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Après le succès de l’édition de 2020, le Mobilier national annonce une nouvelle campagne d’acquisition destinée aux créateurs en auto-édition ou accompagnés par une galerie ou un éditeur. Dépôt des dossiers jusqu’au 20 juin.
Le Mobilier national a lancé en 2020 une campagne d’acquisition qui a visé en priorité les jeunes créateurs. L’opération est renouvelée pour 2021 dans le cadre du plan de relance avec le Ministère de la culture.
L’appel à propositions s’adresse aux artistes-designers en auto-édition ou par l’intermédiaire de leur galerie et/ou éditeur. Ces pièces doivent être des œuvres originales, limitées à 8 exemplaires, émanant de la main du designer ou réalisées selon ses instructions et sous son contrôle, de telle sorte que, dans son exécution même, ce support matériel de l’œuvre porte la marque de la personnalité de son créateur et qu’il se distingue par là d’une simple reproduction.
Date limite de dépôt des dossiers : 20 juin 2021
Retrouvez toutes les informations ici.
Retrouvez ci-dessous quelques acquisitions de 2020 :



À l’occasion du 90e anniversaire de son vase iconique, la Manufacture des Emaux de Longwy invite les jeunes designers à réinventer la boule Art déco, tant sur le décor que sur la forme. Date limite des candidatures : 15 juin.

Selon Martin Pietri, président de la Manufacture des Emaux de Longwy, « Longwy est une maison qui a su capter l’air du temps à chaque époque pour toujours être au cœur de la création, un moteur des arts décoratifs. Le vase Art déco est un exemple parfait de notre histoire d’amour avec le design. Je suis convaincu que la création doit être un mouvement perpétuel. C’est pourquoi j’ai décidé de lancer ce défi aux jeunes designers.»
En effet, pour fêter le 90e anniversaire de la boule Art déco, la Manufacture des Emaux de Longwy organise un grand concours de design. L’objectif : imaginer la version contemporaine de cette pièce qui fait la renommée de la Maison depuis près d’un siècle. Pour la première fois de son histoire, la Manufacture invite ainsi les jeunes designers et artistes de moins de 30 ans à proposer leur vision de la boule Art déco, tant sur sa forme que sur le décor.
Les lauréats recevront une récompense d’une valeur comprise entre 3 000 € pour le 1er Prix et 1 000 € pour le 2e et 3e Prix. Chacun d’entre eux aura également l’opportunité d’effectuer une immersion de plusieurs jours au sein des ateliers de la Manufacture afin d’approfondir ses connaissances.
Le projet lauréat du 1er Prix sera édité en série limitée et présenté au public en janvier 2022. La nouvelle forme intégrera le catalogue de la Manufacture et pourra servir de support à de futurs décors.
Date limite de dépôt des projets : Mardi 15 juin 2021
Délibérations du jury : mi-juillet 2021
Remise des Prix : septembre 2021
Présentation du 1er prix : janvier 2022
Informations, règlement et inscriptions ici.

Nouvelles collections, extensions de gamme, nouvelles collaborations… repérage de la rédaction sur les dernières annonces.

Giro, par Vincent Van Duysen pour Kettal
Pour Kettal, Vincent Van Duysen revisite la corde pour la conception de Giro, en s’inspirant du modèle scandinave Orkney. Ici, la corde (en matière recyclée) est cousue pour construire la forme, dans un équilibre avec les éléments structurels en teck. La collection se compose pour le moment de fauteuils et tables basses.

Table NVL par Jean Nouvel Design, pour MDF Italia
La table NVL, telle une sculpture qui marque une forte présence dans l’espace, est la nouvelle création de Jean Nouvel Design pour MDF Italia. Un projet à l’esthétique équilibrée dans lequel la simplicité des formes dialogue harmonieusement avec la matière.

Flower par Alexander Girard pour Vitra
La table basse Flower est signée Alexander Girard, et est conçue à l’origine un usage intérieur. La table basse Flower est aujourd’hui fabriquée en acier avec des finitions époxy adaptée à un usage extérieur. Vitra complète ainsi sa collection outdoor.

L’association de Serge Ferrari et Cinna Outdoor
Cinna Outdoor s’associe à Serge Ferrari pour ajouter un nouveau revêtement à sa gamme pour l’extérieur. Ce revêtement Top, disponible en 5 coloris est une toile simili cuir tout terrain, ultra résistante, idéale pour le mobilier extérieur.

Le tabouret Allié par Luca Nichetto
Le tabouret Allié, dessiné par Luca Nichetto, qui est aussi le directeur artistique de La Manufacture, est à la fois un tabouret et une table d’appoint au caractère affirmé, qui s’utilise aussi bien en intérieur qu’en extérieur. La base et le dessus sont en mousse polyuréthane , et les poignées en métal.

Nouvelle déclinaison de Moon pour Living Divini
Lancée comme table de chevet en 2014 et devenue une présence indispensable de la marque, la collection Moon dessinée par Mist-o est reprise et étendue pour de nouvelles possibilités d’utilisation. Une forme pure en bois courbé, qui s’ouvre comme un coffre disponible en trois variantes ; Moon Satellite , un conteneur multifonctionnel sur roulettes, Full Moon un volume bas et large, avec une ouverture supérieure à charnière et Moon Eclipse un double volume qui combine un cylindre bas et large.

