Donatien Aubert : de la cybernétique à Blade Runner
Donatien Aubert, extrait d'un court-métrage

Donatien Aubert : de la cybernétique à Blade Runner

Artiste et théoricien, Donatien Aubert s’intéresse à la cybernétique et à la façon dont elle continue d’influer sur les transformations actuelles des savoirs, des techniques, mais aussi des imaginaires, politiques, sociaux et culturels. Pour cela, il conçoit des installations hybrides (courts-métrages générés par ordinateur, mais aussi dispositifs interactifs et sculptures) qui font appel au design pour donner forme à ses recherches plastiques. Un processus que l’on peut découvrir en ce moment au CentQuatre, avec son installation Les jardins cybernétiques dans le cadre de l’exposition « Au-delà du Réel » de la Biennale Némo, et dont Donatien Aubert viendra confronter les finalités esthétiques avec les univers croisés de Philip K. Dick et Ridley Scott au cours du week-end thématique Blade Runner les 27 et 28 novembre prochains.


Au cœur du travail de Donatien Aubert, trône la cybernétique. Né outre-Atlantique au cours de la Seconde Guerre mondiale et réunissant des scientifiques issus de disciplines variées (analyse et traitement du signal, robotique, neurologie, psychologie comportementale), ce mouvement a marqué un tournant dans l’histoire des sciences en imbriquant enjeux techniques, scientifiques et industriels, au service de la création d’inventions militaires stratégiques. Avec lui, le scientifique et l’ingénieur ont connu un nouveau rapport de dépendance mutuelle qui a structuré l’idée de technosciences. Plus encore, la cybernétique a contribué à façonner les champs de la robotique, de l’informatique et de ce qu’allait devenir l’intelligence artificielle en construisant une vision organique de la machine. Appelée à fonctionner comme un cerveau humain – via l’ordinateur – ou à adopter des modes de fonctionnement s’inspirant de la biologie animale, la machine a ainsi pu mieux s’intégrer dans notre environnement quotidien pour le transformer. Par ce biais, les trajectoires de recherche ouvertes par la cybernétique ont déferlé sur nos modèles culturels, influençant la philosophie, la littérature, le cinéma ou les arts. Depuis, et comme le dit Donatien Aubert, « l’imaginaire des sociétés technologiquement développées est hanté par les figures de l’automate, du cyborg et du transhumain ».

Donatien Aubert, extrait de court-métrage.

Rendre lisibles la transformation des imaginaires

C’est dans ce creuset que Donatien Aubert inscrit son travail d’artiste et de théoricien. Il cherche à rendre lisibles ces évolutions en mettant en relief les transformations actuelles des savoirs, des techniques, mais aussi des imaginaires politiques, sociaux et culturels. Il crée pour cela des œuvres hybrides où se côtoient court-métrages d’animation, dispositifs interactifs, programmes de réalité virtuelle ou sculptures conçues et fabriquées avec l’assistance d’un ordinateur.

Donatien Aubert, extrait de court-métrage

Une hybridité des supports à la conception et au design très élaborés, où les recherches plastiques s’appuient sur des ressorts perceptifs largement renforcés par les technologies numériques (design génératif, interactivité, immersion), mais qui sont aussi très respectueuses des formes.

