Projets

Depuis septembre 2023, le cuisiniste allemand Bora à ouvert au public les portes de son nouveau bâtiment de Herford, en Allemagne. Un lieu architecturalement innovant et en phase avec les valeurs de la marque.
Pour abriter son nouveau showroom de Herford, l'équipementier de cuisine haut de gamme Bora a fait appel à l'architecte Peter Lorenz. Une collaboration qui a abouti à un bâtiment d'environ 2000m² qui accueille le magasin de la marque, une cuisine d'exposition, un restaurant et des surfaces dédiées aux partenaires. Ouvert au public en septembre 2023, l'édifice de deux niveaux structurellement surprenant, reflète la philosophie novatrice de Bora. Fondée en 2007, la marque qui emploie désormais 500 collaborateurs à travers le monde, a reçu plusieurs prix d'innovations parmi lesquels le Red Dot Awards, le German Design Awards, ou l’Iconic Awards.

Une architecture à la limite de l'impossible
Haut de 13,5 mètres et long d'une centaine, le bâtiment se différencie en tout point des constructions industrielles classiques. Construit sur des pilotis dégageant un parking couvert de 80 places, le bloc habitable de 10 mètres de haut semble déformé. La structure en acier en forme de losange aux coins arrondis est entièrement vitrée sur ces deux extrémités. Autour, l'enveloppe métallique perforée du bâtiment se déploie ponctuée de grands panneaux de verre coloré. Un design qui laisse passer la lumière et offre à l'ensemble un aspect futuriste.
Mais c'est véritablement la façade sud surplombant la voie rapide qui a représenté un défi technique. Désirant apporter du dynamisme à la structure, l'architecte à réalisé une paroi inclinée à 42°. Cette forme particulière aux nombreuses contraintes techniques peut se déformer jusqu'à 13 centimètres pour éviter une rupture. Un défi pour l'architecte Peter Lorenz, à l'origine d'autres sites de la marque, que rien ne « motive plus que l'opportunité de sortir de l'architecture de routine pour réaliser des solutions d'exception ».

Un édifice bien dans son époque
A l'intérieur, la structure du bâtiment est apparente. Visibles, les poutres répondent au principe d'architecture du créateur et au désir de la marque de mettre en avant l'aspect technique, en accord avec la philosophie des produits Bora. Outre l'aspect structurel, l'enveloppe du bâtiment et son inclinaison permettent une communication visuelle entre les personnes situées de chaque côté des fenêtres. Quant à la lumière, elle est accrue par un toit vitré composé de deux éléments de 63m² chacun surplombant les espaces lounge et restauration. Cette infrastructure « cabriolet » peut également s'ouvrir, conférant au lieu une atmosphère unique, sans trop de nuisances sonores dues à la voie rapide. « Il n'y a pas de toit de verre coulissant plus grand en Allemagne » affirme l'architecte pour qui « la mise en œuvre a été un véritable défi [...] et constitue l’une des raisons pour lesquelles ce projet a été si exigeant. »
Mais la construction prend également en compte les critères environnementaux, difficilement dissociables d'un tel projet. La surface restante sur le toit est entièrement recouverte de panneaux solaires alimentant le bâtiment en énergie. Quant à la consommation thermique, elle est prise en charge par un système de géothermie constitué de 20 sondes s'enfonçant à 130 mètres de profondeur. L'eau peut ensuite être stockée dans une cuve de 200 litres qui assure l'autonomie du bâtiment en période hivernale.

« Ravissez-moi avec une proposition unique au monde. »
Innovant de par son architecture et les prouesses qui lui ont permis de sortir de terre, ce bâtiment s'affiche comme le dernier fleuron de la marque. Avec sa conception durable implantée dans un parc, son confort intérieur et sa localisation surplombant un axe de circulation important, Bora inscrit ce projet comme un véritable porte-étendard de sa philosophie. Le fondateur de l'entreprise Willi Bruckbauer avait dit à l'architecte : « Ravissez-moi avec une proposition unique au monde. » C'est désormais chose faite par un savant mélange de technique et avant-gardisme.


Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
La modification des habitudes de travail due à la crise covid a poussé les entreprises à se réorganiser. Pour rester attractifs, les bureaux se sont métamorphosés et les espaces secondaires se sont « réenchantés ». Une évolution constatée par Paul Silvera.
Les années 2020 et 2021 ont profondément modifié notre rapport au travail et particulièrement aux espaces professionnels. Selon Paul Silvera, fondateur de la marque éponyme « on ne reviendra plus jamais en arrière avec l'ensemble des salariés dans des bureaux. Mais la société se dirige vers un équilibre entre le télétravail et le présentiel. » Cette réalité a permis l'explosion des espaces de co-working et la démocratisation de nouvelles configurations comme le flex-office. « Ce nouveau modèle permet à certains domaines comme la tech ou les métiers de la création, une plus grande efficacité par l'agencement très libre des espaces de travail. Mais il y a également une dimension économique puisque le télétravail permet de réduire d'un tiers les surfaces de bureaux ». Un changement largement perçu par Silvera qui, depuis 1990, aménage majoritairement des bureaux et sièges sociaux notamment par des solutions contract. Une branche qui représente 60 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise et mobilise une quinzaine de personnes.

Une reconsidération globale des bureaux
Les derniers projets de Silvera pour Pernod-Ricard, Sanofi, Doctolib ou encore Leboncoin, témoignent de l'importance pour le domaine privé de repenser ses espaces de travail. Mais des projets à gros budget auprès des ministères ou du domaine public, montrent également une envie plus large de faire revenir les travailleurs en réenchantant les lieux. « Avant le covid déjà, une volonté de gommer les frontières entre la maison et l'entreprise se faisait sentir car ces dernières cherchaient plus de chaleurs et un esprit cocooning ». Preuve de ce renouveau, les projets concernant des firmes reprennent les codes de l'hôtellerie, second secteur d'activité de Silvera. « Les halls des sièges sociaux ressemblent maintenant à des accueils d'hébergement haut de gamme, et des espaces comme les cafétérias deviennent de véritables lieux de rencontre et d'échange. Si ces dernières sont mal pensées, cela peut même avoir un effet sur l'entreprise. » analyse le directeur. Un changement de paradigme en France mais aussi à l'étranger.

Un avenir équilibré et bénéfique
« Malgré le boom post-covid, je suis confiant pour les trois années à venir car toutes les entreprises se questionnent et réfléchissent à leurs aménagements. » Une continuité des commandes qui s'explique aussi par la maîtrise de Silvera dans les projets relatifs
« aux zones de détente, de coworking, et même au monde complémentaire des cabines acoustiques qui est devenu un secteur en lui-même particulièrement important. » Cette gestion globale et l'imagination du groupe constituent un avantage sur les marques concurrentes. « Chez Silvera, nous travaillons avec des architectes qui peuvent piocher dans une vingtaine ou une trentaine de marques pour un projet, là où ces dernières se contenteront souvent d'une gamme particulière. »
Mais au-delà de l'aspect créatif, Silvera bénéficie également d'un noyau pluridisciplinaire. « L'avantage que nous avons, ce sont nos multiples secteurs. Quand le contract s'écrase avec le covid par exemple, l'habitat nous permet de nous maintenir à flot, et vis-versa. De ce point de vue, le secteur de l'ameublement est donc encore assez privilégié. » Une situation d'autant plus réjouissante que le monde de l'hôtellerie profite actuellement d'un véritable dynamisme assurant de nombreux projets contract au groupe dans les mois à venir.