Après la confirmation officielle du gouvernement d’un programme de réouvertures par étapes des foires et salons français, Maison&Objet confirme la tenue de son salon du jeudi 9 au lundi 13 septembre, à Paris Nord Villepinte, en synergie avec Paris Design Week, du 9 au 18 septembre.
Dans un communiqué, Philippe Brocart, directeur général de Maison&Objet, confirme ce jour la tenue de l’édition de septembre de l’événement : « Afin de confirmer définitivement l’édition de septembre 2021, nous attendions avec impatience le feu vert du gouvernement français. C’est désormais officiel, les foires et salons pourront de nouveau se tenir dès le 30 juin 2021 et cela sans limite de jauge. Nous sommes donc en mesure d’annoncer que les professionnels pourront enfin se retrouver dès le jeudi 9 septembre à Paris, dans le respect de toutes les mesures de sécurité sanitaire imposées par les autorités. La mise en place d’un pass sanitaire, exigé à date par le gouvernement, nous semble être de nature à rassurer l’ensemble des participants, d’autant plus si ce principe était déployé à l’échelle européenne. »
En 2020, dans le contexte de crise sanitaire, M&O a expérimenté sur sa plateforme MOM (Maison & Objet and More) divers formats digitaux pour maintenir le lien entre marques et acheteurs : ils annoncent à ce jour plus de 2 000 marques abonnées qui sont en relation permanente avec 220 000 acheteurs et prescripteurs, utilisateurs de la plateforme, dans le monde entier. Et c’est fort de cette expérience que les organisateurs ambitionnent une édition renouvelée en septembre autour d’une déclinaison In / On / Off.
Maison&Objet « In » : la force du présentiel
À ce jour les organisateurs précisent que plus de 1500 marques ont d’ores et déjà confirmé leur présence sur l’édition de septembre, témoignant du besoin pour les professionnels, de continuer à se rencontrer en « présentiel » parallèlement à l’appropriation accélérée par la pandémie de toutes les possibilités d’échanges en ligne. 93% des visiteurs réguliers confirmaient déjà, dès le lendemain des annonces du gouvernement français, leur intention de venir au prochain salon au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte (cf étude en ligne Maison&Objet, administrée du 30 avril au 3 mai 2021).
Maison&Objet « On » : la force du digital
Lancée en 2016, la plateforme MOM a joué un rôle décisif dans le maintien de l’activité en 2020, et est aujourd’hui l’un des rouages essentiels de la structure de l’événement. Une articulation est donc imaginée avec le salon physique : Par exemple, les marques exposant sur le salon pourront diffuser sur MOM des vidéos de leurs collections captées avant le salon ou sur leur stand pour toucher une clientèle de grand export qui n’aurait pu se déplace et de continuer les rencontres avec le monde entier au-delà même de l’événement. Parallèlement, les réseaux sociaux relaieront l’actualité des exposants, les événements de la plateforme digitale et du off.
Maison&Objet « Off » : Paris Design Week
Fort du succès de fréquentation de 2020, du développement de nouvelles formes de rencontres, Paris Design Week 2021 concentre plus que jamais les attentions, avec un programme toujours plus riche , autour d’un public hybride, conjuguant professionnels et grand public. Une opportunité pour certaines marques de présenter, dans leur showroom ou galerie, leurs nouveautés, et pour des lieux de références comme La Sorbonne, la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, les Archives Nationales ou encore le Musée Carnavalet de se faire l’écrin d’installations et de promouvoir des jeunes créateurs.
Maison&Objet, du jeudi 9 au lundi 13 septembre
Paris Design Week, du 9 au 18 septembre

Et si le Land Art s’installait en pays impressionniste, endroit qui a inspiré nombreux artistes comme Monet, Renoir ou encore Braque? Pour cette première édition du festival « Grandeur Nature », Varengeville-sur-Mer met en lumière la nature avec un parcours de Land Art créé par quatre artistes dans le cadre de la programmation « Normandie Impressionniste ».
C’est sous la houlette de deux commissaires d’exposition, Sylvie Cazin et Emmanuelle Halkin que s’articule ce circuit d’installations dispersées dans le village. Les deux co-commissaires ont sélectionné ceux qui correspondaient le plus au cahier des charges établi qui incluait notamment le potentiel varengevillais, la couleur, le paysage dans lequel l’œuvre s’inscrit ou le choix des matériaux utilisés. La puissance du mouvement Land Art est sans conteste son côté éphémère. Ce type d’art n’existe pas originellement pour être vendu, mais pour être vécu.
« Damier » de Michèle Trotta

Destinée à disparaître avec le temps, l’installation « Damier » de Michèle Trotta est une collecte de morceaux de nature méticuleusement déposés au pied d’un poirier en fleurs. Chaque parcelle est une accumulation d’éléments qui répertorient ce territoire entre terre et mer. Des seiches au lin, en passant par les champignons ou les pommes pourries, Michèle Trotta reconstitue une autre syntaxe qui fait écho aux haïkus du Japon, pays de grande influence pour elle. « Je ne sais pas ce qu’est la nature. C’est trop grand pour moi ! ». Elle questionne notre relation à la nature par le biais de l’Arte Povera, sa palette de couleur se forme au gré de ses promenades où elle glane ce qui est presqu’invisible aux yeux des autres.
« Astre Impressionniste » de Sylvain Ristori

Moins périssable, « Astre Impressionniste » du sculpteur Sylvain Ristori découle d’un processus de transformation. Sa sphère en chêne massif de 3m de diamètre, posée dans une pâture, est construite sur une structure en tiges filetées. C’est un ancien crevettier de 7m, « déchiré » à la pelle mécanique, qui a servi à la réalisation de son œuvre. « Il a navigué pour nourrir de nombreuses personnes et symbolise la dimension poétique du voyage de la matière. »
« Lumière » de Thierry Teneul

Chaque artiste a choisi son emplacement. Thierry Teneul s’exprime dans différents lieux depuis plus de trente ans. Il a pris le parti d’assembler « Lumière », un soleil fait de branches de tilleul récupérées après que la mairie ait fait élaguer ceux de la commune, sur le bord d’une route. En souvenir d’une éclipse de soleil à laquelle il a assisté à Varengeville et en hommage aux soleils de Monet, l’artiste a cherché le spot idéal pour observer le coucher de l’astre. « Le jeu consiste à attendre que le soleil descende au travers de la sculpture. »
« Limites indéfinies » d’Erick Fourrier

Quelque peu outsider, Erick Fourrier a imaginé « Limites indéfinies », un cadre de 6m sur 4m réalisé en palettes de bois et recouvert de formes de lombrics en bois brûlé. Érigé face au cimetière marin dans lequel Braque est enterré, ce cadre est une allusion à ceux qui ont fait la réputation de la commune. « Lorsque je travaille la palette de livraison, très reconnaissable, je ne cherche pas simplement à démontrer qu’en travaillant des déchets, on développe une conduite verte, je laisse au spectateur la possibilité d’y lire les questionnements d’un monde en perpétuel mouvement. » Les visiteurs peuvent monter dans ce cadre ou admirer deux paysages, l’un face à la mer, le second face à la terre.
Ces œuvres, remplies de poésie, répondent à la mixité du territoire de Varengeville et révèlent la beauté de notre monde de plus en plus menacé. Ces Land artistes créent pour tout le monde dans et avec la nature.
Festival Grandeur Nature, jusqu’au 24 octobre 2021 à Varengeville-sur-Mer (Seine Maritime)

La 3e édition du concours « Ateliers Prototypes » se déroulera du 2 au 4 juin 2021 au sein de CFT Industrie : les lauréats bénéficieront d’une demi-journée à l’usine CFT pour la réalisation d’un premier prototype. Les designers peuvent déposer leur candidature jusqu’au 14 mai compris.
Membre de la FrenchFab et du groupe Metalians, CFT INDUSTRIE est spécialisée depuis plus de trente ans dans le cintrage et assemblage de fil, tube et tôle. L’usine comprend aussi un département d’études qui peut accompagner aussi la conception et l’industrialisation des projets.
Lancé à l’automne 2020, l’objectif du concours « Ateliers prototypes » est d’aider des designers à fabriquer le premier prototype d’un projet. En novembre dernier, puis en février, une quinzaine de professionnels sélectionnés ont pu réaliser des prototypes de tables, sièges, ou d’accessoires.
Compte tenu de l’intérêt suscité par cette opération, CFT INDUSTRIE poursuit cette opération avec une 3e édition. Les candidats ont jusqu’au 14 mai pour déposer leur dossier. Parallèlement à un formulaire d’inscription détaillé, ceux-ci doivent fournir des plans complets. Après l’étude des dossiers (matériaux, complexité des pièces à réaliser, analyse de l’assemblage…) l’équipe de CFT sélectionnera les 6 lauréats : ces designers bénéficieront d’une demi-journée en usine, entre le 2 et le 4 juin, pour la réalisation d’un premier prototype, après un accompagnement personnalisé en amont.
Pour plus de renseignements : candidatez ici.

