Découvrez les nouveautés Kartell
Tabourets C.Koya, design : Philippe Starck, Lampe K-lux, design : Rodolfo Dordoni, Table Thierry Bistro, design : Piero Lissoni © Kartell

Découvrez les nouveautés Kartell

Kartell a profité du salon de Milan en avril pour dévoiler ses nouveautés 2023 réalisées en collaboration avec Philippe Starck, Ferruccio Laviani, Piero Lissoni, Rodolfo Dordoni, Patricia Urquiola, Ludovica+Roberto Palomba et Antonio Citterio.


Le salon de Milan a été l’occasion pour l’entreprise italienne de faire découvrir au public ses nouvelles collections 2023. Tables, luminaires, canapés, accessoires… ont été imaginés par des designers de renom et dévoilent innovations, exclusivités mais aussi des rééditions.

Les nouveautés signées Philippe Starck

À l’origine de dix produits, le designer Philippe Starck est celui qui a le plus collaboré sur ces nouvelles collections. Il présente ainsi la chaise HHH – Her highest highness-, en cuir disponible en coloré tabac ou noir, en tissu à fleurs ou finition soft-touch mate. Côté assises toujours, il présente les deux tabourets C.Koya de la famille Wood, élargissant au maximum le spectre des possibilités esthétiques et fonctionnelles grâce à un design minimaliste et essentiel. Ces derniers sont disponibles en différentes hauteurs : plus haut, avec un dossier, ou plus bas, dans différentes essences de bois clair ou foncé.

Chaise HHH, design : Philippe Starck © Kartell
Tabourets C.Koya, design : Philippe Starck © Kartell

Il collabore également sur plusieurs fauteuils. D’abord, le A.I lounge, qui conjugue matériaux durables avec confort et motifs graphiques en veillant aux perspectives et au bien-être dans nos espaces de vie, disponible en blanc, noir, vert, orange et gris et dans une version avec ou sans coussin pour l’intérieur et l’extérieur. Ce dernier s’accompagne de la console A.I.

Fauteuil A.I Lounge, design : Philippe Starck © Kartell
Console A.I, design : Philippe Starck © Kartell

En association avec la maison de couture Missoni, il a imaginé le fauteuil Eleganza Missoni tandis qu’avec Rubelli il présente les deux fauteuils Madame et Mademoiselle Rubelli.

Fauteuil Madame et Mademoiselle Rubelli, design : Philippe Starck © Kartell

Fauteuils Eleganza Missioni, design : Philippe Starck © Kartell

Côté accessoires, il signe le plateau Tea Time, une évocation au passé où de somptueuses broderies deviennent un objet de design discret et intimiste, à l’instar de l’heure du thé en famille. Ce dernier plateau est fabriqué dans un nouveau matériau durable, le PMMA recyclé, et est décliné dans les tons or, bronze, chrome et rose.

Plateau Tea Time, design : Philippe Starck © Kartell

Enfin, le designer français collabore sur deux luminaires : le lustre Khan qui est un modèle à la rencontre des styles, de l’éclectisme du XVIIIe jusqu’au minimalisme contemporain et sur la lampe Angelo Stone, dans sa version définitive. Une véritable révolution du duo ampoule/abat-jour, puisqu’elle possède une source ne venant pas de la partie supérieure mais d’une lampe LED positionnée sur la tige qui éclaire l’abat-jour,réalisé à partir d’un seul moule en polycarbonate vert.

Lampe Angelo Stone, design : Philippe Starck © Kartell
Lustre Kahn, design : Philippe Starck © Kartell

Trois nouveautés pour Piero Lissoni

Sur cette nouvelle collection, l’architecte et designer italien Piero Lissoni présente sa nouvelle famille de canapés Asia, présentée dans un ensemble noir et blanc. Les canapés sont destinés à un usage dans les milieux Contract, mais trouveront également leur place dans un espace de vie contemporain.

