ZⓈONAMACO, le salon mexicain devient incontournable
ZsONAMACO 2020, Courtesy of ZsONAMACO

ZⓈONAMACO, le salon mexicain devient incontournable

ZⓈONAMACO, plaque tournante de l’art en Amérique Latine, vient de fermer ses portes. Du 9 au 13 février, cet événement qui fait dorénavant partie des incontournables sur la scène mondiale, revenait en force pour sa 18e édition. En reprenant son format quadripartite mêlant antiquités, art contemporain, art moderne, design et photographie, de tous les continents.


Au Centro Citibanamex de la ville de Mexico, ZⓈONAMACO a repris ses quartiers, après plus d’un an d’absence dû à la pandémie. Accueillant plus de 200 galeries et exposants de plus de 25 pays du globe, la foire au logo stylisé de tête de mort, née en 2002, propose aux amateurs, musées, conservateurs, architectes, collectionneurs nationaux et internationaux, le meilleur de l’art contemporain, moderne, comme du design, de la photographie et des antiquités. Pour cette dernière édition, elle a renoué donc avec une formule large et internationale qui avait fait ses preuves avant la crise, abandonnant ainsi la « Zona Maco art Week » qui exhortait, entre le 27 avril et le 2 mai 2021, les galeries locales à proposer des expositions singulières ou en collaboration, au cœur de la gigantesque mégalopole.

Courtesy of ZⓈONAMACO

ZⓈONAMACO : Quatre pour une

Sa spécificité ? Proposer quatre foires en une, à savoir « Zona Maco Arte Contemporaneo », « Zona Maco Disěno », « Zona Maco Salon » et « Zona Maco Foto » -, couplées à des évènements satellites riches, comme son programme de « Conversations » invitant à débattre sur des enjeux d’actualité et la mise en place d’activités parallèles dans nombre d’institutions et galeries de la cité.

Plus important d’entre tous, le secteur général de « Zona Maco Arte Contemporaneo » a abritécette année environ 70 galeries internationales de premier plan proposant des pièces utilisant tous les médiums, aux signatures mondiales. Parmi ces enseignes, l’italienne Continua possédant deux adresses en France, mais aussi Gagosian Gallery, l’américaine aux deux galeries franciliennes, qu’on ne présente plus. Fidèle d‘entre les fidèles, la galerie Mark Hachem, spécialisée dans la scène artistique moderne du monde arabe et dans l’art cinétique est, cette année, la seule frenchy à faire partie de la section générale. En effet, celles de premier plan, comme la Galerie Lelong, présente en 2019, laquelle fut rejointe, en 2020, par Perrotin Gallery, Almine Rech, Galerie italienne, Galerie Opéra, semblent avoir, pour l’heure, déserté le territoire mexicain.

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Nouvelle section née de la fusion de celles « Nuevas Propuestas » et « Foro », « Zona Maco Ejes » accueille environ trente galeries jeunes ou confirmées particulièrement sensibles aux enjeux actuels. En son sein, la franco-péruvienne Younique, connue pour défendre, entre autres, la scène sud-américaine, est revenue pour la seconde fois. Nouvelle exposante, la toute jeune 193 Gallery, dédiée aux scènes contemporaines multiculturelles (Asie du Sud Est, Afrique, Caraïbes, Amérique du Sud, Europe, Océanie), à Paris, y a défendu ses artistes. Cette année encore, sur le stand de galeries hispaniques – dont beaucoup d’Amérique du Sud –, la section intitulée « Zona Maco Sur » met en avant des dialogues entre deux plasticiens, où « l’art, la nature et l’imagination se rencontrent ». Forte d’environ seize enseignes parmi lesquelles Diptych Fine Arts ou encore la prestigieuse Marlborough Gallery, « Arte moderno » célèbre, quant à elle, l’art de la première moitié du XXe siècle.