Concours Ateliers Prototypes, 2e session, février 2021. Fabrication de pièces métalliques sur mesure pour industrie. Usine CFT Industrie spécialisée dans le cintrage et l’assemblage de fil, tube et tôle. Saint-Lubin-de-la-Haye.

À la suite de la démission de Claudio Luti annoncée la semaine dernière, les organisateurs du Salon du meuble de Milan ont assuré le maintien de l’événement en septembre. Le successeur à la présidence n’a pas encore été nommé. Pour les dernières informations, Claudio Feltrin, président d’Arper, reste à la présidence de FederlegnoArredo, et Gianfranco Marinelli maintient la présidence de Federlegno Arredo Eventi, la société qui organise le Salone.
Une décision douloureuse : après deux mandats, Claudio Luti a annoncé la semaine passée sa démission de la présidence du Salon de Milan.
Ce jeudi, un communiqué des organisateurs de l’événement majeur du design visait à rassurer le secteur en affirmant que la 59e édition du salon du meuble de Milan se tiendrait bien cette année en septembre 2021 du 5 au 10 septembre à Rho Fiera Milano. L’événement sous une forme totalement innovante permettra aux sociétés proches de leur marché de garder un contact avec leurs distributeurs et leurs aficionados.
Après des débats internes sans fin et houleux, la relance de l’économie italienne est apparue comme une priorité et le soutien du nouveau gouvernement est essentiel dans cette direction. Le plan 2021 présenté en conseil des ministres, partagée par toutes les institutions territoriales et les partenaires du salon Fiera Milano reconnaît l’importance du salon du meuble de Milan pour le tissu financier et social de l’Italie. Le salon exposera les nouveautés des marques sur les 18 derniers mois dans le respect des règles sanitaires exigées par la pandémie de la Covid-19 dont l’Italie a particulièrement souffert.
Le rendez-vous du 5 septembre peut donner une nouvelle dynamique à la profession et réinstaller le salon de Milan comme l’événement majeur de la profession du design. Gianfranco Marinelli, le président de FLA Eventi SpA a remercié le Président de la République Sergio Mattarella et le président du conseil des ministres pour leur soutien. Il remercie également le nouveau président de FederlegnoArredo, Claudio Feltrin, le président d’ Arper. qui annonce que le salon va dorénavant opérer en synergie avec la ville de Milan pour qui le salon est le seul moyen de briller à une échelle internationale.

Le concours Camondo-Intramuros s’intéresse à cette phase intermédiaire entre le diplôme et le premier projet professionnel. Lauréats de cette première édition, Thomas Carlier, Juliette Droulez et Zeina Sleiman ont été respectivement sélectionnés par les équipes de Lafuma Mobilier, Moore Design et Sunbrella. Séduites par leurs projets de diplôme, elles leur ont proposé de leur donner une autre dimension en les accompagnant sur des problématiques liées à leurs entreprises. Dernier retour d’expérience, avant d’entrer plus en amont dans le parcours de ces trois jeunes diplômés.

Intégrer de la sensorialité dans le mobilier du quotidien, se reposer la question du sens même de la production, explorer le potentiel des biomatières… Les sujets des diplômes de Zeina Sleiman, Juliette Droulez et Thomas Carlier sont au cœur même des questions hautement portées dans ce monde d’après-Covid que tant appellent de leurs voeux… Et c’est bien la preuve que cette génération de designers qui arrivent appréhendent déjà leur discipline dans des champs bien plus larges que ceux auxquels on voudrait les réduire. Certes, le projet de diplôme – selon leurs dires – est aussi une chance à saisir pour créer librement, un espace d’expression et d’intention unique, sans les contraintes ni les ajustements inhérents à toute collaboration. Et pourtant, en choisissant leur sujet, Zeina Sleiman, Juliette Droulez et Thomas Carlier étaient bien loin d’imaginer l’aventure qui en découlerait.
Zeina Sleiman et l’interrogation de l’espace (Sunbrella)

Chez Sunbrella-Dickson, Zeina Sleiman a trouvé un écho particulier à sa recherche de sensorialité ; en associant le textile à un piétement de table, elle recrée un espace de jeux et d’intimité pour les enfants et confère un double usage à ce mobilier : la partie visible sur laquelle on s’appuie, la partie cachée, comme un abri secret. Le fabricant de textile a accepté de plonger dans cet univers bidimensionnel et il a accompagné la réalisation d’un premier prototype à l’échelle 1. Auprès d’eux, Zeina s’est familiarisée à un nouveau revêtement et maîtrise désormais toutes les étapes importantes de la fabrication et les différents tissages.
Juliette Droulez réinterroge le mobilier de travail (Moore Design)


Pour ce partenariat, Moore Design a laissé carte blanche à Juliette Droulez pour développer et apporter son regard neuf sur l’activité BtoB. Trois critères ont été demandés en postulats de base : « L’utilisation de matériaux recyclés ou recyclables pour proposer un mobilier qui soit le plus respectueux de l’environnement possible. Le deuxième critère a été de dessiner un produit qui puisse exister dans des espaces de travail partagés, comme les open spaces ou les bureaux, mais qui soit aussi esthétiquement proche d’un mobilier domestique, permettant aux utilisateurs qui pratiquent les nouveaux modes de travail à distance d’aménager leur intérieur avec un mobilier à la fois esthétique et ergonomique. Pour finir, il fallait que cela soit industriellement réalisable. »
Juliette travaille ainsi sur deux projets : le premier est une assise dynamique qui permet aux utilisateurs d’être en mouvement et ainsi de réduire les problèmes de santé, notamment les maux de dos, liés à une mauvaise posture de travail. « Nous pensons déjà à une variante de ce projet en dessinant un mobilier pour enfants, ludique et coloré, qui serait composé de plastique recyclé (des jouets cassés, par exemple) », explique Julien Diard, directeur général de Moore Design ; le second porte sur une cloison acoustique modulaire et modulable, composée de panneaux en textile recyclé et de trame grillagée.
Thomas Carlier et l’intégration de nouvelles solutions de matériaux ( Lafuma Mobilier)

Comme recherche appliquée, Lafuma Mobilier a proposé à Thomas Carlier d’enquêter sur leurs chaînes de production et de pointer des pistes à explorer pour intégrer de nouveaux matériaux ou de nouvelles solutions pour faire évoluer leurs process de fabrication. C’est sa démarche « révolutionnaire » autour des biomatières qui les a séduits, et aujourd’hui, forts de ces préludes, comme le rappelle Baptiste Neltner, directeur marketing et des collections, « nous devons désormais réfléchir à la meilleure manière d’intégrer sa vision personnelle dans notre process industriel ».