Trilogie sur la cybernétique

En 2019, Donatien Aubert a ainsi réalisé l’installation Cybernetics: From 1942 Onwards. Mapping the Constitution of a New Empire, premier volet de sa trilogie sur la cybernétique, qui contextualisait le rôle joué par la cybernétique dans la réorientation des conflits (notamment pendant la guerre froide). Le public était invité à rentrer dans une pièce où étaient disposées six vitrines interactives, surmontée chacune d’une hélice holographique donnant l’illusion que des images solides et animées flottaient dans l’espace d’exposition. En s’approchant des hélices, les spectateurs activaient grâce à des tapis sensitifs la révélation du contenu des vitrines, normalement opaques en leur absence. S’y découvraient alors des images d’archives sérigraphiées sur métal (provenant d’archives militaires ou de représentations liées à l’imaginaire du cyborg), des écrans LCD diffusant des animations générées par ordinateur, et des impressions 3D. Des éléments qui entraient en résonance avec le film projeté dans la même salle, où pointaient quelques moments marquants de l’histoire des transferts entre la cybernétique et la prospective militaire américaine (du développement des arsenaux nucléaires au sein du projet Manhattan pendant la Seconde guerre mondiale à la plus récente circulation de l’imaginaire transhumaniste dans les institutions outre-Atlantique liées à la Défense). Si l’idée était de montrer qu’une part importante des imaginaires liés à la culture numérique a malheureusement des connotations militaristes, son rapport à la mise en scène du dispositif et à la fabrication de l’objet fascinait tout autant.

Donatien Aubert, extrait de court-métrage.

Des jardins cybernétiques à Blade Runner

Car quoi de plus normal, quand on s’intéresse comme lui à la fonctionnalisation du monde, que d’être attentif au design de l’objet et du dispositif ? C’est bien entendu encore le cas dans sa nouvelle installation et deuxième volet de sa trilogie, Les jardins cybernétiques, présentée au Centquatre dans le cadre de l’exposition Au-delà du Réel de la Biennale Némo, et qui traduit plutôt bien l’ambivalence toute cybernétique du rapport entre le vivant et la machine. On peut notamment y découvrir Disparues, un bouquet de fleurs réunissant cinq espèces végétales éteintes entre l’avènement de la révolution industrielle et le XXIe siècle, imprimées en 3D par frittage de poudre. Modélisé à partir d’estampes botaniques ou de photographies, ce bouquet donne selon Donatien Aubert, « une forme concrète, un peu morbide, aux phénomènes d’anxiété impliqués par l’érosion de la biodiversité – la solastalgie – par la crainte que l’environnement que nous connaîtrons sera plus dégradé qu’il ne l’est déjà ». Plus impressionnantes encore sont ses Chrysalides, des dispositifs électroniques abritant des végétaux et diffusant des sons de nature (pépiements d’oiseaux, chants d’insecte, bruit de l’eau ou du vent) en l’absence de visiteurs. Lorsque quelqu’un s’approche, ces bruits rassurants sont progressivement grignotés par une trame sonore électronique anxiogène. Mais paradoxalement, cette trame s’interrompt quand le visiteur se rapproche au plus près. Les Chrysalides diffusent alors de la musique. « L’industrie a contribué à détruire les milieux de nombreuses espèces vivantes », explique Donatien Aubert. « Mais, réciproquement des techniques relativement récentes telles que l’hydroponie, l’aéroponie et l’éventail complet des instruments de l’agroécologie nous autorisent aujourd’hui à faire croître des végétaux à des rendements jusqu’ici inégalés et de façon harmonieuse. Les caractéristiques formelles des Chrysalides renvoient à cette ambiguïté essentielle dans notre rapport toujours plus instrumental au monde et à l’environnement. »

Ce rapport ambigu se prolonge évidemment dans le court-métrage éponyme de l’installation, où l’ambivalence des rapports entre cybernétique et écologie transparaît aussi, par exemple lorsqu’on remonte à l’origine des données météorologiques, première source d‘information du changement climatique. « Les premières simulations climatiques ont été réalisées à partir d’un ordinateur de Stanford conçu par John von Neumann, l’une des figures principales de la cybernétique », explique Donatien Aubert. « Or, cet ordinateur n’avait pas été fabriqué au départ à des fins pacifiques, mais pour prévoir la répartition des ondes de chocs produites par l’explosion des premières bombes nucléaires. La connaissance des mécanismes de régulation climatique nous est donc venue primitivement des travaux réalisés sur la maîtrise militaire de l’atome. » Le film d’animation expose également la façon dont les architectes et urbanistes se sont emparés de l’imaginaire cybernéticien pour imaginer des villes en relation osmotique avec le vivant. Dans les années 60/70, dans le sillage des projets de ville-continent de Yona Friedman ou des projets de villes mobiles de Ron Herron (membre du groupe Archigram), les ambitions semblent encore radicales et démesurées. Mais on s’aperçoit aujourd’hui que ces projets un peu fous ont inspiré des démarches contemporaines d’écoconception ou des mouvements architecturaux – comme l’architecture morphogénétique, avec ses bâtiments d’apparence biologique, pensés par des architectes comme Achim Menges – qui se réalisent concrètement.

