Design : Next Gen – Françoise Seince : « être créateur est une aventure entrepreneuriale »

Design : Next Gen – Françoise Seince : « être créateur est une aventure entrepreneuriale »

Les Ateliers de Paris accompagnent de jeunes créateurs dans le secteur de la mode, des métiers d’art et du design sur une durée de deux ans. Sa directrice, Françoise Seince, revient sur l’évolution des profils des résidents passés entre ses murs depuis quinze ans.


Françoise Seince , Directrice des Ateliers de Paris © Matthieu Gauchet

Comment s’est passée l’ouverture des Ateliers de Paris ?

Les Ateliers de Paris ont ouvert en 2005, et nous avons accueilli le premier incubateur sur le site en septembre 2006, avec cette volonté de la Ville de Paris d’avoir un lieu de convergences, un lieu ressource pour tous les professionnels du territoire comportant un focus sur l’aide et le soutien à la création d’entreprises. Nous avons dès le départ proposé des formations, et des consultants ont reçu les professionnels en rendez-vous individuels. Les formations sont ouvertes à tous, les tarifs sont d’ordre symbolique pour ne pas être un frein pour les apprenants. Nous accompagnons 35 résidents pendant deux ans qui bénéficient de rendez-vous dans leur forfait accompagnement.

Dès l’origine, les Ateliers de Paris ont pensé la création dans un sens large puisque l’incubateur concerne aussi bien les métiers d’art, la mode et le design. C’est ce qui fait votre force aujourd’hui ?

À l’époque, nous avons été critiqués pour cette association, on nous objectait que personne ne serait bien accompagné. Ces trois secteurs ne sont bien sûr pas interchangeables, mais il y a beaucoup de récurrences, en termes d’accompagnement économique, beaucoup de freins sont comparables. La synergie que nous avons essayé d’initier à cette époque-là a été confirmée par le temps. Aujourd’hui, nous ne sommes plus les seuls à avoir ce type de regroupement. Cela m’avait beaucoup frappé en allant à l’étranger de voir la porosité plus grande que l’on trouvait entre ces secteurs alors qu’en France chacun est sur son pré carré. Au London Festival par exemple, beaucoup d’artisans d’art exposent avec des designers, les créateurs de mode sont présents, car il y a beaucoup de propositions autour du design textile, un secteur qui s’est redynamisé au fil des années. Encore une fois, designer et créateur de mode sont deux métiers différents, on est bien d’accord, mais il s’agit de démarches créatives, de processus parfois comparables en termes de digestion des sources d’inspiration et d’adaptation à son produit. Cela nous semblait intéressant de les associer et de créer ces synergies.

Votre accompagnement des résidents porte avant tout sur la définition de leur modèle économique ?

Les Ateliers de Paris, c’est avant tout une grande famille. Quand on passe deux ans avec les gens au quotidien, il y a une grande proximité qui se crée avec eux. On les aide à avoir confiance en eux, à vraiment comprendre leurs atouts, leurs singularités, ce qui va leur permettre de se distinguer, sur un marché qui n’attend personne, car il y a beaucoup de monde sur le marché. On les fait beaucoup travailler sur leur stratégie, prendre conscience de leur valeur, de la nécessité de facturer au juste prix pour ne pas se brader et pouvoir vivre de leur travail, on leur fait mettre en regard leur taux horaire et le temps professionnel dont ils disposent. Tous ces éléments-là les aident à avancer, à se construire, à être plus sûrs d’eux, capables de revendiquer ce qu’ils sont et le prix qu’ils valent. Et c’est un gros travail auquel bien évidemment les écoles ne préparent pas aujourd’hui, parce qu’elles ont déjà beaucoup à leur apprendre et que les porteurs de projets sont beaucoup plus réceptifs quand ils sont confrontés à la question après leur scolarité. C’est un travail plus que nécessaire, et qui permet un taux d’insertion professionnelle très important. Ils ne restent pas nécessairement chef d’entreprise, ils rejoignent parfois des entreprises comme salariés.