Art, pas art ? La typographie est un art, une calligraphie réalisée à la main, aujourd’hui avec des outils numériques et aucun designer ne pourra contredire cette évidence. Créer sa typo est le rêve de tout un chacun. Encore faut-il savoir se faire rémunérer ensuite à la hauteur de sa création.
Si les grandes classiques, Times, Helvetica ou Garamond se partagent le marché de l’édition, plus confidentielles sont la nouvelle Yellow de Des Signes, la widactic de Samuel Accocebery pour widactic, The New Alphabet de M/MParis développée entre le MAD et le Musée d’Orsay, ou la typo de Ruedi Baur développée en 2003 pour la Cité Internationale Universitaire de Paris avec Eric Jourdan.
La Newut Plain créée par Baldinger a servi de caractère latin de base et s’est enrichie par 57 caractères issus d’écritures de différentes cultures provenant des cinq continents pour souligner l’aspect multiculturel unique de la CIUP. Leur aspect formel se rapproche de celui des caractères latins afin de pouvoir être lus en tant qu’alphabet de langue latine. Un générateur aléatoire, l’application Letterror Mixer, paramétrable par l’utilisateur, permet de parsemer automatiquement un texte ou faux texte de caractères particuliers sans en perturber la lecture », explique le studio Ruedi Baur sur son site. Le résultat est spectaculaire sur le fronton de la Cité Internationale Universitaire, à la sortie du RER.

Du 13 octobre 2020 au 10 janvier 2021, le duo M/M (Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak) se faisait remarquer en investissant les salles des Arts Déco et du Musée d’Orsay à travers une double exposition intitulée D’un M/Musée à l’autre. Un parcours original était organisé de part et d’autre de la Seine dans les collections permanentes des deux musées. L’installation de M/M Paris au Musée d’Orsay répondait à leur intervention au MAD avec une fantaisie baroque revendiquée. Ensemble, ils signent plus de 100 caractères typographiques à partir de visages humains qui entrent graphiquement dans le système universel de l’abécédaire. Jusqu’au 3 octobre 2021, ils sont invités à investir leurs galeries permanentes à travers une « double exposition » intitulée « D’un M/Musée à l’autre ». Dépassant depuis plus de 25 ans les frontières traditionnelles des disciplines de la création et en écho à la publication du Volume II de M to M of M/M (Paris), leur monographie publiée aux éditions Thames & Hudson, ils proposent un parcours dans leur oeuvre à l’aide d’un dispositif modulaire original.


Élise Muchir et Franklin Desclouds du studio Des Signes ont créé un nouvel alphabet identitaire le « Yellow », caractère linéal, géométrique et ludique, ouvert et tout en rondeur. Il devient la voix de la Fondation d’entreprise Pernod Ricard qui a déménagé de la rue Boissy d’Anglas pour s’installer rez-de-jardin de l’immeuble Grand Central à Saint Lazare, entrepôts de la SNCF réaménagés par Ferrier Marchetti Studio et par NeM, Niney&Marca architectes. Leur typo Yellow est utilisée sur les documents de communication, de la papeterie, en passant par le site internet, jusque dans La Traverse, le nouveau journal de la Fondation. Il s’inscrit en ton sur ton, sur les murs des nouveaux espaces parisiens. L’ensemble de la façade s’habille du nouvel alphabet, en lettres miroir pour signaler la Fondation. Une enseigne lumineuse habilement encastrée dans les huisseries permet une intégration respectueuse et efficace de l’architecture, invitant à découvrir les expositions, la nouvelle librairie et le futur Café Mirette. Le tout en lettres vertes pour souligner encore plus l’engagement de la marque dans l’écoresponsabilité.



La typo widactic, réalisée en mars 2020 par Samuel Acocceberry pour la marque widactic installée à Versailles, reflète tout l’esprit de cette start up. Cette plateforme d’apprentissage toute récente, facilite les connexions, gère les sessions de formation, facilite le travail du formateur et favorise les échanges… Lancée par Jean-Michel Campolmi, ce spécialiste des ateliers pédagogiques dans le secteur bancaire, des assurances ou de la télécommunication, cherchait tout d’abord un designer pour dessiner le boîtier de son relai wifi autonome. Samuel Acocceberry a fini par gérer le projet de design global, logo, charte graphique, identité jusqu’à l’application et coordination esthétique des interfaces avec l’agence de design UX/UI KUMBAWA!. « Le logo en forme arrondie se veut rassurant. Les éléments de ponctuation sont semblables à des graines, métaphores du savoir à semer. L’ensemble de la typo est coordonné avec ce détail de ponctuation. Le boîtier connecté (Wicom) sortira en cours d’année 2021. »




Stefan Diez a dessiné pour Magis un canapé modulaire, qui comprend quatre éléments : un module d’assise complété par un accoudoir à droite ou à gauche et par une ottoman. Le process de fabrication met en relief une demande du fabricant italien de s’inscrire dans une démarche durable, tant dans l’optimisation de la structure que dans les ressources utilisées.
Le canapé Costume est constitué d’un corps en polyéthylène recyclé et recyclable, produit par rotomoulage en utilisant des déchets industriels du secteur du meuble et de l’automobile. Le dossier et l’assise sont rembourrés avec un insert à ressorts ensachés. Ils sont ensuite recouverts d’une fine épaisseur de mousse polyuréthane. Le tout est maintenu ensemble par un revêtement en tissu, fixé par des sangles, qui peut être séparé à tout moment sans difficultés. La modularité repose sur un simple assemblage de 4 éléments : assise, accoudoirs et ottoman. L’élément de jonction est une bande en plastique qui peut être insérée dans les fentes placées aux quatre coins de l’assise. Ce connecteur est disponible en couleurs assorties mais contrastantes.
Ce principe imaginé par Stefan Diez a donc plusieurs avantages : Il utilise moins de mousse par rapport à une fabrication traditionnelle, la plupart des matériaux peuvent être facilement recyclés, la structure peut donc être démontée facilement pour être nettoyée ou pour changer le revêtement.