Canapés Asia, design : Piero Lissoni © Kartell

En termes de tables, le designer agrandie la famille des tables « bijoux » avec Thierry XXL pour la salle à manger, disponible en version ovale et ronde. Un modèle qui complète la série des tables Thierry Bistrot, imaginées pour les atmosphères lounge bar. L’allure élégante de la collection s’appuie sur une gamme de couleurs vives, comprenant des variantes de gris, de bordeaux et de blanc.

Table Thierry Bistro, design : Piero Lissoni © Kartell
Table Thierry XXL Oval, design : Piero Lissoni © Kartell

Sur les assises, il collabore lui aussi avec Missoni sur l’assise Trix, qui devient Trix Missioni, en s’habillant en tissu Zigzag.

Canapé Trix Missoni, design : Piero Lissoni © Kartell

Les nouveautés toutes en couleurs de Patricia Urquiola

Patricia Urquiola collabore avec Kartell sur quatre réalisations. D’abord, Undique Mas, qui est une revisite de sa dernière collection de tables d’appoint et de tables basses du même nom.

Tables Undique Mas et Vases Okra, design : Patricia Urquiola © Kartell

Des nouveautés complétées par les nouveaux vases Okra en plastique recyclé, qui incarnent la recherche constante de nouveaux effets tactiles et esthétiques ainsi que par les tapis Parays, conçus pour un habitat coloré et enveloppant. Pour cette collection de tapis, la designer explore les possibilités offertes par les chevauchements et les superpositions de différentes nuances de couleurs.

Tapis Parays, design : Patricia Urquiola © Kartell

Enfin, Patricia Urquiola présente la collection Lunam qui puise son inspiration dans les atmosphères lunaires oniriques et s’habille de nouveaux tissus Curly en blanc, rose, orange, pétrole et jaune acide.

Canapé Lunam Curly, design : Patricia Urquiola © Kartell

Trois collaborations pour l’italien Ferruccio Laviani

La table fonctionnelle Four dessinée par Ferruccio Laviani est proposée avec des marbrures dans les tons blanc et noir.

Table Four, design : Ferruccio Laviani © Kartell

Côté luminaire, il lance la nouvelle création Teresa, une lampe aux formes généreuses qui semble déployer ses pétales dans un jeu de lumières chaudes et enveloppantes. Cette nouvelle étape dans l’expérimentation des idées conceptuelles et des techniques de moulage industriel, toujours plus osées dans le segment des luminaires, permet d’obtenir des courbes et des volumes inédits et surprenants. Il présente également la lampe Tea, déclinée en version Applique dans les quatre finitions anthracite, blanc, terracotta et gris taupe.

Lampe Tea, design : Ferrucio Laviani © Kartell
Lampe Teresa, design : Ferrucio Laviani © Kartell

Une table et une chaise haute pour le duo Ludovica+Roberto Palomba

Pour Kartell Ludovica+Roberto Palomba agrandissent la ligne Hiray, dans laquelle figurent la table et les tabourets, pour s’amuser à personnaliser les solutions les mieux adaptées à votre rêve en plein air. Ces nouvelles solutions qui complètent la ligne, créent une ambiance décontractée et élégante, idéale pour les bars lounge et l’hôtellerie. La collection est fabriquée avec des fils soudés, une technique qui lui confère un style essentiel, fonctionnel et également imprégné d’émotion.

Table et tabourets Hiray, design : Ludovica+Roberto Palomba © Kartell

La gamme K de Rodolfo Dordoni

La collection d’assises rembourrées K-wait de Rodolfo Dordoni joue sur le contraste entre la simplicité formelle des volumes rigoureux et les lignes douces et arrondies. Cette année, il présente deux nouveautés : le fauteuil en version tournante et le tapis rond K-lim gris en PET recyclé et recyclable avec des franges vert amande. Cette famille de monilier a pour objectif de surprendre et d’offrir de nouvelles émotions aux espaces, que cela soit l’habitat ou le Contract. Elle s’enrichit de nouveaux tissus « Texture » qui habillent les canapés et les fauteuils d’un charme discret et élégant.