Ce qui compte aussi pour les designers, c’est de leur faire prendre conscience ce qu’est une entreprise, que c’est une activité économique : ils sont souvent designers et pas entrepreneurs dans la tête. Quel que soit leur statut, il faut qu’ils aient en tête que c’est du business, dans une industrie culturelle et créative certes, mais c’est du business. Ils sont tous artistes et auteurs, mais c’est avant tout une aventure entrepreneuriale, c’est ce pour quoi ils sont chez nous.

Vous êtes en lien avec d’autres réseaux, comme Make ICI ?


Depuis quelque temps, nous avons un groupe de réflexion avec le réseau Make ICI et d’autres acteurs de l’accompagnement. Nous partageons les difficultés auxquelles nous faisons face, la façon dont nous arrivons à les résoudre. Je suis très admirative du travail de Make ICI, ce sont des initiatives pérennes, le réseau est bien pensé, je suis très souvent sollicitée par des villes qui veulent créer des incubateurs, je le cite beaucoup en exemples pour leur modèle économique intéressant, leur ouverture d’esprit.

En créant les Ateliers de Paris, l’idée était aussi de décloisonner les savoir-faire et leurs complémentarités entre designers et artisans ?


Au fil de ces quinze ans, on a commencé à voir un intérêt foudroyant pour les savoir-faire, qui a confirmé cette question de fond. C’était l’ironie du sort. J’ai reçu de nombreuses demandes d’étudiants, de professeurs, qui cherchaient à entrer en contact avec des artisans. On a commencé à voir que cela allait de pair, mais malgré tout on n’a rien inventé, on revient juste aux fondamentaux ! Autre phénomène intéressant : l’enseignement a changé. Aujourd’hui les étudiants ont des profils multiples. Je pense à des gens comme Pierre Favresse qui a un DMA en ébénisterie, puis en marqueterie puis qui a fait les Arts Déco. Ou Elise Fouin, Jean Sébastien Lagrange, Dimitry Hlinka… Nombre de designers ont une formation d’artisan d’art à la base. C’est une porosité qui est de plus en plus fréquente, possible, bien sûr les gens ne sont pas interchangeables ! Mais ces cursus permettent d’enrichir des profils et d’avoir un accès à la formalisation de leurs idées un peu plus facile, ils ne sont pas en permanence dans l’abstraction pure. C’est très intéressant, on est sur la pensée et le faire à un même niveau de compétences. Ce sont des profils qui étaient rares il y a quinze ans, et maintenant se multiplient.

Sur 15 ans, qu’est-ce qui caractérise selon vous l’évolution des profils des créateurs, au sens large ?


Ce qui est incontestablement comparable sur ces 3 secteurs d’activité, c’est l’omniprésence des questions environnementales dans les démarches de ces créateurs, qui ont une conscience aiguë et qui ne peuvent pas concevoir le développement de leur activité, de leur univers créatif, en dehors de ces questions. C’est un prérequis qui va souvent être l’ossature et l’ADN même du travail créatif. Et c’est le même phénomène dans le design et dans la mode. En design, je pense par exemple à des personnes comme Samuel Tomatis, Lucille Viaud : leur volonté de créer et développer des produits autrement est complètement liée à ces questions de durabilité. C’est la même chose dans les métiers de la mode : on n’a plus aujourd’hui une marque qui arrive sans s’être posé cette question. C’est vraiment commun à tous, alors qu’il y a quinze ans, ce n’était pas forcément au cœur des réflexions, loin de là. Ils ont une foi terrible dans leurs capacités à changer le monde, ils méritent qu’on les mette avant !

Est-ce dû aussi à une nouvelle perception des champs d’action du design ?

Sur les 15 dernières années, le design a été quelque peu sous-exploité mais c’est quelque chose qui est totalement revu déjà depuis plusieurs années et notamment dans les jeunes générations. Il y a 15 ans, les jeunes qui sortaient avaient une sorte d’obsession pour une forme de célébrité. La plupart voulaient « faire des pièces uniques, des petites séries pour des galeries » et je me souviens d’avoir eu des conversations avec certains acteurs dont la vison du design était trop limitée. Les premiers que nous avons autour du design de service sont arrivés en 2012.