Projets tertiaires à grande échelle ou projets d’architecture d’intérieur à caractère unique, Mineral Art Concept remet au goût du jour l’usage du terrazzo à travers la perpétuation d’un savoir-faire millénaire.
Start-up artisanale aux compétences hors norme, Mineral Art Concept est le seul fabricant de véritable terrazzo en France. Particulièrement employé dans l’Antiquité, le terrazzo est un matériau composite constitué de fragments de marbres, taillés selon des formes très diverses, mélangés à un liant (chaux ou ciment), poli et dont l’aspect brillant s’apparente à la pierre naturelle. Le choix des grains, la granulométrie, le seminato (semage du grain) ou les couleurs des terres employées offrent de multiples possibilités de compositions, donnant à cette technique ancestrale de multiples possibilités décoratives.
Comme le précise Maxime Touil, fondateur de Mineral Art Concept, « ce savoir-là ne vient pas à vous, il faut en faire la démarche. » Il faut en effet avoir une connaissance approfondie des matériaux naturels (chaux, granulats de marbres, pigments), des matériaux de synthèse (ciment, résine…) et des couleurs pour créer ses propres recettes de fabrication. En proposant une palette de choix d’une grande finesse grâce à l’emploi de terres spécifiques (Terre de Sienne, ocres d’Afghanistan, oxydes de fer d’Égypte), l’idée directrice demeure la maîtrise de la chaîne de production du terrazzo de A à Z, de l’élaboration de la formule jusqu’à la pose de la matière sur place, en dalles ou coulé. « Je me fais un laboratoire sur le chantier », explique Maxime Touil. « C’est une élaboration minutieuse, où l’intervention et les mélanges sont souvent réalisés directement sur site. Nous taillons les marbres et autres matériaux et créons une identité unique pour chaque projet. »
Des projets aux échelles variables et aux identités spécifiques
La diversité d’échelle des projets est en effet saisissante. « Les cabinets d’architectes nous consultent pour des projets tertiaires à grande échelle, mais aussi pour réaliser des projets d’exception, à identité unique », constate-t-il. « Et même si notre produit est normé U4P4 [soit très résistant], cela reste un véritable travail d’orfèvre ! » Pour les projets d’ampleur, comme pour le décor de la Brûlerie de Belleville contant l’histoire de la torréfaction du café, le sourcing des pierres et des pigments reste fondamental, avec ici le choix notable d’un marbre Emperador d’Espagne. Pour le chantier de recouvrement des murs d’un hôtel parisien en terrazzo Scarpa, ce sont 3 000 morceaux de marbre qui ont été taillés à la main.
Très récemment, Mineral Art concept s’est consacré à façonner la seule piscine en terrazzo minéral au monde. « Les façades murales, sol, et escaliers sont entièrement coulés d’un seul tenant. Nous avons aussi créé un dégradé en cascade en marbre Rosso Levanto des extrémités au sol intérieur », poursuit Maxime Touil.
Mais la finesse du travail du terrazzo de Mineral Art Concept peut également se révéler à des dimensions plus réduites, pour unifier l’ensemble des pièces d’une cuisine ou pour créer un comptoir de bar. C’est ainsi toute l’identité de la principale boutique parisienne de l’enseigne « Le Tanneur » qui a été repensée en mode terrazzo. « Nous y avons entremêlé divers matériaux, à savoir du verre soufflé de Murano, du laiton, des éclats de marbres pré-taillés à la main en atelier et des granulats de marbre. Cela a permis de créer un sol unique, avec une identité particulière. »

La vision de Mineral Art Concept repose sur une approche conjuguant le contemporain et l’Antiquité. La formulation des produits est entièrement artisanale, et nécessite une connaissance approfondie des matériaux naturels (chaux, granulats de marbres, pigments), des matériaux de synthèse (ciment, résine…) et des couleurs pour créer ses propres recettes de fabrication.




Créée par la Fondation Total, l’Industreet fait le pari d’amener chaque année 400 jeunes sans diplômes vers un emploi de niveau bac+2. Les locaux conçus par l’agence WOA accompagnent ce projet pédagogique particulier tout en proposant des pistes pour la mutation des zones industrielles et leurs architectures anonymes.

À cheval sur Stains et Pierrefitte, dans un bâtiment conçu par l’agence WOA, l’Industreet a accueilli ses premiers élèves en octobre 2020, mais son inauguration officielle s’est déroulée le 1er mars dernier, avec la visite sur place d’Emmanuel Macron. Justifiant le déplacement du Président de la République, l’Industreet est dès l’origine un projet à part, développé dans le cadre de la consultation « Inventer la métropole du Grand Paris ». L’ Urban Valley proposée par le promoteur Atland envisage la mue d’une zone d’activité en quartier habité, esquissant la possibilité d’une ville. L’ouverture de la ligne de tramway express T11, connectée au RER D, a donné l’impulsion nécessaire à la transformation du site. Le projet l’agence WOA s’appuie sur l’espace public aménagé devant la nouvelle gare de Pierreffite-Stains, promue au rang de pôle multimodal. La volumétrie des bâtiments reprend celle des hangars d’activité, qu’elle hybride avec des bâtiments de bureaux. Un hôtel, un restaurant d’entreprise et un parking silo complètent le programme. Un espace vert « comestible » cultivé en permaculture structure l’ensemble et organise la composition.
Un calendrier contre le décrochage
Quatre années séparent l’esquisse de la livraison – crise sanitaire comprise. Un laps de temps plutôt court durant lequel l’opération a évolué pour s’adapter à des occupants arrivant en cours de projet. Contraint de déplacer son centre de recherche de Saint-Denis pour laisser la place à la future piscine olympique, Engie manifeste son intérêt pour l’Urban Valley. La Fondation Total souhaite implanter son nouveau centre de formation dans la deuxième partie du complexe. Atland, qui a prévu au départ la construction de « bureaux en blanc » convenant à n’importe quelle entreprise, va reconfigurer le projet en fonction des attentes très particulières de l’Industreet, qui s’engage à louer les lieux pour dix ans.
À mi-chemin entre l’IUT et l’école professionnelle, l’Industreet recrute ses élèves parmi les jeunes de 18 à 25 ans « décrochés » du système scolaire traditionnel, ce qui suppose un renouvellement totale des études et de leur calendrier. « Si, en février, je demande à un jeune en rupture avec l’enseignement de revenir me voir à la rentrée de septembre, je vais le perdre, explique Olivier Riboud, directeur de l’Industreet. On recrute en permanence et l’on accueille de nouveaux élèves toute l’année. » Pas de diplôme requis à l’entrée. La motivation, la capacité à travailler en groupe et à se remettre en cause sont les seules qualités exigées. Les élèves sont répartis selon leur niveau dans des classes déjà constituées. « Nous ne cherchons pas à fabriquer des clones, insiste Olivier Riboud, une partie de la formation repose sur la capacité des élèves à s’entraider ». Le cursus dure entre 12 et 18 mois en fonction des capacités de chacun. Il s’achève par une certification professionnelle permettant d’intégrer ces secteurs de l’industrie en tension, où l’on ne trouve que 1,2 candidat par poste — maintenance des lignes industrielles, numérisation des lignes de production, etc.
Une architecture adaptée à une école 2.0
Les couloirs de sont animés par les élèves, qui entrent et sortent librement des ateliers où se fabriquent toutes sortes d’objets, comme des machines engagées dans le prochain combat de robots. « Nous ne voulions pas d’un enseignement magistral où le professeur règne sur ses élèves une fois refermée la porte de la classe », souligne Riboud. L’espace s’adapte à une pédagogie structurée par projet. L’agence WOA a supprimé les cloisons au profit de grands espaces ouverts autour d’une rue intérieure sous verrière, évocation des passages parisiens et de leur urbanité. Véritables lieux de rassemblement et de rencontre, ils suggèrent un environnement industriel plus humain et plus ludique. Les élèves gravitent entre salles de réunions, ateliers et vastes circulations favorisant la socialisation, dans une architecture constamment pédagogique à 360°, à l’exemple du mobilier des espaces communs.
Également dessiné par l’agence WOA, il consiste en une série de cubes que les élèves peuvent agencer et empiler à leur guise. « La pérennité de ces meubles s’inscrit dans le moyen terme, explique Julien Dechanet associé de l’agence WOA, pour inciter les élèves à se les approprier en apportant les réparations nécessaires ». La transparence et la vue sont un autre aspect de l’obsession pédagogique qui anime l’Industreet. Des fenêtres percées dans les cloisons laissent voir ce qu’il se passe dans les couloirs ou les ateliers depuis les espaces de circulations. La structure du bâtiment raconte l’histoire de sa construction, exhibe presque ses éléments de bois et métal, placés selon leur efficacité maximale. Les portiques métalliques libèrent la surface des ateliers des poteaux, les réseaux de ventilation, d’électricité et d’eau restent toujours apparents. « Les premiers relevés 3D et les premières maquettes BIM que feront nos élèves seront ceux de l’Industreet », dit Riboud. Un établissement où l’édifice ne se contente pas d’abriter la pédagogie, mais y participe. La preuve matérielle qu’en matière d’emploi comme en matière d’architecture, le décrochage n’est pas une fatalité.
Photos : Camille Gharbi

