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Vivement demain !, c’est déjà aujourd’hui avec les jeunes diplômés des écoles du Campus Métiers d‘Art & Design! Dans le cadre de la Paris Design Week et le splendide écrin historique de la Sorbonne, rue des Ecoles, l’exposition qui a mis à l’honneur les travaux de 8 écoles supérieures et 14 établissements métiers d’art réputés, a présenté des créations traitant de sujets dont les jeunes pousses se font les meilleurs ambassadeurs. Des projets pluriels dans leurs formes et matières, qui parlent de questions environnementales – éthique, recyclage, préservation de l’environnement – mais aussi d’identité, d’intimité, du mieux vivre, pour certains aux savoir-faire à la fois respectueux des techniques traditionnelles et innovants. Focus subjectif et parcellaire sur 14 d’entre eux.

École Estienne, Projet « Kleenex 2021 », Nouvelles valeurs, nouvelle couleur
Romane Dède, Loraine Boudon, Morgan Gomez et Lea Jéquier ont conçu un projet fictionnel et global pour Kleenex, marque pionnière du mouchoir jetable, à travers la création d’un mouchoir non blanchi par le chlore, 100% biodégradable, doté d’un packaging parsemé de graines à planter. Dérivées de chutes de bois coupé, ses couleur et texture délestent l’objet de son image négative de « déchet ». Après la révolution hygiénique, place à la révolution écologique, et festive, à travers la « fête du moins », valorisant l’économie circulaire, dont cet objet « non-blanc » fait partie.

Lycée Octave Feuillet, Noémie Crosetti, chapeau
Le thème académique « mode et identité » imposé par l’école en Cap chapelier modiste impliquait de travailler sur le canotier, ce couvre-chef intemporel, réputé et très français. La pièce de la jeune élève Noémie Crosetti est à la fois esthétique et délicate, par l’usage du velours noir rebrodé de perles, comme elle témoigne du potentiel recyclable des objets du quotidien, par l’utilisation d’un set de table en fibre, pour ses bords.

Lycée Octave Feuillet, Daphné Cordesse, chapeau
Toujours dans la salle des Autorités de la Sorbonne où sont présentés des chefs-d’œuvre des Métiers d’Art, Daphné Cordesse, jeune apprentie plumassière au Lycée Octave Feuillet a imaginé un chapeau étrangement inspiré d‘une parure indienne en plumes de chef d’Amérique du Sud. Toutefois, elle y a ajouté une autre influence, celle du tartan, tissu d’origine celte, par le prisme de la broderie et des couleurs. Effet d’impression garanti.

Lycée Lucas de Nehou/ Ecole du verre, du cristal & du vitrail/Lycée Hector Guimard, Art de la pierre
Les nombreux CAP Arts et techniques du verre du Lycée Lucas de Nahou forment les jeunes artisans à l’excellence des savoir-faire dans ces domaines. En partenariat avec le Lycée Hector Guimard, certains élèves travaillent la peinture sur verre en lien, comme ici, avec le fenestrage de la cathédrale de chartre, réalisé par le tailleur de pierre François Tricoire. On note l’habileté à sortir des carcans de la restauration, à travers une peinture géométrique et minimaliste en regard de l’architecture gothique.

Lycée Lucas de Nehou, Ypeng Xin, Lampe à décor de hiboux
Ce jeune élève du CAP Arts et technique du verre, option décorateur sur verre, traite l’image du hibou sur verre plat, en utilisant la technique du sablage du verre. Même si l’excellence des finitions n’est pas encore atteinte, on remarque une grande maîtrise du procédé pour ce niveau. En outre, l’image animalière prend une envergure supplémentaire par l’effet de la lumière sur le verre.

ENSCI les Ateliers, Martin Tiessé, « Pignon sur rue »
Martin Tiessé est un jeune créateur visionnaire. « Pignon sur rue » s’intéresse « aux enjeux liés à la relocalisation d’une production pas chère et de proximité ». Son projet d’objets réalisés par moulage sous vide et systèmes d’assemblage questionne, entre autres, les procédés de fabrication mais aussi d’organisation du travail.

Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Carla Genty, « Précieuse matière », diplôme architecture d'intérieur
« Précieuse matière » est un projet global, voire total et sensible, autour du lin, qui réinvestit un domaine agricole de cultivateurs. Comment ? En rénovant et considérant une ancienne ferme comme un « laboratoire de création, propice à la recherche et investi par des designers, artistes et chercheurs en résidences. » Un projet créateur de nombreux objets – comme ici des briques – liens, réintroduisant localement cette fibre.

-Ecole Nationale des Arts Décoratifs, « Tant que les fleurs existeront encore », Alexis Foiny, diplôme design d’objet
En réinventant l’Astiria Rosea, espèce botanique disparue de l’île Maurice au XIXème siècle, Alexis Foiny crée un poétique Memento Mori, selon ses termes. A partir de la collecte de nombreux documents avec des scientifiques, le designer a redonné forme et couleur à la plante, mais aussi « ressuscité » son parfum à travers un accord olfactif, avec un créateur parfumeur.

ENSAAMA, Vincent Noir, « Informer les formes » DSAA Mode textile
Entre tapis et tapisserie, cette belle pièce design est révélatrice d’un savoir-faire textile très abouti, et d’une attention poussée aux couleurs et formes. S’apparentant à une structure organique, presque mouvante, l’œuvre semble jouer sur sa fonction – un tapis utilitaire – et ce que l’on croit percevoir d’elle, une forme sans formes, au chromatisme vitaminé et pop.

ENSAAMA, Lola Mossino, « Mécanique de la pétasse », DSAA Métiers d’art
C’était certainement la pièce la plus truculente de l’exposition ! « Mécanique de la Pétasse » est une parure de bijoux en laiton, chaine et perles, qui va à contrecourant du cliché de la « pétasse », communiquant par et à travers son corps. En créant des bijoux sur cette figure féminine dépréciée, Lola Mossino questionne la notion de genre, d’identité avec beaucoup d’empathie, d’humour et de dérision. Et prouve comment une posture corporelle peut inspirer de nouveaux types de bijoux.

Ecole Camondo, Blanche Mijonnet « Cueillir la forêt »
Il s’agit d’une invitation à retrouver ce que la créatrice appelle le « luxe de l’essentiel » : dans le parc naturel régional de Chartreuse, elle imagine une cabane faite de matériaux glanés en forêt. Une architecture primordiale comme un retour à la vie sauvage, propice à un rapprochement avec soi-même. Un projet environnemental drainant de multiples interrogations sur le temps, l’individu, les besoins et désirs.

Ecole Boulle, Victoria Antunes « Brume »
Constituée de tubes d’acier plat recouverts de cuir d’agneau orangé et de laine pour les assises, cette pièce aux formes arrondies et lignes pures revisite la concept très tendance du télétravail. Pour pallier à la laideur de ses outils, elle a conçu un siège proposant diverses postures pour travailler de manière « invisible ». L’utilisateur peut s’asseoir sur le fauteuil, ou rester debout durant ses réunions virtuelles. Ainsi, le mobilier du télétravail disparaît pour se fondre avec celui du salon.

Ecole Bleue (école de design global), Justine Beets, « Henri »
La jeune créatrice s’est inspirée de la fameuse fraise portée par Henri IV, en travaillant plus précisément sur l’arrête, peu traitée de manière originale, de cette parure textile. Usant de feutre dont elle étudie la densité et la souplesse, elle crée une pièce unique, faite main, aux formes aléatoires qui épousent une structure métallique quasi invisible, et qu’elle envisage comme un lieu de discussion et de partage.