Pendant des années, on s’est plaint du fait que le design était mal compris, mal considéré, du fait que tout le monde le liait avant tout à une question d’esthétique, mais quelle est l’image qui était véhiculée hormis celle-là ? Entendons-nous, je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de beaux objets, mais cela pose une question sur la dimension réelle du design, sur ce que les processus de réflexion en matière de design peuvent apporter à la société également. Et cela a vraiment bougé grâce aussi à l’enseignement, à des professeurs pionniers qui ont apporté des notions d’innovation, de recherche, des gens comme François Azambourg, qui ont toujours essayé de repousser les limites de la technologie pour essayer de faire des choses plus légères, des chaises plus facile à stocker, à transporter, et qui de fait introduisaient d’autres paramètres qui témoignent de toute la richesse du design. On a par exemple des personnes comme Isabelle Daëron. Je me souviens quand on lui a remis une étoile à l’Observeur du design pour ses premières fontaines urbaines, c’était un projet auquel je croyais, je me disais qu’il fallait vraiment que le design aille dans cette direction-là. Je suis heureuse que ce soit un message qui aujourd’hui soit beaucoup mieux compris et fasse davantage d’émules.

On le voit dans la diversité des projets dont les designers peuvent s’emparer. On y est. On est dans une belle démonstration de ce que le design peut apporter à la société aujourd’hui. C’est vraiment quelque chose que j’ai vu émerger ces quinze dernières années. On est sur quelque chose de plus profond, on le voit dans les projets développés, les intitulés de diplômes, dans ce qu’ont pu montrer des événements comme des Biennales de Saint-Étienne, avec des designers en prise avec leur territoire, leur environnement. C’est une belle histoire du design qui s’écrit maintenant en France.

Formel Studio est actuellement l’un des 35 résidents des Ateliers de Paris, et fait partie des quelque 30 jeunes créateurs mis en avant dans le dossier « Design : Next Gen  » d’Intramuros actuellement en kiosques.
Rédigé par 
Nathalie Degardin

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31/10/2025
Le Collectionneur, une plongée Art déco dans l'univers d'Edgar Jayet

Présenté dans l'Hôtel de Maisons à l'occasion de Design Miami Paris, Le Collectionneur est un ensemble dessiné par le designer Edgar Jayet. Fruit d'une collaboration avec la Maison Lelièvre, la composition s'affirme comme un hommage à l'Art déco.

Des œuvres de Jacques Maillol, deux vases romains du IIe siècle après J.-C., des luminaires de la Maison Delisle ou encore des objets signés Puiforcat et Saint-Louis. C'est au milieu de ce qui pourrait ressembler à une reconstitution historique de l’entre-deux-guerres qu'Edgar Jayet a présenté Le Collectionneur. Portée par Paragone à l’occasion de Design Miami Paris, la collection prend place dans un décor imaginé comme un hommage libre au pavillon conçu par le décorateur Jacques-Émile Ruhlmann en 1925. Largement inspirée du mouvement Art déco, qui célèbre cette année ses cent ans et auquel la scénographie fait écho, la collection a été imaginée en collaboration avec la Maison Lelièvre. Une association née d'une rencontre début 2024 entre le designer et Emmanuel Lelièvre, directeur de la marque, mais aussi « de l'idée de tisser un lien avec une manufacture comme le faisaient les ensembliers il y a un siècle ». L'occasion de co-construire ce projet dont les textiles ont façonné les contours.

©Oskar Proctor

Un centenaire inspirant

Connu pour son approche « dix-neuviémiste » liée à la compréhension des systèmes constructifs (comme en témoigne la collection Unheimlichkeit présentée fin 2024), Edgar Jayet s'est cette fois-ci attaqué, plus qu’à une technique, à un style. « Je ne crois pas à la création ex nihilo et je ne pense pas que l'on réinvente les choses. Le Collectionneur est davantage un regard de notre époque porté sur un mouvement. Les assemblages ont été réalisés à la main comme en 1925, mais c'est surtout le choix des matérialités, comme le sycomore ou le nickel argenté, et des codes esthétiques propres à l'Art déco, qui connectent mes objets à ce style. » Pour cette nouvelle collection, le designer a imaginé trois typologies d'objets inspirés de l'univers du voyage : une armoire, une méridienne de 1925 millimètres et des malles auxquelles vient s’ajouter un tapis. « L'Art déco s'est exporté dans le monde entier. C'est d'ailleurs ce que l'on a appelé le style paquebot, puisqu'il était associé aux grands transatlantiques pour lesquels Ruhlmann a beaucoup travaillé. C'est d’ailleurs lui qui a créé en 1925 l'Hôtel du Collectionneur. C’était un véritable lieu manifeste de l’Art déco dans lequel tout était sur mesure et très personnalisé. On voulait retrouver ça, mais avec une typologie plus inhabituelle. » Un cheminement qui amène le designer vers « le salon de bain », un espace plus intimiste à la croisée « du boudoir et de la dressing-room », qui donnera son nom à la scénographie de l’exposition : Le Bain du Collectionneur.