''Les Jardins cybernétiques'' de Donatien Aubert, à voir dans l'exposition ''Au-delà du réel'' dans le cadre de la Biennale internationale d'arts numériques au CentQuatre. Jusqu'au 2 janvier.

Alors utopie ? Ou dystopie ? Même si Donatien Aubert a beau dire que « le futur des sociétés humaines n’est pas écrit », son regard critique sur les imaginaires d’inspiration science-fictionnelle des figures de la haute technologie actuelle de la Silicon Valley que sont Jeff Bezos, Elon Musk ou Mark Zuckerberg nous appâtent évidemment à l’annonce de sa participation au week-end thématique Blade Runner, les 27 et 28 novembre, toujours au Centquatre. Il y interviendra sur deux tables rondes : « Hybridité : étude des dispositifs narratifs et visuels des films Blade Runner », où il discutera de l’apport esthétique de Douglas Trumbull, le designer des effets spéciaux du film de 1982, et sur comment ses choix ont orienté plus généralement les codes visuels du « tech-noir » ; et « La transformation des corps, des conduites et de l’environnement, au prisme de la cybernétique et de la géoingénierie », où il parlera êtres artificiels, automatisation des conduites et colonisation spatiale. « Notre réalité n’est peut-être pas aussi ductile que celle de l’univers de Philip K. Dick ou du film de Ridley Scott, mais Blade Runner a cependant admirablement anticipé certaines réalités contemporaines », reconnaît Donatien Aubert. « Les vues de Los Angeles dissoutes dans d’épaisses fumerolles ne sont pas sans rappeler l’apparence apocalyptique de certaines mégalopoles aujourd’hui, lors de pics de pollution. Et puis, en mettant en doute la réalité du libre arbitre, en jugeant sa compréhension inutile pour permettre la description de la conscience, le cadre d’interprétation mécaniste fourni par les cybernéticiens ne nous a-t-il déjà pas rendus assimilables à des machines ? Saurons-nous déjouer ces dangereuses simplifications ? »

Dans le cadre de la Biennale internationale des arts numériques Nemo de la région d’Ile-de-France

Week-end « Blade  Runner » les samedi 27 et dimanche 28 novembre au CentQuatre : Conférences et tables rondes, documentaires,  VR et nouveau concert audiovisuel de Franck Vigroux et Antoine Schmitten avant-première. Parmi les sujets abordés : l’esthétique de l’artificiel, les descendants de Blade Runner, son influence sur le théâtre, la bande dessinée, le cyberpunk, le jeu vidéo, la cybernétique, l’urbanisme, le transhumanisme… Et bien sûr, l’empathie, cette émotion invisible de plus en plus difficile à discerner, alors qu’elle est censée différencier l’humain de l’androïde.

Exposition « Au-delà du réel » jusqu’au 2 janvier au CentQuatre ( cf « Vers une perception au-delà du réel? », Intramuros 209)

Rédigé par 
Laurent Catala

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12/6/2025
L’ombrière photovoltaïque : quand l’architecture produit de l’énergie

À l’heure de la transition énergétique, l’architecture ne peut plus se contenter d’être esthétique ou fonctionnelle : elle doit devenir active. Produire de l’énergie renouvelable, optimiser chaque surface, réduire l’empreinte carbone… autant d’objectifs qui redessinent les contours de la construction contemporaine. Dans ce contexte, l’ombrière photovoltaïque s’impose comme une solution aussi ingénieuse que polyvalente, à la croisée du design, de la performance et de l’engagement environnemental.