Canapé et fauteuil rembourrés K-wait, Tapis K-lim, Lampe K-lux et tables basses K-top, design : Rodolfo Dordoni © Kartell

L’ensemble de la collection est complété par les réfractions de lumière de la lampe de sol K-lux. La tige grise ou noire de ce modèle disponible en six couleurs différentes s’accordera de plusieurs manières avec l’abat-jour fumé, vert ou jaune paille. Enfin, le designer propose les nouvelles tables basses K-top, avec des pieds laqués brillants et des plateaux aux finitions différentes, dont une variante en céramique disponible en plusieurs couleurs : effet miroir, gris taupe, vert, noir et effet marbre.

Antonio Citterio agrandit sa gamme de tables

Glossy, la famille de tables d’Antonio Citterio, pensées pour le salon et le bureau, vient enrichir la gamme de combinaisons dans des versions carrées, ovales et rondes tandis que le plateau est disponible dans les nouvelles déclinaisons effet marbre Nature Tundra et vert.

Table Glossy, design : Antonio Citterio © Kartell

Rédigé par 
Nathalie Degardin

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18/7/2025
Concours Technogym x Intramuros : les Candidatures sont ouvertes !

En partenariat avec Intramuros, Technogym lance un concours pour imaginer l’avenir du fitness à domicile. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 29 août.

Sous le titre évocateur « La Home Gym du Futur », Technogym — marque reconnue pour ses équipements de fitness haut de gamme - lance un concours inédit. Cette initiative vise à mettre en valeur les talents émergents tout en encourageant des idées novatrices, durables et inclusives. En s’appuyant sur les besoins actuels en matière de pratique sportive et en anticipant les évolutions à venir, les participants sont invités à imaginer leur vision de l’entraînement à domicile de demain.

Un jury XXL pour cette première édition

Pour juger les différentes propositions des candidats au concours, les équipes d’Intramuros et de Technogym pourront compter sur l’expertise de 4 professionnels du secteur :

  • Le designer Patrick Jouin (studio Patrick Jouin iD)
  • Natacha Froger (agence atome associés)
  • L’architecte d’intérieur Ana Moussinet (Ana Moussinet Interiors)
  • L’architecte et designer Jean-Philippe Nuel (studio Jean-Philippe Nuel)

Après une délibération des membres du jury le 2 septembre prochain pour sélectionner les finalistes, les projets retenus seront mis en avant sur les réseaux sociaux et présentés au sein de la boutique Technogym pendant  Paris Design Week du 4 au 13 septembre.


Ce concours est l’opportunité pour les jeunes créateurs de faire valoir leur créativité et de gagner en visibilité. En effet, en plus de voir leur projet exposer pendant Paris Design Week, les finalistes pourront profiter de la communication via les canaux de Technogym, Intramuros, NDA et BED et pourront enrichir leur réseau lors de la remise des prix qui aura lieu le 17 septembre prochain. Le lauréat remportera 4 500 € de produits Technogym et vivra une expérience exclusive au Technogym Village à Cesena, en Émilie-Romagne (Italie), aux côtés du jury.

Une démarche d’inscription simple

Pour participer, les candidats devront proposer un brief complet avec un concept design, des planches graphiques et une note descriptive détaillée. Les dossiers devront être envoyés par email à l’adresse suivante : concourstechnogym@intramuros.fr

Tous les documents essentiels relatifs au concours sont disponible vie CE LIEN.

En cas de besoin et demandes spécifique, les candidats peuvent contacter le Technogym Interior Design Service, via Daniela D’Errico à l’adresse : dderrico@technogym.com ainsi que Yanis Aimetti, yaimetti@technogym.com pour le Technogym Marketing support & infos produit.