Ecole Bleue (école de design global), Nathan Laroche, « Candide »
Il s’agit d’un projet global, évoquant une maison d’édition fictive « Félicité », qui produirait un fauteuil intitulé « Candide », en référence au personnage littéraire, comme au rêve et à l’enfance. Nathan Laroche a inventé un siège inspiré des formes maternelles. Deux bras semblent envelopper l’utilisateur. Ce jeune designer a choisi un tissu de couleur unie verte, afin de valoriser les formes de l’objet, assorti d’un coussin dorsal.

Durant la Paris Design Week, l’exposition « Frugal » a mis en lumière 30 créateurs engagés qui démontrent que le design responsable a du sens et que les liants employés ne sont nécessairement issus de l’industrie pétrochimique. Le duo Hélène Aguilar, curatrice de l’exposition et fondatrice de l’association pour un Design Soutenable, et Armelle Luton, cheffe d’orchestre de la manifestation, a sensibilisé un large public au design d’aujourd’hui et de demain avec brio. Retrouvez l’intervention d’Hélène Aguilar dans le talk Intramuros sur les biomatériaux.

Cuir modelé
Hors Studio a imaginé un nouveau matériau en revalorisant des rebus de cuir. Leatherstone est présenté sous forme d’échantillons.

Couleur émouvante
Amandine Antunez émeut avec son stuc marbre naturel qu’elle colore avec des fleurs et des plantes tinctoriales. Les coloris vivent et migrent avant de se figer dans la matière. @aa_matiere © Cécile Papapietro-Matsuda

Récup arty
L’idée d’Audrey Guimard est simple et efficace : upcycler des matériaux et pièces glanés en les transformant ici en paravent décoratifs. Pierres stériles de carrière, tubes de laiton et bambou patiné font écho au mouvement de l’Arte Povera.
@audreyguimi © Cécile Papapietro-Matsuda

Du lait à l’urne
Marion Seignan utilise du lait périmé pour créer des urnes funéraires et des diffuseurs de parfum. Ces créations en caséine et colorants naturels sont biodégradables et hydrosolubles afin d’éviter un processus de recyclage industriel.
@marion_seignan © Cécile Papapietro-Matsuda




Vue de l'exposition ''FRUGAL'' © Sophia Goigoux Becker

Lily Alcaraz et Léa Berlier, lauréates Grands Prix de la Création, Métiers d'art. " Levant "© Damien Arlettaz
Les Grands Prix de la création 2021 de la ville de Paris ont été remis le 14 septembre 2021 dans les salons majestueux de la Mairie de Paris. Sur la scène, se sont succédés, émus, les lauréats après un discours bienveillant de Olivia Polski, l’adjointe à la Maire de Paris, en charge du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et des métiers d’art et mode.
Trois personnalités ont été invitées à présider les jurys : Laura Gonzalez pour les métiers d’art, Amélie Pichard pour la mode et Sam Baron pour le design.
Catégorie Design, le Talent Emergent a été remis à Studio Samuel Tomatis pour son travail sur le recyclage des algues en bio-matériaux. Le Grand Prix a été remis à Studio Lacoua, où Gregory Lacoua s’exprime depuis plus de dix ans sur le sens de l’objet. Son fauteuil réalisé avec Souchet Inspired Woodwork est un hommage aux savoir-faire dans le mobilier et son distributeur à savon apposé sur les fontaines des jardins publics parisiens imaginé avec le groupe Clef, s’est mis au service d’un futur désirable, raisonné et réversible.
Catégorie mode, ont été récompensés Maitrepierre en Talent Emergent, et JN.MellorClub en Grand Prix/Accessoires.
Catégorie Métiers d’Art, c’est la jeune Lucie Touré qui a reçu le Talent Emergent et Lily Alcazar et Léa Berlier, le Grand Prix.
Designer matière diplômé de LISAA Paris et de l’ENSCI-Les Ateliers, finaliste des Audi Talents Awards et lauréat de la bourse Agora du design, présidée par Erwan Bouroullec en 2017, Samuel Tomatis entre en résidence aux Ateliers de Paris en 2019. Le fil conducteur de ce parcours exemplaire ? Les algues qu’il transforme en matériaux multiples, fins et souples, solides et rigides, 100 % naturels, sans colle ni additif.

« J’ai pris conscience des dégâts que pouvaient engendrer les marées vertes en me promenant sur les plages bretonnes. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire en les envisageant non pas comme des déchets mais bien comme un incroyable gisement de matières premières. Cela a guidé tout mon travail étudiant et c’est le coeur de mon métier aujourd’hui » explique Samuel qui est à la fois designer industriel et chercheur en bio matériaux.
Il tisse des liens étroits entre la création et la science. « Je travaille dans des laboratoires mais aussi, pour la mise en forme, de prototypes, avec des artisans », précise-t-il. Ses « découvertes » peuvent être utilisées pour faire du mobilier, des objets destinés à l’espace domestique, des contenants alimentaires, des packagings, des outils pour l’horticulture, des tissages pour le secteur textile, des émaux pour la céramique, des briques pour la construction ou encore des vanneries… Les débouchés sont énormes ! Et c’est pourquoi Samuel envisage de s’associer avec un profil plus juridique afin de pouvoir proposer ses applications à des industriels.



Des questions cependant l’obsèdent.
Qu’est ce qui guide le processus créatif ? Qu’est ce qui rassemble les designers et les rend aussi différents ? Pour essayer d’y répondre, il démissionne et intègre l’ENSCI-Les Ateliers. Diplômé en 2008, il occupe pendant quelques temps, une fonction charnière entre la direction artistique et les entreprises industrielles pour des projets signés Patrick Jouin ou Jean-Marie Massaud. Son studio voit le jour en 2010. Il peut enfin s’exprimer pleinement notamment lors de l’aménagement d’une chapelle dans
le 16e arrondissement de Paris. Une expérience singulière qui lui permet
de se glisser dans un lieu avec une histoire, lui qui est sensible à la notion de patrimoine et d’héritage. Une particularité que l’on retrouve aussi dans son Tabouret… Tapis édité par Ligne Roset : une création qui interroge sur le sens de l’objet, l’étymologie du mot, son histoire. Il a également présenté au jury son travail avec Souchet Inspired Woodwork pour qui il a conçu un fauteuil, hommage à son savoir-faire dans le mobilier.
Il mise aussi sur l’énergie collective avec notamment le distributeur de savon public apposé sur les fontaines des jardins publics parisiens imaginé avec le groupe Clef. Un objet réversible qui illustre l’idée d’un design pour tous et qui est le parfait symbole de la réflexion engagée de Grégory qui se met au service d’un futur désirable et raisonné.



La 14e édition d’ARCHITECT@WORK PARIS se tiendra au PARIS EVENT CENTER les jeudi 23 & vendredi 24 septembre prochains.
À cette occasion, 250 industriels vous présenteront plus de 700 produits, tous présélectionnés par un comité technique. Le thème de cette édition est « BIO-LOGIQUES ».