©Oskar Proctor

Au bout du fil, le savoir-faire Lelièvre

« Le modus operandi de cette collection ? Le même que Jacques-Émile Ruhlmann à l'époque. Travailler ensemble, avec les meilleurs artisans, pour créer un ensemble qui ait du sens », résume Edgar Jayet. Si la collection a vu le jour en une quinzaine de mois grâce à l’investissement de six partenaires (Les Ateliers de la Chapelle, Jouffre, les Ateliers Fey, Maison Fontaine, Atelier Yszé), spécialisés dans la serrurerie d'art, la gainerie ou encore le travail du laiton, c'est avec la Maison Lelièvre que les contours de la collection ont été tissés. « Tout s'est fait lors d'une rencontre dans le showroom, explique Emmanuel Lelièvre. Je lui ai montré un certain nombre de créations récentes, mais également d'archives Art déco que nous présentions dans le cadre d’une rétrospective en janvier. » Une immersion à l’origine d’un corpus d’étoffes très différentes choisi par Edgar Jayet. Parmi elles, une moire noire synthétique à l'aspect ancien. « C'est un tissu très technique adapté au yachting ou à la restauration, mais qui rappelle très bien les textiles Art déco et c’est ce qui m’a plu », explique le créateur. Un choix sobre, combiné à Rêverie, une réédition ornementale d'une des archives de la marque, et réinterprétée par le designer sur le dos de la malle. « Comme nous n'avions pas le temps de modifier les tissus existants, le petit twist a été d'utiliser Rêverie à l'envers. » Une manière pour le créateur de flouter légèrement le visuel en lui apportant une touche plus contemporaine. Un petit pas de côté dans l'utilisation classique des textiles d'ameublement, dont une gamme en fibres naturelles a également été utilisée. Trois sortes très différentes sur le plan stylistique, mais également technique, « venues conforter l'idée d'un mobilier de voyage ». Le Collectionneur, « ce n'était pas simplement l'idée de faire des pièces historiques visibles dans une galerie, mais de repenser certains codes pour faire de l'usuel », résume Emmanuel Lelièvre. Plus qu'un hommage aux ensembliers de l'Art déco, c'est donc surtout un hommage à l'union des savoir-faire que Le Bain du Collectionneur semble abreuver.

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28/10/2025
EspritContract : chez Neology, la polyvalence comme moteur

Aujourd'hui considéré comme l’un des derniers fabricants de canapés français, l’entreprise corrézienne Neology, qui compte 25 salariés, augmente progressivement sa part de contract. En cause, une évolution du secteur depuis une trentaine d’années.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles.Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Comment le contract structure votre activité et quelles ont été les évolutions de ces dernières années ?

Le contract est une part croissante de notre activité puisqu’il représente 40 %. C’est le double d’il y a cinq ans et cela ne fait qu’augmenter. C’est notamment dû à un contexte global : d’une part, l’écroulement des ventes en direct au profit du marché digital, et d’autre part la fermeture d’un grand nombre d’entreprises, ce qui nous amène à être de plus en plus sollicités. Aujourd’hui, le secteur du canapé français est en voie de disparition. Il a été affaibli dans les années 1990 et au début des années 2000 avec l’arrivée de la concurrence polonaise. Mais le contract a été un atout pour nous, car aucun fabricant à l’étranger n’était intéressé pour réaliser dix pièces sur mesure.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus que trois à réaliser des canapés haut de gamme en France, avec Duvivier Canapés et Ligne Roset. Mais l’avantage que nous avons chez Neology, c’est notre capacité à tout réaliser. À l’origine, nous étions spécialisés dans le cuir, mais aujourd’hui nous faisons également de la menuiserie, de la découpe de revêtement, de la couture et de la tapisserie, du vernissage ou encore de la laque. Bref, nous sommes autonomes et ça, c’est assez rare.