Courtesy of ZⓈONAMACO
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La French Touch du Design célébrée à Mexico

De son côté, les vingt-cinq galeries de « Zona Maco Disěno », salon actif depuis 2011 et organisé cette année par la commissaire, artiste et designeuse industrielle, Cecilia León de la Barra, proposent des meubles, des bijoux, du textile, des objets décoratifs, mais aussi des éditions limitées et des pièces historiques. Pour sa première participation, le Mobilier national, symbole de l’excellence française depuis le XVIIe siècle, chargé de la conservation et de la restauration des collections nationales, présente « Sur un nuage de Pixels », une installation composée d’un tapis, d’un canapé, de deux fauteuils et d’une table, réalisée par l’artiste français pionnier de l’art virtuel et numérique Miguel Chevalier, et le Studio de design franco-japonais A+A Cooren (Aki et Arnaud Cooren). Une œuvre très métaphorique évoquant « l’explosion quantitative des données numériques obligeant à trouver de nouvelles façons de stocker les données, de voir et d’analyser le monde », et associant donc les nouvelles technologies aux formes épurées du design minimaliste.

''Sur un nuage de Pixels'', de Miguel Chevalier et Studio A+A Cooren @ Thibaut Chapotot

Fabriqué par la manufacture de la Savonnerie, le tapis représente un alphabet épuré et graphique de motifs de pixels noirs, gris et blancs. Le canapé et les deux fauteuils ont été réalisés par l’Atelier de Recherche et de Création (ARC), tapissés par l’atelier de décoration en tapisserie, et recouverts d’une housse en tissu de coton Dedar, imprimé par la société Prelle. Quant à la table basse fabriquée en polyméthacrylate de méthyle (PMAA) par la société Dacryl, en association avec l’ARC, elle est en forme de loupe et teintée et polie.

Photographies et antiquités pour une offre complète

Enfin, les dix galeries latinoaméricaines du « Zona Maco Salon », foire née en 2014 et spécialisée dans l’art avant 1960, comme la quinzaine de « Zona Maco Foto », parmi laquelle les parisiennes Lou & Lou Gallery et Gregory Leroy Photographie, sont venues compléter une offre résolument complète et diversifiée de l’art version 2022. Malgré un contexte mondial encore fébrile par les incertitudes sanitaires et une scène européenne chamboulée par l’arrivée, à l’automne prochain, du mastodonte suisse Art Basel, en pays de Fiac, celle qu’on surnomme, à dessein, l’« Art Basel hispanique » saura, on l’espère, revigorer le marché en ce début d’année. Et attirer à nouveau les visiteurs par la qualité de ses exposants, la pluralité de ses propositions, comme la mise en avant d’une scène locale, riche, bien qu’encore trop confidentielle à l’échelle mondiale.

ZONAMACO, Centro Citibanamex, Av. del Conscripto 311, Lomas de Sotelo, Hipódromo de las Américas, Miguel Hidalgo, 11200, México, Mexique.

www.zsonamaco.com Du 9 au 13 février 2022.

Rédigé par 
Virginie Chuimer-Layen

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25/4/2025
RIET, la seconde collection épurée d’Atome Associés

Seulement quelques mois après la sortie de GETA, sa première collection auto-éditée, l’agence Atome Associés réitère l’expérience avec une seconde série de pièces, intitulée RIET. Une collection largement inspirée du travail du néerlandais Gerrit Rietveld, avec l’envie de proposer un design qui résiste à l’épreuve du temps.

« C’est une collection qui se veut intemporelle, avec des pièces immuables. Dans notre conception, nous sommes très attachés à faire le lien entre tradition et contemporanéité », confie Natacha Froger, fondatrice de l’agence Atome Associés. Habituée de la conception de pièces sur mesure dans le cadre des projets hôteliers menés avec le soutien d'Aurèle Duhart, l’agence — qui avait dans ses tiroirs plus de vingt ans d’esquisses et de dessins de mobilier — a souhaité donner vie à ces projets en se lançant dans l’édition. Après la collection inspirée du Japon, GETA, sortie à la rentrée 2024, Atome Associés présente cette fois une collection aux formes épurées, dont les pièces allient esthétisme et maîtrise des matériaux, notamment le noyer et l’aluminium.

Collection Riet, design : Atomes Associés, auto-édition

Des lignes inspirées par Gerrit Rietveld

Intitulée Riet, cette collection puise son inspiration dans l’œuvre du designer Gerrit Rietveld « Nous sommes partis d’un élément fort : la chaise Zig-Zag, sortie en 1934, tout en nous référant à une intention propre à l’époque, celle du mouvement De Stijl. L’idée était d’intégrer le design dans tous les intérieurs, avec des pièces épurées, conçues avec peu de lignes et peu de gestes, pour les rendre accessibles à tous. » Des objets au design éminemment et volontairement simple, mais mécaniquement complexe. Il a en effet fallu développer une structure interne plus résistante afin d’éviter l’affaissement du bois massif, tout en prenant en compte l’association du métal et du bois — deux matériaux qui n’évoluent pas de la même manière dans le temps.