La manifestation sera illustrée par une magnifique exposition matériaux du Centre Innovathèque, la présentation de solutions techniques sur l’accessibilité par Senses-room, et un programme de conférences avec, entre autres, comme intervenants, les architectes :
- Dominique Jakob (Jakob+MacFarlan)
- Duncan Lewis (Scape Architecture)
- Manal Rachdi (OXO architectes)
- Brice Chapon (Parc architectes)
- Marc Iseppi (Atelier Novembre)
À découvrir également pendant l’événement, deux expositions photographiques :
- Regard sur 10 ans d’architecture par le studio Erick Saillet
- Regard des étudiants des Écoles nationales supérieures d’architecture sur le territoire essonnien


Ne manquez pas ce rendez-vous annuel avec l’innovation. Un accueil privilégié vous y est réservé.
Préenregistrement obligatoire
Code d’invitation Intramuros : P723000
Organisation selon les nouvelles normes sanitaires.
Plus d’infos via www.architectatwork.fr

Durant l’évènement, le BHV, IKEA, Le Bon Marché laissent place au design avec pour fil rouge la durabilité, la convivialité et la création, tout en proposant des événements destinés au grand public.
AU BHV, BLEU NATURE ORIGINS PREND SES QUARTIERS
Invité par l’enseigne pour l’événement re-création, l’éditeur de mobilier, fondé par Frank Lefebvre met en lumière le bois flotté qui a fait son succès dès 1995. Il réédite les pièces iconiques de la collection Crusoé, adorées et réclamées par ses fans ! Aujourd’hui la filière de culture de bois flotté, certifiée aux normes européennes est valorisée et sublimée, par des produits écoresponsables. En témoignent le café dôme, les abris installés, le tout installé dans le dédale des cours du quartier du Marais.
Bleu Nature Origins au BHV cours, 34 rue de la Verrerie jusqu’au 18 septembre 2021,
www.bleunatureorigins.com, www.bhv.fr


CHEZ IKEA, ON EST PLUS QUE JAMAIS A LA MAISON !
Le géant du meuble suédois propose de sensibiliser le plus grand nombre à un monde durable. Cet engagement est ancré au cœur de l’ADN de l’enseigne depuis longtemps déjà. À travers des scénographies artistiques et ateliers participatifs, sans oublier l’esprit pratique propre au grand magasin, le visiteur est invité à un parcours immersif ponctué de matériaux sains (bois, laine) bases de toute conception de produit, de créations et de nouveautés pour la maison dans le quartier du Marais.
Ikea, « La Planète est notre Maison » du 17 au 18 septembre 2021, de 10h à 19h, 5 rue St Merri, 75004 Paris



AU BON MARCHE, NOUVEAU DUO DE DESIGNERS
L’espace luminaire du Bon Marché Rive Gauche accueille un duo de designers invités pour la saison, Sandra Benhamou et Pierre Gonalons. Dans cet espace de 100 m2 chacun propose des pièces de mobilier du Bon Marché dans une scénographie exclusive. Ils ont eu carte blanche dans leur sélection coupS de cœur, pour un dialogue inédit.
Le Bon Marché, deuxième étage du magasin, 24 rue de Sèvres, 75007 Paris,


En hommage à l’âge d’or du studio 54, célèbre discothèque de Broadway, Sandra Benhamou, jeune espoir du design français, a imaginé la ligne Ginger, tout en matières précieuses et en courbes enveloppantes.


Le designer Pierre Gonalons associe les savoir-faire français et ses racines italiennes. Doué, surprenant, il sait manier les formes organiques avec dextérité dans une fusion très personnelle.

C’est en se questionnant sur les matériaux utilisés pour décorer les espaces domestiques et ceux plus éphémères, comme les installations provisoires des stands de salons ou d’expositions, que ce collectif de quatre designers résidents aux Ateliers de Paris ont trouvé une alternative à l’aménagement intérieur. À découvrir jusqu’au 18 septembre.
L’Atelier Sumbiosis, Cécile Canel, Jacques Averna et Laureline de Leeuw présentent Papier Mycète, un matériau réalisé à base de mycélium, de chanvre et qui revalorise aussi des chutes de papier technique pour des décors plus désirables. « Les murs ont toujours raconté des histoires avec des moulures, des ornements, des rideaux et tentures aussi…ce sont de véritables supports d’expression artistique. »



Au cours de l’exposition, le collectif réinterprète trois typologies d’éléments de décor : des corniches, carreaux et colonnes ont été moulés grâce à ce liant nouvelle génération qu’est le mycélium. Ses qualités intrinsèques en font un matériau résistant, hydrophobe, respirant et il a la capacité de filtrer certains virus et toxines. Naturellement agglomérant, le mycélium offre la possibilité d’être amalgamé au chanvre et aux chutes de papier technique. Le processus de fusion entre matériaux est stoppé par l’intervention de l’homme avant que le champignon ne se développe pas trop. C’est en partenariat avec Procédés Chenel et Grown Bio que le projet a pu voir le jour. Encore une fois, l’ennoblissement associé à l’ingéniosité ouvre le champ des possibles !
Jusqu’au 18 septembre
Ateliers de Paris, 30 rue du faubourg Saint-Antoine 75012 Paris

En imbriquant dispositifs numériques aux humeurs dystopiques de l’anthropocène et pièces organiques où le design d’objets ouvre des pistes plus poétiques, l’exposition Hyper Nature du festival nantais Scopitone donne un aperçu intrigant du mélange d’hommage et de fantasme que la nature peut susciter chez l’artiste. À voir jusqu’au 19 septembre
Le parcours déambulatoire au sein des différents espaces de Stéréolux – le bâtiment vaisseau-mère de Scopitone – instille en effet un rapport plutôt complexe et intriqué avec une nature interprétée ici sous différentes coutures. Plusieurs pièces alternent ainsi hommage à la nature et questionnement des artistes sur notre relation à celle-ci, à l’ère de l’anthropocène où l’impact humain sur nos écosystèmes devient problématique.



Le glacier artificiel miniature sous cloche de verre du Tipping Point de Barthélemy Antoine-Lœff renvoie donc au temps nécessaire pour qu’un glacier se crée… ou se régénère. Le Soleil Vert de Cécile Beau rejoue dans son aquarium l’hymne à la terre du triptyque minéral / végétal / animal en mettant en scène sphère d’algues, roches immergées et fossiles de crevettes. Les écrans et dispositifs numériques rallient la célébration technologique dont Scopitone est coutumier sous le même prisme, comme dans la collection d’archives virtuelles d’espèces végétales disparues du Floralia de Sabrina Ratté.


Le questionnement se porte en particulier sur les signaux et les indicateurs que la nature peut transmettre à l’homme quant à un état des lieux plutôt inquiétant. Le projet très art / science Spring Odyssey d’Elise Morin – mené en partenariat avec des scientifiques de Paris-Saclay – s’appuie ainsi sur la création d’une plante réactive au stress radioactif, à la fois transposée dans des environnements virtuels de réalité augmentée et dans la réalité de la « Forêt Rouge » de Tchernobyl où elle a d’ailleurs muté. Plus allégorique, la sphère terrestre enfermée dans une boîte baignant dans le liquide fluorescent et trouble du Laboratory Planet II du collectif Hehe rappelle que la pollution est désormais un poison global.
Physique quantique et activité électromagnétique : la nature fantasmée
Pour autant, l’exposition sait aussi brouiller les pistes en mettant en perspective la manière un peu fantasmée dont les artistes s’inspirent de la nature, et notamment de ses phénomènes physiques invisibles ou inexplicables, dans leur travail. Une façon pour eux de créer les scénarios d’un futur spéculatif dans lequel le design d’objet s’octroie une véritable place.


L’impressionnante machine de mécanique des fluides du Soudain Toujours de Guillaume Cousin crée ainsi par ses propulsions de fumée chaotiques un environnement systémique et organique renvoyant à la physique quantique et à ses inconnues. Les expériences atmosphériques du dispositif Zoryas de Claire Williams s’articulent autour d ‘une matière-énergie de plasma combinant gaz d’extraction interstellaire (argon, néon, Krypton, xénon, etc.) et activité électromagnétique solaire, introduite dans des sculptures en verre où elle révèle d’intrigantes chorégraphies de contraction électriques dignes des fameuses bobines Tesla. Des ondulations sonifiées – que Claire Williams décline encore avec son ondoscope, un appareil de captation des variations électromagnétiques naturelles, dans son autre installation, Les Aethers – que l’on peut même entendre tactilement à partir des vibrations émises depuis la table circulaire d’écoute entourant l’œuvre.