L’espace s’adapte à cette pédagogie structurée par projet propre à Industreet. L’agence WOA a enlevé des cloisons pour laisser de grands espaces ouverts autour d’une rue intérieure sous verrière évoquant les passages parisiens et leur urbanité. Ils constituent des lieux de rassemblement qui structurent les locaux et instaurent des tiers lieux suggérant une nouvelle identité industrielle, plus humaine et plus ludique.



En développant ses créations en u-carbon – de la fibre de carbone 100% recyclée issue des déchets de l’industrie aéronautique – l’entité Utopic Design entend promouvoir l’usage de ce matériau de pointe dans le design haut de gamme et l’architecture d’intérieur.
Avec la marque Utopic design, le point de convergence entre designers et ingénieurs n’a sans doute jamais été aussi proche des grands enjeux actuels de la conception d’objets haut de gamme : créer des produits à la fois robustes sur le plan matériel et beaux dans leur esthétique ; et valoriser un principe du zéro déchet totalement d’actualité. Cofondée par un ingénieur aéronautique (Gaspard Mallet) et un designer intéressé par des matières permettant « la valorisation par le design » (Christophe Guérin), Utopic Design est une marque déposée de la société ReUSE COMPOSITES INNOVATION du premier cité (une entreprise spécialisée dans le recyclage), qui a bâti tout son savoir-faire sur un matériau bien particulier, le u-carbon. « Nous nous sommes intéressés à ce matériau car il se trouve en quelque sorte aux limites du design et de la conception », explique Gaspard Mallet. « Il permet d’aller plus loin en termes de finesse et de résistance. Il permet de faire des choses très aériennes dans la forme ». Des formes aériennes ? Rien de plus logique en effet. Car à la base, le u-carbon – de la fibre de carbone 100% recyclée – procède de chutes de production de l’industrie aéronautique. Une matière brute qu’Utopic Design va trier, réassembler, façonner à la main, puis polymériser dans son atelier pour produire des objets de grande qualité.
Guéridons, tables basses, consoles…et couteaux ultralégers !
Cette production, Utopic Design la conçoit de deux manières. D’un côté, elle crée ses propres objets en édition, à travers notamment sa collection Twist, portée principalement sur du mobilier et de la décoration. Guéridons, tables basses, mais aussi horloges murales…, l’hôtellerie, de luxe notamment, est le secteur clairement visé. Mais pas seulement. Le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères leur a ainsi passé commande de plusieurs exemplaires sur mesure de leur élégante console aux larges plateaux rectangulaires. De quoi asseoir déjà dans quelques ambassades, une notoriété internationale très made in France pour le label.
D’un autre côté, Utopic Design développe des économies de projets aux cahiers des charges très précis. La marque a ainsi créé des plateaux de service pour le chef cuisinier Alain Ducasse. Toujours dans le domaine de la restauration haut de gamme et pour parfaire son ancrage local (son atelier se situe à Lezoux en Auvergne), Utopic Design s’est associée à une célèbre coutellerie voisine de Thiers (la maison Tarrerias-Bonjean) et à Julien Duboué, pour concevoir un « couteau de chef » ultraléger et répondant par son usage du u-carbon aux principes de valorisation des circuits courts également défendus par le « Top chef » landais. Trois ans seulement après sa création, Utopic Design entend donc poursuivre son développement et se rapprocher des grandes maisons d’édition, comme Roche Bobois ou Cinna. « Nous voulons vraiment montrer que l’utilisation du matériau carbone présente à la fois des avantages visuels, en marqueterie, et des avantages techniques », poursuit Gaspar Mallet. « La fibre de carbone est encore peu utilisée car c’est un produit cher, mais comme elle est ici recyclée, cela ouvre de nouvelles perspectives, tant en matière de design qu’en architecture d’intérieur. »

La collection Twist by Guerin d’Utopic Design comprend des tables basses, des guéridons et des consoles, que l’on peut déjà retrouver dans certaines ambassades de France.


(la maison Tarrerias-Bonjean) et à Julien Duboué,
pour concevoir un « couteau de chef » ultraléger.


Les Ateliers de Paris accompagnent de jeunes créateurs dans le secteur de la mode, des métiers d’art et du design sur une durée de deux ans. Sa directrice, Françoise Seince, revient sur l’évolution des profils des résidents passés entre ses murs depuis quinze ans.

