bien au secteur du contract qu’au résidentiel. Nous avons mis trois ans à aboutir, et nous en sommes très fiers. Ils nous ont fait confiance. Sinon, je n’ai jamais travaillé avec des éditeurs français, qui sait ? Peut-être cette collection que l’on va bien présenter à Milan leur montrera notre capacité à « faire » !