A Stuttgart, dans un immeuble du début du XXe siècle, le Studio Alexander Fehre a eu pour mission de transformer un rez-de-chaussée en une maison familiale chaleureuse, au design bien pensé, où chacun trouve sa place.
Un espace continu et fluide, sans murs et une esthétique claire et accueillante, telles étaient les intentions du projet de la Villa L. « Vivre un lieu résidentiel est un sujet très privé et représente quelque chose de particulier pour chacun. Aussi fallait-il prendre en compte le cahier des charges, tout en suivant le cap d’un projet précis, même si l’incertitude pendant le processus de conception est assez fréquente » détaille l’architecte d’intérieur Alexander Fehre.

Le confort et la simplicité avant tout
Première étape, en supprimant les murs et toute idée de portes ou de cloisons, les pièces s’enchainent les unes avec les autres naturellement. Les fenêtres ont été agrandies, doublées de voilages blanc aériens qui accentuent la luminosité tandis que la terrasse largement ouverte a été aménagée dans le prolongement du séjour et la chape du sol déposée pour l’installation d’un chauffage. Deuxième étape, un bloc de rangement multifonctions XXL décrivant un L redéfinit la pièce principale comme élément architectural central. Les courbes douces accompagnent le mouvement de cette transformation, alors que le volume toute hauteur dissimule l’utilitaire accessible derrière un habillage vertical de lattes de chêne scandinave, qui rythme et unifie l’espace.

Dans le séjour, le poêle à bois, élément fort de la rénovation, s’ajoute au confort du chauffage par le sol, ce qui évite les radiateurs muraux. Ainsi débarrassé d’éléments structurels auxquels on a apporté des solutions, l’espace est appréhendé plus aisément en harmonie avec le mode de vie des propriétaires « Le projet a avancé dans la confiance réciproque avec nos clients et grâce à cette approche globale, nous avons mieux cerné la réponse émotionnelle qu’ils souhaitaient. » explique l’architecte.

Un lieu de partage avec les enfants
Outre l’absence de murs intérieurs et de portes, que seul perturbe une discrète cloison en verre pour le sas d’entrée, les propriétaires n’ont pas suivi le schéma d’une implantation classique, en faisant l’impasse sur les archétypes du salon : canapé, lampadaire ou téléviseur. La Villa L est un espace à vivre, partagé équitablement entre parents et enfants leurs activités et besoins de mobilité. Les murs peints en blanc, le bois de chêne huilé, quelques touches de couleur dans les niches sont autant de matériaux choisis parce que vecteurs d’un design calme. A l’image de l’ensemble de la maison rénovée, la cuisine a été imaginée comme un lieu de rencontre intergénérationnel sans perdre son lien avec l’extérieur, associant le bien-être et l’esthétique. Une pierre monobloc en ilot d’une grande sobriété intègre la plaque de cuisson, des rangements invisibles et fait face à l’équipement de l’électroménager regroupé méticuleusement rangé dans une niche peinte en vert: l’évier et le four encastré dans le panneau de bois, le micro-onde, la machine à café. Une ouverture discrète s’immisce dans l’agencement en tant qu’élément de design, équipée d’étagères en verre coloré qui livrent leurs effets avec la lumière.

Les enfants ont leurs territoires identifiés pour s’isoler ou lire, au creux des banquettes intégrées sur mesure dans les fenêtres et dans l’élément central à l’image d’une cabane. Mais ils ont aussi leur salon dédié, à l’extrémité de la pièce : avec un toboggan, une niche pour s’asseoir, une structure qui permet des espaces de jeu créatifs et une bibliothèque. En supprimant le toboggan et quelques marches, l’espace évolue pour s’adapter aux besoins changeants à chaque âge des enfants.

Quoique évoluant dans les espaces virtuels, l’artiste et designer Charlotte Taylor procède d’une approche créative particulière. Alors qu’elle travaille elle-même en « analogique », avec crayons et papiers, elle s’entoure d’artistes 3D pour l’aider à peaufiner des projets épousant les nouveaux contours technologiques des intérieurs immersifs qu’elle signe.
« Mes projets sont toujours issus d’un aller-retour entre réel et virtuel », reconnaît-elle. « Cela cadre bien avec ma façon de travailler, à distance, avec une communication purement visuelle et riche en diagrammes ». Les rendus de ses espaces rêveurs – d’où leur nom de dreamscapes – sont particulièrement guidés par la texture de ses images, donnant à la fois un côté très sensible et réaliste à ses intérieurs, en grande partie grâce à la lumière qui s’y exprime. « La lumière est pour moi l’élément clé d’un espace », revendique-t-elle. « Jouer avec une lumière naturelle et chaude donne une impression familière et moins austère aux intérieurs ».


Mais là encore, c’est la référence à des détails très concrets qui caractérise l’essence très vivante de ses créations. « J’utilise toujours des petits détails visuels empruntés au monde réel pour sublimer d’un trait de réalisme des espaces totalement virtuels, mais surtout je traite véritablement mes projets numériques comme s’ils étaient de vrais projets physiques. Dans les projets réels, ce sont souvent les contraintes des clients, d’ingéniérie ou d’autres facteurs liés à l’environnement immédiat qui font varier les projets depuis l’intention initiale. Bien sûr, dans un projet virtuel, l’impossible devient possible. Mais j’aime garder à l’esprit ces petites contraintes qui créent toutes les incidences des intérieurs, comme la disposition des prises, des commutateurs et autres éléments domestiques. »
Maison de sable
Plusieurs de ses projets d’architecture d’intérieur emblématiques ont été conçus avec le designer 3D Stefano Giacomello, comme Casa La Paz ou Sand House (qui a donné le nom de son agence, Maison de Sable). « Sand House est né d’une vision augmentée des châteaux de sable de notre enfance, améliorés en quelques chose de vivable en termes d’échelle », explique Charlotte Taylor. « Dans Casa La Paz et Sand House, comme dans beaucoup de mes premiers travaux, l’espace a été ébauché à partir d’un simple cadrage d’image alors que désormais je travaille d’une façon plus traditionnelle à partir d’un plan mis en perspective, mais cela reste une démarche inspirante. Dans ces travaux, le mobilier est directement lié aux formes de l’architecture. L’idée est vraiment de coller aux formes douces, incurvées et organiques de l’architecture pour créer une conversation homogène entre le mobilier et l’espace. »