Comment s’est passée l’ouverture des Ateliers de Paris ?
Les Ateliers de Paris ont ouvert en 2005, et nous avons accueilli le premier incubateur sur le site en septembre 2006, avec cette volonté de la Ville de Paris d’avoir un lieu de convergences, un lieu ressource pour tous les professionnels du territoire comportant un focus sur l’aide et le soutien à la création d’entreprises. Nous avons dès le départ proposé des formations, et des consultants ont reçu les professionnels en rendez-vous individuels. Les formations sont ouvertes à tous, les tarifs sont d’ordre symbolique pour ne pas être un frein pour les apprenants. Nous accompagnons 35 résidents pendant deux ans qui bénéficient de rendez-vous dans leur forfait accompagnement.
Dès l’origine, les Ateliers de Paris ont pensé la création dans un sens large puisque l’incubateur concerne aussi bien les métiers d’art, la mode et le design. C’est ce qui fait votre force aujourd’hui ?
À l’époque, nous avons été critiqués pour cette association, on nous objectait que personne ne serait bien accompagné. Ces trois secteurs ne sont bien sûr pas interchangeables, mais il y a beaucoup de récurrences, en termes d’accompagnement économique, beaucoup de freins sont comparables. La synergie que nous avons essayé d’initier à cette époque-là a été confirmée par le temps. Aujourd’hui, nous ne sommes plus les seuls à avoir ce type de regroupement. Cela m’avait beaucoup frappé en allant à l’étranger de voir la porosité plus grande que l’on trouvait entre ces secteurs alors qu’en France chacun est sur son pré carré. Au London Festival par exemple, beaucoup d’artisans d’art exposent avec des designers, les créateurs de mode sont présents, car il y a beaucoup de propositions autour du design textile, un secteur qui s’est redynamisé au fil des années. Encore une fois, designer et créateur de mode sont deux métiers différents, on est bien d’accord, mais il s’agit de démarches créatives, de processus parfois comparables en termes de digestion des sources d’inspiration et d’adaptation à son produit. Cela nous semblait intéressant de les associer et de créer ces synergies.
Votre accompagnement des résidents porte avant tout sur la définition de leur modèle économique ?
Les Ateliers de Paris, c’est avant tout une grande famille. Quand on passe deux ans avec les gens au quotidien, il y a une grande proximité qui se crée avec eux. On les aide à avoir confiance en eux, à vraiment comprendre leurs atouts, leurs singularités, ce qui va leur permettre de se distinguer, sur un marché qui n’attend personne, car il y a beaucoup de monde sur le marché. On les fait beaucoup travailler sur leur stratégie, prendre conscience de leur valeur, de la nécessité de facturer au juste prix pour ne pas se brader et pouvoir vivre de leur travail, on leur fait mettre en regard leur taux horaire et le temps professionnel dont ils disposent. Tous ces éléments-là les aident à avancer, à se construire, à être plus sûrs d’eux, capables de revendiquer ce qu’ils sont et le prix qu’ils valent. Et c’est un gros travail auquel bien évidemment les écoles ne préparent pas aujourd’hui, parce qu’elles ont déjà beaucoup à leur apprendre et que les porteurs de projets sont beaucoup plus réceptifs quand ils sont confrontés à la question après leur scolarité. C’est un travail plus que nécessaire, et qui permet un taux d’insertion professionnelle très important. Ils ne restent pas nécessairement chef d’entreprise, ils rejoignent parfois des entreprises comme salariés.
Ce qui compte aussi pour les designers, c’est de leur faire prendre conscience ce qu’est une entreprise, que c’est une activité économique : ils sont souvent designers et pas entrepreneurs dans la tête. Quel que soit leur statut, il faut qu’ils aient en tête que c’est du business, dans une industrie culturelle et créative certes, mais c’est du business. Ils sont tous artistes et auteurs, mais c’est avant tout une aventure entrepreneuriale, c’est ce pour quoi ils sont chez nous.
Vous êtes en lien avec d’autres réseaux, comme Make ICI ?
Depuis quelque temps, nous avons un groupe de réflexion avec le réseau Make ICI et d’autres acteurs de l’accompagnement. Nous partageons les difficultés auxquelles nous faisons face, la façon dont nous arrivons à les résoudre. Je suis très admirative du travail de Make ICI, ce sont des initiatives pérennes, le réseau est bien pensé, je suis très souvent sollicitée par des villes qui veulent créer des incubateurs, je le cite beaucoup en exemples pour leur modèle économique intéressant, leur ouverture d’esprit.
En créant les Ateliers de Paris, l’idée était aussi de décloisonner les savoir-faire et leurs complémentarités entre designers et artisans ?
Au fil de ces quinze ans, on a commencé à voir un intérêt foudroyant pour les savoir-faire, qui a confirmé cette question de fond. C’était l’ironie du sort. J’ai reçu de nombreuses demandes d’étudiants, de professeurs, qui cherchaient à entrer en contact avec des artisans. On a commencé à voir que cela allait de pair, mais malgré tout on n’a rien inventé, on revient juste aux fondamentaux ! Autre phénomène intéressant : l’enseignement a changé. Aujourd’hui les étudiants ont des profils multiples. Je pense à des gens comme Pierre Favresse qui a un DMA en ébénisterie, puis en marqueterie puis qui a fait les Arts Déco. Ou Elise Fouin, Jean Sébastien Lagrange, Dimitry Hlinka… Nombre de designers ont une formation d’artisan d’art à la base. C’est une porosité qui est de plus en plus fréquente, possible, bien sûr les gens ne sont pas interchangeables ! Mais ces cursus permettent d’enrichir des profils et d’avoir un accès à la formalisation de leurs idées un peu plus facile, ils ne sont pas en permanence dans l’abstraction pure. C’est très intéressant, on est sur la pensée et le faire à un même niveau de compétences. Ce sont des profils qui étaient rares il y a quinze ans, et maintenant se multiplient.
Sur 15 ans, qu’est-ce qui caractérise selon vous l’évolution des profils des créateurs, au sens large ?
Ce qui est incontestablement comparable sur ces 3 secteurs d’activité, c’est l’omniprésence des questions environnementales dans les démarches de ces créateurs, qui ont une conscience aiguë et qui ne peuvent pas concevoir le développement de leur activité, de leur univers créatif, en dehors de ces questions. C’est un prérequis qui va souvent être l’ossature et l’ADN même du travail créatif. Et c’est le même phénomène dans le design et dans la mode. En design, je pense par exemple à des personnes comme Samuel Tomatis, Lucille Viaud : leur volonté de créer et développer des produits autrement est complètement liée à ces questions de durabilité. C’est la même chose dans les métiers de la mode : on n’a plus aujourd’hui une marque qui arrive sans s’être posé cette question. C’est vraiment commun à tous, alors qu’il y a quinze ans, ce n’était pas forcément au cœur des réflexions, loin de là. Ils ont une foi terrible dans leurs capacités à changer le monde, ils méritent qu’on les mette avant !
Est-ce dû aussi à une nouvelle perception des champs d’action du design ?
Sur les 15 dernières années, le design a été quelque peu sous-exploité mais c’est quelque chose qui est totalement revu déjà depuis plusieurs années et notamment dans les jeunes générations. Il y a 15 ans, les jeunes qui sortaient avaient une sorte d’obsession pour une forme de célébrité. La plupart voulaient « faire des pièces uniques, des petites séries pour des galeries » et je me souviens d’avoir eu des conversations avec certains acteurs dont la vison du design était trop limitée. Les premiers que nous avons autour du design de service sont arrivés en 2012.
Pendant des années, on s’est plaint du fait que le design était mal compris, mal considéré, du fait que tout le monde le liait avant tout à une question d’esthétique, mais quelle est l’image qui était véhiculée hormis celle-là ? Entendons-nous, je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de beaux objets, mais cela pose une question sur la dimension réelle du design, sur ce que les processus de réflexion en matière de design peuvent apporter à la société également. Et cela a vraiment bougé grâce aussi à l’enseignement, à des professeurs pionniers qui ont apporté des notions d’innovation, de recherche, des gens comme François Azambourg, qui ont toujours essayé de repousser les limites de la technologie pour essayer de faire des choses plus légères, des chaises plus facile à stocker, à transporter, et qui de fait introduisaient d’autres paramètres qui témoignent de toute la richesse du design. On a par exemple des personnes comme Isabelle Daëron. Je me souviens quand on lui a remis une étoile à l’Observeur du design pour ses premières fontaines urbaines, c’était un projet auquel je croyais, je me disais qu’il fallait vraiment que le design aille dans cette direction-là. Je suis heureuse que ce soit un message qui aujourd’hui soit beaucoup mieux compris et fasse davantage d’émules.
On le voit dans la diversité des projets dont les designers peuvent s’emparer. On y est. On est dans une belle démonstration de ce que le design peut apporter à la société aujourd’hui. C’est vraiment quelque chose que j’ai vu émerger ces quinze dernières années. On est sur quelque chose de plus profond, on le voit dans les projets développés, les intitulés de diplômes, dans ce qu’ont pu montrer des événements comme des Biennales de Saint-Étienne, avec des designers en prise avec leur territoire, leur environnement. C’est une belle histoire du design qui s’écrit maintenant en France.