Collection Riet, design : Atomes Associés, auto-édition

Une collection artisanale et durable

Au départ imaginé comme table basse avec une fonction d’assise pour un projet d’hôtel business, Riet s’est finalement déclinée en six éléments : le tabouret STEL, la table d’appoint HOK, la table d’appoint grand modèle ZIG, la table basse PLAN, la console LIN et le banc BANK. Tous les modèles sont réalisés en noyer américain avec une finition laquée, disponible en quatre coloris : vert, bleu, rouge et noir. Chaque pièce est fabriquée à la main au sein d’ateliers situés au nord du Portugal, une région réputée pour son savoir-faire du bois notamment. Parallèlement à la collection, l’agence s’est associée à l’artiste peintre Bénédicte Gérin pour réaliser des œuvres en connivence directe avec les pièces.

Collection Riet, design : Atomes Associés, auto-édition

Une collection pensée pour durer, conçue dans l’esprit de la devise de l’agence : « de dessin à dessein. » « Les choses sont dessinées avec une intention, dictée par un besoin et une histoire, et non pas de manière purement formelle, car une table reste une table, et une chaise, une chaise. Si l’on reprend l’origine même du mot design, c’est desinare, c’est-à-dire dessiner. Peu de gens le savent, mais quand on le comprend, on saisit que le trait n’est jamais un geste gratuit : il est forcément mûri par un contexte global. Le design, c’est finalement tout ce qui nous entoure », conclut Natacha Froger.

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23/4/2025
Ligne Roset/Cinna : une année 2025 pleine de nouveautés

Après la réhabilitation de son ancienne usine historique et l’ouverture d’une boutique Cinna au cœur de Lyon, le groupe Roset a présenté ses nouveautés 2025 au Palais de Tokyo, début avril. Entre une collection anniversaire pour les 50 ans de Cinna, une collaboration inédite avec la marque de vélos Origine, et l’enrichissement des collections outdoor et indoor, l’année démarre fort pour le groupe !

En janvier, Ligne Roset dévoilait son nouveau showroom de vente ainsi qu’un espace d’exposition au sein de son ancienne usine de Montagnieu, laissée à l’abandon depuis plus de 20 ans après le transfert des ateliers à Briord, à quelques kilomètres de là. La réhabilitation de ces espaces permet d’offrir à la fois un showroom professionnel de 450 m² et un espace outlet de 875 m², ouvert au grand public. Parallèlement, la marque a aménagé un lieu d’exposition dédié à l’évolution de sa production et à ses pièces emblématiques, tant pour Ligne Roset que pour Cinna. Quarante-deux pièces y sont mises en valeur, signées Jean Nouvel, Jean-Charles de Castelbajac, Philippe Starck ou encore Éric Jourdan. « Il nous manquait un lieu dédié à la création. Ce bâtiment permet désormais d’offrir une expérience complète au client », expliquait  notamment Laurent Pointet, directeur commercial France chez Ligne Roset.

Espace d'exposition Ligne Roset au sein du site historique de Montagneux, dans l'Ain © Groupe Roset

Un showroom Cinna à Lyon et une collection anniversaire pour les 50 ans

Inaugurée en juillet 2024, la première boutique physique Cinna a ouvert à Lyon, à deux pas de la place Bellecour. Pensé comme un espace d’inspiration pour les architectes et designers, ce lieu invite à « rêver son intérieur, dans une forme de poésie particulière », racontaient Antoine et Olivier Roset.

Quelques mois plus tard, pour célébrer les 50 ans de Cinna, la marque a présenté sa collection anniversaire au sein de l’installation Onirium, marquant ainsi un nouveau chapitre de design et de créativité. Parmi les nouveautés, on retrouve des rééditions enrichissant la collection consacrée à Pierre Guariche, tels que le bureau Président en noyer et la chaise 289.