À quel moment ce secteur s’est-il imposé au sein de votre entreprise ?

La marque a aujourd’hui 52 ans. C’est une entreprise qui était à l’origine spécialisée dans les canapés. Entre 2008 et 2009, l’intégralité de notre marché était de la « négoc », c’est-à-dire de la vente directe aux particuliers. Nous étions déjà sollicités sur des marchés contract, mais nous n’avions pas forcément envie de nous aventurer sur ce secteur, car tout fonctionnait correctement. À partir de 2010, nous sommes rentrés dans l’hôtellerie en faisant des canapés pour des lobbies d’accueil, puis nous avons commencé à faire du convertible et donc à rentrer dans les chambres. À partir de là, nous nous sommes diversifiés avec des cabriolets, puis des bridges, des têtes de lit, etc. Et par la suite, nous avons dérivé vers la restauration avec la création de banquettes ou de chaises. Ça a duré plusieurs années jusqu’à ce que l’on se dise, en 2017, que nous étions capables de passer sur du global. L’événement marquant a été la mise en place d’une collaboration avec une entreprise proche de l’usine pour qui on s’est mis à fabriquer.

Hôtel BEST WESTERN PLUS CRYSTAL  - Nancy Architecte Stéphanie Cayet ©Neology

Et comment avez-vous évolué pour répondre aux besoins du contract ?

On est simplement allé chercher des compétences externes sur des chantiers pour apprendre et évoluer. On a aussi intégré à Neology – avec un premier rachat dès 2000 – les savoir-faire d’entreprises qui fermaient, que ce soit dans la relaxation ou dans le convertible par exemple. Mais de toute manière, nous restions quand même dans le même métier. Le contract, il faut surtout voir ça comme du sur-mesure.

Quels sont vos prochains objectifs ?

Début 2026, vous pourrez découvrir sur le site web une nouvelle collection Neology nommée Signature, qui sera présentée en novembre au salon EquipHôtel. Contrairement à la gamme Privilège, que nous commercialisons déjà, celle-ci sera entièrement destinée au contract et notamment au monde de la restauration. Elle regroupera environ 30 chaises et fauteuils contemporains, allant du pouf au bridge en passant par les convertibles. Nous espérons pouvoir la présenter au cours du premier semestre.

Auriez-vous un projet contract significatif du travail de Neology ?

Je garde en mémoire un de nos premiers projets, en 2017, pour l’Hôtel Jardin Le Bréa situé dans le 6ᵉ arrondissement de Paris. Il s’agissait de têtes de lit dessinées par Laurent Magoust. C’était un projet particulièrement exigeant, avec des dessins complexes, qui avait nécessité un travail millimétré de la part de nos artisans, notamment en couture et tapisserie, pour ajuster divers tissus. C’était assez difficile, mais rien de mieux pour appréhender ce qui était une nouvelle activité à l’époque.

Hôtel JARDIN LE BREA  - Paris Architecte Laurent Maugoust ©Neology
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24/10/2025
Scarabei, la nouvelle composition de Giopato & Coombes

La marque italienne Giopato & Coombes dévoile Scarabei, un luminaire en aluminium inspirée de la nature.

C’est une collection à regarder à la lumière de ces inspirations. Imaginée par Cristiana Giopato et Christopher Coombes, fondateurs du studio éponyme, Scarabei pourrait être désignée comme une collection biomimétique. Inspirés « par les processus de propagation visibles dans la nature », les designers ont cherché à traduire les notions « de rythme, de répétition et de variation ». C’est donc en considérant la lumière comme un organisme à part entière qu’ils se sont penchés sur la faune, et plus précisément sur le scarabée, un animal symbolisant souvent la métamorphose et la renaissance. Une inspiration à l’origine des petites cavités rappelant, à certains égards, des chrysalides d’où émergent ces insectes. En résulte une série de luminaires née « d'une étude de la modularité expansive » offrant des compositions en équilibre « entre géométrie et variation structurelle ».

