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L’Alufacture présente sa collection de tables SMALL XL réalisée avec le concours du studio C+B Lefebvre pour Rochebobois. Leur fabrication 100% aluminium permet de jouer sur les effets visuels : les pieds brillants contrastent avec l’aspect satiné brossé des plateaux. La géométrie variable de ces tables basses – ronde ou longue – permet de juxtaposer les différents modèles au gré des envies ou des besoins.

C+B Lefebvre produit depuis 20 ans maintenant, aussi bien pour le grand public que les professionnels. Catherine, architecte issue de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble et Bruno, designer passé par l’EnsAD et l’ENSCI-Les Ateliers, mettent leur complémentarité au service d’un design innovant et cohérent. Pour le duo, il s’agit “de définir la meilleure combinaison entre ce que le client souhaite, la volonté et la capacité de l’entreprise tout en anticipant tendances et technologies.”
Récompensé à multiples reprises par leurs pairs – Label VIA, JANUS du Design, Prix de l’innovation de Maison&Objet… – le couple se fait aussi leur voix. Notamment Bruno : l’ancien assistant de Philippe Starck est administrateur depuis 2005 de l’AFD, dont il est aujourd’hui le Vice-Président, et membre de Designers+. Basé en Rhônes-Alpes/Auvergne, ce réseau de professionnels du design vise à structurer et animer la filière en accompagnant ses adhérents et leurs projets dans leur montée en compétence.



Au début du mois d’avril 2020, les entreprises françaises de la Mode & du Luxe se sont engagées à fabriquer les masques et les surblouses nécessaires aux personnels soignants dans leur lutte contre le Covid-19. Le Comité Stratégique de la filière annonçait récemment la création du groupement “Savoir Faire Ensemble” afin de confirmer et coordonner son engagement.
Tribune. “Depuis quatre semaines, à travers la France, nous sommes plus de 830 entreprises de toutes tailles, mobilisées pour un objectif commun : mettre à profit nos outils industriels pour fabriquer ce dont les Français ont cruellement besoin, masques et surblouses.
Pour la majorité d’entre nous, nous n’avions jamais fabriqué ces produits. Pourtant, dès l’annonce du confinement, nous avons eu la volonté de nous investir totalement afin de contribuer à cet effort collectif et spontané. Ce choix, nous l’avons fait en conscience et avec la fierté de rendre service, nous tous, femmes et hommes qui œuvrons au sein de nos entreprises. Sans rien perdre de nos acquis, ni oublier nos clients, nous avons pris le risque de mettre de côté nos habitudes, nos commandes en attente, pour plonger dans l’inconnu en relevant le défi de ces processus de fabrication nouveaux.
Ce mouvement de fond s’est renforcé jour après jour, nos productions se consolident avec déjà plus de 8,7 millions de masques fabriqués. Au-delà d’un indispensable coup de main solidaire, c’est un véritable engagement auquel nous nous tenons : fabriquer des millions de produits pour protéger la population française.
Cet engagement, nous le prenons aussi en pensant à l’avenir.
L’industrie du textile et de l’habillement a perdu un grand nombre d’emplois lors des dernières décennies à la suite de vagues successives de délocalisation. Ancrée dans nos territoires, elle a su conforter son haut niveau de savoir-faire, d’agilité et de créativité. Elle est prête à affronter tous les défis. Aujourd’hui, au-delà du sentiment de se rendre utile face à la crise du COVID-19, c’est la conviction partagée par tous ceux qui oeuvrent courageusement dans les ateliers, dans les entreprises, dans les sites industriels de notre pays.
La mode toujours se réinvente. C’est en s’attachant à ce qu’elle soit durable, innovante et transparente que nous pourrons renforcer notre compétitivité, participer à la relocalisation industrielle et créer des emplois.
C’est pour aujourd’hui et pour demain l’ambitieuse mission que nous nous fixons : SAVOIR FAIRE ENSEMBLE.”

Moins d’un mois après son lancement, les sommes récoltées par l’initiative Design x life avoisinent aujourd’hui les 25 000 euros, pour près de 80 dessins et objets vendus au profit de l’AP-HP. Les ventes continuent jusqu’au 31 mai.
The Art Design Lab organise, depuis le 10 avril 2020, une vente caritative au profit des personnels soignants et des chercheurs du Groupe Hospitalo-Universitaire AP-HP Sorbonne Université. À l’origine de cette initiative se trouvent Sam Baron et Karine Scherrer. Dès le début du confinement, le designer souhaitait montrer le rôle que pouvait avoir le design dans la crise : “il me semblait important de montrer à la société et notamment au personnel médical que notre communauté créative met ses capacités au service des autres, autant au quotidien que dans une situation comme celle que nous vivons.” Très vite, les deux coéquipiers décident de mettre leurs carnets d’adresses en commun et de mobiliser leur communauté face à l’urgence. Constance Guisset, Inga Sempe, Isabelle Daëron, Matali Casset, François Azambourg, Guillaume Delvigne, Formafantasma… Aujourd’hui, ce sont près de 150 designers français et internationaux qui ont répondu à l’appel de solidarité.



Le monde du design s’est mobilisé, chacun à sa façon. Des designers partagent leurs fichiers de création en open source, des écoles mettent à disposition leur parc machines pour la fabrication de visières de protection. La démarche de Sam Baron et Karine Scherrer s’inscrit en complément de ces actions et mises en commun. La galerie parisienne met en vente les dessins, parfois les prototypes, et d’autres objets mis à disposition gratuitement par les designers qui prennent part à Design x life (lire “Design for life”). “Je voulais valoriser le travail de recherche et d’étude qui fait partie intégrante de la démarche de création. Les dessins sont comme des livres ouverts, ils reflètent la personnalité du designer”, explique la fondatrice de l’Art Design Lab. Un lien intime que l’acquéreur pourra proroger, puisque les designers se sont engagés à leurs envoyer les dessins achetés dès la fin du confinement, soit à partir du 11 mai 2020.
25 000 euros déjà récoltés
La fourchette de prix est large, puisque certains dessins se vendent 100 euros, d’autres 1000 euros voire 5 000 euros pour le “Carnet de bord, Confinement 2020” de Ruedi Baur, “une œuvre comme un work in progress dans l’air du temps” selon Karine Scherrer. Bien que la galeriste ait proposé une base de prix – 380 euros pour un dessin au format A4, 480 euros pour un A3 – les designers étaient bel et bien les derniers décisionnaires. “Beaucoup ont choisi de vendre leurs dessins à 100 euros” confie-t-elle, car “il s’agit bien d’une initiative simple et généreuse. Nous voulions la rendre abordable au plus grand nombre avec l’idée centrale du “1 dessin = 1 don”.” Un projet qui, à ce jour, a récolté plus de 25 000 euros.
La totalité des produits de cette vente (hors frais bancaires), qui se poursuit jusqu’au 31 mai 2020, sera reversée à la Fondation de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
En parallèle, il est possible de fair un don direct au fonds d’urgence Covid 19 de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
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Soutien aux designers par des commandes renforcées, nouveaux achats d’œuvres contemporaines intégrées dans les collections, lancement d’une campagne de restauration d’ampleur pour soutenir la filière métiers d’art sur le territoire français, mise en place d’actions pour l’acquisition de matières premières dans des circuits courts… Le Mobilier national débloque une enveloppe exceptionnelle de 500 000 euros pour un plan d’actions d’envergure et conforte son rôle d’acteur de premier plan auprès des créateurs et son attention envers la jeune avant-garde. Sans oublier son rôle citoyen, avec une vente aux enchères au profit du personnel soignant. Un signal fort de cette institution multiséculaire, qui, en ces temps troublés, propose une politique de la demande, un véritable « New Deal »…
Depuis le 17e siècle, leMobilier national assure des missions de conservation et de restauration de ses collections, dont les plus contemporaines ont été créées dans ses ateliers, grâce à la mobilisation de savoir-faire exceptionnels de manufactures de prestige. Depuis deux ans, l’institution multiplie les actions d’ouverture en direction du public et des professionnels, en prenant part à des événements majeurs comme les journées du patrimoine ou la dernière FIAC, en envisageant une première participation à la Milan Design Week, comme une présence à l’Exposition universelle de Dubaï en 2021. Dans cette volonté d’ouverture et d’inscription dans les temps présents, de premières coéditions ont été également développées entre son atelier de recherche et des éditeurs, à l’image de la récente collaboration avec Philippe Nigro et Ligne Roset.Parallèlement, 2019 et 2020 ont vu s’accroître le rythme d’appels à projets auprès de la jeune avant-garde, et des partenariats avec des événements défricheurs de talents comme la DesignParade. Or, en ces temps de crise planétaire, avec près de 500 partenaires – artisans d’art, fabricants, éditeurs, créateurs, architectes d’intérieur… – l’institution est de ce fait au cœur d’un écosystème aujourd’hui particulièrement fragilisé. C’est pourquoi leMobilier national a décidé plus que jamais d’être proactif et engagé auprès des créateurs et débloquer un budget exceptionnel de 500 000 euros pour financer un plan de relance, sous l’impulsion de son directeur Hervé Lemoine : « Le rôle du Mobilier national n’est pas uniquement d’être un Gardien du Temple.(…) Notre institution n’a jamais cessé de se renouveler, et nous devons, plus que jamais, être aux côtés de celles et ceux qui sont mobilisés dans la crise sanitaire ou qui en subissent les conséquences. Alors que nous avons tous été amenés à nous interroger et à nous remettre en question, il nous semble, plus que jamais, que le Mobilier national, les métiers et les valeurs qu’il représente, doit être un acteur de la reconstruction de notre modèle social.»
Plus de 250 000 euros de soutien aux artistes et designers
Le Mobilier national annonce une enveloppe exceptionnelle de 250 000 euros, spécialement affectée pour le soutien à la création et l’enrichissement de ses collections. Dès la fin du confinement, une commission d’acquisition exceptionnelle sera mise en place. Elle aura pour ambition d’acquérir des œuvres d’artistes et de designers de la scène française (cartons de tapisserie, plans et maquettes de projet de design mobilier). Ces œuvres ont vocation à être prototypées au sein de l’Atelier de Recherche et de Création ou tissées dans les manufactures des Gobelins, Beauvais ou de la Savonnerie. Elles intègreront directement dans les collections.
Parallèlement, le Mobilier national annonce débloquer un autre budget pour renforcer l’acquisition directe de créations contemporaines de designers auprès d’éditeurs et de galeries françaises. Ces œuvres viendront elles aussi compléter la collection actuelle de 130 000 pièces. Rappelons que cette collection a vocation a être « vivante », à circuler pour des expositions, aménager des lieux officiels…
Enfin, dans le cadre de son récent programme de coédition (la commercialisation de meubles édités en lien avec l’Atelier de Recherche et de Création), le Mobilier national prévoit le réinvestissement intégral des « royalties » perçus en 2020 lors de ces collaborations, dans des projets en faveur de la jeune garde du design, notamment dans le cadre du « Campus métiers d’art et design, Manufactures des Gobelins, Paris », en lien avec le Rectorat de Paris.Il s’agit pour l’institution de soutenir les initiatives et recherches visant les mutations actuelles et futures des usages.
Plus de 200 000 euros de soutien à la filière Métiers d’art et Artisanat
Le Mobilier national annonce la mise en œuvre exceptionnelle d’un plan de 150 000 euros pour la restauration de pièces de sa collection de mobiliers des années 1930 à 1950. Cette campagne inédite sera confiée aux artisans (ébénistes, menuisiers en siège, tapissiers en siège, doreurs, bronziers, lustriers, horloger, restaurateurs textile…) qui maillent le territoire français. Le Mobilier national double ainsi ses commandes à son réseau de sous-traitants, notamment ceux bénéficiant du dispositif « Maître d’Art » en concertation avec l’Institut National des Métiers d’art. Parallèlement est lancé un premier plan d’action de 50 000 euros pour la relocalisation de l’achat de matières premières et l’aide au développement des circuits courts – la laine, le lin, la soie –, en développant une production de tapisserie et de tapis qui intègre progressivement des laines venant des troupeaux français. Ce plan est le résultat d’une réflexion et de recherches sur le territoire pour identifier, « labelliser » les cheptels correspondant à la qualité recherchée et proposer une alternative à l’importation de ces matières.
Le Mobilier National continue d’être aux côtés des soignants
Après avoir livré près de 8000 masques aux hôpitaux de Paris, Montpellier et Beauvais, le Mobilier national annonce l’organisation d’une vente aux enchères inédite de ses collections sorties du domaine public (l’institution peut en effet « aliéner » du mobilier n’ayant plus de valeur d’usage ni de valeur patrimoniale sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés). Les bénéfices de cette vente seront intégralement reversés à la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France. L’institution peut en effet « aliéner » du mobilier dont la valeur patrimoniale est limitée, sur proposition d’une commission garante de la pertinence des choix opérés. Cette vente exceptionnelle de mobiliers « déclassés » devrait avoir lieu en septembre, lors de la Paris Design Week ou des Journées du patrimoine, précisions qui seront apportées dans les prochaines semaines.

Silvera révèle son protocole de reprise d’activité, qui devrait être lancé le 4 mai 2020. Les showrooms devraient rouvrir le 11 mai, date annoncée du déconfinement.
Le distributeur de mobilier n’a pas attendu qu’Édouard Philippe présente son plan de déconfinement à l’Assemblée nationale, pour préparer sa reprise d’activité. Il a récemment révélé son protocole de “reprise et de continuité de notre activité en toute sécurité”. À partir du 4 mai 2020, l’activité logistique reprendra progressivement afin d’être la plus opérationnelle le 11 mai, date officielle du déconfinement national. Les showrooms devraient rouvrir le même jour.
Ce protocole de reprise d’activité est le fruit d’études et de concertations en interne, et s’appuiera sur un guide de mesures et de préventions sanitaires strict. Parmi les mesures retenues figurent différentes consignes à l’attention des employés de bureau et des employés de dépôt, des règlements relatifs à l’utilisation des espaces communs et des directives pour encadrer les interactions des monteurs livreurs avec les professionnels et les clients lors de la réception, livraison et montage du mobilier.
Un kit sanitaire Covid-19 sera mis à disposition des employés de Silvera, contenant notamment un justificatif de déplacement professionnel, ainsi que des masques FFP1 et des gants jetables, en plus de matériel de désinfection.

Le 13 avril 2020, Emmanuel Macron annonçait que les établissements d’enseignement supérieur ne pourraient rouvrir leurs portes qu’au début de l’été. Une annonce qui a obligé les écoles de design à s’organiser au mieux pour ne pas pénaliser leurs élèves dans l’obtention de leur diplôme.
Les crèches, les établissements scolaires primaires et secondaires français accueilleront progressivement les élèves dès le 11 mai 2020, premier jour de déconfinement. En revanche, les établissements d’enseignement supérieur attendront le début de l’été pour la reprise des cours en présentiel. Cette décision concerne notamment les écoles de design, qui assurent la continuité virtuelle des cursus depuis le 17 mars. Des modalités certes imposées par le gouvernement, mais auxquelles les établissements se sont très vite, et très bien adaptés. “Il a fallu très rapidement développer un plan permettant la continuité de nos enseignements” explique l’administration de l’École de design Nantes Atlantique, “nous n’avons de cesse depuis le début du confinement de veiller à ce que chacun ait le matériel, la connexion, le soutien, la formation nécessaires à ce dispositif d’enseignement à distance.” Même son de cloche chez nos voisins belges, où la suspension des cours est effective depuis le 16 mars. Le CAD (College of Art & Design) et son directeur Éric Maquet font leur possible “pour ne pas trop changer la quantité et la qualité des projets que les étudiants doivent réaliser. Après tout, ces trois ou quatre projets sont leur carte de visite pour décrocher un emploi.”
La visioconférence pour maintenir l’accompagnement des étudiants
Avec la distanciation sociale et le confinement, la visioconférence s’est imposée comme LA solution pour assurer une continuité pédagogique et permettre aux professeurs et étudiants de communiquer. Chaque école décide de la fréquence : à Bruxelles “ils se retrouvent une à deux fois par semaine sur Zoom”, à l’ENSCI-Les Ateliers “trois jours de suivi sont assurés pour soutenir les élèves”. La réduction des échanges ne signifie pas une baisse de la qualité, bien au contraire. Pour Éric Maquet, “ça les pousse à être plus précis et plus concis dans la présentation de leurs projets et de leurs problématiques.”
En plus du contact professeurs-étudiants, ces derniers continuent à communiquer entre eux. Les élèves de l’école Strate Lyon ont reproduit leur campus dans son intégralité sur le jeu Minecraft. “Ils ont construit leur campus virtuel pour se réunir, se l’approprier, mais aussi participer à des cours, fabriquer des projets, exposer leurs travaux, mais également le faire visiter aux futurs inscrits et aux passionnés de design” explique le directeur Guillaume Lom Puech. Cette virtualité ouvre les perspectives puisque les autres écoles du groupe Strate (Paris, Lyon, Singapour et Bangalore) construisent aujourd’hui leur campus sur le même jeu vidéo.
Adapter les projets, la notation et les jurys
La fermeture des établissements d’enseignement supérieur interroge quant à la validation des projets, le passage devant les jurys et l’obtention des diplômes. Autant de questions auxquelles les écoles tentent de répondre.
Les ateliers de projets ont dû être adaptés. Pour les étudiants de la rue St Sabin, la thématique a changé, s’ancrant désormais dans la crise actuelle. Par exemple, l’atelier dirigé par François Azambourg avec Elena Tosi Brandi s’oriente sur le design en temps de crise, tandis que l’atelier de Ionna Vautrin et Nounja Jamil travaille sur l’effet papillon (actions et répercussions) et la mécanique des imaginaires (confinement et voyage). Pour les étudiants belges par contre, la situation “pourrait poser problème” selon le directeur du CAD. “Cela peut-être difficile pour faire les prototypes”, puisqu’ils n’ont pas accès aux matériaux nécessaires pour construire leur banc de musée bimatière (2e année) ou leur lampe (3e année).
Le passage devant un jury est une condition sine qua non pour obtenir son diplôme de designer. Que les élèves se rassurent, ils sont maintenus. Face à la situation, les écoles les ont repoussés. À Nantes, “les deux jurys de diplômes sont programmés à la rentrée, en septembre et en novembre. Si un élève rencontre des difficultés pour trouver un stage, il peut même demander à échanger son passage.” Une solution bienvenue, bien que peu d’étudiants l’ont pour l’instant sollicité. À l’ENSCI, les changements ont plus d’implications. L’administration de l’école a dû reporter “la session de mars 2020 du diplôme de Créateur industriel au mois de juillet, car un seul élève a pu passer devant le jury avant le confinement.” Cela met la session de juillet 2020 en suspens, puisque “les élèves doivent avoir accès aux ateliers et aux machines de l’ENSCI pour préparer leurs projets de diplôme.” De l’autre côté de la frontière, l’administration du CAD attend les modalités de tenue des examens, que la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny doit donner le 27 avril. Dans l’attente d’une décision, “un jury est prévu pour la deuxième quinzaine de juin, mais il se fera sans les jurés invités.”
Les écoles se montrent solidaires
Les gestes de solidarité envers le personnel hospitalier, qui lutte contre la pandémie de Covid-19, se multiplient en France et dans le monde entier. Les écoles de design ont mis leur parc machine à disposition afin de prendre part à cette chaîne solidaire. Les imprimantes 3D de l’école de Design de Nantes Atlantique ont été prêtées et servent en ce moment même à la conception de matériel d’aide à la respiration. Celles de l’ENSCI-Les Ateliers ont été mises à profit de l’Initiative 3D, et ont permis la fabrication de plus de 600 visières de protection, dont 300 à destination l’hôpital Tenon (Paris 20e). À Nantes encore, l’administration a fait don de l’ensemble des masques de ses ateliers au CHU voisin. Elle associe même ses partenaires à la chaîne puisqu’elle “leur a mis notre module de formation au Design Thinking en e-learning, à des conditions tarifaires particulières. La somme récoltée sera entièrement reversée à l’Institut Pasteur.”
L’ENSCI se montre aussi solidaire envers ses étudiants les plus en difficultés. Poursupporter ceux qui sont confinés dans leur appartement parisien, sans revenus, et qui se trouvent dans l’obligation de payer leur loyer, l’école a mis en place une aide monétaire pour les élèves en difficulté, dont le montant n’a pas été dévoilé.
Les écoles de design ont dû se réinventer pour répondre, en un temps record, à la crise sanitaire et ses enjeux. Strate Lyon a même décidé de créer un concours. “Ce concours ouvert a pour but de faire éclore leur créativité en réinventant des dispositifs de robotique sociale afin de venir en aide aux professionnels de santé, aux entreprises et aux communautés dans le besoin” assure Guillaume Lom Puech. Une démarche qui montre que le design, placé au cœur de l’action, devient un outil pour faire face aux situations inhabituelles.

Au programme de la nouvelle collection de Vitra annoncée pour l’automne : une réédition de la Chaise Tout Bois de Jean Prouvé, la chaise Moca de Jasper Morrison et le fauteuil Citizen de Konstantin Grcic et les vases Découpage des frères Bouroullec.
La Chaise Tout Bois de Prouvé rééditée
Conçue en 1941, à travers sa forme, la Chaise Tout Bois exprime l’intention de Prouvé de fournir une solidité supplémentaire au niveau de la transition entre l’assise et le dossier, là où l’anatomie humaine exerce la charge la plus importante. Le profil de la partie arrière du cadre – les pieds arrière et le support du dossier – fait référence à ce transfert de charge et est une caractéristique typique des créations de Prouvé, tant dans le domaine du mobilier que de l’architecture.
Pendant la guerre, Prouvé a créé plusieurs prototypes de cette chaise afin de tester la résistance de sa structure ainsi que les assemblages, la position des pieds et la connexion entre l’assise et le dossier. L’essence choisie était fonction des disponibilités de l’époque. Après la guerre, le chêne était à nouveau disponible en quantité suffisante, et ce siège a finalement été réalisé en chêne et en contreplaqué, et en1947, il est lauréat du concours « Meubles de France ». Plus tard, la Chaise Tout Bois a été remplacée par une version démontable en métal et en bois qui a fait place au modèle n°305, associant également un piètement métallique avec une assise et un dossier en bois – connu aujourd’hui sous le nom de Chaise Standard.
La réédition proposée par Vitra correspond à l’une des variantes de la création de Jean Prouvé de 1941, dont la construction ne nécessite aucune vis. La hauteur et la géométrie de l’assise sont les mêmes que celles de la chaise Standard et répondent donc aux normes et exigences actuelles. L’aspect et le toucher chaud du bois offrent un contraste intéressant avec la conception structurelle pratique, typique de l’approche fonctionnelle de Prouvé. En chêne clair ou en chêne teinté foncé, l’assise sera disponible cet été.
Fauteuil Citizen de Konstantin Grcic
La nouvelle collection Vitra comprend aussi le fauteuil Citizen conçu par Konstantin GRCIC, remarquable par son esthétique et son ergonomie : l’assise est suspendue à trois câbles offrant un agréable mouvement de balancement, tandis que le dossier est solidement fixé au cadre en acier. Cette expérience d’assise dynamique est soulignée par l’effet d’enfoncement du cadre en porte-à-faux monté sur un piètement pivotant. Citizen se caractérise par son cadre en tube d’acier qui définit la structure et la forme de la chaise, ainsi que par le coussin d’assise librement suspendu, semblant flotter au-dessus du piètement. Alors que l’assise et le dossier sont rembourrés, la structure et le cadre métallique sont délibérément laissés visibles.

La chaise Moca de Jasper Morrison
Par sa sobriété et ses lignes intemporelles, le siège Moca est une expression de la philosophie de design « super normal » du designer britannique Jasper Morrison. Le piètement est composé de deux arcs en acier tubulaire – l’un formant les pieds avant et le support du dossier, l’autre constituant les pieds arrière. Deux coques en contreplaqué revêtu de placage sont montées sur les éléments du piètement, formant une assise et un dossier confortables aux formes anatomiques. La conception du protecteur d’empilage fixé entre l’assise et le dossier assure une protection optimale de la surface plaquée. Les coques de Moca sont en chêne plaqué naturel ou foncé et le piètement est disponible en version chromée ou avec une finition émaillée mate très robuste, formée d’un revêtement en poudre.

Les Vases Découpage de E. et R. Bouroullec
Ils avaient fait l’objet d’une sublime scénographie lors de l’édition 2019 de Milan. Les vases Découpage consistent chacun en une combinaison d’un récipient cylindrique coulé et d’un ensemble de plaques et de barres abstraites en argile qui peuvent être fixées ou placées à l’intérieur du vase. Tous les éléments présentent une apparence artisanale distincte et sont disponibles dans une variété de couleurs – ensemble, ils créent des compositions poétiques dont l’aspect diffère sous tous les angles : fantaisiste, ironique, insolite, vivant. « Les arrangements forment un équilibre fragile, car les couleurs et les couches contrastantes convergent pour créer une nouvelle harmonie », explique Ronan Bouroullec.

Destiné aux étudiants du monde entier, l’appel à projets du Global Grad Show, pour aider à résoudre les problèmes collatéraux liés au Covid-19, est désormais terminé. Zoom sur quelques-uns des projets soumis à l’incubateur émirati.
Le Global Grad Show lançait, début avril, un appel à candidatures à la communauté internationale afin de résoudre les problèmes collatéraux liés à la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement (quarantaine à domicile, décontamination des zones publiques ou question des dépistages des patients etc.). Quelques 400 projets provenant de 125 universités réparties dans 40 pays, et relevant de la conception, des sciences, des technologies et de l’ingénierie ont été retenus. Les propositions ont été sélectionnées par une équipe de professionnels de la santé et de spécialistes de l’innovation, qui soutiendra ensuite leur développement.
Organisé en partenariat avec l’Investment Corporation of Dubaï (ICD), et financé par A.R.M Holding et Dubaï Culture, le Global Grad Show commanditera chaque projet retenu par le biais de prototypes et d’essais. Les étudiants séléctionnés verront leurs frais de scolarité pris en charge par l’initiative à but non-lucratif, et les départements ou professeurs concernés se verront remettre une bourse équivalente.
Être protégé dans toutes les situations

Le personnel soignant, qui se trouve en première ligne dans le combat contre le coronavirus Covid-19, fait face à une pénurie de matériel de protection. Afin d’y remédier, l’étudiante de la Rhode Island School of Design (États-Unis) Elena Huang propose “Personal Protection Equipment”. Ce réseau intégré de production et de consommation de fournitures de qualité médicale permettrait de lier scientifiques, ingénieurs et designers afin de coordonner la demande et la distribution d’équipements de protection individuelle essentiels en cas d’urgence.
Le Covid-19 en France a fait près de 20 000 morts. Au pic de l’épidémie, les hôpitaux et EPHAD du onde entier ont dû interdire aux familles des malades une ultime visite. Une situation à laquelle Maria José Alvarez Estrada et Héctor Mendoza Alvizo du Tecnológico de Monterrey (Mexique) ont réfléchi. Les deux étudiants en design imaginent “The Farewell Suit”, une combinaison de protection conforme aux normes sanitaires des hôpitaux, pour permettre aux membres de la famille des patients mourants de leur dire au revoir, de la manière la plus humaine possible.
Lauren Mioyko envisage le pire. L’étudiante de la Rochester Institute of Technology (États-Unis) imagine une combinaison d’un seul tenant, pour permettre d’aller et venir “normalement” en cas de pandémie prolongée. “Earth Suit” est une véritable armure : composée d’un casque intégré, elle couvre la totalité du corps. Cela évite que des gouttelettes de matière infectée soient projetées sur les cheveux ou les vêtements, et qu’elle soient ensuite transportées jusqu’au domicile.
Désinfecter les zones publiques

Les gestes barrières sont des recommandations mises en place afin de se protéger et de protéger les autres contre le Covid-19. Parmi elles, se laver les mains régulièrement. Ce geste paraît anodin pour la majorité de la population, mais il se révèle compliqué voire impossible pour certains. Avec “SOAP”, les deux étudiants de l’Universidad Nacional del Litoral (Argentine) Milagros Trucco et Jorge Giovino offrent une solution aux sans-abris qui n’ont pas accès aux articles d’hygiène de base : ce simple récipient à savon se connecte à toute source d’eau disponible dans l’espace public. Sa conception open source permet même à toute personne disposant d’une imprimante 3D de le fabriquer et de l’installer.
Lorsque viendra le déconfinement, la vie professionnelle redémarrera progressivement. Les salariés retrouveront le chemin des bureaux et avec ça, des ascenceurs. Cet espace restreint est un vrai nid à germe, notamment le panneau de boutons. Une équipe d’étudiants en tech et en design de la Singapore University of Technology and Design (Singapour) créent un robot de nettoyage aseptiseur, baptisé “Clean it Clean”. Dès qu’un utilisateur aura choisi son étage à l’aide d’un bouton, le robot s’activera automatiquement sur son cadre coulissant, grâce à des capteurs de mouvement.
Aider les personnes isolées et démunies

Il est difficile de gérer la pandémie surtout dans les régions reculées et pauvres du globe, comme le désert péruvien. Le collectif local Social Chain entend combattre ce fléau avec “Qenqo”. Cette borne mobile leur permet d’éduquer ces populations sur les geste d’hygiène de base, et leur donne accès à de l’eau potable et propre à la consommation.
Les personnages âgées atteintes de démence sont plus susceptibles d’être touchées par la solitude, l’isolement et la dépression. Une situation qui est exacerbée par le confinement actuel, qui les coupe de tout contact avec l’extérieur. Taylor Greenberg Goldy, diplômé d’Harvard Design Engineering, développe “Gem” afin de lutter contre ce phénomène. Cet outil permet aux soignants, mais aussi aux familles, d’apprendre des thérapies cognitives en rapport avec les personnes âgées atteintes de démence – via la téléthérapie. Les activités sont conçues pour utiliser des méthodes scientifiquement prouvées pour réduire le déclin de la démence tout en favorisant une interaction optimale.
Rendre le confinement amusant

Le confinement est une période difficile pour tous, y compris les enfants. Isolés de leurs camarades de classe, ils sont obligés d’évoluer dans des espaces restreints, sans possibilité de dépenser leur énergie. Afin de divertir les plus jeunes, tout en les éduquant, Marie Cadoret propose “Early Learning”. L’étudiante de l’École Boulle (France) a imaginé quatre outils pédagogiques leur permettant d’explorer l’espace, les couleurs et les textures.
Pour les adultes, le confinement implique l’arrêt temporaire des sorties en restaurants ou en bar. L’industrie de la restauration et du divertissement est l’une des plus durement touchées. Un quatuor d’ingénieurs italiens propose un soutien en réalité virtuelle avec “Virtual Bar”. Les visiteurs virtuels peuvent entrer, rencontrer des amis et interagir avec de nouvelles personnes dans les bars partenaires. Ces derniers peuvent générer des revenus pour leur présence virtuelle, en livrant des plats commandés en ligne ou en vendant des billets d’entrée.

Ligne Roset collabore pour la première fois avec les designers Pieter Maes, Ramy Fischler et Sebastian Herkner dans le cadre de sa nouvelle collection 2020.

Pieter Maes signe le tabouret Monolog. Le designer hollandais, qui a installé son studio à Paris en 2017, est un fervent défenseur de l’intemporalité et des formes pures. Ses créations puisent dans l’art primitif et les formes d’arts inconnus de notre histoire. Pour Monolog, il s’inspire des civilisations néolithiques et propose un tabouret en frêne massif teinté noir, à la forme brute et inédite.

Ligne Roset et le designer de l’année 2018 de Maison&Objet Ramy Fischler donnent naissance au Valmy. Ce fauteuil-bridge est l’incarnation même du travail du jeune belge : un produit qui met à distance entre l’histoire, l’espace et le mobilier puisqu’il associe l’élégance des formes du XXe siècle et la sobriété des couleurs du XXIe siècle. Sa structure en fils d’acier surmoulés de mousse injectée et les deux piètement en hêtre massif (teinté anthracite, vernis naturel) ou métal laqué noir permettent au Valmy de s’adapter à tout type de contextes, de couleurs et de matières.


Sebastian Herkner mélange l’artisanat traditionnel, presque oublié, et les nouvelles technologies afin de mettre en valeur les matières et attirer l’œil sur les détails subtils. Un style que le designer de l’année 2019 de Maison&Objet applique sur Lewa. Cette table basse, en frêne et céramique, est inspirée des orgues basaltiques. Chaque composante possède une forme unique et leur assemblage rappelle ce superpositionnement de prismes régulier et asymétriques, fruit de la solidification et de la contraction thermique des coulées de magma.
Le designer allemand imagine aussi Taru, un canapé qui met en avant le savoir-faire artisanal de Ligne Roset et fait appel aux sens. Les matériaux et les couleurs sont mélangées : la pièce est entièrement en mousse, équipée d’un empiètement entièrement tapissé et d’une assise au dossier bi-matières. Le coussin et le pouf, identique à l’empiètement, viennent accentuer le confort du modèle.
Dimensions :
Table basse : L. 107, 6 x L. 72 x H. 34 cm
Table d’appoint : L. 51,3 x L. 38,5 x H. 46,7 cm
Grand canapé : H. 73 x P. 92 x L. 222 x H. assise 43 cm
Méridienne : H. 73 x P. 92 x L. 172 x H. assise 43 cm
Pouf : H. 41 x P. 56 x L. 68 x H. assise 41 cm







Chanel Kapitanj fonde son studio éponyme de design et de ferronnerie en 2017, avec pour mot d’ordre le minimalisme. Une approche de travail qu’elle se réjouissait de présenter au SaloneSatellite – Salone del Mobile Milano 2020, finalement annulé en raison de la crise sanitaire du Covid-19.

Chanel Kapitanj est aujourd’hui métallier soudeur, un métier dont elle est “tombée amoureuse”. Après un master en design industriel, la jeune Belge se lance dans une formation à l’IEPSCF Blegny-Visé de Liège. Elle touche à tous les procédés de la soudure, dont le TIG qui permet “un résultat fin et esthétique”.
La designeuse fonde son studio en 2017 avec la volonté de travailler les matériaux froids et le métal uniquement, car “il permet des combinaisons de possibilités infinies”. Elle concède aussi être attirée par cette matière depuis son enfance. Fille d’un ouvrier fraiseur, elle passait son temps dans l’atelier de celui qui est aujourd’hui son conseiller technique.
La résistance du métal plaît à la jeune femme : “cela me permet d’imaginer des projets fins et moins massifs qu’avec un autre matériau.” Comme en témoigne son étagère Moon qui associe des plateaux de 2 mm d’épaisseur et des montants en tubes de 20 mm de diamètre, “ce qui reste très fin pour une étagère avec une finition zingué bichromaté.”

Les projets de la jeune femme ont un point commun : le minimalisme. Partisane du “less is more”, Chanel Kapitanj s’attache à mettre en évidence les matières métalliques sans surcharger les structures de ses projets. C’est cette vision de l’économie de matière qu’elle souhaitait montrer au SaloneSatellite – Salone del Mobile Milano 2020. Malheureusement elle n’en aura pas l’opportunité. La 11e édition de cet évènement consacré aux designers de moins de 35 ans a dû être annulée à cause de la crise sanitaire qui touche en ce moment l’Europe.
La designer belge comptait présenter trois projets lors du salon milanais. L’étagère Blow joue sur le contraste des matières : la structure est en acier inoxydable soufflé et réfléchissant tandis que les étagères sont en acier inoxydable brut. L’étagère Doll est constituée de deux formes simple en laiton, un cercle et un cône, qui donnent l’illusion de flottement une fois accrochée au mur. Le dernier projet est la Coiffeuse. Définition même du minimalisme elle associe un plateau et un cylindre percé pour y ranger ses accessoires beauté.
Cette opportunité manquée n’arrête pas Chanel Kapitanj, qui travaille actuellement sur son mobilier Pierre d’acier. La gravure confèrera à l’acier de la structure un rendu proche de celui de la pierre.



Face à la pénurie de matériels pour les soignants, les designers et communautés de makers se mobilisent pour partager leurs fichiers, organiser des productions locales d’appoint, voire déclencher des reconversions de production. Et de jour en jour, l’organisation s’améliore, et les initiatives pour centraliser ces données, faire le lien entre l’offre et la demande se multiplient.
Parmi les pénuries auxquelles font face les hôpitaux et dans son ensemble le secteur de la santé, les besoins recensés portent notamment sur les gants jetables, masques, combinaisons jetables, sur-chaussures jetables, visières de protection. Que ce soit par des proches, des connaissances ou des besoins locaux, les designers et makers ont tout de suite été sollicités par les soignants pour des productions locales.
Partage de fichiers impression 3D
Dès le 2e jour du confinement, le Tchèque Joseph Prusa publiait tout de suite sur les réseaux sociaux un fichier pour une impression de visière en 3D : améliorée au fil des reprises, aujourd’hui circule la version 17 de ce modèle. Très vite les communautés de design s’impliquent de tous côtés pour que, partout en France, ceux qui possèdent des imprimantes 3D, produisent et livrent des lots aux établissements de santé, et aux personnels soignants en libéral, aux Ephad. Et les réseaux sociaux accélèrent le mouvement : les makers 3D s’organisent au sein des groupes Facebook Visières Solidaires.
4000 makers 3D ont aussi rejoint le site de mise en relation de la YouTubeuse Heliox . Des plateformes sont créées pour mettre en contact les appels à matériels et les concepteurs. Le site www.covid3d.fr met ainsi en relation des professionnels au contact du public et des bénévoles ( “j’ai besoin de matériel de protection”/ “je veux fabriquer du matériel de protection”/ “je veux offrir des matières premières”).
De son côté, une plateforme de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) transmet aux professionnels via la plateforme Covid3D.org les besoins urgents , informe sur les groupes de travail, les études pour les solutions standards, les validations… Ainsi, la salle capitulaire de l’Abbaye de Port-Royal vient d’accueillir 60 imprimantes Stratasys, installée avec Bone3D, CADVision et les équipes de l’hôpital Cochin. Ce parc de machines 3D professionnelles va pouvoir répondre à une production gros volume à la demande.

L’objectif est de mettre en place des chaînes de production organisées grâce aux moyens recensés, tout en procédant éventuellement à des adaptations pointées par un “bureau d’études d’urgence” mis en place. Comme ils le précisent, “nous avons à disposition des installations de 3500m² en Île-de-France et nous avons également la chance d’avoir des bénévoles sur place pouvant assurer la réception des pièces, l’assemblage et la distribution des produits. »
On notera aussi l’initiative d’étudiants ingénieurs et jeunes diplômés de dernières promotions de Supméca qui ont monté la plateforme Iniative 3D. Ils se présentent comme “un réseau inédit de moyens de fabrication additive mobilisant des particuliers, des fablabs, des universités, des professionnels, des grands groupes industriels.”
Production industrielle
Parallèlement à ces productions de matériels, des recherches aussi sont en cours pour la fabrication de dispositif de respiration artificielle. Antoine Berr a ainsi travaillé avec des ingénieurs et des médecins pour concevoir le MUR ( Minimal Universal Respirator), et partage le fruit de ce travail sur un site régulièrement mis à jour. Autre exemple, Makers for life (un collectif nantais) travaille actuellement à la conception d’un appareil respiratoire open source industrialisable.
De toute part, les initiatives fleurissent, en appui à ces réseaux, il faut tenir compte des usines, des entreprises, qui reconvertissent leur activité : ici, ce sont des ouvrières du textile qui viennent en appui à la production de masques ou des groupes de cosmétiques qui produisent du gel hydroalcoolique ; là, c’est une entreprise qui va suivre les initiatives d’un designer de son équipe, et reconvertir sa production pour fabriquer des visières de protection pour les soignants en impression 3D, en injection ou par découpe laser sur la base de fichiers partagés. Ainsi, le vivier de créateurs, de fabricants est là, pour le passage en production, les demandes de matériaux sont importantes, par exemple pour des visières depuis les feuilles plastiques d’intercalaires aux feuilles de PVC pour les productions industrielles.
Centraliser les informations pour mieux les partager
Pionnière parmi les makers, Mathilde Berchon a récemment créé son agence FuturFab, autour de l’exploration de la fabrication numérique, de l’économie circulaire et du mouvement maker. Sur les réseaux sociaux, elle constate très rapidement le foisonnement d’initiatives, mais aussi le manque de centralisation de l’information pour faire le lien entre des entreprises d’impression 3D, les acteurs de la santé, les designers et les makers. Elle met ainsi en place une liste ouverte, qui recense les entreprises, les initiatives en cours, les particuliers. Ouverte à tous, cette liste , complétée en permanence, est un outil précieux pour le partage d’informations, d’expériences (voir la liste ici). Elle vient habilement compléter toutes les démarches d’entraide actuelles.
Des exemples de fichiers mis en partage
L’agence de design Millimètres met à disposition une monture de visière particulièrement économe en plastique : cela réduit fortement le temps d’impression. Par ailleurs, ce modèle s’imprime par empilement, cela veut dire que sur la surface du plateau d’impression il est possible d’imprimer plusieurs dizaine d’exemplaire en une seule fois et de ce fait de lancer des impression en petites séries (retrouvez les éléments et une vidéo ici).

La Maison Duvivier Canapé diversifie son activité depuis le début du mois d’avril, afin de répondre aux besoins des hôpitaux de la Vienne. Les équipes s’attellent à la fabrication de de matériel de protection pour le personnel soignant.

Réputée depuis 1840 pour ses canapés, fauteuils et son mobilier, la maison française prolonge la chaîne de solidarité qui se met en place afin d’épauler les services hospitaliers de l’Hexagone.
À l’instar des Ateliers Vanderschooten, qui concentrent leur activité sur la fabrication de masques, la Maison Duvivier Canapés met son savoir-faire de couture au service de ces femmes et de ces hommes qui luttent en première ligne contre le Covid-19, en produisant des sur-blouses de protection.
Les équipes de la maison parisienne, sous les directives des fournisseurs et des services sanitaires, s’adonnent à obtenir les matières nécessaires, réaliser les traçages et les tests afin d’automatiser la production le plus rapidement possible.

Le 3 avril dernier, l’Alliance France Design (AFD) présentait la première analyse de son sondage “L’impact du Covid-19 sur l’activité des designers” au Ministère de la Culture. Un questionnaire qui met en lumière les difficultés rencontrées par la profession depuis l’apparition de l’épidémie en France, et son incompréhension des mesures annoncées par le gouvernement.
Tout est allé très vite. En quelques jours à peine, les entreprises françaises de tous secteurs ont dû stopper partiellement leur activité, pour les plus chanceuses, et jusqu’à nouvel ordre. Cette situation met en exergue le manque de préparation face à cette crise sanitaire. La conjoncture est particulièrement difficile pour les designers, notamment fragilisés par les annulations ou les reports de projets et les impayés de leurs clients.

Le gouvernement, dans un communiqué en date du 27 mars 2020, a mis en place un certain nombre de mesures d’urgence pour venir en aide à ce secteur d’activité paupérisé : les designers ayant répondu au sondage se préparent à perdre entre 10 et 60% de leur chiffre d’affaires (CA). Des mesures intéressantes, bien qu’elles ne soient pas forcément adaptées à la réalité, comme le montre le décryptage de François Caspar, président de l’AFD.
Cinq mesures présentées par le ministère de la Culture
Les mesures sont bel et bien des mesures d’urgence pour répondre à une situation critique. La rue de Valois a donc annoncé le report des loyers et des frais d’énergie (eau, électricité et gaz) à ceux qui en font la demande. Pour les plus précaires, qui ne peuvent les payer, le ministère assure qu’aucune pénalité, suspension ou interruption de ces fournitures ne sera effectuée. Les dépenses contraintes, comme les factures de télévision, de téléphone et d’internet pourront aussi être reportées.
Le cabinet de Frank Riester annonce que les designers pourront bénéficier d’une aide de 1500 euros, versée par la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), issue du fonds de solidarité d’un milliard d’euros mis en place par le gouvernement. Du moins les professionnels qui ont le statut d’artistes-auteurs. Et c’est bien là que le bât blesse pour François Caspar, designer et président de l’AFD : “le ministère comprend bien que ça peut être l’hécatombe, mais les mesures sont très mal adaptées aux indépendants.” Le sondage réalisé par le syndicat révèle une réalité tout autre. Les designers sont majoritairement des professionnels qui possèdent le statut d’indépendants (70% des répondants au 30 mars 2020) “qui leur assure une multidisciplinarité, qui est l’essence même du design”. Les professionnels risquent tout simplement de ne pas y être éligibles. Si par chance, ils le sont, le calcul même du montant n’est pas adapté à la réalité. Basée sur le CA du mois de mars 2019, elle ne prend pas en compte les onze autres mois de l’année. “On demande à ce qu’elle soit basée sur un douzième des revenus globaux de l’année. Parce qu’aujourd’hui, elle ne prend pas en compte les bénéfices or, certains vont faire 70% de bénéfices, d’autres 40%. Ça peut marcher pour de très grandes entreprises, mais pas pour les indépendants” déplore le président de l’AFD.
Voilà deux semaines que les mesures du gouvernement français ont été mises en place. À mesure que la situation évolue, François Caspar observe minutieusement comment s’organise les pays voisins. En plus d’être président, il s’occupe des relations internationales de l’AFD: “les indépendants allemands en difficulté touchent une aide de 5 000 euros, entre trois et cinq jours après en avoir fait la demande !” Outre-Rhin, l’aide d’urgence est une subvention unique à destination des travailleurs indépendants. Elle sert à garantir l’existence économique des entreprises. D’un montant allant de 9 000 à 15 000 euros, elle est versée par les différents Länder (états fédérés d’Allemagne). Ces aides sont intéressantes, “car elles vont immédiatement repasser dans l’économie réelle, pour acheter à manger tout simplement.”
Des mesures au long terme
François Caspar pense qu’il faut en profiter pour envisager le long terme et à “préparer les prochaines pandémies.” Certaines directives émises par le gouvernement suivent ce chemin. L’échelonnement de la TVA, des charges sociales et fiscales par exemple. Les prêts de trésorerie, avec la garantie de l’État aussi. Ce sont des pistes qui sont intéressantes, mais encore une fois un peu loin de la réalité. Les sommes avancées devraient être colossales. Le prêt, à taux 0, devrait couvrir les charges de l’année précédente et éponger l’année quasi blanche que sera 2020 selon le président de l’AFD : “aujourd’hui, les revenus médians de la profession sont de 20 400 euros, ce qui représente un CA d’environ 32 000 euros. Ce sont des revenus qui ont une grande difficulté à épargner dans notre profession. Ce qui fait qu’en 2020, un designer devra payer 8 000 à 10 000 euros de charges sociales et fixes. Il faudrait donc que le prêt accordé soit d’un montant de 40 000 à 50 000 euros pour que le bénéficiaire puisse vivre décemment.” Même remboursable en cinq ans, cela semble peu viable. C’est pour cela que l’AFD prône le système de don : “ça permet de réinjecter l’argent tout de suite, ça permet au bénéficiaire de ne pas trop s’endetter et de survivre et d’éponger trois quarts d’une année avec une absence de revenus.”
Les mesures mises en place par le ministère de la Culture sont donc intéressantes, mais doivent être plus adaptées à la réalité française du design. François Caspar attend un retour des équipes de Frank Riester afin de pouvoir travailler de concert et proposer “un plan opérationnel, qui aide réellement.” La première analyse du sondage avait pour but d’interpeller rapidement le ministère sur les réponses et inquiétudes des 220 designers. Une deuxième analyse, plus détaillée et plus aboutie, est prévue “prévue pour la mi-avril normalement” annonce le président de l’AFD. Ce qui est déjà sûr, “c’est que les conclusions seront plus alarmistes”, car d’autres difficultés émergent dans le quotidien comme le télétravail et la gestion du foyer dans le même temps.

Lafuma Mobilier s’insère à la chaîne de solidarité envers le personnel hospitalier lyonnais qui lutte face au Covid-19. Le fabricant français de mobilier a fait don de centaines de fauteuils Relax, une assise iconique de la marque.
Relax est l’un des fauteuils de Lafuma Mobilier les plus iconiques : ce transat dédié à la relaxation sert aussi bien de chaises longues à l’extérieur que de fauteuil de détente à l’intérieur. Compte tenu de son ergonomie, il est depuis plusieurs années utilisées dans des unités de soins, notamment pour la détente complète obtenue avec la position zéro gravité. En cette période de crise sanitaire, Lafuma Mobilier a décidé de soutenir à sa façon le personnel soignant.

La première action s’est tenue le 23 mars dernier. En lien avec la Fondation des Hôpitaux de France, Lafuma Mobilier a fait don de 125 fauteuils Relax à quatre hôpitaux de la région lyonnaise. Une action réitérée la semaine suivante pour les hôpitaux de Montélimar et de Grenoble.
“Il nous a semblé naturel de participer et que cela avait du sens pour l’entreprise et l’ensemble de ses salariés puisque nous produisons chaque jour des fauteuils pour des usages professionnels comme la santé ” assure le directeur général de Lafuma Mobilier Arnaud Du Mesnil. Le fauteuil Relax est conçu pour le repos en milieu hospitalier : le matelas est imperméable pour lutter contre les bactéries et classé non-feu.
Le fabricant français a aussi livré des fauteuils Relax Vital. Équipé de la position Zéro Gravité, il permettra au personnel soignant du CHU Saint-Pierre de Bruxelles (Belgique) et de l’hôpital de Lucerne (Suisse) de bénéficier d’une récupération optimale.

Compte tenu de la crise sanitaire actuelle, l’organisation du concours Le Groupe de Gainerie 91 a reconsidéré le rétroplanning de cette 7e édition de son Concours Design. Les candidats ont jusqu’au 30 avril 2020 pour soumettre leur dossier aux professionnels du luxe, et tenter de remporter l’un des trois prix mis à disposition.
Depuis 1967, le Groupe Gainerie 91 fabrique écrins et présentoirs pour les plus grands noms des vins et spiritueux, de la parfumerie, de l’horlogerie et de la joaillerie français et internationaux (Chaumet, Chanel, Harry Winston, Louis Vuitton ou encore Van Cleef & Arpels).
Cette année, les candidats, encore étudiants, sont amenés à créer un packaging qui respectent les codes du luxe. Leurs projets mélangeront donc authenticité, savoir-faire, personnalisation et éco-responsabilité afin d’imaginer le prochain écrin de l’une des catégories du concours : horlogerie & joaillerie, parfums & cosmétiques et vins & spiritueux. Des productions qui devront être accessibles et reproductibles grâce aux choix des bons matériaux et des techniques de fabrication adéquates.
Afin de booster la créativité, le Groupe Gainerie 91 remettra trois prix,
– Premier prix : 2000 euros ou un MacBook Pro
– Second prix : 800 euros ou une imprimante 3D FlashForge PRO
– Troisième prix : 400 euros ou une tablette graphique Wacom
Un “Prix du Public” sera remis cette année aussi, doté de 300 euros ou d’un Smart Writing set Moleskine.
Un planning remis à jour
- Date de clôture de dépôt des dossiers: 30 avril
- Date de lancement prix du public: 25 mai
- Date de sélection des gagnants: 18 juin
- Date de clôture du prix du public: 31 août
- Date de la remise de prix: 10 septembre

En 2019, c’est Meana Oval qui a été couronné. Afin de répondre à la thématique “Quand le luxe se prend au jeu”, l’étudiante de l’ENSA Limoges a proposé Jacob, une palette de maquillage à double ouverture, lui conférant un aspect ludique. Le jeu s’installe dans la manipulation de l’écrin : en l’ouvrant du côté droit, on accède à deux couleurs de fards ainsi qu’à deux petits pinceaux. Du côté gauche se trouvent deux autres couleurs ainsi qu’un miroir.
Les dossiers d’inscription au concours sont à envoyer par Wetransfer à :
concours@gainerie91.com
Pour toute question, merci de contacter Clara Alvarez :
concours@gainerie91.com / 01 78 75 20 83

Durant dix jours, Christie’s présente dans ses salons parisiens les Expérimentations de François Azambourg, en partenariat avec le Centre international d’art verrier (CIAV) de Meisenthal. Une association qui se perpétue depuis treize ans, donnant naissance au vase Douglas, et aujourd’hui au Brindilles et à l’Intouchable.
Tout a commencé en 2006, lorsque Jean-Pierre Blanc, alors directeur de la Villa Noailles à Hyères, fait appel à François Azambourg. Ce dernier a pour mission de penser le réaménagent d’une pièce de la maison, qui doit inclure un objet en particulier : un vase en verre. Pourtant peu attiré par ce matériau, le designer conçoit que « sa transparence est intéressante. » La machine est lancée. Une semaine durant, il travaille étroitement avec les artisans du CIAV sur le décor du verre, plutôt que la texture même du matériau. Très vite, ils se rendent compte que la clé se trouve dans le soufflage. Il en existe trois formes. Le soufflé libre, le fixe avec un moule en métal et le tourné. François Azambourg en propose alors une quatrième : le soufflé fixe dans une matrice en bois. « Le verre est soufflé pendant une minute, à 800°C », explique-t-il, et ressort imprimé des nervures, des nœuds et des crevasses du pin Douglas. Ainsi est né le vase éponyme, première création de François Azambourg et du CIAV.
« Prendre un instantané de ce mouvement en le figeant. »
Aujourd’hui cette collaboration ne se résume pas qu’au Douglas. Sur une des tables de bois de la maison Christie’s, plusieurs dizaines de vases cohabitent. Car dix ans durant, le designer et les artisans verriers lorrains ont pensé à de nouvelles créations, des variations du vase originel. La réflexion s’est d’abord orientée sur le mouvement du verre, et sur la façon de « prendre un instantané de ce mouvement en le figeant. » Chaud, il a été sorti prématurément de son moule : pas trop tôt pour que l’essence du bois s’imprime sur les parois du vase, mais assez tôt pour que le verrier puisse étirer et le manipuler à sa guise, lui conférant cette sensation de mouvement.

Dans la salle attenante, les murs sont parés de tableaux représentant des fleurs ou des plantes. Des dessins qui sont croquis, réalisés par François Azambourg lui-même, et qui font écho aux créations posées au centre de la pièce.
Avec Brindilles, le designer replace la nature et la notion de territoire au cœur de la réflexion : chaque vase varie en fonction de la saison et du lieu de cueillette. « Habituellement, le décor des vases se fait à froid, mais le verre est plus fragile. C’est plus intéressant de travailler le matériau lorsqu’il est chaud », considère le créateur français. Les plantes et branchages sont plaqués contre les parois du moule, dans lequel est soufflé le verre. L’absence d’air permet à la plante de ne pas brûler et de laisser sa marque le long du vase. Quelques fois, le processus de création a été altéré par des soucis de calandrage. « La plante est imprimée en partie sur le rebord du vase, ce qui le déforme, explique François Azambourg, c’est un accident qui ouvre la question de ce qui peut être fait ou non en matière de création, un nouveau territoire de jeu. »
Puis vient Intouchables.
Cette création qui clôt l’exposition illustre le fait «qu’il n’existe pas d’échec dans la création » pour le designer. « Il y a une partie d’aléatoire avec le verre, si ça n’est pas bon on le casse. » Le verre est soufflé, puis il est laissé à refroidir. Dans un deuxième temps, il est réchauffé dans un four avant d’être roulé sur une tôle ajourée sur laquelle sont placés les éclats des précédentes expérimentations.
Au total, ce sont trois salles de l’immeuble du 9 avenue Montaigne qui sont consacrées au travail de François Azambourg et du CIAV. Loin de la scénographie, le designer français préfère parler de « filiation ». « Chacune des pièces présentées apporte quelque chose à celle qui est autour. Aux murs, les dessins préparatoires affichent la recherche de motifs. »

Au-delà de la créativité artistique, il y a une démarche scientifique dans le travail du designer. Les croquis font office de protocoles pour reproduire les vases sans fin. Il est conscient de la dualité qui existe entre la composition artistique et la rentabilité : « il faut aujourd’hui des objets qui soient faciles à reproduire ».
L’expérimentation demeure cependant la caractéristique principale dans la réflexion de François Azambourg. Selon lui, « la production est comme un instantané d’un objet à la croisée des chemins entre le moment où on la pense et le moment où on la réalise ». Un résultat final qui, dans le cas du verre, surprend souvent l’artisan et le designer.
“Exprimentations” – François Azambourg x CIAV/Meisenthal
Christie’s à Paris – du 24 février au 4 mars 2020