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9/7/2025
Spinning Around, la collection en mouvement de Sophia Taillet

Présentée en exclusivité dans la nouvelle boutique du Grand Palais, la collection Spinning Around de Sophia Taillet allie une approche artistique à un savoir-faire industriel méconnu : la technique du repoussage. Une série colorée et dynamique, à l’image de la designer qui aime mêler les disciplines.

À l’occasion de la réouverture du Grand Palais et de l’inauguration de sa boutique, Sophia Taillet a imaginé une collection exclusive, intitulée Spinning Around. Un projet qui s’inscrit dans la continuité de son travail amorcé avec le Spinning Mirror présenté lors de la Paris Design Week en 2024 et le travail de recherche Time Erosion, mené suite à l’obtention de la bourse « Monde Nouveau » en 2023. Un projet pour lequel elle a exploré duré un an les liens entre design et danse, en collaboration avec des artisans, un danseur et un ingénieur du son. « J’ai voulu interroger le rapport au corps à travers la manipulation d’objets encore en phase de réflexion. Une fois façonnés par l’artisan, ces objets passaient entre les mains du danseur, qui leur donnait une fonction. Je trouvais intéressant d’intégrer d’autres regards que celui du designer dans le processus et de les présenter par le biais d’une performance. » Une représentation s’était tenue à la Fondation Pernod Ricard, où danse et objets cohabitaient en parfaite synergie.

Collection Spinning Around

Associer matière et mouvement dans l’espace

Partie de ce projet symbolique et du Spining Mirror — remarqué lors de la Paris Design Week 2024 et de la Collective Fair de Bruxelles —, cette collection offre différentes déclinaisons qui mêlent à la fois la matière et mouvement. Les pièces sont faites en verre et en métal, les deux matériaux de prédilection de la créatrice, et réalisés à la commande, dans une dizaine de d’exemplaires pour le moment. Entre jeux de matière, de lumière et de formes évolutives en fonction de la disposition et l’espace dans lequel se trouve l’objet, Spinning Around est une collection qui n’est finalement jamais figée. « J’ai voulu créer une sorte de liberté visuelle au sein de laquelle le mouvement donne vie à l’objet. Le fait que les objets bougent permet de créer des effets visuels qu’on n’aurait pas s'ils étaient immobiles » Et pour cette collection, Sophia Taillet a choisit de se pencher sur la technique du repoussage, un savoir faire dont on parle peu mais qui n’en est pas moins intéressante à explorer. « C’est une technique qui n’est pas forcement médiatisée et je trouvais intéressant de la travailler, d’autant qu’avec mon expérience du verre, je ressens un devoir de transmission des savoir et des techniques. »

Collection Spinning Around

Un rendez-vous donné à la rentrée

En septembre, à l’occasion de la Paris Design Week du 4 au 13 septembre et des Journées du Patrimoine les 20 et 21 septembre, Sophia Taillet investira la cour du musée de la Chasse avec une installation cinétique en plein air, pensée comme une « danse silencieuse ». Neuf pièces de Spinning Mirror seront présentées en dialogue avec l’architecture du lieu. Une performance dansée viendra également accompagner l’installation.

Spinning Mirror
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10/7/2025
Drift chair ou la justesse des lignes

Le studio BrichetZiegler et Théorème Éditions se sont associés pour créer la Drift chair. Une chaise très graphique portée par des lignes fines au service de l'équilibre.

Comme pour chacune de leurs collaborations, David et Jérôme, les fondateurs de Théorème Éditions, dont la galerie eponyme est située sous les arcades du Palais Royal, se sont tournés vers un studio avec une demande : créer un objet sculptural, architectural et monolithique. Un triptyque dans l'air du temps que le studio BrichetZiegler, convié pour l'occasion, a naturellement retranscrit sur une chaise. Une pièce que le duo de créateurs affectionne particulièrement en raison de son échelle. « Une chaise est une surface parfaite car sa dimension permet de s’exprimer de façon sculpturale et plastique tout en abordant les aspects techniques d’un objet qui soutient le corps. » Un terrain de jeu idéal donc, autour duquel les designers ont imaginé une pièce « fonctionnelle et confortable pour dîner, portée par un dessin et une présence visuelle forte. »