Une autre de ses collaborations récurrentes est avec le créateur 3D et designer d’intérieur français Anthony Authié (Villa Ortizet, Neo-Chemosphere, collection de NFTs pour Architoys). « Je collabore avec Anthony depuis très longtemps. Son Zyva Studio a un style visuel totalement unique et nos collaborations sont toujours l’occasion de fusionner nos deux univers ». Entre l’excentricité naturelle, riche en identifiants couleur d’Anthony Authié, et les textures plus fluides et lumineuses de Charlotte Taylor, le courant passe à l’évidence. « Nos projets architecturaux comme Villa Ortizet ou Neo-Chemosphere procèdent toujours d’un désir commun d’explorer et de révéler des choses qu’on ne voit pas. Pour Neo-Chemosphere, nous avons repris la structure externe du bâtiment construit par John Lautner, pour façonner son design intérieur, qui est d’ailleurs toujours susceptible de se compléter d’autres éléments. C’est ce qui est passionnant avec le médium numérique : rien n’est jamais totalement fixé. D’autres parties non visibles peuvent toujours surgir. »

Bien connu pour ses Janus, l’Institut Français du Design l’est parfois moins pour son implication dans l’architecture d’intérieur. Garant du « design à la française », l’IFD fait office d’observatoire dans tous les secteurs de l’industrie et du commerce depuis 1951. Entre Grands Prix sino-français et entrée aux MAPIC, retour sur des concours récents.
Choisi il y a une décennie par l’organisme chinois CIID88, qui promeut le travail d’architectes d’intérieur et designers chinois sur la scène internationale, l’Institut français du design sélectionne des dossiers d’aménagement et de design produit parmi de très nombreuses propositions. C’est sous l’appellation « Grand Prix Design Paris » que le jury a choisi les meilleurs projets.
Sobriété élégante
En décembre dernier, les 11 jurés français du concours sino français ont décerné 16 Golden Awards à différentes réalisations comprenant des projets d’architecture d’intérieur de résidences, d’espaces commerciaux, mais aussi de mobilier et produits. Le jury, composé d’Olivier Bragard, Odile Duchenne, Jacques Mandorla, Béatrice Mange, Stéphane Quigna, Matthieu Rochette, Michel Sanlaville, Anne-Marie Sargueil, Olivier Poiseau, Isabelle Hernio et Chantal Aïra Crouan, a privilégié l’élégance, l’harmonie et les valeurs liées à l’identité chinoise.



Ces prix saluent une qualité des savoir-faire traditionnels, une maîtrise d’œuvre soignée, une harmonie entre les matériaux et la lumière, une intégration du paysage naturel dans les projets architecturaux. Les 11 membres ont observé la jeunesse des équipes participantes et leur capacité à marier intelligemment tradition et esprit contemporain. Mission à nouveau accomplie pour un IFD qui s’internationalise de plus en plus.
Bien au-delà du design
Ces grands prix ne sont pas le seul exemple d’intervention de l’Institut français du design, au-delà des Janus attendus par le milieu du design. En novembre dernier, l’Instituut organisait les premiers Best Stores Design by French Designers, qui devenaient la 12e catégories des MAPIC Awards et consacrait l’excellence française dans le retail. La réalisation de Lacoste Arena par Cigue a été distinguée par le jury du MAPIC, aux côtés des trois autres nominés retenus par le jury organisé par l’Institut français (Van Cleef & Arpels à Seoul par l’agence Jouin-Manku, Bienvenue en cuisine par Market Value et Ateliers-Boutiques YesYes par Brio).
Dans un tout autre domaine, depuis plusieurs années, l’Institut français du design organise aussi le concours Explore à destination des étudiants des écoles d’art et de design, les invitant à capter le réel en proposant une photo ou une mini-série commentée autour d’une thématique : après le travail, la ville, puis les essentiels, le thème de 2023 porte sur « les beautés de demain ». Le jury étant composé de personnalités issues d’horizon divers – design, histoire de l’art, sciences humaines, les échanges permettent souvent de décrypter les signaux faibles et de détecter les scénarios du futur.

Workspace, le salon du design, du mobilier et de l’aménagement des espaces de travail, se déroulera du 4 au 6 avril à Paris, Porte de Versailles, Pavillon 1. Une édition marquée par un dixième anniversaire, et un panel de conférenciers de haute volée.
Workspace Expo confirme son statut de 1er salon B toB européen pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail en termes d’offre et de visitorat. Lors de sa dernière édition, 18 009 visiteurs se sont réunis pour identifier les innovations et nouveautés dans le secteur du bureau à la recherche d’innovation, de solutions et d’idées pour leurs espaces de travail. Décisionnaires finaux, acheteurs, prescripteurs, architectes… se sont retrouvés sur le salon, véritable carrefour d’échange et de réflexion, pendant 3 jours.

Workspace : une édition 2023 tournée vers l’avenir
En 2023, Workspace Expo fête ses 10 ans. Plus de 300 exposants sont attendus avec les plus belles marques du marché telles que Vitra, Lapalma, Pedrali, Nowy Styl, Kastel, Silvera, LBC, Moore, Orangebox, Actiù, Bene, Sedus, Haworth, Interstuhl, Mara, Fantoni, Dynamobel, etc.
Un programme exceptionnel de conférences prospectives sur l’avenir des espaces de travail est mis en place avec des architectes et des designers de renom tels que Borina Andrieu, directrice générale de Wilmotte & Associés, Patrick Norguet, designer français, Ronan & Erwan Bouroullec, designers français, Marcelo Julia, architecte et designer argentin, Emmanuel Gallina, designer franco-italien.


L’espace tendance réalisé par l’architecte Karl Petit, Studio K sera organisé autour du thème « 10 ans au vert ». L’écoresponsabilité est enjeu majeur pour notre planète. Il trouve une déclinaison naturelle au sein des espaces de travail. La scénographie présentée, avec le concours des exposants du salon, proposera une sélection argumentée de produits spécifiques pour imaginer des lieux à la fois conviviaux, et respectueux.
Workspace Expo est plus que jamais le lieu pour pérenniser son business, le développer et représente un réel accélérateur incontournable pour votre activité.
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Ouvert depuis le 5 décembre 2022, le nouveau Terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle ne ressemble en rien au précédent. Un espace totalement réagencé, dont la salle d’embarquement a été imaginée par les designers Hugo Toro et Maxime Liautard. Une mise en beauté qui agit comme témoin de la nouvelle offre lancée par le groupe ADP : Extime.
Inauguré en 1974, le terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle n’avait jusqu’ici jamais été réhabilité. Imaginée à l’époque par l’architecte Paul Andreux, la structure initiale du Terminal consistait en une architecture circulaire reliée par sept satellites. Sous l’impulsion du groupe Aéroports de Paris (ADP), cette configuration a été quelque peu remodelée pour proposer une configuration en adéquation avec le lancement de leur nouvelle offre de services Extime.