Réedition du bureau Président, design : Pierre Garriche © Cinna

D’autres pièces existantes ont été repensées pour offrir un nouveau design, avec des proportions retravaillées alliant confort et esthétique. L’iconique Prado de Christian Werner se dévoile ainsi dans une version encore plus épurée et confortable, tandis que le sofa Uncover de Marie-Christine Dorner s’enrichit de dormeuses droite et gauche, pour encore plus de modularité.

Canapé Prado 2, design : Christian Werner © Cinna

Parmi les nouvelles créations : la table basse Rumaki d’Éric Jourdan, aux lignes arrondies, disponible en chêne blanchi ou frêne noir plaqué, ainsi que Hoggar d’Evangelos Vasileiou, inspirée du massif saharien éponyme. Côté luminaires, Soda Designers (Nasrallah & Horner) et le studio Shulab présentent respectivement la lampe Tilda et la lampe sur pied arquée Niji. Sebastian Herkner signe quant à lui la lampe indoor/outdoor Lambaa, conçue en aluminium laqué résistant aux UV, et pensée pour être facilement transportable. Côté accessoires, Constance Frappoli signe la gamme Convergence, une collection de tapis et coussins aux lignes géométriques et colorées, entièrement tuftée à la main. Marie-Aurore Stiker-Metral dévoile, de son côté le tapis Garcancia, également tufté à la main, en laine de Nouvelle-Zélande, ainsi que deux séries de vases : Purple Rain et Empreintes.

Lampe Lambaa, design : Sebastian Herkner © Cinna

Des nouveautés aussi chez Ligne Roset

Toujours dans le cadre d’Onirium, Ligne Roset a également présenté ses nouveautés 2025, alliant ainsi design, innovation et durabilité. Sebastian Herkner y propose trois nouvelles créations : l’extension de la collection Noka d’une part, avec une méridienne et un canapé, le bahut Scene décliné en deux tailles et multiples configurations, ainsi que la lampe Azores, dont la forme de l’abat-jour évoque les capes traditionnelles des femmes des Açores.

Lampe Azores, Canapé Noka, design : Sebastian Herkner / Table basse Quantique, design : Vincent Tordjman et collection de vases Alba © Ligne Roset

Guillaume Delvigne signe lui aussi de nombreuses nouveautés, dont la lampe Elio, dont l’abat-jour est fait en papier, pour une lumière douce et chaleureuse. Il propose aussi le bout de canapé Fragments, fabriqué avec Istrenn, un composite innovant à base de coquillages recyclés développé par l’entreprise française Malàkio. La table Sillage, réinterprétation de la table Intervalle par le designer, se décline désormais en version compacte et en huit finitions de bois massif, en harmonie avec la chaise Elly, disponible en hêtre ou noyer.

Chaises Elly, design : Guillaume Delvigne © Ligne Roset

Le designer Vincent Tordjman révèle la table basse Quantique, dont un plateau en verre fumé sublime ses pieds modulables en noyer massif. Benjamin Graindorge a imaginé quant à lui la collection de luminaires Nef, comprenant un lampadaire et deux suspensions, et dont les abat-jours en tôle d’acier perforée créent un effet ondulé pour une diffusion douce de la lumière. Toutes ces nouveautés s’accompagnent d’une collection d’accessoires à l’image de la série de miroirs Kiosk de Philippe Nigro, pour un ensemble de pièces complet.

Collection de luminaires Nef, design : Benjamin Graindorge © Ligne Roset

Une collaboration inédite avec Origine

En complément de ses nouveautés mobilier et accessoires, Ligne Roset crée la surprise avec une collaboration originale avec Origine, marque française de vélos. Ensemble, ils ont conçu une édition limitée du vélo de route Fraxion GTR. Une rencontre pour le moins inattendue mais qui n’en demeure pas moins harmonieuse, mariant esthétique, innovation et exigence technique. « Ligne Roset x Origine, c’est avant tout une belle rencontre humaine et une communauté bienveillante de passionnés de création, de design et de vélo », confiaient Olivier et Antoine Roset. Si le Fraxion GTR est un modèle emblématique d’Origine, pensé pour la vitesse et la précision, sa version avec Ligne Roset se distingue par 10 teintes Pantone exclusives appliquées au cadre, aux roues et à la tige de selle, ainsi que par un habillage en cuir raffiné, avec surpiqûres sur rubans de cintre et selles. Origine y garantit les performances techniques, donnant naissance à un vélo à la fois élégant et performant.