Drift chair by Brichet Ziegler for Theoreme Éditions @Stéphane Ruchaud

Un jeu d'équilibre

Développée en à peine un an et demi avec le savoir-faire d'un menuisier installé à Pantin, la Drift chair – que nous pourrions interpréter par « chaise qui plane » - tire son nom de son assise en porte-à-faux. Supportée par deux planches latérales en guise de pieds, l'assise joue sur l'alternance des pleins et des vides pour offrir, de côté, tout le poids visuel de sa structure, et de face une certaine frugalité structurelle. Deux sensations renforcées par l'utilisation de courbes au niveau des zones de contact pour des questions de confort, mais aussi dans les angles. Une manière d'apporter de la fluidité à cet assemblage égayé par une galette aimantée en cuir lisse ou en tissu Kvadrat choisi par la galerie. En dessous, la surface à bois a été ajourée de manière à diminuer le poids de la chaise – déjà de 7,5kg – et solidifier la structure pour éviter qu'elle ne vrille.

Drift chair by Brichet Ziegler for Theoreme Éditions @Stéphane Ruchaud

Proposée en chêne et en noyer, la Drift chair est disponible dans une version cérusée où le veinage naturel du bois devient porteur d'un monochrome très graphique. Une alternative utilisée par Joseph Hoffmann dès les années 30 et désormais réinterprétée avec goût par le studio BrichetZiegler.

Drift chair by Brichet Ziegler for Theoreme Éditions @Stéphane Ruchaud
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9/7/2025
À la CFOC, six décennies d'exploration

Créée par François Dautresme en 1965, la Compagnie Française de l'Orient et de la Chine (CFOC) fête ses 60 ans. À cette occasion, Valérie Mayéko Le Héno, architecte DPLG et directrice artistique depuis 2016, évoque les évolutions de cette société indissociable des savoir-faire asiatiques.

Voyageur passionné et aventurier en quête de nouveautés, François Dautresme a fondé la CFOC en 1965. Quelle place occupe aujourd'hui son héritage dans l'identité de la marque ?

En tant que directrice artistique de la marque depuis 2016, je crois pouvoir dire que la manière dont nous travaillons est assez proche du concept de départ puisque nous continuons de voyager beaucoup à travers l'Asie. C'est important de garder un pied dans cette zone, où se trouve une douzaine de pays avec lesquels nous collaborons, mais aussi au-delà – en Italie pour l'édition textile, au Maroc pour les éponges et la broderie, au Portugal pour le travail de l'acier et des couverts, et au Mexique pour la fibre de palme -, car ce que nous cherchons, c'est avant tout un savoir-faire particulier ou de nouvelles techniques. Nous partageons de fait la passion de l'artisanat, mais aussi le plaisir de trouver des ateliers familiaux, des petites structures. Cette notion est très importante pour nous, car depuis 1965, l'idée est de valoriser des produits manufacturés. À travers ça, l'héritage principal est sans doute celui d'être du contact.

Tapis Ombrelle Sépia ©CFOC

La place du geste est donc véritablement importante au sein de la CFOC, mais comment concilier les savoir-faire anciens et asiatiques avec les besoins des consommateurs européens ?

Il y a longtemps eu un gap entre nos deux régions. Il y a encore une quinzaine d'années, les arts de la table en Chine se limitaient majoritairement à des bols et à des baguettes tandis qu'il était coutume de s'asseoir proche du sol en Asie alors nous avions tendance à nous asseoir de plus en plus haut en Europe. Il a donc fallu adapter tout cela à nos usages. Dès les années 90, à l'époque où la CFOC proposait principalement du mobilier chiné, souvent aux Puces de Pékin, François Dautresme a commencé à dessiner des éléments destinés au marché français. Un premier pas que nous avons complètement généralisé en 2011-2012, en insufflant à la compagnie alors en perte de vitesse, une nouvelle vision davantage adaptée à nos modes de vie, aux usages.