Dans ce registre design d’objets et scénographie symbiotique, la vingtaine de sculptures robotisées du Supraorganism de Justine Emard fait sans doute figure de morceau de choix. Inspirée du comportement des essaims d’abeilles, la pièce associe récipients en verre soufflé et petits dispositifs mécaniques et lumineux intrusifs en jouant une partition collective impromptue. Une note d’espoir peut-être pour une narration futuriste moins dystopique que celle d’autres artistes de l’exposition. Laura Colmenares Guerra par exemple, chez qui l’expression plastique prend la forme de sculptures imprimées en 3D donnant une représentation volumétrique des menaces environnementales pesant sur l’Amazonie (déforestation, prospection minière).
Festival Scopitone, Nantes, jusqu’au 19 septembre.

Pour cette session de septembre plus réduite à l’international, Intramuros a choisi des produits astucieux. Parmi les tendances repérées sur le salon, le design hongrois s’impose, la continuité d’une collection scandinave se poursuit, tandis que l’éditeur finlandais joue l’innovation au bureau.

Inspirées par un voyage en Inde, ces suspensions sont conçues pour être groupées, à différentes hauteurs. Collection Pran, design Ati Kertész et Bence Simonfalvi, Positive collective.

Modulaire
Elle privilégie le local et le travail artisanal tout en épurant les lignes et joue avec de multiples combinaisons de coussins. Ligne d’assises dessinée par la designer hongroise Sarah Kele.

Légère
On peut la personnaliser avec un choix de couleurs et de poignées, soit 448 combinaisons possibles, et un revêtement minéral, poids plume, Cookut.

Archétype
Tout en lignes précises et dans sa plus pure simplicité, cette chaise est l’aboutissement d’une réflexion synthétique de l’objet. Chaise l’Assise, design Maxime Lis, Airborne.

Minérale
Produite en série, chaque table est unique, travaillée au ciseau, alternant surfaces en marbre rugueuses et polies. Table Mineral sculptural, Fermliving.

Dans sa bulle
Ce siège détente, à suspendre dans les lieux publics, est équipé d’une application intuitive qui permet de moduler son et lumière, et de deux ports USB pour y travailler. Fabriqué en écoconception en Finlande, design Pekka Kumpula, Silmu.

Pimpante
A la fois indoor et outdoor, cette chaise est le fruit du travail de la designer et directrice artistique de la marque, afin de rendre le design accessible. Collection Swim, design Margaux Keller, Bibelo.

Nomade
Cette table se transporte partout, du jardin au salon. L’éditeur a fait le choix de les produire en seulement 4 coloris, pour disposer d’un stock permanent. Collection Swim, design Margaux Keller, Bibelo.

A la carte
La collection Priy est composée de 11 variantes de formes et de 13 couleurs, de métaux précieux, à décliner dans de multiples assemblages. Collection Priy, design Ati Kertész et Bence Simonfalvi, Position collective.

Cofondateur et directeur scientifique de la chaire Entrepreneuriat, Territoire, Innovation (ETI) et conseiller scientifique de la ville de Paris, Carlos Moreno défend un concept de la ville du quart d’heure, un concept de quartiers complets repris par le réseau mondial des grandes villes et mégalopoles engagées pour le climat. Une réflexion qui s’inscrit dans la nouvelle mission prospective du FRENCH DESIGN 2059 (le FRENCH DESIGN by VIA), à retrouver dans le nouveau numéro d’Intramuros.
« La forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le coeur d’un mortel, cite Carlos Moreno en reprenant Baudelaire. Mais moi, j’enlève le “ hélas !”. La ville peut se transformer rapidement pour devenir plus habitable et moins polluante. » Le poète se plaignait des bouleversements alors réalisés par Haussmann dans la capitale. Le cofondateur et directeur scientifique de la chaire Entrepreneuriat, Territoire, Innovation (ETI) appelle de ses voeux une métamorphose rapide, aidé maintenant par le choeur de tous ceux qui se sont rendu compte qu’ils étaient mortels avec la pandémie de Covid-19. Le 15 juillet 2020, son concept de ville du quart d’heure a été adopté, par le C40 Cities Climate Leadership Group – le réseau mondial des grandes villes et mégalopoles engagées pour le climat qu’Anne Hidalgo a présidé de 2016 à 2019 – comme « clé de voûte pour la relance postpandémie », explique le chercheur en visio derrière son écran. Au programme, chrono-urbanisme, chronotopie et topophilie… pour une ville polycentrique et moins gouvernée par la voiture.
Dans son livre blanc, le C40 définit ainsi son nouvel agenda pour « Une relance verte et juste » : « Nous mettons en œuvre des politiques d’urbanisme visant à promouvoir la “ville du quart d’heure” (ou “quartiers complets”) en tant que cadre pour la relance, dans lequel tous les habitants de la ville sont en mesure de satisfaire la plupart de leurs besoins à une courte distance à pied ou à vélo de leur domicile. La présence d’équipements de proximité, tels que de centres de soin, des écoles, des parcs, des points de restauration, des commerces de première nécessité et des bureaux, ainsi que la numérisation de certains services, permettront cette transition. Pour y parvenir dans nos villes, nous devons créer un environnement réglementaire qui encourage un zonage inclusif, un développement à usage mixte et des bâtiments et des espaces flexibles ». Cette profession de foi, l’entrée en matière du chapitre « Santé et bien-être », était improbable il y a peu.

La crise sanitaire, accélérateur du changement
Quand, en 2016, Carlos Moreno spécialiste des villes numériques durable et professeur associé à l’Institut d’administration des entreprises de Paris (Sorbonne business school) publie un article dans La Tribune intitulé « La ville du quart d’heure : pour un nouveau chrono-urbanisme », peu de lecteurs croient à ses propositions, où pire. « À cette époque, tout le monde m’est tombé dessus », se souvient le chercheur. Mais l’idée finit par séduire d’autant que la crise sanitaire a donné à ce concept d’hyper-proximité une réalité inattendue.
Alors qu’avec la crise sanitaire la plupart des activités se sont recentrées autour du logement, l’organisation d’une ville du quart d’heure est devenue immédiatement perceptible. Le télétravail, qui paraissait une utopie – pour le pire ou le meilleur – ou une hérésie est devenue une norme. En moins d’un an et partout dans le monde, les pistes cyclables se sont multipliées, nombres de places de parking se sont transformées en terrasse de café et de restaurant. Si ces transformations urbaines ne sont pas encore pérennisées, les voix qui réclament un retour à la situation précédente restent minoritaires. Les tensions provoquées par les nuisances sonores ou visuelles dues à la multiplication des terrasses peuvent, par exemple, nécessiter la mise en place de nouvelles règles et l’apprentissage d’un autre usage de la rue en commun.
Elles peuvent aussi inviter à l’innovation de la part des fabricants de mobilier urbain : à quand des auvents mobiles acoustiques qui assourdiraient les bruits des conversations tout en protégeant de la pluie et du soleil ? Des questions se posent toujours : comment limiter les transits sans créer des zones d’entre-soi ? Comment accueillir les non-résidents ? Tous ces Franciliens, concernant Paris, qui viennent travailler pour la journée ? La multiplication des contraintes ne suffira pas à produire des changements acceptés par tous, il faut aussi produire des solutions à la fois politiques et ergonomiques pour faciliter l’acceptation des transformations.
Changer les modes de vie plutôt que la ville : le chrono-urbanisme
Reste que la conscience du bouleversement climatique et, surtout, la nécessité de faire évoluer nos modes de vie paraît acquise. Spécialiste de l’étude des systèmes complexes et dans le développement des processus d’innovation, Carlos Moreno a commencé à travailler sur la ville numérique durable (les prémices de la smart-city), avant de délaisser les expérimentations qui n’étaient jamais déployées à l’échelle pour proposer un cadre à la fois synthétique et ouvert aux édiles des villes pour mener une nouvelle politique urbaine. L’idée principale ? « Non pas changer la ville, mais changer nos modes de vies dans la ville », explique-t-il. Comment ?
En s’interrogeant d’abord « sur ce que la ville propose aux habitants pour l’usage de leurs temps de vie, en faisant son ontologie ». À la question qu’est-ce qu’une ville ? Le chercheur répond par six fonctions sociales urbaines indispensables : pouvoir se loger, produire, se soigner, s’approvisionner, apprendre et s’épanouir. Et propose, pour les réunir, d’arrêter de fragmenter les espaces par fonction pour développer une ville polycentrique, rhizomique grâce au chrono-urbanisme. Soit promouvoir une nouvelle temporalité urbaine, mise en place en fonction des besoins des habitants.