Vélo Ligne Roset x Origine © Ligne Roset
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18/4/2025
La Fondation, rénovation hors pair

Brazil, c’est un peu l’esprit qui vous submerge quand vous entrez dans les locaux de La Fondation, 40 rue Legendre à Paris, trois bâtiments réunis par le promoteur immobilier Galia, conçu avec Philippe Chiambarretta Architecture, dans un esprit très Fondation Cartier ou LaFayette Anticipations. La direction artistique du projet a été assurée par Roman & Williams.

Étonnamment, on trouve dans ces 10 500 m2, un hôtel cinq étoiles, un café brasserie, un restaurant bistronomique, un bar en rooftop/terrasse, une piscine semi-olympique, un spa, hammam, sauna, un mur d’escalade de 10 m, un espace d’exposition et d’événement, des jardins suspendus et…des bureaux.

Dix années de travaux

Il a fallu dix années de travaux au Groupe Galia, une entreprise familiale qui restructure les bâtiments obsolètes en hôtels 5 étoiles ou en Auberge de Jeunesse, pour aboutir à ce projet luxueux. En 2012, Galia achète non loin des Batignolles, un ancien parking avec une rampe d’accès reconnaissable entre mille, à l’image de la rampe du Musée du Quai Branly et trois autres bâtiments voisins, avec l’ambition de créer un lieu de vie, un hôtel et des bureaux où l’on puisse vivre « comme à l’hôtel ». L’agence Roman & Williams qui a fait l’Hôtel Le Standard à New-York, un lieu unique, du spa à la petite cuillère, s’est attaché au projet avec l’ambition d’afficher un bilan carbone au plus bas, tout en exposant des œuvres artistiques et en organisant des expositions non-stop sur l’année en particulier dans la rampe.

© Romain Ricard pour la Fondation

L’exercice de la transformation

Philippe Chiambarretta, l’architecte, rapproche son projet de celui d’un cinéma, comme aux Halles, coincé entre la piscine, le spa et les bureaux… un projet très hybride, avec les mêmes services pour tout le monde. « L’exercice de la transformation pour des questions d’environnement, de préservation et de réemploi in situ, c’est l’avenir même de l’architecture, expliquait-il. Même avec un existant très contraint, il est possible d’en révéler le charme et de le rendre plus humain. Pour quiconque habitué à vivre dans des lofts, le Quartier Central des Affaires parisien et sa hauteur sous plafond à 2,70 m peut être très ennuyeux mais c’est un des enjeux de l’architecture de l’avenir : réinventer des usages et travailler avec des architectes d’intérieur pour imaginer un scénario et une mise en scène de terrasses, qui amènent la fraîcheur exigée par la hausse des températures, due au dérèglement climatique. »

© Romain Ricard pour la Fondation

Un lieu exceptionnel

Pour Terlia, l’exploitant, c’est un lieu exceptionnel qui sort de la routine, qui mixe, travail, loisir et bien-être. Les nouveaux locataires - La CCI, Data Brick, le Cabinet Bartle Management et Galia - l’ont bien compris. L’offre en restauration est très présente avec un restaurant en bas, avec un chef Thomas Rossi, un ancien de chez Piège. Au 10ème étage, le rooftop a été aménagé pour des soirées cocktails sur mesure. En sous-sol, à côté de la salle de sport équipée en Technogym, on trouve un coffee shop et un juice bar protéiné.

© Salem Mostefaoui pour PCA

Amélie Maison d’Art a assuré la curation et gère la programmation culturelle à l’année, du DJ set avec un auditorium de 80 places, au décor des espaces communs pour vivre ensemble harmonieusement. C’est un lieu unique pour des clientèles ‘différentes’ parce qu’ici « on prend soin de vous » avec un luxe discret et le sentiment d’hospitalité au sein de tous les espaces se ressent dès le premier pas. À l’Accueil, les 28 plafonniers en laiton et verre ont été soufflé bouche par les verreries de l’île de Bréhat. Le restaurant propose son menu Piège sur des plateaux de table en marbre jaune de Sienne aile d’avion, monté sur des pieds cannelés en chêne et inox poli. Sur les murs, l’œuvre de Vedran Jakšić est composée de 48 panneaux en chêne massif sculptés et teintés à la Lina Bo Bardi. Le bas-relief du bar est signé du même artiste. Ailleurs, l’œil avisé reconnaîtra du LC1 de Charlotte Perriand pour Cassina, des canapés Arflex ou des fauteuils Wittmann. Le comptoir du bar de la Brasserie en étain a été réalisé par les ateliers Etain de Lyon. Du presque local.