Alliant hôtellerie au luxe décontracté et galerie d’œuvres d’art et de design, ce duplex à louer est pensé comme un intérieur haut de gamme. Une tendance qui se confirme – avec pour ambition de s’étendre à l’international – qu’a bien saisi Amélie du Chaland dans ce projet nommé Ambroise. La réalisation est signée Batiik Studio.
Ambroise est une maison de collectionneurs à louer, imaginée par la galeriste Amélie du Chalard qui s’est inspirée du célèbre marchand d’art du XIXe siècle, Ambroise Vollard. Le concept ? Proposer des séjours dans un appartement clef en main, dans lequel une sélection d’œuvres d’art et de pièces de design est à vendre.
Dans le quartier du Marais, ce duplex est aménagé avec tout le confort moderne par Batiik Studio, qui a repensé l’espace dans un esprit chic et contemporain. Aussi, la distribution des pièces de réception au rez-de-chaussée et l’espace nuit et bain, à l’étage, classe l’appartement au rang de l’hôtellerie de luxe, avec ce supplément d’âme qui permet de se sentir chez soi et de vivre avec les œuvres le temps d’un week-end ou plus. Dans une ambiance claire et lumineuse, les surprenantes têtes de lit révèlent les matières brutes, béton et noyer, tandis que la cuisine, la douche circulaire, dessinées sur mesure, l’équipement audio Bang & Olufsen et l’espace bureau recréé, offrent le confort dernier cri nécessaire à ce séjour urbain. À chaque angle de pièce ou sur les murs blancs qui font respirer les œuvres, les pièces uniques de designers et les créations contemporaines les plus pointues, se répondent dans un accrochage juste et équilibré, conçu par Amélie du Chalard.
Le design et l’artisanat d’art sont représentés par les œuvres de Delcourt collections, de la galerie Deprez Bréhéret ou d’Emmanuelle Simon chez Theoreme éditions. Si l’on veut repartir avec l’œuvre d’art de son choix, les visites, en atelier ou en galeries à Paris, accompagnées d’un critique d’art, sont proposées. En 2021, Amélie du Chalard annonce deux nouvelles ouvertures à Montmartre et en Provence, et à terme, une dizaine d’ouverture en France, avant l’international.
Projet : appartement galerie Ambroise Marais
Lieu : . Paris
Surface : 130 m2
Année : 2019









Les galeries sont un des maillons fort du design. Elles sont nombreuses sur le marché et la crise du Covid-19 les a forcées à réagir pour survivre, voire se développer de plus belle. Parmi les spécialistes du design, la Galerie Kreo est l’un des rendez-vous incontournables.

The Silent Village Collection, designer : Sigurdarson Brynjar
Pièce unique. Matériaux : Bois de frêne, Krion, cordes, ficelles en nylon et divers matériaux tels que : plumes, fourrure, cuir, tissus imprimés, chaînes, crochets.
Rue Dauphine, la Galerie Kreo se déploie sur un vaste espace de 550 m2.. Comme ses paires, elle a reporté à une date ultérieure certaines expositions monographiques (Marc Newson, Barber Osgerby), mais elle est toujours là pleine d’énergie et pleine de désirs, grâce à ses fondateurs Didier Krzentowski et sa femme Clémence.
En 1999, ils ouvraient à Paris dans le 13e arrondissement, rue Louise Weiss, une galerie de 250 m2 avec une particularité unique : ne travailler qu’avec des designers déjà reconnu par l’industrie. Si l’art n’implique pas de contrainte et laisse l’artiste libre de s’exprimer, l’industrie contraint le designer dans son travail de création.
Le petit espace de la rue Louise Weiss était le cadre idéal pour mener à bien des projets qui n’auraient jamais vu le jour tels que les recherches sur les tables en béton de Martin Szekely ou les rochers en béton de Ronan et Erwan Bouroullec. Marc Newson y a finalisé sa table « Chop top » en aluminium.
« Quand je vois un jeune designer, raconte Didier Krzentowski, je lui demande de me construire un discours qui n’existe pas mais qui puisse me convaincre et convaincre les acheteurs qui me soutiennent. ». C’est ainsi que l’Islandais Brynjar Sigurdarson, a pu exposer sa table « The Silent Village Round » et la présenter en même temps que sa recherche d’identité disparue à une clientèle de qualité.
La galerie Kreo a 20 ans et 66% de ses propositions concernent le design contemporain, des petites éditions de 8 + 2 + 2 mises en place par Didier lui-même, pour mieux rémunérer les auteurs designers.
Les jeunes, Didier Krzentowski les côtoie à la galerie, en direct. Ses 12 employés sont tous trentenaires. Ils pratiquent les réseaux sociaux sans vergogne et les visiteurs entrent avec d’autant plus d’envie dans les galeries qu’ils trouvent l’espace « cool ». Son voisin Kamel Mennour, rue Saint-André-des-Arts, a fait l’objet d’une frénésie sur Instagram en exposant Philippe Parreno et Daniel Buren. Une vidéo sur TikTok lui a apporté de nouveaux followers qui ne savent pas forcément qui dessine les pièces de mobilier sur lesquelles ils s’assoient, mais qui apprécient « l’esprit du lieu ». En janvier 2020, en choisissant de faire travailler Virgil Abloh, la galerie Kreo a gagné 5 millions de followers sur Instagram. Virgil Abloh, architecte de formation, directeur artistique pour les collections homme chez Louis Vuitton a investi la galerie avec l’exposition « Efflorescence » jusqu’en mars, date du 1er confinement. Par un savant travail de la matière, le béton, tagué et graffité, un miroir ajouré à la street wear, il a gagné sa légitimité dans le design.
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Collection Efflorescence, Virgil Abloh, Galerie Kreo : « Le nom de cette collection semble paradoxal pour ce qui apparaît tout d’abord comme de solides morceaux de réel pour s’asseoir, se rassembler et se regarder. Au-delà du fait certain qu’il est toujours fructueux de se frotter aux paradoxes, ce terme botanique rend compte du mode de production des pièces proposées. À l’image de ces fleurs sauvages qui s’insèrent dans les interstices et les recoins de l’espace urbain, les trous, les aléas formels et les graffitis qui recouvrent et personnalisent – de manière chaque fois différente – la surface bétonnée offrent une texture visuelle et émotionnelle qui recharge notre environnement immédiat – un paysage où la rigidité des structures et des visées planificatrices rencontre l’aléatoire de la croissance organique et de l’appropriation humaine. »