Réduire les déplacements contraints, donner du temps
À rebours d’un Le Corbusier qui écrivait, en 1924, dans Urbanisme que « la ville qui dispose de la vitesse dispose du succès », Carlos Moreno s’emploie à la fois à réduire la vitesse et les distances. « Avant, les activités essentielles étaient éloignées des habitants car on avait les voitures, les transports. La formules au coeur de nos vies était : aller plus vite, aller plus loin, » détaille le chercheur. Le tout conduisant à une organisation urbaine selon les préceptes de la Charte d’Athènes, écrite quelques années après en 1931, qui découpe l’espace en zones de travail, d’administration, de commerce, de logement… puisque les transports, toujours plus efficaces et rapides, devaient permettre de relier l’ensemble avec fluidité et efficacité. Un modèle qui a fait son temps.
Après le secteur résidentiel et tertiaire (du fait du chauffage et maintenant de la clim et de la mauvaise isolation), c’est le transport qui est le principal contributeur au réchauffement climatique. Le limiter apparaît comme une évidence à Carlos Moreno lors de la COP21 et sa participation en marge du sommet des États, à la réunion de 700 maires des grandes villes du monde le 4 décembre 2015. Leur objectif est en effet ambitieux : réduire de 80 % les émissions de carbone d’ici 2050. Il faut agir vite. Pour lui, la réduction du trafic, déjà en cours dans nombre de grande ville malgré les résistances doit s’accélérer. Mais au-delà des contraintes, il faut aussi proposer un objectif enviable. « Beaucoup de ces déplacements ne sont pas utiles, la plupart sont contraints. Mon idée de départ était donc celle d’une mobilité choisie : la démobilité », raconte le chercheur qui fait alors le pari de la proximité et du temps choisi et déploie l’idée de la ville du quart d’heure et ses services d’hyper-proximité.
Depuis 2020, à Milan le conseil municipal s’engage ainsi à garantir la proximité de tous les services essentiels, encourager le télétravail et ouvrir 35 kilomètres supplémentaires de pistes cyclables quant Portland, qui poursuit son plan de 2012 à horizon 2030 pour garantir à 90 % de sa population l’accès à tous ses besoins – hors travail –, a déjà transformé 150 kilomètres de ses rues en « rues vertes » avec des nouveaux logements accueillant des commerces et services au rez-de-chaussée et apportant calme et ombre aux citoyens.
À Paris, la mairie veut « ajouter des bureaux et des centres de coworking et encourage le travail à distance, afin que les gens puissent travailler en toute sécurité plus près de chez eux ou chez eux. Il est également essentiel d’étendre l’utilisation des équipements existants : utiliser les bibliothèques et les stades en dehors des heures normales, utiliser les boîtes de nuit comme salles de sport pendant la journée ou faire des écoles des parcs et des espaces de jeu pendant le week-end. L’écologisation fait partie de l’initiative : ajouter des espaces verts aux espaces publics existants, créer de nouveaux parcs et forêts urbaines et établir de nouveaux jardins pour l’agriculture urbaine. La limitation des voitures, par exemple, à proximité des écoles au moment de leur ouverture et de leur fermeture, rendra les déplacements à pied et à vélo plus sûrs. La ville encouragera également les entreprises locales, les espaces et les lieux de partage et d’échange afin de favoriser l’essor des entreprises locales existantes. »

Mobiliser l’existant 24h/24 : la chronotopie
Dans la capitale française, l’ouverture le week-end d’une dizaine de cours d’écoles et de collège à la population locale, mise en place en janvier 2021 a déjà été élargie à 36 établissements supplémentaires en mai. Une illustration du concept de chronotopie qui doit désormais lier chaque lieu (topos) public à un temps (chronos) d’usage et non plus à une unique fonction. Selon les jours et les heures, ou même les saisons, sa destination évolue : d’établissement d’enseignement le jour et la semaine, il devient espace commun le week-end et pendant les vacances, pour accueillir diverses activités. Dans une ville toujours plus dense, « il faut concentrer les activités. En utilisant l’existant, en le mobilisant suivant le temps », répète Carlos Moreno qui explique avoir délaissé « la mise en place de petits tests avec des démonstrateurs pour la smart-city qui ne passaient jamais à l’échelle pour une approche paradigmatique qui réclame de comprendre les ressorts des changements indispensables à mettre en oeuvre. À ce titre, la réforme territoriale qui octroie plus de pouvoir aux maires des quartiers permet de mieux répondre aux besoins des citoyens et d’engager la concertation. » Le professeur prône une révision des Plan local d’urbanisme (PLU) de la ville, en fonction de cette thématique, et d’une flexibilité plus grande de la ville à considérer comme un organisme vivant. L’urbanisme transitoire permet ainsi d’occuper un lieu de friche le temps d’expérimenter ou de lui trouver une nouvelle destination.
Topophilie et verdure
« Nous avons besoin de villes apaisées et non de tourbillons, soutient Carlos Moreno. Les villes sont en première ligne pour accroitre ou non notre capacité de survivre au réchauffement climatique. » Pour cela, augmenter l’utilisation des bâtiments ne suffit pas. Encore faut-il que les habitants se sentent bien dans une ville plus compacte, toujours plus dense. C’est ici qu’entre en jeu la topophilie, ou l’attachement au lieu. L’exode, pendant les confinements, des populations les mieux loties vers les campagnes ou les villes moyennes a révélé – s’il en était besoin – l’importance d’un accès aux espaces verts et à des lieux plus réconfortants. « Les études montre qu’une ville dense qui a su intégrer le végétal dans son aménagement limite les “déplacements échappatoires”, souligne le scientifique. La nature, l’eau, la biodiversité doivent être mieux pris en compte. » De plus, l’appropriation des lieux, l’implication des usagers dans la fabrication et la vie de leur environnement permet une durabilité plus grande de ceux-ci. On fait plus attention à ce qu’on aime. La ville du quart d’heure est aussi une ville qui soigne les relations.