Scarabei ©Giopato & Coombes

Les aspérités d’une technique artisanale

D’abord intéressés par l’idée de propagation, les designers ont commencé « par travailler en deux dimensions, sur papier, et par l'intermédiaire de matériaux physiques tels que les croquis au crayon et à l'encre ». Une phase qui a permis aux premières ébauches d’émerger. Ce n’est que dans un second temps que l’étude des formes a débuté, et ce, de manière empirique. « Nous avons d’abord créé des masses à l’aide de papier aluminium puis d’argile. Nous préférions travailler le matériau physiquement et ensuite passer à sa transformation numérique en le scannant en trois dimensions. » Une méthode de travail qui a poussé les deux designers vers le moulage au sable. Une technique artisanale, réalisée dans une fonderie italienne, permettant de combiner les détails des moules en terre réalisés à la main, et la matérialité brute et authentique de la fonte. Réalisé en aluminium, chaque module est ensuite retravaillé à la main et patiné dans l’un des cinq coloris disponibles (aluminium brut, aluminium poli, noirci, bronzé, blanc minéral). Dotés d’une source lumineuse, les dômes concaves sont ensuite refermés avec une lamelle de verre opalin, laissant passer une lumière homogène et permettant à chacun de révéler les aspérités de son voisin. Une cohabitation rappelant, à la lumière de Scarabei, la force de la composition.

Temps de lecture
22/10/2025
EspritContract : au sein du groupe Mobliberica, on mise sur la diversité

Les marques Musola, Mobliberica et Dressy, spécialisées dans le mobilier outdoor pour la première et l’indoor pour les deux autres, comptent une expérience de plus de 45 ans. Trois marques réunies au sein d’un même groupe qui permet ainsi d’avoir une offre riche et diversifiée, pour s’adapter au mieux à tous les projets. Analyse auprès de José Martinez, export manager chez Mobliberica.

Pour sa troisième édition, EspritContract se tiendra du 15 au 18 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/le-salon/secteurs/secteur-contract.htm

Que représente le secteur contract au sein de votre groupe (produits/projets, ventes...) ?


Mobliberica, la première marque du groupe est née en 1979 et dès ses débuts, la qualité était partie prenante de notre ADN. Cela nous a permis, au cours de ces 46 dernières années, de développer des produits avec des caractéristiques techniques qui les rendent idéal aussi bien pour le canal résidentiel que pour le canal contract, et de nous étendre ensuite à nos autres marques qui sont Musola et Dressy. Le secteur contract a toujours été un domaine d'une grande importance dans l’histoire du groupe, et nous le développons tout particulièrement en ce moment. Cela passe par des collaborations avec designers ainsi qu'avec une équipe interne expérimentée. En résultent ainsi des produits avec un très haut niveau de qualité et de design, développés et fabriqués entièrement au sein de nos usines.

Vous avez également les marques Mobliberica et Dressy dans le groupe. Les projets contract sont-ils connectés entre elles ?


Mobliberica, Musola et Dressy sont trois marques appartenant à la même entreprise, ce qui permet à nos partenaires de mieux comprendre notre offre en différenciant clairement les pièces de mobilier indoor proposées par Mobliberica et Dressy avec l’outdoor à travers Musola. Le fait de proposer des produits pour les différentes zones d’un projet facilite considérablement le travail de nos clients en réduisant le nombre de fournisseurs nécessaires.

Quels changements/évolutions avez-vous observés ces dernières années ?


Les produits contract ne se distinguent plus de ceux produit destinés au résidentiel. C’est donc à nous d’harmoniser et humaniser au maximum les espaces, en les rendant plus confortables et accueillants pour que les produits s’adaptent au mieux aux usages.

Y a-t-il un projet important dont vous aimeriez parler ?


La diversité de notre offre nous permet de participer à des projets très variés, comme le rooftop d’un hôtel sur la Côte d’Azur, un restaurant dans une station de ski dans les Alpes, une bibliothèque à Berlin ou encore des chambres d’un coliving à Paris. Des projets très attractifs au sein desquels la priorité est donnée à la qualité et au design.

Des nouveautés à venir ?


Nous avons un puissant département de développement produit qui nous permet de lancer en permanence des nouveautés intéressantes, en offrant des solutions techniques, des matériaux et des designs pour proposer des solutions innovantes.

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