Collection Lotus ©CFOC

Et comment cela se traduit-il en termes de création ?

Nous avons voulu faciliter l'échange de regard entre l'Europe et l'Asie. Un bureau de style est ainsi né à Paris. Nous y travaillons à deux pour ce qui est de la conception design, plus une troisième personne chargée de la production. Celle-ci est principalement basée en Asie, car nous n'avons pas d'intermédiaire, et c'est elle qui nous permet de développer des produits sur le long terme – généralement entre 4 et 10 mois – et d'entretenir des relations pérennes avec les ateliers pour ne pas être sur du one-shot. Pour la majorité d'entre eux, notre collaboration oscille entre 8 et 10 ans, et c'est ce qui nous permet de pousser les savoir-faire et développer de nouveaux produits.

Table basse ultra noir en chêne teinté ©CFOC

L'une des richesses de la CFOC, c'est également l'étendue des matériaux travaillés. Comment les réinvente-t-on pour ne pas tourner en rond au bout de 60 ans ?

En fait, la question est surtout technique. Ce sont généralement des déclinaisons. Par exemple pour la laque, dans les années 50 à 70, on ne trouvait que des couleurs naturelles. Progressivement, on a évolué vers des colorants alimentaires pour diversifier les teintes, sans pour autant perdre le savoir-faire ancestral à base de sève de laquier. Cette année, nous proposons par exemple deux nouvelles couleurs, le bleu jun et l'ambre jun que nous avons travaillé avec notre coloriste basé dans un village près de Hanoï, au Vietnam. Pour ce qui est du tissu, la CFOC évolue notamment en passant de fibres naturelles à des fibres textiles pour répondre à des besoins spécifiques. C'est le cas de notre tapis tressé Kilim (une technique indienne) où le jute est remplacé par de la laine.

Lampe de chevet Naméko en porcelaine et laiton et courtepointe Samarcande en velours de soie et lin ©CFOC

De manière plus précise, comment avez-vous pensé la collection anniversaire ?

Elle a été guidée par une démarche en quelque sorte historique. J'ai réuni les origines de la CFOC en me replongeant dans de vieux articles de presse, des archives photographiques des anciennes boutiques et leurs vitrines aux scénographies imaginées par François Dautresme, mais aussi des produits dans les catalogues de vente. Bref, je me suis immergé dans la riche histoire de la société et j'ai confronté le passé et le présent. C'est ça qui m'a amené à développer la forme des ombrelles pour nos tapis, le concept de naturalité, le travail du pojagi – une méthode de couture que l'on peut rapprocher du patchwork -, le velours de soie que l'on retrouve sur les contrepointes Samarcande travaillées avec du lin par des artisanes brodeuses, sans oublier la réédition d'objets dans le rouge CFOC. Tous ces axes nous ont permis de créer des pièces en série limitées ou numérotées.

Tabourets signature en coloris bleu jun, verveine et blanc ©CFOC

Sur le plan commercial, la CFOC s'est progressivement ouverte au B2B. Qu'est-ce que cela a changé dans votre approche et quels sont les prochains défis à venir ?

Effectivement ! Depuis plusieurs années, nous développons le B2B pour proposer nos services des chefs ou des établissements hôteliers. C'est une autre manière de voir les choses. L'un de nos projets significatif est certainement la réalisation de pièces sur mesure pour l'hôtel SO/ Paris réalisé par le cabinet RDAI et livré en 2022. Parallèlement à ces nouveaux marchés, nous souhaitons également développer notre notoriété et étendre notre réseau aujourd’hui composé de trois boutiques sur Paris et de revendeurs en région. Nous réfléchissons donc à ouvrir un nouveau showroom ou des pop-ups store dans des zones balnéaires.

Plateau haut Étamine ©CFOC
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