Faire vivre une expérience
« Plutôt que de faire subir le temps d’attente aux voyageurs, pourquoi ne pas en faire un temps choisi ?« Voici les mots qu’a choisis Caroline Blanchet, directrice marketing du groupe ADP pour expliquer dans les grandes lignes le concept d’Extime. En joignant ainsi les satellites 1 et 3 mais en gardant la structure d’origine, le nouveau Terminal 1 agit en tant que témoin de l’expérience que souhaite proposer Extime. Un nom qui désigne une volonté « d’offrir de l’extratime ou de l’extraordinarytime« .


Et pour arriver à soumettre cet « extratime », les designers internes du groupe ont analysé les besoins et usages spécifiques des voyageurs afin de leur proposer une offre de shopping et de restauration adaptée à leurs envies, leur budget et leurs habitudes. Plus largement, Extime a été pensé comme une marque à part entière dont l’objectif est d’offrir une expérience globale à tous les voyageurs. Un concept sur mesure intégré dans la stratégie globale du groupe ADP qui souhaite l’exporter au maximum, sur les autres terminaux d’abord, puis au sein des aéroports français et internationaux.

Les designers Hugo Toro et Maxime Liautard appelés sur le projet
Et si l’offre d’Extime passe par ses services, l’aménagement de ses espaces a nécessité un travail de réflexion important. Et pour ce faire, le groupe a fait appel aux designers Hugo Toro et Maxime Liautard pour imaginer le nouvel espace d’embarquement du Terminal 1, dont la superficie est de 5600m2. « J’ai voulu créer quelque chose de plus domestique qui soit un hommage à Paul Andreu » explique Hugo Toro. Après trois ans de travaux, le nouvel espace d’embarquement se dévoile sous des codes de brasseries parisiennes, tout en y apportant des touches de nature de manière subliminale à travers les couleurs utilisées, à dominantes de vert et orange.

Dans le cadre de « Réenchanter la Villa Médicis », un appel à candidatures est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h. Il s’adresse à des équipes pluridisciplinaires alliant designers, architectes, artistes contemporains en équipe avec des artisans d’art. L’objectif ? Donner une nouvelle identité à 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis.


Horace Vernet, Balthus, Richard Peduzzi… Ces directeurs de la Villa Médicis ont particulièrement marqué l’histoire de ce siège de l’Académie de France à Rome, par de grandes opérations de réaménagement et rénovation. « Plus un lieu produit de l’histoire et devient patrimoine, plus la réticence a une intervention contemporaine est forte » exprime Sam Stourdzé, directeur actuel de la Villa Médicis. C’est pourtant un challenge qu’il a choisi de relever en lançant un vaste projet de réaménagement « Ré-enchanter la Villa Médicis » à l’horizon 2025.
Car plus que réaménager, il s’agit pour lui de « réenchanter », autrement dit faire dialoguer les époques, l’histoire et le présent, dans une villa forte en symbole, et avant tout centre d’art. Redonner une identité à des espaces, retrouver des usages oubliés, inscrire cette pluridisciplinarité créative, propre à ce lieu, en faisant dialoguer design, savoir-faire d’excellence, architecture d’intérieur sont les moteurs de ce programme construit en plusieurs phases, qui vient d’être officiellement lancé. « Au XXIe siècle, le rôle de cette maison est d’être une plateforme, là où elle a pu être vue comme une tour d’ivoire » insiste Sam Stourdzé, qui précise « notre volonté est de créer le dialogue entre les champs d’expertise ». À travers une campagne de réameublement, il s’agit de chercher des regards différents, qui dans quelques années, seront les marqueurs d’une époque. « Attention, l’esprit n’est pas celui d’un hôtel de luxe. Ce que nous recherchons, ce sont des écritures, un langage. » Et de citer l’exemple de ce qui a pu être fait à la Villa Noailles.

Réaménagement de 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis
Pensé comme un « laboratoire d’idées », ce projet a l’ambition de faire travailler des équipes réunissant designers et architectes d’intérieur, avec des artisans d’art, avec une liberté d’intervention totale.
Ces chambres sont utilisées par des hôtes de passage, des artistes invités. Elles comportent une mezzanine et deux blocs (une kitchenette et une salle de bains) . L’appel à candidatures, disponible ici, est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h . En décembre, six équipes seront ensuite présélectionnées pour préparer sur un temps de résidence un projet. En février 3 équipes seront ensuite retenues pour rénover 3 premières chambres d’ici l’automne prochain.
Le jury sera composé d’Alberto Cavalli, directeur exécutif de la Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship et commissaire général de Homo Faber Event, d’Hedwige Gronier, responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt Schueller, d’Hervé Lemoine, président du Mobilier national, de Christine Macel, directrice du musée des Arts décoratifs, d’India Mahdavi, architecte, designer et scénographe, Isabelle de Ponfilly, présidente du conseil d’administration de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, et présidé par Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Cet appel sera ensuite renouvelé tous les six mois, sur le même principe pour le réaménagement des chambres suivantes. Le budget de chantier par chambre est de 60 000 euros. Les dossiers peuvent bien entendu inclure des potentiels financements extérieurs.




« Réenchanter la Villa Médicis » : autres phases du programme
Parallèlement à cet appel à candidatures, deux autres phases importantes du réaménagement de la Villa sont prévues.
La première porte sur le réaménagement de 6 salons de réception – aujourd’hui quasiment cantonnés à des espaces de stockage – qui sera dévoilé mi-décembre 2022.
La seconde porte sur le réaménagement de deux chambres d’exception et de salles d’exposition qui devrait être présenté en avril 2023.
Des partenaires longue durée pour la Villa
Pour mener les différentes phases de ce programme, la Villa Médicis est accompagnée par des partenaires de taille, tels le Mobilier national, la Fondation Bettencourt Schueller, La Fondation banque Populaire et la Maison Treca. Ainsi, outre la mise à disposition de pièces de sa collection, le Mobilier national apporte sa capacité d’expertise technique, voire un possible accompagnement du prototypage des éléments.
La Fondation Bettencourt Schueller est elle aussi un acteur essentiel de ce programme, tout en ouvrant un partenariat plus large avec la Villa Médicis : elle soutient notamment de premières résidences autour des métiers d’art : la tourneuse Mylinh Nguyen arrivera ainsi à la Villa en novembre, suivi au printemps par le duo Caterina et Marc Aurel.
La Fondation Bettencourt Schueller apporte aussi son soutien au programme Résidence Pro, à destination des lycées professionnels et agricoles, lancé l’an passé par Sam Stourdzé.. Ainsi, en 2022, 300 élèves de la filière bois de la région Nouvelle Aquitaine ont été accueillis, pour un programme sur mesure d’une semaine, point d’orgue d’un travail mené tout au long de l’année. En 2023, ce seront 600 élèves des régions Grand Est et Provence Côtes d’Azur qui seront accueillis, autour des arts de la table et des saveurs.
Un bel exemple de la vision et de la volonté de Sam Stourdzé de « décloisonner, déconstruire les approches en silos » et de « réinventer un principe de résidences, comme un agrégateur de population ».

