Savoir-faire

Les artisans de l’atelier Kann Design réunissent leurs savoir-faire afin de produire des meubles et modules sur mesure. Des réalisations dont les matériaux nobles ont pour mission d’embellir ou de redonner vie aux intérieurs.
Une partie de l’activité du collectif Kann Design consiste à produire des meubles sur-mesure, depuis le Liban, pour des projets d’aménagement d’intérieur. Fondé en 1958 à Beit Chabab au nord de Beyrouth, par le père de Houssam Kanaan (fondateur de Kann Design), l’atelier rassemble des artisans indépendants : ébénistes, soudeurs, tapissiers, peintres et canneurs travaillent de concert avec les architectes d’intérieur pour mener à bien des projets comme le restaurant Clover Gordes ou le Chess Hotel.
Le Clover Gordes
Pour réaliser ce restaurant du chef étoilé Jean-François Piège, Kann Design s’associe à l’agence Notoire et offre un mariage entre inspiration parisienne et maison de campagne du Luberon.

À la demande du chef drômois, le restaurant reprend l’essence simple et authentique du Clover, situé dans le 7e arrondissement de Paris : Kann Design reprend les banquettes en cuir, les tables en marbre, les chaises bistrot et y ajoute un vaisselier, pièce unique et centrale du restaurant.
Ces pièces se lient aux murs teintés d’un vert tendre et rappellent les champs d’oliviers, le romarin ou encore la sarriette, apportant une note de douceur à la pièce. À l’ombre de la pergola, au coeur de la Bastide de Gordes, des fauteuils en rotin sont rehaussés de motifs dépareillés, entre les pots d’oliviers et de lavande, comme si l’on venait tout juste de dresser une table dans le jardin. Les couverts et la vaisselle ont été chinés pièce par pièce pour renforcer l’authenticité du lieu.
Clover Gordes
Rue de la Combe, 84220 Gordes


The Chess Hotel
L’hôtel 4 étoiles The Chess prend vie grâce à la collaboration de Kann Design avec l’architecte Pauline D’Hoop. L’atelier libanais réalise un ensemble de meubles et de modules sur-mesure qui amènent chaleur et personnalité à l’hôtel du quartier de l’Opéra, à Paris.

La cannage domine encore ces réalisations : on le retrouve sur les têtes de lits des 50 chambres, les banquettes, certains murs et les miroirs du lobby.
Les tables de marbre viennent compléter le bar dominé par le cuir et le laiton, tandis que le rotin et le velours côtelé apportent élégance et originalité.
The Chess Hotel
6 Rue du Helder, 75009 Paris



Chanel Kapitanj fonde son studio éponyme de design et de ferronnerie en 2017, avec pour mot d’ordre le minimalisme. Une approche de travail qu’elle se réjouissait de présenter au SaloneSatellite – Salone del Mobile Milano 2020, finalement annulé en raison de la crise sanitaire du Covid-19.

Chanel Kapitanj est aujourd’hui métallier soudeur, un métier dont elle est “tombée amoureuse”. Après un master en design industriel, la jeune Belge se lance dans une formation à l’IEPSCF Blegny-Visé de Liège. Elle touche à tous les procédés de la soudure, dont le TIG qui permet “un résultat fin et esthétique”.
La designeuse fonde son studio en 2017 avec la volonté de travailler les matériaux froids et le métal uniquement, car “il permet des combinaisons de possibilités infinies”. Elle concède aussi être attirée par cette matière depuis son enfance. Fille d’un ouvrier fraiseur, elle passait son temps dans l’atelier de celui qui est aujourd’hui son conseiller technique.
La résistance du métal plaît à la jeune femme : “cela me permet d’imaginer des projets fins et moins massifs qu’avec un autre matériau.” Comme en témoigne son étagère Moon qui associe des plateaux de 2 mm d’épaisseur et des montants en tubes de 20 mm de diamètre, “ce qui reste très fin pour une étagère avec une finition zingué bichromaté.”

Les projets de la jeune femme ont un point commun : le minimalisme. Partisane du “less is more”, Chanel Kapitanj s’attache à mettre en évidence les matières métalliques sans surcharger les structures de ses projets. C’est cette vision de l’économie de matière qu’elle souhaitait montrer au SaloneSatellite – Salone del Mobile Milano 2020. Malheureusement elle n’en aura pas l’opportunité. La 11e édition de cet évènement consacré aux designers de moins de 35 ans a dû être annulée à cause de la crise sanitaire qui touche en ce moment l’Europe.
La designer belge comptait présenter trois projets lors du salon milanais. L’étagère Blow joue sur le contraste des matières : la structure est en acier inoxydable soufflé et réfléchissant tandis que les étagères sont en acier inoxydable brut. L’étagère Doll est constituée de deux formes simple en laiton, un cercle et un cône, qui donnent l’illusion de flottement une fois accrochée au mur. Le dernier projet est la Coiffeuse. Définition même du minimalisme elle associe un plateau et un cylindre percé pour y ranger ses accessoires beauté.
Cette opportunité manquée n’arrête pas Chanel Kapitanj, qui travaille actuellement sur son mobilier Pierre d’acier. La gravure confèrera à l’acier de la structure un rendu proche de celui de la pierre.