Longtemps cantonnée au confort et à la forme, l’architecture est désormais un levier stratégique de la décarbonation. Les bâtiments ne sont plus de simples consommateurs d’énergie : ils deviennent producteurs. Toitures solaires, façades intelligentes, géothermie intégrée… Parmi ces dispositifs, l’ombrière photovoltaïque s’illustre par sa capacité à conjuguer fonction, efficacité et intégration paysagère.

L’ombrière photovoltaïque : de l’ombre… à l’énergie

Derrière sa silhouette discrète, l’ombrière solaire remplit deux fonctions essentielles. Dans un premier temps, elle permets de protéger les espaces publics ou privés des intempéries, du soleil, de la chaleur puis dans un second temps elle aide à produire localement de l’électricité verte, grâce à des panneaux photovoltaïques installés en toiture. Installée au-dessus de parkings, zones piétonnes, aires logistiques ou campus d’entreprises, cette structure transforme des surfaces déjà artificialisées en producteurs d’énergie renouvelable — sans emprise supplémentaire au sol.

Pourquoi intégrer une ombrière solaire dans un projet ?

En zone urbaine dense, chaque mètre carré compte. Les ombrières permettent de rentabiliser les parkings et autres espaces ouverts en leur ajoutant une fonction énergétique. Produire sur site, c’est consommer moins d’énergie fossile. Ces structures participent ainsi à l’atteinte des objectifs des bâtiments BEPOS (bâtiment à énergie positive) et aux certifications environnementales (HQE, BREEAM, LEED…). Aussi, les bénéfices d’usage sont réels : réduction de l’effet d’îlot de chaleur, protection contre la pluie ou les fortes chaleurs, meilleur confort pour les usagers et les véhicules stationnés. Et pour les collectivités comme pour les entreprises, une ombrière photovoltaïque affiche un engagement environnemental clair, en phase avec les attentes des citoyens, collaborateurs ou clients.

Entre contraintes et opportunités : une solution flexible

Les ombrières s’adaptent à une grande variété de sites : parkings de supermarchés, plateformes logistiques, zones industrielles, aires de covoiturage, équipements publics… Mais attention, certains sites classés (ICPE, Seveso) peuvent nécessiter une analyse réglementaire approfondie. D’où l’importance de s’entourer d’experts capables d’intégrer ces structures dans des environnements complexes, sans fausse note.

L’ombrière devient un objet d’architecture

Longtemps perçues comme purement techniques, les ombrières solaires deviennent aujourd’hui des éléments architecturaux à part entière. Les architectes s’approprient ce nouvel outil et le déclinent en structures courbes, linéaires ou modulaires, en matériaux durables ou nobles, e, hauteurs et inclinaisons étudiées pour maximiser l’ensoleillement et en éclairages intégrés, pour transformer l’espace même de nuit pour un résultat qui offre une esthétique contemporaine, parfois spectaculaire et qui valorise autant le site que son usage.

Une dynamique soutenue par la loi

Depuis 2023, la loi française impose l’installation de panneaux photovoltaïques sur les parkings extérieurs de plus de 1500 m². Cette réglementation accélère l’implantation de ces structures et crée de nouvelles opportunités pour les architectes et maîtres d’ouvrage. De nombreuses aides, incitations et appels à projets viennent ainsi soutenir cette transition.

De fait, l’ombrière photovoltaïque est bien plus qu’un accessoire : elle est le symbole d’une architecture en mouvement, engagée, performante, et prête à relever les défis climatiques. Elle produit, protège, structure l’espace… et incarne cette nouvelle approche où chaque surface compte, où chaque projet devient l’occasion d’innover au service d’un avenir plus durable.