En osmose avec son environnement, après rénovation, cette maison dans les pins a été repensée par l’architecte Delphine Carrère, basée à Biarritz. L’ architecture contemporaine mise sur la sobriété brute du bois et du béton, dans une refonte du bâti sophistiquée et décontractée.
D’une construction récente encore sous garantie décennale, l’architecte Delphine Carrère, a redessiné le plan existant des intérieurs, tout en ajoutant deux extensions de part et d’autre de la maison. La maison de vacances, c’est 90 % des projets de son agence, projets boostés par la pandémie et les changements de vie qui en découlent. Quatre hôtels sont aussi au programme des chantiers de cette architecte, ancrée entre Pays basque et le début des Landes. La maison dans les pins est située dans le quartier de Ciberta, à Anglet, « Nous l’avons intégralement rénové, du sol au plafond, créer deux extensions, la piscine et les terrasses, remanié les volumes sauf l’escalier et le grand mur en béton qui sépare l’espace jour de l’espace nuit. » Objectif pour les propriétaires, une famille originaire du nord de la France : vivre en adéquation avec le mode de vie simple et la douceur balnéaire. Très vite, le choix des matériaux s’est imposé dans une palette restreinte, sublimée par la lumière naturelle : le bois, afin d’insérer l’ensemble du projet à l’environnement, et le béton, matériau de la maison d’origine.


Une rénovation pour ouvrir les volumes
De plain-pied sur la piscine et les terrasses, les volumes sont ouverts par de larges baies vitrées coulissantes tandis que le salon et la salle à manger trouvent leur place, naturellement. Un étage partiel agrandit discrètement la maison, avec une chambre supplémentaire, une salle de bain commune et un dortoir pour les enfants. Les matériaux, béton ciré pour le sol reliant salon et salle à manger, bois dans toutes ses teintes, créent l’unité dans une atmosphère facile à vivre. « Notre show-room à Biarritz est une opportunité pour les clients, de trouver des propositions et des conseils, comme les tables et chaises De La Espada, les suspensions Bomma. » Delphine Carrère a soigné les éclairages en lumière artificielle, encastrés ou en joints creux, afin qu’ils répondent à l’architecture d’intérieur.

Fondue dans la nature
À partir des 1500 m2 de terrain, le beau travail réalisé par le paysagiste Michel Mendiboure harmonise habitat et environnement. En mélangeant les essences locales et redessinant le jardin, autour du chêne liège existant, la rénovation de la maison des pins trouve un second souffle près de la piscine, en accord avec le bardage en pin canadien traité et vieilli.


Le 23 juin, le festival Design Parade s’est ouvert à Toulon avec les expositions d’architecture d’intérieur suivies le lendemain par l’inauguration des expositions de design à la villa Noailles à Hyères, un évènement à la fois grand public et pointu. Au total, 20 jeunes talents entraient en concurrence avec des projets de grande qualité. Découvrez les lauréats de cette édition 2022.
Depuis 2006, la villa Noailles accueille la Design Parade, fondée et dirigée par Jean-Pierre Blanc et présidée par Pascale Mussard. Le festival se divise depuis 2016 entre Hyères – pour le design – et Toulon -–pour l’architecture d’intérieur. Il a pour mission de mettre à l’honneur 20 jeunes créateurs, en leur offrant une vitrine ainsi qu’un accompagnement complet pour la réalisation de leur présentation. Dans chaque section, un jury professionnel récompense des lauréats dans des prix rendus possible grâce à une dizaine de partenariats qualitatifs (comme le Mobilier national, la fondation Carmignac ou encore la manufacture de Sèvres, Chanel…) Les expositions sont ouvertes au public jusqu’au 4 septembre pour celles de Hyères et jusqu’au 30 octobre 2022 pour celles de Toulon. Cette année, le jury de Toulon était présidé par Rodolphe Parente – également invité d’honneur – et retenu pour son style percutant et glamour. Quant à Hyères, le choix s’est porté sur Ineke Hans et son design et sa recherche d’économie de matière.
Design Parade Hyères 2022
Grand Prix du jury : Claire Pondard & Léa Pereyre
Le projet Anima II, réalisé par Claire Pondard & Léa Pereyre a remporté le Grand prix du jury ainsi que le Prix du public de la ville de Hyères pour leur recherche alliant matériau et robotique : Anima II sont des formes mouvantes, qui réagissent à la présence humaine grâce à des capteurs de mouvements : dans un esprit de créatures abyssales, des « simples » feuilles de plastique en 2D se transforment en formes organiques qui montent, descendent et s’étendent.
Ce Grand Prix du Jury de la Design Parade Hyères dote le duo d’une résidence de recherche d’un an à Sèvres, de la participation au concours en 2023 en tant que membre du jury accompagnée d’une exposition personnelle à la villa Noailles ainsi qu’un séjour de recherche d’un an au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille (Cirva) afin de réaliser un vase en trois exemplaires.


La Mention spéciale du jury pour Stéven Coëffic
Stéven Coëffic avec son projet « Un moment de distraction fonctionnelle » et ses objets colorés majoritairement réalisés en céramique et en verre reçoit la Mention spéciale du jury. Par sa série de neuf objets, le designer joue avec les codes d’ouverture et de fermeture, les redéfinissant : le coffre s’ouvre grâce à un point de connexion, le lampadaire s’allume par la superposition de deux objets … La démarche design se veut intemporelle avec ses objets qui ne nécessitent pas d’électronique et ses formes simplifiées.
Un prix fruit de l’association d’American Vintage avec le festival qui offre à Stéven Coëffic une dotation pour créer une pièce en collaboration avec eux.

Design Parade Toulon 2022
Madeleine Oltra & Angelo de Taisne : consacrés par 4 prix
Le duo a fait une prestation fracassante à la Design Parade Toulon 2022 avec Sardine Sardine en remportant pas moins de 4 prix avec le Prix Chanel, le Prix Van Cleef et Arpels, le Prix Carmignac et le Prix du jury. Sardine Sardine nous plonge dans sa tente en toile aux couleurs chaleureuses et dorées. Entre la Ricorée, les figues sur la table, le lit de camp et la bouilloire frémissante, ce projet offre une immersion complète appelant à l’aventure. Le duo a dessiné les différentes pièces de mobilier, a su décliner des fauteuils et des lits d’appoints les codes du matériel de camping (matériau, technique) et a repris dans les coutures des revêtements des matelas gonflables. La « tente XXL » est entièrement démontable et transportable sur un toit de voiture équipé. Les deux jeunes designers se sont ingéniés à détourner des matériaux (tapis de sol) pour mieux revisiter les objets du quotidien dans un principe ergonomique.
Créé en 2019, le Prix Visual Merchandising décerné par Chanel permettra au duo de réaliser un projet de création à hauteur de 20 000€. Ce dernier sera exposé lors de la Design Parade Toulon 2023. Quant au Grand prix Van Cleef & Arpels, il dote les gagnants d’une bourse de 5 000€. Nouveautés 2022 : un accompagnement en conseil en image et relations presse par l’agence David Giroire Communication est proposé pendant un an ainsi qu’une possibilité de collaborer avec Delisle pour créer une pièce d’une valeur de 10 000€. Sans oublier le développement d’un projet créatif avec Codimat Collection, projet ayant vocation à rentrer dans les collections de la maison. Enfin, 2022 marque également l’arrivée de la Dotation de la fondation Carmignac qui récompense le duo avec une participation au concours en tant que membre du jury, une exposition personnelle à Toulon à la Design Parade Toulon 2023 et une invitation dans une résidence à créer un objet faisant le lien avec la philosophie du lieu.