La Maison Duvivier Canapé diversifie son activité depuis le début du mois d’avril, afin de répondre aux besoins des hôpitaux de la Vienne. Les équipes s’attellent à la fabrication de de matériel de protection pour le personnel soignant.

Réputée depuis 1840 pour ses canapés, fauteuils et son mobilier, la maison française prolonge la chaîne de solidarité qui se met en place afin d’épauler les services hospitaliers de l’Hexagone.
À l’instar des Ateliers Vanderschooten, qui concentrent leur activité sur la fabrication de masques, la Maison Duvivier Canapés met son savoir-faire de couture au service de ces femmes et de ces hommes qui luttent en première ligne contre le Covid-19, en produisant des sur-blouses de protection.
Les équipes de la maison parisienne, sous les directives des fournisseurs et des services sanitaires, s’adonnent à obtenir les matières nécessaires, réaliser les traçages et les tests afin d’automatiser la production le plus rapidement possible.
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Eugénie Crétinon répare les céramiques brisées selon les codes du Kintsugi. Cette technique japonaise qui vise à redonner vie aux objets brisés, met l’accent sur les cassures de l’objet en céramique à l’aide de poudre d’or. La céramiste française présente son travail dans le design lab du magasin Habitat République, jusqu’au 31 décembre prochain.
La créatrice a le Japon dans la peau. Inspirée par son folklore comme en témoigne son tatouage de Totoro, la créature du film d’animation japonais éponyme, la céramiste lance son atelier Tsukumogami en 2017. Dans un premier temps, elle se forme au Kitsungi en autodidacte. Les vidéos et tutoriels disponibles sur internet lui apprennent les rudiments du métier. Puis elle suit un stage d’un mois auprès d’une maître Kitsungi venue de Kyoto, avec l’ambition de maîtriser toutes les facettes de cet art.
La technique de réparation japonaise reste la même, que la création soit d’Eugénie Crétinon ou que l’objet qu’elle répare provient d’un particulier. Les morceaux sont recollés les uns aux autres à l’aide de laque, qui est ensuite saupoudrée d’or.
Au-delà de la céramique, le Kitsungi peut aussi s’appliquer au bois. La céramiste française travaille aujourd’hui sur la restauration de poupées traditionnelles japonaises.
Eugénie Crétinon transmet aussi ses compétences à ceux qui désirent apprendre. Dans les locaux de son atelier de Montreuil, les apprentis découvrent, au-delà de l’artistique, une forme de résilience qui leur permet de dompter leur passé en recollant les morceaux brisés ou de transmettre une histoire personnelle à travers un objet.
Le travail de Kitsungi d’Eugénie Crétinon côtoie ses collections céramiques traditionnelles, en grès moucheté modelé et/ou tourné puis émaillé à la main, au sein de la boutique Habitat République jusqu’au 31 décembre 2019.
Habitat République – 10 place de la République, 75011 Paris
Boutique en ligne – https://www.etsy.com/shop/tsukumogami/

Sylvain Marcoux lançait Maison Marcoux Mexico en octobre 2018. La maison d’édition est le fruit d’une passion profonde de son fondateur pour le Mexique et ses créations. En témoigne la ville de Mexico, qui est un « paradoxe où l’on se croirait parfois au XXIIIe siècle, parfois au Moyen-Âge » confie l’éditeur québécois.
La mission de la Maison Marcoux Mexico est d’amener l’Europe au Mexique en alliant « la créativité européenne et le savoir-faire traditionnel mexicain » explique Sylvain Marcoux.
Pendant une semaine, l’Europe s’immerge dans l’atelier mexicain. Une démarche nécessaire pour l’ancien chargé de relation presse qui souhaite emmener « les designers au-delà de leur savoir-faire industriel ».
Une identité à déterminer
De cette synergie est née la collection « mezcalienne » de Constance Guisset. Révélée lors de la Paris Design Week 2019, la 1re collection de la Maison Marcoux Mexico est un mélange de création contemporaine et d’héritage ancestral.
Bien que la designer française ait fait le choix de « travailler la barro negro, l’argile noire », caractéristique de l’État d’Oaxaca, Sylvain Marcoux prône la diversité des matériaux. Il désire que sa maison d’édition soit perçu autrement qu’ « une simple maison de céramique ».
C’est pourquoi il souhaiterait que la prochaine collection « travaille l’argent ou l’obsidienne ». Malgré tout, il laisse « carte blanche au designer qui accepte le challenge », à condition que le matériau choisi soit façonné par les artisans mexicains.
Une 1re collection en terre noire

Constance Guisset propose 9 pièces en terre noire, fabriquées en collaboration avec les artisans de l’atelier mexicain Coatlicue Artesanias.La collection est composée de 7 vases, tournés à la main, ainsi que d’une table « sombrero » qui rappelle des formes symboliques du pays et d’une carafe « penacho », inspirée des danses locales.Un ensemble de créations utiles pour le particulier qui illustre la vocation de la Maison Marcoux Mexique de « faire des objets, pas du mobilier » insiste son fondateur.Après les vitrines de l’Institut culturel du Mexique, les 7 vases et la carafe « penacho » sont désormais visibles dans la boutique du Musée Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris.