Design

Pour cette fin d'année, la lampe Cabanon de l'architecte Le Corbusier est éditée par la maison italienne Nemo. Initialement dessinée en 1951 pour habiller une micro-architecture, elle fait sa réapparition avec de nouveaux matériaux, mais toujours avec style.
La maison milanaise Nemo, fondée en 1993, notamment connue pour la collection The Masters, qui regroupe des lampes conçues par des maîtres du design moderne, revient sur le devant de la scène. Après avoir réanimé des luminaires de Charlotte Perriand, c'est au tour de son homologue, Le Corbusier d'être mis en lumière. La marque édite ainsi la lampe Cabanon créée initialement en 1951.
Un design architectural
Haute de 42 centimètres pour la moitié moins de largeur, cette conception propose un style sobre et épuré. Son abat-jour directement encastré dans le piètement offre un aspect presque monobloc à l'ensemble. De part et d'autre, trois tiges viennent maintenir la structure en courbe et la referment à son sommet par un morceau de zinc. Grâce à ce système d'encastrement et de maintiens verticaux, les matériaux fusionnent harmonieusement. Les volumes semblent naturellement contraints faisant disparaître les caractéristiques classiques d'un luminaire. Il en résulte un délicat mélange entre conception architecturale et forme organique évoquant l'univers maritime.

La traduction d'une vision
Les beaux-arts ont toujours été au cœur des intérêts de l'artiste selon qui « l'architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière. » Cette lampe est donc, de ce point de vue, l'illustration parfaite de la philosophie du Corbusier. Mais il s'agit également d'une traduction plastique de son environnement. Alors que l'architecte vient de créer son « cabanon », un bâtiment de 3,66 mètres de côté pensé selon les règles du Modulor, il conçoit cet objet. Plus qu'un simple luminaire, ce dernier est véritablement dessiné pour s'inscrire dans cet archétype de l'architecture essentielle. Elle en deviendra donc la lampe éponyme.
À l'origine fabriquée avec le reste d'un porte-obus de mortier échoué sur une plage et de feuille de claque, elle témoigne d'une vision architecturale totale dans un contexte historique précis. Pour son édition 2023, Nemo propose une réinterprétation du modèle d'origine avec une structure en zinc surmontée d'un papier glacé.


Depuis soixante-cinq ans, Mini traverse les décennies sans ne jamais rien perdre de son charme ni de son unique personnalité. Les récentes versions 100 % électriques illustrent subtilement la capacité de la marque à proposer des nouveautés plus que jamais dans l’air du temps, sans trahir ses origines.
Mise à jour : Découvrez en vidéo notre essai design du nouveau Mini Countryman SE.
Mini Story
Il est tout d’abord essentiel de bien distinguer deux grandes ères de Mini : l’originale, née en 1959 et fabriquée jusqu’en 2000, puis toutes les variantes produites à partir de 2001 sous la direction du groupe allemand BMW. La British Motor Corporation (BMC) lança la Mini en 1959 en répondant à un cahier des charges guidé par la recherche d’efficience tant en matière de gabarit, de sobriété en carburant qu’en termes d’optimisation du process de fabrication. Le design de la Mini, dont Alec Issigonis eut la responsabilité, revendique un style simple mais surtout remarquablement efficace, offrant un large espace intérieur pour un encombrement extérieur des plus réduits. L’optimisation de l’architecture (communément appelée « package » dans le jargon des designers) est restée sans égale dans les voitures de série et demeure, encore aujourd’hui, LA référence. Il est bien sûr à noter que les Mini du troisième millénaire sont très sensiblement plus grandes et massives du fait notamment des normes draconiennes de sécurité imposant l’intégration d’organes spécifiques.

Extérieurement, le style originel de la Mini est facilement reconnaissable, se caractérisant par une silhouette bicorps (sans malle arrière) et un capot court du fait de la position transversale du groupe motopropulseur. Afin d’optimiser l’espace intérieur, les roues sont positionnées aux quatre coins de la voiture attribuant une grande stabilité visuelle à l’ensemble. La face avant est expressive avec sa grande calandre ornée de deux grands phares ronds. Ces derniers, équipant d’autres véhicules de taille standard, paraissent particulièrement grands sur cette toute petite auto, lui conférant une bouille singulière et attachante. Le pavillon est quant à lui composé d’une seule pièce, simple à fabriquer en grande série, et assemblé de façon uniforme à l’habitacle où une gouttière contourne l’ensemble du toit. Cette conception, initialement guidée par l’ingénierie, sépare visuellement le panneau de toit du reste de la voiture. La pièce de carrosserie se compose ainsi d’un seul grand élément qui semble être en lévitation au-dessus de la voiture, permettant d’innombrables personnalisations graphiques, dont l’incontournable Union Jack.

À l’intérieur, seul un gros compteur de vitesse trône au centre de la planche de bord, donnant aux premières versions une réelle personnalité visuelle, à une époque où les planches de bord étaient particulièrement spartiates et dépouillées. Depuis, le dessin de la planche de bord a toujours été organisé autour de cet élément graphique central et circulaire, jadis simple tachymètre analogique, aujourd’hui écran multimédia aux nombreuses fonctions. La Mini, commercialisée durant quarante années sous plusieurs marques et dénominations commerciales (Austin, BMC, Morris, etc.), fut produite à plus de cinq millions d’exemplaires, la gratifiant du titre de voiture britannique la plus vendue au monde.
Pionnière du néo-rétro
C’est en 2001 que BMW lance enfin la nouvelle génération de Mini avec pour ambition ultérieure de développer une marque à part entière. Si la Mini du XXIe siècle n’a techniquement plus rien à voir avec son illustre aïeule, elle en réinterprète subtilement les codes pour en faire une voiture à la conception moderne, proche des modèles de la concurrence en termes d’architecture, mais arborant un style néo-rétro finement orchestré, sans jamais tomber dans la caricature boursoufflée. Car si le gabarit a changé, les proportions sont restées semblables : carrosserie bicorps, quatre roues aux quatre coins, large calandre entourée de deux grands phares avant expressifs complétées d’astuces en trompe-l’oeil, à l’image des montants de l’habitacle laqués en noir brillant qui se fondent dans les vitrages teintés, donnant au toit, particulièrement dans les versions bi-tons ou personnalisées, un aspect flottant. Au fil des ans et des multiples évolutions techniques et stylistiques, de nouveaux modèles sont apparus (Clubman, Countryman, Paceman, etc.), constituant une gamme de véhicules urbains et extra-urbains uniques sur le marché.

Virage électrique
Uniquement disponible en motorisation électrique, ce qui explique son appellation, la Mini Cooper SE 2024 dégage à la fois compacité, agilité et dynamisme. Les codes « ancestraux » Mini sont respectés, la voiture est bien campée sur ses roues, ses porte-à-faux avant et arrière sont ultra-courts, sa face avant dévoile de grands phares et une grande calandre pleine (à l’exception de sa partie inférieure). Les flancs sont toujours traités avec simplicité et sobriété et des feux arrière originaux intègrent avec finesse un graphisme dessinant l’Union Jack. Mais c’est incontestablement l’habitacle de la Mini Cooper SE qui innove le plus. Au coeur du tableau de bord, un écran central à technologie OLED la dote d’une apparence unique, servant tout autant de combiné d’instruments que d’assistant personnel menant à de multiples fonctionnalités multimédias.

L’utilisation inédite d’un nouveau textile, tricoté selon une technique 2D unique, recouvre planche de bord et panneaux de porte, constituant un support optimal pour des projections lumineuses propres aux différents Modes d’Expérience MINI. Fidèle à ses qualités originelles, l’ensemble de l’habitacle est hautement optimisé et dégage une immédiate sensation d’espace au regard de l’encombrement général de la voiture. Le lancement de la nouvelle Mini Cooper SE s’accompagne de celui de la nouvelle Countryman SE. Celle-ci livre une autre interprétation des codes de la marque avec un style plus marqué, plus rugueux, tout en étant adapté, du fait de son architecture électrique, aux nouveaux usages polyvalents.

Retrouvez cet article dans le numéro 218 d'Intramuros, disponible dès maintenant.
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Esprit de fin d’année
Sélection des produits « incontournables » de l’année écoulée, florilège de cadeaux plus ou moins à propos qui alourdissent nos sacs autant qu’ils allègent notre épargne, madeleines de Proust dupes et jaunies d’une lettre au Père Noël retournée avec la mention « NPAI », les marronniers de décembre squattent immanquablement les sommaires de la presse spécialisée.
Et si vous retrouverez, nul n’est parfait, une sélection de produits hautement hétérogène dans nos pages « Design 360 », « Intramuros » tâche ici d’écouter le son discret du temps faible avec un dossier « Spirit » s’intéressant au mobilier liturgique, à ses contraintes et vocations, à travers les créations de Ionna Vautrin et Guillaume Bardet pour le phœnix de Notre-Dame, celles de Constance Guisset à Saint-Eustache ou encore de Ronan Bouroullec à Saint-Michel de Brasparts. Mais aussi à des réalisations architecturales monothéistes ou laïques, dont la quête de sacralité dépasse le seul cadre du lieu de culte.

Mais rassurez-vous, si vous ne croyez pas plus en un ami omniscient, invisible et créateur de toute chose qu’en un grand architecte dessinant le beau universel et le juste usage absolu, le titre « Spirit » de notre couverture n’occupe que 32 pages.
Ce sera d’ailleurs à présent toujours le cas. Car une thématique, aussi riche soit-elle, ne saurait être déclinée sur tout un numéro, au risque de devoir sacrifier à notre exigence de l’amour des choses montrées le devoir de combler pour ne pas manquer.
En un temps où l’humanité fait le grand écart entre le trop et le trop peu de spiritualité, où certains luttent pour entacher tout bonheur de spontanéité, je ne peux que vous souhaiter les plus légères des fêtes de fin d’année.

Sommaire :
Design 360
Design Story
Mini Electric Feel
Le design polyglotte de Nicolas Verschaeve
Studio Cluzel/Pluchon : Esthétique de l’économie et de l’usage
Léa Mestres : La folie des grandeurs
L’écriture éclatante de Bina Baitel
Palm : L’invitation au voyage de Jean-Michel Wilmotte pour Parla
Servaire & Co : Le designer, la marque et le produit
Craig Green : L’agitateur du vestiaire classique.

Spirit
Toguna World : Forger de nouveaux imaginaires
Ronan Bouroullec à la chapelle Saint-Michel de Brasparts
Ionna Vautrin Une chaise en résonance avec Notre-Dame
Guillaume Bardet : Un mobilier liturgique immuable et intemporel
Constance Guisset Une question d’accueil
Galerie Philia Sacré et sacralité
Œcuménique L’architecture religieuse fait peau neuve
Le Portugal : Terre fertile du design

In Situ
Carita : Sobriété du luxe
Laurent Pisoni : Le sens de la sobriété
Jessica Mille : Sensibilité des lieux
Régis Botta : Petits (grands) espaces
In The Air

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S'inspirant de l'esprit rebelle du groupe punk rock dont elle porte le nom, l’applique murale Black Flag designée par Konstantin Grcic pour Flos, revendique allier fonctionnalité et esthétique polymorphe.
Ce qui distingue immédiatement Black Flag, c'est sa capacité à se transformer. Fermée, elle ressemble à une œuvre d'art minimaliste accrochée au mur, évoquant le suprématisme avec sa composition de lignes pures. Mais une fois déployée, elle se métamorphose en un luminaire central capable d'éclairer un espace jusqu'à 3,60 mètres de distance.

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Design et Innovation Technique
Composée d'un support vertical et de trois barres horizontales, elle offre un éclairage puissant et homogène, idéal pour les grands espaces de travail ou les séjours vastes. Sa présence sculpturale, une fois repliée, en fait une pièce de décoration à part entière, même éteinte. La version PRO intègre des commandes Soft Touch pour ajuster l'intensité et la température de chaque source lumineuse. Compatible avec un système d'éclairage circadien, elle peut être connectée au réseau domotique d'un bâtiment, permettant un contrôle via les protocoles DALI et Bluetooth Casambi.
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Durabilité et Éco-conception
Dans un souci de durabilité, Black Flag a été conçue principalement en aluminium, un matériau totalement recyclable. L'assemblage sans colle ni soudure simplifie le montage et le démontage, facilitant la réparation, le remplacement ou le recyclage.
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Retrouvez toutes les informations sur le site de Flos.

Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
L'équipementier de cuisine haut-de-gamme, Gaggenau, sera présent pour la première fois à EspritMeuble. L'occasion pour la marque de développer le marché français en faisant valoir ses qualités d'accompagnement selon Sarah Zerbib.
Nouvelle recrue d’EspritCuisine, Gaggenau sera présent pour la première fois sur le salon parisien. « Nous souhaitions y être présents pour exposer notre offre et notamment présenter à la distribution The Essential Induction avant sa commercialisation. » explique Sarah Zerbib, directrice commerciale et marketing de la marque. Ce nouveau modèle de table de cuisson à induction a été conçu pour être dissimulée sous le plan de travail et donc être totalement invisible. Une innovation technique que la marque souhaite mettre en avant. « Par ailleurs, notre présence sur EspritContract sera complémentaire. Nous souhaitons développer notre marché dans le domaine de l'immobilier en faisant par exemple installer nos équipements dans des appartements en construction. » Une double présence dans l'optique de bâtir des ponts aboutissant à de nouvelles collaborations.
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« Une clientèle assez complexe à toucher »
L'équipementier de luxe vise aujourd'hui une ouverture de son marché « business project » basé principalement aujourd’hui à Monaco, des chalets en montagne et à Paris. « Cette cible est assez complexe à toucher puisqu'il s'agit d'un marché de niche et exclusif. Notre développement est donc partiellement lié à celui de l'immobilier. Mais si les indicateurs étaient au vert il y a quelques mois, nous remarquons désormais un ralentissement, y compris au niveau européen. Il faut donc que nous investissions maintenant si nous voulons récupérer la part de marché espérée. » Cependant, la perspective à moyen terme d'un programme de grande rénovation des immeubles de standing parisiens, pourrait représenter un accélérateur de développement. « Pour le moment, la rénovation occupe une part minime de nos chantiers notamment parce que l'électroménager haut de gamme est peu développé en France par rapport à la Suisse ou au Royaume-Uni. Or cela représente une véritable valorisation patrimoniale qu'il convient de prendre en compte. » Une vision que la marque souhaite entre autre inscrire dans des projets contract avec, à très court terme, l'objectif de 10% du chiffre d'affaires global dédié à ce secteur.

Une qualité de service à toutes les étapes du projet
La marque réputée pour la haute qualité de ses équipements mais aussi de son accompagnement, a mis en place une équipe offrant un support technique et logistique sur toute la durée du projet. « Cela nous paraissait important, car il s'agit d'une marque à forte valeur et avec des instruments complexes. À ce titre, nous avons développé un ensemble de services répondant aux besoins du client, aussi bien pendant la prise de commande, le suivi de livraison ou encore le service après-vente. » Une offre qui s'inscrit dans la durée de chaque projet au point de permettre au client d'avoir un interlocuteur pour appréhender ses instruments de manière optimale. « A nos yeux, les infrastructures Gaggenau ne sont pas faites pour une cuisine au plus juste, mais comme un vecteur de valorisation patrimoniale. » Des outils au service du design et de l'exigence très haute-de-gamme.

Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
Flos accroît le développement de son activité CHR sur le territoire sous l’impulsion de Jason Brackenbury, son Président France.
Philippe Starck, les frères Bouroullec, Jasper Morrison, on ne compte plus les designers majeurs édités par la marque italienne. « Au départ, Flos a commencé avec des produits décoratifs, c'est-à-dire des produits domestiques. Cela a évolué, mais aujourd'hui encore, il s'agit de la partie la plus connue et celle sur laquelle il est le plus simple de communiquer. » décrit Jason Brackenbury, président de Flos France. Une part de marché qui représente la moitié du chiffre d'affaires global de l'entreprise. « La France est une sorte de microcosme qui reflète de manière équilibrée la tendance mondiale. À mon arrivée dans l'entreprise il y a une douzaine d'années, nous ne faisions que 15 à 20% de projets contract dans le pays et le reste était du retail. Désormais, c'est équilibré. » Mais Flos se retrouve dans un moment charnière. « Nous avons beaucoup de projets en rapport avec les Jeux olympiques notamment avec les restaurants et les hôtels. Cependant, hormis la conjoncture géopolitique qui impacte les investissements, il y a aussi l'arrivée de jeunes entreprises sur le marché qui offrent des produits abordables. Nous allons donc continuer à vendre nos pièces iconiques sans problème, mais face à ce renouveau, c'est la part de projets contract qui devrait majoritairement augmenter notre chiffre d'affaires. »

Le luminaire au cœur de la conception
« Lorsqu'un architecte vient vers nous pour mettre en place une suspension dans un projet, il prend généralement nos produits architecturaux et les éléments décoratifs. Donc nos objets sont souvent des produits d'appels pour des chantiers plus vastes » analyse Jason Brackenbury. Une situation possible grâce à l'équipe de Flos pour qui quatre architectes travaillent à plein temps sur les projets. Mais c'est avant tout le bureau d'étude composé de 2 ingénieurs d'éclairage, d'une architecte créatrice et de plusieurs éclairagistes, qui permet à l'entreprise de s'engager sur des travaux considérables. Pourtant, « il y a encore 10 ans, c'était mal vu qu'un fabricant ait un bureau d'étude car on vous disait que c'était prendre le travail des autres. Mais le monde a changé et cela permet d'apporter un côté très technique aux réalisations. C'est aussi une manière de renforcer notre capacité de fabrication et notre compétitivité ». Une situation qui a permis à la marque de réaliser de petites pièces techniques permettant par exemple la création d'un luminaire sur-mesure d'une vingtaine de mètres de hauteur réalisé en verre vénitien.

Des contraintes à l'origine du design
Le positionnement de la marque à la genèse des projets lui permet de diversifier ses secteurs d'activités. D'abord connue pour ses produits vendus aux particuliers, elle gagne également du terrain auprès des entreprises. « Nous fournissons désormais de plus en plus de produits BtoB décoratifs pour les entreprises. » Un phénomène nouveau dans le monde du meuble mais qui fait écho à un virage plus général. Les assises vendues dans les bureaux ressemblent de plus en plus à des fauteuils et des canapés pour répondre à une atmosphère de travail moins formelle et dans laquelle le salarié évolue. Résultat, « nous sommes souvent impliqués dans des parties communes comme les entrées ou les derniers étages. Quant aux produits que l'on vend, on ne sait pas toujours où ils vont se retrouver dans le bâtiment ». Une orientation bien différente de celle présente dans les palaces pour lesquels Flos a travaillé. « Nous venons de refaire l'extension de l'hôtel Costes et dans ce type de projet, l'idée est de parfaitement adapter le luminaire à l'architecture. Il y a donc une logique et un besoin de se réinventer avec précision pour que le résultat impacte le client. » Deux univers dans lesquels Flos répond aux contraintes techniques par l'ingénierie, et offre à l'espace une solution design.

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Réunissant la technologie et la durabilité dans un prisme créatif, la Dubaï design week s'est tenue du 7 au 12 novembre. L'occasion de promouvoir le design et les savoir-faire du monde arabe réunis sous les palmiers du d3 et les projecteurs du Downtown design.
En plein cœur du désert s'est tenue la neuvième édition de la Design week de Dubaï. Un festival de 5 jours ou se sont côtoyés le design, la mode, l'architecture et l'art au travers d'installations diverses, mais toujours innovantes. Pour Natasha Carella, directrice de la programmation de l'événement: "Notre objectif est de favoriser le dialogue autour de la durabilité grâce à des initiatives engageantes et stimulantes, et d'attirer l'attention sur la manière dont les différentes pratiques peuvent converger vers la durabilité". Un défi plus qu'une thématique, pour cette ville sous le feu des projecteurs.

d3 et Downtown design : effervescence créative
Au cœur de la ville se trouve le Dubaï Design District, nom de code : d3, ou se déploient plus d'une vingtaine d'infrastructures extérieures. Ce quartier d'affaire, véritable hub d'initiatives, a été conçu comme un écosystème pluridisciplinaire favorisant l'alliance entre traditions et modernités. Microcosme ultradynamique souhaitant offrir la possibilité d'un monde différent, comprenez plus technologique, le d3 est un rendez-vous incontournable. Que voussoyez entrepreneur, créatif sans limite ou simple visiteur, ce carrefour créatif et stratégiquement placé en plein cœur de la ville, s'inscrit comme le prémisse du futur urbain. Un centre névralgique auquel vient s'ajouter le second hémisphère de cette grande réunion : le Downtown design. Dans cette partie semblable à un salon international, les grandes marques exposent leurs dernières collections tandis que des créateurs indépendants font valoir leurs ingénieuses conceptions. À l'univers de l'industrie répond celui des nouvelles technologies mais aussi de la chimie ou de l'artisanat. Un agglomérat de disciplines ou l'innovation omniprésente se veut gage de perspectives futures.
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Le design par-delà l'objet
L'événement attire des visiteurs du monde entier, est cette année doublement axé sur la modernisation des savoir-faire ancestraux et la thématique environnementale. Deux principes que la design week fait converger dans les activités parallèles qui rythment cette semaine. Lors de conférences, les visiteurs, néophyte ou initié, ont peuvent cerner les enjeux du design face aux défis à venir et matérialiser ladite notion lors d'ateliers pratiques. Pendant ce temps au d3, le « marketplace »et les nombreux pop-ups store font la part belle au design régional. Selon le directeur général du secteur des arts et de la littérature à Dubaï, c'est dans cet écosystème, souhaitant« favoriser la croissance de l'économie créative et consolider la position de Dubaï en tant que centre mondial »,que l'événement se tient. Entre remises de prix faisant valoir des pratiques durables, et partenariats avec des instituts comme le Royal College of Art de Londres ou le MIT, l'oasis au milieu du désert, brille une fois de plus sur la scène internationale.


Let’s play… and enjoy !
Chez Intramuros, le numéro d’été fleure bon l’évasion et la décontraction… tout en restant rigoureusement centré sur les pratiques du design. Au fil des pages, vous découvrirez comment le design investit – depuis longtemps ! – le champ du ludique pour stimuler, éduquer, séduire, transmettre, à tout âge. Passant du jeu à la pratique, le sport est aussi un secteur d’expérimentation du design produits : concevoir juste, et à grande échelle, pour être adapté au plus proche à une pratique, dans un souci d’innovation technologique.


La décontraction est aussi de mise, dans des espaces réservés à l’intime, à l’image de la salle de bains qui, de pièce dédiée à l’hygiène, évolue vers un sas de déconnexion et de soin de soi. Du jeu au plaisir, les sex toys sont aujourd’hui un terrain où les designers interrogent la forme, les sens… pour des objets désirables et revendiqués.

Question icône, le Range Rover révélateur d’un nouveau lifestyle à sa sortie continue dans ses nouvelles versions à devancer les tendances de la mobilité. Quand enfin, le Salone Del Mobile à Milan retrouve son rythme de croisière, avec une édition d’Euroluce très réussie : une grand-messe du design toujours aussi incontournable pour les avant-premières de collection… qui rythmeront la rentrée.


Vous l’aurez compris, pour cet été, un magazine aux bonnes ondes et à l’énergie positive. Bonne lecture !

Pour la seconde édition de Design Next Gen, la rédaction d’Intramuros dresse le portrait de 20 jeunes designers et/ou studios, à travers leurs parcours, leurs visions et leurs projets. Engagés, curieux, innovants mais surtout libres, ils contribuent, chacun à leur manière, à dresser le portrait chinois du design de demain.


Ce numéro de fin d’année est également l’occasion pour nous de consacrer notre rubrique inspirante « Design à 360 °» à des produits tout juste sortis en 2022. Mobilier, accessoires, mode, véhicules, découvrez les 40 coups de cœur de la rédaction !

Enfin, entre un hommage à Issey Miyake, la transformation du mythique flagship de Cartier rue de la Paix ou le reveal du TGV du futur , ce nouveau numéro tourné vers l’avenir fait aussi la part belle aux icônes éternellement réinventées.



Dans cet été incertain, durant lequel la pesanteur de la canicule, les incendies ont pris le pas sur nos rêves de trêve estivale, une brise optimiste persistait pourtant, si on prenait le temps de se mettre à l’écoute. En effet, du Salone Satellite aux terrains de jeux de la Copenhagen Design Week, des expositions de la Biennale de Saint-Étienne au Festival Design Parade, sans compter les nombreux projets de diplôme dévoilés, la jeune création s’imposait avec fraîcheur.


Créative, fantastiquement résiliente, elle propose un vrai renouvellement du regard sur le design, dans une conscientisation forte des enjeux actuels, climatiques et sociétaux. Curieuse, elle réinterroge nos besoins fondamentaux, nos rituels, pour formuler des besoins et des usages plus inclusifs, elle ouvre le champ du design avec imagination, pense la production en cycle, recyclage, recherche des matériaux. Et de l’objet à l’espace, réinvestit un dialogue riche en pistes à explorer, aujourd’hui et maintenant, en adéquation avec nos urgences et nos aspirations à vivre différemment, et toujours mieux.

Un véritable challenge enthousiasmant ! Car, entre adaptation et innovation, il s’agit d’aménager nos espaces dans le reflet des mutations de nos modes de vie. Nomades, hybrides, connectées… Tant d’adjectifs sont employés pour décrire les interactions dans lesquelles nous vivons au quotidien, exacerbées ou peut-être plus visibles, plus conscientes, ces dernières années.


Pièces à vivre, voitures à vivre, produits nomades… De l’objet à l’espace, pour être pertinent, chaque projet s’inscrit dans un échange avec son environnement à toutes les échelles. C’est ce que nous soulignent aussi dans la ville Richard Woods, et dans la vigne Nils-Udo. Ce n’est pas nouveau, mais c’est ce que nous rappelle cette brise bienfaitrice qui plus que jamais repositionne le design au centre du jeu. «L’œil écoute», écrivait Paul Claudel, et les designers captent et proposent.

De Los Angeles à Paris, du camping jusqu’au vol transatlantique, Intramuros part à en voyage.
Le design se fait ici nomade, répondant à nos envies de vents nouveaux. Accessoires high-tech, vans électriques, objets éclectiques, ce numéro d’été d’Intramuros offre une vision très large du design. À travers la découverte de nouveaux éditeurs faisant appel à de grands noms pour se lancer, de parcours variés, d’Edward Barber & Jay Osgerby à Goliath Dyèvre, en passant par des projets d’architectures intérieure dépaysants, Intramuros vous fait voyager au gré de ses rencontres et de ses inspirations.



Novembre 2021. Dans le bus, une jeune femme pose devant moi son tote bag noir, qui expose une citation de la romancière américaine Susan Sontag : « Je n’ai pas encore été partout, mais c’est sur ma liste. » Telle une revendication, dans cette période de réouverture progressive des frontières – et en pleine réflexion du planning éditorial 2022 –, cette phrase résonne alors très fortement. Voyager, explorer de nouveaux paysages, partir sur les routes en nomade…, dans l’Hexagone et au-delà.
Cette envie d’ailleurs est un appel d’air ressourçant, notre quotidien regorge déjà de ces hybridations culturelles devenues naturelles. Qui s’étonne aujourd’hui de trouver dans le salon des canapés bas aux structures inspirées des tatamis, des cotons indiens dans le linge de maison, des baguettes dans les tiroirs à couverts…?


Si la globalisation des marchés a apporté une certaine uniformité, reconnaissons aussi que l’internationalisation des échanges a ouvert nos modes de vie à des influences extérieures. Les éditeurs eux-mêmes n’hésitent pas depuis longtemps à faire appel à des designers de continents différents pour ouvrir les gammes, et participent à leur façon à ce grand métissage des pratiques et des inspirations.


Partir à l’étranger est loin d’être une décision facile, mais c’est toujours une étape dans une carrière pour qui accepte de jouer le jeu de l’immersion.
Et si l’acquis professionnel est important, ces workshops, résidences ou tout simplement séjours hors du territoire sont indéniablement des expériences fortes sur le plan personnel qui nourrissent l’esprit et l’imagination. Car la confrontation à une autre culture incite à un face-à-face avec soi- même, et à l’interrogation de ce qui nous anime. Sans oublier l’essentiel, comme le poursuit Susan Sontag : « Ce que je veux, c’est être au cœur de ma vie – être là où l’on se trouve, contemporain de soi-même dans sa vie, prêter une totale attention au monde, qui vous inclut »

Si le terme design est un anglicisme galvaudé aujourd’hui, il découle du verbe « designer » en ancien français qui signifie à la fois concevoir et dessiner. Au XVIe siècle, desseign est alors synonyme d’intention et de projet. Idée et concept ne font plus qu’un, grâce au dessin à main levée. Les dessins de machines de Léonard de Vinci en sont un bel exemple ! Ces quinze dernières années, le dessin assisté par ordinateur a pris le pas sur le dessin à main levée avec la démocratisation des écrans tactiles. Aujourd’hui, il retrouve ses lettres de noblesse dans les écoles. Retrouvez l’ensemble des témoignages dans le dernier numéro d’Intramuros.
« La magie du trait autant que celle des mots »
Tour à tour architecte DPLG, designer, scénographe et enseignant au Royal College of Arts, à l’école La Cambre, à l’ESAD, à l’école Camondo et à l’ESAM, Olivier Védrine fonde l’agence (o,o) avec Olivier Guillemin en 2001(www.ooparis.fr). Il apprend à créer un vocabulaire et à hiérarchiser ses propos par le biais du dessin au cours de ses études. C’est grâce à cette pratique qu’il découvre une diversité d’outils d’expression : du brou de noix à la plume en passant par la peau ou le papier, Olivier teste tout. A tel point qu’il prend le parti de dessiner son diplôme alors que les autres étudiants n’en présentaient aucun.

En 1990, Olivier débute une carrière au Japon, pays qui influence son travail. « En tant qu’enseignant, je favorise le trait, le dessin main, de la recherche au rendu. J’aide les étudiants à exprimer leurs idées sociales ou esthétiques via le dessin dans un premier temps. » Le combo dessins manuel et numérique est enrichissant car il donne la possibilité de s’intégrer dans la vie professionnelle. La 3D est rapide et efficace en termes d’exécution. » La technique 3D s’apprend, on apprend maîtriser le dessin. Il se transmet par l’observation, le cadrage ou encore la notion d’usage. » Olivier le détourne par le biais de différents médias : collage, photo, calque, voire GIF sont au programme et ouvrent de nouveaux champs des possibles. « Mes maîtres japonais ne tracent pas spontanément une idée sur le papier, car ce serait trop défini. Les architectes nippons posent, orientent des tiges de végétaux sur une feuille blanche, et le trait vient après ces gestes réfléchis. » Le dessin main est un outil d’échange tant entre étudiant et enseignant qu’entre designer et client.

Créer à l’infini et noircir des pages
De son point de vue d’étudiant de 3e année à l’école Camondo, Axel Magot-Cuvru représente et s’exprime au travers du dessin. « La main est le prolongement de l’esprit et le dessin est l’expression d’un ressenti propre à soi. Il a une valeur affective en plus du reste.» À seulement 21 ans, le jeune homme utilise la 3D, mais il la trouve aseptisée et lisse. « Rien ne dépasse et elle manque de sensibilité. Le DAO freine dans la recherche du détail que le dessin à main levée permet. Mais les plans techniques sont d’une précision telle que tout peut être retravaillé sans avoir à tout revoir, ce qui est incroyable ! » Les deux techniques sont fondamentales pour ce passionné de l’histoire des années 70-80. Le dessin, Axel l’utilise pour créer une ambiance, en plusieurs étapes : du croquis très libre et parfois incompréhensible des autres, il passe à l’esquisse plus définie avant de terminer par la précision du dessin. « Le dessin est aussi important que l’objet car il lui donne son âme. » Mais avant tout, c’est en créant à main levée des univers qu’Axel s’évade en toute liberté !



Le soleil là, et pour ceux qui n’ont toujours pas leur paire de lunettes de soleil il est encore tant de choisir ! Les designers n’ont pas chômé pendant cette année de pandémie. De chez eux, ils ont réussi à mettre au point des nouvelles collections de lunettes de vue et de soleil, fabriquées en France ou ailleurs.
Lunettes de la designer Matali Crasset


En 2015, l’éditeur belge Théo Eyewear à Anvers demandait à Matali Crasset de dessiner une collection de douze paires de lunettes de caractère. La symbiose est idéale et révèle une passion commune pour le design et la couleur. Huit paires de lunettes optiques et quatre solaires illustrent en un clin d’œil le caractère de celui qui le porte : audacieux, impliqué, impulsif, spontané, rebelle, délicat, confiant, rêveur, averti, expressif, curieux ou sensible… Le visage entre en connivence avec la monture qui magnifie le regard et renforce le trait de caractère au niveau des sourcils. Des montures à la taille d’un belvédère, que l’on choisit pour leur matière, acétate ou métal. Une série limitée a été présentée en 2019 en titane. La dernière sera exposée sur les salons dès que ceux-ci rouvriront en 2021… Toutes peuvent être équipées de verres solaires multi-antireflets Essilor.
Lunettes créées par le designer Patrick Norguet pour Shelter.
En 2019, Patrick Norguet rencontrait la marque Shelter. Comprendre son univers, le monde de la lunette, de l’optique et du solaire a tout de suite été sa préoccupation pour faire de cet objet de mode un accessoire singulier. Shelter utilise le bois comme matériau principal. Par des jeux d’assemblage, de couleur, de transparence et de contrastes, il a réussi la fusion de matières brutes et nobles : le bois, le métal et le bio-acétate.

© Norguet-shelter - Collection Fusion
Véritable petite architecture, l’objet ergonomique sublime le visage et accentue la personnalité.
L’équilibre entre l’approche artisanal du travail du bois et la perfection du verre donne toute sa valeur à l’objet. Des formes géométriques audacieuses confèrent un petit côté anachronique à l’objet magyargenerikus.com. La collection Fusion est sortie au printemps 2021. Faites à Annecy, elles sont le pure produit d’une fabrication made in France, un indispensable pour l’été et un acte en faveur de l’environnement.


Lunettes du designer Philippe Starck

© STARCK, Still Life

© STARCK Still Life
On se souvient des Starck Eyes avec Alain Mikli et de la base de ses recherches : le bionisme. Le designer poursuit avec Biotech Paris et une collection à l’intersection de la technologie et de l’humanité, de la technologie et de la nature, puisant son inspiration dans l’organique pour réaliser des technologies qui conviennent mieux au bonheur humain. La collection Titanium, porte cette relation à un niveau supérieur associant les technologies Biolink et Sphere à travers un matériau rare mais hyper léger : le titane. En résulte une lunette à la légèreté inégalée et à la résistance sans faille. Un produit Luxottica qui s’équipe à la demande de verres solaires.

Lunettes du designer Yves Behar
Yves Behar et Fuseproject sont des passionnés des océans. C’est en les voyant sombrer sous le plastique que leur est venue l’idée de récupérer les plastiques usagers pour en faire des lunettes en plastique océanique. La collection The Ocean Clean up sort à propos pour déculpabiliser les surfeurs qui ne rêvent que d’une chose : maîtriser la vague à nouveau. L’organisation à but non lucratif The Ocean Cleanup a collaboré pour dessiner un design de lunettes de soleil fabriqué en utilisant le système de récupération innovant Boyan Slat. La silhouette est classique mais avec de belles variantes de couleurs. La charnière déconstruite crée une signature visuelle reconnaissable. TOC, un produit précieux et propre.


Lucile Viaud a une signature bien spécifique : elle a inventé un verre marin qu’elle met au point à partir d’algues et de coquilles, et conçoit des accessoires et des collections d’art de la table qu’elle autoédite. Retrouvez ses créations au Concept Store d’Intramuros.
Diplômée de l’École Boulle, Lucile Viaud s’est progressivement spécialisée dans la mise au point de matériaux bio-sourcés et explore les liens entre recherche, design et artisanat dans sa démarche. Dans le prolongement de son projet de diplôme, cette jeune femme décidée travaille dans un principe d’économie circulaire la transformation de ressources locales en matériaux d’exception afin de fabriquer des produits sur un territoire donné, grâce aux savoir-faire locaux.

Résidente aux Ateliers de Paris en 2016, elle fonde l’Atelier Lucile Viaud et crée sa marque, Ostraco, labellisée Observeur du design 2018 : en valorisant des ressources marines bretonnes (coquillages, algues, arêtes…), elle conçoit un plâtre de mer et dépose le verre marin Glaz. L’atelier est distingué dans la catégorie développement durable du concours Cré’Acc 2018 et est aujourd’hui soutenu par le dispositif Emergys Bretagne. L’objectif est de dupliquer cette démarche dans d’autres territoires.
Depuis, elle a lancé sa propre marque, et a créé des éditions limitées à la demande de grands chefs.
Aujourd’hui, elle affine son dispositif autour de ses créations en signant chaque pièce, de façon retrouver le lieu , la date de fusion et la spécificité du verre de chacune : l’invention d’une ”géo-verrerie” qui retracent l’histoire totale de chaque élément de ses collections.

www.atelierlucileviaud.com
Du 3 au 8 septembre, 5 rue Saint Merri, 75004 Paris (Métros Beaubourg / Hôtel de ville) 11h-19h / Entrée libre