De la recherche à la réalisation, il n’y a parfois qu’un pas à franchir ! Durant la Paris Design Week, sur cette Agora du Design, les six lauréats de la bourse Agora ont présenté leurs travaux qui donnent le la à un nouveau type de production plus réfléchie et résolument respectueuse. De la micro-source d’énergie à l’emploi des algues, de l’acte d’offrir au réemploi d’appareils électroniques, l’exposition interrogeait sur nos besoins et les ressources que nous pourrions utiliser en remplacement des actuelles.
Samuel Tomatis a pour cheval de bataille la valorisation des algues invasives du littoral. Ses travaux de recherche ont débuté en 2017 et il explore toutes les applications possibles dérivées de ces plantes aquatiques. Du ticket de caisse enregistreuse au carton de déménagement, en passant par le sac de course ou encore le carrelage émaillé, Samuel propose un véritable inventaire de produits avec Alga. Compostable par les particuliers, ce catalogue ouvre le champ des possibles avec grande pertinence !



Pablo Bras crée des ponts entre l’homme et son environnement. Jusque-là, rien d’extraordinaire, mais son approche est à échelle humaine. Pour son Pavillon des Rêves, et par Pavillon, il entend construction résidentielle, le designer a imaginé de nouvelles sources d’énergie plus vertueuses. Réalisée en céramique émaillée, kevlar et liège, sa cheminée tube permet de chauffer une petite surface. Sa gargouille hydrogénératrice offre la possibilité de convertir l’eau de pluie en courant électrique, une fois posée sur le bas d’une gouttière. À la fois poétiques et imaginatives, ses propositions donnent envie de voir plus loin.


Photos © Cécile Papapietro-Matsuda

Sur le papier, cette nouvelle édition étrennant le Grand Palais Ephémère à la vue imprenable sur la Tour Eiffel et le Champ de mars se voulait ambitieuse. Et elle l’est manifestement !
À côté des galeries poids lourds, pour qui c’est ici une première – Almine Rech, Thaddaeus Ropac, Kamel Mennour, Continua – les autres ne manquent pas d’imagination pour attirer le visiteur avec des pièces poétiques, fortes, ou à travers des scénographies attractives. Des œuvres en hommage à des artistes historiques, ou récemment disparus. Mais aussi émergents, sur le stand de galeries qui le sont tout autant. Photo, peinture figurative, abstraite, sculpture, œuvre textile, mobilier, il y en a pour tous les goûts, les styles et les médiums ! Voici notre seconde sélection au cœur d’une foire au « régionalisme cosmopolite », selon les mots de son directeur, Guillaume Piens.
Galerie Nathalie Obadia

Laure Prouvost (1978- « Pulled From below, c’est la mer à boire », 2021
Réalisé par l’artiste ayant représenté la France à la biennale d’art contemporain de Venise 2019, cet étonnant chandelier fonctionnel, fait de métal et de verre, évoque un monde sous-marin, fécond et mouvant. Produit avec le maître verrier vénitien Berengo, il porte les traces délicates et fragiles d’une vie où la flore débordante reprend le pas sur les agissements humains. Une œuvre aux accents oniriques, sortie tout droit de l’univers fantasmagorique et particulier de la plasticienne.
Galerie Alain Gutharc

Edi Dubien (1963- « Les couronnes sont fragiles », peinture sur toile, pièce unique 2021
Dans le sillage des peintures portées par le commissaire invité Hervé Mikaeloff, les œuvres de l’artiste français Edi Dubien interpellent par leur poésie ambivalente. Des portraits intimes évoquant la question du genre d’un autodidacte ayant débuté par la photographie et s’intéressant également à l’environnement et à la cause animale. « Les couronnes sont fragiles » est une œuvre forte, empreinte d’une tristesse très esthétique, où le regard déterminé du jeune garçon atteint le visiteur en plein cœur.
Galerie Loevenbruck

Représentée par la galerie, l’artiste-curatrice autrichienne Jakob Lena Knebl a imaginé une scénographie pétillante des œuvres présentées sur le stand. « Desiroom » est une mise en situation vitaminée, composée entre autres de pièces historiques d’Olivier Mosset, Michel Parmentier, ou encore de Daniel Spoerri, provenant du fonds de la galerie, ensemble à des pièces de design d’exception – sculpture-jeux « fantôme » des Simonnet, table et tabourets modulables de Lionel Morgaine -, en partenariat avec la galerie Meubles et Lumières. Une œuvre presque totale, immanquable.
Galerie Claude Bernard

Geneviève Asse (1923-2021), peintures sur toile de 1984 et 1992
La galerie montre, entre autres, quelques grandes toiles (plus de 2 mètres) de Geneviève Asse, cette grande artiste de la peinture française disparue le 11 août dernier, et connue pour son fameux bleu éponyme, apaisant, qu’elle a décliné en de nombreuses variations. Spirituels, ses tableaux monochromes parfois interrompus par une fine ligne rouge, ou ici composés d’une succession de bandes colorées blanches, bleues, minimalistes, s’ouvrent à l’infini et sont toujours propices à la contemplation.
Galerie Rabouan Moussion

Erwin Olaf (1959- série de photographies Im Wald, 2020
Les tirages en noir et blanc du photographe néerlandais, issues de sa série Im Wald évoquent des sujets actuels comme l’exploitation de la nature et les mouvements incessants d’individus à travers le monde. Plastiquement proches des peintures romantiques allemandes de Caspar David Friederich ou d’Arnold Böcklin, ces photos presque silencieuses révèlent également les travers et incohérences de notre société.
Galerie Hélène Bailly

Pablo Picasso (1881-1973), solo show et vase aztèque aux deux visages, 1957.
La galerie Hélène Bailly présente un solo show diversifié de l’artiste iconique espagnol à travers des céramiques, dessins et petites sculptures. Parmi ces derniers, le vase aztèque aux deux visages de 1957, une pièce très rare pour son modèle, son motif (le mythe de Janus) et ses dimensions (plus de 51 cm de hauteur). Inspiré des vases archéologiques précolombiens, il fut réalisé durant sa période de collaboration avec l’atelier Madoura de Vallauris.
Thaddaeus Ropac

Martha Jungwirth (1940 - Marengo (Ross) 2021, papier marouflé sur toile
A plus de 80 ans, l’artiste autrichienne peint toujours le monde tel qu’elle le sent : un univers souvent angoissant qu’elle transcende à coups de « gestes chromatiques » dominés par les tons rouges violacés. Marengo, célèbre monture de Napoléon n’est ici plus que l’ombre de lui-même, fantomatique squelette aux lignes proches des expressionnistes abstraits américains. Une œuvre puissante et dérangeante.

L’Institut Suédois à Paris crée l’évènement avec Swedish Design Movement pour ses 50 ans, sous le signe de la fantaisie du scénographe Pierre Marie et de la rigueur du design suédois.
Sollicité par Ewa Kumlin, directrice de l’Institut Suédois, Pierre Marie, décorateur et scénographe inclassable, n’a eu que l’été pour déterminer ce projet visant à mettre en lumière le design suédois. Est né le show Living room, qui nous livre toute la spontanéité de l’univers onirique de l’artiste, et sa connivence un peu espiègle avec le design suédois. Proche de l’architecte austro-suédois Joseph Frank mais aussi de Dom Robert et Jean Lurçat, il se définit comme un décorateur-ensemblier qui a œuvré pour des marques prestigieuses telles que Hermès, Agnès b., Diptyque.