Paul Bonlarron, Prix du Mobilier national à Toulon
C’est dans la matière molle que Paul Bonlarron trouve son inspiration et pense sa toilette aux coquillages comme une coquille habitable, mêlant miroir de nacre, fresque rocailleuse et motifs marins sur les pas des rocailleurs méditerranéens du XVIIe siècle.
Ce Prix du Mobilier national lui offre alors l’occasion de développer un projet créatif avec son l’Atelier de Recherche et de Création (ARC). L’institution – qui met en avant le design contemporain – permettra à Paul Bonlarron de présenter en 2023 son prototype au cours d’une exposition scénographiée par lui.
Prix du public de la ville de Toulon pour Marthe Simon
L’oursinade remporte le Prix du public de la ville de Toulon pour son intérieur évoquant l’oursin avec ses motifs inspirés de la villa Kérylos.


En installant son showroom dans la région de Bohème du nord, Lasvit a choisi de construire un complexe architectural fort, conforme à ses valeurs, n’hésitant pas à jouer sur le contraste monolithique des bâtiments.
La jeune entreprise de cristallerie Lasvit est reconnue pour sa verrerie d’exception et ses installations magistrales de luminaires dans le monde entier. Au plus près de ses savoir-faire traditionnels, elle s’est installée dans la ville de Nový Bor (Bohème nord, berceau historique de la cristallerie tchèque). Ce projet mené à bien par les architectes Štěpán Valouch et Jiří Opočenský, du studio ov-a, a reçu le prix de l’architecture de République Tchéque en 2020. En installant son show-room dans la région de Bohème du nord, Lasvit a choisi de construire un complexe architectural fort, conforme à ses valeurs, n’hésitant pas à jouer sur le contraste monolithique des bâtiments.

Le verre, dit cristal de Bohème, reconnu pour sa beauté dans le monde entier ne se résume plus aux objets en verre taillé au décor opulent et couleurs flamboyantes, visibles dans le centre historique de Prague… Il est viscéralement attaché à la région de Bohème nord en République Tchèque, berceau pendant plusieurs siècles, d’une production essentiellement utilitaire. Au coeur de ces collines verdoyantes aux ressources naturelles généreuses (bois, silice, eau), malmené par les chaos du cours de l’histoire, le précieux savoir-faire verrier tchèque a malgré tout perduré. En 1994, l’architecte et designer Bořek Šípek, créateur d’objets sculptés néobaroques, et le souffleur de verre Petr Novotný ont fondé la cristallerie artisanale Ajeto, située à Lindava, qui a fabriqué la même année, les premiers objets pour le Symposium International du verre destiné à promouvoir cet art ancestral. Depuis 2017, Ajeto, dirigé par David Ševčík, fait partie groupe Lasvit et poursuit l’excellence de sa production. L’ancienne manufacture en bois, dont les volumes font penser à l’architecture compacte d’un théâtre élisabéthain avec sa coursive, est restée dans son jus, ouverte aux visiteurs. Les fours (alimentés au gaz aujourd’hui), les outils inchangés et les techniques des artisans verriers, se transmettent de génération en génération, magnifiant les prouesses du soufflage, la précision de la découpe, ou du moulage, d’une pâte de verre travaillée constamment à chaud… Chacun, à tour de rôle (à cause de la pénibilité due à la chaleur omniprésente des fours), est à son poste de travail afin de réaliser les œuvres d’art les plus parfaites.

Un showroom d’exception
Le nouveau siège social de la marque de cristal et de luminaires Lasvit a ouvert dans la ville historique de Nový Bor qui perpétue la tradition des savoir-faire, et combine le verre et la lumière dans un langage contemporain. Le projet est basé sur l’intégration de l’existant historique et de constructions récentes. Les bâtiments anciens, désormais classés monuments culturels, étaient des ateliers de verre et ont subi de nombreux remaniements durant deux cents ans. À la fin de la seconde moitié du XXe siècle, une école de verrerie y a pris place.
La conception du projet repose d’abord sur la conservation de l’existant et de procéder à une restauration stricte du bâti dans les règles de l’art. Les deux édifices historiques ont été « nettoyés » des interventions inappropriées des années 80 et adaptés à l’aménagement des bureaux de l’entreprise. Puis les architectes ont imaginé deux volumes abstraits contrastés, l’un blanc, l’autre noir. La première maison archétypale est en verre blanc, renferme le café interne de l’entreprise au rez-de-chaussée, la salle de réunion et le showroom, le tout couvert d’un dôme en béton. La transparence de la façade joue comme une lanterne rétroéclairée, à la tombée de la nuit… L’ensemble du bâtiment est recouvert de tuiles de verre translucides, développées en collaboration avec Lasvit.

La seconde maison est recouverte à l’extérieur d’ardoises, offrant un espace exceptionnel pour la présentation d’objets, les prises de vues ou le pré-montage à échelle 1, de pièces pouvant peser jusqu’à 5 tonnes… Le revêtement des façades est basé sur la proportion et la pose de l’ardoise utilisée sur les pignons et les toitures de la région, comme les tuiles de verre. Les quatre maisons finalisées sont reliées par la cour centrale, plantée d’arbres. Une cinquième face à la place, est en construction pour l’accueil du public, et des bureaux. Une sixième verra le jour pour clore l’îlot urbain entourant le jardin intérieur.


Un comptoir d’embarquement, des ballons multicolores, des fresques peintes… Bienvenu dans ce nouvel espace dédié au coworking, du groupe Wojo, imprégné de la culture éclectique du 13 ème arrondissement parisien.
Projet : Wojo
Lieu : Paris
Surface : 7500 m2 sur 9 niveaux
Année : 2021
Un nouvel espace de travail dans Paris ? Oui et des m2 dédiés aux bureaux plutôt stimulants à deux pas de la BNF… Créer l’inattendu et la surprise à chaque étage, tel a été le brief du commanditaire, le groupe Wojo, fondé en 2015, puis de la fusion Bouygues Immobilier et Accor en 2017, à l’agence Tétris en charge du projet. L’ensemble des créatifs ont embarqué ce projet d’espaces flexibles de la rue de Tolbiac, 14 ème site de co-working du groupe, sur le thème d’un voyage imaginaire. La refonte et le design des espaces ont été pensés comme un lieu de vie selon une déambulation qui se déploie sur les neuf niveaux du bâtiment. Plus de 800 bureaux, salles de réunion, salles privatives et open space, se succèdent, rythmés par une signalétique colorée spécifique à chaque étage, et repérable à l’entrée sous forme d’un bouquet de ballons aux couleurs arc en ciel, réalisé par L2B2.