Plus d'informations : https://www.cimaise.fr/contraintes-site-icpe-seveso-ombriere-photovoltaique/

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12/6/2025
Tube solaires : une solution contemporaine, durable et bénéfique pour une lumière naturelle

À l’heure où le confort de vie se conjugue avec sobriété énergétique, les solutions d’éclairage naturel ont le vent en poupe. Parmi elles, les tubes solaires – aussi appelés puits de lumière – s’imposent comme une alternative ingénieuse, écologique et accessible pour illuminer les zones sombres de nos intérieurs. Bien plus qu’un dispositif technique, ils participent activement à notre bien-être physique et mental. Zoom sur un système discret qui transforme les pièces… et le quotidien.

Le fonctionnement du tube solaire est aussi malin qu’efficace : il capte la lumière extérieure et la redirige à l’intérieur via un conduit ultra-réflecteur. Il se compose de trois éléments clés pour permettre même aux pièces sans fenêtres de profiter d’un éclairage naturel généreux, à toute heure du jour.

  • Un dôme extérieur, posé sur le toit, capte les rayons du soleil.
  • Un tube réfléchissant, souvent en aluminium poli, guide la lumière à travers les combles ou les plafonds.
  • Un diffuseur intérieur, fixé au plafond, restitue une lumière douce et homogène, sans éblouissement.

Les bienfaits de la lumière naturelle

Une meilleure humeur au quotidien

Exposés à la lumière du jour, notre cerveau libère plus de sérotonine, l’hormone de la bonne humeur. Les espaces baignés de lumière naturelle favorisent la détente, diminuent le stress, et créent une atmosphère apaisante.

Un rythme de vie plus sain

La lumière joue un rôle clé dans la régulation de notre horloge biologique. Installer un puits de lumière dans un couloir ou une cage d’escalier permet de respecter davantage les cycles naturels du jour et de la nuit — avec à la clé, un meilleur sommeil.

Un coup de boost pour la concentration

Moins de fatigue visuelle, plus de clarté : la lumière naturelle améliore la concentration, la productivité, et limite le recours à l’éclairage artificiel dans la journée. Un vrai plus pour le télétravail ou les espaces de travail.

Une solution durable et économique

Zéro énergie consommée

Les tubes solaires fonctionnent sans électricité. Une fois installés, ils éclairent gratuitement, à la seule force du soleil.

Des économies sur la facture d’électricité

En réduisant l’usage des lampes, notamment en journée, les tubes solaires participent à la baisse de la consommation énergétique. Une démarche à la fois responsable… et rentable.

Une durabilité à toute épreuve

Leur conception robuste garantit des performances durables, sans perte d’efficacité. C’est un investissement à long terme, sans mauvaises surprises.

Un confort thermique préservé

Contrairement à une fenêtre classique, le tube solaire laisse entrer la lumière… sans la chaleur. Ainsi, aucune surchauffe n’a lieu puisque la lumière est transportée par réflexion et non pas par conduction thermique. L’isolation est optimale, puisque le système est parfaitement étanche, sans fuite d’air ni pont thermique. Enfin, les tubes solaires sont compatibles avec les maisons passives : il respecte les normes des bâtiments basse consommation.

Sans entretien, sans contraintes

En plus de ses qualités thermiques, l’un des autres atouts majeurs du tube solaire réside dans sa simplicité puisqu’il n’a aucun moteur, volet ou pièce mécanique à entretenir. Il n’y a également pas de vitre à nettoyer puisque le dôme extérieur est autonettoyant grâce à la pluie et le conduit fermé empêche poussières et insectes d’entrer.

Une installation rapide, un rendu discret

Compact et adaptable, le puits de lumière s’intègre à presque toutes les configurations de toiture – tuiles, ardoises, ou toit plat. Il se pose très facilement en seulement quelques heures, sans avoir besoin de modifier la structure du toit et son esthétique soignée permet au diffuseur de se fondre naturellement dans tout type d’intérieur. Le puit de lumière peut être installée dans toutes les espaces qui manquent d’ouverture vers l’extérieur, tels que les couloirs, escaliers, salle de bain sans fenêtre, dressings, entrées ou halls, cuisines centrales ou bureaux.

Finalement, les tubes solaires apportent bien plus qu’un éclairage d’appoint : ils reconnectent les espaces à la lumière naturelle, améliorent la qualité de vie, tout en réduisant la consommation énergétique. Un petit geste pour la planète, un grand pas pour votre confort.

Plus d'informations : https://www.doinglight.fr/

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13/6/2025
IM MEN d’Issey Miyake présente “DANCING TEXTURE” à Paris

La marque de mode masculine IM MEN, lancée en 2021, présente une nouvelle exposition intitulée “DANCING TEXTURE”, du 28 juin au 1er juillet 2025 à Paris.

Déjà mise en lumière lors d’une première exposition en janvier dernier, IM MEN poursuit son exploration créative avec ce nouveau rendez-vous, organisé à l’occasion de la Paris Fashion Week et de la présentation de sa deuxième collection.

La marque s’inspire du concept « a piece of cloth », avec une approche conceptuelle et un sens de l’innovation textile. La collection Printemps-Été 2026, intitulée “DANCING TEXTURE”, illustre cette vision en associant design, ingénierie et mouvement, dans une approche à la fois poétique et technique du vêtement.

Un hommage vibrant à l’héritage du créateur et à la liberté des corps en mouvement — à découvrir au 38 rue du Mont Thabor, Paris 1er, du 28 juin au 1er juillet 2025.

Entrée libre sur réservation, dans un lieu en plein cœur de Paris, pensé comme une parenthèse inspirante entre deux défilés.

Rendez-vous ici pour réserver votre créneau.

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6/6/2025
Laurids Gallée, la passion du faire

Designer autrichien installé aux Pays-Bas, Laurids Gallée mêle à la fois l’art et le design dans sa pratique. Une double facette qu’il ne souhaite pas différencier, car elle est partie prenante de sa réflexion.

Il est de ces designers qui n’avaient pas prévu d’en devenir un. Élevé dans une famille d’artistes, de ses parents à ses grands-parents jusqu’à ses oncles et ses tantes, Laurids Gallée avait toujours renié toute forme d’expression artistique jusqu’à son entrée dans l’âge adulte. Le déclic a lieu au début de ses études d’anthropologie à Vienne, moment durant lequel il s’est rendu compte qu’il lui manquait quelque chose. « Je n’avais jamais pratiqué d’art auparavant, mais le design était celui qui me semblait être le plus élégant et évident, car il y avait des questionnements autour de la façon dont sont faites les choses et des pensées qui amènent à rendre un objet réel. » Refusé par les écoles d’art viennoises, il est contacté par son oncle, alors résident aux Pays-Bas et dont le voisin n’était autre que Joris Laarman, qui le convainc de faire la demande pour entrer à la Design Academy d’Eindhoven, dont il est finalement diplômé en 2015.

Studio de Laurids Gallée © Titia Hahne

Un studio à la croisée de l’art et du design

À sa sortie d’école, il travaille quelques années en conception de produits dans différents studios, tout en commençant à élaborer son propre univers artistique en parallèle, avant de se lancer à plein temps, en 2020. Un studio dont la pratique oscille entre procédés artistiques et prouesses techniques. « Bien qu’il puisse exister une frontière entre l’art et le design, j’aime croiser les deux. Dans mon travail, il y a différentes formes de langage avec la peinture et l’art d’un côté et un aspect beaucoup plus technique de l’autre, basé sur le savoir-faire des matériaux. C’est un peu contradictoire, mais j’aime voir comment ces deux mondes se lient entre eux. » Ainsi, son catalogue comprend à la fois des pièces en bois aux détails très artistiques comme le banc Fireworks à l’allure très esthétique ou encore le fauteuil Fever Dreams, et des pièces beaucoup plus techniques retrouvées dans ses objets en résine, comme le montrent le luminaire Empyrean et la table basse Metropolis.