© Anne Swynghedauw

© Tadzio
Point de départ du projet ? La tapisserie multicolore Ras El Hanout, œuvre qu’il a dessiné auparavant, et a été tissée à la Manufacture Robert Four par Sylvie Chazeaux, lissière à Aubusson. « Je cherche à remettre l’ornement et le dessin au cœur de mon travail, de restaurer certains métiers délaissés. Dans cette œuvre, l’évocation des épices de la cuisine nord-africaine, se confond dans un herbier géant imaginaire ». S’il y a un lien évident entre la tapisserie et le folk art suédois des années 50/60, c’est l’imaginaire de Pierre Marie qui rayonne dans l’exposition avec les marques de design partenaires et les : Palmgrens, String Furniture, Nola, Superfront, Ingridsotter, Sarah Szyber, Dux. « Le pouf en cuir de Lisa Hilland pour Svenskt Tenn fait écho à l’univers végétal comme une graine qui serait tombée au sol, » explique Pierre Marie.

© Svenskt Tenn.
La participation du Beckmans College of Design, jeunes pousses de la création suédoise, fait décoller le propos, jouant les contrastes inattendus, les associations parfois surprenantes. La couleur est omniprésente dans l’exposition, bleu intense dans la salle du rez-de-chaussée de l’Institut Suédois, cercle chromatique de la banquette multicolore Bla station, présentation des bobines de laine issues de la réalisation de la tapisserie. Le tout s’assemble en un patchwork réjouissant qui met en avant une créativité engagée et scelle l’amitié franco-suédoise.
Exposition à l’Institut Suédois à Paris, jusqu’au 3 octobre 2021, plus d’info sur le site paris.si.se


© Bla Station

© Dux


Avec l’extension du télétravail, les frontières entre vie privée et vie professionnelle sont devenues extrêmement poreuses : cela impacte aussi bien l’aménagement du domicile, qui doit répondre à de multiples activités et à une redéfinition de ce qui est de l’ordre du commun et de l’intime, comme cela touche également l’aménagement des lieux de travail. Il faut donner envie de revenir, confiance, que l’employé s’y sente comme « chez lui », et traduire cette volonté dans le choix de mobilier… ce qu’ont bien compris – et depuis longtemps – les éditeurs. Tout le secteur du contract vibre de ces mutations : de l’hôtel à l’hôtel-bureaux, nous passons de l’ère de la modularité à celle de la transversalité.
Au début des années 2000, un jeu en ligne défrayait la chronique : dans un monde créé par les « résidents » eux-mêmes, Second Life proposait, sous couvert d’un avatar, de vous inventer une autre vie. L’emballement fut tel que même des partis politiques ouvrirent dans cet univers des bureaux virtuels pour appuyer leur campagne en vue de l’élection présidentielle. Le temps présent rejoignait celui de la science-fiction. Ce métavers – selon les termes de ce domaine – offrait un espace à conquérir, un monde à construire. Gratuit au départ, il était aussi possible de s’y dégager des revenus via une monnaie dédiée échangée contre de « vrais » dollars : du hobby à l’activité rémunératrice, la ligne de démarcation avait été ainsi franchie allègrement. Si l’engouement est, depuis, bien retombé, Second Life compte toujours une communauté active.
À l’époque, le buzz interpellait clairement sur la porosité des frontières entre réel et virtuel, sphères privée et professionnelle. Sous une autre forme, il semble que la question se repose de nos jours dans les mutations des modes de vie que nous percevons. Ces dernières années ont accentué ce sentiment que l’on peut – en fonction des métiers, bien sûr – travailler depuis n’importe quel lieu, à partir du moment où sont accessibles un ordinateur et une connexion Internet. Et, curieusement, cet accès à des contacts virtuels redéfinit notre territoire bien réel : il interroge de nouveau sur le temps et l’espace, sur ce qui est de l’ordre de notre vie privée et sur ce qui tient de l’activité professionnelle. Il questionne aussi nos modes de relation au bureau comme à la maison, entre un espace commun, qu’on le veuille ou non partagé, et un espace à soi, à déterminer, qui peut être fixe ou variable.

Coliving, famille recomposée, équipe éphémère en mode projets… À l’image du « tout-modulable » et du personnalisable que l’on peut voir dans les collections de mobilier récentes, le défi à venir pour les professionnels du design et de l’architecture d’intérieur ne porterait-il pas sur une modularité optimale des espaces afin de les adapter à nos nouveaux modes de vie ?
À l’instar des métamorphoses sans limites d’un film d’espionnage, on se prend à rêver de murs qui se retournent, transformant une partie d’un salon en chambre provisoire, de plateaux de tables qui se renversent convertissant un bureau en kitchenette…, pour adapter notre environnement immédiat à nos manières de vivre changeantes. En nomades du XXIe siècle, comme les marins, on s’imagine un pied dans plusieurs ports, entre un logement urbain et un refuge à la campagne avec son carré potager autosuffisant, entre résidence principale, semi-principale et location éphémère. Cela, dans un esprit de mutualisation des biens et des services censé rejoindre les enjeux environnementaux.
Oui, on peut rêver… Sauf que, comme vous le lirez dans les pages de ce numéro, nous y sommes déjà : la réalité a rattrapé une fois de plus l’imagination. Et si nos espaces de vie sont donc à réinventer, reste à savoir jusqu’à quel point nous-mêmes serons flexibles.
En vous souhaitant un bel automne sous le signe de rencontres et de découvertes, en présentiel, au cours d’événements design majeurs, que nous retrouvons tous avec bonheur !



Avec le développement du télétravail, le bureau devient l’un des éléments importants, voire incontournables, de l’aménagement intérieur.
Retrouvez la sélection de la rédaction.

Bolia, Acentric desk, design HI.HI. STUDIO, un petit plateau en bois naturel ou laqué blanc sur une structure en acier laqué noir fine et légère. 1538 €

Coedition, bureau Shika par A+A Cooren, pour les petits espaces, un bureau d’appoint à deux niveaux de stockage, pour papiers et portable.

Kann Design, bureau Ktab, design Jose Pascal, une structure en acier minimaliste et du bois de noyer ou teck pour ce petit bureau à tiroir. 1720 €

Zanotta, bureau Tucano, design Monica Förster, une structure en acier courbé noir soigneusement habillé d’un cuir de vachette tendu. Chez Made in design.

Tiptoe, un petit bureau à construire à partir de pieds de serrage et de plan de travail en matériaux récupérés et fabriqués en Europe au sein du programme Restore. Chez Made in design.

Thonet, design Michael Thonet, la console B 108 développée dans les années 30 à Frankenberg n’en finit pas de s’adapter tous les univers de travail au bureau ou à la maison.

Le secteur du tertiaire, affecté par la crise sanitaire, rebondit avec des demandes d’aménagement encore plus polyvalentes afin de s’adapter au présentiel et au distantiel, Une tendance qui s’installe. Cependant, les fabricants ont une longueur d’avance. Innovants déjà des solutions de flexibilité, modularité, ergonomie, ils sont plus que jamais au rendez-vous, ajoutant à leurs cordes, le home office, lié au télétravail, dans leurs solutions de bureaux…

Rigueur et simplicité
De multiples combinaisons s’offrent pour l’agencement d’espaces individuels ou de groupes grâce aux bureaux et rangements modulables, aux configurations sur mesure et finitions à la carte.
BK Contract, A1, programme complet bien pensé du designer espagnol, Gabriel Teixido.

Polyvalence
Les lignes douces de ce bureau permettent des configurations de table de travail, de conférence ou de réunion. Avec les chaises mobiles ou fixes, l’ensemble impose une présence intemporelle.
Fritz Hansen, table Pluralis, design Kasper Salto, chaise déclinable Little Girafe design Arne Jacobsen.