Si le mobilier a été conçu par Cocorico Paris, agence pluridisciplinaire et Cider, éditeur de mobilier de bureau, mais aussi les marques Fermob, Fatboy, ou Mojow (fauteuils gonflables), les concepteurs se sont aussi engagés dans une démarche RSE, avec, en autres, des labellisations HQE et Bream pour le bâtiment. En faisant fait appel à l’entreprise créative lilloise Etnisi, spécialisée dans la revalorisation et le recyclage des matières usagées locales, certaines tables des espaces communs ont été éco-conçues à partir de marc de café, porcelaine et coquilles. Pas d’espace de coworking sans son rooftop !


Et au dernier étage, on découvre la vue panoramique à 360° sur la capitale ! Le street artiste Big Oh! a créé plusieurs fresques peintes, un grand ciel en trompe l’œil et le mur toute hauteur sur le thème des toits de Paris qui englobe le hall d’entrée jusqu’au dernier étage. Autre intervention artistique, la façade, dont l’enveloppe a été créée par la plasticienne Carmen Perrin, qui fait jouer la lumière naturelle et les nuances colorées des briques de verres.


A partir d’un logement sur deux niveaux et balcons des années 60, l’architecte Caroline Rigal a conçu un duplex confortable et fluide qui fourmille d’idées de rangements à l’esthétique adoucie.
Projet : appartement privé
Lieu : Vincennes, Val de Marne
Surface : 60 m2
Année : 2019
L’appartement est composé de deux plateaux de 25 m2 réunis par un escalier étroit. Pour ce premier projet d’architecture intérieure, Caroline Rigal a décidé, dès le début, de séparer les fonctions : l’espace nuit à l’étage, l’espace jour en rez-de-chaussée. Autre particularité, elle a conservé les deux portes palières à chaque niveau, qui donnent accès au duplex. L’une d’entre elles à l’étage ne pouvant être condamnée, se dissimule derrière un linéaire de rangements : la porte est accessible si besoin. La nouvelle répartition des pièces a permis de créer une salle de bain située désormais à l’étage, tout en réduisant la surface de la (trop) grande chambre d’amis. L’autre chambre reste inchangée.


Le rez-de-chaussée a fait l’objet de transformations importantes. D’une part, la cuisine, bien équipée, est semi-ouverte sur l’espace des repas, équipée d’étagères puis le salon, tandis que le mur porteur, un élément de design compact, intègre un écran plat toute la connectique et des étagères étroites. D’autre part, une séparation, avec bibliothèque d’un côté et penderie de l’autre, a été créée, ce qui ressert le salon devenu plus intime, afin d’y adjoindre une mini entrée qui n’existait pas auparavant. L’espace sous l’escalier n’est pas perdu, mais aménager en cellier, bien utile, quand les m2 sont comptés. Si les intentions de l’architecte d’intérieur et designer étaient déterminées dans la répartition des volumes, elles l’étaient tout autant dans le soin apporté aux détails et aux finitions. Les bords arrondis des radiateurs reprennent ceux du mur porteur, tandis que les placards de la cuisine (Mobalpa) offrent des solutions de rangements impeccables, ajustés sur toute la hauteur. Quant aux sols, le carrelage en grès cérame,- modèle Puzzle (Mutina) des designers Barber et Osgerby -, dialogue avec le parquet massif à lames droites (Parqueterie nouvelle).


Et son calepinage géométrique aléatoire dessine un chemin dans l’appartement, dont les espaces, même ouverts, gagnent en lisibilité, sans en perturber les perspectives. Quelques pièces de design se mêlent discrètement aux meubles de famille. Un choix assumé, pour cette jeune designeuse d’espace, qui enchaine les projets d’architecture intérieur, elle, qui fut repérée à la Paris Design Week 2018, pour son fauteuil Dune, objet de son diplôme, (à retrouver dans Intramuros n° 198).



Le Prix Paris Shop and Design, qui récompense les meilleures réalisations d’aménagement intérieur de commerces, d’hôtels, restaurants et lieux culturels, revient pour une 8e édition. En plus de l’ajout de la RSE comme nouveau critère de sélection, l’organisation proposera en parallèle une nouveauté : le PSD Incubateur by French Design. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 mars.
En octobre dernier, le prix Paris Shop and Design récompensait 6 réalisations d’aménagement dans les 6 catégories en lice (Alimentaire ; Bien-être, Santé, Beauté ; Culture, Loisirs, Services aux particuliers ; Hôtels, Cafés, Restaurants ; Maison, Décoration et Mode). Un prix gratuit et ouvert à tout commerçant, architecte ou designer pour une réalisation de moins de 3 ans. L’appel à candidature pour participer à cette nouvelle édition est lancé du 1er mars au 30 avril 2022.
La RSE, nouveau critère de sélection
Pour cette 8e édition, le comité d’organisation a souhaité ajouter une dimension RSE aux critères de sélection des projets. L’environnement, la durabilité du concept et des travaux dans le sourcing ainsi que le parcours client seront donc des aspects qui seront évalués et pris en compte dans la note globale des projets. De plus, une mention spéciale pourra être décernée si le jury trouve qu’un projet sort particulièrement du lot.
Nouveauté 2022 : Le PSD Incubateur by French Design
Autre nouveauté cette année : la mise en place du PSD Incubateur by French Design. Lancé en parallèle du prix classique, cet incubateur permettra à un commerçant avec un projet de rénovation ou de création d’espace d’être accompagné dans sa réalisation. Le porteur du projet retenu sera mis en lien avec des architectes et designers susceptibles de l’aider dans sa mise en place. Une fois le duo trouvé et validé, les équipes de la CCI Paris, du French Design et tous les partenaires relatifs les accompagneront dans la réalisation. L’appel à projets est lancé du 1er au 31 mars.
Plus d’informations et inscriptions sur : www.entreprises.cci-paris-idf.fr