Devon&Devon et Gensler s’associent pour donner naissance à Holiday et Dove, deux baignoires modulaires aux lignes classiques et contemporaines. Entretien croisé avec Nicola Bertini, PDG de l’entreprise florentine, et Daniel Stromborg, directeur de la conception produit du studio d’architecture et de design américain, qui révèlent que leurs baignoires illustrent un changement de statut de l’espace salle de bain.
Gensler est mondialement reconnu pour ses gratte-ciel, à l’image de la Shangai Tower, le plus grand de Chine. Pourquoi un studio d’architecture développe aujourd’hui un objet de salle de bain ?
Daniel Stromborg. Cela fait quelques années que Gensler développe des produits pour l’hôtellerie et le résidentiel. Le seul espace pour lequel nous n’avions pas encore réalisé d’objet était la salle de bain. Nous avons alors pris le temps de nous renseigner sur ce qui se faisait sur le marché, et ce qu’il manquait. Et le résultat va au-delà du simple design d’une baignoire : il s’agit ici de fournir un objet de référence aux designers et architectes d’intérieur, qui offre une expérience nouvelle et un produit modulaire innovant.
Pourquoi Devon&Devon a-t-il choisi le studio d’architecture Gensler ?
Nicola Bertini. Pour comprendre notre choix, il faut revenir quelques années en arrière. À ses débuts, Devon&Devon produisait à l’interne, dans le but de s’implanter durablement sur le marché. Depuis, notre réputation est faite et nous avons jugé opportun d’explorer les collaborations avec des architectes. Notre choix s’est notamment porté sur Gensler, spécialiste de l’hôtellerie et du résidentiel. Cela signifie qu’elle avait une compréhension profonde des besoins de cette clientèle que nous cherchions à atteindre. Nous avons ensuite choisi de travailler avec Daniel (Stromborg), et son équipe, car il pouvait respecter le style qui a fait notre réputation, et y apporter une touche de modernité.
Est-ce que Gensler pense à poursuivre dans la réalisation d’accessoires de salle de bain ?
D.S. Nous avions déjà réalisé des accessoires de salle de bain, pour la marque canadienne Umbra, entre commercial et résidentiel. Nous développons actuellement avec Devon&Devon une série de robinets, qui viendra compléter l’offre des baignoires Holiday et Dove. Puisqu’en tant que professionnels du design, nous nous attachons à sublimer l’espace ainsi que ce qu’il contient, à transmettre une expérience d’utilisation à l’aide des accessoires. Des accessoires qui ne sont autres que les robinets que vous ouvrez dans votre chambre d’hôtel.


Cela suggère-t-il une évolution dans le rapport à l’espace salle de bain ?
N.B. Nous observons depuis 30 ans une évolution dans l’utilisation de la salle de bain. Un changement dans lequel on croit d’ailleurs : autrefois espace purement fonctionnel, elle est devenue un cocon où l’on prend soin de soi, qui nous protège du monde extérieur. Un changement d’autant plus nécessaire dans les conditions actuelles.
Vous dites que Holiday et Dove marquent “un changement radical dans l’approche traditionnelle de la conception, de la production et de la personnalisation des baignoires”. En quoi est-ce le cas ?
D.S. Notre intention n’était pas de remplacer le designer ou l’architecte d’intérieur, mais plutôt de créer une solution, une expérience, la plus personnalisable possible. D’autant plus qu’ils cherchent à se l’approprier pour lui trouver une place dans un espace. L’approche modulaire offre ainsi une multitude d’opportunités de personnalisation : le rebord du modèle Holiday, par exemple, permet d’incorporer directement les robinets sur la baignoire.
Vous avez lancé les deux baignoires sur le marché le 16 juin 2020. Combien de temps a duré le processus de développement ?
D.S. Le processus de création a duré environ six mois, de l’étude de marché aux premiers prototypes. Dans un premier temps, il a fallu nous renseigner sur le style Art Déco, et sa branche “Streamline Moderne”, que nous ne connaissions pas forcément et qui était la condition non négociable du brief de Devon&Devon. Notre travail a abouti à deux produits distincts : l’un moderne et l’autre plus proche de la demande. À partir de là nous avons mélangé les deux pour créer Holiday et Dove. Quand on y repense, c’est un délai relativement court, d’autant plus que ces baignoires sont les premiers objets de salle de bain que mon équipe et moi réalisions.
Le corps des deux baignoires et celui de la coque sont fabriqués en White Tec Plus. Qu’est-ce que ce matériau ?
N.B. D’un côté, nous avons fait le pari de l’archétype plutôt que des lignes classiques. Nous proposons des baignoires qui seront encore d’actualité dans 30 ans, voire plus. Une telle promesse implique d’utiliser un matériau qui lui permettra de durer. D’un autre côté, nous garantissons la modularité, ce qui implique d’utiliser un matériau léger et moulable à souhait. Nous avons ainsi développé White Tech Plus, réalisé à partir de minéraux partiellement recyclés, combinés à des résines, ce qui lui offre une résistance accrue.
D.S. C’est un matériau qui se répare très facilement aussi. Par exemple, si quelqu’un est amené à découper une pomme sur le rebord de la baignoire, et qu’il le raye ou le casse, il suffit d’y injecter une pâte à base de résine puis de poncer.







Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank.
Le designer allemand Konstantin Grcic dessine en 2009 le fauteuil Monza pour la marque Plank. Le piètement et l’assise en bois de frêne, inspirés du savoir-faire de la marque italienne, contraste avec le dossier et les accoudoirs en polypropylène qui donnent à l’assise un réel confort et apportent une touche de couleur et de contemporanéité. Le polypropylène se décline en 7 coloris et le fauteuil a la caractéristique d’être empilable. Plusieurs collaborations entre Konstantin Grcic et Plank avaient déjà vu le jour : la chaise Myto (2008) et le tabouret haut Miura (2005) qui sont devenus des pièces incontournables du designer. En 2015, il a dessiné la chaise “Remo”, dont la forme rend hommage au savoir-faire de la marque, malgré un dossier en forme de T fabriqué grâce à une technologie d’attache très sophistiquée.
Caractéristiques
Marque : Plank
Dimensions : L.54 x l.49 x h.76 cm
Matériaux : Frêne, polypropylène
Prix : 444
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Designer : Konstantin GRCIC

Les harmonies millimétrées de Konstantin Grcic soulignent une humanité fragile en devenir constant. Pour ClassiCon, Driade, Moroso, Authentics…, il essaye, interroge, comprend et trouve pour avant tout réaliser.