© Romain Ricard pour la Fondation

The place to be

Les bureaux ont été livrés en septembre 2024, pour 3 ou 6 ans. La Fondation est une résidence d’esprit(s) libre(s) disponible pour une location de 2, 3, 6, ou 9 ans dans des espaces déjà décorés, de 750 m2 minimum à 5000 m2. Une rénovation de 10500 m2 en totalité avec un hôtel de 3000 m2, avec 58 chambres et 3 suites, et un premier prix à 300€ la nuitée. Les 1500 m2 du toit terrasse et du jardin apportent de la fraîcheur. Les 2000 m2 des espaces sportifs (abonnement à l’année 2700€), et le soin breton Ho Karan (Je t’aime) développé pour le Spa, en font un futur to-be lieu.

© Salem Mostefaoui pour PCA
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4/4/2025
La Kasbah Tamadot, le luxe d'une nuit dans l'Atlas

Créée par Richard Branson, Virgin Limited Edition est une collection d’hôtels aux architectures inscrites dans leurs environnements comptant parmi les plus beaux de la planète.

Après la téléphonie, l'aérospatiale ou encore la musique, Richard Branson s'est lancé depuis plusieurs années dans le secteur de l’hôtellerie de luxe. Comptant neuf établissements, Virgin Limited Edition propose aux clients une expérience de voyage basée sur le bien-être et le dépaysement. Implantés aux quatre coins de la planète, de la Suisse au Kenya en passant par les îles vierges, l’entrepreneur britannique mise sur des lieux atypiques et majestueux où la beauté du paysage souligne l'architecture. Cette dernière, imaginée en cohérence avec la culture locale, offre un voyage sensoriel et visuel. C'est dans cet esprit qu'a été conçue la Kasbah Tamadot, nouvelle adresse de la prestigieuse liste de destination du groupe.

© Virgin Limited Editon

Les mille et une vie

Construite dans les années 1920 comme résidence du gouverneur local, la Kasbah Tamadot est implantée dans le petit village d’Asni, au pied des montagnes de l'Atlas, au Maroc. Ancienne propriété de Luciano Tempo, antiquaire et collectionneur italien, elle est acquise par Richard Branson en 1998. Une transaction qui comprend notamment un entrepôt rempli d'objets d'art, pour certains encore visibles dans le bâtiment. Rénové en profondeur en 2005 par Yvonne Golds de Real Studios, il devient un hôtel où s'entremêlent la douceur de vivre et le caractère historique et mystérieux des kasbah traditionnelles. Lorsqu'en 2023, le séisme frappe le nord du Maroc, le bâtiment est touché, nécessitant une seconde rénovation. C'est à ce moment-là que six riads et un second restaurant, Asayss, sont ajoutés au plan initial ainsi que dix tentes berbères.

© Virgin Limited Editon

Un décor naturel

Voulue en harmonie avec le paysage paisible dans lequel elle s'intègre, la Kasbah Tamadot demeure, malgré ses multiples évolutions et son esprit luxueux, dans l'esprit berbère. Dessiné autour d'un bâtiment central entouré d'escaliers menant à diverses cours et terrasses, le complexe offre une atmosphère reposante et intimiste grâce à ses hautes façades crénelées couleur ocre. Ponctué de patios verdoyants, chaque niveau s'ouvre sur l'extérieur. Conçue par Luciano Tempo, la terrasse de la piscine devenue un lieu de vie central de l'hôtel, offre une vue dégagée sur la chaîne de montagne environnante.

Sous les toits en toiles de tentes imaginés comme un hommage au style de vie ancestral, la décoration intérieure invite au dépaysement. Les objets chinés dans les souks de Marrakech et d'ailleurs et les pièces léguées par l'ancien propriétaire, sont mises en valeur par les travaux d'artisans tisserands locaux visibles dans la plupart des quinze chambres, toutes de couleurs différentes. De quoi se ressourcer pendant quelques jours, à l'écart du tumulte des grandes villes, avant de peut-être prolonger l'expérience à l'autre bout du monde.

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