Jean-Baptiste Auvray vient de livrer à Tignes la première boutique de la chaîne de distribution Sherpa. Ceux qui fréquentent la montagne, qui y vivent ou qui vont y pratiquer les sports d’hiver ne peuvent ignorer les boutiques où l’on passe épuisés en fin de journée pour prendre qui la bière, qui le pain, qui la soupe ou le chocolat. C’est un point de service essentiel et les propriétaires des boutiques sont fiers de faire partie de cette enseigne coopérative créée en 1988.
Jean-Baptiste Auvray a refait le concept de boutique – l’identité visuelle de toute la marque à partir de deux boutiques témoins Sherpa rénovées, sur un ancien concept actualisé qui se développera sur les 120 boutiques en France dans les Alpes, le Jura et les Pyrénées. Première boutique sans plastique, toute en bois de mélèze, en linoleum (Forbo) et acier galvanisé, elle déploie 400 m2 à Tignes et suit les principes énoncés dans les 180 pages du guideline, le bookconcept.
« Je pars des contraintes avant de dessiner et j’utilise mon réseau d’artisans pour concevoir en fonction de leurs savoir-faire. La tête de gondole est toute simple, vert foncé … J’ai besoin d’éléments, de contraintes, pour transformer le projet. La contrainte de Sherpa, c’est l’usure de la boutique et l’humidité. Les gens rentrent en chaussures de ski et les propriétaires doivent gérer avant tout des problèmes d’usure énormes pour une fréquentation de touristes. À Tignes, qui compte 30000 lits, seul le Sherpa Val Claret tient son rôle de coopérative associé avec Casino pour l’approvisionnement. Chaque adhérent est propriétaire de sa boutique. Sherpa existe depuis 1988. L’ancien concept a douze ans. Il fallait le renouveler pour les 10 années à venir. Le siège est à Aix-les-Bains, à côté de Chambéry. »

« Le principe de l’aménagement avec des matériaux locaux a été choisi mais chaque propriétaire de boutique a le choix de refaire ou non son espace et le concept doit donner envie. La problématique est différente d’avec un grand groupe où il est imposé. On a joué sur des sols qui sont dans un gris pas trop différent de l’ancien concept, en grès cérame, un peu gravillon, pas tout à fait Terrazzo. L’acier galvanisé, le code de la montagne y est intégré pour rester local. Tous les hauts de coupe sont en corde d’escalade jaune et en bois. Les gondoles sont gris foncé ou vert sapin dans un contraste intéressant. »


Le défi de la saisonnalité
L’autre défi était la saisonnalité. « Ils font 60% de leur chiffre d’affaire sur deux mois. La boutique est très achalandée durant les fortes périodes d’affluence et peu durant les saisons creuses. Il faut pourtant donner l’impression que la boutique est toujours remplie et offrir la possibilité de changer le présentoir en ajoutant ou en supprimant une étagère. » Un concept de luge présentoir en bois propose quatre paniers destinés aux viennoiseries et aux pains. Tout le plastique a été retiré. Pour le logo, les lettres Sherpa sur fond d’architecture suffisent à signaler l’entrée, les maires des stations revenant aux couleurs d’origine. Les caddies et paniers en plastiques ont été remplacés par des modèles en métal. La luge panier s’inscrit comme objet de communication, véritable objet de design identifiable grâce à son patin. En façade et en boutique, elle exprime le service, la montagne, la disponibilité. La typo est faite sur mesure, c’est du Sang bleu, réinterprétée au cas par cas par Patrick Parquet.

Visibilité aux entrants
Le challenge était de mettre une disposition maraîchère pour faire un étal de marché. En montagne, à 16h, il fait nuit, la transparence de la boutique est essentielle. Un aplat leds fait la luminosité. Aux Arcs 1800 ils refont tous les immeubles en bleu roi. « La boutique donne sur une grande place et l’on joue sur l’échelle des légumes pour qu’on les voit plein cadre. Sur les gondoles, des étiquettes électroniques se clipsent grâce au travail d’un menuisier de Chambéry, du local à 100%. On a voulu une boutique assez gigogne avec des gondoles où rien n’est aligné. Mais ça donne un coté bazar, un côté vivant pour ceux qui restent une semaine. » A l’arrière, ils ont des étagères gondoles hautes, classiques et rassurantes pour le client qui se retrouve parfaitement dans l’aménagement d’une enseigne alimentaire. Tous les services sont en partie basse près des caisses en dessous de 1,40m… zone de recharge, cartes, téléphone… juste après la dépose des skis. Une visibilité réservée aux entrants.

Dans le cadre d’un projet de construction global, intégrant l’extension de l’habitation et le jardin, les professionnels Carré Bleu mènent un dialogue constant avec les architectes et les paysagistes, pour maintenir une harmonie générale du cadre de vie tout en répondant aux usages du client. La preuve par l’image avec ce projet réalisé dans la campagne sarthoise par Carré Bleu Le Mans.

Reconnu pour ses réalisations très haut de gamme, Carré Bleu a su se réinventer sans cesse depuis 50 ans pour signer des architectures qui dialoguent avec notre temps. Destinées à une clientèle exigeante, les piscines Carré Bleu sont construites sur mesure, pour répondre aux aspirations du client.
En cultivant son esprit d’excellence, Carré Bleu offre la perfection jusque dans les moindres détails. Son savoir-faire permet de faire se rencontrer innovations technologiques et esthétiques.
Une piscine privée digne d’un hôtel 5 étoiles.
Carl Abbé et l’équipe Carré Bleu du Mans ont réalisé cette sublime piscine pour un particulier habitant dans la campagne sarthoise. L’accent a été mis sur une esthétique sobre et épurée, très contemporaine. Pour obtenir un effet miroir, cette piscine est à débordement périphérique sur les 4 côtés. Le choix d’une membrane armée texturée de coloris gris ardoise accentue les effets de reflets. Le bassin déborde sur des margelles en pierre naturelle calcaire bleu d’Asie (en 100 x 40 x 3 cm- avec un effet mouillé coloris noir lors du débordement.
Le choix de l’emplacement a été bien calculé : les larges baies vitrées du bâtiment apportent de nombreuses ouvertures sur l’extérieur, tout en offrant un espace très lumineux. La plage située au pourtour de la piscine, d’une surface de 71 m2, a été réalisée en pierre naturelle Avallon gris, format 60 x 40 x 1.5 cm. Elle bénéficie d’un plancher chauffant et des led de balisage en inox y ont été intégrées. Le bassin est muni d’un escalier d’angle 3 marches. La 1 ère marche qui abrite discrètement la couverture automatique fait à la fois office de banquette pour se détendre, mais aussi de plage immergée pour les enfants.
Du point de vue de l’entretien, le traitement de l’eau s’effectue par un stérilisateur UV, avec injection d’oxygène actif, pour une eau douce et un traitement plus éco-responsable.La piscine est chauffée par un échangeur tubulaire relié à la chaudière existante qui elle-même fonctionne avec la centrale de méthanisation réalisée par le client. Elle est aussi dotée d’une centrale de déshumidification pour bénéficier d’un espace sain et confortable. Enfin, pour des questions de sécurité mais aussi pour réaliser de substantielles économies d’énergie pour le chauffage de l’eau, elle est équipée d’un volet automatique avec coffre intégré pour une parfaite esthétique.