Luminaire Empyrean © Mathijs Labadie

La recherche de l’objet parfait

Quand on lui demande s’il a un projet favori, la réponse de Laurids Gallée reflète en fin de compte sa pensée globale. Quelque peu perfectionniste, il confie que son objet préféré est celui qu’il n’a pas encore créé. « Chaque projet est une nouvelle façon d’essayer, de changer ou de faire mieux par rapport à la fois précédente. Je ne me dis jamais qu’un produit est parfait, je trouve toujours des défauts que je pourrai rectifier la prochaine fois. Mon prochain projet est donc toujours celui qui me plaira le plus. » Un processus de création fortement basé sur l’expérimentation, donc, qu’il voit plus comme une réponse à différents questionnements, résolus à travers la création de tel ou tel objet, comme il peut notamment le faire avec la résine, qu’il prend plaisir à voir évoluer. « J’aime penser des choses qui n’ont pas encore été faites et être complètement indépendant du reste des personnes qui travaillent ce matériau. Je suis souvent en territoire inconnu, mais c’est ce qui m’anime. »

Fauteuil Fever Dreams © Mathijs Labadie

Créer avec pertinence

Qu’il s’agisse d’une table, d’un luminaire, du bois ou de la résine, le processus de création de Laurids Gallée passe avant tout par sa volonté de faire des choses pertinentes. Quant à son inspiration, elle vient au gré de ce qu’il vit au jour le jour, mais également de techniques artistiques provenant du passé, dont il s’inspire dans beaucoup de cas, notamment pour son travail du bois. « Je n’ai jamais vraiment eu à chercher d’idées, car elles viennent à moi selon ce que je vais voir d’intéressant. C’est une bénédiction dans un sens, car je ne suis jamais en manque d’idées, mais ça peut aussi être une malédiction, dans le sens où je ne peux pas toutes les réaliser. »

Table d'appoint Metropolis © Mathijs Labadie

Adepte du faire, et se considérant comme un fabricant, il a pendant longtemps tout fabriqué lui-même. Aujourd’hui, à l’exception des pièces en résine pour lesquelles il s’accompagne d’une entreprise extérieure, tous les objets sont toujours conçus au sein de son studio, avec une équipe qui lui prête mainforte. Et si beaucoup de ses objets sont en bois ou en résine, il ne veut pour autant pas se restreindre à un type de matériau en particulier, considérant que l’important réside dans l’objet plus que dans la matière avec laquelle il est fabriqué. « Selon moi, c’est l’idée qui prime plus que le matériau lui-même. On peut concevoir un bon produit à partir de déchets, si c’est bien pensé et bien réalisé, ça peut donner un super résultat. Je pense que ce qui compte vraiment, c’est ce que tu fais et non avec quoi tu le fais. »

Banc Tralucid © Mathijs Labadie

Updates 2025

En février dernier, il présentait, dans le cadre de la Biennale de design de Rotterdam et en collaboration avec la galerie Collectional, la série Cairn. Une collection composée de six pièces, inspirées de la pratique ancienne de l'empilage de pierres et de galets d'empiler des pierres et des cailloux, et dont chacune d’entre elle se révèle comme une étude de sa propre matérialité. Lors de la Design Week de Milan, le designer a participé à l’exposition « Bamboo Encounters »de Gucci. Il dévoilait également avec JOV une collection de tapis en laine et soie, inspirées des nuages et fabriquées à la main. En parallèle, il a également pris part à l’exposition collective « The Theatre of Things » avec la galerie Delvis (Un)limited, devenue le théâtre d’une performance spontanée de designers. En juin, lors des 3daysofdesign, il présentera le résultat de son projet de résidence Materia, exposé à la galerie Tableau à Copenhague.

Série Cairn, exposée à la galerie Collectional à Rotterdam © Mathijs Labadie
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