Mixité
Imaginée pour le tertiaire et le résidentiel, cette gamme de tables propose de multiples formats, afin de s’adapter à des séquences de vie interchangeables : hôtellerie, bureau, home office. Sa valeur ajoutée ? Son aspect écoresponsable : chaque modèle est constitué à 68% de matériaux recyclables et recyclable à 99%.
Herman Miller, collection de tables, Civic, design Sam Hecht et Kim Colin.

Convivialité
Spécialisé en B toB depuis 2012, Moore Design a collaboré avec Studio Boy pour ce projet d’aménagement de bureaux de l’entreprise Lansrod. L’enseigne réalise une banquette en angle et table sur mesure pour répondre au besoin d’espace de travail réduit. Elle collabore aussi avec un panel de marques de mobilier du design français et international.

Compacité
La marque japonaise combine un programme homogène et modulaire. Bureaux et chaises s’empilent pour le rangement ou se déploient, selon les activités. Collection Axona Aichi, Tipo, plateau avec panneau de courtoisie intégré, chaise en filet PET et PP recyclés, distribués en France par PHS

Modularité
Ce système de tables à hauteur réglable répond aux nouveaux modes de travail, moins formels. Il permet de créer des pôles différents selon les tâches, du changement de poste aux plateformes collaboratives.
Vitra, tables Tyde, design Erwan et Ronan Bouroullec,

07. Flexibilité
Cette table ou bureau à deux hauteurs favorise les échanges ou réunions formelles et informelles. Version bois ou alu, elle s’intègre dans tous les espaces. Sur demande, logement pour les câbles intégrés au plateau.
Table 1500, design Wolfgang C.R. Mezger.

Fluidité
Toujours dans l’air du temps, le célèbre designer a su capter la tendance du télétravail en imaginant la collection Smart wood. Léger et ergonomique, ce bureau individuel est conforme aux normes du tertiaire et du home office, complété par des chaises et bibliothèques.
Kartell, bureau Al wood, design Philippe Stark.

Après l’Espagne en Janvier, les Rising Talents mettent à l’honneur la France avec sept jeunes talents à découvrir lors du salon Maison & Objet, du 7 au 11 septembre.
Pour cette nouvelle salve de talents exposés sur Maison & Objet à la rentrée, un jury de professionnels présidé par Philippe Starck s’est réuni pour sélectionner ces sept jeunes créateurs. Parmi eux : Stéphane Galerneau – Président d’Ateliers d’Art de France, Isabelle Dubern – Co-Fondatrice de The Invisible Collection, Lauriane Duriez – Cheffe du Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art et Directrice des Ateliers de Paris, Alexis Georgacopoulos – Directeur de l’ECAL, Hervé Lemoine – le Président du Mobilier national, Constance Rubini – Directrice du madd-Bordeaux et curatrice design et Emmanuel Tibloux – Directeur de l’EnsAD.
Athime de Crécy – ADM
Athime de Crécy sort diplômé de l’ECAL en 2017 et débute sa carrière aux côtés de Philippe Starck, qui l’a d’ailleurs sélectionné comme Rising Talents avec Alexis Georgacopoulos. Pendnat cinq ans, il collabore sur des projets industriels pour de grandes marques de mobilier, luminaires et high-tech, tout en continuant à produire de manière indépendante. Il fonde finalement son studio ADC en 2022 afin de se consacrer pleinement à la recherche et au développement de ses propres pièces. Son travail se tourne vers un design industriel prospectif et explore toutes les possibilités fonctionnelles en se jouant des formes, autant qu’il interroge la chaine de production traditionnelle.


Hugo Drubay
Sélectionné par Isabelle Dubern, Hugo Drubay est à la fois designer, architecte d’intérieur et sculpteur. Il est diplômé de l’Ecole Bleue en 2015 en architecture d’intérieur, design produit et communication visuelle. Inspiré de la nature et captivé par la morphogenèse, son travail utilise une combinaison de techniques allant de l’artisanat traditionnel aux nouvelles technologies telles que l’impression 3D ou la sculpture numérique. Il observe les formes de la nature pour les intégrer dans son processus de création et composer des pièces aux formes organiques. En juin, il avait par ailleurs participé à la Biennale Emergence à Pantin.


Tim Leclabart
Après un parcours auprès de galeries et d’antiquaires qui lui permet de cotoyer le design historique et la scène contemporaine, le designer Tim Leclabart fonde son studio à Paris en 2019. Marqué par une aventure au Brésil, il présente au PAD London et à l’Atelier Jespers à Bruxelles ses deux premières tables basses, justement inspirées des lignes modernistes de l’architecture brésilienne. Il collabore notamment avec les galeries Mouvements Modernes et Ketabi Bourdet qui lui permettent de développer des pièces s’inscrivant dans la mouvance des Arts Décoratifs Français ou de nouvelles explorations sculpturales insolites. Tim Leclabart a développé une signature où, entre raffinement intemporel et références postmodernistes, les lignes simples et dépouillées exacerbent les matériaux et les couleurs, qui a su marqué Hervé Lemoine, qui l’a sélectionné pour être Rising Talent.


Arthur Fosse et Samuel Perhirin – Passage
Passage est une jeune marque créée par Arthur Fosse et Samuel Perhirin qui fait le pont entre mode et design et ambitionne de réunir des pièces textiles et de mobilier sous une même collection. L’objectif étant que ces pièces puissent résister à l’épreuve du temps par un design ingénieux et des matériaux de qualité. La conception d’une lampe et d’une veste emprunte un processus identique, où les questionnements liés au design d’objet se retrouvent dans ceux de la mode. À contrario, le mobilier retient la fantaisie issue du secteur de la mode et une émancipation de la fonction pour élaborer des pièces uniques. Passage explore l’équilibre de cette transversalité où la division entre les deux n’a plus lieu d’être. Le duo a été sélectionné par Constance Rubini.

Sébastien Cluzel et Morgane Pluchon – SCMP Design Office
Sélectionné par Lauriane Duriez, SCMP DESIGN OFFICE est fondé par Sébastien Cluzel et Morgane Pluchon. Tous les deux formés à l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne, Morgane a notamment travaillé pour Luca Nichetto ou IKEA tandis que Sébastien complète sa formation par un Master HES-SO à l’ÉCAL, où il restera ensuite trois ans en tant qu’assistant-professeur. La démarche du duo consiste à remettre l’humain au centre de la pratique du design en questionnant l’usage des objets du quotidien, leur perception dans l’espace ainsi que leur mode de production. SCMP collabore avec des éditeurs pour concevoir des produits fonctionnels, pérennes et élégants.

Nicolas Verschaeve
À bord de son atelier mobile, Nicolas Verschaeve ouvre des espaces de recherche situés qui l’engagent à composer avec les données sociales, culturelles, historiques et techniques de chaque contexte pour en révéler la singularité. Il nourrit sa pratique d’une attention sensible à nos manières d’habiter le monde et porte un regard critique quant à la production d’objets, d’espaces, d’images et de pensées. Il est sélectionné comme Rising Talent par Emmanuel Tibloux.

Jeanne Andrieu
Lauréate Rising Talent Craft sélectionnée par Stépagne Galerneau, Jeanne Andrieu sort diplômée de l’ESAM de Caen en 2019 avant d’intègre l’ENSAD de Limoges où elle obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique en 2022. Artiste céramiste, elle poursuit ensuite sa formation à la Maison de la céramique de Dieulefit dasn la Drôme. Ses pièces célèbrent la nature, le végétal et la beauté complexe de la faune et de la flore sous-marine. Sensible à la sculpturalité des coraux, elle se fascine pour les motifs, textures et couleurs des squelettes calcaires de ces polypes des mers chaudes et transmute ainsi dans l’argile ses observations botanistes.
